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BCE
Partout où je vais, j’entends que l’expérience monétaire actuelle en cours en
Europe est « sans précédent », ce qui est bien entendu une ânerie.Soit ceux qui
disent cela sont de mauvaise foi, soit ils n’ont pas étudié le passé et comme le
disait George Santayana » Ceux qui ne connaissent pas l’histoire sont condamnés
à en répéter les erreurs ».
En réalité ,une expérience tout à fait similaire eut lieu en France, pendant la
Régence, au début du XVIII eme siècle.
Techniquement , la France est donc dans ce que Keynes appellera plus de deux
siècles plus tard » une trappe à dette ».
Selon les bons vieux principes qui sont restés de mise depuis, les autorités
dévaluent la monnaie, réduisent autoritairement de moitié les taux d’intérêts sur la
dette existante et se lancent dans une chasse aux riches effrénée.Bien entendu,
cela ne marche pas et la banqueroute de l’Etat Français se profile à l’horizon.
C’est alors que débarque à Paris un aventurier Écossais, condamné pour meurtre
en Grande-Bretagne, John Law. Cet homme a mis au point un » système » qui
permettrait de résoudre toutes les difficultés financières du pays par un coup de
baguette magique.
L’idée de Law est simple: le problème est que l’économie Française souffre d’un
manque de numéraire.
La bourgeoisie Française est ainsi faite qu’elle ne peut pas résister à une mauvaise
affaire pour peu qu’une occasion de s’enrichir sans prendre de risque lui soit
offerte et tout le monde de se précipiter.
Et la déflation de s’installer.
Plus tard, Cantillon écrira en Français un petit livre » Traité sur la nature du
Commerce » qui d’après Schumpeter est le premier livre dans l’Histoire où l’auteur
fasse la différence entre la quantité de monnaie dans le système et la quantité de
richesse produite, faisant remarquer qu’il n’y a aucun rapport entre les deux.
Passons à notre époque, remplaçons les guerres par les transferts sociaux et l’Etat
est à peu près aussi ruiné qu’il l’était en 1715.Ou l’on voit qu’en trois siècles, la
capacité de gestion par les élites de notre cher et vieux pays n’a guère évolué.
Allons plus loin.
Remplaçons le Régent par Hollande et John Law par monsieur Draghi, et nous
retrouvons les mêmes idées à l’œuvre, toutes plus fausses les unes que les autres.
Dans le système actuel, les producteurs allemands vendent des voitures aux
Français, aux Italiens, aux Espagnols, aux Grecs etc.. qui donnent en échange une
promesse de payer cette voiture dans le futur.
Un jour (quand?), les Allemands vont demander à être payés « cash », voir
demander à être remboursés et c’est ce qui arrive à la Grèce ,ce qui revient
exactement au même que le Prince de Conti demandant son remboursement en
or.
La réalité est donc que nous sommes en plein délire économique, où les élites
confondent quantité de monnaie et stock de richesse, gérés que nous sommes par
des incompétents notoires.
La solution est bien sûr de trouver des façons de vendre à découvert l’Etat
Français, la façon la plus simple étant bien sur de ne rien avoir qui soit sous un
régime juridique contrôlée par ce même Etat.
Et tant que le système dure, il ne faut avoir des actifs qu’en Allemagne, pour ceux
qui sont obligés de rester en Europe tandis que les autres doivent investir partout
où ils le peuvent ,sauf bien sur dans la zone Euro