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net/publication/305108531
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1 author:
Christian Siadjeu
Ludwig-Maximilians-University of Munich
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Genetic and genomic resources of neglected African crops and plants View project
All content following this page was uploaded by Christian Siadjeu on 10 July 2016.
Par :
SIADJEU Christian
Licencié ès Sciences
Matricule: 06S155
Je dédie ce travail à :
i
REMERCIEMENTS
Le présent document est le produit d’une étude réalisée dans le cadre d’un stage
d’initiation à la recherche, au sein du CEntre spécialisé de REcherche sur le PAlmier à Huile
(CEREPAH) de la Dibamba. Il n’aurait pas pu être réalisé sans le concours des personnes
suivantes et qu’elles trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude :
- Pr. Amougou Akoa, Chef de Département de Biologie et Physiologie Végétales, pour ses
multiples conseils sur la recherche à travers son Unité d’Enseignement Méthodologie de la
Recherche ;
- Dr. Bell Joseph Martin, Maître de Conférence, qui a bien voulu m’avoir a ses cotés comme
étudiant, pour ses multiples conseils et sa très grande disponibilité ;
- Dr. Ngando Ebongue Georges Frank, Chargé de Recherche au CEREPAH et Chef du
Programme Plantes Oléagineuses, qui a encadré ce travail pour son accueil chaleureux et ses
multiples conseils ;
- Dr. Koona Paul, Maître de Recherche et Chef du CEREPAH, qui a mis à ma disposition les
moyens nécessaires pour la réalisation de ce travail ;
- M. Godswill Ntsomboh Ntsefong, Assistant de Recherche au CEREPAH, pour sa très
grande disponibilité et ses conseils pour la réalisation de ce travail ;
- tous les enseignants permanents et vacataires du département de Biologie et Physiologie
Végétales particulièrement Mme Ngalle Billé Hermine, Assistante, pour leurs conseils et les
cours dispensés durant ma formation ;
- tout le personnel du CEREPAH en particulier, M. Madi Galdima, M. Bilong Gervais Eloi,
M. Anaba Bienvenu, M. Sali Brai, Mme Kouenkang Rose Nicole, M. Dairou Bakari et M.
Ottou Jean, pour leurs conseils et aide, Mme Ndigui Brigitte Emilienne, infirmière, pour sa
prompte réaction durant ma maladie qui a conduit à mon opération chirurgicale ;
- tous mes camarades de promotion en particulier Likeng-Li-Lingue Benoit Constant,
compagnon de stage pour leur soutien moral ;
- mon cousin Me Tchouakeu Kala Victor, pour son aide financière à mon opération
chirurgicale, ma grande sœur Touko Josiane, la famille Ngadjui, mon grand frère Nemani
Georges, ma tante Manigué Ngaleu Pauline et tous mes petits frères pour leur soutien moral ;
- M. Kouodiekong Lazare, Biométricien de l’ICRAF, pour sa contribution à l’analyse
statistique de mes résultats et toutes les personnes dont les noms ne figurent dans ce document
qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
ii
SOMMAIRE
DEDICACE ............................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS .............................................................................................................. ii
SOMMAIRE .......................................................................................................................... iii
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................... v
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................... v
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................. vi
RESUME .............................................................................................................................. vii
ABSTRACT ........................................................................................................................ viii
iii
II.2.3. Analyses des paramètres ............................................................................................ 21
II.2.3.1. Extraction de l’embryon ......................................................................................... 21
II.2.3.2. Détermination du taux d’humidité .......................................................................... 21
II.2.3.3. Détermination de la teneur en lipides neutres ......................................................... 21
II.2.3.4. Analyse des acides gras .......................................................................................... 22
II.2.3.5. Evaluation du taux de germination ......................................................................... 24
II.2.3.6. Période de prélèvement et d’analyse des échantillons ............................................ 24
II.2.3.7. Analyse statistique .................................................................................................. 24
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................ 40
ANNEXES............................................................................................................................ 41
Annexe 1. Profil de chromatogramme du solvant d’extraction (hexane)
Annexe 2. Profil du chromatogramme du standard C17
Annexe 3. Profil de chromatogramme d’huile de palmiste
Annexe 4. Graines germées du palmier à huile
Annexe 5. Matériel technique de laboratoire
Annexe 6. Nombres de graines germées durant les différentes durées de préchauffages
iv
LISTE DES FIGURES
v
LISTE DES ABREVIATIONS
vi
RESUME
Le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) est une plante pérenne de la famille des
Arecaceae. Les graines de cette espèce germent difficilement dans la nature (1-3 ans) car elles
sont dormantes. Cette dormance peut être éliminée par la chaleur sèche. Les réserves
énergétiques de ces graines, qui assurent leur germination, se trouvent essentiellement sous
forme de triacyglycérols. L’objectif de cette étude est de préciser les conditions de la
germination. De manière spécifique, il s’agit de préciser la durée minimale de préchauffage
pour assurer la levée de la dormance d’une part et d’autre part, d’analyser l’incidence des
réserves lipidiques sur l’induction de la germination. Pour ce faire, les graines de 8 génotypes
(C1001F, C2301F, C1001, C2301, C2501, C2001, C2101 et C1501) sont préchauffées à 39 -
40 °C pendant 3 temps différents (40, 60 et 80 jours). La teneur en lipides neutres est
déterminée par la méthode au Soxhlet et la composition en acides gras par chromatographie
en phase gazeuse. Les résultats montrent que le temps de préchauffage affecte de manière
significative le taux de germination. Ainsi, la durée optimale de germination des graines du
palmier à huile est de 60 jours (avec 81,27 % de taux de germination). Les résultats montrent
aussi, que le génotype n’affecte pas de manière significative (P = 0,00) le taux de
germination. Toutefois, l’effet du génotype serait masqué et ne s’exprimerait que sous l’effet
du temps de préchauffage. C’est ainsi que la durée de préchauffage optimale de germination
des graines de génotypes C2501, C2301F et C2301 est de 40 jours avec les taux de
germination de 91,19 ; 83,83 et 73,42 % respectivement. La teneur en lipides neutres et la
composition en acide gras de l’amande n’affectent pas de manière significative (P > 0,05) le
taux de germination. Enfin le taux d’humidité n’est pas un facteur limitant à la germination
des graines du palmier à huile, ainsi que les dimensions des graines.
