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L'Union africaine (UA) est une organisation intergouvernementale d'États africains créée le 9 juillet
2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Elle
remplace l'Organisation de l'unité africaine (OUA). La mise en place de ses institutions (Commission,
Parlement panafricain et Conseil de paix et de sécurité) a lieu en juillet 2003, au sommet de Maputo
au Mozambique.
Son premier président est le Sud-Africain Thabo Mbeki, précédemment président de l'OUA.
Ses buts sont d'œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits humains et du développement à
travers l'Afrique, surtout par l'augmentation des investissements extérieurs par l'intermédiaire du
programme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Ce programme
considère que la paix et la démocratie sont des préalables indispensables au développement durable.
Histoire
Échec de l'Union des États africains
La première tentative d'union politique en Afrique est envisagée en mai 1957 par Barthélemy Boganda
en vue de la création des États unis de l'Afrique latine. En fait, un regroupement de pays africains
d'expression latine mais la tentative, à défaut de consensus, n'aboutira qu'à la création de la seule et
actuelle République Centrafricaine. Ensuite, trois États d'Afrique de l'ouest dans les années 1960 : le
Ghana, la Guinée et le Mali, lesquels créent l'Union des États africains. L'Union, d'inspiration marxiste,
est menée par les révolutionnaires africains Kwame Nkrumah (du Ghana), Modibo Keita (du Mali) et
Sékou Touré (de Guinée).
Le 23 novembre 1958, l'Union Ghana-Guinée est créée. En mai 1959, l'Union est renommée Union des
États africains. Deux ans plus tard, en avril 1961, le Mali adhère à l'Union. L'Union prend fin en 1962
quand la Guinée se rapproche des États-Unis sans respecter l'opinion de ses partenaires socialistes.
Réforme de l'OUA
Le 3 juin 1991 fut conclu le traité d'Abuja qui prévoyait explicitement la création d'un marché commun
à l'ensemble du continent avant 2025.
L’impulsion visant à relancer le processus d’intégration politique, qui apparaît indispensable aux yeux
des dirigeants africains pour la croissance économique du continent, a été donnée en 1998 par
Mouammar Kadhafi, alors « Guide de la révolution » de la Jamahiriya arabe libyenne. Le 9 septembre
1999 fut signé la déclaration de Syrte qui fixe l'objectif de la création d'une Union africaine. La
déclaration rappelle dans ses premières lignes les idéaux des pères fondateurs de l'OUA et
notamment celui du panafricanisme. Cependant, comme lors de la création de l'OUA, les conceptions
fédéralistes et les souverainistes s’affrontent. Selon les analyses, le résultat est une organisation de
compromis.
Le traité créant l'Union africaine, appelé Acte constitutif de l'Union africaine, est signé le 11 juillet
2000 à Lomé, au Togo.
Les États-Unis nomment pour la première fois un ambassadeur auprès de l'UA, Cindy Courville,
en novembre 2006. C'est le premier ambassadeur d'un pays non africain auprès de cette organisation.
Le 21 mars 2018, 44 États membres de l'Union africaine signent un accord établissant la Zone de
libre-échange continentale, qualifié de « moment historique » par le président de la Commission de
l'Union africaine Moussa Faki Mahamat.
Chronologie
Les territoires africains contrôlés par l'Espagne (îles Canaries, Ceuta et Melilla), le Portugal (Açores et
Madère), et la France (Mayotte et La Réunion) sont également hors de la juridiction de l'UA.
États suspendus
Selon les articles 4, paragraphe (p) et 30 de l'Acte constitutif de l'Union africaine, l'Union « [condamne
et rejette] des changements anticonstitutionnels de gouvernement » et considère que « les
Gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à
participer aux activités de l’Union ». Sur les fondements de ces articles, l'Union africaine a suspendu
plusieurs États.
Territoires contestés
En mai 2004, la Commission de l'Union africaine émettait un Plan stratégique dans lequel, pour la
première fois, le continent africain dénonçait l'occupation étrangère de pays ou territoires considérés
comme africains. Au total, huit territoires sont mentionnés.
