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L’énorme différence entre la Salafiyyah prônée par les grands savants

contemporains et la « salafiyyah » de Jamâ’at Al Jarh

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Plan de l’article :

• Présentation de qui est Jamâ’at Al Jarh par rapport au socle de sa voie. (p.4 à 8)

• Jamâ’at Al Jarh a-t-elle un ou plusieurs chefs ? (p.4 à 8)

• Les dissensions régulières dans les rangs de Jamâ’at Al Jarh depuis une vingtaine
d’années ; avec une allusion aux deux dernières ayant éclaté en Arabie saoudite et en
Algérie. (p.4 à 8)

• Les différentes « cases » d’Ahl Al Bid’ah dans lesquelles Jamâ’at Al Jarh range les
Musulmans qui ne remplissent pas tous les critères de sa « salafiyyah » ; avec une
explication particulière autour des deux « cases » que sont « Moumayyi’ » et
« Haddâdi ». (p.9 à 12)

• Les trois principales caractéristiques très mauvaises de Jamâ’at Al Jarh contre


lesquelles il faut prévenir les Musulmans ; avec une allusion aux mises en garde des
savants contre celles-ci et plus particulièrement celles de Chaikh ‘Abd Al Mouhsin
Al ‘Abbâd, avec aussi, en parallèle, une présentation de l’égarement des Frères
Musulmans, des Tablighs et du groupe londonien de Mouhammad Saroûr. (p.13 à
19)

• Quelles sont les causes de la large diffusion dans le monde à notre époque de
Jamâ’at Al Jarh ? (p.20)

• Le choix de dix grands savants contemporains (que sont Al ‘Outhaymîn, ibn Bâz,
Al Albâni, Mouqbil Al Wâdi’i, ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd, Sâlih Al Fawzân, ‘Abd
Al ‘Azîz Âl Ach Chaikh, Sâlih Âl Ach Chaikh, Sâlih As Souhaymi et Mouhammad
ibn ‘Abd Al Wahhâb Al Wasâbi) dans cet article, pour montrer la différence entre la

1
Salafiyyah prônée par ces érudits et la « salafiyyah » de Jamâ’at Al Jarh, sous-entend-
il que la science islamique conforme au dogme d’Ahl As Sounnah se restreint à notre
époque à cette poignée d’érudits et aux deux pays que sont l’Arabie saoudite et le
Yémen ? (p.21 à 23)

• Le choix de ces dix grands savants dans cet article sous-entend-il également que la
Salafiyyah signifie ne pas se rattacher aux trois ou quatre chaikhs de Jamâ’at Al
Jarh pour se rattacher à ces grands savants-là ? (p.23)

• Présentation succincte de la Salafiyyah selon ses différents paliers et ses plusieurs


catégories d’adeptes. (p.23 à 26)

• En France, un bon nombre de suiveurs dans Jamâ’at Al Jarh enfreignent le dogme


des Compagnons dans le domaine du champ significatif de la foi et celui du Destin,
ou, au minimum, n’y adhèrent pas entièrement car ils en ignorent plusieurs éléments
fondamentaux. (p.27-28)

• Allusion aux effets néfastes provoqués dans la Oummah en Occident par Jamâ’at
Al Jarh et plus particulièrement ses dégâts provoqués sur sa masse de suiveurs qui se
sont laissés dupés et qui sont majoritairement des jeunes gens. (p.29 à 31)

• Autre caractéristique répandue dans les rangs des francophones de Jamâ’at Al Jarh
qu’il est important de mettre en évidence : leurs blâmes, voire carrément leurs mises
en garde, contre les Musulmans qui s’emploient à étudier les attaques et les
stratagèmes des gens d’influence et de haut rang dans la société française contre
l’Islam et les intérêts des Musulmans, afin de les dévoiler aux Musulmans et de les en
prévenir mais aussi de mener des actions visant à les affaiblir et à réclamer le respect
des droits des Musulmans qu’ils lèsent. (p.32 à 40)

• Paroles diverses de ces dix grands savants montrant clairement l’énorme différence
entre la Salafiyyah qu’ils prônent et la « salafiyyah » de Jamâ’at Al Jarh. (p.41 à 141)
Domaines de ces paroles :
- Réfutation - mise en garde - critique et éloge - tabdî’ - hajr - boycott - hostilité
face aux individus d’Ahl As Sounnah ainsi que ceux d’Ahl Al Bid’ah.
- La Hizbiyyah contemporaine au nom de la Salafiyyah.
- L’excuse par l’ignorance.
- Le non-accomplissement des actes de piété propres aux membres extérieurs.
- La condamnation des infractions religieuses commises par les gens de
l’autorité.
2
- La situation des gouvernements actuels à la tête des populations musulmanes
et celle de leurs sociétés.
- Le travail dans la fonction publique d’un État qui ne gouverne pas d’après la
législation islamique, plus particulièrement dans la police ou l’armée.
- La distinction entre une terre d’Islam et une terre de Koufr.
- Le Takfîr, dont le cas des Chiites Rafidites de notre époque.
- Le Jihâd, avec l’affaire de la position des États occidentaux face au
« terrorisme » et au « djihadisme » qu’ils attribuent à l’Islam, dont le cas de
Daesh.

• Pièce jointe : l’article (datant d’il y a un an) « Questions - réponses sur des sujets d’actualité ;
partie 2 », contenant environ 70 pages de paroles de savants traduites pour répondre
à cette question : « Y a-t-il une grande différence entre ce Hizbi et cet individu se disant Salafi et
pratiquant une alliance et un désaveu étroits ? ». (p.142 à 223)

3
QUI EST JAMÂ’AT AL JARH ? A-T-ELLE UN OU PLUSIEURS CHEFS ? SES
RANGS SONT-ILS SOUDÉS ?

Jamâ’at Al Jarh (le groupe de la critique), nommé aussi « Ghoulât At Tabdî’ »


(les extrémistes du tabdî’ - qui signifie l’exclusion d’autrui hors de la sphère de la
Sounnah -), sont ceux qui se sectarisent et se fanatisent autour de quatre
chaikhs d’Arabie saoudite que sont Rabî’ Al Madkhali (né en 1351 H), ‘Oubayd
Al Jâbiri (né en 1357 H), ‘Abd Allah Al Boukhâri (né en 1388 H) et Mouhammad ibn
Hâdî Al Madkhali (né en 1370 H) - même si ce dernier, avec ses suiveurs, ont été
écartés du groupe par les trois autres suite à la récente dissension -.
Cependant, le premier (Chaikh Rabî’) est le chef absolu, le pilier du groupe,
tandis que les trois autres sont sous son aile tels des lieutenants. Le sectarisme et
le fanatisme sont donc autour de Chaikh Rabî’ en tant que référence absolue et ils
sont autour des trois autres chaikhs en tant que subordonnés à celui-ci. S’est en effet
constitué autour de la personne de Chaikh Rabî’ un groupe partisan dans lequel se
trouvent trois références incontournables adjointes à l’unique porteur de l’étendard,
Rabî’ ibn Hâdî ibn Mouhammad ‘Oumayr Al Madkhali.

Une des preuves les plus évidentes que l’alliance et le désaveu absolus dans ce
groupe ne gravitent qu’autour de Chaikh Rabî’ est bien l’expulsion récente de Chaikh
Mouhammad ibn Hâdî aussi violente que soudaine lorsque ce dernier a osé s’attaquer
indirectement à Chaikh Rabî’ par des critiques sévères portées contre les prédicateurs
l’entourant. Pour annihiler son statut antérieur de « ‘allâmah hâfidh » (grand savant
et grand mémorisateur), convaincre les suiveurs un peu partout dans le monde de
son exclusion, qualifier sa nouvelle voie comme étant plus vile que la Haddâdiyyah
et, certainement, préparer un prochain tabdî’ public contre lui, le groupe a même mis
au grand jour une vieille affaire qu’ils dissimulaient à son encontre tant qu’il acceptait
de rester sous l’autorité de Chaikh Rabî’ : la question de « târik ‘amal al jawârih »
(« celui qui délaisse les actes de piété qu’accomplissent les membres extérieurs »),
question dogmatique moderne érigée chez le groupe comme symbole de distinction
entre le « Salafi pur » et le « Haddâdi Takfîri »1. Chaikh Mouhammad ibn Hâdî dit, à
l’instar des « Haddâdis Takfîris », que celui qui délaisse totalement les actes de piété
à accomplir par les membres extérieurs du corps alors qu’il est en mesure de les
accomplir est un mécréant et le qualifier comme étant un Musulman n’est rien d’autre
que du Mourjisme. Ce qui signifie que Chaikh Rabî’ est, aux yeux de Chaikh ibn Hâdî
et de bien d’autres savants contemporains, en accord avec l’hérésie de l’Irjâ dans cette
question. C’est d’ailleurs pourquoi Chaikh ibn Hâdî, dans sa célèbre réponse qu’il
donna à celui qui l’avait interrogé sur ce sujet, ne dirigea pas le questionneur vers les
plusieurs et longs articles de Chaikh Rabî’ le traitant, au contraire de ce qu’ont
1
Cf. la réfutation contre Chaikh Mouhammad ibn Hâdî intitulée « al ibânah ‘an awhâm wa aghâlît mâ
fil kinânah » rédigée par le prédicateur ‘Abd Al Ilâh Ar Rifâ’i ; débutant par la mention : « Notre
chaikh le grand savant Rabî’ ibn Hâdî Al Madkhali a donné son autorisation pour la diffusion de cette réfutation ».
4
l’habitude de faire les chaikhs lui étant subordonnés, mais lui dit plutôt : « Je te
recommande de t’en tenir à la parole des gens de science de référence tels que Chaikh
ibn Bâz, Chaikh ibn ‘Outhaymîn, Chaikh Al Fawzân et le Comité Permanent pour la
Délivrance de Fatwas. Contente-toi de leur parole et délaisse tous ces propos
prononcés par autres qu’eux que tu peux trouver sur le net. »2.
Ces derniers mois, Jamâ’at Al Jarh s’est donc désunie en deux groupes hostiles l’un à
l’autre. Le premier est mené par Chaikh Rabî’ et, sous son aile, Chaikh ‘Oubayd et
Chaikh ‘Abd Allah Al Boukhâri. Le second est dirigé par Chaikh Mouhammad ibn
Hâdî, devenu désormais entièrement indépendant3. Bien des fois depuis environ une
vingtaine d’années le groupe de Ghoulât At Tabdî’ s’est fragmenté, un peu partout
dans le monde, en des sous-groupes luttant les uns contre les autres suite à des
disputes ou des divergences d’opinions entre leurs meneurs. Mais contentons-nous
de ne citer que cet exemple récent avec une brève allusion à la dissension, elle aussi
récente, étant survenue dans leurs rangs en Algérie qui s’est entremêlée à celle

2
Pour écouter cette question-réponse : https://www.youtube.com/watch?v=VxoQC6a3Yq0.
3
Chaikh Rabî’ a mis en garde, depuis environ trois mois, contre le fait de participer aux assises de
Chaikh Mouhammad ibn Hâdî et d’étudier auprès de lui aussi longtemps qu’il ne se repentirait pas
en public de ses attaques contre les « salafis ». Récemment, il a dit que sa nouvelle voie était plus
vile que la Haddâdiyyah, qu’il était lui-même pire que les Haddâdis, qu’il avait brisé le dos des
Salafis, les avait divisés dans le monde entier et que sa « fitnah » était pire encore que celles qui
avaient éclaté par le passé à cause d’individus tels que Fâlih Al Harbi, Aboul Hasan Al Ma-ribi et
Yahyâ Al Hajoûri. Aussi, il a mis en garde contre le fait de s’asseoir et d’étudier auprès de tous ceux
qui prennent sa défense. Enfin, il a dit, d’après le rapport de Chaikh ‘Abd Allah Adh Dhoufayri
(traduit immédiatement en français sur les réseaux sociaux chez la section francophone des Ghoulât
At Tabdî’), durant le dernier jour de Ramadan, que Mouhammad ibn Hâdî combat la Salafiyyah et
ses adeptes, n’a pas de science, n’a pas d’efforts dans la composition de livres et est un fainéant !
En France, un groupe de dix prédicateurs a rédigé en langue française un communiqué, en date du
13/07/1439 (30/03/2018), qu’ils ont intitulé « Désaveu et clarification de prédicateurs francophones » et
dans lequel ils déclarent avoir pris position dans ce conflit en faveur de Chaikh Rabî’, Chaikh
‘Oubayd et Chaikh Al Boukhâri contre Chaikh Mouhammad ibn Hâdî (qu’ils ne citent pas par son
nom mais décrivent par ses actes) et ses injustices envers plusieurs chaikhs et prédicateurs « salafis ».
Puis, quelques jours avant la fin du mois de Ramadan, une chaîne Telegram en langue française a
été ouverte pour « dévoiler la fitnah de Mouhammad ibn Hâdî et ses partisans » ; les publications dans
celle-ci sont celles de quatre parmi ces prêcheurs francophones. Enfin, le 4 du mois de Chawwâl,
Chaikh Rabî’ a publié sur son site officiel une réfutation contre Chaikh Mouhammad ibn Hâdî
(http://www.rabee.net/ar/articles.php?cat=8&id=336). Il y a énuméré les critiques sévères de ces
derniers mois émises par Chaikh ibn Hâdî contre plusieurs prédicateurs et étudiants se trouvant
dans son entourage (Chaikh Rabî’) et celui de Chaikh ‘Oubayd, ainsi que ses allusions dans celles-
ci à des chaikhs dont l’âge est avancé qui se sont laissés influencés en mal par ces « petits » dans la
science ; après cette énumération, Chaikh Rabî’ lui a demandé de fournir les preuves de toutes ces
accusations car il n’en a jusque-là rien avancé. Il a conclu son article en disant que Chaikh ibn Hâdî
n’avait en réalité aucune preuve dans toutes ces récentes critiques de sa part et qu’il se devait donc
de craindre Allah et cesser de susciter la dissension dans les rangs des « salafis » du monde entier.
Deux jours avant, Chaikh ‘Oubayd disait pour répondre à une question sur le fait de participer aux
assises et d’assister aux cours de Chaikh ibn Hâdî : « Je mets en garde contre le fait de s’asseoir
auprès de lui. Il a commis un crime à l’égard de la Salafiyyah. Il a été éprouvé par l’amour du
leadership. ».
5
d’Arabie saoudite. Ce qui a donné lieu à cette recommandation de Chaikh Rabî’ pour
les « salafis » de France : « N’accueillez pas Chaikh Azhar Sinîqrah en France tant
qu’il ne se repent pas. » ; et pour les « salafis » du Maghreb : « Mettez en garde contre
Chaikh Azhar Sinîqrah, réfutez-le et ne soyez pas peureux ! »4. Chaikh Sinîqrah a pris
parti pour Chaikh Mouhammad ibn Hâdî, a prononcé des critiques contre
l’entourage de Chaikh Rabî’ et à l’encontre de Chaikh ‘Oubayd (bien qu’il ait ensuite
écrit un éclaircissement sur cela) et, en plus, il se trouve aux côtés de Chaikh Ferkoûs
contre les chaikhs d’Al Islâh (à la tête desquels il y a Chaikh ‘Azzeddîn Ramadâni)
dont Chaikh Rabî’ a pris la défense face à leurs détracteurs5.

Le sectarisme et le fanatisme du groupe autour de Chaikh Rabî’ en tant que


pilier et autour des deux ou trois autres chaikhs en tant que subordonnés se
manifestent principalement par le fait d’exclure de la sphère d’Ahl As Sounnah
vers celle d’Ahl Al Bid’ah tous les Musulmans qui refusent de s’en remettre
au porteur de l’étendard puis à ses deux ou trois lieutenants pour le domaine
du « manhaj » par lequel ils entendent : la critique et la mise en garde contre les
groupes et les individus contemporains. Même si cette exclusion n’est pas établie
dans la théorie de leur méthodologie religieuse, elle l’est dans la pratique. Chaikh
Soulaymân Ar Rouhayli disait à ce propos il y a quatre ans dans sa conférence « as
salafiyyah manhaj wa hayâh » (« La Salafiyyah, une voie et une vie ») :
« Nul doute que la Salafiyyah ne se restreint pas à des noms parmi les (chaikhs)
Salafis, en disant par exemple : « Ce sont eux qui connaissent le manhaj ! » ou « Ce sont eux
dont la parole doit être prise comme référence ! ». Ceci est en réalité une forme de sectarisme.
La Salafiyyah doit plutôt être attribuée à l’ensemble de ses membres. Il est certain
que les Salafis ont des chaikhs connus pour leur suivi de la voie des Salafs et n’ayant
à leur encontre aucune infraction connue à celle-ci ; ceux-ci sont donc tous, sans
exception, les gens de science. Et, comme je l’ai dit dans mon discours précédent,
nous ne les attribuons pas à un endroit précis en restreignant les gens de science à
celui-ci et disant « les chaikhs de Médine », « les chaikhs de La Mecque » ou « les chaikhs de
Riyad », etc. ; plutôt, nous disons : « les chaikhs des Salafis qui ont tous le statut de gens de
science et sont tous des gens dont les paroles sont à écouter et à analyser ».

4
Un des prédicateurs francophones indiqués précédemment a pris soin de traduire les plusieurs
critiques récentes de Chaikh Rabî’ contre Chaikh Sinîqrah et de publier cela sur Twitter.
5
Chaikh Rabî’ a qualifié les chaikhs algériens d’Al Islâh comme voulant l’union, l’amélioration et le
bien pour les « salafis » de leur pays (ce qui fut d’ailleurs rapporté en langue française dans le
document « Visite gens de France à Chaikh Rabî’ »). Tandis qu’il nomma le parti de Chaikh Ferkoûs
et Chaikh Azhar Sinîqrah, dans sa dernière réfutation à l’encontre de Chaikh Mouhammad ibn Hâdî
publiée sur son site officiel, « Jamâ’at Ferkoûs » (n’utilisant donc plus le qualificatif « Chaikh » ou
« Docteur » pour parler du « grand savant des salafis d’Algérie »). Parmi ce que Chaikh Rabî’
reprocha à Chaikh ibn Hâdî dans le contexte de toute la division qu’il aurait provoquée dans les
rangs des « salafis » de plusieurs pays : ses recommandations exprimées clairement aux Algériens
de « Jamâ’at Ferkoûs » de ne pas s’unir avec les « salafis » qui appellent à l’union.
6
Prétendre qu’un tel est « mousaddad » (« bien-guidé, bénéficiant de la réussite d’Allah
»), ce qui implique que toutes ses paroles doivent être acceptées et approuvées, c’est
faux et en désaccord avec la voie des pieux prédécesseurs.
[…]
Ce à quoi tu as fait allusion dans la question, nul doute que c’est une réalité présente
chez une partie des jeunes Salafis : ils restreignent leur groupe à certains chaikhs et
considèrent les autres comme n’étant pas des gens de science vers qui revenir. Plutôt,
j’ai déjà entendu certains jeunes dire : « Le chaikh Sâlih Al Fawzân n’est pas quelqu’un
vers qui se tourner dans le domaine du manhaj ! Le chaikh Sâlih As Souhaymi n’est pas quelqu’un
vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! Le chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd n’est pas
quelqu’un à qui se fier dans le domaine du manhaj ! ». Nul doute que ceci est une faute, une
forme de sectarisme et une forme de suivi de la passion, dont il faut prendre garde
et qu’il faut éviter. »6.

La première étape obligatoire pour être, aux yeux de Jamâ’at Al Jarh, un


« Salafi » c’est donc de connaître, aimer, louer les quatre chaikhs (ou les trois
restants désormais) et montrer que l’on s’en remet à Chaikh Rabî’ d’abord
puis aux références parmi ses subordonnés dans le domaine du « manhaj » ;
c’est là la première preuve de l’appartenance d’un individu à leur « salafiyyah ». D’où
le fait que la règle chez eux dit : « Lorsque tu veux connaître quel est le manhaj d’un individu,
commence par l’interroger sur sa position face aux quatre (ou trois) chaikhs et face aux individus
connus qu’ils ont taxé d’innovateurs ou contre lesquels ils ont mis en garde tels qu’Aboul Hasan
Al Ma-ribi (l’égyptien-yéménite), ‘Ali Hasan Al Halabi (le palestinien-jordanien), Mouhammad
Al Maghrâwi (le marocain), Mouhammad Hassân (l’égyptien), Yahyâ Al Hajoûri (le yéménite),
Ibrâhîm Ar Rouhayli (le saoudien), ‘Abd Al Malik Ramadâni (l’algérien), Mouhammad Al
Imâm (le yéménite)7, etc. ». C’est cela qu’ils entendent lorsqu’ils disent : « Prouve ta
salafiyyah ! ».

6
Cette conférence a été traduite dans son intégralité et publiée sous format livre aux éditions
l’Héritage Prophétique il y a environ un an et demi. Le livre est encore disponible à la vente dans
un bon nombre de librairies en France et en Belgique. Tout en signalant que Chaikh Soulaymân Ar
Rouhayli, dans le contexte de la dissension récente en Arabie saoudite, s’est fait attaquer par une
partie des adeptes de Chaikh Rabî’ et de ses deux adjoints. On lui a reproché d’avoir par le passé
jusqu’aujourd’hui soutenu Ibrâhîm Ar Rouhayli face aux sévères critiques (qui sont arrivées
jusqu’au tabdî’) de la part des quatre références (ce qui représentait chez Ghoulât At Tabdî’ une
unanimité indiscutable) puis de prendre aujourd’hui la défense de Mouhammad ibn Hâdî face aux
critiques et mises en garde des trois références restantes contre lui.
7
Au sujet de Chaikh Mouhammad Al Imâm, beaucoup parmi Jamâ’at Al Jarh n’ont pas adhéré au
tabdî’ de Chaikh ‘Oubayd à son encontre (qui remonte déjà à plusieurs années) même s’ils ont pris
leurs distances avec ce savant yéménite et ont cessé de propager sa science et de faire ses éloges.
Leur prétexte en cela est : « Chaikh Rabî’, même s’il a réfuté son accord de vivre-ensemble et de fraternité conclu
avec les Rafidites Hawthis et l’a critiqué pour cela, n’a publié aucun tabdî’ contre lui. ». Dans cela on peut voir
une nouvelle fois qu’il n’y a qu’une seule référence absolue à leurs yeux et qui est Chaikh Rabî’ ;
Chaikh ‘Oubayd et les autres ne viennent qu’en second-plan et, en plus, à condition qu’ils ne
viennent pas s’opposer à Chaikh Rabî’ ! On a eu il y a quelques années un exemple concret de cela
7
En effet, même un dogme entièrement authentique ne suffit pas chez eux pour
accorder à un individu l’appartenance à la voie des pieux prédécesseurs tant
qu’il n’a pas fourni cette « preuve » : la position ultra-positive requise face au
porteur de l’étendard puis à ses deux ou trois lieutenants de référence et la position
ultra-négative requise face aux individus contemporains qu’ils ont taxés d’hérétiques
ou contre lesquels ils ont mis en garde.

lorsque Chaikh ‘Oubayd a taxé Chaikh Ahmad Bâzmoûl de grand fauteur de troubles, de chaikh
du « tout à coup » (qui est soudainement qualifié comme étant un chaikh alors qu’il était inconnu
dans l’arène des gens de science avant cela), d’individu en qui on ne peut faire confiance et qui ne
reçoit la tazkiyah (l’éloge et la recommandation) que de gens qui ne connaissent pas son réel état
ou qui agréent sa voie. Chaikh Rabî’ a répondu à cela par deux choses : il a, d’une part, donné
l’ordre aux « salafis » de ne pas parler de cette affaire et de la laisser se régler dans les assises privées
des savants, et, d’autre part, il a réitéré sa tazkiyah en faveur de Chaikh Ahmad Bâzmoûl le qualifiant
de savant salafi. C’est alors que les membres de Jamâ’at Al Jarh dans le monde entier, sauf cas
isolés, ont fait « motus et bouche cousue » ne tenant pas compte pour cette fois de « la règle d’or »
qu’est « la critique détaillée prévaut sur l’éloge générale » et ne donnant pas autorité à une critique
de Chaikh ‘Oubayd, même « détaillée », qui est rejetée, même sans aucune explication, par Chaikh
Rabî’. Pour revenir à l’affaire de Chaikh Mouhammad Al Imâm et du reste des savants du Yémen
qui ont choisi de prendre sa défense face aux critiques et mises en garde contre lui en provenance
de chaikhs d’Arabie saoudite, un grand événement s’est produit en cette année 1439. Chaikh Rabî’
a finalement, après plusieurs longues années d’attente de la part de ceux qui avaient adhéré au tabdî’
de Chaikh ‘Oubayd (pouvant faire cela librement car Chaikh Rabî’ ne s’y était pas opposé), confirmé
celui-ci en disant qu’il considérait, depuis longtemps déjà, Mouhammad Al Imâm comme étant
dans la sphère d’Ahl Al Bid’ah et a demandé à ce qu’on transmette de sa part qu’il met en garde
contre lui et contre tous ceux qui restent fanatiquement attachés à lui. Cf. la publication des deux
prédicateurs de ‘Aden, Mounîr As Sa’di et Ahmad Bâdakhan, en date du 30/07/1439.
8
LES DIFFÉRENTES « CASES » DANS LESQUELLES JAMÂ’AT AL JARH
RANGE LES MUSULMANS QUI NE REMPLISSENT PAS LES CRITÈRES DE
SA « SALAFIYYAH »

Tout Musulman qui ne respecte pas cette « condition fondamentale pour être
un Salafi » est pour eux forcément un « non-Salafi » même s’il est en totale
conformité avec le dogme des Salafs dans ses onze fondements majeurs (dont les
domaines sont : la source d’extraction des prescriptions dogmatiques, la méthode de
compréhension des textes révélés, la foi en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses
messagers, au Jour dernier, au Destin, le champ significatif de la foi, les Compagnons
et la direction des Musulmans) ; il faut alors lui trouver une case adéquate dans
les rangs d’Ahl Al Bid’ah. Si l’on ne peut le mettre, au vu de son état religieux
(dogme, paroles et actes), dans celle des Frères Musulmans, ni celle des Tablighs, ni
celle des « Khawârij Takfîris », ni celle des Soufis, ni celle des Chiites, vient alors le
« joker » : Hizbi (sectaire) ! Certains d’entre eux, plus continents ou plus timides,
choisissent : « individu dont le manhaj n’est pas clair » !
« Khawârij Takfîris » se trouve entre guillemets ici car Jamâ’at Al Jarh élargit bien
souvent le cadre de cette appellation pour y faire entrer les Musulmans qui ne sont
pas d’accord avec ses avis dans des sujets d’ijtihâd ou, carrément, avec ses opinions
erronées ; autrement dit, Ghoulât At Tabdî’ taxent souvent leurs frères en Islam
de « Takfîris » à tort et à travers. Cela sera éclairci à travers les paroles des dix
savants plus loin in cha Allah.
D’autre part, on trouve chez eux des individus si ignorants qu’ils qualifient la
personne ne respectant pas la « condition fondamentale pour être un Salafi », après
avoir examiné son état, comme étant ni « Salafi » ni « innovateur » mais comme étant
simplement un Musulman ! Ils sont alors par cela semblables aux Mou’tazilites
qui avaient inventé un troisième statut entre les deux par rapport à l’Islam et son
contraire : ni Musulman ni mécréant. Ces « salafis » modernes ont donc, quant à eux,
innové un troisième statut entre les deux par rapport à la Sounnah et son contraire :
ni Sounni ni hérétique. Il n’est pas question ici de l’individu dont ils ne connaissent
pas l’état par rapport à la Sounnah (et qu’il faut donc qualifier ainsi : son état par
rapport à la Sounnah nous est inconnu), mais bel et bien de celui dont ils ont examiné
l’état et ont alors constaté qu’il ne remplissait pas les critères de leur « salafiyyah ».