vii
ABSTRACT
The oil palm (Elaeis guineensis Jacq.) is a perennial plant of Arecaceae family. The
seeds of this species germinate with difficulty in the nature (1-3 years) because they are
dormant. This dormancy can be removed by dry heat. Energy reserves of these seeds, which
ensure germination, are found primarily in form of triacyglycerols. The objective of this study
is to clarify the conditions of germination. Specifically, it is to specify the minimum
preheating to ensure dormancy on the one hand and on the other hand, to analyze the impact
of lipid reserves on the induction of germination. To do this, the seeds of eight genotypes
(C1001F, C2301F, C1001, C2301, C2501, C2001, C2101 and C1501) are preheated to 39 - 40
° C during three different times (40, 60 and 80 days). Neutral lipids content is determined by
the Soxhlet method and the fatty acids composition by gas chromatography. The results show
that the preheating time significantly affects the rate of germination. Thus, the optimal
duration of germination of oil palm is 60 days (81.27% with rate of germination). The results
also show that the genotype does not affect significantly (P = 0.00) germination. However, the
effect of genotype would be hidden, and only be expressed under the effect of preheating
time. Therefore, optimal preheating time of germination of the genotypes C2501, C2301 and
C2301F is 40 days with germination rates of 91.19, 83.83 and 73.42 % respectively. Neutral
lipids content and fatty acids composition of the kernel, do not affect significantly (P > 0.05)
the rate of germination. Finally, the moisture is not a limiting factor to seed germination of oil
palm, and also the size of the seeds.
viii
CHAPITRE I. GENERALITES
I.1. Introduction
Le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) est une plante pérenne de la famille des
Arecaceae (Adam et al., 2005). Cette plante est depuis 2006, la plus importante culture
oléagineuse au monde (Anonyme, 2007). E. guineensis est cultivée surtout pour son fruit, une
drupe, exploité pour sa pulpe qui fournit l’huile de palme et son amande qui produit l’huile de
palmiste. Les huiles du palmier sont utilisées dans l’alimentation (huiles de table, huiles de
friture,…), l’oléochimie (savonnerie, cosmétique…) et dans la fabrication du biodiesel. La
production mondiale d’huile de palme est estimée à 48,7 millions de tonnes en 2011
(Anonyme, 2011). L’Indonésie et la Malaisie représentent 87 % de la production mondiale
(Rival, 2010). Le Cameroun avec une production de 182.000 t occupe le 14ème rang mondial et
le 3ème rang en Afrique après la Côte d’ivoire et le Nigéria (Anonyme1, 2009).
Face à la demande croissante d’huile de palme dans le monde, qui est estimée à 230
millions de tonnes en 2050 pour une population de 9,2 milliards d’habitants (Rival, 2010), la
production des graines de bonne qualité pour la réalisation des nouvelles plantations est
nécessaire (Bell, 2000). Ainsi, il faut disposer des graines à haut pouvoir germinatif dans un
délai court car le palmier à huile se reproduit uniquement par les graines (Jacquemard, 1995).
Cependant, en conditions naturelles, les graines du palmier à huile germent difficilement (1 à
3 ans) à cause du caractère récalcitrant dû à la dormance, ce qui représente une contrainte
majeure pour la mise en place de nouveaux vergers.
Pour assurer une plus grande disponibilité de graines germées aux agriculteurs, des
techniques artificielles de germination précoce sont mises au point afin d’améliorer le taux de
germination (Corrado et Wuidart, 1990). Ces techniques impliquent un stockage des graines
pendant 3 mois après récolte du régime en champ à une température de 20 à 22 °C, suivie
d’une série de trempage de 2 semaines dans l’eau puis préchauffage à 40 °C pendant 80 jours.
Cependant, ce processus de germination qui dure 10 à 12 mois est long et coûteux
représentant ainsi, un handicap sérieux pour la diffusion des plants de palmier en vue de la
réalisation des plantations (Beugré et al., 2011).
C’est ainsi que des études sont réalisées, avec pour but de raccourcir la durée de
germination tout en améliorant le taux de germination ; car la demande de semences de
palmier à huile élites sélectionnés, sous forme de graines germées se fait de plus en plus
grande (Fondom et al., 2010 ; Kamdem, 2010 ; Beugré et al., 2011). Une étude réalisée sur
les paramètres caractéristiques de germination des semences commerciales du palmier à huile
1
montrent qu’il existe une différence hautement significative entre les taux de germination des
différents génotypes de palmier à huile (Kamdem, 2010). Par contre, la physiologie de la
germination au niveau biochimique n’a pas été étudiée pour tenter d’expliquer les différences
observées en vue de produire les semences à haut taux de germination.
Dans les graines de beaucoup d’Angiospermes (palmier à huile, olive…), les lipides
représentent une importante forme de réserve carbonée. Ces lipides sont accumulés
principalement sous forme de Triacyglycérols (TGs). Lors de la germination, les TGs sont
hydrolysés par les lipases en acides gras (AGs) et glycérol. Les AGs libérés sont convertis en
sucres, utilisés par l’embryon pour devenir une plantule photosynthétiquement active avec un
système racinaire et des feuilles (Graham, 2008). De plus, des études montrent la sélectivité
de la lipase des graines en fonction de la composition en AGs des TGs chez le haricot (Lin et
al., 1986), le palmier à huile (Oo et al., 1993).
L’objectif général de cette étude est de préciser les conditions de la germination des
graines du palmier à huile. De manière spécifique, il s’agit de préciser la durée minimale de
préchauffage pour assurer une levée de dormance optimale d’une part et d’autre part
d’analyser l’incidence des réserves lipidiques sur l’induction de la germination.
2
I.2. Revue de la littérature
I.2.1. Palmier à huile
I.2.1.1. Taxonomie
Elaeis guineensis appartient à l’embranchement des Spermaphytes, classe des
Monocotylédones, tribu des Cocoseae, ordre des Arecales, famille des Arecaceae (Adam et
al., 2005). Cette famille comprend 183 genres et plus de 2500 espèces (Dransfield et al.,
2008b). Le genre Elaeis comporte actuellement trois espèces : Elaeis guineensis d’origine
africaine, Elaeis oleifera d’origine américaine et Elaeis odora anciennement connue sous le
nom de Barcella odora. Cette dernière espèce n’est pas cultivée et il existe très peu de
connaissances sur elle (Corley et Tinker, 2003). E. oleifera se distingue d’E. guineensis par
son tronc plus court et souvent rampant (Fig. 1). Mais, son faible taux d’extraction d’huile
représente un handicap pour sa culture (Jacquemard, 1995).
A B
Fig. 1. Palmier à huile. A : Elaeis guineensis ; B : Elaeis oleifera. Echelle de bares = 40 cm pour A
et 360 cm pour B.
3
même pour les fruits intérieurs à coque plus mince (1 à 2 mm), la limite pulpe-coque est
toujours très nette, la zone intermédiaire à fibres lignifiées n’existant pas.
