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Communauté de

développement
d'Afrique australe
organisation africaine
intergouvernementale
Communauté de
développement d'Afrique
australe
Southern African Development
Community

Drapeau de la SADC

Vert clair : Membres de la SADC


Vert foncé : Membres de la SADC et de
l'Union douanière d'Afrique australe
Situation
Création SADCC 1er avril 1980
SADC 17 août 1992
Siège Gaborone (Botswana)
Langue Anglais, français,

portugais
portugais
Organisation
Membres 16
Secrétaire
Dr. Stergomena Tax
exécutif

Site web www.sadc.int


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La Communauté de développement
d'Afrique australe – CDAA (ou SADC,
sigle de l'anglais Southern African
Development Community) – est une
organisation qui vise à promouvoir le
développement économique de l'Afrique
australe.

Histoire

Antécédents …
Les États membres de la CDAA ont des
liens historiques variés, à l'exception de
la République democratique du Congo,
de Maurice, des Seychelles et de la
Tanzanie qui ne sont plus éloignés des
États originaux[1].

Premières coopérations
informelles (1960-1979)

L'histoire institutionnelle de la CDAA


débute dans les années 1960. À cette
époque, une coopération politique et de
sécurité ad hoc fut instituée par les
dirigeants des nouveaux États
indépendants de la région[2],[3]. Cette
opposition au colonialisme et au
racisme, alors présent en Afrique du Sud
et au Zimbabwe, contribua à la formation
d'un mouvement commun entre les États
de la région[4].

Dans les années 1970, cette coopération


évolua — tout en restant une coopération
informelle ad hoc — en coopérations
bilatérales[4] puis en un groupement
appelé Front Line States[2],[3].

Première institutionnalisation
(1980-1992)

Article détaillé : Conférence de


coordination pour le développement de
l'Afrique australe.
Le 1er avril 1980, huit États d'Afrique
australe — à savoir l'Angola, le Botswana,
le Lesotho, le Malawi, le Mozambique,
l'Eswatini, la Tanzanie et la Zambie —
adoptèrent la déclaration Southern Africa:
Toward Economic Liberation (« Afrique
australe : vers la libération
économique »), dite de Lusaka[2].

La création formelle de la Conférence de


coordination pour le développement de
l'Afrique australe (SADCC) n'interviendra
cependant que l'année suivante, le
20 juillet 1981, par la conclusion d'un
mémorandum d'accord entre les États
signataires de la déclaration de Lusaka[5].
Seconde institutionnalisation : un …

modèle décentralisé

Le 17 août 1992, la CDAA est créée lors


du sommet des chefs d'État et de
gouvernement réuni à Windhoek en
Namibie. Ceux-ci adoptent la déclaration
de Windhoek et le traité instituant la
Communauté de développement
d'Afrique australe[5].

Le modèle institutionnel adopté par ce


traité confiait la charge d'un des agendas
régionaux à un État membre. Les
justifications utilisées pour ce modèle
furent notamment[5],[6] :
le besoin de créer un lien entre l'État et
le projet dont il a la charge ;
la supposition que cela réduirait les
coûts en confiant les projets à des
administrations pré-existantes ;
la préservation de la souveraineté au
niveau national ;
la supposition que cela permettrait
davantage de participation de la part
des citoyens.

En 1993, un premier rapport sur la


réforme de la CDAA, titré A framework
and strategy for building the Community
(« Un cadre et une stratégie pour
construire la communauté »), fut publié. Il
fut suivis en 1997 par un rapport élaboré
par des consultants indépendants et titré
Review and rationalisation of the SADC
programme of action (« Révision et
rationalisation du programme d'action de
la CDAA »). Ces deux rapports
critiquèrent le modèles de
décentralisation prévu par le traité[5].

Début des années 2000 : vers plus


de centralisation

Le traité CDAA fut amendé le 14 août


2001. Les modifications qui y furent
apportées marquent l'abandon de la
méthode de décentralisation au niveau
régional, jugée inefficace, en faveur d'un
modèle centralisé[5],[6].
Le traité créa également la Commission
intégrée des ministres et les comités
nationaux CDAA[5],[6].