Par ailleurs, il y a deux nouvelles cases, avant d’arriver au « joker », plus


récentes et beaucoup utilisées ces dernières années : Haddâdi et Moumayyi’. La
première appellation est employée chez eux pour désigner deux catégories
d’opposants :
- Ceux qui ne se plient pas aux jugements d’ijtihâd émis par Chaikh Rabî’ Al Madkhali
contre les individus contemporains et le critiquent, plus ou moins sévèrement, même
s’ils sont en totale conformité avec le dogme des Salafs et, en plus de cela, adhèrent

9
à l’autre avis des savants salafis que celui qu’ils ont choisi (et qui est là aussi celui de
Chaikh Rabî’) pour des sujets de divergence entrant dans les ramifications du champ
significatif de la foi, les ramifications du domaine du takfîr, de celui du houkm
bighayri ma anzal Allah (juger selon autre que les prescriptions divines), de celui d’al
‘oudhr bil jahl (l’excuse par l’ignorance) ou encore liés au sujet d’ijtihâd qu’est « la
différence exacte entre une terre d’Islam et une terre de koufr ». Ces gens-là sont
donc les « Haddâdis Takfîris ». Même s’il est vrai que parmi eux se trouvent des gens
qui font eux aussi preuve d’exagération face à leurs frères dans ces sujets de
divergence.
- Ceux qui ne se plient pas aux jugements d’ijtihâd émis par Chaikh Rabî’ Al Madkhali
contre les individus contemporains et le critiquent, plus ou moins sévèrement, en
rejetant ces jugements avec, à leur tour, une certaine sévérité voire exagération dans
la critique et dans la manière d’agir avec leurs opposants, même s’ils sont en totale
conformité avec le dogme des Salafs. Ces gens-là sont donc les « Haddâdis » tout
court.
L’appellation « Haddâdi » renvoie alors chez eux à, avant tout, une notion
d’extrémisme (c’est-à-dire de rejet sévère) face à leur imam de référence auquel
il est interdit de s’opposer dans le domaine du « manhaj », Chaikh Rabî’ Al
Madkhali. Tandis que la seconde appellation, Moumayyi’, désigne chez eux un état
religieux plus ou moins opposé et que l’on traduit donc par : laxiste. Ils
l’appliquent aux gens qui ne se soumettent pas à ces jugements de Chaikh Rabî’ tout
en faisant preuve de modération voire d’un certain laxisme dans la critique et dans la
manière d’agir avec Ahl Al Bid’ah, et tout en étant en totale conformité avec le dogme
des Salafs.

Il est ici important de savoir que la vraie Haddâdiyyah c’est la méthode ultra-
extrémiste dans le tabdî’ et ce qui s’y rapporte, adoptée par Mahmoûd Al Haddâd et
ses partisans il y a environ vingt ans, principalement à Médine. Leur extrémisme dans
ce domaine allait jusqu’au point d’imposer aux gens de faire le tabdî’ des imams et
des érudits antérieurs de la Sounnah ayant adhéré, par ijtihâd, à une ou quelques
hérésies ou alors ayant fait preuve – à leurs yeux – d’une trop grande « souplesse »
face à Ahl Al Bid’ah (visant plus particulièrement en cela deux imams du 8ème siècle,
ibn Taymiyyah et Adh Dhahabi) ; avec tout ce que cela implique parmi les
composantes de la manière de juger et de traiter autrui qui découlent du
tabdî’. Cependant, ce degré sévère d’extrémisme dans le tabdî’ n’existe plus de
nos jours de manière organisée - et Allah est plus savant -, c’est à dire avec des
prêcheurs, un groupe, des ouvrages, etc. Cela n’empêche pas bien sûr que puissent
exister des cas isolés ici et là dans le monde, mais encore faut-il les trouver ! Ce qu’il
existe de nos jours ce sont des degrés moins sévères d’extrémisme dans le tabdî’ mais,

10
par contre, très organisés, même si certains peuvent être tout de même bien sévères
comme l’extrémisme du groupe Hajoûri et celui du groupe Fâlihi par le passé8.
L’appellation « Haddâdiyyah » a donc par la suite été employée de manière
très élastique par Jamâ’at Al Jarh pour qualifier ses opposants et leur trouver
une case crédible, parmi les groupes égarés, à présenter à « l’opinion
publique » (la masse de leurs suiveurs dans le monde entier). Par
conséquent, Ghoulât At Tabdî’ qui prétendent combattre la Haddâdiyyah sont en
réalité en accord avec l’égarement premier et de base de la méthode de Mahmoûd
Al Haddâd qui fut d’outrepasser les règles islamiques pour le tabdî’ au point de ne
pas tenir compte de l’établissement de l’argument divin avant de faire le tabdî’ d’un
individu précis et d’imposer aux gens son ijtihâd dans le tabdî’ d’un individu. Il n’y a
rien d’étonnant en cela lorsque l’on sait que c’est en fait la Haddâdiyyah qui est
née à partir de la méthode excessivement rigoriste de Chaikh Rabî’ dans le
tabdî’. En effet, Mahmoûd Al Haddâd était l’un des fervents adeptes de Chaikh Rabî’
jusqu’à, un jour, décider de mettre en pratique la voie de son chaikh par rapport au
tabdî’ dans toute son étendue en se pliant à toutes ses implications et appliquant alors
le tabdî’ contre tous les individus, savants ou non, anciens ou contemporains, ayant
adhéré à au moins une hérésie quelles que soient les circonstances de cette adhésion
ou ayant fait preuve de laxisme - d’après la définition de ce terme dans cette
méthodologie - face à Ahl Al Bid’ah. Puis, en imposant aux gens de se plier à ce tabdî’
sinon quoi ils se voyaient eux aussi taxés d’hérétiques en étant rattachés au
« moubtadi’ » qu’ils refusaient de « badda’ ».
Ces « salafis » modernes pro-tabdî’, qui se rangent sous l’étendard de Chaikh Rabî’,
mènent donc une sévère guerre médiatique contre une « haddâdiyyah » qui n’est pas
la Haddâdiyyah.

8
Il est à noter que certains Salafis expérimentés, ayant été proches de Chaikh Rabî’ par le passé,
connaissant donc ce qui survient dans ses assises privées, et ayant atteint un bon voir un très haut
niveau dans le savoir islamique, voient que l’extrémisme de Chaikh Rabî’ et son groupe dans ce
domaine n’est pas moindre que celui d’un groupe tel que Chaikh Yahyâ Al Hajoûri et ses partisans.
Plutôt, s’il y a un homme qu’il faut désigner pour la mise en place d’une méthodologie
excessivement rigoriste dans le tabdî’ et ses annexes à notre époque, c’est bien Chaikh Rabî’. Le
reste des individus, d’Ahl As Sounnah à la base, symbolisant aujourd’hui des leaders de groupes
pro-tabdî’ extrémistes ne sont en fait que des gens étant venus après Chaikh Rabî’ et ayant mis à
exécution le madhhab de ce dernier. Cependant, les circonstances constituant le contexte dans
lequel se trouve un de ces groupes fait que son extrémisme va pouvoir s’épanouir et s’exprimer
même par la violence physique voire les assassinats et les combats armés, ou au contraire va être
freiné voire réprimé par une autorité supérieure ou autre chose semblable. Le contexte de l’Arabie
saoudite, par exemple, est donc beaucoup moins favorable à l’épanouissement de l’extrémisme
tabdî’i des groupes qui s’y trouvent et qui adhèrent à cette voie, que ne l’est le contexte des contrées
où règne une certaine forme d’anarchie et où il est beaucoup plus facile de se procurer des armes à
feu voire de l’armement lourd pour intimider ou carrément agresser un adversaire, telles que le
Yémen et la Lybie.
11
Dernière chose importante à comprendre, nombreux sont les
savants qui désapprouvent ou, au minimum, ne sont pas convaincus par l’utilisation
de toutes ces appellations modernes que sont « Haddâdiyyah », « Qoutbiyyah »,
« Hajoûriyyah », « Halabiyyah », « Ma-ribiyyah », « Maghrâwiyyah », « Ma’bariyyah »,
etc., employées pour, non pas simplement présenter et identifier, mais pour désigner
des groupes que l’on juge comme étant des sectes hérétiques qui ont leurs
caractéristiques propres. Avez-vous une seule fois entendu Al ‘Outhaymîn, ibn Bâz,
Al Albâni, ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd, Sâlih Al Fawzân, ‘Abd Al ‘Azîz Âl Ach
Chaikh, Sâlih Âl Ach Chaikh et autres érudits semblables les utiliser ?! En effet, ces
gens de science voient que cela n’est pas la réalité car ces groupes désignés par
ces appellations n’ont pas une affiliation précise hérétique (par laquelle ils se
rattachent eux-mêmes à un meneur hérétique ou à une hérésie) ni n’ont des
caractéristiques hérétiques qui leur sont propres. Les gens parmi eux qui
s’accordent à des fondements de réelles sectes hérétiques existantes dans la
communauté depuis le passé doivent être qualifiés par cela ou rattachés à ces sectes
s’ils méritent le tabdî’, mais pas nommés par de nouvelles appellations qui
augmentent la division dans la communauté et enfreignent la méthode adoptée par
les anciens savants dans la présentation et la description des sectes de l’égarement.

12
LES TROIS PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE JAMÂ’AT AL JARH
QUI IMPOSENT DE PRÉVENIR LES MUSULMANS CONTRE SON MAL

Conclusion, Jamâ’at Al Jarh, Ghoulât At Tabdî’, est un groupe contemporain


qui se caractérise par :
1. Un sévère sectarisme et fanatisme autour de son unique référence
absolue et des deux ou trois chaikhs qui lui sont subordonnés :
- En restreignant la connaissance authentique et la compréhension correcte
du « manhaj » et l’émission des jugements dans celui-ci à ce nombre infime
d’hommes ;
- En affirmant ou niant l’appartenance à Ahl As Sounnah des individus selon
leur position face à ces chaikhs et leur position face aux personnes contre
qui ces chaikhs ont mis en garde ;
- En imposant aux gens de se plier aux jugements d’ijtihâd émis par ces
chaikhs dans divers domaines dont le plus fréquent est celui de la critique
et l’éloge ;
- En prenant parti pour eux lorsqu’ils ont un différend avec autrui avant de
savoir clairement s’ils ont tort ou raison (puisque l’on n’examine bien
souvent que leur version des faits ou leur argumentation en dehors de celle
de leurs opposants).
2. Un sévère sectarisme et fanatisme autour de sujets d’ijtihâd relevant le
plus souvent du domaine de la critique et l’éloge et de celui des
réfutations :
- En pratiquant l’alliance et le désaveu face aux gens autour de ces sujets ;
- En restreignant la source de son alliance et son désaveu à cette partie de la
religion qu’ils érigent au statut de la Salafiyyah (la voie prophétique) toute
entière ou presque(1).
3. Un extrémisme dans le domaine de la critique, surtout du tabdî’, et ses
annexes (que sont la mise en garde, le hajr - l’abandon - et l’hostilité) :
- En ne tenant pas compte de l’établissement de l’argument divin avant de
faire le tabdî’ d’un individu précis qui a bel et bien adhéré à une hérésie
majeure (celle qui expulse son auteur de la sphère de la Sounnah) ;
- En imposant aux gens son ijtihâd dans le tabdî’ d’un individu précis ;
- En faisant le tabdî’ d’individus pour autre que ce qui les expulse d’Ahl As
Sounnah vers Ahl Al Bid’ah d’après la voie des pieux prédécesseurs.
(1) Ce resserrement de la source de l’alliance et du désaveu se réalise comme suit :
on se tourne vers une partie de la religion (comme le domaine de la critique et
l’éloge par exemple) puis on en fait toute sa religion ou presque, en ne
concentrant ses efforts d’apprentissage et de pratique que sur celle-ci, en
ignorant ou se détournant des autres composantes de la religion, en rejetant
ou qualifiant par de mauvaises choses ses frères de foi qui ne lui accordent pas
un tel intérêt excessif et en ajoutant bien souvent à tout cela une exagération
dans sa mise en pratique par l’outrepassement des limites divines la
13
concernant. L’imam ibn Taymiyyah disait que la Hizbiyyah au sein d’une
communauté religieuse, la division de ses membres en hizbs (sectes et groupes
partisans), survenait à cause de deux choses. Premièrement, ses membres
délaissent une partie de la législation divine et ne se concentrent que sur le
reste de ses composantes, ce qui donne forcément lieu au resserrement de la
source de leur alliance et leur désaveu. Deuxièmement, ils se montrent
agressifs les uns envers les autres en refusant de reconnaître les droits et la
vérité détenus par les uns à l’encontre des autres et en s’attaquant injustement
les uns aux autres. L’érudit As Sa’di expliquait que celui qui émiette la religion,
en faisant d’un élément de la législation divine toute sa religion ou presque et
en délaissant un autre de ses éléments équivalent ou plus important encore,
puis - suite logique - se montre sectaire et partisan à l’égard de cette partie de
religion dont il a fait sa religion, pratique la Hizbiyyah, démembre la
communauté et est du nombre des adeptes de la division et la dissension. Les
paroles de ces savants étaient traduites dans l’article d’il y a un an, « Questions -
réponses sur des sujets d’actualité ; partie 2 », qui va être indiqué et partagé à nouveau
en fin d’écrit.

Tout cela fait donc de ce groupe « salafi » moderne un groupe qui enfreint
fondamentalement la voie des Salafs dans le domaine de la manière d’agir
envers les savants, celui des sujets d’ijtihâd et celui du domaine de la critique
et l’éloge (dont surtout le tabdî’). Il est donc obligatoire de prévenir les Musulmans
contre le mal présent chez ce groupe, l’homme étant ressuscité avec les gens dont il
suivait la voie et regroupé avec eux au Jour de la résurrection, sans parler de celui qui
la défendait ardemment. Les savants mettent en garde contre les déviances de
ce groupe par plusieurs procédés. Certains indirectement en déployant leurs
efforts pour enseigner la Salafiyyah dans sa totalité : dans le dogme, les rites et les
pratiques cultuelles, les rapports entre les gens, l’éthique et le comportement.
D’autres font, lorsque l’occasion se présente dans leur enseignement ou leur réponse
aux questions, allusion à l’extrémisme, au fanatisme et au sectarisme de ce groupe et
le réfutent mais sans citer de noms parmi ses meneurs. D’autres font tout cela en
ciblant de près certains de ses meneurs.
Des livres ont même été composés spécialement pour réfuter cette tendance
moderne se réclamant des Salafs : « rifqan ahl as sounnah bi ahl is sounnah » (« Soyez
bienveillants les uns envers les autres ô Ahl As Sounnah ! ») par Chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al
‘Abbâd et loué par Chaikh Sâlih Al Fawzân, Chaikh ‘Abd Al ‘Azîz Âl Ach Chaikh,
Chaikh Sâlih Al Louhaydân, Chaikh Sâlih As Souhaymi et Chaikh ibn Barjis9, « tanbîh
dhawil afhâm ilâ ra-b is sad’ wal wi-âm ‘alâ manhaj is salaf al kirâm » (« Avertissement pour les
gens sensés de l’obligation de se réconcilier et de cheminer en harmonie les uns les autres sur la voie

9
Pour écouter une partie de ces éloges avec sous-titrage en français :
https://www.youtube.com/watch?v=L-HH2-
prhW0&list=PLmym4O1HoFAAqfw22drwj1rnEle2P8VYJ&index=5
14
des nobles prédécesseurs ») par Chaikh Sâlih As Souhaymi et préfacé par Chaikh Sâlih Al
Fawzân, « al ibânah ‘an kayfiyyat it ta’âmoul ma’al khilâf bayna ahl is sounnah wal jamâ’ah »
(« L’éclaircissement sur la manière d’agir face à la divergence qui survient dans les rangs d’Ahl As
Sounnah wAl Jamâ’ah ») par Chaikh Mouhammad Al Imâm, préfacé par les savants du
Yémen à la tête de qui se trouvait Chaikh Mouhammad Al Wasâbi et loué par Chaikh
‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd et Chaikh Sâlih As Souhaymi, « an nasîhah fîmâ yajibou
mourâ’âtouhou ‘indal ikhtilâf wa dawâbit hajr il moukhâlif war radd ‘alayh » (« Le conseil par
rapport à ce dont il faut obligatoirement tenir compte lors de la divergence et par rapport aux règles
du hajr face à l’auteur d’une infraction et la réfutation à son encontre ») par Chaikh Ibrâhîm Ar
Rouhayli et loué par Chaikh Sâlih As Souhaymi, Chaikh ‘Abd As Salâm As Souhaymi
et bien d’autres, « tabsîr oul khalaf bi dâbit il ousoûl il latî man khâlafahâ kharaja ‘an manhaj
is salaf » (« Clairvoyance donnée aux successeurs sur la délimitation exacte des fondements qui
lorsqu’on les enfreint, on sort de la voie des prédécesseurs ») par le Docteur Ahmad An Najjâr
et préfacé par Chaikh Sâlih As Souhaymi et Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli.

Dans une seconde édition de son livre « rifqan »10, Chaikh Al ‘Abbâd répliqua
aux mises en garde contre son livre émises par Chaikh Rabî’, Chaikh Ahmad An
Najmi et Chaikh ‘Oubayd Al Jâbiri. Il expliqua, premièrement, que son livre ne visait
pas les sectes et les partis égarés de notre époque tels que les Frères Musulmans, le
groupe londonien de Mouhammad Saroûr et les Tablighs11, mais bel et bien une

10
La première datait de 1424 H (soit il y a 15 ans) et la seconde de 1426.
11
Chaikh Al ‘Abbâd cita la cause d’un tel jugement contre ces trois groupes. Il indiqua, à travers
des citations du fondateur Hasan Al Bannâ, que l’alliance et le désaveu au sein du groupe des Frères
Musulmans ne sont pas basés sur le dogme des Salafs de sorte à ce qu’ils s’allient à tous les
Musulmans d’Ahl As Sounnah et désavouent Ahl Al Bid’ah selon toutes leurs sectes. Leur alliance
et leur désaveu sont plutôt basés sur la position des gens face à la voie de leur confrérie : celui qui
y adhère est leur allié quel que soit son dogme, même s’il est Chiite Rafidite, celui qui la rejette est
une personne à désavouer même si sa croyance est totalement conforme à celle des Compagnons.
A propos du groupe londonien de Mouhammad Saroûr, il dit qu’il combat Ahl As Sounnah par le
biais de son magazine nommé « As Sounnah ». Parmi cette lutte se trouvent leurs atteintes portées
aux savants du Royaume d’Arabie saoudite tout en qualifiant les prédicateurs adoptant leur voie,
qu’est de s’opposer à ces savants, les offenser et dire qu’ils ne sont pas des gens de science bons
pour être des références pour les Musulmans, comme étant les « indépendants » (« al ahrâr »). Puis,
Chaikh Al ‘Abbâd fit allusion à une réfutation rédigée à l’encontre de ce groupe et son magazine
qui a regroupé un bon nombre des propos répréhensibles publiés dans celui-ci. J’ajoute ici, pour
répondre à l’objection de ceux qui pourraient avancer « Oui, mais une telle position de ce chaikh est
certainement parce qu’il est un des « savants du palais » par rapport au gouvernement monarchique de son pays ! » :
Chaikh Al ‘Abbâd fait partie des gens de science qui condamnent, sagement mais fermement et en
public s’il le faut, les choses répréhensibles instaurées, publiées ou soutenues par les gens de
l’autorité dans son pays. Les nombreux articles en cela sur son site officiel en sont le meilleur
témoin. Sait cela toute personne qui connaît ce chaikh. Le très haut statut du chaikh, officiel et chez
le peuple, l’aide à pouvoir faire cela efficacement. En ce qui concerne le groupe du Tabligh, le
chaikh dit que leur da’wah ne sort pas des six points qu’ils ont établi comme fondements de leur
voie, que ce qui prédomine chez ses membres est l’ignorance et le manque cruel de savoir islamique,
et qu’ils n’accordent pas d’importance dans leur prêche à la première des obligations de l’Islam
qu’est d’unifier Allah par l’adoration et d’abandonner toute forme de chirk. Ce dernier point
15
partie d’Ahl As Sounnah, à la tête de qui se trouvent les chaikhs qui ont critiqué ce
livre, qui font preuve d’excès dans la critique et la mise en garde contre leurs frères
d’Ahl As Sounnah et qui provoquent alors par cela dans le monde entier tout un tas
de troubles, de dissensions et de fanatisme envers leurs personnes et, à l’opposé,
envers celles des individus contre lesquels ils se dressent de la sorte. Alors que le
devoir des adeptes de la Sounnah, dit-il, est d’être soudés et miséricordieux les uns
envers les autres, de se délivrer conseils et rappels mutuels avec douceur et
bienveillance, mais surtout d’unir leurs efforts contre ceux qui sont réellement en
dehors de leur dogme parmi les mécréants et les hérétiques.
Deuxièmement, il affirma que ces gens d’Ahl As Sounnah qui ont rejeté ce livre ont
un manhaj qui est différent de celui qu’avait Chaikh ibn Bâz dans le domaine de la
critique et de la réfutation.
Troisièmement, il publia un conseil qu’il avait envoyé en privé à Chaikh Rabî’ six
mois avant la première édition du livre « rifqan ». Dans celui-ci, il l’exhortait à délaisser
ce par quoi il s’était détourné des sciences du Coran et du Hadith auxquelles il
s’adonnait auparavant avec zèle et à partir desquelles il produisait alors des œuvres et
des efforts scientifiques bénéfiques ; il s’agit de sa concentration sur le domaine de la
critique et de la réfutation. Chaikh Al ‘Abbâd loua la lutte contre les individus qui ne
sont pas d’Ahl As Sounnah et ceux qui suscitent les troubles et déprécient les savants
en les qualifiant par le fait de ne pas comprendre la réalité du monde dans lequel ils
vivent, mais il reprocha à Chaikh Rabî’ d’aller plus loin que cela en tournant ses
attaques vers des gens d’Ahl As Sounnah pour la simple raison qu’ils n’ont pas été
d’accord avec certains de ses avis. Cela par le fait de chercher leurs erreurs et les
réunir pour ensuite, à partir de celles-ci, critiquer ces individus. Il rappela que s’il n’est
pas absolument interdit de réfuter certaines de leurs erreurs, il ne faut pas pour autant
occuper son temps par cela, le répéter continuellement, en faire le sujet de discussion
des gens et, pire encore, s’énerver et se mettre en colère lorsque quelqu’un vient
débattre autour de cela.

