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CHAPITRE 4
LA FONCTION MEMOIRE
1 – INTRODUCTION
temps
5 8 10 15 20 (s)
Mémoire
temps
(s)
Mémorisation de l'évènement
0V
24V
M
230V
M
x2
Quand l'utilisateur appuie sur le bouton M, le relais est alimenté. Les contacts x1 et x2
se ferment et le moteur tourne. Si l'utilisateur relâche le bouton marche, le courant
continue à circuler par A et x1, le relais est alors autoalimenté et le moteur continue à
tourner.
Quand on appuie sur le bouton A, le relais n’est plus alimenté, les contacts x1 et x2
tombent et le moteur s’arrête.
Enfin si on appuie simultanément sur M et A, le relais est alimenté et le moteur tourne.
c) Table de vérité
2
d) Equation
Pour obtenir l’équation de cette mémoire, l’astuce est d’introduire l’état antérieur X(t-1) de
X(t) comme nouvelle variable d’entrée dans la table de vérité (voir figure 4.5).
X( t ) M A . X( t 1) 0 0 1 0 0
Nous serons plus succinct ici, le raisonnement étant le même que dans le paragraphe
précédent.
X
A x1
0V
24V
M
230V
M
x2
Figure 4.6 – Schéma d’une mémoire à arrêt prioritaire en technologie relais et contacts
c) Equation de récurrence
X( t ) A.M X( t 1)
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2 – LA BASCULE RS
Les électroniciens se sont bien sûr intéressés à cette fonction d’automaintien. La première
mémoire électronique est apparue en 1919. Elle a été réalisée avec des tubes électroniques par
les américains Eccles et Jordan. Les premières mémoires en circuit intégré sont apparues à la fin
des années 60 au 20ème siècle. On les appelait « bascules » parce qu’elle passait de l’état 0 à l’état
1, puis de l’état 1 à l’état 0, et plus particulièrement « bascules RS », R signifiant Reset (mise à 0)
et S signifiant Set (mise à 1). La bascule RS est, comme on va le voir, une mémoire à marche
prioritaire mais avec un défaut lié à sa structure.
2.1 – Définition
La bascule RS est le circuit mémoire le plus simple. C’est une bascule « asynchrone ».
Asynchrone signifie qu’à tout moment, les signaux d’entrée peuvent provoquer le changement
d’état des sorties. Toutes les autres bascules, synchrones ou asynchrones, que nous verrons par
la suite, reposent sur la structure de cette bascule.
Le rôle d’une bascule RS consiste à mémoriser une information fugitive, selon le
fonctionnement suivant :
une apparition d’un 1, même fugitive, sur l’entrée S met la sortie Q de la bascule dans
l’état stable 1,
une apparition d’un 1, même fugitive, sur l’entrée R met la sortie Q à l’état stable 0.
S Q
R Q
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2.1.2 – Schéma et fonctionnement
Les premières bascules intégrées étaient réalisées soit avec des portes NAND soit avec
des portes NOR.
& & 1
R R' Q S Q
Figure 4.10 – Réalisation d’une bascule Figure 4.11 – Réalisation en portes NOR
RS en portes NAND
Si S = 1 et R = 0, S’ = 0 donc Q = 1 ; R’ = 1 donc Q 0 ;
Si S = 0 et R = 1, R’ = 0, donc Q 1 ; S’ = 1, donc Q = 0 ;
Si S = 0 et R = 0, R’ = S’ = 1 ; si Q était à 0, alors Q 1 ; si Q était à 1, alors Q 0 . La
bascule garde sa valeur antérieure ;
Si S = R = 1, alors S’ = R’ = 0, et donc Q Q 1 ! condition indésirable, puisque Q et
Q doivent être l’inverse l’un de l’autre. De plus, il y a incertitude lorsque R et S
reviennent à 0, c’est la première qui prendra cette valeur qui fixera la valeur future de la
bascule. Dans ces conditions cette combinaison ne doit pas servir.
b) Fonctionnement de la bascule avec des portes NOR
Si S = 1, alors Q 0 et donc Q = 1 ;
Si R =1 et S = 0 alors Q = 0, et donc Q 1 ;
Si R = S = 0, la bascule ne change pas d’état.
Si S = R = 1, alors Q Q 0 . On a de nouveau un état indésirable et il ne faudra pas
utiliser cette combinaison.
2.1.3 – Table de vérité et équation de la bascule RS
S R Q(t) Commentaire
0 0 Q(t-1) Mémorisation
0 1 0 RAZ
1 0 1 Mise à 1
1 1 X A ne pas utiliser
5
S R Q(t-1) Q(t) Commentaire
0 0 0 0
Mémorisation
0 0 1 1
0 1 0 0
RAZ
0 1 1 0
1 0 0 1
1 0 1 1 Mise à 1
1 1 0 X
1 1 1 X A ne pas utiliser
2.2 – Conclusion
La bascule RST est un bascule RS synchronisée par un signal d’horloge T. Lorsque T est
au niveau bas, la bascule fonctionne comme une mémoire figée, et lorsque T est au niveau haut,
la bascule fonctionne comme une bascule RS classique, et conserve donc les états interdits pour
R=S=1.