Géographie

États membres …
Année
Nom français Nom local

d’adhésion Code
(forme courte) (forme courte)

à l'OUA

South Africa,
Pretoria
Suid-Afrika,
(admini
YaseMzantsi
Afrique du 30 août Le Cap
ZA Afrika,
Sud 1994 (législa
YaseNingizimu
Bloemf
Afrika, Sewula
(judicia
Afrika
Angola Fondateur AO Angola Luanda

Botswana Fondateur BW Botswana Gaboro

‫ﻻﺗﺤﺎد اﻟﻘﻤﺮي‬
20 août
Comores KM Comores Moroni
2017[7]
Komori

Lesotho Fondateur LS Lesotho Maseru

18 août Madagasikara
MG et Repoblikan'i Antanan
Madagascar 2005 Madagasikara

Malawi,
Malawi Fondateur MW Lilongw
Malaŵi
20 août
Maurice MU Mauritius Port-Lo
1995

Fondateur MZ Moçambique Maputo


Mozambique

Namibie Fondateur NA Namibia Windho

République 8
Congo-
démocratique septembre CD Kinshas
Kinshasa
du Congo 1997
8
septembre
Seychelles,
Seychelles 1997 (1re) SC Victoria
Sesel
2008 (ré-
adhésion)
Mbaban
(admini
Eswatini,
Eswatini Fondateur SZ et judic
Swatini
Lobamb
(royale
législat

Tanzanie Fondateur TZ Tanzania Dodom

Zambie Fondateur ZM Zambia Lusaka

Zimbabwe Fondateur ZW Zimbabwe Harare


État suspendu …

Actuellement, aucun État membre n'est


suspendu. Seule Madagascar fut
suspendue à la suite de la crise politique
de 2009, puis réintégrée le
30 janvier 2014.

Retrait …

Les Seychelles, qui avaient adhéré à la


Communauté le 8 septembre 1997, s'en
retirent le 1er juillet 2004. L'État réintègre
la CDAA en 2008.

Candidatures …

Article détaillé : Élargissement de la


Communauté de développement
d'Afrique australe.

L'admission de nouveau membre est


prévue à l'article 8 du traité. La procédure
exacte est définie par le Sommet,
néanmoins aucun critère n'est spécifié
pour une adhésion et aucune ligne
directrice n'est formulée pour
l'établissement de la procédure par le
Sommet lui-même[8].

La candidature du Rwanda a été rejetée


en 2005 pour des questions de
procédure.

En 2017, la candidature du Burundi est en


cours d'analyse[9].
Statut et gouvernance

Statut et principes …

L'article 3 du traité indique que la CDAA


est une organisation internationale[10].
Elle est basée, en vertu de l'article 4, sur
un ensemble de principes[11] :

l'égalité souveraine de ses membres ;


la solidarité, la paix et la sécurité ;
les droits de l'homme, la démocratie et
l'état de droit ;
l'égalité, l'équilibre et le bénéfice pour
tous ;
et la résolution pacifique des
différends.
Dans les faits, toutefois, l'absence
d'institution capable de servir de
contrepoids au Sommet des chefs d'État
et de gouvernement est un exemple du
déficit démocratique de la CDAA[12].
L'exemple du tribunal de la Communauté
de développement d'Afrique australe,
créé puis suspendu et dissous après un
jugement condamnant le Zimbabwe,
confirme la création d'un ordre juridique
sans institution permettant de vérifier
l'application de celles-ci[12].

En ce sens, les États membres ne sont


liés, non pas par le consentement au
traité qu'ils ont ratifié, mais pas leur
soutien aux décisions prises. Selon
certains analystes, dont Nyathi[12] ou
Nathan[13], cela empêche la résolution du
problème du déficit démocratique de la
CDAA.

Institutions …

Institutions du traité …

Les dispositions relatives aux institutions


sont prévues aux articles 9 et suivants du
traité CDAA.

Les principales institutions incarnent


l'exécutif. Ainsi, l'institution suprême de
la Communauté est le Sommet des chefs
d'État et de gouvernement. Le Sommet
est chargé de la définition des politiques.
Il dispose de large compétence et n'est
pas soumis à un contrôle[14]. La seconde
institution, prévue à l'article 11 du traité
CDAA est le Conseil des ministres de la
Communauté de développement
d'Afrique australe, suivi à l'article 12 par
les comités ministériels sectoriels et de
groupes. L'article 13 du traité créée le
Comité permanent des hauts
fonctionnaires. Enfin, l'article 14 crée le
Secrétariat de la CDAA, qui dispose de
compétence limitée en dehors des
exécutifs nationaux. M. Nyathi estiment
que cette concentration de pouvoirs
exécutifs contribue au renforcement des
exécutifs nationaux, contribuant au
déficit démocratique de l'institution[14].
Le traité a également créé le tribunal de
la Communauté de développement
d'Afrique australe, dont la composition, la
juridiction, les fonctions et procédures
sont présentes dans le Protocole sur le
tribunal et les règles de procédures
adopté en 2000 puis intégré au traité
CDAA. Cependant, le Zimbabwe contesta
la légalité du tribunal et refusa
d'appliquer ses décisions. Le Tribunal fut
finalement suspendu puis supprimé par
une décision du Sommet[14].

