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Comptabilité nationale
et grands agrégats macroéconomiques
I. Introduction
II. Les secteurs institutionnels
III. Les opérations économiques
IV. Les comptes de la Nation
V. Equilibre comptable et équilibre
économique
I. INTRODUCTION
Présentation de la comptabilité nationale et précurseur historique
A. LA COMPTABILITÉ
NATIONALE
Introduction
La Comptabilité nationale est un modèle, une représentation simplifiée et chiffrée
de toutes les opérations économiques réalisées pendant une année à l’intérieur
d’une économie ou entre celle-ci et le reste du monde.
Elle permet de mesurer les quantités globales (agrégats) qui regroupent toutes les
informations disponibles relatives à l’activité économique des agents économiques.
Elle repose sur des conventions comptables : c’est une interprétation de la réalité,
un construit statistique issu de plusieurs institutions (INSEE, Banque de France,
Direction de la Prévision, douanes…).
Il n’existe pas de comptabilité nationale neutre (par exemple : entreprises
individuelles, consommation de biens publics par les ménages et les entreprises…).
Introduction
La Comptabilité nationale établie au moment de la Seconde Guerre Mondiale est
très inspirée de la représentation de l’économie que l’on peut tirer de La théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de John Maynard Keynes (1936).
- MEADE et STONE (disciples de Keynes) vont essayer d’articuler les comptes des
ménages.
- François PERROUX va développer la comptabilité nationale en France.
Pour permettre des comparaisons dans le temps et dans l’espace, les conventions
comptables doivent être communes et stabilisées.
Depuis 1995, la France utilise le Système Européen de Comptabilité (SEC). Eurostat
réunit les informations issues de tous les pays européens.
B. UN PRÉCURSEUR : LE
TABLEAU ÉCONOMIQUE
DE FRANÇOIS QUESNAY
François Quesnay, physiocrate
Production
3 milliards
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
- 2 milliards
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
+ 1 milliard
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
+ 1 milliard
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
- 2 milliards - 2 milliards
Achat Achat
(ratio 50/50)
de produits agricoles de biens manufacturés + 1 milliard
+1 milliard
Achat - 1 milliard
de matières premières
- 1 milliard
Achat
+ 1 milliard de biens de subsistance
+ 1 milliard
+ 1 milliard
Achat
- 1 milliard d’ouvrages d’industrie
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
- 2 milliards - 2 milliards
Achat Achat
(ratio 50/50)
de produits agricoles de biens manufacturés + 1 milliard
+1 milliard
Achat - 1 milliard
de matières premières
- 1 milliard
Achat
+ 1 milliard de biens de subsistance
+ 1 milliard
+ 1 milliard
Achat
- 1 milliard d’ouvrages d’industrie
SOLDE
3 milliards nul 1 milliard
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Reconstitution des avances primitives et avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
- 2 milliards - 2 milliards
Achat Achat
(ratio 50/50)
de produits agricoles de biens manufacturés + 1 milliard
+1 milliard
Achat - 1 milliard
de matières premières
annuelles : économie STABLE
- 1 milliard
Achat
+ 1 milliard de biens de subsistance
+ 1 milliard
+ 1 milliard
Achat
- 1 milliard d’ouvrages d’industrie
- 2 milliards
Supposons que les
propriétaires préfèrent acheter
des biens de luxe : le ratio passe
à 30/70
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
+ 1 milliard
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
+ 1 milliard
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
SOLDE
2,6 milliards nul 1,4 milliard
Classe productive Classe propriétaire Classe
stérile
Avances primitives Avances annuelles Avances
10 milliards 2 milliards monétaires
1 milliard
Avances
Production annuelles
3 milliards Loyers + 2 milliards
Achat - 1 milliard
suivante : DECROISSANCE
de matières premières
- 1 milliard
Achat
+ 1 milliard de biens de subsistance
+ 1 milliard
+ 1 milliard
Achat
- 1 milliard d’ouvrages d’industrie
* Car difficiles à dissocier des ménages qui les possèdent. Statistiques = outil imparfait,
construit social.
