Vous êtes sur la page 1sur 1

Les fonctions de la tragédie1

a) Fonction religieuse :
La représentation théâtrale, et en particulier tragique, était liée à la vie
religieuse : même si la tragédie n’est pas issue du culte de Dionysos, il y a été
très tôt associé. Les représentations avaient lieu pendant les fêtes en l’honneur
de Dionysos, les Lénéennes en janvier et surtout les grandes Dionysies en mars ;
elles avaient lieu près du Lénéon, le sanctuaire de Dionysos, en présence de la
statue du dieu. D’autre part, la source d’inspiration est bien souvent religieuse,
les grands mythes, et les poètes, selon leur sensibilité, montrent la puissance
redoutable des dieux, ou la réconciliation entre les hommes et les divinités.
b) Fonction cathartique :
Selon Aristote, la tragédie provoque une catharsis, une purification ou
purgation des passions. En assistant à un spectacle, l’individu ressentirait une
sympathie (au sens de souffrir avec) avec le personnage, sympathie qui ferait
naître pitié et peur, mais qui en extériorisant les sentiments permettrait de s’en
purifier, de s’en débarrasser. L’homme serait alors libre de se consacrer à la cité.
c) Fonction civique :
Le théâtre athénien n’est pas un divertissement : c’est une véritable
institution publique, qui implique toute la cité collectivement.
L’organisation était faite par l’archonte, magistrat élu à la cité, et le financement
des pièces ou chorégie était assuré par les chorèges, à la façon d’un impôt. Les
citoyens pauvres qui assistaient aux représentations percevaient une indemnité,
le théorikon, leur permettant de payer leur jeton d’entrée : le théâtre était
l’affaire de tous, riches ou pauvres. Citoyens, métèques, étrangers étaient
présents, et il est vraisemblable que les femmes elles aussi assistaient aux
représentation ; seuls les esclaves n’avaient pas leur place au théâtre.

11
Gilliane Verhulst, étude sur Sophocle Antigone. Coll. Résonnances. Paris. 2002. Ellipses. PP.5-6.

Vous aimerez peut-être aussi