Le type pisifera (P), dont le fruit est complètement dépourvu d’endocarpe, se
compose uniquement d’un mésocarpe relativement épais et d’une amande de dimension assez
réduite (Fig. 2b). De plus, en coupe transversale, la pulpe à maturité est parsemée de points
noirs dont la densité augmente au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’amande. Ce sont
des fibres lignifiées qu’une coupe longitudinale fait apparaitre clairement. Ces fibres
contribuent à la protection de la graine, rôle qui est assuré par la coque dans les autres types
de fruits. Le type P se reconnait aussi par l’avortement quasi systématique des inflorescences
femelles qui se dessèchent et meurent avant maturité (Jacquemard, 1995) ;
Le type tenera (T) est un hybride mendélien des deux types précédents et se
caractérise par une coque mince d’épaisseur inférieure à 2 mm et une pulpe très abondante
(jusqu’à 90 % et plus) (Fig. 2c). A maturité, la zone de la pulpe qui entoure immédiatement la
noix du T est, comme chez les P, parsemée, d’un réseau de fibres lignifiées bien visibles à
maturité. Ces fibres se réunissent au niveau de la partie inférieure de la noix et forment la «
queue » caractéristique des fruits T (particulièrement visible chez les fruits extérieurs). Dans
toutes les plantations de palmier, c’est le type T, obtenu par le croisement D x P, qui est
couramment utilisé (Jacquemard, 1995).
a b c
Fig. 2. Différentes variétés de palmier à huile cultivées (Wahid et Rajanaidu, 2004). a : Dura ;
b : Pisifera ; c : Tenera.
4
I.2.1.2.1. Système racinaire
Le système racinaire est de type fasciculé typique des monocotylédones. Plusieurs
milliers de racines cylindriques partent d'un énorme bulbe ou plateau radiculaire, assurant un
ancrage très solide du palmier. Les unes sont courtes (1 m) non ramifiées de teinte noire,
lisses et surtout lignifiées pour donner un solide ancrage au plant. Les autres très longues
jusqu'à 15 à 20 m, très ramifiées et de couleur blanche. Ces dernières ont pour rôle principal
l'alimentation de la plante et portent seules des racines absorbantes tertiaires ou quaternaires.
La majeure partie de ces racines rayonnent horizontalement dans les premiers 50 cm
d'épaisseur du sol. Le système racinaire du palmier à huile est en perpétuel renouvellement. Il
se forme un réseau dense rayonnant autour du plateau racinaire (Jacquemard, 1995).
I.2.1.2.2. Stipe
Le tronc du palmier à huile ou stipe, vertical, normalement non ramifié, est constitué
des fibres enserrant une moelle alimentant le bourgeon végétatif terminal. Ce tronc commence
à se développer vers 4 ou 6 ans et a une croissance constante variable généralement de 40 à 60
cm par an pendant toute la vie du palmier, pour atteindre 20 à 25 m de haut. C’est une colonne
tronconique à la base, puis de diamètre à peu près constant à partir de 1 m de hauteur. De
l’extérieur vers l’intérieur le stipe comprend trois parties : l’écorce (très peu épaisse et de
couleur blanc crème), formée par le prolongement des bases foliaires et constituée de très
nombreux faisceaux ; le péricycle (de teinte grisâtre), c’est à partir de celui-ci que les racines
sont formées dans le bulbe et dans le bas du stipe ; Le cylindre central, dont les faisceaux de
vaisseaux et de fibres ligneuses très denses à sa périphérie et moins denses vers le centre
assurent le soutien du stipe. Le stipe du palmier assure le transport et un certain stockage des
éléments nutritifs (Jacquemard, 1995).
5
I.2.1.2.4. Système reproducteur
Le palmier à huile est une plante monoïque, car ses fleurs mâles et femelles sont
présentes sur la même plante, mais séparées en inflorescences mâles et femelles (Hartley,
1988). Les inflorescences mâles et femelles sont émises en cycles successifs et la période de
maturité sexuelle d’une inflorescence ne recouvre pas celle de la suivante. Il y a
obligatoirement allogamie (Jacquemard, 1995).
Le palmier à huile est une espèce à floraison continue. Les fleurs mâles ou femelles
sont groupées en épis réunis en spadices volumineux enveloppés de deux spathes fibreuses
(Fig. 3). Il possède un bourgeon inflorentiel à l’aisselle de chaque feuille.
L’inflorescence mâle est portée par un pédoncule beaucoup plus allongé (environ 40
cm de long) que celui des régimes femelles (Fig. 3a). Elle comporte 100 à 300 épis,
digitiformes, de 10 à 30 cm de longueur. Chaque épi porte 700 à 1200 fleurs (Demol, 2002).
Celles-ci sont sessiles, petites (3 à 4 mm de long) et comportent 6 étamines. Il y a 2 anthères à
2 loges par étamine. Une inflorescence mâle peut produire de 10 à 50 g de pollen dont la
durée de vie, en conditions naturelles, ne dépasse pas 5 jours. Après floraison, elle se flétrit, se
décompose et tombe.
L’inflorescence femelle par contre, est portée par un pédoncule plus court (20 à 30
cm) et épais (Fig. 3b). Le rachis porte environ 150 épis trapus, charnus et fibreux, longs de 6 à
15 cm. Chaque épi porte de 5 à 30 fleurs, dont les bractées sont dures et piquantes. La fleur
femelle comporte un ovaire tri-carpellaire à trois loges, surmonté d’un stigmate sessile à trois
lobes. Chaque loge renferme un ovule orthotrope. A la floraison, 3 stigmates charnus et épais
surmontent la fleur. La période de réceptivité dure de 2 à 4 jours, les stigmates passant
progressivement de couleur blanc-crème à rose puis violacée (Jacquemard, 1995).
a b
Fig. 3. Inflorescences du palmier à huile. Mâle (a) et femelle (b). Echelle de bare = 16 cm
I.2.1.2.5. Reproduction
Le palmier à huile se reproduit naturellement par les graines. Les inflorescences
mâles dégagent, lors de l’anthèse, une forte odeur d’anis. Cette odeur attire de nombreux
6
insectes dont les plus efficaces sont Elaeidobius kamerunicus et Elaeidobius plagiatus (Tuo et
al., 2011). Ces insectes se nourrissent du grain de pollen, contribuant ainsi à la pollinisation
qui est essentiellement entomophile, car les stigmates des fleurs femelles à maturité dégagent
la même odeur.
b
c
d f
e
Fig. 4. Coupe longitudinale du fruit du palmier à huile (Ngando, 2009). a : stigmate ; b : port
germinatif ; c : embryon ; d : endosperme (albumen) ; e : endocarpe (coque) ; f : mésocarpe (pulpe).
L’épaisseur de la coque est contrôlée par un seul gène. L’homozygote D (sh+ sh+)
possède une coque épaisse et l’homozygote P (sh- sh-) ne possède pas de coque. Le
croisement entre D et P donne l’hétérozygote T (sh+ sh-) qui possède une coque mince.
L’ensemble de la coque et de l’amande, constitue la graine ou noix de palme. Les
dimensions et les poids de la graine varient suivant l’origine génétique. La variété typique D
d’Afrique, peut être longue de 2 à 3 cm et peux peser environ 4 g, tandis que le type Deli D et
certaines variétés D africaines, sont larges avec un peu plus de 13 g (Hartley, 1988). Il y a
généralement une amande par fruit. L’amande de forme plus ou moins ovoïde, occupe toute la
cavité de l’endocarpe (fig. 5). Elle est structurée d’un tégument très mince et très adhérent,
blanchâtre ou jaunâtre en séchant ; d’un albumen cartilagineux (endosperme), creusé au centre
7
d’une longue fente qui fournit l’huile de palmiste (environ 50 % d’huile) ; d’un embryon,
droit de forme cylindrique mesurant approximativement 3 mm de longueur (Hartley, 1988).