Le principal sujet de débat lors du sommet de juillet 2007 à Accra au Ghana, fut la création d'un
gouvernement d'Union afin de créer, à terme, les États-Unis d'Afrique. Une étude sur un gouvernement
de l'Union fut adoptée fin 2006, et proposa plusieurs options pour mener à son terme le projet d'Union
africaine. Ce sujet entraîna des divisions parmi les États africains, certains (notamment la Libye sous
Kadhafi) ayant une vision maximaliste d'un tel gouvernement, avec notamment une armée de l'Union
africaine ; et d'autres (dont les États du sud de l'Afrique) soutenant un renforcement des structures
existantes, avec quelques réformes pour s'adapter aux défis administratifs et politiques en rendant la
Commission de l'Union africaine et les autres institutions pleinement opérationnelles.
À la suite du sommet d'Accra, la Conférence de l'Union africaine trouva un accord, sous la forme d'une
déclaration, pour passer en revue le fonctionnement de l'Union afin de déterminer si celle-ci pouvait
évoluer vers un gouvernement de l'Union. La Conférence s'accorda sur :
La déclaration évoque en dernier lieu l'« importance d'impliquer les peuples africains, dont les
Africains de la Diaspora, dans le processus menant à la formation d'un gouvernement de l'Union ».
À la suite de la décision, un panel de personnalités fut appelé pour constituer le Comité d'audit.
L'équipe commença ses travaux le 1er septembre 2007. L'examen fut présenté à la Conférence de
l'Union lors du sommet de janvier 2008 à Addis Abeba. Cependant, aucune décision finale ne fut prise
concernant les recommandations, et un Comité de dix chefs d’État fut désigné pour étudier le résultat
de l'examen et soumettre un rapport lors du sommet de juillet 2008 en Égypte. En juillet 2008, la
décision fut une nouvelle fois reportée pour un « débat final » au sommet du 2009 à Addis Abeba.
Symboles
L'emblème de l'Union africaine se compose d'un ruban d'or portant de petits anneaux rouges se
chevauchant, de feuilles de palmier qui poussent autour d'un cercle d'or extérieur et un cercle intérieur
vert, dans lequel l'or est une représentation de l'Afrique. La carte de l'Afrique, sans frontières,
représente l'unité du continent africain. Le cercle doré symbolise les richesses de l'Afrique et son
avenir. Les feuilles de palmiers représentent la paix. Le cercle vert symbolise les espoirs et aspirations
de l'Afrique. Enfin, le cercle rouge représente la solidarité africaine et le sang versé pour sa libération.
Lors du 8e Sommet de l'Union africaine, qui s'est déroulé à Addis-Abeba les 29 et 30 janvier 2007, les
chefs d’État et de gouvernement décidèrent de lancer un concours pour la sélection d'un nouveau
drapeau de l'Union. Ils conseillèrent alors l'usage d'un fond vert pour représenter l'Afrique, et des
étoiles pour représenter ses États membres. La Commission de l'Union organise alors la compétition
et reçoit cent-six propositions provenant des citoyens de dix-neuf pays africains et de deux pays de la
diaspora. Ces propositions sont examinées par un panel d'experts nommé par la Commission de
l'Union[réf. nécessaire].
Lors de la 13e session ordinaire de la Conférence, les chefs d’État et de gouvernement examinèrent le
rapport du panel et sélectionna une des propositions. L'Union africaine adopte un nouveau drapeau
lors de la 14e session ordinaire de la Conférence à Addis Abeba en 2010. Le drapeau est désormais
officiellement celui de l'Union africaine et remplace l'ancien.
L'ancien drapeau de l'Union africaine se composait d’une large bande horizontale verte en haut,
bordée d’une mince bande jaune. En dessous se trouve une large bande blanche portant l’emblème de
l’organisation, bordée d’une mince bande jaune, elle-même bordée une large bande verte tout en bas.
L'emblème de l'Union africaine au centre d'une large rayure blanche, une autre bande d'or étroite et
une finale large rayure verte.
Enfin, l'Union africaine a adopté un nouvel hymne appelé Hymne africain ou L'Africaine.
