Vous êtes sur la page 1sur 8

TRANSFERT THERMIQUE

4 Transmission de chaleur par rayonnement


Le rayonnement est fondamentalement différent des deux autres types de transfert de chaleur,
en ce sens que les substances qui échangent de la chaleur n'ont pas besoin d'être en contact
l'une avec l'autre. Elles peuvent même être séparées par le vide. La manifestation la plus
commune de ce phénomène est celle du rayonnement solaire qui nous parvient sur la terre
après avoir parcouru une distance considérable dans le vide spatial.
Le rayonnement est l'émission d'ondes électromagnétiques par un corps chauffé, une
explication générale du phénomène étant fournie par la théorie quantique. En 1900, le
physicien allemand Max Planck utilisa la théorie quantique et le formalisme mathématique de
la mécanique statistique pour vérifier la loi fondamentale du rayonnement, dite loi de Stefan.
L'expression mathématique de cette loi indique que la puissance totalement émise (toutes
longueurs d'onde comprises) par un corps chauffé est proportionnelle à T (e4), T étant la
température absolue (c'est-à-dire exprimé en °K) du corps. Seul un corps noir émet un
rayonnement qui satisfait exactement à la loi de Planck, les corps réels émettant avec une
puissance inférieure à celle que prévoit la loi de Stefan.

La contribution de toutes les fréquences à l'énergie de rayonnement est appelée pouvoir


d'émission du corps : c'est la quantité d'énergie émise par unité de surface et par unité de
temps. Le facteur de proportionnalité de la loi de Stefan est appelé constante de Stefan-
Boltzman, du nom des deux physiciens autrichiens Josef Stefan et Ludwig Boltzmann, qui,
respectivement, en 1879 et en 1884, découvrirent la relation entre le pouvoir d'émission et la

29
température. Ainsi, plus la température est élevée, plus la puissance émise est importante.
Outre l'émission, toutes les substances sont également capables d'absorber un rayonnement.

Les surfaces opaques peuvent absorber ou réfléchir les rayonnements incidents. En général,
les surfaces mates et rugueuses absorbent mieux le rayonnement que les surfaces brillantes et
polies. À l'inverse, les surfaces brillantes réfléchissent mieux le rayonnement que les surfaces
mates. Les corps dotés d'un bon pouvoir d'absorption sont également de puissants émetteurs
de chaleur, alors que les bons réflecteurs sont de mauvais émetteurs. Par exemple, les
ustensiles de cuisine sont dotés de fonds mats pour une bonne absorption de la chaleur et de
côtés polis pour une émission minimale, afin d'améliorer les transferts de chaleur.

On observe que les capacités d'absorption, de réflexion et de transmission d'une substance


dépendent de la longueur d'onde du rayonnement incident. Le verre, par exemple, transmet de
grandes quantités de rayonnement ultraviolet (ondes courtes), mais transmet mal le
rayonnement infrarouge (ondes longues).

Le rayonnement fait intervenir un mécanisme physique qui est le rayonnement


électromagnétique, dont la propagation est quasi instantanée, du moins à l’échelle des
distances terrestres. Tous les corps solides, liquides ou gazeux émettent un rayonnement de
nature électromagnétique. Cette émission d’énergie s’effectue au détriment de leur énergie
interne.

Ce rayonnement thermique n’est pas une onde monochromatique. Il est composé de radiations
de longueurs d’onde différentes, comprises entre 0,1 mm et 100 mm, donnant des spectres
continus dans le cas des solides, ou des spectres de bandes dans le cas de certains gaz. Cette
gamme de 0,1 mm à 100 mm ne représente qu’une toute petite portion du spectre des ondes
électromagnétiques, qui s’étend de 10-8 mm pour les rayons cosmiques jusqu’à plusieurs Km
pour les ondes hertziennes.

Le spectre électromagnétique

30
La propagation du rayonnement thermique s’effectue dans le vide en ligne droite, et à la
vitesse de la lumière (3.10e8 m/s), sans aucune diminution de l’énergie transportée. On dit, de
ce fait, que le vide est un milieu parfaitement transparent.

La plupart des gaz simples (O2, H2, N2) sont également des milieux parfaitement
transparents. Par contre, certains gaz composés (en particulier CO2, H2O, CO), sont en
revanche dits partiellement transparents, car la propagation s’y accompagne d’une diminution
de l’énergie transportée, ce qui accroît d’autant l’énergie interne du gaz traversé. Certains
liquides et solides (plastiques, verres) entrent également dans cette catégorie.

La grande majorité des liquides et solides sont au contraire dits opaques, car ils arrêtent la
propagation de tout rayonnement dès leur surface. Un rayonnement incident Φ qui arrive sur
un corps opaque, est en partie réfléchi (Φr), tandis que le reste est absorbé (Φa) sous forme de
chaleur au voisinage de l’impact.

Interaction d’un rayonnement thermique et d’un corps opaque

Comme en optique, la réflexion peut être diffuse (Φr dans toutes les directions), spéculaire
(Φr dans la direction symétrique de Φi), ou quelconque.