L’embryon de couleur blanc jaunâtre, est fiché à la périphérie de l’albumen oléagineux
de la graine. Au dessus de l’embryon se trouve un pore germinatif où la coquille est beaucoup
plus mince. Le pore germinatif est couvert par un bouchon de fibres (fig. 5A).
Au cours de la germination, l’embryon se fraye un chemin à travers le pore
germinatif. L’embryon émergeant forme un bouton de tissus qui développe rapidement une
gemmule et une radicule (Oo et Stumpf, 1983a). Au même moment, l’autre extrémité de
l’embryon s’élargit pour former une structure cotylédonaire appelée haustorium.
L’haustorium qui est en fait un suçoir, s’allonge et grossit tout en digérant l’albumen dont-il
prend peu à peu la place (fig. 5D). La radicule et la gemmule reçoivent les éléments nutritifs
issus de l’haustorium, s’allongent et sortent ensemble de la graine : c’est la germination.
8
I.2.1.4. Composition chimique
I.2.1.4.1. Composition chimique de l’huile de palme
L’huile de palme, comme chez toutes les huiles, les TGs sont les constituants
majeurs avec plus de 95 % (Sundram et al., 2003). Cependant il existe aussi des composés
mineurs tels que : les phosphatides, stérols, pigments, tocophérols, tocotriénols et traces
métalliques. Les autres composés de l’huile de palme sont des métabolites de la biosynthèse
des TGs et aussi des produits de l’activité lipolytique. Ces composés sont les monoglycérides,
diglycérides et AGs libres. Les AGs sont de la classe des acides aliphatiques comme l’acide
palmitique (C16:0), l’acide stéarique (C18:0) et l’acide oléique (C18:1) dans les huiles
végétales et animales. Les AGs majoritaires chez le palmier à huile sont l’acide myristique
(C14:0), l’acide palmitique, l’acide stéarique, l’acide oléique et l’acide linoléique (C18:2).
Les AGs saturés et insaturés sont présents chez le palmier à huile en quantités
approximativement égales (Sundram et al., 2003).
I.2.1.5. Ecologie
Le palmier à huile est une plante héliophile qui s’adapte à de nombreux types de sols,
pourvu que les caractéristiques physiques ne soient pas extrêmes (Corley et Tinker, 2003).
D’après Hartley (1988), les conditions climatiques idéales pour la culture du palmier à huile
sont : la pluviométrie doit être supérieure à 2000 mm d’eau par an et bien repartie avec au
moins 100 mm d’eau par mois ; la température minimale est comprise entre 22–24 °C et la
température maximale entre 29–33 °C ; l’ensoleillement est de 5-7 h par jour et la radiation
solaire de 15.106 J par jour.
9
al., 2000). En Afrique, il a été exploité et cultivé bien avant la colonisation. Les palmeraies
cultivées se sont d’abord développées sous l’influence de certains rois très industrieux : par
exemple, Glele, roi d’Abomey (Benin), développa la palmeraie de son territoire pendant les
32 années (1858-1890) de son règne (Jacquemard, 1995). Au Cameroun, le palmier à huile est
exploité naturellement de tous temps et les premières plantations industrielles sont apparues
en 1910 (Anonyme2, 2009).
Les peuplements de cette espèce, occupent le long de la côte occidentale d’Afrique,
une vaste bande parallèle au rivage de 50 à 200 km de large et de plus de 6000 km de long,
s’étendant du Sénégal à l’Angola. Au niveau de l’équateur, l’aire de dispersion s’enfonce à
l’intérieur des terres jusqu’à 2000 km des côtes. Son extension maximale se situe dans la
cuvette congolaise (Demol, 2002). De nos jours, le palmier à huile est cultivé dans les zones
tropicales du monde : en Asie, en Afrique et en Amérique.
10
décortiquées, à haute teneur en acidité. Elle est surtout utilisée en industrie (savons,
lubrifiants,...).
A côte de ces deux principaux produits de l’huile de palme se trouvent des sous
produits (rafles, fibres, coques), dont l’utilisation a pour finalité la production d’énergie. De
plus, la sève du palmier légèrement fermentée, donne du vin de palme très populaire en
Afrique. Et après fermentation complète puis distillation de cette sève, de l’alcool alimentaire
ou pharmaceutique est obtenu. Traditionnellement, les palmes servent de matériel de
construction (clôtures légères, couverture de toiture) et les nervures des folioles à la
construction des balais.
11
Groupe A Groupe B
(Dura) (Pisifera/Tenera)
Parent femelle parent mâle
d’Asie du Sud-Est d’Afrique
Autofécondation
Autofécondation et Autofécondation 1-Essais comparatifs des meilleurs Autofécondation et
recombinaison des meilleurs
(Dura x Dura) des d’hybrides D x T/P parents tenera recombinaisons(TxT)
parents Dura des meilleurs parents
meilleurs parents
2- Identification des
meilleurs AGC
Géniteurs Géniteurs
Prospections Prospections
femelles 3-Sélection des mâles
(Dura) meilleurs parents pisifera
Recombinaisons et Recombinaisons et
autofécondations DxD du autofécondations
2nd cycle Essais comparatifs TxT du 2nd cycle
d’hybrides D xT/P
I.2.1.8.2. Biotechnologies
Les biotechnologies interviennent également dans l’amélioration génétique du
palmier à huile. La culture de tissus du palmier à huile commence dès le milieu des années
soixante, et les premiers succès sont obtenus au milieu des années 1970 (Corley et Tinker,
2003). C’est ainsi que les plantes entières sont régénérées à partir des embryons matures et
immatures, du méristème apical, des suspensions cellulaires embryogènes, des tissus
embryogènes friables et des cals provenant des semences, racines, inflorescences et jeunes
feuilles (Texeira et al., 1994). L’embryogenèse somatique in vitro est la seule méthode de
multiplication végétative disponible chez le palmier à huile (Jacquemard et al., 1997). La
cryoconservation applicable aussi bien aux embryons zygotiques qu’aux embryons
somatiques permet de pallier à la durée de conservation limitée (3 ans au maximum) des
12
semences (Jacquemard et al., 1997) . La sélection assistée par des marqueurs prend son envol
chez le palmier à huile après la construction de la première carte génétique (Mayes et al.,
1997). C’est ainsi que le marquage moléculaire, par RFLP (Restriction Fragment Length
Polymorphism) est utilisé 3 ans plus tard dans le programme d’amélioration du palmier à
huile (Mayes et al., 2000). Une carte génétique saturée est élaborée récemment (Billotte,
2004), ce qui permet de rechercher des QTL (Quantitative Trait Loci) liés à certains caractères
agronomiques d’intérêt. La capacité de régénération des plantes entières à partir des explants
cités plus haut entraine chez le palmier à huile, des manipulations génétiques par
incorporation des gènes étrangers. C’est ainsi que les plantes transgéniques du palmier à huile
ont été obtenus à partir des embryons immatures.