apparaît clairement dans le fait qu’ils n’appellent pas les adorateurs des tombes (faisant cela) au
nom de l’Islam à délaisser leur paganisme pour le Tawhîd. En guise d’enseignement supplémentaire,
voici ces six fondements au sein du groupe de la Transmission (Tablîgh) :
- La certitude face à l’attestation de foi ;
- La prière avec dévotion et concentration ;
- Le savoir religieux avec l’évocation d’Allah, principe par lequel ils entendent : apprendre
surtout ce qui concerne les mérites des actes d’adoration, la spiritualité, l’éthique islamique
et le bon comportement plutôt que les prescriptions divines dans le dogme et la
jurisprudence, tout en étant fervent dans le dhikhr ;
- L’honneur accordé à tous les Musulmans et la générosité envers eux ;
- La sincérité de l’intention envers Allah dans tous les actes pieux avec l’examen de
conscience continu ;
- Le « khouroûj fî sabîlillâh » pour la da’wah avec les conditions précises qu’ils lui ont fixé.
16
En 1432 H (soit il y a 7 ans), Chaikh Al ‘Abbâd réitéra son appel à travers un
article de quatre pages qu’il intitula : « marratan oukhrâ : rifqan ahl as sounnah bi ahl is
sounnah » (« Encore une fois : soyez bienveillants les uns envers les autres ô Ahl As Sounnah ! »).
Parmi les nouvelles choses contenues dans cet écrit, la description suivante du chaikh
envers les chaikhs de Jamâ’at Al Jarh : « À la fin de la vie des deux éminents chaikhs,
ibn Bâz et ibn ‘Outhaymîn - qu’Allah leur fasse miséricorde -, un tout petit groupe
parmi Ahl As Sounnah s’est dirigé vers le fait de s’occuper par la mise en garde contre
certains groupes déviants face à la voie des pieux prédécesseurs, ce qui est une œuvre
louable et digne de remerciements. Mais la chose consternante c’est qu’une partie de
ce petit groupe, après le décès des deux chaikhs, s’est orientée vers le fait de porter
atteinte à leurs frères d’Ahl As Sounnah, se trouvant en Arabie saoudite et ailleurs,
qui appellent à se cramponner à la voie des Salafs. ».
Aussi, il qualifia le manhaj de Jamâ’at Al Jarh comme étant semblable à celui des
Frères Musulmans. Il dit que les gens d’Ahl As Sounnah qui, ces derniers temps,
dirigent leurs attaques contre des individus d’Ahl As Sounnah en les critiquant et les
taxant d’hérétiques avec ce que cela engendre comme troubles du hajr (l’abandon)
mutuel dans les rangs d’Ahl As Sounnah dans le monde entier à cause du taqlîd
(suivisme) envers les critiques des meneurs de la part de leurs suiveurs, cheminent
sur une voie semblable à celle de la secte des Ikhwân. Le passage en question sera
traduit à la fin de cette introduction in cha Allah car le chaikh y a mentionné le cas
des membres de Jamâ’at Al Jarh en Occident.
D’autre part, Chaikh Al ‘Abbâd appela à avoir la bonne opinion envers les gens de la
Sounnah lorsqu’ils émettent des propos flous ou ambigus et d’autres précis et
détaillés, en interprétant les premiers (qui peuvent laisser place à un sens mauvais) à
la lumière des seconds (qui sont bons). Il a donc par cela prôné « haml al kalâm al
moujmal ‘alal kalâm al moufassal fî kalâm ghayril ma’soûm » (« donner aux paroles
équivoques des hommes n’étant pas des prophètes le sens exigé par leurs propos
clairs ») qui est aux yeux de Chaikh Rabî’ une bid’ah (jugement qu’il impose à tous
ses suiveurs pour qu’ils puissent bénéficier de sa considération et d’un rang élevé au
sein de son groupe international) forgée par les individus déviants contemporains
pour protéger leurs hérésies ou celles de leurs meneurs ; si ce n’est que Chaikh Al
‘Abbâd a restreint cela aux propos des gens de la Sounnah. Chaikh Rabî’ dit que
l’inventeur de ce fondement hérétique moderne est ‘Abd Allah ‘Azzâm dans le
contexte de sa défense de Sayyid Qoutb face aux accusations portées contre lui d’être
un partisan de « wahdat al woujoûd » (« l’unité de l’existence : le Créateur et ses
créatures ne font qu’un »). Puis qu’il a été suivi en cela par Aboul Hasan Al Ma-ribi
et ensuite par tous les individus égarés « moumayyi’oûn » du même genre. D’après
Chaikh Rabî’ et ses partisans, il n’y a donc aucune différence à faire en cela entre les
propos d’un individu d’Ahl As Sounnah et ceux d’un individu d’Ahl Al Bid’ah : les
paroles équivoques ne sont à interpréter à la lumière des paroles claires et précises
que dans les textes du Coran et de la Sounnah car ceux-ci ne contiennent que des
paroles de vérité. Quant aux paroles équivoques des gens, quiconque puissent-ils bien
être, elles restent comme elles sont et si elles acceptent un sens mauvais, elles doivent

17
être rejetées et réfutées. L’argument de l’avis soutenu par Chaikh Al ‘Abbâd et bien
d’autres savants contemporains dans cette question est la distinction qu’il faut
obligatoirement faire entre la parole de l’individu (al isti’mâl), qui est propre à celui
qui produit (les propos), et son interprétation par celui à qui elle parvient (al haml),
qui est propre à celui qui reçoit (les propos). Le producteur a le droit de parler de
manière globale dans les sujets religieux qui peuvent être traités ainsi et a le devoir de
parler de manière précise dans ceux qui ne peuvent l’être. S’il s’exprime de manière
générale dans ce qui ne peut être expliqué qu’avec détail, il commet une erreur qui
provoque des méfaits (qui peuvent parfois être énormes) et est alors considéré
comme fautif. Le récepteur, lui, a le devoir d’interpréter la parole du producteur selon
ce qu’il en entendait (ce qu’il visait par celle-ci) et selon la voie qu’il suit à la base. Les
propos équivoques du Sounni, qu’ils acceptent un sens mauvais ou pas, doivent donc
être compris à la lumière de ses propos clairs (présents dans le même discours ou
dans un autre), tenant compte en cela de son dogme authentique et respectant la
bonne opinion qu’il faut avoir de lui. Quant à l’hérétique, ses propos équivoques
laissant place à une signification mauvaise doivent être interprétés selon ses paroles
claires émanant de son dogme hérétique. Ainsi, dès lors que le sens voulu par la
personne derrière ses propos nous apparaît, il est obligatoire de les comprendre selon
celui-ci même s’il ne correspond pas à leur sens apparent (bien que cela ne soit pas
pour tous les cas un point unanime chez les savants de la jurisprudence ; le cas des
contrats conclus entre les gens en est un exemple connu). S’il ne nous apparaît rien
de sa part qui contredise le sens apparent de ses propos, c’est donc celui-ci qui doit
être validé. Lorsque sa parole a deux sens apparents, l’un équivoque (car ainsi est
cette parole en soi) et l’autre clair (pris d’une précision de sa part au même moment
ou à un autre) levant l’équivoque, c’est le second sens apparent qui doit être retenu
conformément à la finalité du Législateur qu’est l’équité. La différence entre les textes
du Législateur et les propos des hommes en cela (le caractère équivoque de la parole)
est que l’équivoque des premiers est toujours voulue et est une vérité absolue, tandis
que l’équivoque des seconds peut carrément ne pas avoir été voulue par ses
producteurs tout comme elle peut être fausse car provenant de leur inattention, leur
oubli ou leur ignorance.
Dans ce second appel à la bienveillance mutuelle entre Ahl As Sounnah, Chaikh Al
‘Abbâd expliqua aussi que le hajr louable entre les Musulmans est celui qui réalise
l’intérêt, non pas celui qui engendre plus de mal que de bien. Puis, il fit l’éloge du
livre de Chaikh Mouhammad Al Imâm publié peu avant, intitulé « al ibânah ‘an
kayfiyyat it ta’âmoul ma’al khilâf bayna ahl is sounnah wal jamâ’ah » (« L’éclaircissement sur la
manière d’agir face à la divergence qui survient dans les rangs d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah »)
et préfacé par cinq grands chaikhs du Yémen. Il recommanda de le lire et d’en tirer
des enseignements car il en a lui-même trouvés pour sa personne surtout en ce qui
concerne les nombreuses citations d’ibn Taymiyyah et d’ibn Al Qayyim. Il ajouta :
« Et quelle belle parole que son auteur a écrite à la page 170 : « Il arrive parfois qu’un
savant reconnu émette une critique contre un ou plusieurs individus d’Ahl As Sounnah, ce qui
provoque ensuite les troubles du hajr, de la désintégration du groupe uni et des bagarres. Parfois
même cela déclenche des combats armés entre les gens d’Ahl As Sounnah. Lorsque donc quoi que
18
ce soit de ces méfaits survient, on sait que la critique émise par ce savant a entraîné des troubles. Le
devoir obligatoire dans ce cas est alors de réexaminer la méthode employée dans la critique et
d’examiner les intérêts et les méfaits ainsi que ce par quoi la fraternité peut subsister, ce par quoi la
da’wah peut être préservée et ce par quoi les fautes peuvent être traitées. Mais il est illicite de persister
sur une méthode de critique qui a montré toute la nuisance qu’elle provoquait (pour les intérêts
collectifs). ». ». Il décrivit le sage conseil pour Ahl As Sounnah donné à travers ce livre
par ce savant yéménite comme ayant certainement quelque chose à voir avec la parole
prophétique : « La foi (al îmân) est yéménite et la sagesse (al hikmah) est
yéménite. » ; rapportée par Al Boukhâri et Mouslim.
Il conclut en exprimant son grand étonnement et sa consternation face à cette petite
partie d’Ahl As Sounnah qui, en Arabie saoudite, continue à s’occuper par les
critiques et les mises en gardes contre des individus d’Ahl As Sounnah tandis que,
pendant ce temps, les occidentalistes s’emploient à répandre le mal et la débauche
dans le pays des deux lieux saints.

19
LES CAUSES DE LA PRÉSENCE DE JAMÂ’AT AL JARH UN PEU PARTOUT
DANS LE MONDE

Quelles sont les causes de la large diffusion dans le monde à notre époque de
cette méthodologie extrémiste, fanatique et sectaire imputée à la Salafiyyah ? Il
apparaît - et Allah est plus savant - que les principales causes ayant rendu cette
tendance dominante chez les affiliés à la Salafiyyah d’aujourd’hui dans les contrées
où il n’y a pas ou très peu de savants, au détriment de la véritable orthodoxie salafie
modérée représentée grandement et/ou charismatiquement à notre époque par les
chaikhs Al ‘Outhaymîn, ibn Bâz, Al Albâni, Mouqbil Al Wâdi’i, ‘Abd Al Mouhsin Al
‘Abbâd, Sâlih Al Fawzân, ‘Abd Al ‘Azîz Âl Ach Chaikh, Sâlih Âl Ach
Chaikh, Sâlih As Souhaymi, Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb Al Wasâbi et bien
d’autres, sont :
1. La propagation de l’ignorance et la disparition progressive de la
science, annoncées à la fin des temps.
2. L’influence perverse occidentale sur les mœurs et les comportements
présente dans toutes les sociétés musulmanes ; ce qui favorise
l’acceptation (surtout chez les jeunes se tournant vers le retour complet à la
religion) des méthodes et des pratiques de ce groupe extrémiste et sectaire qui
se caractérisent par la violence verbale (et parfois physique), la terreur
psychologique, la haine et l’hostilité excessives envers les Musulmans, et
donnent une image « d’événements spectaculaires ».
3. Les moyens de communication modernes, surtout Internet, qui ouvrent
les portes à l’anarchie dans le domaine de la prédication religieuse et le non-
respect de la hiérarchie des spécialistes de ce domaine.
4. La forte probabilité d’un appui et d’une aide (dissimulée et stratégique)
à la propagation, de la part d’ennemis de l’Islam ou de la Sounnah parmi
les appareils de certains gouvernements du monde occidental mais aussi du
monde musulman.

20
DIX GRANDS SAVANTS CONTEMPORAINS CHOISIS DANS CET
ARTICLE, POURQUOI ? QU’EST-CE QUE RÉELLEMENT LA
SALAFIYYAH ? QUI SONT LES VRAIS SALAFIS ?

Prouvons désormais la grande différence entre la Salafiyyah prônée par les


grands savants contemporains, tels que Al ‘Outhaymîn, ibn Bâz, Al Albâni, Mouqbil
Al Wâdi’i, ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd, Sâlih Al Fawzân, ‘Abd Al ‘Azîz Âl Ach
Chaikh, Sâlih Âl Ach Chaikh, Sâlih As Souhaymi, Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb
Al Wasâbi, et la « salafiyyah » de Jamâ’at Al Jarh qui se réclame faussement de ces
savants-là. Cela à partir de plusieurs paroles de chacun de ces érudits dans divers
sujets. On pourrait en citer beaucoup plus et en faire carrément un livre volumineux
mais le but ici est simplement de donner aux francophones une ébauche. Cependant,
qui suffit à toute personne sensée pour comprendre la tromperie pratiquée par les
médias de ce groupe sectaire qui mettent en avant de temps à autre des
paroles de ces grands savants et d’autres dans des sujets très variés, afin de faire
croire à la masse des suiveurs que la voie du groupe n’est pas différente de celle de
ces nombreux érudits et qu’il n’y a pas de différence entre le manhaj de Chaikh Rabî’
et celui des grands savants contemporains si ce n’est que Chaikh Rabî’ se distingue
d’eux par son éminent statut « d’imam du jarh et du ta’dîl »12.

12
Une choubhah que Jamâ’at Al Jarh met sans cesse en avant dans ce genre de contextes et par
laquelle elle emprisonne les esprits des pauvres suiveurs : « Tout comme les Salafs testaient la position des
gens, dont ils voulaient vérifier le manhaj, par rapport aux imams de la Sounnah, et plus particulièrement du jarh
et du ta’dîl, de leurs contrées et de leurs époques, tels que l’imam Ahmad ibn Hanbal par exemple, nous suivons
leurs pas en faisant la même chose à notre époque avec l’imam Rabî’ Al Madkhali qui a été qualifié comme étant
le porteur légitime de l’étendard du jarh et du ta’dîl par l’imam Al Albâni et qui a été loué pour ses efforts déployés
dans la mise en garde contre les gens de l’innovation par un très grand nombre de savants et de prêcheurs ! ». Pour
répondre brièvement à cette fausse analogie (établie entre Chaikh Rabî’ et les imams d’antan tels
que l’imam Ahmad), nous disons deux choses. Premièrement, cette demande de position de la part
des anciens savants d’Ahl As Sounnah en cas de besoin était toujours réalisée avec des noms de
grands érudits de la Sounnah dont le statut d’imams (guides religieux) dans la Oummah ne faisait
aucune divergence au sein d’Ahl As Sounnah et dont la lutte contre une ou plusieurs grandes sectes
hérétiques de leurs époques était connue de tous (dans leurs régions respectives et parfois plus loin)
au point où ne pouvait les détester et leur porter atteinte dans celles-ci qu’un hérétique, et où tous
les adeptes du dogme des Salafs les aimaient, les louaient et s’affiliaient à leur voie. On peut citer
pour cela les exemples de l’imam Mâlik pour les gens de Médine, l’imam Al Awzâ’i pour les gens
du Châm, l’imam Al Layth ibn Sa’d pour les gens d’Égypte et l’imam Ahmad pour les gens d’Irak
puis ceux de toutes les contrées et toutes les époques (d’où le surnom qui lui fut donné par les
savants : « l’imam d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah » avec une telle absoluité, sans restriction à une
époque ou une région). Ce qui n’est pas le cas de Chaikh Rabî’, tant avant le décès des quatre grands
chaikhs de notre époque (Al ‘Outhaymîn, ibn Bâz, Al Albâni et Mouqbil Al Wâdi’i) qu’après celui-
ci et surtout à partir de cette période ; ce qui est le deuxième point suivant. Chaikh Rabî’, même s’il
a effectivement reçu ces éloges d’un bon nombre de gens de science, il a aussi subi des critiques
négatives de la part de certains de ces mêmes savants. Est connue en cela, chez les connaisseurs de
cette affaire, la description de Chaikh Al Albâni de tous ses livres de réfutations comme contenant
une dureté excessive, ce dans le ton qu’il emploie et dans certains de ses jugements émis contre des
individus, même si ces derniers ont effectivement commis de graves fautes et adhéré à des
21
Tout en rappelant que l’article « Questions - réponses sur des sujets d’actualité ; partie
2 » contenait environ 70 pages de paroles de savants (neuf pour être précis : ibn
Taymiyyah, As Sa’di, Al ‘Outhaymîn, Mouqbil Al Wâdi’i, Sâlih Âl Ach Chaikh, ibn
Barjis, Sa’d Al Housayyin, Soulaymân Ar Rouhayli et Mouhammad Bâzmoûl) pour
répondre à cette question :
« Quelle est la différence entre ces deux personnes :
- Un Hizbi qui pratique l’alliance et le désaveu face aux gens autour d’un individu,
d’une idée, d’une pratique ou autre, en dehors du messager d’Allah – éloge et salut
d’Allah sur lui – et sa législation divine dans son intégralité ; et,
- Un individu, se disant Salafi, qui pratique l’alliance et le désaveu face aux gens autour
de son erreur ou sa mauvaise compréhension, ou autour de la personne de son
chaikh, ou de l’avis de celui-ci dans un sujet d’ijtihâd particulier ou dans les sujets

égarements, à partir de suppositions ou carrément de paroles ne signifiant pas le sens qu’il leur
donne. Il dit même à propos de ses réfutations contre les livres de Sayyid Qoutb : « Je suis avec le
Docteur Rabî’ dans le fond de ces réfutations - leur côté scientifique - mais pas dans la forme - sa
manière d’exprimer cette science -. ». Ainsi que la description de Chaikh Sâlih Al Louhaydân pour
Chaikh Rabî’ comme étant un homme impétueux et qui a le sang chaud, ce qui peut parfois - a-t-il
indiqué - le pousser à contraindre les gens à se plier à ses avis et, malheureusement, à susciter des
divisions dans les rangs des Musulmans, suite à cela, pour autre que le Coran et la Sounnah. Chaikh
Mouqbil recommandait à ses élèves de tirer des enseignements de ses livres mais sans jamais le
suivre aveuglément ni lui ni un autre, et avait même dit qu’il avait des choses à lui reprocher dans
certaines de ses mises en garde. Bien d’autres critiques négatives ont été prononcées à son encontre
par des gens de science. Cependant, les médias de Jamâ’at Al Jarh pratiquent la censure pour celles-
ci, ne permettant alors pas aux suiveurs qui n’ont pas accès à ce genre d’informations, à cause d’un
manque de maîtrise de la langue arabe ou autre, de pouvoir les connaître. Par contre, pour la période
ayant commencé après le décès des quatre grands chaikhs (Al ‘Outhaymîn, ibn Bâz, Al Albâni et
Mouqbil Al Wâdi’i), soit après 1422 H (2001 G), les désapprobations, les critiques et les réfutations,
de la part de nombreux gens de science, contre la nouvelle voie de Chaikh Rabî’ et de ses
subordonnés se sont multipliées et enchaînées les unes après les autres. Une allusion à cela était
présente dans les propos de Chaikh Al ‘Abbâd rapportés précédemment au sujet de la différence
entre Chaikh Rabî’ avant le décès des deux grands chaikhs, ibn Bâz et Al ‘Outhaymîn, (occupé par
la mise en garde contre des groupes égarés) et Chaikh Rabî’ après leur décès (occupé par la mise en
garde contre ses frères d’Ahl As Sounnah). Une des plus grandes preuves pour les gens qui
prennent le temps d’observer est certes l’absence de partisans déclarés pour Chaikh Rabî’ dans ses
mises en garde contre tout un tas d’individus, à partir d’après le décès des quatre grands chaikhs
jusqu’aujourd’hui, et dans sa méthode en cela, de la part de l’Assemblée des Grands Savants de son
pays ainsi que de son Comité Permanent pour la Délivrance de Fatwas. Les gens qui ont déjà vécu
en Arabie saoudite et qui ont un minimum de compréhension dans ce genre d’affaires
contemporaines, qu’ils soient parmi les adeptes de la méthode de Chaikh Rabî’ ou pas, savent
pertinemment que la grande majorité des savants, des prédicateurs et des enseignants en sciences
islamiques dans ce pays n’adhèrent pas à sa voie mais plutôt à celle des « Moumayyi’ » ou celle des
« Haddâdis Takfîris ». Les seuls savants connus d’Arabie saoudite s’étant déclarés comme partisans
de sa voie sont Chaikh Zayd Al Madkhali, Chaikh Ahmad An Najmi, Chaikh ‘Oubayd Al Jâbiri,
Chaikh Mouhammad ibn Hâdî et - pour ceux qui les mettent dans le rang des jeunes savants -
Chaikh ‘Abd Allah Al Boukhâri et Chaikh Mouhammad Bâzmoûl (même si celui-ci est bien en
retrait par rapport aux précédents dans le nombre de critiques et de mises en garde émises contre
des individus contemporains).
22
d’ijtihâd en général, ou bien autour de son groupe d’amis, ou encore autour des
membres et/ou projets de son groupement moderne (association, collectif, ligue,
etc.), ou alors restreint la source de son alliance et son désaveu à une partie de la
religion (comme le domaine des réfutations, de la critique et l’éloge) qu’il érige au
statut de la Salafiyyah (soit la voie prophétique, l’Islam authentique) toute entière ou
presque ? »
Le contenu de cet article est copié à la fin de cet écrit.

D’autre part, le choix de ces dix grands savants contemporains pour donner
cette ébauche à travers quelques-unes de leurs paroles ne sous-entend pas que la
science islamique conforme au dogme d’Ahl As Sounnah se restreint à notre époque
à cette poignée d’érudits et aux deux pays que sont l’Arabie saoudite et le Yémen.
Bien au contraire, les savants, les prédicateurs et les enseignants de haut-niveau
chez les Salafis d’aujourd’hui sont nombreux et présents dans les quatre coins
du monde. Ils ne se nomment pas tous forcément par l’appellation « Salafis ».
Le choix de ces dix noms a donc été fait en raison de deux choses :
- Les noms de ces grands savants et leur haut statut sont connus de la plupart des
francophones se réclamant des Salafs ;
- Jamâ’at Al Jarh met continuellement en avant des paroles, des fatwas, des
explications, des exhortations et des ouvrages de ces érudits (mais moins voire plus
du tout ces dernières années pour Chaikh Sâlih As Souhaymi et Chaikh Mouhammad
ibn ‘Abd Al Wahhâb Al Wasâbi en raison des critiques émises à leur encontre par un
ou plusieurs des quatre chaikhs références) pour faire croire à la masse de suiveurs
que la voie du groupe est la même que la leur.

Enfin, le choix de ces dix grands savants contemporains ici ne sous-entend


pas non plus que la Salafiyyah signifie ne pas se rattacher aux trois ou quatre chaikhs
de Jamâ’at Al Jarh pour se rattacher à ces grands savants-là. Mais la Salafiyyah c’est
plutôt suivre la voie prônée par ces érudits et qui est la Sounnah : la voie
prophétique dans le dogme (al ‘aqîdah), les rites et les pratiques cultuelles (al ‘ibâdât),
les rapports entre les gens (al mou’âmalât), l’éthique et le comportement (al akhlâq).
Voilà ce qu’est la voie des pieux prédécesseurs dans sa totalité, c’est l’Islam
authentique dans tous ses domaines.
Il y a donc en cela trois paliers par rapport à la force et la faiblesse de l’individu,
par rapport à sa piété et son impiété : une base (asl), une plénitude obligatoire
(kamâl wâjib) et une plénitude surérogatoire (kamâl moustahabb). Ce qui implique
deux choses.
La première est que de la même façon qu’il y a en Islam un minimum de choses qu’il
faut obligatoirement connaître puis y adhérer et les pratiquer pour pouvoir être
Musulman, il y a dans la Salafiyyah un minimum de choses qu’il faut

23
impérativement savoir puis y adhérer et les pratiquer pour pouvoir être un
Salafi. Ensuite, il y a d’autres choses qui, lorsqu’on les apprend puis y adhère et les
applique, on améliore et renforce son appartenance à l’Islam. Il en est donc ainsi pour
la Sounnah, il y a d’autres choses qui, lorsqu’on les apprend puis y adhère et
les pratique, on améliore et renforce son appartenance à la voie des Salafs.
La deuxième chose est qu’il y a trois degrés de Salafis - de Sounnis - de croyants
orthodoxes tout comme il y a trois degrés de Musulmans : des pécheurs dont le
suivi de la Salafiyyah est faible et la foi est défaillante, des pieux dont le suivi de la
Sounnah est fort et la foi est grande, l’élite des vertueux dont le suivi de la voie des
Salafs est excellent et la foi est complète. On les nomme aussi : ceux qui font du tort
à eux-mêmes, ceux qui s’en tiennent sur une voie moyenne et ceux qui devancent
tous les autres par leur excellence. Allah les a cités en disant (en traduction) : « Et ce
que Nous t’avons révélé du Livre est la Vérité confirmant ce qui l’a précédé. Certes
Allah est Parfaitement Connaisseur et Clairvoyant sur Ses serviteurs. Ensuite, Nous
fîmes héritiers du Livre ceux de Nos serviteurs que Nous avons choisis. Il en est
parmi eux qui font du tort à eux-mêmes, d’autres qui se tiennent sur une voie
moyenne et d’autres avec la permission d’Allah devancent tous les autres par leurs
bonnes actions. Telle est la grâce infinie. Les jardins d’Eden où ils entreront, parés
de bracelets en or ainsi que de perles. Et là, leurs vêtements sont de soie. Et ils diront
: « Louange à Allah qui a écarté de nous l’affliction. Notre Seigneur est certes Pardonneur et
Reconnaissant. C’est Lui qui nous a installés, par Sa grâce, dans la Demeure de la stabilité où
nulle fatigue et nulle lassitude ne nous touchent. ». » [s.35, v.31 à 35].
Cependant, la sphère de la Salafiyyah est moins étendue que celle de l’Islam
car elle se trouve à l’intérieur de celle-ci. En effet, ne pas appliquer ou enfreindre
un des éléments de la Sounnah c’est faire l’une des quatre choses suivantes :
- Quelque chose de permis : ne pas observer sa plénitude surérogatoire ;
- Quelque chose d’illégal et qui relève du péché : ne pas observer sa plénitude
obligatoire ;
- Quelque chose d’illégal et qui relève de l’hérésie inférieure à la mécréance
majeure : ne pas observer certains éléments de sa base ;
- Quelque chose d’illégal et qui relève de la mécréance majeure : ne pas observer
d’autres éléments de sa base.
Tandis que ne pas appliquer ou enfreindre un des éléments de l’Islam c’est faire l’une
des trois choses suivantes :
- Quelque chose de permis : ne pas observer sa plénitude surérogatoire ;
- Quelque chose d’illégal et qui relève du péché ou de l’hérésie inférieure à la
mécréance majeure : ne pas observer sa plénitude obligatoire ;
- Quelque chose d’illégal et qui relève de la mécréance majeure : ne pas observer
sa base.
Autrement dit, en dessous de la base de la Salafiyyah, il reste un palier avant
l’abîme de la mécréance majeure qui est celui de l’hérésie n’expulsant pas de
l’Islam, tandis qu’en-dessous de la base de l’Islam il n’y a rien d’autre que l’abysse du
24
koufr akbar. Ou, en l’exprimant différemment, on peut être Musulman sans être
Salafi, ce lorsque l’on est Musulman hérétique, mais on ne peut être que mécréant si
l’on n’est pas Musulman ; et, bien évidemment, on ne peut être Salafi sans être
Musulman. Par une autre tournure encore, la base de la Salafiyyah comprend trois
choses : ce dont le délaissement est une bid’ah ghayr moukaffirah (hérésie
n’expulsant pas son auteur de l’Islam), ce dont le délaissement est une bid’ah
moukaffirah (hérésie l’en expulsant) et ce dont le délaissement est moukaffir
(mécréance majeure) sans être une bid’ah ; tandis que la base de l’Islam ne comprend
que ce dont le délaissement est du koufr akbar, qu’il soit une bid’ah ou non.
Ainsi, il y a des Salafis dont la Salafiyyah est faible, qui sont pécheurs, pervers,
souillés ; dont des Salafis mécréants d’une mécréance mineure et des Salafis
associateurs d’une association mineure. Il y a des Salafis pieux mais s’en tenant sur
une voie moyenne en termes de dévotion. Il y a des Salafis de l’élite, devançant tous
les autres par leur force de connaissance, de croyance, de paroles pieuses, d’actes
vertueux, d’éthique islamique et de comportement éminent. Le Salafi de l’élite peut,
à cause d’une « baisse de régime », descendre au niveau des Salafis de la voie moyenne,
puis descendre encore, à cause d’une ou plusieurs infractions graves, au niveau des
Salafis de base ; mais sortir plus bas que ce niveau, à cause d’une infraction non-
excusable à un des fondements de la Salafiyyah, c’est chuter soit vers le niveau
inférieur, celui des hérétiques Musulmans, soit vers le niveau le plus bas, celui des
mécréants. Ne pas se conformer à un des fondements de la Salafiyyah est, en
effet, soit une hérésie n’étant pas de la mécréance majeure, soit une apostasie.