2. Les sociétés et quasi-sociétés non Financières
(Entreprises, Firmes)
Définition : unités qui retirent au moins la moitié de leurs ressources de la
vente des biens et services sur les différents marchés (sauf sociétés
individuelles).
Fonction : production (offre) des biens et services marchands non financiers
Remarque : le critère n’est pas leur statut juridique
- Sociétés privées ou publiques
- Unités de production juridiquement rattachées aux administrations
publiques mais qui répondent au critère de ressources ci-dessus (= les
quasi sociétés)
- Associations sans but lucratif fournissant des services aux sociétés privées
ou financées par elles (ex : syndicats patronauxà
3. Les sociétés financières
1/ Institutions financières : les institutions financières sont constituées de touts les
établissements qui assurent le financement de l’économie
- Intermédiaire entre les agents non financiers qui disposent de capacités de financement
et ceux qui ont des besoins de financement
Définition : la formation brute de capital fixe (FBCF) est l’acquisition nettes (i.e.
acquisitions – cessions) d’actifs fixes, c’est-à-dire de biens durables utilisés pendant
au moins un an à produire d’autres biens et services
- Achat de biens d’équipement ou de bâtiments par les entreprises
- Achat de logements par les ménages
Remarque : frontière floue avec la consommation : convention comptable
- Si une société non financière achète une voiture = FBCF
- Si un ménage achète une voiture = consommation finale
- Si une entreprise individuelle achète une voiture = consommation finale
3. L’investissement (2) La variation de stocks
v
v v
v
v
v
B. LES OPÉRATIONS
DE RÉPARTITION
Les opérations de répartition
Transferts entre les agents économiques : ne modifient pas le revenu national total mais
affectent le revenu disponible des agents
1. Rémunération des salariés
2. Impôts liés à la production et à l’importation
3. Subventions d’exploitation et à l’exportation
4. Revenus de la propriété et de l’entreprise
5. Impôts sur le revenu et le patrimoine
6. Opérations d’assurance-dommages
7. Transferts courants sans contrepartie
8. Transferts en capital
Les opérations de répartition
1. La rémunération des salariés = coût du travail : salaires, traitements, primes,
avantages en nature reçus par les travailleurs, cotisations sociales versées par
les employeurs aux organismes de la protection sociale
2. Impôts liés à la production et à l’importation (TVA, taxes assises sur les
salaires, taxes sur le tabac, éventuels droits de douane…)
3. Subventions d’exploitation et à l’exportation (administrations publiques
locales, nationales et communautaires)
4. Revenus de la propriété et de l’entreprise : ensemble des revenus tirés de la
possession d’un actif corporel (immeuble, équipement…), incorporel (brevet,
licence, droit d’auteur) ou financier (actions, obligations) : intérêts, dividendes
Remarque : les loyers sont un prix de service de logement et ne sont donc pas
un revenu de la propriété
Les opérations de répartition
5. Impôts sur le revenu et le patrimoine : impôt sur le revenu des personnes physiques, impôt sur
les bénéfices, impôts sur la fortune…
6. Opérations d’assurance-dommages : primes d’assurance versées aux compagnies d’assurance
et indemnités versées par celles-ci aux autres agents économiques
7. Transferts sociaux : non liés à des opérations en capital : cotisations et prestations sociales,
transferts entre administrations
• - cotisations sociales des salariés et des non-salariés : comptabilisées comme transfert pour
les bénéficiaires et les institutions qui les gèrent
• - prestations sociales : prestations monétaires des organismes de protection sociale
• - transferts sociaux en nature : prestations d’assistance sociale en nature, fourniture de
services individuels non marchands
C. LES OPÉRATIONS
FINANCIÈRES
Les opérations Financières
Définition : les opérations financières portent sur les créances et les dettes des
agents économiques. Les agents ont une capacité de financement ou un besoin de
financement. Les opérations financières permettent à ces deux catégories de se
rencontrer.