I.2.1.9. Germination
Naturellement, le palmier à huile se reproduit uniquement par les graines. Ce
processus est lent, avec une énergie germinative faible et un délai de pré-germination long.
Les graines du palmier à huile sont de ce fait classées parmi les graines semi-récalcitrantes.
C’est ainsi que des techniques sont développées depuis la 2e moitié des années 1940. Ces
techniques se sont améliorées au fil des années (Corrado et Wuidart, 1990). Elles sont
conduites selon la méthode la plus couramment utilisée : la germination en sacs de plastique
par chaleur sèche (Jacquemard, 1995). Les semences ont donc besoin d’une préparation
spéciale qui passe par deux étapes : la levée de la dormance qui implique un stockage des
graines entre 19–20 °C, suivi d’un trempage à l’eau pendant 7 jours puis préchauffage à 39-40
°C pendant 80 jours ; la germination proprement dite, après le préchauffage, les graines sont
ré-humidifiées par un trempage de trois jours puis conditionnées à la température ambiante
(25-30 °C) pour la germination.
13
prise d’eau et de l’activité respiratoire. C’est à ce stade que se préparent les évènements
métaboliques associés à l’allongement de la radicule. Cette phase se termine par l’émergence
de la radicule et coïncide avec la perte de la tolérance à la dessiccation. La troisième phase
correspond à l’allongement de la radicule, une nouvelle absorption d’eau et une intensification
de l’activité respiratoire due à la biogénèse des mitochondries. Cette dernière phase dite de
croissance, amorce la mobilisation des réserves et le développement de la plantule.
La germination est soumise aux conditions de l’environnement, comme la
disponibilité en eau, la température, qui a un impact direct sur le métabolisme et sur le taux
d’oxygène dissous, ainsi que la lumière qui agit de manière différente sur les espèces. Elle
inhibe la germination des graines à photosensibilité négative et active celles à photosensibilité
positive. Certaines caractéristiques internes de la graine influencent aussi la germination. En
effet, la graine va germer plus ou moins vite en fonction de sa taille, de sa quantité de réserves
ou de son génome
I.2.3.1. Triacyglycérols
Les TGs sont les composés les plus abondants du groupe des LNs ,que l’on trouve en
grande proportion dans les huiles animales et végétales, les graines et les plantes oléagineuses.
Ils servent principalement de réserve d’énergie chez les animaux et les végétaux. Les TGs
sont formés de trois AG estérifiés au glycérol (Fig. 7a).
I.2.3.2. Stérides
Les stérides sont des mono-esters d’acides gras et de stérols. Les stérols sont des
alcools secondaires dérivant du noyau stéroïde lui-même obtenu à partir du
cyclopentanoperhydrophénanthrène (Fig. 7c). Le cholestérol est le plus représentatif dans les
tissus animaux. Le cholestérol à l’état libre ou estérifié joue un rôle essentiel dans le maintien
14
de la fluidité membranaire. Le cholestérol est le précurseur des molécules biologiques comme
les acides biliaires et hormones stéroïdiennes. Chez les plantes, le cholestérol est rarement
présent si oui en très petite quantité sous forme de phytostérol, sitostérol, stigmastérol,
avenastérol, campestérol et brassicastérol et leurs esters d’AGs sont généralement trouvés, et
ils remplissent les mêmes fonctions (Christie, 2011).
I.2.3.3. Cérides
Le nom générique des cérides vient du fait qu’ils sont les principaux constituants des
cires animales, végétales et bactériennes. Les cérides sont des mono-esters d’AGs et d’alcools
aliphatiques à longue chaine qui sont généralement les alcools primaires, à nombre pair de
carbones, saturés et non ramifiés. La longueur de la chaîne carbonée varie de 14 à 30 atomes
de carbone pour l’AG et 12 à 36 carbones pour l’alcool gras, exemple le palmitate de cétyle
(Fig. 7b).
CH2-O-CO-R1
|
CH-O-CO-R2
| b
CH2-O-CO-R3
a 1, R2 et R3 un
avec R
hydrogène H ou une
chaîne acyl
c
15
Fig. 8. Schéma d’un corps lipidique (Frandsen et al., 2001). PL : phospholipide, TG :
triglycéride.
16
les TGs sont hydrolysés en AGs et en glycérol. Cette réaction est catalysée par les lipases. Les
AGs entrent dans le glyoxysome où ils subissent la β-oxydation conduisant à la formation
d’acétyl-CoA. L’acétyl-CoA est condensé en des composés à 4 atomes de carbones via le
cycle glyoxylique. Ces composés à 4 carbones sont alors transportés vers la mitochondrie, où
ils peuvent être convertis en malate. Le malate est ensuite transporté dans le cytosol pour la
gluconéogenèse. Le glycérol quand à lui est phosphorylé et entre en gluconéogenèse après sa
conversion en dihydroxyacétone phosphate (Fig. 9).
17
CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES
II.1. Matériel
Cette étude est réalisée au CEntre spécialisé de REcherche sur le PAlmier à Huile
(CEREPAH) de la Dibamba situé dans la Région du Littoral, Département de la Sanaga
Maritime, Arrondissement de Dizangué, à environ 50 km de Douala. Le CEREPAH est
localisé à 3°54.62’ de latitude Nord et 9°51.77’ de longitude Est. Il est situé à 55 m au dessus
de la mer avec une pluviométrie moyenne de 2500 mm/an, un ensoleillement moyen de 1400
h/an et une moyenne de température de 27,50 °C.
18
II.1.2. Matériel technique de germination
Le matériel de germination est constitué :
- des sacs de germination qui sont des sacs en polyéthylène transparent de 60 cm de longueur,
50 cm de large et 0,2 mm d’épaisseur.
- d’une salle de stockage, équipée de climatiseurs qui permettent de maintenir la température à
20 – 21 °C ;
- d’un germoir qui est un grand bâtiment muni d’une salle de chauffage. Il s’agit d’une pièce
close aux murs isolés (à double paroi) et munie de radiateurs électriques qui permettent de
maintenir la température à 39 – 40 °C, des bacs de trempage et d’une salle de germination
proprement dite ;
- les étiquettes qui sont faites de tôles en aluminium sur les lesquelles sont marquées des
inscriptions à l’aide d’un marqueur, résistant à la chaleur et à l’eau.
II.2. Méthodes
II.2.1. Constitution des lots
Les graines des 8 génotypes sont préchauffées pendant 3 durées de chauffage (40, 60,
80 jours). Pour chaque génotype, 3 essais indépendants de 600 graines ont été réalisés, soit un
total de 43200 graines utilisées. Pour chaque essai, 10 graines sont prélevées pour les
analyses. Ainsi 3 lots de graines de palmier à huile ont été ensuite constitués (Fig. 10).