Le Salafi de base est celui qui est en conformité apparente avec le


dogme des Salafs dans tous ses fondements, se tenant ainsi éloigné (dans ce qu’il
nous montre de lui) de toute mécréance majeure et de toute hérésie majeure, ou bien
qui est en conformité avec tous ses fondements à l’exception d’un ou de
quelques-uns qu’il enfreint d’une manière excusable. Cette infraction excusée
est celle qui n’est pas accompagnée d’hostilité envers les pieux prédécesseurs, ni
d’alliance et de désaveu face aux gens fondés à partir d’elle, qui n’est pas commise
sciemment mais plutôt par ijtihâd visant à s’accorder à la Sounnah ou par suivisme
envers un savant étant tombé dans une telle infraction, et qui ne concerne pas le
premier des fondements lié à la source d’extraction du dogme. En effet, celui qui
puise les prescriptions dogmatiques dans autre que le Coran, la Sounnah et
l’unanimité des Salafs est à la base un hérétique qui ne peut bénéficier d’aucune
excuse en cela. Dans le cas excusable, l’individu sera alors qualifié comme étant en
conformité avec telle secte hérétique dans tel et tel point fondamental, sans pour
autant perdre son statut de Salafi de base et (son statut de Salafi) dans les autres
domaines dogmatiques où il s’accorde aux Salafs.
Les fondements du dogme des Salafs sont les six piliers de la foi et toute autre
question religieuse ayant fait l’unanimité chez Ahl As Sounnah tout en étant
contredite de manière notoire par au moins une des factions d’Ahl Al Bid’ah.

25
L’appellation « al ‘aqîdah » (le dogme, la croyance, le crédo) a donc pour élément de
base les six piliers de la foi, puis tous les éléments fondamentaux et les lois unanimes
de la législation islamique qui permettent de distinguer les orthodoxes chez les
Musulmans des hétérodoxes. Autrement dit, furent annexés aux six piliers de la foi,
pour constituer le domaine religieux de « al ‘aqîdah », tous les sujets, même non
dogmatiques en soi, qui permettaient de faire la distinction entre Ahl As Sounnah et
les sectes s’affiliant à l’Islam, puisque faisant l’unanimité chez les pieux prédécesseurs
et ne laissant donc aucune marge à l’ijtihâd. Les domaines des fondements
majeurs du dogme des Salafs sont au nombre de treize :
1. La source d’extraction des prescriptions dogmatiques (masdar talaqqîl
‘aqîdah).
2. La méthode de compréhension des textes révélés (tarîqat fahm in nousoûs).
3. La Seigneurie d’Allah (rouboûbiyyatoullâh).
4. Les Noms et Attributs d’Allah (asmâ-oullâh wa sifâtouh).
5. La divinisation et l’adoration d’Allah (ouloûhiyyatoullâh).
6. La foi aux anges (al îmân bil malâ-ikah).
7. La foi aux Livres (al îmân bil koutoub).
8. La foi aux messagers (al îmân bir rousoul).
9. La foi au Jour dernier (al îmân bil yawmil âkhir).
10. La foi au Destin (al îmân bil qadar).
11. Le champ significatif de la foi ou, avec une expression plus exhaustive, les
appellations et les statuts (mousammâl îmân ; al asmâ wal ahkâm).
12. Les Compagnons (as sahâbah).
13. La direction des Musulmans (al imâmah).
Quiconque est en conformité avec le dogme des pieux prédécesseurs dans ces
treize domaines est un Salafi - un Sounni - un croyant orthodoxe de base, qu’il
se nomme « Salafi », « Sounni », « Athari », etc. ou pas, qu’il connaisse Untel et Untel
parmi les savants anciens et contemporains ou pas, qu’il étudie auprès d’Untel et
Untel parmi les chaikhs contemporains ou pas, qu’il fasse de grands péchés ou pas,
qu’il soit appliqué dans les actes pieux surérogatoires ou pas. S’il ne fait pas de grands
péchés, étant plutôt un homme pieux, il est alors un des croyants orthodoxes
vertueux qui s’en tiennent sur une voie moyenne en termes de dévotion pour le
Seigneur. À moins qu’il ne soit appliqué dans les actes pieux surérogatoires après
l’accomplissement des obligatoires, ce qui lui accorde alors une place dans le rang de
l’élite des orthodoxes vertueux.

26
LA NON-CONFORMITÉ TOTALE AU DOGME DES PIEUX
PRÉDÉCESSEURS DANS DEUX DE SES FONDEMENTS CHEZ UNE
PARTIE DE JAMÂ’AT AL JARH EN FRANCE

Dans ce contexte, il est important de signaler qu’en France un bon nombre


de suiveurs dans le groupe de Ghoulât At Tabdî’, se voyant être l’élite de la
Oummah portant eux seuls l’étendard de la voie des Salafs en dehors du reste des
Musulmans, enfreignent le dogme des Compagnons dans le domaine du
champ significatif de la foi et celui du Destin, ou, au minimum, n’y adhèrent
pas entièrement car ils en ignorent plusieurs éléments fondamentaux. Cela
apparaît clairement à travers les erreurs énormes qu’ils commettent lorsqu’on leur
demande :
- de définir la foi et son contraire la mécréance ;
- d’expliquer la foi en termes de bloc divisible ou indivisible et s’il est divisible
de présenter les différentes parties qui le constituent ainsi que l’effet du non-
respect d’un de leurs éléments sur la foi de l’individu ;
- de dire si la foi est concernée par l’augmentation et la diminution et si oui
comment ;
- de présenter les différentes catégories de croyants s’il y en a ou bien leur unique
catégorie ;
- de définir « al istithnâ fil îmân » (faire une exception, mettre une réserve à sa
foi en disant « je suis croyant - ou j’ai la foi - in cha Allah ») en citant la position du
dogme des Salafs par rapport à cette chose et en déduisant à partir de cela le
statut d’« al istithnâ fis salafiyyah » (en disant « je suis Salafi in cha Allah ») ;
- de dire s’il y a une différence entre « al islâm » et « al îmân » et si oui laquelle ;
- de dire combien il existe de catégories de gens par rapport à la foi et son
contraire la mécréance ;
- de présenter la différence entre le dogme islamique authentique par rapport à
la foi et les deux dogmes hérétiques existant dans ce domaine en citant leurs
noms.
C’est volontairement que je ne cite pas d’exemples des égarements que l’on peut
entendre chez ces gens dans leurs paroles sur ces sujets dogmatiques qui permettent
de distinguer le crédo d’Ahl As Sounnah de celui d’Al Wa’îdiyyah (les Khawârij et les
Mou’tazilites) d’une part et celui d’Al Mourji-ah de l’autre, afin de ne pas citer une
seule choubhah propre au dogme de l’Islam sans la faire suivre de la démonstration
nécessaire de sa fausseté.
En ce qui concerne le destin divin, leur infraction ou leur ignorance se révèle à travers
les questions qu’ils posent et qui traduisent les choubouhât présentes dans leurs
esprits correspondant aux arguments du Qadarisme (la négation du Destin) et/ou du
Jabrisme (le Fatalisme). Quelle pourrait donc être l’ampleur de leurs erreurs dans
leurs réponses si on leur demandait :

27
- d’expliquer la réalité des actes des hommes par rapport à leur responsabilité
d’une part et la création d’Allah de l’autre ;
- de dire si les hommes ont une volonté et si oui quel est son rapport avec la
volonté du Seigneur ;
- de dire si le mal, d’après toutes ses formes, qui survient sur Terre a été voulu
ou non par Le Tout Miséricordieux et si oui pourquoi et comment conjuguer
cela avec le fait qu’Il ait interdit ce mal dans Ses commandements révélés ;
- de dire si la bonne direction d’une partie des hommes et l’égarement des autres
proviennent d’eux-mêmes, d’Allah ou bien il y a un détail à faire en cela et si
oui quel est-il ; et aussi pourquoi, si la bonne direction et l’égarement
proviennent d’Allah, une partie des serviteurs obtiennent la première tandis
que les autres reçoivent le second.

L’expérience a montré que la diffusion de ce genre de remarques pousse


ces gens-là à aller assez rapidement apprendre ces sujets ou revoir leurs
connaissances dans ceux-ci. Font-ils cela afin d’être prêts à répondre à toute
question par une réponse conforme au dogme des Salafs ou carrément à démentir
ces accusations à leur encontre en exprimant d’eux-mêmes, sans être interrogés, le
fait qu’ils connaissent la croyance des Compagnons dans ces domaines, y adhèrent et
savent la présenter ? Ou bien le font-ils sincèrement pour leur Seigneur afin de
conformer la conviction de leur for intérieur au dogme qu’Il a prescrit dans Sa
révélation ? Au vu de la manière d’agir de certains dans ce genre de situations, on
peut certes s’interroger sur leurs intentions. Cependant, ne suivant pas leur voie
extrémiste, nous ne faisons pas aux gens de procès d’intention lorsque celle-ci n’est
que supposée, sans parler du fait d’émettre des jugements à leur encontre selon des
desseins supposés.

Enfin, je rappelle à nouveau que le but de ce genre de paragraphes est de


mettre les gens de ce groupe qui ont de telles lacunes dans la base des bases de la
religion qu’est son dogme, tout en se prétendant être les seuls membres du groupe
sauvé de l’hérésie ici-bas et de l’Enfer dans l’au-delà en dehors de tous les autres
musulmans qui ne remplissent pas les critères de leur « salafiyyah » si étroite13, face à
la réalité de leur état… Sont-ils autant sauvés de l’hérésie qu’ils le croient et le crient
sans cesse ? Ou bien sont-ils, comme beaucoup des musulmans qu’ils taxent
d’hérétiques, à tort ou à raison, grandement déficients face au dogme des Salafs ?

13
Et, par conséquent, prétendent être les seuls gens qui ont la connaissance, l’adhésion et la pratique
authentiques de la voie prophétique.
28
LES EFFETS NÉFASTES PROVOQUÉS PAR JAMÂ’AT AL JARH DANS LA
OUMMAH EN OCCIDENT ET PLUS PARTICULIÈREMENT CONTRE LA
MASSE DE SES JEUNES SUIVEURS

Parmi les choses qu’il est également important de soulever, même si toute
personne sensée qui connaît la situation des différents groupes des Musulmans en
Occident le comprend déjà en lisant un tel écrit, il y a les effets néfastes provoqués
dans la Oummah par Jamâ’at Al Jarh. Sans parler de l’affaiblissement des
Musulmans face à leurs ennemis, des freins mis pour l’obtention et la
protection des intérêts de l’Islam et de la Sounnah face à ce qui les menace de
la part des gens de la mécréance et de l’hérésie voire carrément, parfois, la
destruction de ces intérêts, la da’wah sectaire, fanatique et extrémiste de ce groupe
contemporain a énormément nui à sa masse de suiveurs qui se sont laissés dupés par
celle-ci et qui sont majoritairement des jeunes gens. Elle les a privés de tirer profit
de nombreux prédicateurs et enseignants ayant derrière eux un réel cursus
d’études en sciences islamiques, car ne remplissant pas tous les critères de sa
« salafiyyah »14, pour les rassembler autour de meneurs dont une bonne partie n’a
jamais eu ce cursus. Elle a donc mis au-devant de la scène, pour faire figure de guides
religieux et de références en savoir islamique pour les pauvres suiveurs dont la plupart
ne sont pas arabophones, des individus qui n’ont jamais accompli des études dignes
de ce nom auprès des gens de science mais qui savent - c’est là la chose essentielle -
enfermer leurs partisans dans le suivi des directives de Chaikh Rabî’ et de ses adjoints
parmi les chaikhs des pays arabes et les « emprisonner » sous leur autorité.
Le résultat logique de cela est frappant lorsque l’on observe le niveau général des
suiveurs de ce groupe en Occident (qui, rappelons-le, répète continuellement qu’il
est le groupe sauvé de l’hérésie ici-bas et de l’Enfer dans l’au-delà en dehors du reste
des Musulmans) face :
- à la langue arabe et ses sciences ;
- au Coran et ses sciences ;
- au Hadith et ses sciences ;
- à la jurisprudence et ses fondements ;
- (mais surtout) au dogme des Salafs et à la capacité de l’expliquer, de l’enseigner,
d’argumenter en sa faveur et de réfuter scientifiquement les arguments de ses
opposants ;
- à l’Histoire et à la culture islamiques ;

14
En guise d’exemple, les Musulmans en France ont la chance d’avoir parmi eux, plus précisément
en Alsace, un prédicateur et un imam titulaire d’un doctorat (soit bac+12 au minimum) en
jurisprudence islamique obtenu à l’Université islamique de Médine. Il se nomme Mouhammad
Sinéra. Mais malheureusement pour les nombreux suiveurs de Jamâ’at Al Jarh, il n’est pas considéré
par leurs meneurs comme étant un « salafi » ou un « individu au manhaj clair », même si son dogme
est celui des Salafs…
29
- aux efforts et au sacrifice de soi pour enseigner l’arabe, le Coran, le Hadith et
autres aux enfants et aux adultes de la Oummah, aux hommes et aux femmes,
sans faire de distinction en cela entre « salafi » et « non-salafi » ;
- à la spiritualité saine ;
- à l’ascétisme correct ;
- à la dévotion dans le culte du Seigneur intérieur et apparent ;
- à l’éthique islamique et au comportement éminent ;
- à la compréhension profonde de la réalité du monde contemporain ;
- à l’adhésion sincère et au respect loyal de la politique légale ;
- à la modération bénie dans le Jihâd, le Takfîr, le Tadbî’ et le Tafsîq ;
- au rejet et à la lutte contre le mal sous toutes ses formes : le Chirk, le Koufr,
la Hizbiyyah, la Bid’ah et le péché.
Plutôt, se mettre soi-même en avant au sein de Jamâ’at Al Jarh en Occident lorsqu’on
maîtrise l’arabe ou presque et qu’on se concentre sur les paroles, les fatwas, les
directives, les conseils, les critiques et les mises en garde de Chaikh Rabî’ puis de ses
deux ou trois subordonnés, les traduisant et les propageant, peut vite nous faire
accéder à un haut rang dans la prédication « salafie » même si l’on n’est qu’un pur
inconnu à la base sans aucun cursus d’étude des sciences islamiques auprès des
savants d’Ahl As Sounnah.

Le critère chez eux pour distinguer un prédicateur bénéfique et compétent


n’est donc plus, en premier lieu, son parcours d’étude, son niveau dans les sciences-
outils (langue arabe, Tajwîd, fondements de la jurisprudence, fondements de
l’exégèse, terminologie du Hadith, etc.) et les sciences finales (dogme, jurisprudence,
exégèse du Coran, commentaire du Hadith, etc.), sa piété, sa continence face à l’illicite
et à l’ambigu, son ascétisme, son éthique et son comportement. Mais c’est avant tout
son « allégeance » à Chaikh Rabî’ et ses deux ou trois lieutenants, son suivisme et son
asservissement à leurs verdicts dans le domaine du « manhaj »…
Chaikh Al ‘Abbâd a dit dans « marratan oukhrâ : rifqan ahl as sounnah bi ahl is sounnah »
(« Encore une fois : Soyez bienveillants les uns envers les autres ô Ahl As Sounnah ! ») : « Parmi
les choses affligeantes de ces derniers temps se trouve l’aggravation de cette fitnah
par les attaques lancées contre certains gens de la Sounnah en les critiquant et les
taxant d’hérétiques avec ce que cela a engendré comme troubles du hajr mutuel dans
les rangs d’Ahl As Sounnah. Les mêmes questions sont posées continuellement :
« Quel est ton avis sur Untel qui a été « badda’ » par Untel ? », « Puis-je lire le livre d’Untel qui
a été « badda’ » par Untel ? ». Des petits étudiants se disent même les uns les autres :
« Quelle est ta position face à Untel qui a été « badda’ » par Untel ? Tu dois obligatoirement nous
afficher ta position face à lui sinon quoi nous t’abandonnerons ! » !! Cette affaire devient
d’autant plus grave lorsqu’elle survient dans certains pays d’Europe et autres contrées
semblables où les étudiants d’Ahl As Sounnah n’ont qu’un faible niveau en sciences
islamiques et ont grand besoin de continuer à apprendre pour acquérir un savoir
bénéfique ainsi que d’être préservés de la fitnah du hajr mutuel dans leurs rangs à

30
cause du taqlîd (suivisme) des suiveurs envers les critiques de leurs meneurs. Ce
manhaj est semblable à la voie des Frères Musulmans à propos de laquelle le
fondateur de la secte avait dit : « Votre da’wah est celle qui est le plus en droit que les gens
viennent à elle plutôt qu’elle ne vienne à eux […]. Cela car elle contient le bien sous toutes ses formes
tandis que toutes les autres da’wah ne sont pas exemptes de défaillances ! » [« moudhakkirât ad
da’wah wad dâ’iyah » de Chaikh Hasan Al Bannâ, p.232]. Il a aussi dit : « Notre position
face à toutes les différentes prédications qui se sont diffusées à notre époque, ont divisé les cœurs et
ont perturbé les esprits, est de les peser par la balance de notre da’wah. Celle d’entre elles qui s’accorde
à notre da’wah, bienvenue à elle ! Celle qui n’est pas ainsi, nous la désavouons ! » [« majmoû’at
rasâ-il hasan al bannâ », p.240]. Le bien pour ces étudiants dans de tels pays, au lieu de
s’occuper par cette fitnah, est de s’adonner à la lecture des livres bénéfiques d’Ahl As
Sounnah, surtout ceux des savants contemporains tels que les compilations de fatwas
de notre chaikh ibn Bâz, les fatwas du Comité Permanent pour la Délivrance de
Fatwas, les ouvrages de Chaikh ibn ‘Outhaymîn, etc. En faisant cela, ils obtiendront
un véritable savoir bénéfique et ils seront préservés du « qîl wa qâl » (« on a dit et il a
dit ») ainsi que de « manger la chair » de certains de leurs frères d’Ahl As Sounnah
(par la médisance à leur encontre). Ibn Al Qayyim a dit dans « al jawâb al kâfî »
(p.203) : « Il est étonnant de voir la manière dont l’homme arrive facilement à s’abstenir et se
préserver d’avoir des gains illicites, de manger une nourriture illicite, de s’en prendre injustement aux
autres, de forniquer, de voler, de consommer des boissons enivrantes, de poser son regard sur ce qui
lui est interdit de regarder, etc., mais comment il lui est si difficile de se protéger de bouger sa langue
(en parlant) ! Au point où l’on peut trouver des hommes vers qui les regards se tournent car considérés
comme des modèles de piété, d’ascétisme et de dévotion dans le culte du Seigneur, qui prononcent des
paroles conduisant au courroux d’Allah sans accorder à cela la moindre importance ! Par une seule
de ces paroles, ils sombrent vers une profondeur plus grande encore que la distance séparant l’Orient
de l’Occident. Combien d’hommes peux-tu trouver dans l’abstinence face aux turpitudes et à
l’agression des gens tout en ayant une langue qui porte atteinte à l’honneur des morts et des vivants
sans éprouver en cela le moindre scrupule… ». ».

31
LE VILAIN DÉFAUT DE JAMÂ’AT AL JARH DANS LE COMBAT ENTRE
L’ISLAM ET LE KOUFR, DANS L’ALLIANCE ET LE DÉSAVEU

Dernière caractéristique répandue dans les rangs des francophones de Jamâ’at


Al Jarh qu’il est important de mettre en évidence et qui est liée aux deux domaines
que sont « l’Histoire et la culture islamiques » et « la compréhension de la réalité du
monde contemporain » : leurs blâmes, voire carrément leurs mises en garde, contre
les Musulmans qui s’emploient à étudier les attaques et les stratagèmes des gens
d’influence et de haut rang dans la société française contre l’Islam et les
intérêts des Musulmans, afin de les dévoiler aux Musulmans et de les en
prévenir mais aussi de mener des actions visant à les affaiblir et à réclamer le
respect des droits des Musulmans qu’ils lèsent. En effet, nombreux sont les
gens de ce groupe sectaire qui ne se contentent pas seulement de se détourner
de ce domaine important pour la défense de leur religion et de leur Oummah,
mais qui en plus désapprouvent cette défense et troublent les esprits des gens
peu éclairés à son encontre.
Ils font cela en qualifiant ces actions et ces travaux de défense par « une voie semblable
- ou, pour certains, complètement identique - à celle des Frères Musulmans qui s’adonnent à la
politique moderne » et « une manière d’agir qui n’est pas conforme au manhaj salafi et qui ne
transmet pas aux Musulmans le ‘ilm du Coran et de la Sounnah ». Ce qui, d’une part, révèle
une profonde défaillance chez ces individus dans le domaine de l’alliance et du
désaveu (al walâ wal barâ), et par conséquent dans le dogme, sans parler de leur
grande insouciance face aux conspirations de leurs ennemis contre leur dogme, leur
Loi, leur culture, leurs femmes et leurs enfants, et d’autre part intensifie le doute
autour d’un appui et d’une aide (dissimulée et stratégique) à la propagation de ce
courant moderne dit « salafi » de la part d’ennemis de l’Islam.
Un des meilleurs témoins de cela est le grand nombre de critiques voire de mises en
garde contre les travaux, conformes au dogme d’Ahl As Sounnah, proposés dans ce
domaine en langue française sur le net par d’anciens étudiants en sciences islamiques.

En réalité, ils ont donc un sérieux problème dans le domaine de la lutte


contre le Koufr et le Chirk et la protection des Musulmans face à ces deux
plus grands dangers. Ils sont plus occupés à combattre la Bid’ah inférieure au
Koufr – si l’on admet qu’ils luttent de la manière agréée par Allah contre ce qui est
réellement de l’hérésie – que de faire face à ce qui est plus dangereux encore pour le
dogme de la Oummah, leurs rites, leur éthique, leurs mœurs et leur avenir. Ils sont
comme dans une insouciance profonde – si ce n’est pas une réelle ignorance – face
au fait que l’entité de la République française avec ses valeurs est une véritable religion
qui est en guerre sévère avec leur religion qu’est l’Islam, car celle-ci est devenue au fil
du temps la première religion menaçant celle de la République sur son territoire mais
aussi pour d’autres raisons.