Enfin, l'Organe de coopération en matière


de politique, défense et sécurité a été
créé par la réforme du traité en 2001.

Institutions hors du cadre


institutionnel …

Le Forum parlementaire de la SADC est


un organe autonome qui n'est pas prévu
par le traité SADC[14], bien qu'il soit
souvent considéré en parallèle des
institutions officielles[15],[14].

Chevauchement avec d'autres


organisations

Diagramme cliquable montrant les relations entre
divers accords et organisations multinationaux
africains.
  

Les États membres de la CDAA sont


également membres d'autres
organisations d'intégration régionale.

La république démocratique du Congo


est l'État le plus intégré aux
organisations régionales, étant membre
de quatre d'entre elles (sans compter la
CDAA) : la Communauté économique
des pays des Grands Lacs, la
Communauté économique des États de
l'Afrique centrale, le Marché commun de
l'Afrique orientale et australe et l'Union
africaine.

L'Eswatini est membre de trois


organisations en dehors de la CDAA : le
Marché commun de l'Afrique orientale et
australe, l'Union douanière d'Afrique
australe et l'Union africaine.

Les États membres de deux


organisations régionales en plus de la
CDAA sont les suivants :

Pour le Marché commun de l'Afrique


orientale et australe et l'Union
africaine :
Madagascar
Malawi
Maurice
Seychelles
Zambie
Zimbabwe
Pour la Communauté d'Afrique de l'Est
et l'Union africaine :
Tanzanie
Pour la Communauté économique des
États de l'Afrique centrale et l'Union
africaine :
Angola
Pour l'Union douanière d'Afrique
australe et l'Union africaine :
Afrique du Sud
Botswana
Lesotho
Namibie

L'État le moins intégré aux organisations


régionales est le Mozambique. En effet,
le pays n'est membre que de l'Union
africaine en dehors de la CDAA.

Sources

Références …

1. Abegunrin 2009, p. 69


2. Nyathi 2018, p. 2
3. Oosthuizen 2006, p. 53
4. Abegunrin 2009, p. 70
5. Nyathi 2018, p. 3
6. Oosthuizen 2006, p. 63
7. Adhésion des Comores
8. Article 8 du traité CDAA
9. Nakale 2017
10. Article 3 du traité CDAA
11. Article 4 du traité CDAA
12. Nyathi 2018, p. 49
13. Nathan 2013
14. Nyathi 2018, p. 4
15. SADC - uneca.org

Bibliographie …

Version consolidée du traité établissant


la CDAA, 2011 (lire en ligne )
Mkhululi Nyathi, The Southern African
Development Community and Law,
Palgrave Macmillan, 2018, 233 p.
(ISBN 978-3-319-76511-2, lire en
ligne )
Gabriel H. Oosthuizen, The Southern
African Development Community : The
Organisation, Its Policies and
Prospects, Mildrand, 2006, 402 p.
(ISBN 978-1-919697-90-1,
OCLC 938330009)
Olayiwola Abegunrin, Africa in Global
Politics in the Twenty-First Century,
Palgrave Macmillan, 2009
(ISBN 978-1-137-30637-1)
L. Nathan, « The disbanding of the
SADC Tribunal: a cautionary tale »,
Human Rights Quaterly, 2013
Albertina Nakale, « Southern Africa:
Comoros Admitted Into SADC », All
Africa, 22 août 2017 (lire en ligne )
« The Union of Comoros becomes the
16th SADC Member State » ,
20 août 2017
« SADC - Communauté de
développement d'Afrique australe » ,
sur uneca.org

Compléments

Lectures approfondies …
B. Sirota, « Sovereignty and the
Southern African Development
Community », Chicago Journal of
International Law, 2005
C. Ng’ongo’la, « The framework for
regional integration in the Southern
African Development Community »,
University of Botswana Law Journal,
2008

Articles connexes …

Union douanière d'Afrique australe


Communauté économique des États
de l'Afrique centrale
Communauté d'Afrique de l'Est
Communauté économique des États
de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO)
Union économique et monétaire ouest-
africaine (UEMOA)

Liens externes …

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(en)

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