Institutions et organes
Siège
L'essentiel des institutions et organes de l'Union africaine est rassemblé au sein d'un complexe
immobilier (en) situé dans le quartier de Kera à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, à coté de l'ancien
siège de l'organisation. Cet ensemble a été offert par la Chine qui entretient globalement de bonnes
relations diplomatiques et commerciales avec le continent africain ,.
Le bâtiment qui, avec 99 mètres de hauteur (soit 30 étages) est considéré par ses concepteurs
comme le plus élevé de la ville, a été érigé en deux ans et demi par 1 200 ouvriers chinois et
éthiopiens sur le site de l'ancienne prison Alem Bekagn (en). Son coût aurait été de 200 millions de
dollars (soit 154 millions d'euros), mobilier compris payé intégralement par les Chinois. Le complexe
inauguré en janvier 2012 comporte plusieurs salles de conférence dont une d'une capacité de
2 500 personnes, un amphithéâtre extérieur de 1 000 places, un centre commercial, un héliport et des
bureaux pouvant accueillir 700 fonctionnaires ,.
Institutions et organes politiques
L'Union africaine se compose de plusieurs institutions et organes :
• le Parlement panafricain (PPA) : le Parlement doit, à terme, devenir le plus important organe
législatif de l'Union africaine. Le siège du Parlement est à Midrand en Afrique du Sud. Le
Parlement se compose de 265 représentants élus au sein des 55 États membres, et prévoit la
participation de la société civile dans le processus de gouvernance démocratique. Son
président est Roger Nkodo Dang (Cameroun).
• la Conférence est composé des chefs d'État et de gouvernement des États de l'Union africaine,
la Conférence est actuellement l'organe suprême de l'Union africaine. Elle délègue
graduellement certains de ses pouvoirs de décision au Parlement panafricain. Elle se réunit
une fois par an et prend des décisions par consensus ou par une majorité des deux tiers.
L'actuel président de l'Union africaine est Félix Tshisekedi, président de la République
démocratique du Congo.
• la Commission était auparavant le secrétariat de l'Organisation de l'unité africaine. Elle est
composée de dix commissaires (dont un président et un vice-président) et siège à Addis-
Abeba en Éthiopie. De la même manière que son homologue européenne, la Commission
européenne, elle est l'autorité exécutive et dispose également d'un pouvoir d’initiative. Son
président est Moussa Faki Mahamat (Tchad).
• le Conseil exécutif est composé des ministres désignés par les gouvernements des États
membres. Il prend des décisions dans les domaines du commerce international, de la sécurité
sociale, de la nourriture, de l'agriculture et des communications. Il est responsable devant la
Conférence et prépare les éléments que doit approuver ou discuter la Conférence.
Institutions judiciaires
La Cour africaine de justice est créée par l'acte constitutif de l'Union africaine pour résoudre les
problèmes d'interprétation des traités de l'Union. Le protocole qui a instauré la Cour africaine de
justice a été adopté en 2003 et est entré en vigueur en 2008. Il est possible qu'elle soit remplacée par
un protocole créant la Cour africaine de justice et des droits de l'homme, qui serait incorporé au sein
de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Elle aurait alors deux chambres, une
traitant des affaires générales et l’autre concernant les droits de l'homme.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples existe depuis 1986. Elle est établie par
la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et non pas par l'acte constitutif de l'Union
africaine. La Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a été établie en 2006 pour compléter
les travaux de la Commission.
La Commission de l'Union africaine pour le droit international a été créée le 4 février 2009. Elle est
composée d'experts en droit international élus par les 55 États membres de l'Organisation. Son siège
est fixé à Addis-Abeba. Cette commission a été créée sur la base de l'article 5 de l'Acte constitutif de
l'organisation. Ses activités ont commencé en mai 2010. Cet organe statutaire a une double mission :
celle de conseil des organes de l'Union et une mission de prospection juridique. Elle peut à ce titre
suggérer la révision de certains textes déjà adoptés, voire, des traités.