32
Une religion est un ensemble constitué d’un dogme, de paroles et d’actes ; en d’autres
termes, un ensemble constitué de prescriptions propres au crédo et aux actions à
accomplir avec les membres extérieurs du corps. On apprend cela dès le premier livre
étudié dans la matière du Tawhîd (qui est la branche première de la croyance) selon
le programme prôné par la da’wah saoudienne (de laquelle ils se réclament), « Les trois
principes fondamentaux et leurs preuves » de l’imam Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb An
Najdi, si l’on fait cela comme il faut !
Les principales composantes de la religion de la République sont :
· Ses lois ;
· La laïcité ;
· La démocratie ;
· Le vote ;
· La liberté ;
· L’égalité ;
· La fraternité ;
· La liberté de conscience ;
· L’humanisme ;
· Les droits de l’Homme ;
· L’égalité homme-femme ;
· La mixité ;
· L’émancipation ;
· La tolérance ;
· La patrie ;
· L’école.
Tout Musulman ayant une compréhension correcte des fondements de sa religion
perçoit immédiatement la radicale opposition entre le socle de cette religion et celui
de l’Islam. Ce qui lui permet alors de détecter facilement les procédés mis en place
aujourd’hui pour faire passer un individu de la religion musulmane à celle de la
République. On instaure et déploie des mesures (qu’on inclue principalement sous
un ensemble nommé : l’intégration) pour le convaincre d’adhérer à chacun des
éléments fondamentaux précédents voire pour le contraindre de s’y soumettre et les
appliquer dans les différents aspects de sa vie quotidienne. Dans le sens inverse,
lorsqu’un adepte de cette religion républicaine décide de la quitter pour embrasser
l’Islam, il devra mécroire en toutes ces composantes fondamentales de cette religion
et ajouter foi à celles de la religion mouhammadienne qui s’y opposent (totalement
pour certaines et partiellement pour d’autres). La religion de l’Islam est effectivement
fondée principalement sur :

33
· Les six piliers de la foi - ou la soumission - intérieure (la foi en Allah, en Ses anges,
en Ses livres, en Ses messagers, au Jour dernier et au Destin bon et mauvais) ;
· Les cinq piliers de la foi - ou la soumission - extérieure (la profession de foi par
l’attestation « Nul dieu sauf Allah et Mouhammad est Son serviteur et Son messager »,
l’accomplissement des cinq prières quotidiennes, l’acquittement de l’aumône légale
purifiante, le jeûne du mois de Ramadan chaque année et le pèlerinage à la Maison
sacrée de La Mecque une fois dans sa vie) ;
· L’alliance et le désaveu (ce qui comprend notamment le communautarisme) ;
· Le califat ;
· Le Jihâd (la lutte pour la cause d’Allah par les armes quand il le faut, mais aussi par
la parole, la plume, ses biens, les actions utiles, le cœur et contre soi-même) ;
· La prescription du bien et la proscription du mal ;
· La soumission aux lois divines dans les quatre domaines de la vie (le dogme, les rites
et les pratiques cultuelles, les rapports entre les gens et avec l’environnement,
l’éthique et le comportement) - ce qui comprend bien évidemment les domaines
politique, judiciaire, économique, social, éducationnel et culturel - et l’interdiction de
s’en remettre à une quelconque autre législation de son plein gré ;
· La stricte interdiction de l’apostasie, punie par la peine capitale ;
· La croyance en le fait que le mécréant qui meurt soit condamné à l’Enfer éternel si,
de son vivant, le message authentique de l’Islam lui était parvenu, tandis que le
Musulman qui meurt a le Paradis garanti même s’il doit au préalable goûter à une très
longue période de châtiment dans la vie intermédiaire, au Jour de la résurrection puis
en Enfer, à cause de ses péchés laissés sans repentir.
· La supériorité des Musulmans sur les mécréants au sein de la société islamique
même si ces derniers en sont des citoyens15 ;
· La supériorité de l’homme sur la femme dans certains domaines, la société
patriarcale ;
· La chasteté, la prohibition de la fornication et de ses préliminaires, la prohibition de
la mixité de manière générale, la prohibition de l’homosexualité ;

15
Étant des citoyens, ils jouissent donc de la part de l’État des mêmes droits que ceux des
Musulmans face à la protection de la vie, de l’honneur et des biens contre tout type d’agression et
ont les mêmes devoirs que les leurs face au respect des lois en vigueur. En échange, ils ont le devoir
d’acquitter l’impôt qui leur est exigé (lorsqu’ils en ont les moyens et pour les hommes uniquement)
et qui, même s’il est moindre que les impôts (zakat sur les biens et zakat de la rupture du jeûne) qui
sont prélevés chaque année des citoyens Musulmans (sans distinction d’âge ni de sexe), a
notamment pour but de montrer l’infériorité des mécréants face à l’Islam et sa puissance. Ils
doivent verser cet impôt de leurs propres mains et sans intermédiaire. D’autre part, les hommes
capables de combattre parmi les Musulmans ont l’obligation de répondre présent lorsqu’il faut
livrer combat pour défendre les terres de l’État, tandis que les mêmes hommes parmi les mécréants
sujets de cet État sont déchargés de cette obligation.
34
· Le voile de la femme devant les étrangers ;
· L’interdiction des boissons enivrantes, de tous les types de drogues et des jeux de
hasard ;
· La peine de mort pour les crimes du meurtre, de la fornication d’une personne non-
vierge, de la sodomie entre homosexuels et de l’inceste ; les châtiments corporels
pour les crimes du vol, de la fornication d’une personne vierge, de la consommation
de boissons enivrantes et de l’accusation de fornication lancée contre quelqu’un sans
apporter le nombre de témoins requis.
· La noble éthique et l’éminent comportement (dont : la pudeur, la bienfaisance
envers ses parents, l’entretien de ses liens familiaux, le bon voisinage, la véracité, la
décence, le calme, la douceur, la gentillesse, la miséricorde, la fermeté dans ses
convictions et dans la vérité, la détermination dans le bien, l’humilité, l’indulgence, la
générosité, l’honneur envers son invité, la virilité, la patience, le courage, l’équité,
savoir se défendre lorsqu’on est lésé, la maîtrise de sa colère, préserver sa langue des
paroles interdites : le mensonge, le faux témoignage, la médisance, le colportage, la
vulgarité, le dévoilement des secrets, les éloges blâmables, etc.)16.

Beaucoup de Musulmans perspicaces avancent comme raison d’une telle


position blâmable face à la défense de l’Islam contre le Koufr le fait que ce groupe
« salafi » en France se caractérise par la prédominance dans leurs rangs d’un
faible niveau d’études scolaires, de culture générale et d’ouverture d’esprit
(d’après l’acceptation islamique de ce terme) ; un grand nombre d’entre eux, si ce
n’est la majorité, étant issu de la jeunesse des quartiers populaires en difficulté,
touchée bien souvent par la délinquance, voire la criminalité, la violence, la vulgarité,
l’échec scolaire et/ou l’exclusion sociale. Leur marginalité dans la société, qui n’est
certes pas entièrement de leur faute, avant de se tourner vers la religion, reste alors
fortement présente au sein de la sphère de l’Islam une fois entrés dans la religion et

16
J’indique ici une chaîne youtube dont j’ai tiré des enseignements bénéfiques par rapport à la
religion de la République mais aussi concernant le cas de « Bajrafil l’imam laïcard » comme le
nomme l’auteur des vidéos de cette chaîne qui, à la surprise de tous, n’est pas Musulman ! Il
explique ouvertement cela dans la rubrique « à propos » de sa chaîne. En effet, il se nomme Basile
Blandine et se présente comme : « Non musulman, lassé et révolté de voir des gens mentir aux musulmans en
manipulant leurs textes. ». Le but des vidéos de sa chaîne est alors, dit-il : « Mon travail consiste
principalement en de la vérification. Lorsque je soupçonne que quelqu’un est en train de mentir, je vérifie tout bêtement
les textes dont il se sert et je constate la manipulation. ». Ses réfutations contre Mouhammad Bajrafil sont
aussi surprenantes que pertinentes ! Plus d’un étudiant francophone en théologie musulmane parmi
ceux d’entre eux qui sont cultivés et avertis dans ce domaine ont été agréablement surpris de la
qualité et la pertinence du discours de Basile, puisse son Seigneur lui ouvrir la poitrine pour la foi
en Sa religion, et ont par la même occasion fait remarqué qu’à travers cela on constatait toute la
négligence et les lacunes des prédicateurs francophones se réclamant de la Sounnah qui ont à leur
charge, eux avant quiconque, le devoir de dévoiler les égarements enjolivés de ce type d’individus
très médiatisés et très influents dans leur Oummah. Voici le lien de la chaîne :
https://www.youtube.com/channel/UCD_OLDpuL494EJsqxTTfKoA/videos.
35
ayant « levé l’étendard de la Sounnah », ce à travers leur sectarisme sévère et ses
annexes. C’est ainsi, par exemple, qu’ils taxent les efforts de leurs frères pour
défendre l’Islam et prévenir les Musulmans, face à ce qui les menace parmi les
attaques et les conspirations de leurs ennemis, comme étant mauvais aux yeux du
« manhaj » (même s’ils sont en totale conformité au dogme des Salafs) afin d’exclure
ce qui dépasse l’étendue de leurs capacités scientifiques, culturelles et intellectuelles
(soit de masquer leur incompétence et leur ignorance), en maquillant cela au nom de
la religion17. C’est là une hypothèse que je ne me permettrais pas d’affirmer de
manière catégorique puisque c’est un procès d’intention sur un dessein qui n’est que
supposé, même s’il est vrai que la probabilité de sa véracité est grande.
En effet, comme l’a si bien dit un ami (parmi les diplômés de l’Université islamique
de Médine), l’être humain est un animal complexe dont l’une de ses plus
grandes forces, ce qui est à double tranchant, est l’adaptation. Il faut qu’il se
mette dans des conditions psychologiques précises pour s’assurer un certain confort
mental dans les décisions et les prises de position qu’il choisit pour sa vie religieuse
ou mondaine. Lorsqu’il rencontre un obstacle, il se concentrera bien souvent sur le
fait de justifier son échec et de contourner la chose. Ainsi, face à une difficulté qu’il
voit infranchissable pour lui, il s’adaptera et trouvera pour cela des « raisons
légitimes » afin de s’assurer le confort mental dont il a besoin.
Chaikh Yoûsouf Al Ghafîs (membre précédent de l’Assemblée des Grands Savants
du Royaume d’Arabie saoudite) a d’ailleurs dans le même registre une très belle
explication autour de l’effet provoqué par le tempérament de l’individu sur sa
religion, sa vie professionnelle, sa vie sociale, sa vie privée, etc. Par exemple, un
caractère conciliant, tolérant et indulgent chez une personne, qui apparaît
certes dans les différentes facettes de sa vie, se manifestera aussi dans sa
personnalité religieuse : il penchera pour les positions et les avis qui
« facilitent les choses » plus que d’autres. Tandis qu’une nature impétueuse et
difficile dans ses rapports avec autrui, s’orientera vers les positions et les avis
qui « ferment les choses » plus que d’autres. On constate ce problème de
domination du tempérament sur la science religieuse chez les étudiants d’aujourd’hui
sans qu’ils n’en soient conscients parfois, dit le chaikh. Mais aussi chez le reste de la
Oummah, surtout sa jeunesse, tant dans leurs prises de position et leurs faits et gestes
en religion que dans les autres domaines de leur vie, ce qui est en réalité un des
problèmes les plus difficiles de notre époque. Cependant, lorsque la foi dont la
crainte d’Allah et, par conséquent, le contrôle de soi face aux prescriptions
divines atteint un niveau suffisant, le Musulman inverse la chose et place la
science islamique en position de dominant sur son caractère. Puis, il cita le
magnifique exemple d’Aboû Bakr et de ‘Oumar qui avaient un tempérament différent
l’un de l’autre, d’où le fait que le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – avait

17
Par cela, soubhânallâh, ils sont semblables aux extrémistes Soufis qui, durant les époques
dernières, s’alliaient aux colons européens qui occupaient leurs terres, les aidaient à asseoir leur
autorité sur les Musulmans, appelaient les Musulmans à ne pas se défendre face à eux mais plutôt
à apprendre à mieux les connaître car en vérité ils étaient « des gens leur apportant le bien ».
36
affirmé la ressemblance du premier à ‘Îsâ – ‘alayhis salam – (dans sa douceur) et le
second à Moûsâ – ‘alayhis salam – (dans son rigorisme). Cependant, aucun des deux
ne se laissa dominer par sa nature dans sa vie religieuse même si elle s’y exprimait
(mais toujours dans le cadre des lois divines et de la recherche à respecter les finalités
du Législateur) ; et le chaikh démontra cela à travers plusieurs événements de leurs
vies respectives. Il conclut en disant que la domination du tempérament de
l’individu sur ses faits et gestes en religion est un des problèmes
contemporains les plus difficiles car, notamment, ce n’est pas quelque chose
d’extérieur et régi par des textes spécifiques, dont l’énoncé est connu, qui peuvent
alors être démontrés aux gens par a plus b, plutôt c’est un procédé interne survenant
dans l’âme de l’homme et dont il n’a bien souvent pas conscience. Parmi les principes
connus il y a en effet le fait que l’âme fasse subir des revirements à l’homme sans
même que ce dernier ne s’en aperçoive. Étant convaincus d’agir par crainte pieuse
envers Allah, beaucoup d’hommes disent alors sur Sa religion ce qu’Il déteste et font
aux autres ce qu’Il interdit, et le point de départ en cela est ce qui se trouve en eux
comme caractère, états psychologiques ou émotionnels. Pour écouter l’explication
du chaikh en arabe : https://www.youtube.com/watch?v=oiWCnyvwjHE.

Pour revenir au sujet précédent qu’était la défense de l’Islam face à la guerre


idéologique qui est menée contre lui à cette époque et la protection des Musulmans
face à la conquête coloniale moderne qui est déclarée tant contre leurs esprits, que
leurs terres et leur progéniture, citons rapidement quelques paroles de quatre grands
savants desquels se réclame faussement Jamâ’at Al Jarh :
Chaikh Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« Il faut impérativement que les savants soient tels des sentinelles, veillant sur cette
religion et surveillant toute attaque menée contre elle tant de la part de l’ennemi
extérieur que de celle de l’ennemi intérieur. »
[Cassette « irchâd al hâ-ir »].
Chaikh Sâlih Al Fawzân a dit :
« La culture islamique qui s’est inspirée du Coran et de la Sounnah n’a cessé de
s’étendre jusqu’à l’époque où les livres (des philosophes) grecs ont été traduits en
arabe à l’ère du calife abbasside Al Ma-moûn. Ces livres ont transformé la culture
islamique chez beaucoup de gens et ont envahi les terres musulmanes par le biais des
croyances corrompues qui sont fondées sur la science de la théologie spéculative (‘ilm
al kalâm) et la science de la logique (‘ilm al mantiq). Cependant, il y a toujours eu des
savants musulmans qui ont lutté courageusement contre cette culture déviante et
épidémique et qui, par la grâce d’Allah, ont pu obstruer cette invasion. Aujourd’hui,
nous avons encore des Musulmans qui répandent cette médiocre culture contagieuse
à travers les journaux, les magazines et les foires du livre. »

37
[« al ‘ilm wal adab wath thaqâfah fil islâm wa ‘ulûmih »]18.
Dans cette parole audio (https://www.youtube.com/watch?v=Vt_5lk-
FxX0&feature=youtu.be), Chaikh ibn Bâz met l’accent sur l’obligation de lutter, par la
parole et par la plume, contre la guerre idéologique menée à l’encontre de l’Islam par
ses ennemis. Il insiste sur la responsabilité et le devoir étant à la charge de chaque
Musulman en cela, selon l’aptitude et les moyens de chacun, ne serait-ce qu’en aidant,
diffusant, soutenant, etc., leurs frères et leurs actions dans ce but. Il précise
notamment « qu’il est obligatoire aux Musulmans dans tout endroit de la Terre de
propager la vérité qui s’oppose au faux qui est présent chez eux. De même, il est
obligatoire à tout Musulman, autour duquel se trouve une fausseté, de propager
parmi la vérité ce qui la réfute. Aussi, il est obligatoire à tout Musulman d’être plus
dynamique et plus actif dans sa lutte contre la fausseté qui se trouve autour de lui que
sa lutte contre celle qui est présente ailleurs ; ce afin de purifier d’abord sa contrée,
son agglomération et son peuple de la fausseté qui est répandue dans ses rangs, tout
en lui enseignant la vérité et l’orientant vers celle-ci. ». Il dit aussi que « les efforts des
gens de science dans la réfutation du faux même s’ils doivent être répartis afin de
viser toutes les formes de faussetés, doivent cependant être décuplés pour ce qui est
du faux présent là où ils vivent afin de l’éloigner ou, mieux, l’anéantir, cherchant par
cela à préserver les Musulmans qui vivent dans cet endroit. ». Il ajoute : « Les adeptes
de la vérité doivent être plus dynamiques et plus actifs que les adeptes du faux, et
aussi plus patients. ».
Chaikh Mouhammad Amân Al Jâmi a dit :
« Les Salafis sont des hommes politiques, mais dans la politique légale (char’iyyah),
calme, objective, celle qui sait où doivent être placés les mots politiques, celle qui
apprécie la responsabilité de la parole à sa juste valeur. L’homme politique est celui
qui sait comment doit-il entrer et comment doit-il sortir, comment doit-il s’adresser
aux autres, quand doit-il parler et quand doit-il se taire, envers qui doit-il être hostile
et avec qui doit-il être en paix. Voilà ce qu’est la politique ! Quant à l’excitation,
l’agitation, l’insulte, le dénigrement, le takfîr et le tabdî’, c’est là une politique imbécile
et inconsidérée qui est bonne pour les ignorants qui sortent des facultés des sciences
mondaines telles que l’ingénierie et le commerce ou encore la faculté de droit, et qui
n’ont rien étudié de l’Islam ! « Celui qui est dépourvu d’une chose ne peut la donner à
autrui »… Comment un homme pourrait-il pratiquer une politique char’iyyah alors
qu’il n’a pas étudié la législation islamique ?! Ceux qui étudient cette législation divine
sont les gens les plus en droit d’être qualifiés par la politique. Le messager d’Allah -
sallAllahou ‘alayhi wa sallam - dirigeait la communauté avec une politique sage. Ses
compagnons l’ont apprise de lui, puis les Suivants l’ont apprise des Compagnons.
N’y avait-il pas ici à Médine à l’époque du Prophète - sallAllahou ‘alayhi wa sallam -

18
Traduction tirée de cet article : http://www.islamologues-de-
france.com/obs/DIVERS/Entrees/2016/4/9_Pourquoi_Valls_a-t-
il_perdu_la_bataille_ideologique.html.
38
des Juifs et des hypocrites qui vivaient avec les Musulmans ?? Comment les
Musulmans ont-ils donc vécu avec eux ? Comment ont-ils agi avec eux ? Ils sont
parvenus à établir des rapports avec eux d’ordre mondain sans pour autant leur offrir
de l’amour, de l’affection ou une alliance. Le Prophète - sallAllahou ‘alayhi wa sallam
- jugea qu’il ne fallait pas qu’il tue les hypocrites, même ceux dont l’hypocrisie était
évidente, afin que les gens ne disent pas : « Mouhammad tue ses compagnons ! ». Voilà ce
qu’est la politique légale sage ! Les hypocrites demeurèrent alors entre les Musulmans,
étant un mal pour les Musulmans, transmettant les informations des Musulmans aux
mécréants de Qouraych et aux Byzantins, œuvrant contre l’Islam et les Musulmans,
priant derrière le messager d’Allah - sallAllahou ‘alayhi wa sallam -... Cependant,
lequel des deux maux était le moins grave ? La politique char’iyyah sage est de garder
le mal le moins important pour repousser celui qui l’est plus [lorsque l’on ne peut
supprimer les deux en même temps]. Laisser les hypocrites en vie était donc moins
nocif que de les tuer et de provoquer par cela l’obstruction du chemin à ceux qui
voudraient embrasser l’Islam. Ce principe a bien d’autres exemples dans la politique
char’iyyah. Celui qui veut étudier cette politique, qu’il étudie la Sounnah, la biographie
prophétique et les livres composés dans le domaine de la politique char’iyyah tels que
« as siyâsah ach char’iyyah » de l’imam ibn Taymiyyah, « at tourouq al houkmiyyah » d’ibn
Al Qayyim et autres. »
[« qourrat ‘ouyoûn as salafiyyah bil ijâbât ‘alal as-ilah al kouwaytiyyah » ; à consulter ici par
exemple : http://www.ajurry.com/vb/showthread.php?t=10014].
Peser entre la « maslahah » et la « mafsadah » (peser le pour et le contre,
évaluer les intérêts - avantages et les méfaits - dommages) afin d’opter
toujours pour la solution qui sert le plus grand bien et écarte le plus grand mal
est un principe islamique fondamental ; l’imam ibn Al Qayyim (dans « miftâh dâr
as sa’âdah » 2/22) a cité sept règles le concernant :
1. Supprimer les méfaits et obtenir les intérêts.
2. Obtenir les purs intérêts : ceux qui, lorsqu’on les atteint, n’engendrent pas de
méfaits.
3. Obtenir les intérêts prépondérants : ceux qui ont plus de poids que les méfaits
qu’ils provoquent.
4. Obtenir les intérêts les plus importants et les plus grands, même s’il faut pour
cela se détourner d’autres, lorsqu’on ne peut les atteindre tous en même temps.
5. Supprimer les purs méfaits : ceux qui, lorsqu’ils sont éliminés, n’engendrent
pas la perte d’intérêts.
6. Supprimer les méfaits prépondérants : ceux qui ont plus de poids que les
intérêts qu’ils font perdre.
7. Supprimer les méfaits les plus importants et les plus grands, même s’il faut
pour cela en supporter d’autres, lorsqu’on ne peut les éliminer tous en même
temps.

39
Pour conclure, attention, là aussi l’expérience a montré que lorsque
Jamâ’at Al Jarh se sent dévoilée aux yeux des Musulmans qui l’entourent face
à ses manquements, ses injustices, ses infractions ou ses faux pas, elle
« s’adapte » ! En effet, il est rare de trouver dans ce groupe contemporain en
Occident des individus qui sont fermes dans leurs convictions et ne cèdent pas sous
les pressions, d’ordres divers, des Musulmans qui sont autour d’eux, sont supérieurs
en nombre et en poids et condamnent ouvertement une ou plusieurs de leurs
caractéristiques distinctives.
Il ne serait donc pas étonnant de trouver demain parmi les individus qui hier
blâmaient et mettaient en garde (au nom du « manhaj salafi ») contre les travaux et
les actions bénéfiques de leurs frères de foi pour défendre l’Islam face aux attaques
qu’il subit en Occident et réclamer les droits des Musulmans lésés, des personnes qui
invoquent en faveur de ces frères et louent leurs efforts. Bien que, par équité et
désaveu face à l’extrémisme de la voie de Jamâ’at Al Jarh dans le jugement émis sur
autrui, nous ne généralisons pas cette affirmation et n’éliminons pas le fait que puisse
se trouver parmi eux des personnes qui, au moyen de ce genre de pressions de la
Oummah contre leur groupe, se remettent sincèrement en question et réforment une
de leurs positions qui était mauvaise.

40
PAROLES DIVERSES DE DIX GRANDS SAVANTS CONTEMPORAINS
DESQUELS SE RÉCLAME FAUSSEMENT JAMÂ’AT AL JARH

L’imam Al ‘Outhaymîn :

S’opposer à l’un des fondements de la voie d’Ahl As Sounnah en adhérant à


une hérésie majeure et suivant la voie d’un groupe hérétique dans celui-ci
condamne-t-il l’homme de science, fidèle à la Sounnah à la base et de bon
conseil envers les Musulmans, à devenir un moubtadi’ ? Non, dit l’imam Al
‘Outhaymîn.
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » dans cette question ?
« [...] Lorsqu’un savant prononce une innovation religieuse et suit la voie de gens
innovateurs dans un sujet précis, est-il compté comme étant un des leurs ? La réponse
est non, on ne le compte pas comme étant un des leurs ni on ne l’affilie à eux lorsqu’il
s’accorde à leur égarement dans un sujet précis. Ce car il ne s’est conformé à leur
voie que dans ce sujet, il est donc faux de l’affilier à eux de manière absolue. C’est
d’ailleurs pourquoi nous, qui suivons ici (en Arabie saoudite), dans le domaine de la
jurisprudence, le madhhab de l’imam Ahmad ibn Hanbal - rahimahoullah -, nous ne
devenons pas pour autant des Chafi’ites lorsque nous suivons l’avis de l’imam Ach
Châfi’i dans un sujet précis au détriment de celui de l’imam Ahmad ; de même lorsque
nous suivons l’avis de l’imam Mâlik ou l’avis de l’imam Aboû Hanîfah dans un sujet,
nous n’en devenons pas pour autant des Malikites ou des Hanafites. Et c’est pareil
dans l’autre sens, lorsque les gens suivant une de ces écoles jurisprudentielles optent
pour l’avis de l’imam Ahmad dans un sujet, ils n’en deviennent pas pour autant des
Hanbalites. Il en est ainsi lorsque l’un des savants, reconnus et connus pour sa fidélité
à la Sounnah et son bon conseil, suit l’avis égaré des gens de l’innovation dans un
sujet : il n’en devient pas pour autant un des leurs et un des adeptes de leur voie
innovée. Nous disons : au vu de ce que nous voyons de ces savants comme fidélité
au Coran et à la Sounnah et comme bon conseil envers les serviteurs d’Allah, la faute
qu’ils commettent en s’accordant à l’égarement de telle secte dans tel sujet est une
faute qui provient de leur ijtihâd, et celui qui réalise un ijtihâd parmi les gens de cette
communauté a deux récompenses s’il voit juste et une seule s’il se trompe.
L’individu qui rejette toute la vérité présente chez une personne, qui est à la base en
conformité à la vérité, à cause d’une parole qu’il a prononcée et dans laquelle il s’est
trompé, est certes un homme injuste ; d’autant plus si ce qu’il pense être une faute
n’en est pas une en réalité. En effet, de nos jours il y a certains gens qui, lorsque
quiconque n’est pas d’accord avec eux, ils le jugent comme étant un fautif ou un
égaré ou, pire encore, un mécréant, et on cherche refuge auprès d’Allah contre cela.
C’est là une voie extrêmement mauvaise. [...] »

41
[Pour écouter l’original en arabe
: https://www.youtube.com/watch?v=u9JPPEyprWA].