Divers types de réflexions

31
La loi de Stefan-Boltzmann donne l'intensité du rayonnement (M en W/m²) en fonction de la
température absolue T du corps :

σ = 5,6697.10 -8 W.m-2 .K-4, c'est la constante de Stefan

L'émissivité du corps, noté ε, révèle sa capacité à absorber et à émettre de l'énergie. Une


surface noire et mate aura une forte émissivité et un faible coefficient de réflexion alors
qu'une surface blanche et brillante aura le comportement opposé.

On remarque clairement au travers de cette relation que le rayonnement est proportionnel à la


température du corps et à son émissivité. Ainsi dans la conception d'un radiateur ou d'un
échangeur, la surface en contact avec le fluide doit être la plus mate et noire possible afin que
le rayonnement soit meilleur. Dans ce cas précis, grâce au rayonnement on pourra obtenir un
transfert thermique complémentaire à la convection.

Tableau du degré d’émissivité de quelques matériaux

Dans la profession, seul le rayonnement solaire est pris en compte, notamment à travers les
vitrages en climatisation ou dans les entrepôts frigorifiques.

32
5 Coefficient global d’échange thermique K

 Constitution de la paroi : Maçonnée, isolation face intérieure (type bâtiment).

Ext Int

repère matériau épaisseur


Enduit ciment extérieur ventilé 4m/s 2 cm
Agloméré corps creux 12.5 cm
Isolant polystyrène 10 cm
Enduit ciment intérieur ventilé 1m/s 2 cm

 Evolution de la température au travers de la paroi :

- courbe définie point par point, au franchissement de chaque couche selon la loi de
transfert thermique (Fourier). La densité du flux thermique traversant la paroi :
ext
se 1 u =he.(e-se)
=1/e1.(se-1)
2
=2/e2.(1-2)
=3/e3.(2-3)
=4/e4.(3-si)
=hi.(si-i)
si int
33

e1 e2 e3 e4

Dans le cas d’une paroi constituée de plusieurs « murs » homogènes accolés, la


résistance thermique de l’ensemble de la paroi est égale à la somme des résistances
thermiques des diverses parois constituantes. Rth = rth.

Ainsi en tenant compte de la convection et du rayonnement, on obtient :

 
 1 
33 K  
 1  e1  e2  e3  e4  1 
 
 he 1  2  3  4 hi 

 1   2 et
1 e1 e2 e3 e4 1
    
he 1  2  3  4 hi

on appelle K coefficient global d’échange thermique.

Puissance thermique transmise par une paroi de surface S :

Pth = K.S.  avec P en Watts

K en W.m-2.°C-1

 écart de température entre les fluides séparés par la paroi.

34
TRANSFERT DE MASSE. MIGRATION DE LA VAPEUR
D’EAU

1 Origine

Au travers d’une paroi passe non seulement de la chaleur mais aussi de la vapeur
d’eau. (La présence de cette vapeur d’eau est due principalement à l’évaporation des
réservoirs d’eau et à la respiration des organismes vivants).

Cette tendance à la migration de vapeur d’eau résulte de la différence des pressions


partielles de vapeur d’eau existant entre l’intérieur et l’extérieur du local. En effet la
pression partielle de la vapeur d’eau dépend de la température et de l’humidité de l’air

La migration de vapeur d’eau au travers de la paroi et surtout de l’isolation doit être


évitée ou au moins fortement limitée car elle a pour conséquences :
 une entrée de chaleur latente dans le local à traiter
 un givrage accéléré des batteries froides.
 dégradation des performances de l’isolant
pouvant aller jusqu’à sa destruction.

On doit donc disposer sur la face « chaude » de


l’isolant un écran pare-vapeur.

35
2 Perméabilité des matériaux à la vapeur d’eau.

 la perméabilité ( coeff. p ) caractérise un matériaux perméable aux fluides.


Indique la quantité d’eau traversant une paroi de surface unitaire (1m²), d’épaisseur unitaire (1
m), par unité de temps et pour une différence de pression unitaire (1 mmHg).

p: g.m-1.h-1.mmHG-1

 la perméance (coeff. P) caractérise plus particulièrement la perméabilité aux gaz et donc à la


vapeur d’eau
Indique la quantité de d’eau traversant une paroi de surface unitaire (1m²), par unité de temps
et pour une différence de pression unitaire (1 Pa).

P: p/e
: g.m-2.h-1.mmHG-

 quelques valeurs

Matériaux épais  g. /m.24h.mmHg. unités constructeurs


béton Moyenne 4.8
bois Moyenne 3.1
Laine de verre 100
Polystyrène expansé Selon classe : 48 en Q3
polturéthane 96 en 40kg/m3

Pare-vapeurs P (g/m2.24h.mmHg)
Polyéthylène 200 0.9
Emulsion de bitume 3kg/m3 8.4

 résistance au passage de la vapeur d’eau

Rv = rv1 + rv2 + rv3 + ------ + rvn

36

Vous aimerez peut-être aussi