Génotypes (8)
R1 R2 R3 R1 R2 R3 R1 R2 R3
10 10 10 10 10 10 10
10 10
Fig. 10. Dispositif expérimental. R= Répétition de 600 graines ; le chiffre 10 représente le nombre
de graines prélevés pour les analyses.
19
II.2.2. Traitement des échantillons
II.2.2.1. Déroulement du processus de germination
La germination des graines est l’ensemble des opérations effectuées dès l’entrée des
graines dans le germoir, jusqu’à la levée du germe. La méthode de germination est celle
décrite par Corrado et Wuidart (1990).
20
II.2.3. Analyses des paramètres
II.2.3.1. Extraction de l’embryon
Les graines (10) de chaque répétition sont pesées puis concassées pour isoler la
coque de l’amande. Les embryons sont ensuite isolés des amandes par une seringue après une
fente verticale à l’aide du couteau. Les embryons sont ensuite comptés puis pesés. Les pesées
sont effectuées à l’aide d’une balance de précision 0,0001 g
21
environ 30 mn, puis pesées pour déterminer la teneur en huile par différence pondérale. Le
mélange d’hexane et de l’huile contenu dans le ballon est ensuite distillé et l’huile obtenue est
introduite dans des petits flacons de verre et conservée à -20 °C pour des analyses ultérieures.
f
a
b c
g
d
h
i
e
TEH : teneur en huile ; (PC + PE) av : poids cartouche + échantillon avant extraction ; (PC + PE) ap :
poids cartouche + échantillon après extraction ; PEP : poids des échantillons prélevés.
Fig. 12. Obtention des esters méthyliques par transestérification. R1, R2 et R3 sont les chaines
carbonées dont la longueur peut être différente ou identique
b
a
23
a : appareil de chromatographie en phase gazeuse ; b : écran d’ordinateur permettant de visualiser les
chromatogrammes obtenus.
TG : taux de germination en pourcentage ; NTGG : nombre total de graines ayant germées ; NTGMG :
nombre total de graines mises à germer.
24
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Résultats
III.1.1. Durée de chauffage optimale de germination
III.1.1.1. Effet du génotype sur le taux de germination
Le taux de germination varie de 66,13 à 83,28 % (Fig. 14). Les taux de germination
supérieurs à 80 % ont été obtenus par les génotypes C2301 et C2301F avec respectivement
83,28 % et 83,07 %. Le taux de germination le plus faible (66,13 %) est obtenu chez le
génotype C1501 et chez les génotypes C1001, C2501, C2101, C2001 et C1001F des taux de
germination supérieurs à 70 % ont été obtenus avec respectivement 78,80 ; 76,89 ; 76,32 ;
73,24 et 70,80 %. Toutefois, l’analyse statistique montre que les taux de germination des
différents génotypes ne sont pas significativement différents.
25
différents. La durée de 60 jours étant plus coutre par rapport à 80 jours, elle est retenue
comme durée optimale pour la germination.
26
taux de germination à 40 jours est supérieur au taux de germination à 60 jours et sont
significativement différents. La durée 40 jours de préchauffage, inférieure à 60 jours et à 80
jours est retenue comme durée optimale pour la germination des graines de génotypes C2501,
C2301F et C2301 (Fig. 16).
27
Fig. 17. Taux d’humidité en fonction de la durée de préchauffage.
Les valeurs représentent les moyennes des taux d’humidité pour chaque durée de préchauffage
indépendamment du génotype ; les barres représentent l’erreur standard et les valeurs suivies d’une
même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5 % (test de Newman-Keuls).
28
III.1.1.3.3. Effet de la durée de préchauffage sur la composition en acides gras
La composition en AGs des graines à la germination ne varie pas au cours des trois
durées de préchauffage (Fig. 19). En effet, entre 40, 60 et 80 jours de préchauffage les acides
C8:0, C10:0, C12:0, C14:0, C16:0 et C18:1 ne sont pas statistiquement différents.
29
Tableau II. MANOVA de l’effet des AGs sur le taux de germination.
L’effet est significatif pour P < 0,05. Les jours de germination ici varient de la fin du préchauffage
(jour 0) au premier tri (jours 19).
30
Tableau IV. Corrélations entre les caractères de la graine et le taux de germination.
PFG = poids frais graine ; PFA = poids frais amande ; N.emb = nombre d’embryons ; PF.emb = poids
frais embryons ; TH = taux d’humidité ; TLN = teneur en lipides neutres ; TG= taux de germination.
Les valeurs dans le tableau représentent le coefficient de corrélation de Pearson. ** la corrélation est
significative pour P < 0,01 ; * la corrélation est significative pour P < 0,05.
Caractères PFG (g) PFA (g) N.emb PF.emb (g) TH (%) TEH (%) TG (%)
PFG (g) 1 0.793** 0.400** 0.397** 0.111 0.378** 0.188
PFA (g) 1 .273* 0.362** 0.328** 0.165 0.006
N.emb 1 0.629** -0.181 0.389** 0.056
PF.emb (g) 1 0.222 0.272* -0.039
TH (%) 1 -0.096 -0.116
TLN (%) 1 0.051
TG (%) 1
31
III.1.2.3.2. Effet du génotype sur la teneur en lipides neutres
Les teneurs en LNs les plus élevées sont obtenues chez les génotypes C2501 et
C1501 avec respectivement 51,43 et 51,40 %. Les génotypes C2001, C2301F, C2301, C2101
et C1001 ont des teneurs en lipides neutres intermédiaires avec respectivement 50,82 ; 50,54 ;
49,82 ; 49,08 et 48,96 %. La plus faible teneur est obtenue chez le génotype C1001F (Fig.
21).
32
Tableau V. Principaux AGs des graines germées en fonction du génotype.
Les valeurs représentent la moyenne des 3 durées de préchauffage (moyenne ± erreur standard), et
sont exprimées en pourcentage d’acides gras totaux. Les comparaisons sont faites uniquement sur les
colonnes. Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement
différentes au seuil de 5 % (test de Newman-Keuls). AG : acide gras ; Gtyp : génotype.