L’imam Al ‘Outhaymîn : « La Hizbiyyah est présente à notre époque dans les


rangs des étudiants en science islamique ; certains d’entre eux se rangent en
groupes partisans et divisent alors la communauté. Une des raisons de leur
sectarisme est bien souvent leur chaikh, autour duquel ils se fanatisent et pour
la cause duquel ils s’allient aux gens ou les désavouent. ».
L’imam Al ‘Outhaymîn serait-il dans cette question un de ces individus
égarés qui « s’attaquent à la Salafiyyah et aux Salafis » ?
« Il est obligatoire à l’étudiant en science de se débarrasser de l’attitude partisane et
de la Hizbiyyah qu’il pratique lorsqu’il attache son alliance et son désaveu envers les
gens à la cause d’un groupe ou d’un hizb précis. Nul doute que cela est l’opposé du
manhaj des Salafs. Les pieux prédécesseurs n’étaient pas divisés en hizbs, mais
formaient plutôt un seul et unique hizb. Ils se rangeaient sous le verset d’Allah –
Puissant et Majestueux soit-Il – : « lequel vous a déjà nommés « Musulmans » avant
» [s.22, v.78].
Il n’y a donc en Islam aucune Hizbiyyah, ni pluralisme, ni alliance, ni désaveu, si ce
n’est conformément aux commandements donnés dans le Coran et la Sounnah.
Parmi les gens, il y en a qui ont une attitude partisane envers un groupe précis chez
les Musulmans : ils approuvent sa voie, argumentent en sa faveur par des preuves
légales qui peuvent carrément aller à son encontre, prennent sa défense et jugent
d’égarés tous ceux qui ne la suivent pas même lorsque ces derniers sont plus proches
de la vérité qu’elle. Et ils adoptent comme principe : « celui qui n’est pas avec moi est contre
moi » ; ce qui est un principe pervers, car il y a certes un juste milieu : celui qui n’est
ni avec toi ni contre toi. Et même s’il est contre toi mais avec la vérité en sa faveur,
qu’il le soit donc ! Bien qu’en réalité il est avec toi dans ce cas-là, puisque le Prophète
– qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a dit : « Secoure ton frère, qu’il soit injuste
ou opprimé. ». Et secourir l’injuste consiste à l’empêcher de poursuivre son injustice.
Il n’y a donc aucune Hizbiyyah en Islam. C’est pourquoi lorsque les hizbs firent leur
apparition dans les rangs des Musulmans, lorsque les voies se diversifièrent, lorsque
la Communauté se divisa et que les uns se mirent à juger d’égarés les autres et à
manger la chair de leurs frères (en médisant d’eux), cette communauté fut touchée
par l’échec comme l’a dit Allah – exalté soit-Il – : « et ne vous disputez pas, sinon
vous fléchirez et perdrez votre force. » [s.8, v.46]. C’est d’ailleurs aussi pourquoi nous
trouvons certains étudiants en science, étant auprès d’un chaikh précis, le défendre à
tort ou à raison, être hostiles aux gens qui ne sont pas d’accord avec lui, les juger
d’égarés et d’innovateurs, considérer leur chaikh comme étant le savant réformateur
tandis que les autres chaikhs sont soit des ignorants soit des corrupteurs. Cela est
donc une énorme faute. Ce qu’il faut faire obligatoirement c’est adhérer à l’avis qui

42
s’accorde au Coran, à la Sounnah et à la parole des Compagnons, quiconque soit celui
qui l’ait émis. »
[« kitâb al ‘ilm », al bâb ath thâlith – al fasl ath thânî].

L’imam Al ‘Outhaymîn : « À notre époque, il y a la voie des Salafs, qu’il est


obligatoire de suivre pour tous les Musulmans, mais il y a aussi un groupe
sectaire se nommant « les Salafis », dont le devoir de tous les Musulmans est
de ne pas se ranger avec lui, de ne pas s’affilier à lui, de s’en écarter et de
condamner sa déviance. ».
L’imam Al ‘Outhaymîn serait-il dans cette question un de ces individus
égarés qui « s’attaquent à la Salafiyyah et aux Salafis » ?
« Lorsque les hizbs se multiplient au sein de la communauté, ne t’affilie à aucun
d’entre eux. Et depuis bien longtemps déjà y sont apparus des groupes, tels que les
Khawârij, les Mou’tazilis, les Jahmis et les Râfidis ; puis ont émergé récemment les
Ikhwânis, les Salafis, les Tablîghis et autres semblables. Toutes ces sectes et factions,
mets-les de côté et avance droit devant. Et droit devant c’est l’orientation que nous
a donné le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – dans ce hadith : « Vous
devrez alors vous en tenir à ma sounnah et celle des Califes bien-guidés après
moi, cramponnez-vous à elle et ne vous en départez point ! », après avoir
dit : « Car celui d’entre vous qui vivra après moi verra de nombreuses
divergences. ».
Nul doute que le devoir obligatoire de tous les Musulmans est de suivre la voie des
Salafs, mais pas de s’affilier à un hizb (parti sectaire) en particulier qui se nomme «
les Salafis ». Le devoir obligatoire de la communauté islamique est de suivre la voie
des pieux prédécesseurs, non pas d’avoir une attitude partisane pour un hizb
s’appelant « les Salafis ». Car il y a certes, d’une part, la voie des Salafs, mais il y a
aussi, d’autre part, un hizb qui se nomme « les Salafis ». Et la chose exigée de nous
dans l’Islam c’est de suivre les Salafs.
Bien que ces frères « Salafis » soient la secte la plus proche de la vérité. Cependant,
leur problème est le même que celui des autres sectes : elles se jugent égarées,
hérétiques et désobéissantes les unes les autres. Nous ne rejetons pas de tels
jugements contre les gens qui le méritent, mais nous rejetons une telle manière de
remédier à ces innovations. Le devoir obligatoire, pour réaliser ce but, est que les
meneurs de ces sectes se réunissent et disent : « Entre nous se trouvent le livre d’Allah et
la sounnah de Son messager, prenons-les donc pour juge en dehors des passions et des opinions, afin
de trancher notre désaccord ! Et en dehors, aussi, d’Untel et d’Untel, car tout homme se trompe
tantôt et a raison tantôt et ce, quel que soit le degré de savoir et de piété qu’il a atteint, l’infaillibilité
étant uniquement dans la religion de l’Islam. ».
Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a donc indiqué dans ce hadith
une voie droite dans laquelle l’homme est préservé, dans laquelle il ne s’affilie à

43
aucune secte et à rien d’autre que la voie des pieux prédécesseurs, qui est la voie du
Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – et des Califes bien-guidés. »
[« charh al arba’în an nawawiyyah » al hadîth 28].

L’imam Al ‘Outhaymîn : « À notre époque, des gens se réclamant de la


Salafiyyah ont altéré cette voie authentique de l’Islam en faisant d’elle une
voie sectaire et marginale, se rangeant en groupes partisans autour de sujets
d’ijtihâd, « réservant » la Salafiyyah à eux seuls et taxant d’égarés quiconque
les contredit parmi les Musulmans même lorsque ce dernier a raison. La
« salafiyyah » de ces gens-là n’est donc pas la Salafiyyah ! Ils ne sont pas des
Salafis ! Il est obligatoire de condamner leur « salafiyyah ». ».
L’imam Al ‘Outhaymîn serait-il dans cette question un de ces individus
égarés qui « s’attaquent à la Salafiyyah et aux Salafis » ?
Interrogé : « Éminent Chaikh, qu’Allah vous récompense, nous voulons savoir ce qu’est la
Salafiyyah en tant que voie à suivre (manhaj) et s’il est légal de nous y affilier. Aussi, s’il est légal
de faire des reproches à celui qui ne s’y affilie pas ou bien qui désapprouve l’appellation « Salafi ». » ;
l’imam Al ‘Outhaymîn a répondu :
« La Salafiyyah est le suivi du manhaj du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de
salut – et de ses compagnons, car ce sont ceux qui nous ont précédés (ce sont nos
salafs) et devancés. Les suivre c’est donc cela la Salafiyyah.
Quant à prendre la Salafiyyah comme voie à part par laquelle l’individu se marginalise
et juge égaré quiconque le contredit parmi les Musulmans même lorsque ce dernier
a raison, et, aussi, prendre la Salafiyyah comme voie sectaire : nul doute que c’est là
le contraire de la Salafiyyah !
Les Salafs, dans leur totalité, appelaient à l’union ainsi qu’à se rassembler autour du
livre d’Allah et de la sounnah de Son messager – qu’Allah le couvre d’éloge et de
salut –, et ils ne jugeaient pas égaré celui qui les contredisait à cause d’une mauvaise
interprétation ; si ce n’est dans le domaine de la croyance, là, ils voyaient qu’il était
un égaré. Quant aux sujets de jurisprudence, ils étaient très souples à leur égard.
Cependant, parmi les gens qui ont pris la Salafiyyah comme manhaj à notre époque,
il y en a qui se sont mis à juger égaré quiconque les contredit, quand bien même la
vérité serait du côté de ce dernier. Et parmi eux il y en a qui ont fait de la Salafiyyah
un manhaj hizbi (sectaire) semblable au manhaj des autres hizbs s’affiliant à l’Islam.
Cela est ce que l’on réprouve et qu’il n’est pas possible d’approuver.
Et nous disons : regardez la voie des pieux prédécesseurs, que faisaient-ils ? Regardez
leur manhaj… Regardez quelle était leur libéralité face à la divergence concernant des
sujets dans lesquels l’ijtihâd est permis19 ; jusqu’au point où ils divergeaient même
19
Les sujets religieux dans lesquels l’ijtihâd est permis sont les sujets qui nécessitent ou laissent une
marge à l’effort d’analyse, de réflexion et d’interprétation des savants, car ils ne reposent pas sur un
texte révélé clair ou sur une unanimité ou encore sur une analogie évidente, mais plutôt sur une
44
dans de grands sujets, certains étant dogmatiques20 et d’autres jurisprudentiels. Par
exemple, nous trouvons certains d’entre eux qui niaient le fait que le prophète –
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – ait vu son Seigneur, alors que d’autres
l’affirmaient. Et nous en trouvons certains qui disaient que ce qui sera pesé dans la
balance au Jour de la résurrection sont les actions du serviteur, tandis que d’autres
affirmaient que ce sont les registres dans lesquels les actions furent notées par les
anges. De même, nous les trouvons avoir beaucoup divergé dans les sujets
jurisprudentiels : dans les domaines du mariage, de l’héritage, du délai de viduité, des
transactions et bien d’autres encore. Malgré cela, ils ne se jugeaient pas égarés les uns
les autres.
La « salafiyyah » par laquelle on entend un hizb particulier qui a ses caractéristiques
distinctives propres et dont les membres jugent égarés les gens qui n’en font pas
partie, nous disons : les adeptes d’une telle « salafiyyah » ne font en rien partie de la
Salafiyyah !
La Salafiyyah c’est le suivi de la voie des Salafs dans la croyance, les paroles, les actes,
la divergence, l’union, la miséricorde et l’amour mutuels, comme le Prophète –
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – l’a dit : « L’exemple des croyants dans leur
amour, leur miséricorde et leur compassion les uns envers les autres, est tel
celui du corps humain qui, lorsque l’un de ses membres devient malade, tout
le reste du corps en souffre par la fièvre et l’insomnie. ». »
[« liqâ al bâb al maftoûh » cassette 57, face A]

équivoque. C’est donc dans ces sujets que la divergence des gens de science est permise, tolérée et
non-blâmable. Et ces sujets sont très nombreux dans le domaine du fiqh mais ils sont aussi présents
dans « fouroû’ al ‘aqîdah – masâ-il al ‘aqîdah al far’iyyah » (« les ramifications de la croyance – les
sujets subsidiaires du dogme »), comme l’Imam va l’indiquer dans sa phrase suivante. Sait cela celui
qui a étudié, par exemple, les bases de la science-outil qu’est « ousoûl al fiqh » (« les fondements de
la jurisprudence »).
20
Mais qui ne sont que des sujets subsidiaires dans ce domaine. Quant aux fondements (sujets
fondamentaux) de la croyance, aucune divergence n’est survenue dans ceux-ci chez les Salafs,
puisqu’ils ne sont pas basés sur une équivoque et ne laissent donc aucune latitude à l’ijtihâd ; d’où
le fait que leur dogme, à tous, était un seul et même dogme, et d’où le fait, comme l’a dit l’Imam
précédemment, « qu’ils jugeaient égaré celui qui contredisait leur croyance ». Il est donc essentiel
de faire la différence entre l’expression « s’opposer à la croyance des Salafs » (c’est-à-dire à l’un de ses
fondements) et « diverger dans des sujets de croyance ». Et tous ceux qui ont étudié, comme il faut, ne
serait-ce que « kitâb at tawhîd » et « al ‘aqîdah al wâsitiyyah » ont connaissance d’un bon nombre de
sujets d’ijtihâd qui ont fait l’objet d’une divergence chez les savants de la Sounnah parmi les
ramifications de la croyance. Pour plus de détails sur cette question (Qu’est-ce que signifie le terme
« sujet d’ijtihâd de divergence » et quels sont les domaines religieux dans lesquels ce genre de sujets
est présent ?), consulter mon article intitulé « Le ‘âmmi et ses limites ; ibn Taymiyyah » :
https://editionslheritageprophetique.wordpress.com/2018/05/15/le-ammi-et-ses-limites-ibn-
taymiyyah/.
45
Peut-on faire le tabdî’ d’un individu précis ayant adhéré à une hérésie majeure
avant que l’argument divin ne se soit établi sur lui ? Non, dit l’imam Al
‘Outhaymîn.
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » dans cette question ?
« Quant à la faute commise dans le domaine de la croyance, si elle est une faute qui
enfreint la voie des Salafs, alors nul doute qu’elle est un égarement. Cependant, on
ne juge pas son auteur comme étant un égaré tant que l’argument divin ne s’est pas
établi sur lui. Mais quand il s’établit et que cet individu persiste malgré tout dans sa
faute et son égarement, il devient alors un innovateur dans le domaine dans lequel il
a enfreint la vérité. »
[« kitab al ‘ilm » p.135].
Interrogé « On ne peut qualifier un individu précis par la mécréance (al koufr) ou la perversité et
la grave désobéissance (al fisq) avant d’avoir établi l’argument divin sur lui, la question est donc :
est-ce que le tabdî’ est pareil que le takfîr et le tafsîq21 en cela, c’est-à-dire qu’il exige lui aussi
l’établissement de l’argument divin avant d’être émis ? », il a répondu : « Oui, oui. Tout défaut
par lequel on qualifie un homme nécessite la présence, chez lui, de ce qui impose de
le juger de la sorte. Quant à juger tout individu comme étant un innovateur et un
égaré sans preuve, c’est là une chose illicite. »
[« fatâwal haram al madani », cassette 64 / face B ; disponible en audio sur youtube
sous le titre « chart iqâmat al houjjah fit tabdî’ »].

L’imam Al ‘Outhaymîn : « La critique d’un chaikh, telle que le tabdî’, contre


un individu relève des sujets d’ijtihâd. Il est alors illégal d’imposer le jugement
de ce chaikh aux gens. Les individus qui l’imposent, en critiquant tous ceux
qui ne veulent pas s’y plier, suivent leurs passions. On ne peut critiquer une
personne dans ce genre de questions que lorsqu’elle s’oppose à la voie des
Salafs. ». Pour écouter cela avec le sous-titrage en français (à partir de la minute 4 et
30 secondes) :
https://www.youtube.com/watch?v=CWZJTnO1E6U&list=PLmym4O1HoFAA
qfw22drwj1rnEle2P8VYJ&index=6. Une seconde parole qui s’inscrit dans le même
registre : https://www.youtube.com/watch?v=FyavYW8pwo8&feature=youtu.be.
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui ne respecte pas « les règles du manhaj
salafi dans le domaine de la critique et l’éloge » ?

21
Pour rappel, le takfîr signifie l’exclusion d’un individu de la sphère de l’Islam vers celle de la
mécréance, en le jugeant d’apostat ; on appelle cela en français l’excommunication ou l’anathème.
Ce terme a aussi un deuxième sens : considérer les gens n’étant pas Musulmans à la base comme
étant des mécréants. On regroupe ces deux significations en disant : juger autrui de « kâfir » -
mécréant (de base ou apostat). Le tafsîq correspond à l’expulsion d’un individu de la sphère de la
piété en Islam vers celle de la grave désobéissance et de la perversité, en le taxant de « fâsiq ». Le
mot tabdî’ vise l’exclusion d’un individu de la sphère de la Sounnah vers celle de la Bid’ah, en le
qualifiant de « moubtadi’ ».
46
L’imam Al ‘Outhaymîn met sévèrement en garde contre la méthode de
beaucoup parmi les membres de Jamâ’at Al Jarh dans leurs critiques et leurs
mises en garde contre les autres, et la qualifie même d’être contraire à la voie
d’Ahl As Sounnah. Pour écouter cela avec le sous-titrage en français :
https://www.youtube.com/watch?v=xb-Kg34LvpI&feature=youtu.be.
L’Imam serait-il un de ces « Moumayyi’ » qui appelle à ne pas respecter « les
règles du manhaj salafi dans le domaine de la réfutation des erreurs et des
faussetés pratiquées par les individus » ?

L’imam Al ‘Outhaymîn : « Le Musulman ordinaire (al ‘âmmi) est meilleur que


beaucoup d’étudiants en sciences islamiques d’aujourd’hui tant dans le
dogme que la sincérité envers Allah ! Cela car ces étudiants n’ont d’intérêt que
pour les affaires de critiques, de réfutations et de désaccords entre les
gens. Celui qui veut avoir un cœur pur doit se détourner de ce genre de
choses ! ».
L’Imam serait-il un « ultra-Moumayyi’ » qui « écarte les gens loin d’al jarh wat
ta’dîl » ?
En réponse à la question « Je désire t’interroger sur al foutoûr (le découragement, le
relâchement) : quelles sont ses causes et quel est son remède ? En effet, l’homme ressent parfois un
affaiblissement dans sa religion. », l’imam Al ‘Outhaymîn a dit :
« L’homme ne peut demeurer sur une même cadence et même les compagnons du
Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – eux-mêmes ne le pouvaient. Ils lui dirent :
« Ô messager d’Allah, lorsque nous sommes auprès de toi, nous nous exhortons et nous avons la foi
mais lorsque nous rentrons auprès de nos familles, nos femmes et nos enfants, nous oublions. ». Il
leur répondit : « Un moment pour ci et un moment pour ça ! ». L’homme ne peut
donc demeurer sur un seul et même rythme, cependant il se doit de préserver la piété
de son cœur. Et lorsque le cœur devient bon et pieux, tout le corps devient ainsi.
Il doit délaisser le fait de s’immiscer dans ce qui ne le concerne pas ainsi que le fait
d’en discuter. Il doit délaisser la dispute et le désaccord dont on ne tire aucun
bénéfice. Il doit délaisser le sectarisme et l’esprit partisan qui ont divisé la
Communauté, et s’occuper de se tourner vers Allah – ‘azza wa jall –. C’est pourquoi,
aujourd’hui, tu vois le ‘âmmi être meilleur dans sa croyance et sa sincérité envers
Allah que beaucoup d’étudiants en science qui n’ont d’intérêt que pour la controverse
et la réplique, le « qîl wa qâl » (« on a dit et il a dit »), « Quel est ton avis ô Untel ? », «
Qu’est-ce que tu dis du livre Untel ? », « Qu’est-ce que tu dis de l’article d’Untel ? » !22

22
Par Allah, il y a dans cette phrase une immense exhortation… Ne penses-pas que le simple fait
d’étudier le dogme des Salafs fera de toi un Musulman qui a une meilleure croyance et une plus
forte sincérité envers Allah que le Musulman du commun qui ne l’a appris si ce n’est de la manière
la plus globale et la plus simplifiée possible… L’apprentissage ne fait pas tout ! Il faut plutôt que
47
Voilà ce qui fait perdre le serviteur, lui retire la piété de son cœur, l’éloigne d’Allah –
‘azza wa jall –, et ne lui donne d’intérêt que pour le « qîl wa qâl ». Mon conseil pour
chaque individu est donc qu’il s’occupe de se tourner vers Allah – ‘azza wa jall – et
qu’il délaisse les gens et leurs disputes et désaccords. Cela est la meilleure chose à
faire. »
[« liqâ al bâb al maftoûh » 232]

L’imam Al ‘Outahymîn : « L’éveil islamique des jeunes de notre époque a été


frappé par la fitnah et l’ignominie de « C’est quoi ton avis sur Untel ? Tu dois
kaffar Untel ! Tu dois badda’ Untel ! Tu dois fassaq Untel ! Untel est en train
de s’égarer !».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui « accuse les Salafis purs d’être des
extrémistes du tabdî’, du jarh et du hajr » ?
« Ô mon frère ! Que ta préoccupation et ton souci ne soient pas : « C’est quoi ton avis
sur Untel ? », « Tu dis quoi d’Untel ? », « Tu dois kaffar Untel ! », « Tu dois badda’ Untel ! »,
« Tu dois fassaq Untel ! », « Untel est en train de dévier ! » ! Il est consternant de voir que
cet éveil islamique chez les jeunes d’aujourd’hui, louange à Allah, nous Lui
demandons qu’Il les raffermisse, a été frappé par cette fitnah et cette ignominie… ».
[« liqâ al bâb al maftoûh » 225/27ème minute].

L’imam Al ‘Outhaymîn : « Lorsque l’on regroupe tous les textes concernant


le sujet de condamner publiquement les choses répréhensibles étant
pratiquées par les gens de l’autorité, on arrive au résultat qu’il n’est pas
interdit dans l’absolu de le faire mais que cela dépend des intérêts et des
méfaits (qui doivent être évalués par les gens de science). ».
L’Imam serait-il dans cette question un « Khâriji Takfîri » ?
« [...] Lorsque nous voyons que la réprimande ou la réprobation en public fait
disparaître l’infraction religieuse - le mal et amène le bien, c’est de cette manière que
nous devons procéder. Je répète : lorsque nous voyons que la réprimande ou la
réprobation en public fait disparaître le mal et amène le bien, la sagesse est de
réprimander ou réprouver de la sorte. Et lorsque nous voyons que la réprimande ou
la réprobation en public ne met pas fin au mal et n’amène pas le bien, plutôt accroît

celui-ci fasse pénétrer les connaissances dans le cœur puis qu’elles s’y ancrent pour alors l’illuminer,
le purifier et donner leurs fruits multiples et savoureux dans les paroles et les actes, les faits et
gestes, l’éthique et la conduite, intérieurs et apparents… Chaikh Sâlih Al ‘Ousaymi (membre de
l’Assemblée des Grands Savants du Royaume d’Arabie saoudite) a une très belle explication sur ce
sujet extrêmement important, que l’on trouve sur youtube sous le titre « man houwa sâhib al ‘aqîdah
as salafiyyah ? » (« Qui est la personne qui adhère vraiment à la croyance des pieux prédécesseurs ? ») :
https://www.youtube.com/watch?v=aSXHjgotDIY. J’en avais fait une lecture enregistrée en
traduction française l’année dernière dont voici le lien :
https://drive.google.com/file/d/1QD70xWsE50DS3lOLguLJoi8U_SENdcK2/view?usp=sharing.
48
la pression des gouverneurs contre les gens qui interdisent aux autres de désobéir à
Allah et d’enfreindre Sa religion et contre les hommes de bien, la sagesse est de
condamner en privé. Par cela nous rassemblons les différentes preuves légales sur ce
sujet et les mettons toutes en pratique. Les textes prouvant que la réprimande ou la
réprobation doit se faire en public concernent donc les situations dans lesquelles
nous estimons que c’est de cette manière que nous allons pouvoir concrétiser le plus
grand intérêt des Musulmans, qui est l’apport du bien et la disparition du mal. Tandis
que les textes prouvant qu’elle doit être faite en privé s’appliquent aux situations dans
lesquelles la faire en public accroît le mal et n’amène pas le bien.
Et je vous dis : personne de tous ceux qui se sont égarés parmi les individus de notre
communauté n’en sont arrivés là si ce n’est à cause du fait d’avoir saisi une partie des
textes révélés et d’en avoir délaissé l’autre, que ce soit dans le domaine du dogme,
celui de la manière d’agir avec les gouverneurs ou avec les gens, ou autre. [...]
Il en est de même pour le sujet du conseil délivré aux détenteurs du commandement.
Certains gens ne veulent prendre qu’une partie des textes, celle qui mentionne la
licéité de réprimander ou réprouver en public les gouverneurs, et la mettre alors à
exécution quels que soient les méfaits qui peuvent en découler. Tandis que d’autres
disent : « Non, il est infaisable de réprimander ou réprouver en public les dirigeants et ce de manière
absolue, le devoir est de ne leur délivrer conseil que seul à seul comme il l’a été ordonné dans
le hadith - qu’a mentionné le questionneur - ! ». Quant à nous, nous disons : les textes
de la révélation ne se démentent pas les uns les autres et ne se contredisent pas les
uns les autres. La condamnation en public se pratique lorsqu’elle sert l’intérêt de la
Communauté, qui est la disparition du mal et l’apport du bien à sa place, tandis que
la condamnation en privé se pratique lorsque la faire en public ne sert pas cet
intérêt. [...]
Nous parlons ici de la réprimande ou la réprobation directe contre les gouverneurs,
non pas contre les infractions religieuses présentes largement dans la société. Par
exemple, nous avons de nous jours dans notre pays (l’Arabie saoudite) un certain
nombre d’infractions répandues, telles que l’usure (ar ribâ) et les transactions basées
sur le hasard (al maysir). Les assurances présentes chez nous aujourd’hui, la plupart
relèvent du maysir. Et ce qui est étonnant c’est que les gens les ont accueillies avec
acceptation ! Tu n’arrives presque pas à trouver un homme qui condamne ces formes
de maysir alors qu’Allah l’a lié à la boisson enivrante (al khamr), les pierres dressées
(al ansâb) et les flèches de divination (al azlâm) ! Tu ne trouves presque pas parmi les
gens, soubhânallâh, un seul homme qui condamne ces assurances ! Les gens assurent
leurs voitures ou leurs domiciles, versant des sommes d’argent sans savoir quelle va
être l’ampleur de leurs pertes en contrepartie ! Voilà ce qu’est al maysir.
Ainsi, je dis : les infractions religieuses répandues dans la société, condamne-les !
Mais avant cela notre sujet était autre, il concernait l’acte de condamner le
gouverneur, en se levant dans la mosquée, par exemple, et disant « Le gouvernement a
été injuste dans ci et a fait ça », parlant alors directement des dirigeants. Il faut savoir qu’il
y a une différence entre le fait de prononcer une réprimande ou une réprobation

49
contre un membre du gouvernement ou un gouverneur lorsque celui-ci est présent
devant toi et lorsqu’il est absent. En effet, toutes les condamnations orales des pieux
prédécesseurs contre les détenteurs de l’autorité, rapportées dans les données
traditionnelles remontant jusqu’à eux (les athars), avaient été délivrées en leur
présence. Il y a donc une différence entre les deux cas, qui s’explique comme suit :
lorsque le détenteur du commandement est présent, il peut alors se défendre face à
cette condamnation, il peut exposer son point de vue, car il se peut bien qu’il ait
raison dans cette affaire précise et que ce soit nous qui ayons tort. Mais quand il est
absent lors de ce blâme de notre part et que nous commençons alors à lui faire « un
vêtement sur mesure » à notre guise (à donner de lui aux gens l’image que nous nous
en représentons), c’est là une situation très dangereuse. Tout ce qui a été rapporté
des Salafs dans ce sujet de la réprimande ou la réprobation contre les gouverneurs en
public était en présence de ces derniers, face à eux. D’autre part, il est connu que
lorsque l’on se met à parler d’un individu précis parmi les Musulmans en son absence,
en citant aux autres ses défauts ou ses mauvaises actions, on pratique la médisance
(al ghîbah) quand bien même il ne serait pas parmi les détenteurs du commandement.
S’il y a du bien en toi, va donc le trouver et dis-lui clairement ce que tu lui reproches
face à face !
[...] Pour ordonner aux gens d’abandonner les infractions répandues dans notre pays,
telles que l’usure, et de s’en éloigner, je ne dois pas dire « Regardez ces bâtiments de l’usure
construits et élevés bien hauts de manière déclarée ! » ; car c’est là une parole incluant une
condamnation directe contre les détenteurs du commandement. Mais je dis
plutôt : « Abandonnez l’usure et éloignez-vous en ! L’usure est illégale même si elle s’est répandue
chez les gens ! Les transactions basées sur le hasard sont illégales même si elles sont approuvées au
milieu des gens ! » et autres paroles semblables. »
[Pour écouter l’original en arabe : https://www.youtube.com/watch?v=yWU-
ruGF_C0]

L’imam Al ‘Outhaymîn laisse clairement sous-entendre qu’il n’y a qu’un ou


deux gouvernements musulmans à notre époque.
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri » ?
« L’avis définissant la terre d’Islam par « La terre qui est gouvernée par les Musulmans »,
c’est-à-dire dont les gouverneurs sont Musulmans, n’est pas correct. Et si nous
appliquions cet avis à notre réalité d’aujourd’hui, quel serait alors le nombre des terres
d’Islam ?! Peut-être une ou deux seulement et Allah est plus Savant ! »
[Cassette 13, minute 26, des cassettes du tafsîr ; ou post n°10, de Mouhammad Jamil
Hamami, dans cet échange de forum - sur le site référence de Jamâ’at Al Jarh

50
- : https://www.sahab.net/forums/index.php?app=forums&module=forums&con
troller=topic&id=99710]23.