Il y a actuellement huit Communautés économiques régionales reconnues par l'Union, chacune établie
par des traités régionaux différents. Il s'agit de :
Souvent, ces Communautés se superposent, certains de leurs membres étant parfois membres de
plusieurs d'entre elles. La question de leur rationalisation a été posée pendant plusieurs années — et
ce fut le thème du Sommet de Banjul de 2006. En juillet 2007, lors du sommet d'Accra, la Conférence a
finalement décidé d'adopter un protocole sur les relations entre l'Union africaine et les Communautés
économiques régionales. Ce protocole vise à faciliter l’harmonisation des politiques et d'assurer la
conformité avec le traité d'Abuja et le calendrier du Plan d'action de Lagos.
Budget et financement
L'UA est très fortement financée par les aides des pays occidentaux (à 73 % en 2017).
En 2016, les chefs d'État de l'UA votent le principe d'une taxe de 0,2 % sur les importations
commerciales effectuées par les pays membres afin de rendre l'UA indépendante financièrement des
occidentaux. La mise en place effective de la taxe est cependant repoussée à 2018. En janvier 2018,
les chefs d'État de l'Union africaine adoptent à l'unanimité la mise en place de cette taxe. La taxe
pourrait financer l'UA à hauteur de 1,2 milliard d'euros ,. En novembre 2018, 14 États membres ont mis
cette taxe en place et 23 autres sont en train de le faire.
L'UA adopte son budget annuel pour 2019 en novembre 2018. Il se monte à 681 millions de dollars
américains dont 273 millions pour les opérations de maintien de la paix, 250 millions pour les
programmes de l'UA et 158 millions pour le budget de fonctionnement.
Les deux acteurs au sein de l’UA agissant dans ce domaine sont le président de la Conférence des
chefs d’État et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Pour l'ancien président de l'Union africaine Jean Ping, les tentatives de médiations de l'Union africaine
sont mises à mal par certains pays occidentaux, citant l’exemple de la Côte d'Ivoire et de la Libye en
2011.
Togo
En réponse à la mort de Gnassingbé Eyadema, président du Togo, le 5 février 2005, les chefs d’États
de l'Union africaine considérèrent la nomination de son successeur Faure Gnassingbé comme un
coup d’État militaire. La constitution du Togo prévoyait que le président du Parlement devait prendre
l'intérim en cas de décès du président. Dès lors, ce dernier doit convoquer une élection présidentielle
pour choisir le nouveau président dans un délai de 60 jours. La contestation de l'UA força Gnassingbé
à tenir une élection. Finalement, il fut élu président officiellement le 4 mai 2005 malgré d'importantes
allégations de fraude.
Mauritanie
Le 3 août 2005, un coup d’État en Mauritanie entraina la suspension du pays de toutes activités
internationales. Le Conseil militaire qui prit contrôle de la Mauritanie promit l'organisation d'élections
dans les deux ans. Ces élections eurent lieu début 2007. Il s'agit des premières élections de
Mauritanie généralement considérées comme au-dessus des standards acceptables. À la suite des
élections, la Mauritanie fut réintégrée dans l'Union. Cependant, le 6 août 2008, un nouveau coup d'État
démit le gouvernement élu en 2007. L'UA annonça dès lors la suspension de la Mauritanie.
Zimbabwe
La crise politique au Zimbabwe a été débattue par l'Union africaine mais aussi par la Communauté de
développement d’Afrique australe. Au niveau de l'Union africaine, la situation au Zimbabwe a été
l'objet de discussions controversées au Conseil exécutif après la remise des rapports de la
Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Lors du 11e Sommet de l'Union africaine,
qui s'est tenu à Charm el Cheik, en Égypte, en juillet 2008, le Zimbabwe a été le principal sujet de
discussions de certains États, dont le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la Zambie, le Botswana, le
Nigeria, le Kenya, et d'autres. Ceux-ci soutenaient une action forte contre le Zimbabwe en réponse aux
problèmes posés par le second tour de l'élection présidentielle se tenant en juin. Le Premier ministre
du Kenya Raila Odinga appela, parmi d'autres, à la suspension de Robert Mugabe. Toutefois, une
résolution fut finalement adoptée, celle-ci ne prenait pas de sanction contre le gouvernement de
Robert Mugabe mais exhortait les principaux partis du Zimbabwe à négocier pour résoudre leurs
différends.