AG
Gtyp C8:0 C10:0 C12:0 C14:0 C16:0 C18:1
C1001 4,48 ± 0,59 a 3,80±0,40 a 55,07 ± 3,76 ab 26,72 ± 3,32 a 6,35 ± 1,31 abc 1,17 ± 0,81a
C1001F 4,85 ± 0,73 a 3,63 ± 0,50 a 56,10 ± 4,64 ab 25,05 ± 4,10 a 5,28 ± 1,61 abc 2,20 ± 0,99 a
C1501 3,86 ± 0,66 a 3,20 ± 0,45 a 58,89 ± 4,22 ab 24,56 ± 3,72 a 5,31 ± 1,46 abc 2,01 ± 0,90 a
C2001 4,99 ± 0,59 a 3,81 ± 0,40 a 52,10 ± 3,75 b 26,13 ± 3,31 a 9,50 ± 1,30 a 1,37 ± 0,80 a
C2101 3,54 ± 0,60 a 2,88 ± 0,42 a 65,24 ± 3,86 a 18,34 ± 3,41 a 5,02 ± 1,34 bc 3,12 ± 0,83 a
C2301 3,67 ± 0,70 a 2,91 ± 0,48 a 66,94 ± 4,47 a 17,76 ± 3,95 a 2,73 ± 1,55 c 3,52 ± 0,96 a
C2301F 4,05 ± 0,71 a 3,08 ± 0,49 a 58,84 ± 4,54 ab 20,00 ± 4,01 a 8,34 ± 1,58 ab 2,68 ± 0,97 a
C2501 3,39 ± 0,61 a 2,78 ± 0,42 a 62,55 ± 3,93 ab 18,26 ± 3,47 a 5,42 ± 1,36 abc 3,17 ± 0,84 a
33
Les valeurs représentent les moyennes des teneurs en huile indépendamment du génotype et de la
durée de préchauffage ; les barres représentent l’erreur standard. Les jours de germination ici varient
de la fin du préchauffage (jour 0) au premier tri (jours 19).
JG
0 5 19 (GG) 19 (GNG) Moyenne
AG
C8:0 3,67 ± 0,13 a 3,64 ± 0,16 a 4,10 ± 0,20 a 3,98 ± 0,19 a 3,85 ± 0,09
C10:0 2,89 ± 0,09 a 2,86 ± 0,10 a 3,26 ± 0,13 b 3,05 ± 0,12 ab 3,01 ± 0,06
C12:0 59,10 ±1,06 a 61,86 ± 1,11 a 59,47±1,32 a 60,96 ± 1,54 a 60,57 ± 0,64
C14:0 20,32 ± 0,77 a 19,02 ± 0,96 a 22,10 ± 1,13 a 19,75 ± 0,83 a 20,30 ± 0,47
C16:0 7,31 ± 0,46 a 5,68 ± 0,50 a 5,99 ± 0,48 a 6,75 ± 0,83 a 6,43 ± 0,29
C18:1 2,86 ± 0,23 a 3,00 ± 0,28 a 2,40 ± 0,29 a 2,97 ± 0,24 a 2,81 ± 0,13
III.2. Discussion
III.2.1. Germination
Les graines du palmier à huile utilisées dans cette étude germent indépendamment de
la durée de préchauffage et du génotype. Les températures de germination des graines du
34
palmier à huile varient entre 39–40 °C. En effet, la germination de plusieurs espèces de
palmier est facilitée par une exposition à des températures relativement élevées (Addae-
Kagyah et al., 1998).
35
III.2.3. Incidence des réserves lipidiques sur la germination
La teneur en LNs au niveau de l’albumen de la graine n’affecte pas de manière
significative le taux de germination. Ce résultat est contraire à ceux observés chez 14 espèces
de mauvaises herbes et 19 espèces d’arbres d’une forêt tropicale à feuilles caduques au
Mexique, qui montrent une corrélation positive entre le taux de germination et la
concentration des lipides des graines (Gardarin et al., 2011 ; Soriano et al., 2011). Par contre,
une corrélation inverse est observée entre la teneur en lipides et le taux de germination à des
faibles concentrations en dioxygène (Al-ani et al., 1985). Car, chez les plantes cultivées, la
teneur élevée en lipides augmente leur sensibilité aux faibles pressions en oxygène (Al-ani et
al., 1985). Ce résultat pourrait s’expliquer d’une part par le fait que les corrélations qui
existent dans la littérature sont observées sur différentes espèces provenant de différentes
régions aux climats différents car, les concentrations des réserves varient d’une année à une
autre et pourraient expliquer la différence de germination (Soriano et al., 2011). De même la
composition des réserves (lipides, protéines et sucres solubles) des graines varie grandement
entre les genres et les espèces de même que le taux de germination (Kuo et al., 1988). D’autre
part, par la faible mobilisation des LNs de réserves de l’amande de la graine qui impliquerait
une faible activité de la lipase dans l’albumen des graines du palmier à huile (Oo, 1981). En
effet, le préchauffage des graines combiné à leur trempage pendant le processus de
germination permettrait le réveil de l’activité métabolique de la graine donc le développement
de l’embryon (Moussa et al., 1998).
Les résultats montrent que, l’acide laurique C12:0 est le composé le plus abondant
dans l’amande de la graine, justifiant ainsi l’appellation d’huile laurique parlant de l’huile de
palmiste et l’AG C14:0 était le deuxième composé le plus abondant. Ces résultats sont
accords avec ceux de plusieurs auteurs (Oo et Stumpf, 1983b ; Kok et al., 2011). En ce qui
concerne l’effet de la composition en AGs sur la germination, les résultats montrent que la
composition en AGs n’affecte pas de manière significative (P < 0,05) la germination et
pourrait aussi s’expliquer par la faible activité de la lipase puisque globalement, la
composition en AGs ne varie pas durant la phase pré-germinative, malgré l’augmentation de
l’AG C10:0 qui résulterait probablement des réactions de synthèse. Notons cependant que,
dans la littérature comme mentionné à l’introduction, les études de l’effet de la composition
en AGs sur la germination sont faites post-germinatives, c'est-à-dire après que la germination
est lieu en s’intéressant particulièrement sur le devenir et la vitesse de mobilisation des AGs.
Notons cependant, que l’étude est réalisée sur les réserves de l’amande (albumen) de
la graine et non sur l’embryon qui dans le cas des graines du palmier à huile, est le tissu
36
digéré par la plantule pour assurer ses besoins énergétiques lors de la phase photoautotrophe.
Et d’après les travaux d’Oo (1981), la lipase de germination est très active dans l’haustorium
et très peu active dans l’albumen.
La variation du taux d’humidité entre la fin du préchauffage et la fin du deuxième
trempage ne corrélère pas avec le taux de germination. Ceci impliquerait que le taux de
germination des graines du palmier à huile ne dépend pas du taux d’humidité. Ce résultat est
contraire à ceux obtenus chez la variété dura et chez Geonoma brevispatha qui sont des
espèces de la famille des Arecaceae où, le taux d’humidité influence le taux de germination
de manière positive ou négative (Beugré et al., 2011 ; Gomes et al., 2006). Mais cette étude
montre également que le génotype n’affecte pas de manière significative le taux d’humidité,
traduisant ainsi que les graines des différents génotypes utilisées dans cette expérimentation
avaient toutes un taux d’humidité optimale de germination. Car d’après les résultats d’Hussey
(1958) la germination des graines de tenera est faible pour un taux d’humidité inférieur à 20
% ou supérieur à 26 %. Enfin, le taux d’humidité est une condition nécessaire mais
insuffisante pour la germination des graines du palmier à huile puisque les graines
préchauffées pendant 80 jours donnent un meilleur taux de germination par rapport aux
graines préchauffées pendant 40 jours mais les taux d’humidité ne sont pas statistiquement
différents. En effet, les graines ne peuvent pas germer dans une bouteille fermée avec de l’eau
(Gomes et al., 2006). De plus, le faible taux d’humidité observé au niveau des graines
préchauffées pendant 40 jours est lié au fait qu’elles sont stockées pendant 3 mois
contrairement aux graines chauffées pendant 60 et 80 jours, qui sont stockées pendant un mois
et selon Corbineau (1979) le taux d’humidité baisse avec l’allongement de la durée de
stockage.