• Détenir une créance = détenir un droit sur un autre agent économique
• Avoir une dette = avoir une obligation envers un autre agent économique
Remarques
1. Un actif financier est une créance sur son émetteur (un billet de 5 euros est une
créance de 5 euros sur la BCE)
2. Toute créance détenue par une agent = une dette pour un autre agent
Les opérations Financières
• Agent avec capacité de financement
• - détention sous forme monétaire (au sens large)
• - achat de titres financiers (obligations, actions, part dans fond de placement)
• - prêt dans le cadre d’un contrat de crédit remboursement d’une
dette
• Agent avec un besoin de financement
• - réduire sa détention de monnaie
• - émettre des titres sur les marchés financiers emprunter directement
auprès d’un autre agent recouvrer une créance (i.e., se faire
rembourser)
Les opérations Financières
1. Les instruments de paiement : recouvrent tous les moyens de paiement
directement utilisables (sans transformation préalable) pour effectuer des
règlements
• Moyens de paiement internationaux (or, devises…)
• Moyens de paiement en euros (pièces, billets, dépôts à vue transférables par
chèque ou virement ou carte de paiement)
• Monnaie inter-bancaire
Production
Exploitation
Revenu
Utilisation du
revenu
Capital
Financier
Les Lignes du TEE
Les lignes du TEE indiquent l’emboîtement des montants relatifs aux différentes
opérations comptables.
1. Comptes courants : production, exploitation, affectation des revenus
primaires, distribution secondaire du revenu, utilisation du revenu
2. Comptes de capital
3. Compte de patrimoine
Remarques :
- ces différents comptes étant élaborés à partir de sources différentes, un
ajustement statistique est nécessaire et intégré au compte des autres
changements de volume
- le compte des échanges de biens et services avec le RDM est inclus dans le
compte de production
Les colonnes du TEE
Chaque partie (compte) du TEE comporte :
• une colonne pour chacun des 5 secteurs institutionnels
• une colonne « Impôts moins subventions sur les produits » qui reprend les
montants des opérations concernant l'économie nationale qui ne peuvent pas être
attribués à un secteur particulier,
• une colonne « Économie Nationale » qui est la somme des précédentes,
• une colonne « Reste du monde »,
• une colonne « Biens et services »,
• et une colonne « Total » qui est la somme de l'Économie nationale, du Reste du
monde et des Biens et services.
La colonne ‘biens et services’ du TEE
Valeur
ajoutée
brute
L’optique du revenu
Valeur
ajoutée
nette
Amortissements
L’optique du revenu
Prélèvements
obligatoires
Excédent brut
d’exploitation (EBE)
L’optique du revenu
Prélèvements
obligatoires
>0 >0
Terme de gauche de l’équation (10) positif :
- Épargne nationale > investissement national
- Le pays dégage une capacité de financement qu’il ne peut placer qu’à l’étranger
- Balance des paiements courants positive (excédentaire)
- Le RDM a un besoin de financement vis-à-vis du pays
L’égalité épargne-investissement
𝑆−𝐼 ≡ 𝑋 − 𝑀 + 𝑅𝑅𝐷𝑀
𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑜𝑢 𝑏𝑒𝑠𝑜𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑓𝑖𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑎𝑙𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑖𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑎𝑛𝑡𝑠
<0 <0
Résultats
Résultat réalisé =
Résultat réalisé ≠
résultat anticipé
résultat anticipé
Déséquilibre Equilibre
ANNEXES
Références bibliographiques et correction des mini exercices
SOURCES
Généreux Jacques, Macroéconomie et Comptabilité nationale. Paris, Hachette
Piriou Jean-Paul, « Introduction », La comptabilité nationale, Paris, La Découverte ,
«Repères», 2008, 128 pages
EUROSTAT, Système européen des comptes, SEC 95, Luxembourg, 1995.
Abraham – Frois (2001) Gilbert. Economie Politique, 7ème édition, Paris, Economica,
2001, Annexe,p. 657.
D. Temam, « Vingt ans après, la Comptabilité nationale s’adapte », Economie et
Statistique, 1998, n° 318.
Site essentiel : www.insee.fr/thèmes/comptes nationaux-finances publiques.
EXERCICE 1 - solutions
Classez les personnes ou institutions suivantes dans l’un des 7 secteurs institutionnels