L'article 4(h) de l'Acte constitutif, repris dans l'article 4 du Protocole de l'acte constitutif du CPS,
reconnaît aussi le droit, pour l'Union, d'intervenir dans les États membres dans les cas de crimes de
guerre, génocide et crimes contre l'humanité. Tout décision d'intervention dans un État membre prise
en vertu de l'article 4 de l'Acte constitutif doit l'être par la Conférence sur recommandation du CPS.
Depuis sa première rencontre en 2004, le CPS a été actif lors des crises au Darfour, aux Comores, en
Somalie, en République démocratique du Congo, au Burundi, en Côte d'Ivoire et dans d'autres pays. Il a
adopté des résolutions mettant en place les opérations de maintien de la paix de l'Union africaine en
Somalie et au Darfour et à imposer des sanctions contre les personnes remettant en cause la paix et
la sécurité (telles que l'interdiction de voyager, le gel des avoirs, etc.). Le Conseil supervise la mise en
place d'une « force de réserve » pour servir de force de paix africaine permanente.
Somalie
Depuis le début des années 1990, la Somalie se trouvait sans gouvernement central fonctionnel. Un
accord de paix, qui visait à mettre fin à la guerre civile qui commença par la chute du régime de Siad
Barre, fut signé en 2006 après plusieurs années de pourparlers. Toutefois, le nouveau gouvernement
fut presque immédiatement menacé par les violences. Pour soutenir temporairement la base militaire
du gouvernement, des soldats de l'Union, environ 8 000 hommes, furent envoyés à Mogadiscio à partir
de mars 2007 en tant que force de maintien de la paix. L’Érythrée rappela ses ambassadeurs auprès
de l'Union africaine le 20 novembre 2009 après que celle-ci eut demandé au Conseil de sécurité des
Nations unies de leur imposer des sanctions du fait de leur soutien supposé aux islamistes somaliens
qui tentaient de renverser le gouvernement fédéral de transition de Somalie, le gouvernement
internationalement reconnu de la Somalie qui détient le siège de la Somalie à l'Union africaine. Le 22
décembre 2009, le Conseil de sécurité vota la résolution 1907, qui imposa un embargo sur l’Érythrée,
des interdictions de séjours pour les dirigeants érythréens, et le gel des avoirs pour les officiels
érythréens. L'Érythrée critiqua fortement la résolution. En janvier 2011, l’Érythrée rétablit sa mission
auprès de l'Union africaine à Addis Abeba.
Darfour (Soudan)
En réponse au conflit du Darfour au Soudan, l'Union africaine a déployé 7 000 soldats de maintien de
la paix, originaires principalement du Rwanda et du Nigeria. Bien que la conférence des donateurs, qui
s'est tenue à Addis-Abeba en 2005, ait permis d'amasser des fonds pour financer les soldats de
maintien de la paix pour l'année en cours et la suivante, l'UA a déclaré au cours de l'année 2006 que
les soldats se retireraient à la fin septembre de cette année – date à laquelle son mandat expire.
Le Dr Eric Reeves a critiqué les forces de maintien de la paix en déclarant que celles-ci étaient souvent
inefficaces du fait du manque de fonds, de personnels et d'expertise. La taille de la zone à surveiller, à
peu près la taille de la France, a rendu encore plus difficile de soutenir une mission efficace. En juin
2006, le Congrès des États-Unis a accordé 173 millions de dollars pour soutenir les forces de l'UA.
Le Genocide Intervention Network a appelé les Nations unies (ONU) ou l'OTAN à intervenir pour
augmenter et/ou remplacer les forces de maintien de la paix de l'UA. L'ONU a envisagé le déploiement
de forces de maintien de la paix, même si elle ne serait intervenues qu'à partir d'octobre 2007. La
mission sous-financée et mal équipée de l'UA, qui devait expirer le 31 décembre 2006, a été prolongée
jusqu'au 30 juin 2007 et a fusionné avec la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine
au Darfour en octobre 2007. En juillet 2009, l'Union africaine a cessé de coopérer avec la Cour pénale
internationale, en refusant de reconnaître le mandat d'arrêt international qu'elle avait émis à l'encontre
du dirigeant soudanais Omar el-Bechir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. L'Union ne
procéda pas à son arrestation lors de ses visites dans les États parties au Statut de Rome. Cela
s'explique notamment par les relations tendues entre l'Union africaine et la Cour pénale internationale.