Le poids des graines, le poids des amandes, le poids et le nombre des embryons
n’influencent, ni ne corrélèrent avec le taux de germination. Ce résultat montre que les
graines du palmier à huile germent quelque soit le poids des graines, des amandes et des
embryons. En effet les résultats obtenus sur les graines de soja montrent que l’effet de la
dimension des graines sur la germination est apparent (Hopper et al., 1979). Toutefois, dans la
littérature, la corrélation entre ces paramètres et le taux de germination varie d’une espèce à
une autre. En effet, les grosses graines germent plus rapidement chez le pin à encens (Pinus
taeda) et chez Crepis tectorum (Anderson, 1995 ; Dunlap et Barnett, 1983). Au contraire, les
grosses graines de riz sauvage ont une dormance prolongée (Counts et Lee, 1991). De même,
un bon taux de germination est obtenu chez les petites graines de 400 espèces de fleurs
britanniques (Grime et al.,1981).
37
Cependant, l’effet du génotype sur le taux d’humidité, la teneur en huile et la
composition en acides gras est variable. En effet, les génotypes du palmier étudiés diffèrent de
manière significative pour ce qui concerne la teneur en huile et la composition en acides gras
de l’amande, mais ces génotypes ne sont pas statistiquement différents s’agissant du taux
d’humidité. Les graines du palmier à huile, utilisées dans cette étude sont toutes de variété D
et posséderaient certaines caractères identiques et différents du faite de l’appartenance à la
même variété.
38
CHAPITRE IV. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
IV. 1. Conclusion
Au terme de cette étude, dont l’objectif est de préciser les caractéristiques de la
germination des graines du palmier à huile. Il ressort que, la germination des graines du
palmier à huile ne dépend ni de la teneur en lipides neutres ni de la composition en AGs et
encore moins du taux d’humidité de l’amande mais des conditions environnementales ainsi
que du génotype.
Les résultats montrent que la durée de préchauffage affecte de manière significative
le taux de germination. Ainsi la durée optimale de germination des graines du palmier à huile
est de 60 jours (avec 81,27 % de taux de germination) comparé à celle de 80 jours en vigueur
actuellement en production des semences au CEREPAH. Les résultats montrent aussi, que le
génotype n’affecte pas de manière significative (P = 0,00) le taux de germination. Toutefois
l’effet du génotype serait masqué et ne s’exprimerait que sous l’effet du chauffage. C’est ainsi
que la durée de préchauffage optimale de germination des graines de génotypes C2501,
C2301F et C2301 est de 40 jours avec les taux de germination de 91,19 ; 83,83 et 73,42 %
respectivement. La teneur en lipides neutres et la composition en acide gras n’affectent pas de
manière significative (P > 0,05) le taux de germination. De plus une faible mobilisation des
lipides neutres de réserves est notée au niveau des amandes traduisant ainsi que la
mobilisation serait post-germinative. Enfin le taux d’humidité n’est pas un facteur limitant à
la germination des graines du palmier à huile, ainsi que les dimensions des graines.
IV.2. Perspectives
Cette étude constitue une contribution à la compréhension de la physiologie de la
germination des graines du palmier à huile au niveau biochimique avec pour application
pratique la réduction de la durée de germination. Cependant, en vue de l’approfondissement
de ce travail les axes suivants devront être explorés :
- étudier l’influence de l’activité de la lipase sur la germination ;
- étudier l’influence des autres substances (glucides, protéines,…) de réserves sur la
germination ;
- identifier et localiser les gènes impliqués dans la germination puis suivre l’évolution du
rapport des phytohormones de croissance ABA (Acide abscissique)/GA (Acide gibbérellique)
au cours de la germination ;
- tester la durée de préchauffage 50 jours.
39
BIBLIOGRAPHIE
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ANNEXES
Annexe 1. Profil de chromatogramme du solvant d’extraction (hexane)
Annexe 2. Profil du chromatogramme du standard C17
Annexe 3. Profil de chromatogramme d’huile de palmiste
Annexe 4. Graines germées du palmier à huile
Annexe 5. Matériel technique de laboratoire
Génotype
R1 400 7 0 0
C1001F R2 67 101 16 11
R3 60 140 28 22
R1 260 139 28 20
R3 389 23 3 0
R1 77 156 88 35
C1001 R2 10 96 75 58
R3 80 160 57 20
R1 257 29 1 1
C2301 R2 418 70 22 1
R3 188 184 36 5
R1 25 5 0 1
C2501 R2 490 18 1 1
R3 458 5 0 2
R1 124 50 10 8
C2001 R2 94 53 26 25
R3 212 24 2 0
R1 327 11 2 1
C2101 R2 160 19 3 2
R3 251 50 12 2
R1 140 57 16 7
C1501 R2 16 30 16 16
R3 5 10 36 46
60 jours de préchauffage.
Tris 1er 2e 3e 4e
Génotype
C1001F R1 380 46 8 3
R2 216 3 2 0
R3 421 50 25 7
C2301F R1 525 15 6 0
R2 540 14 2 0
R3 465 17 10 0
R2 201 192 66 10
R3 444 10 5 0
C2301 R1 553 0 0 0
R2 276 130 40 8
R3 480 39 5 0
C2501 R1 485 4 1 0
R2 39 41 19 0
R3 200 1 1 0
C2001 R1 376 41 11 7
R2 550 0 1 0
R3 463 34 7 0
C2101 R1 374 2 4 0
R2 539 0 0 0
R3 454 23 7 0
C1501 R1 472 15 6 0
R2 482 9 1 0
R3 488 10 3 0
80 jours de préchauffage.
Tris 1er 2e 3e 4e
Génotype
C1001F R1 323 92 55 15
R2 475 23 4 0
R3 404 54 0 3
C2301F R1 495 4 2 1
R2 203 80 30 16
R3 140 43 20 10
C1001 R1 404 32 6 0
R2 480 5 1 0
R3 418 25 3 5
C2301 R1 340 53 12 23
R2 433 15 2 2
R3 160 141 75 33
R2 505 1 0 1
R3 483 0 0 0
C2001 R1 473 0 2 0
R2 395 13 2 0
R3 467 7 2 0
C2101 R1 503 2 3 0
R2 504 0 0 0
R3 449 4 1 0
C1501 R1 463 5 0 0
R2 317 35 22 10
R3 350 47 11 3