L’imam ibn Bâz :

L’imam ibn Bâz : « L’ignorance dans un des six piliers de la foi n’est pas
excusable. À l’exception d’un individu qui vivrait loin des Musulmans et
auquel le Coran et la Sounnah ne seraient pas parvenus. Dans le cas contraire,
il est quelqu’un qui se détourne de la vérité, qui ne s’en soucie point et qui ne
veut pas la connaître. ». Pour lire l’original en arabe :
https://binbaz.org.sa/fatwas/3253/%D8%AD%D9%83%D9%85-
%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%B0%D8%B1-
%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%87%D9%84-%D9%81%D9%8A-
%D8%A7%D9%84%D8%B9%D9%82%D9%8A%D8%AF%D8%A9
L’Imam serait-il un « Haddâdi Takfîri » ?

L’imam ibn Bâz : « Celui qui vit au milieu des Musulmans, entend les textes
du Coran et de la Sounnah être lus, ne peut être excusé par l’ignorance dans
ses infractions aux prescriptions divines connues et évidentes, qu’elles
relèvent du dogme ou autre. ». Pour lire l’original en arabe :
https://binbaz.org.sa/fatwas/18597/%D9%85%D8%B3%D8%A7%D9%84%D8
%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%B0%D8%B1-
%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%87%D9%84
L’Imam serait-il un « Haddâdi Takfîri » ?

L’imam ibn Bâz : « Celui qui vit au milieu des Musulmans, entend les textes
du Coran et de la Sounnah être lus, ne peut être excusé par l’ignorance dans
ses infractions à ce qui relève du Tawhîd. Dès qu’il commet une forme de
chirk akbar, il sera qualifié comme étant un associateur et le statut de
mécréant lui sera donné. Tels ceux qui, au Châm, en Égypte ou ailleurs à
notre époque, vouent des actes cultuels à leurs « walis » auprès de leurs
tombes. ». Pour lire l’original en arabe :

23
Chaikh Rabî’ en personne est allé encore plus loin que l’imam Al ‘Outhaymîn en cela ! Il a dit :
« À l’exception des dirigeants de ce pays - le Royaume d’Arabie saoudite -, tous les dirigeants des
terres d’Islam sont aujourd’hui soit des (Chiites) Rafidites, soit des (Chiites) Batinites, soit des
laïques ! Tous ne respectent ni la croyance de l’Islam ni sa législation ! »
[https://www.youtube.com/watch?v=sVVB4xv1pkE]. Si un autre que lui avait osé dire cette
même parole, Ghoulât At Tabdî’ l’auraient certainement taxé de « Takfîri »…

51
https://binbaz.org.sa/fatwas/8986/%D8%AD%D9%83%D9%85-
%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%B0%D8%B1-
%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%AC%D9%87%D9%84-%D9%81%D9%8A-
%D9%85%D8%B3%D8%A7%D9%89%D9%84-
%D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%88%D8%AD%D9%8A%D8%AF
L’Imam serait-il un « Haddâdi Takfîri » ?

L’imam ibn Bâz : « L’ensemble qu’est « al ‘amal » (les actes pieux à accomplir
avec les membres extérieurs du corps) est un des quatre piliers de la foi ; les
trois autres sont : la croyance du cœur, les actes du cœur et les paroles de la
langue. Dire qu’« al ‘amal » n’est pour la foi que « chart kamâl » (condition de
plénitude - de perfection) c’est s’accorder à l’hérésie de l’Irjâ dans cette
question. Les Salafs étaient unanimes sur le fait qu’« al ‘amal » soit pour la foi
« chart sihhah » (condition de validité) et que donc la foi ne peut être valide
s’il n’y a aucun acte cultuel extérieur fourni par l’individu. Ils ont uniquement
divergé sur la délimitation précise des actes sans lesquels la foi ne peut être
valide et ceux sans lesquels elle l’est mais sans être pleine et provoquant alors
pour l’individu le statut de pécheur. D’autre part, il est inconcevable dans la
réalité du monde des hommes (dans la pratique) de trouver un individu
musulman qui dans son cœur a foi en Allah tout en délaissant les actes
d’adoration extérieurs envers Lui dans leur totalité ; la foi intérieure véridique
incite à vénérer le Seigneur par des pratiques cultuelles extérieures. Supposer
un tel cas, lors du discours théorique, est donc sans fondement. Le non-
accomplissement total des adorations extérieures ne peut être que de la
mécréance majeure. Ainsi, il relève du Mourjisme que de qualifier un tel
individu par « Musulman » même si l’on précise qu’il est pécheur et exposé
au châtiment divin dans l’au-delà. ». Voir : « Dialogue avec le magazine « al michkâh » ;
2/2/279 », « Mise en garde contre le livre « dabt ad dawâbit fil îmân wa nawâqidih » », « Journal
« al jazîrah » ; n°12506 », « Cassette « fath al majîd charh kitâb at tawhîd » ; n°2, face B ».
L’Imam serait-il un « Haddâdi Takfîri » ?

L’imam ibn Bâz : « Il est vrai de dire que la majorité des gouvernements
arabes et islamiques d’aujourd’hui ne gouvernent d’après la législation divine
que dans ce qu’ils nomment « le droit du statut personnel » (« nidhâm al
ahwâl ach chakhsiyyah »)24. Quant au reste des rapports entre les gens ainsi
que le domaine des peines pour les fautes, les délits et les crimes, et celui de
la politique intérieure et extérieure, la source de lois n’est plus la législation
d’Allah. ». [Voir point n°3 dans cette réfutation contre ‘Abd Ar Rahmân ‘Abd Al
Khâliq : https://binbaz.org.sa/old/31230].

24
Appellation moderne, apparue après l’invasion idéologique et culturelle occidentale dans les terres
d’Islam, pour désigner les domaines du mariage, du divorce et de l’héritage.
52
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri » ?

L’imam Al Albâni :

L’imam Al Albâni : « Il est illégal de faire le takfîr, le tafsîq ou le tabdî’ d’un


Musulman avant d’être sûr et certain que l’argument divin s’est établi sur lui
par rapport à l’infraction qu’il commet. ».
L’Imam serait-il dans cette question un « Moumayyi’ » ?
Interrogé « Établir l’argument divin sur l’individu précis est-il une condition dans le tabdî’ et le
tafsîq ? », l’imam Al Albâni a répondu :
« Par Allah, la réponse à cette question est différente selon les contrées et selon les
gens desquels on parle, en termes de présence ou d’absence de savants qui
accomplissent le devoir obligatoire de conscientisation et de prêche des gens. C’est-
à-dire qu’il y a une différence immense entre des Musulmans qui vivent dans des pays
mécréants ou des Musulmans récemment convertis et les autres. Les premiers, nul
doute qu’il est illicite de s’en aller faire leur takfîr, leur tafsîq ou leur tabdî’ directement
car ils vivent dans un environnement qui ne connaît l’Islam et ses prescriptions que
depuis peu. Quant aux Musulmans qui vivent dans un environnement purement
scientifique et purement islamique, il n’y a pas besoin d’aller établir l’argument divin
contre eux dans le sujet qui est déjà clair et évident chez eux en raison de la réalité de
cet environnement dans lequel ils vivent. Voilà donc deux exemples de cas
radicalement opposés l’un à l’autre et il ne fait pas le moindre doute qu’entre ces deux
se trouvent plusieurs autres dont certains sont plus proches du premier et d’autres
du second.
Ce que j’entends par ces exemples donnés c’est qu’il est illicite de répondre à cette
question (« Établir l’argument divin sur l’individu précis est-il une condition dans le tabdî’ et le
tafsîq ? ») par l’affirmative ou par la négative de manière absolue, en disant « Oui, c’est
obligatoire » ou « Non, ce n’est pas obligatoire ». Plutôt, la réponse dépend des gens dont
on veut faire le takfîr, le tafsîq ou le tabdî’ et elle sera alors différente selon la catégorie
de gens visée chez les Musulmans.
La prescription de base est qu’il est illicite de faire le takfîr d’un Musulman et par
conséquent son tafsîq ainsi que son tabdî’, avant d’avoir établi l’argument divin sur
lui. Ce de par la preuve du verset connu : « Et Nous n’avons jamais puni un peuple
avant de lui avoir envoyé un messager. » [s.17, v.15] ; ainsi que l’autre verset
semblable : « et ce Coran m’a été révélé pour que je vous avertisse, par sa voie, vous
et tous ceux qu’il atteindra. » [s.6, v.19]. De même le hadith du Prophète – sallAllahou
‘alayhi wa sallam – rapporté par Mouslim d’après Aboû Hourayrah : « Par Celui qui

53
détient l’âme de Mouhammad dans Sa Main, personne dans cette communauté25, ni
un Juif ni un Nazaréen, n’entendra parler de moi puis mourra sans avoir cru au
message que j’ai reçu sans se retrouver parmi les gens de l’Enfer. ». Je dis donc : la
loi de base est que l’argument divin doit avoir été établi sur l’individu précis avant de
faire son takfîr, son tafsîq ou son tabdî’ ; le jugement contre lui dépend de
l’établissement de l’argument divin.
Ainsi, après ces exemples que j’ai donnés, on comprend la chose suivante : celui qui
a connaissance ou qui est sûr et certain que l’argument divin a déjà été établi sur Untel
parmi les gens, il lui est donc licite de faire son takfîr ou son tafsîq ou son tabdî’
(selon le degré de son infraction), mais si ce n’est pas le cas, il lui est illégal de faire
cela. Voilà ma réponse. »
- « D’accord, ô chaikh. Et lorsque l’un des savants musulmans a établi l’argument divin sur
l’individu précis avant de faire son takfîr, son tabdî’ ou son tafsîq, est-il obligatoire de suivre ce
savant dans cela ou bien a-t-on le droit d’établir par soi-même l’argument divin sur cet individu
avant de le juger ? ».
- « Non, ce n’est pas une condition que d’aller soi-même établir l’argument divin sur
l’individu avant de le juger. L’obligation est uniquement d’être convaincu que
l’argument divin a bel et bien été établi sur lui avant de faire son takfîr, son tafsîq ou
son tabdî’. Et si cela (établir la houjjah par soi-même avant de juger quelqu’un) était
une condition, l’affaire deviendrait alors une suite (de gens qui doivent l’établir) sans
fin ! ».
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 778].

L’imam Al Albâni : « Le moubtadi’ est celui qui a pour habitude d’innover


dans la religion et non pas celui qui innove une seule innovation, même s’il
ferait réellement cela par passion de sa part et non par ijtihâd. ».
L’Imam serait-il un « ultra-Moumayyi’ » dans cette question ?
« L’innovateur est celui qui a pour habitude d’innover dans la religion et non pas celui
qui innove une seule innovation, même s’il ferait réellement cela par passion de sa
part et non par ijtihâd ; ce dernier ne peut être nommé moubtadi’. L’exemple le plus
clair qui permet d’éclaircir cela est le suivant : le hâkim (le gouverneur ou le juge)
injuste peut très bien être équitable dans certains de ses jugements, ce qui ne lui
confère pas pour autant la qualification de hâkim juste, tout comme le juste peut très
bien être injuste dans certains de ses jugements, ce qui ne lui accorde pas pour autant

25
Le sens voulu par la Oummah ici est son sens vaste et général : « oummat ad da’wah », la
communauté concernée par l’appel de Mouhammad – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – et qui est
constituée de l’ensemble des humains et des djinns depuis le moment où il fut désigné comme
messager jusqu’à la fin des temps. L’autre sens du mot « oummah » que l’on retrouve dans les textes
est beaucoup plus restreint, il s’agit de « oummat al ijâbah » : la communauté qui a répondu à cet
appel et dont les membres sont donc exclusivement les Musulmans.
54
la qualification de hâkim injuste. Cela confirme la règle de jurisprudence
islamique qu’est : « L’homme a certes l’état qui prédomine en lui comme bien ou mal ».
Lorsque l’on connaît cette réalité, on sait qui est l’hérétique. Il est celui chez qui sont
réunies les deux conditions suivantes. La première : il n’est pas moujtahid mais
uniquement suiveur de sa passion. La seconde : l’innovation en religion est son
habitude et sa pratique constante. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 785].

L’imam Al Albâni : « Le Musulman qui adhère au Coran et à la Sounnah


d’après la voie des pieux prédécesseurs, puis qui s’accorde à une ou plusieurs
hérésies majeures et lorsqu’on le lui explique n’en est pas convaincu, devra-t-
il être jugé comme étant devenu moubtadi’ du fait que l’argument divin lui a
été présenté ? Non, il est illégal de donner autorité à quelques faux pas sur
une multitude de vérités qui se trouvent dans son état religieux ! ».
L’Imam serait-il un « ultra-Moumayyi’ » dans cette question ?
Après avoir parlé du cas de l’individu qui participe à une innovation, telle que le
mawlid, par ignorance de sa part quant à son caractère illicite, l’imam Al Albâni a été
interrogé de la sorte : « Lorsqu’Ahl As Sounnah arrivent à rencontrer un tel individu et à
établir l’argument divin sur lui dans le domaine dans lequel il a enfreint la voie de la Sounnah, puis,
malgré cela, il refuse de revenir à la vérité : fait-on son tabdî’ à ce moment-là ou pas ? ». Il a
répondu :
« La réponse à cette question est également claire et comprise. Lorsqu’il s’obstine et
persiste après l’établissement de l’argument divin, on fait son tabdî’. Mais s’il dit « Il
ne m’apparaît pas que la vérité se trouve dans ce que vous dites », plutôt il retourne cela contre
eux et se met à son tour à les juger fautifs, le sujet reste donc entre eux et lui un sujet
de divergence et il ne convient pas que nous croyions avoir pris connaissance du fait
qu’il ait foi dans son cœur au contraire de ce qu’il nous a dit et qu’il soit donc un
hypocrite26. Nous ne sommes pas comme le messager – sallAllahou ‘alayhi wa sallam

26
Précision importante à ce sujet citée par l’imam Al ‘Outhaymîn dans son charh de son propre
livre « Les règles exemplaires dans les Attributs d’Allah et Ses Noms parfaits » :
« L’auteur dit : « Celui à qui la vérité apparaît clairement puis persiste à l’enfreindre par suivi de sa part pour la
croyance qu’était la sienne avant cela ou par suivi pour un homme de statut qu’il honore ou encore pour une jouissance
mondaine qu’il préfère, mérite donc ce qu’exige son infraction comme mécréance ou perversité et grave désobéissance. ».
Explication : Lorsque la vérité apparaît clairement à un homme puis celui-ci persiste à l’enfreindre,
soit en raison de sa croyance comme le font certains fanatiques à l’égard de leur madhhab, soit en
raison d’un homme de statut qu’il honore comme le font ceux qui optent pour ce que choisissent
les gouverneurs, les présidents, les rois ou autres personnages semblables, ou soit en raison d’une
jouissance mondaine qu’il désire obtenir en enfreignant la vérité : dans ce cas, il mérite donc ce
qu’exige son infraction comme mécréance ou perversité et grave désobéissance. Cependant, s’il dit
« La vérité ne m’est pas apparue clairement », est-ce que nous faisons son takfîr (ou son tafsîq) ? La
réponse est la suivante : lorsque l’on expose la vérité à quelqu’un d’une manière claire, sans
ambiguïté ni imprécision ni confusion, sa prétention que la vérité ne lui est pas apparue clairement
55
– l’a indiqué dans le hadith authentique : « Pourquoi n’as-tu pas ouvert son
cœur ?! » lorsque l’homme païen, tombé sous l’épée du Musulman, dit « J’atteste qu’il
n’y a aucune divinité en dehors d’Allah » puis le Musulman n’en tint pas compte et le tua.
Ce récit est bien connu. Le prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – lui dit alors :
« Que fais-tu de sa parole « lâ ilâha illAllah » ?! ». Il lui répondit : « Ô messager
d’Allah, il ne l’a dit que pour se protéger ou par peur de se faire tuer ! ». Le prophète –
sallAllahou ‘alayhi wa sallam – lui dit : « Pourquoi n’as-tu pas ouvert son
cœur (afin de vérifier si tu dis vrai au sujet de son intention) ?! ». Cela alors qu’il
était un associateur et que la situation faisait ressentir sans aucun doute qu’il avait
prononcé l’attestation de foi par peur de se faire tuer.
Comment pouvons-nous donc nous permettre de dire la même chose (« Cet homme
dit le contraire de ce qu’il croit, il est hypocrite ») d’un homme qui atteste « lâ ilâha illAllah
wa mouhammad rasoûloullâh », qui adhère au Coran, à la Sounnah et à la voie des
pieux prédécesseurs mais a commis une faute pour laquelle l’argument divin s’est
établi sur lui, bien que nous disions cela avec une certaine retenue car ce n’est pas
tout individu qui débat qui a la science suffisante pour pouvoir établir la houjjah sur
quiconque, mais supposons que celle-ci a bel et bien été établie sur lui par un ou
plusieurs nobles savants, cependant cet individu n’a pas été convaincu. Dans un tel
cas, c’est Allah qui le jugera et il nous est illicite de faire prédominer (de donner
l’avantage à) une ou plusieurs fautes face à une multitude de vérité (dans ses positions,
ses paroles et ses actes).
La réalité dans ce sujet scientifique est exactement la même que celle du sujet de la
piété et l’impiété. Il est impossible que le Musulman ne commette pas une seule
infraction religieuse, c’est-à-dire qu’il va forcément accomplir un péché. Plutôt,
chacun d’entre nous est khattâ (commet de nombreux péchés et de nombreuses
fautes) comme nous le savons tous [de par les hadiths connus à ce sujet]. Disons-
nous donc d’un homme que nous voyons commettre un péché qu’il est un fâsiq ou
un fâjir ou bien la chose déterminante est ce qui prédomine en lui (en bien ou en
mal) ? C’est ce qui prédomine en lui ! Et il en est de même dans la question
scientifique précédente. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 734].

L’imam Al Albâni : « Il nous est interdit de taxer d’innovateur l’individu qui


est à la base d’Ahl As Sounnah puis qui adhère à une hérésie majeure, même
si celle-ci est purement dogmatique, par volonté de bien faire (de s’accorder
à la Sounnah), accompagnée de la recherche de la vérité, mais qui ne l’a pas

est alors de sa part une obstination et un refus de l’évidence (et est alors rejetée). Si ce n’était pas le
cas, nous aurions dû dire que ceux qui ont démenti les Messagers ne sont pas des mécréants car ils
ont dit eux aussi : « La vérité ne nous est pas apparue clairement ». Mais si le caractère entièrement clair
de l’exposé de la vérité donné à cet individu n’est qu’une probabilité (non pas une certitude), nous
acceptons alors sa prétention que la vérité ne lui est pas apparue clairement et nous ne faisons pas
son takfîr ou son tafsîq. »

56
mené au résultat visé. C’est pourquoi nous condamnons la « révolte » actuelle
qui a explosé dans les rangs d’Ahl As Sounnah en Arabie saoudite à cause de
ceux d’entre eux qui se hâtent à faire le tabdî’ de leurs frères qu’ils considèrent
comme ayant enfreint la voie des Salafs dans certains sujets ! ».
L’Imam serait-il ici un grand « Moumayyi’ » qui, en plus, s’attaque à la
« Salafiyyah-mère » et à « l’élite des Salafis » que sont les « Salafis d’Arabie
saoudite » ?
Après avoir expliqué qu’il n’y avait aucune différence entre une faute liée aux
fondements de la religion et une faute liée à ses sujets subsidiaires, une faute relative
à la croyance et une faute relative aux actes, une faute qui est une innovation ou une
faute qui est de la mécréance, en termes d’excuse et même d’obtention d’une seule
récompense pour le Musulman auteur de la faute lorsqu’il la commet
involontairement car il cherchait à suivre la vérité et a fait ce qui était en son pouvoir
pour en prendre connaissance mais l’a manquée, l’imam Al Albâni a été interrogé de
la sorte : « La question précédente était : quand est-ce que quelqu’un sort de la Sounnah : lorsqu’il
adopte une croyance qui n’est pas la sienne ou lorsqu’il enfreint quoi que ce soit de la voie d’Ahl As
Sounnah ? Et la question suivante est : lorsqu’il enfreint leur voie ne serait-ce que dans une seule
chose, est-il nommé innovateur ? ». Il a répondu :
« Tu vois, c’est une question importante ! Bien que l’on puisse comprendre la réponse
à celle-ci à la lumière de la réponse donnée à la question précédente. Nous disons
donc : si l’individu cherche la vérité et cherche à s’y conformer mais il l’a manquée,
il est illicite de dire qu’il ne fait pas partie d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah pour le
simple fait qu’il ait commis une faute ou, pour dire comme il est cité dans ta question,
ait commis une innovation.
Comme le savent les étudiants en science, sans parler des savants, beaucoup de
savants commettent l’illicite mais veulent-ils le commettre ? Loin de là ! Sont-ils donc
pécheurs par cela ? La réponse est non. Il n’y a donc aucune différence entre un
savant qui tombe dans l’acte de juger licite ce qu’Allah a rendu illicite par un ijtihâd
de sa part, pour lequel il est récompensé, et entre un autre savant qui tombe dans une
innovation sans le vouloir mais en voulant uniquement se conformer à la Sounnah
puis il l’a manquée (et s’est alors conformé à la Bid’ah). Il n’y a aucune différence
entre celui-ci et celui-là !
C’est pourquoi nous nous plaignons ces temps-ci de cette « révolte » qui s’est
soulevée en Arabie saoudite entre les gens d’Ahl As Sounnah les uns contre les autres
par le fait que soient apparus parmi eux certains dont d’autres pensent qu’ils ont
enfreint la voie d’Ahl As Sounnah dans certains sujets et ces derniers se sont alors
mis à faire leur tabdî’ et les sortir de la sphère d’Ahl As Sounnah ! Alors qu’il leur est
suffisant, dans un premier temps, de dire d’eux qu’ils se sont trompés. Puis, ils
doivent établir sur eux la houjjah tirée du Coran, de la Sounnah et de la voie des pieux
prédécesseurs. Quant au fait d’augmenter encore plus la division et la divergence
comme ils le font, cela n’est en aucun cas la pratique habituelle d’Ahl As Sounnah.