En effet, cette dernière voit sa légitimité remise en cause par des accusations de colonialisme en ne
poursuivant que des Africains.
Anjouan (Comores)
Libye
L'Union africaine chercha à s'imposer comme médiateur au début de la Guerre civile libyenne de 2011
en formant un comité ad hoc de cinq présidents (le président congolais Denis Sassou Nguesso, le
président malien Amadou Toumani Touré, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le
président sud-africain Jacob Zuma, et le président ougandais Yoweri Museveni) pour mettre en place
une trêve. Cependant, le début de l'intervention militaire menée par l'OTAN en mars 2011 empêcha le
Comité de se rendre en Libye pour rencontrer le dirigeant libyen et ancien président de l'Union
africaine (en 2010) Mouammar Kadhafi. En tant qu'Union, l'UA se détache nettement de la décision du
Conseil de sécurité des Nations unies de créer une zone d'exclusion aérienne en Libye, bien que
quelques États membres, tels que le Botswana, le Gabon, la Zambie, et d'autres exprimèrent leur
soutien à la résolution.
Le 20 septembre 2011, l'Union africaine reconnut officiellement le CNT comme représentant légitime
de la Libye.
Santé
Relations extérieures
Les États membres de l'Union africaine coordonnent leur politique étrangère à travers celle-ci, en plus
de conduire leur propre politique étrangère individuelle. L'UA représente les intérêts des peuples
africains en général auprès des organisations internationales ; par exemple, elle dispose du statut
d'observateur à l'Assemblée générale des Nations unies. L'Union africaine et les Nations unies
travaillent en tandem pour aborder les questions de préoccupations communes dans divers
domaines.
L'Union africaine maintient des représentations diplomatiques spéciales auprès des États-Unis, de la
Chine et de l'Union européenne.
Géographie
L'Union africaine s'étend sur tout le continent africain et de plusieurs îles plus éloignées et des
territoires considérés comme occupés. Par conséquent, la géographie de l’Union africaine est très
diversifiée, comprenant le plus grand désert chaud du monde (le Sahara), de grandes jungles et
savane, et le plus long fleuve du monde : le Nil.
L'Union africaine s'étend sur 29 922 059 km2, avec 24 165 km de côtes. La majeure partie de l’Union se
trouve sur l'espace continental, à l’exception de l'île de Madagascar qui représente cependant 2 % de
sa superficie totale.
Économie
Le PIB nominal des États membres de l'Union africaine s'élevait à 1 627 milliards de dollars. Le PIB en
parité de pouvoir d'achat de l'Union africaine s'élevait à 2 849 milliards de dollars, la plaçant à la
sixième place mondiale, après l'Allemagne,,.
Les objectifs futurs de l'Union africaine comportent notamment la création d'une zone de libre
échange, d'une union douanière, d'un marché unique, d'une banque centrale et d'une monnaie
commune (cf. union monétaire africaine), établissant ainsi une union économique et monétaire. Les
projets actuels consistent à établir une Communauté économique africaine avec une monnaie
commune d'ici à 2023.
Le projet d'« Open Sky » vise à doter l'Afrique d'un marché unique du transport aérien. Il est lancé avec
23 pays à partir du 28 janvier 2018.
Population et société
Démographie
L'Union africaine était peuplée de 967 810 000 habitants en 2011.
La population de l'UA est très jeune : 41 % a moins de 15 ans. L'Ouganda et le Niger sont les pays les
plus jeunes du monde : 49 % des habitants ont moins de 15 ans.