S Q
T
R Q
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3.1 – Table de vérité et schéma
T S R Q(t) Commentaire
0 X X Q(t-1) Mémorisation
1 0 0 Q(t-1) Mémorisation
1 0 1 0 RAZ
1 1 0 1 Mise à 1
1 1 1 X A ne pas utiliser
On constate bien que S et R n’influencent Q que lorsque l’horloge est au niveau haut.
L’équation de récurrence de la bascule RST est la même bien sûr que celle de la bascule RS.
S & S' & Q
& &
R' Q
R
3.2 – Conclusion
L’avantage de la bascule RST par rapport à la bascule RS est sa sensibilité moindre aux
parasites. Comme la bascule n’est sensible au bruit que lorsque l’horloge est au niveau haut, plus
les états hauts de l’horloge seront brefs, moins la bascule sera sensible au bruit (voir
chronogramme ci-dessus).
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4 – LA BASCULE D A VERROUILLAGE (D LATCH)
La bascule D-latch est une bascule RST pour laquelle on n’a conservé que les deux
combinaisons RS = 01 et RS = 10. La D-latch a une seule entrée, nommée D (D = donnée ou data
en anglais). En fait c’est une RST dans laquelle on a fait R S .
D Q
T Q
D &
T D Q(t) Mode & Q
0 X Q(t-1) Verrouillé
1 0 0 Transparent T
1 1 1
& &
Q
Figure 4.19 – Table de vérité de la
1
bascule D-latch
Quand T=0, l’entrée D n’a aucun effet et la bascule mémorise la valeur de la sortie
(donc de l’entrée) au moment du passage de l’état 1 à l’état 0 de T. La bascule est
verrouillée.
Quand T=1, Q suit les changements de D, la bascule est transparente.
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5 – LES BASCULES MAITRE-ESCLAVE
Sur le niveau haut de l’horloge CLK, le maître fonctionne en mode RST, et l’esclave est
dans l’état « mémorisation », c’est à dire qu’il est « figé » puisque son entrée horloge est à l’état
bas ; le maître prend l’état fixé par ses entrées R et S. Sur le niveau bas de l’horloge, c’est
l’inverse ; le maître est figé et l’esclave fonctionne en mode RST. Il prend l’état fixé par les sorties
Q et Q du maître. Les sorties de l’esclave ne commutent donc qu’au moment du front descendant
de CLK.
La période pendant laquelle la bascule est sensible aux parasites se résume donc à la
durée de commutation de l’horloge du niveau haut au niveau bas (front descendant).
T Maître
Q = SEsclave
Q = REsclave
T Esclave
QEsclave
Maître Esclave
D D Q D Q Q
CLK T T Q Q
CLK
DMaître
Q Maître
=D Esclave
TEsclave
10
T D Q(t)
0 X Q(t-1)
1 X Q(t-1)
0 0
1 1
L’équation de cette bascule D est très simple mais n’est valable que sur le front actif de
l’horloge :
Q( t ) D
D Q
T Q
Horloge H H
Front positif
Sens du front
Front négatif
H ou
5.2 – Bascule JK
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& RST ME
S Q
J
CK T
K &
R Q
CK J K Q(t)
0 X X Q(t-1) Mémorisation
1 X X Q(t-1)
0 0 Q(t-1) Mémorisation
0 1 0 Mise à 0
1 0 1 Mise à 1
1 1 Q( t 1) Commutation
CK
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J K Q(t-1) Q(t)
0 0 0 0
0 0 1 1
0 1 0 0
0 1 1 0
1 0 0 1
1 0 1 1
1 1 0 1
1 1 1 0
KQ 11 10
J 00 01
0 0 1 0 0
1 1 1 0 1
Qt J Q t 1 K Qt 1
Cette équation fondamentale sera utilisée dans le chapitre sur les compteurs pour réaliser
leur synthèse.
La plupart des bascules synchrones possèdent des entrées prioritaires asynchrones. Elles
agissent indépendamment de l’horloge et des entrées synchrones des bascules. Elles servent à
forcer, à tout moment, la mise à 1 ou à 0 de la bascule, quelles que soient les conditions d’entrée.
Elles agissent sur le dernier étage de l’esclave comme l’indique la figure ci-dessous.
Preset
Esclave
Maître
& & Q
T
& &
Q
Clear
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L’entrée Preset (ou RA1) est l’entrée de mise à 1. L’entrée Clear (ou RAZ) est l’entrée de
mise à 0. Elles sont en règle générale actives à l’état 0, comme sur la figure ci-dessus. En général,
on applique juste une impulsion sur ces entrées pour faire une initialisation.
PR
J Q
CK
K Q
CL
6 – BASCULES COMMERCIALISEES
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