Langues
D'après l'acte constitutif de l'Union africaine, les langues de travail sont l'anglais, l'arabe, le français, le
portugais et, si possible, les langues africaines. Un protocole amendant l'Acte constitutif, adopté en
2003, a ajouté à ces langues l'espagnol et le swahili ainsi que « toute autre langue africaine ». Les six
langues sont alors devenues des langues officielles de l'Union, et ne sont plus désignées sous le
terme de « langue de travail ». En pratique, la traduction des documents de l'Union dans les quatre
langues de travail initiales entraînait des délais significatifs et des difficultés à mener à bien certains
projets, mais ceux-ci ont été résolus par l'introduction de nouveaux outils de traduction et de nouvelles
méthodes de travail.
Fondé en 2001 sous les auspices de l'UA, l'Académie africaine des langues promeut l'usage et la
perpétuation des langues africaines chez les Africains. L'UA fit de l'année 2006 l'« année des langues
africaines »,.
Sources
• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais
intitulé « African Union » (voir la liste des auteurs).
Références
Bibliographie
Documents officiels
• Organisation de l'unité africaine, « Acte constitutif de l'Union africaine » [PDF], sur au.int, 11
juillet 2000 (consulté le 11 juin 2020).
• Union africaine, « Protocole sur les amendements à l'Acte constitutif de l'Union
africaine » [PDF], sur au.int, 13 juillet 2003 (consulté le 11 juin 2020).
• Commission de l'Union africaine, Plan stratégique de la Commission de l'Union africaine : Vision
d'avenir et missions de l'Union africaine, mai 2004 (lire en ligne [PDF]).
• « Plan stratégique de la Commission de l'Union africaine : Vision d'avenir et missions de
l'Union africaine »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
• Conférence de l'Union africaine, Décisions, déclarations, messages de félicitation et missions,
Addis-Abeba, 3 février 2009, 65 p. (lire en ligne).
Ouvrage
• (en) Hiruy Wubie et Zelalem Tsegaw, African Union Law (matériel didactique), 2009, 246 p. (lire
en ligne [PDF]).
• L'Union africaine quinze ans après (préf. Jacques Fame Ndongo), t. 2, L'Harmattan, 2017,
316 p. (ISBN 978-2-343-12102-4)
• Guy Mvelle, Laurent Zang, Jacques Fame Ndongo, L'Union africaine quinze ans après, t. 1,
L'Harmattan, 2017, 346 p.
Articles
• « Jean Ping, nouveau président de la Commission », RFI, 2 février 2008 (lire en ligne)
• (en) Barry Malone, « AU won't recognise Libyan rebel council: diplomats », The Daily Star, 26
août 2011 (lire en ligne, consulté le 26 août 2011)
• (en) « African Union urges restraint on both sides », The Star, 21 mars 2011 (lire en ligne[archive
du 21 mai 2011], consulté le 5 juillet 2011)
• Emmanuel Mulondo, « Kutesa, AU blocked from entering Libya », Daily Monitor, 21 mars
2011 (lire en ligne, consulté le 21 mars 2011)
• « African Union demands end to military strikes on Libya, skips Paris meeting », Sudan
Tribune, 19 mars 2011 (lire en ligne, consulté le 21 mars 2011)
• (en) Baboki Kayawe, « Khama supports no-fly zone on Libya », Mmegi Online, 23 mars 2011 (lire
en ligne, consulté le 5 avril 2011)
• Francis Kpatindé, « Bienvenue dans l'Union africaine », Courrier international, 20 février
2012 (lire en ligne)
• Xavier Martinet, « Afrique. Le début d’un marché commun africain ? », France Culture, 22 mars
2018 (lire en ligne)
Compléments
Articles connexes
• Charte africaine des droits de l'homme et des peuples adopté par l'OUA en juin 1981
• Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant adopté par l'OUA en juillet 1990
• Organisation de l'unité africaine
• Panafricanisme
• 54 États
• Prix scientifique Kwamé Nkrumah de l'Union africaine
• Passeport de l'Union africaine
• Union européenne
Liens externes
• (mul) Site officiel
•
• Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes : BlackPast • Dizionario di
Storia • Encyclopædia Britannica • Encyclopædia Universalis • Encyclopédie
Treccani • Encyclopédie Larousse
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Articles connexes