57
Ainsi, il est illicite de rejeter celui qui commet une faute dans un sujet, selon le détail
expliqué précédemment, que ce soit un sujet d’ordre fondamental ou d’ordre
secondaire, que ce soit un sujet de croyance ou un sujet de jurisprudence. Il est illégal
de le juger d’égaré. Ce que nous devons faire est uniquement d’agir avec lui de la
meilleure manière. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 734].

L’imam Al Albâni : « Un homme de science qui voit son semblable ayant fait
le takfîr, le tafsîq ou le tabdî’ d’un individu précis puis qui n’est pas d’accord
avec son jugement, n’est aucunement dans l’obligation de suivre le jugement
de ce savant. Il m’apparaît que ces règles avancées pour imposer aux autres
le jugement d’Untel ou d’Untel dans le takfîr, le tabdî’ et autres jugements
semblables contre les individus (telles que « Celui qui ne fait pas le takfîr du
mécréant devient à son tour mécréant », « Celui qui ne fait pas le tabdî’ de
l’innovateur devient à son tour innovateur » et « Celui qui n’est pas avec nous
est contre nous »), sont une calamité qui a atteint l’Arabie saoudite. ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » et l’un de ces individus égarés qui
« s’attaquent à la Salafiyyah d’Arabie saoudite » ?
Interrogé par cette question : « Il y a plusieurs règles que certains jeunes mettent en pratique,
ô chaikh, telles que « Celui qui ne fait pas le takfîr du mécréant devient à son tour mécréant »,
« Celui qui ne fait pas le tabdî’ de l’innovateur devient à son tour innovateur » et « Celui qui n’est
pas avec nous est contre nous » : quel est ton avis sur ces règles ? » ; l’imam Al Albâni a
répondu :
« Et d’où sortent ces règles et qui les a établies ? Cela me fait penser à une anecdote
que l’on rapporte dans mon pays d’origine, l’Albanie, et que mon père –
rahimahoullah – avait citée une fois dans une assise. Cette histoire est la suivante : un
savant rendit visite à son ami, puis lorsqu’il le quitta et sortit de chez lui, il fit son
takfîr ! On l’interrogea : Pourquoi l’as-tu excommunié ?! (Il faut savoir que nous
avons une coutume dans notre pays dans la manière de respecter les savants et je
pense qu’elle est présente dans toutes les contrées des peuples non-arabes en termes
d’usage en vigueur pour honorer les savants même s’il y a en cela des différences
d’une contrée à une autre. Dans notre pays, nous avons par exemple la coutume
suivante : lorsque le savant entre chez nous et enlève ses chaussures ou ses sandales
à l’entrée, lorsqu’il s’en va, nous devons avoir tourné celles-ci dans l’autre sens, celui
de la sortie, de manière à ce qu’il n’ait pas à le faire lui-même et qu’il les trouve alors
prêtes à être enfilées immédiatement). Ce savant, qui avait rendu visite à son ami,
trouva ses chaussures, lorsqu’il s’apprêta à sortir de chez ce dernier, n’ayant pas été
mises pour lui dans le bon sens. Il y vit donc un irrespect envers sa personne. Une
fois sorti, il dit alors : « Cet homme est devenu mécréant ! ». Pourquoi ?! « Parce qu’il n’a pas
respecté le savant et celui qui ne respecte pas le savant ne respecte pas la science, celui qui ne respecte
pas la science ne respecte pas celui qui l’a apportée, celui qui l’a apportée c’est Mouhammad –
sallAllahou ‘alayhi wa sallam –. » ! Il alla plus loin en faisant remonter cet irrespect
58
jusqu’à Jibril puis jusqu’au Seigneur de l’univers ! Ta question m’a donc fait penser à
cette superstition !
Il n’est absolument pas une condition, lorsque quelqu’un fait le takfîr d’un individu
précis en ayant établi l’argument divin sur celui-ci, que tout le monde soit d’accord
avec lui dans ce takfîr ! Car il se peut que cet individu ait, dans l’infraction qu’il
commet, une fausse interprétation possible et qu’un autre savant considère alors qu’il
est illicite de faire son takfîr. Il en est de même pour le tafsîq et le tabdî’ des individus
précis.
En réalité, cette affaire est parmi les épreuves et les troubles de notre époque, et
parmi la précipitation de certains jeunes à prétendre le savoir en religion. Ce qu’il faut
retenir ici c’est donc que cet enchaînement de jugements contre les gens (dans le
takfîr, le tabdî’ ou le tafsîq) ou cette astreinte des gens à se soumettre à notre jugement
n’est en aucun cas une chose imposable à tous en vérité. Plutôt, il y a en cela une
vaste latitude : il arrive qu’un savant considère une chose comme étant obligatoire
tandis qu’un autre ne la juge pas comme telle. Et les savants n’ont divergé,
anciennement puis à toute époque, si ce n’est car le domaine de l’ijtihâd n’impose pas
aux autres d’adhérer à mon avis à moi. Celui qui est obligé de se plier à l’avis de l’autre
c’est uniquement le suiviste (al mouqallid) qui n’a pas de science. Quant à un homme
de science qui voit son semblable ayant fait le takfîr, le tafsîq ou le tabdî’ d’un individu
précis puis qui n’est pas d’accord avec son jugement, n’est aucunement dans
l’obligation de suivre le jugement de ce savant.
Pour finir, il m’apparaît que ces règles (qui imposent aux autres le jugement d’Untel
ou d’Untel dans le takfîr, le tabdî’ et autres jugements semblables contre les
individus), citées dans ta question, sont une calamité qui a atteint votre pays (l’Arabie
saoudite) et qui ne s’est pas encore répandue, in cha Allah, dans les autres pays27. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 734].

L’imam Al Albâni : « Même s’il est formellement interdit de se joindre à une


secte, d’autant plus lorsqu’elle est carrément en dehors de la sphère de l’Islam,
un chaikh tel que Mouhammad ibn Rachîd Ridâ est à mes yeux excusable
dans le fait de s’être joint à la franc-maçonnerie. Au vu de tous ses efforts
déployés pour propager la Sounnah, un tel faux pas de sa part ne peut provenir
que de son ijtihâd qui ne l’a pas mené au bon résultat. Notre frère Mouqbil Al
Wâdi’i fait donc preuve d’extrémisme lorsqu’il le taxe d’égaré. Malgré tout,
Mouqbil reste mon ami et on ne peut avoir un ami sans défaut… ».
Allahou akbar ! L’excuse par l’ijtihâd jusqu’à même dans l’entrée avec les
Francs-Maçons… L’imam Al Albâni serait-il le plus grand des « ultra-

27
Comme l’a indiqué Chaikh Al ‘Abbâd, cette méthode extrémiste et sectaire ne s’était pas encore
diffusée au-delà des frontières de l’Arabie saoudite vers le monde à cette époque-là de la même
manière que ce qu’il survint à partir de l’après-décès des grands chaikhs (ibn Bâz, Al ‘Outhaymîn
et Al Albâni) jusqu’aujourd’hui.
59
Moumayyi’ » de notre époque et donc un véritable imposteur dans le rang des
« Salafis » ?
Dialogue avec l’imam Al Albâni :
- « Dans l’introduction d’un de ses livres intitulé « as sahîh al mousnad min asbâb in
nouzoûl », le frère Mouqbil ibn Hâdî dit du chaikh Mouhammad ibn Rachîd Ridâ qu’il
est un égaré car il se joignait aux cercles francs-maçons Il dit aussi « Qu’est-ce que ces
personnages sont nocifs pour l’Islam aujourd’hui » et il cite : Mouhammad Jamâl Ad Dîn Al
Afghâni Ar Râfidi, Chaikh Mouhammad ‘Abdouh et Chaikh Mouhammad ibn
Rachîd Ridâ, en disant « Bien qu’il ne soit pas comme les deux précédents dans l’égarement ». »
- « C’est-à-dire : ces deux précédents sont plus égarés que lui ou bien le contraire ? »,
demanda le chaikh.
- « Ces deux sont plus égarés que lui. », répondit le questionneur.
- « Qu’Allah pardonne à notre frère Mouqbil ! Nul doute que nous n’approuvons pas
le fait de se joindre à n’importe quel groupe, d’autant plus lorsqu’il est un groupe
connu pour être sorti de la sphère de la législation islamique. Cependant, je vois que
cette affaire tolère (l’excuse par) l’ijtihâd. Je pense, en effet, que le noble Mouhammad
ibn Rachîd Ridâ, qui a certes réalisé des œuvres immenses pour l’intérêt de l’Islam,
ne s’est joint à la franc-maçonnerie que par ijtihâd de sa part qui a vu faux et non pas
par intérêt personnel comme le font beaucoup de ceux qui n’ont en eux aucune part
de bien. Ainsi, attribuer ibn Rachîd Ridâ à l’égarement car il a commis une faute et
un égarement est, je pense, une extension (un élargissement) qui n’est pas digne
d’éloge. Qualifier cet homme d’égaré alors que, d’après moi, la faveur lui revient à
cette époque pour beaucoup de gens de la Sounnah par sa propagation de cette voie
prophétique et son appel des gens à celle-ci dans son magazine bien connu « al
manâr », jusqu’au point où l’influence de ce magazine ait atteint de nombreux pays
parmi les contrées des peuples non-arabes musulmans… Je considère donc qu’un tel
jugement contre le chaikh est un ghoulouw (une exagération, un extrémisme) qu’il
ne convient pas de voir provenir d’un homme tel que notre frère Mouqbil ibn Hâdî.
Cependant, je dis (comme a dit le poète) : « Tu veux un ami sans défaut… Et est-ce qu’un
bon encens se répand sans fumée… ». »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 42].

L’imam Al Albâni : « Les paroles des Salafs contenant un tabdî’ évident contre
un individu avant que l’argument divin ne soit établi sur lui ne signifient pas
plus que la correction disciplinaire donnée à celui-ci avec la mise en garde
des Musulmans contre l’hérésie à laquelle il adhère. Ces paroles n’expriment
pas leur conviction sur le fait que cet individu soit bel et bien un moubtadi’28.

28
C’est aussi ce qu’a dit Chaikh ‘Oubayd Al Jâbiri dans cette question-réponse qu’on ne trouve
malheureusement pas diffusée à grande échelle, en traduction française, par les adeptes
francophones de ce chaikh :
60
Plutôt, certaines de leurs paroles de ce genre, visent carrément à prévenir
contre des propos qui sont équivoques et qui pourraient dissimuler un dogme
hérétique chez celui qui les prononce. Les moyens à employer avec les gens
dans le domaine de la correction disciplinaire et de la prévention contre les
hérésies changent d’une époque à une autre selon ce qui est plus à même de
concrétiser l’objectif visé et de respecter la finalité du Législateur qu’est peser
le pour et le contre puis opter pour ce qui sert le mieux la maslahah et écarte
le plus la mafsadah. Des moyens qui étaient acceptés à ces époques anciennes
pour cet objectif (de correction et de prévention) ne le sont donc plus
aujourd’hui du fait qu’ils provoquent plus de mal que de bien. ».
L’Imam serait-il un véritable « Moumayyi’ » qui déclare ouvertement que « les
méthodes des Salafs pour agir face à l’hérésie et ses adeptes ne conviennent
pas forcément à tout endroit et toute époque » ?
Interrogé par la question suivante : « Ô chaikh, est-il vrai que la voie des Salafs était de ne
juger un individu comme faisant partie d’Ahl As Sounnah que lorsque les caractéristiques de la
Sounnah se trouvaient en lui et de le juger comme faisant partie d’Ahl Al Bid’ah dès lors qu’il
commettait une innovation ou faisait l’éloge de ces derniers ? Comme les Salafs, par exemple,
disaient : « Celui qui dit qu’Allah n’est pas au-dessus des cieux est un Jahmite ». » ; l’imam Al
Albâni a répondu :
« Il se trouve un peu de cela dans leur voie, mais n’oublions pas comme je te l’ai dit
précédemment que cela ne signifie pas que l’individu n’est pas Musulman. Le fait que
le Messager – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – refusait de participer à la prière
mortuaire sur celui qui mourrait endetté (sans avoir laissé de quoi rembourser son
dû) ou après avoir extorqué quelque chose du butin ou après avoir tué (une personne
dont la vie était protégée), ne signifiait pas que cet individu n’était pas Musulman.
Une telle manière d’agir, ô mon frère, relevait du domaine de la correction
(disciplinaire) donnée aux gens, comme je l’ai dit précédemment. Ceci est une chose.

Question : « Lorsque certains chaikhs d’Ahl As Sounnah disent « Cet homme fait partie d’Ahl Al Bida’
(des adeptes des innovations) », devons-nous comprendre de cela qu’il est un moubtadi’ ? ».
Réponse du chaikh :
« D’après mon savoir, cette phrase est employée chez Ahl As Sounnah avec deux significations
différentes.
La première, qui est la plus fréquente, est : il est un moubtadi’. C’est-à-dire qu’il a pris connaissance
de la vérité mais s’est obstiné malgré tout et a refusé si ce n’est l’égarement ; il a pris connaissance
de la Sounnah (la voie prophétique), puis a refusé si ce n’est la Bid’ah (l’hérésie). Il a donc adhéré à
la Bid’ah tout en sachant ce qu’elle est réellement.
Le seconde, qui est pour réprimer, est : il est un sâhib bid’ah. C’est-à-dire qu’il adhère à des
innovations et les pratique, bien qu’il ne soit pas un innovateur.
En effet, ce que j’ai appris et que je sais être une des composantes de la voie d’Ahl As Sounnah, est
qu’ils ne prononcent le tabdî’ contre aucun individu précis avant que l’argument divin ne se soit
établi sur lui et que son état d’hérétique soit alors prouvé clairement. »
[Source : Cassette « al hadd al fâsil bayna mou’âmalat ahl is sounnah wa ahl il bâtil » ; disponible aussi ici
- question n°27 - : http://www.ajurry.com/vb/showthread.php?t=1694].
61
Autre chose : les athars (les récits et paroles) des Salafs, il faut savoir que lorsqu’ils
ne convergent pas et ne se répètent pas les uns après les autres, il ne faut pas tirer
d’un de ces textes un manhaj. Il ne faut pas prendre d’un de ces athars une voie à
suivre qui sera alors contraire à la voie connue des Salafs eux-mêmes. Comme, par
exemple, le fait que les Salafs considéraient que l’individu ne sort pas de la sphère de
l’Islam par un simple péché ou une simple innovation qu’il commet. Si donc nous
trouvons un athar qui s’oppose en apparence à cette règle, nous recourons à son
interprétation d’après ce que je t’ai mentionné précédemment : ce athar relève du
domaine de la mise en garde et de la correction (disciplinaire) donnée aux gens.
Prenons, par exemple, le cas de l’imam Al Boukhâri… et qui te dira ce qu’est l’imam
Al Boukhâri ! Un des savants du Hadith délaissa l’imam Al Boukhâri et ne revint
jamais sur sa position, pourquoi ? Il dit : « Parce qu’Al Boukhâri a fait une distinction entre
celui qui dit « Le Coran est créé » - un tel individu est un égaré innovateur ou mécréant, d’après la
divergence des savants dans leurs expressions - et celui qui dit « Ma récitation du Coran est créée »
- un tel individu, l’imam Ahmad l’a rattaché au premier, c’est-à-dire aux Jahmites qui disent que
le Coran est créé - ». De ce fait, certains gens de science venus après l’imam Ahmad
jugèrent que la science ne pouvait être prise de l’imam Al Boukhâri car il aurait adhéré
- d’après eux - à l’avis des Jahmites. Alors que les Jahmites ne disent pas seulement
que « Ma récitation du Coran est créée » mais ajoutent à cela : « Le Coran n’est pas la parole
d’Allah mais uniquement une des créations d’Allah – ‘azza wa jall – » ! Que devons-nous
donc dire de l’imam Al Boukhâri qui a dit « Ma récitation du Coran est créée » tout en
sachant que certains savants du Hadith, tels que l’imam Ahmad, ont affirmé que celui
qui dit cette parole est un Jahmite ?? Nous ne pouvons juger correcte chacune de ces
deux paroles opposées (celle d’Al Boukhâri et celle d’Ahmad et autres savants) sans
recourir à une interprétation authentique qui s’accorde aux règles de la législation.
Avant de poursuivre, je pense que tu connais la différence entre celui qui dit « Le
Coran est créé » et celui qui dit « Ma récitation du Coran est créée » ?
- « Oui ».
- « Très bien. Quelle est donc la réponse que nous donnons par rapport à cette
affaire ?? Il n’y a aucune réponse correcte en dehors de ce que je t’ai mentionné
précédemment : le domaine de la mise en garde. La parole de l’imam Ahmad - « Celui
qui dit « Ma récitation du Coran est créée » est un Jahmite » - est donc uniquement une mise
en garde pour les Musulmans contre le fait de prononcer une parole qui serait prise
comme prétexte en faveur des gens de l’innovation et de l’égarement, en l’occurrence
ici les Jahmites. En effet, un homme pourrait, en raison des gens autour de lui qui
l’ont mis en mauvaise posture, dire « Ma récitation du Coran est créée » visant par cela le
Coran lui-même, - autrement dit - signifiant par cela que le Coran lui-même est créé.
Cependant, la réalité n’est pas que tout Musulman qui dit « Ma récitation du Coran est
créée » entend par cela une telle signification mauvaise. L’imam Al Boukhâri, qui n’est
pas dans le besoin de recevoir une tazkiyah de la part des gens car Allah – ‘azza wa
jall – Lui-même lui a donné Sa tazkiyah en faisant de son recueil de hadiths le livre le
plus éminent après le noble Coran et qui est dans sa totalité accepté par l’ensemble
des Musulmans malgré toute la divergence qui existe entre eux… Cet imam, lorsqu’il
62
a dit « Ma récitation du Coran est créée », signifiait par cela un sens juste [qui est que la
récitation et tous les autres actes de l’homme sont créés, au même titre que l’homme
lui-même est créé]. Mais l’imam Ahmad, par souci de sa part pour la sauvegarde de
la croyance authentique de la Communauté, dit : « Celui qui dit « Ma récitation du Coran
est créée » est un Jahmite ». Cette parole de la part de l’imam Ahmad relève donc du
domaine de la mise en garde et non pas de la conviction en le fait que quiconque qui
dit « Ma récitation du Coran est créée » est réellement un Jahmite.
C’est pourquoi lorsque nous trouvons dans certaines expressions des Salafs un
jugement contre celui qui commet une innovation disant de lui qu’il est un
innovateur, ce jugement est en fait du domaine de la mise en garde et non pas de
celui de la conviction. Citons un exemple pour illustrer cela : le athar bien connu de
l’imam Mâlik. Lorsque lui vint un homme et l’interrogea : « « Le Tout-Miséricordieux
S’est établi sur Son trône », comment S’est-Il établi ? », l’imam Mâlik répondit :
« L’établissement est une chose connue (linguistiquement), le comment de celui-ci (pour ce qui est de
notre Seigneur) est ignoré, la foi en celui-ci est obligatoire et l’interrogation à son propos est une
innovation. Faites sortir cet homme car c’est un innovateur ! ». Voilà la réponse que cet imam
donna alors qu’en réalité cet individu n’était pas devenu un hérétique par le simple
fait d’avoir posé cette question, il voulait juste comprendre quelque chose. Mais
l’imam Mâlik craignit qu’il ne vise par son interrogation une infraction à la croyance
salafiyyah alors il dit : « Faites sortir cet homme car c’est un innovateur ! ».
Réfléchissez désormais à la manière dont les moyens à employer avec les gens
changent d’une époque à une autre. Est-ce que toi, moi, un tel et un autre, etc.,
estimons devoir répondre exactement par cette réponse de l’imam Mâlik si un
individu parmi les Musulmans ordinaires (les ‘awâmm) ou distingués (les khawâss)
venait aujourd’hui nous poser la même question (« Comment Allah S’est-Il établi sur Son
trône ? ») et en concluant donc notre réponse de la même façon : « Faites sortir cet homme
car c’est un innovateur ! » ? La réponse est non, et pourquoi ? Car l’époque a changé et,
de ce fait, les moyens (à employer avec les gens) qui étaient acceptés à ces époques
antérieures ne le sont plus aujourd’hui du fait qu’ils provoquent plus de mal que de
bien. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 666].

L’imam Al Albâni : « Boycotter les gens hérétiques n’est pas adéquat à notre
époque. Nous ne devons pas nous cramponner à des moyens qu’utilisaient
les Salafs lorsqu’ils étaient en position de force et de puissance, dans notre
contexte actuel qu’est la faiblesse générale de la Oummah tant ses
gouverneurs que ses individus. ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui rejette « le manhaj des Salafs dans le
boycott obligatoire d’Ahl Al Bid’ah » ?
Après une interrogation citant la manière utilisée par certains des Salafs pour prévenir
les gens contre le danger des hérésies et de leurs adeptes, l’imam Al Albâni a dit :

63
« Mon avis, et Allah est plus Savant, est que ces paroles des Salafs s’appliquent à un
environnement Salafi, c’est-à-dire un environnement empli par la foi forte et le suivi
authentique de la voie du Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – et de ses
compagnons. C’est exactement comme le cas du boycott. Boycotter un Musulman
est une correction et une sanction disciplinaire qu’on lui donne, ce qui est une
pratique prophétique bien connue. Cependant, ma conviction – et j’ai souvent été
interrogé là-dessus – est que notre époque n’est pas adéquate pour cette pratique.
Notre époque ne convient pas au boycott des innovateurs car l’appliquer dans un tel
contexte signifierait s’en aller vivre au sommet d’une montagne, se retirer des gens et
les abandonner. En effet, lorsque tu boycottes les gens d’aujourd’hui en raison de
leur grave désobéissance ou de leur hérésie, cela ne t’apporte pas le résultat qui
survenait à ces époques anciennes lorsque les Salafs prononçaient ce genre de paroles
(indiquées dans la question) et incitaient les gens à se tenir loin des adeptes de
l’innovation. […] Ce qu’il est correct de faire à notre époque c’est de mettre en garde
les gens contre le fait de se mêler étroitement et intimement aux gens de l’innovation
et, notamment, aux adeptes du Soufisme, en raison du hadith cité précédemment
(« L’exemple du vertueux compagnon et du mauvais compagnon […]») et du
proverbe qui résume ce hadith : « as sâhib sâhib » (« Le compagnon est un aimant - vers ses
convictions et ses pratiques - »). »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 551].
« Boycotter un Musulman est donc un moyen d’agir légal par lequel on cherche à
réaliser un intérêt légitime, qui est de donner une menace à l’individu abandonné de
la sorte. Si donc le boycott ne le corrige pas mais, plutôt, accroît son égarement, ce
moyen d’agir n’est pas à employer dans ce cas-là. Il ne faut pas, à notre époque, que
nous nous cramponnions à des moyens qu’utilisaient les Salafs lorsqu’ils étaient en
position de force et de puissance. Regarde aujourd’hui dans quel état se trouvent les
Musulmans… Ils sont faibles dans toute chose, pas seulement leurs gouvernements
mais même leurs individus. La situation est devenue comme l’avait annoncé le
Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam - : « L’Islam a commencé en étant
étrange (chez les gens) et il le redeviendra. Alors, bonheur aux étrangers ! » Il
fut interrogé : « Qui sont-ils, ô messager d’Allah ? ». Il répondit : « Des gens peu
nombreux et vertueux au milieu de gens nombreux et mauvais. Ceux qui leur
désobéissent sont plus nombreux que ceux qui leur obéissent. ». C’est pourquoi
si, à notre époque, nous ouvrons la porte d’al mouqâta’ah (le boycott), d’al hajr
(l’abandon) et du tabdî’, nous devrons ensuite aller vivre dans les montagnes ! Notre
devoir aujourd’hui est donc uniquement : « Par la sagesse et la bonne exhortation
appelle les gens au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure
façon. » [s.16, v.125]. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 666].

L’imam Al Albâni : « Les gens d’aujourd’hui qui radient de la Salafiyyah (font


le tabdî’) des Musulmans simplement parce qu’ils ont commis une faute dans

64
un ou plusieurs sujets constituent un « hizb » (parti sectaire) dans lequel
prédomine ce qui est présent de la sorte dans les autres groupes partisans et
qui est : le rassemblement et l’attroupement basés sur le système d’un État
miniaturisé29. ». Pour écouter cela avec le sous-titrage en français :
https://www.youtube.com/watch?v=x9igsZCzIhE&feature=youtu.be.
Soubhânallâh ! L’Imam serait-il un « ultra-Moumayyi’ » d’un côté,
« Haddâdi » de l’autre, qui qualifie les « Salafis purs qui à cette époque lèvent
l’étendard du jarh et du ta’dîl et font alors le tabdî’ de ceux qui enfreignent la
voie des Salafs ne serait-ce que dans un seul point » comme étant un groupe
sectaire ?

Interrogé sur un étudiant en sciences islamiques qui a dit « Il est légal de se


révolter contre le gouverneur fâsiq (pervers, grand pécheur), pour le remplacer
par quelqu’un de meilleur, lorsque cela est mené par Ahl Al Hall wAl ‘Aqd (les
gens jouissant d’une puissance et d’un haut statut dans la Oummah de sorte
à ce que leurs décisions soient suivies par les masses) après qu’ils aient jugé
qu’une telle action ne provoquerait si ce n’est de faibles méfaits », l’imam Al
Albâni, après avoir expliqué, d’une part, qu’il n’y avait pas d’intérêt à discuter
de ces questions théoriques à notre époque, mais plutôt que cela risquait de
provoquer plus de mal qu’autre chose, car il n’y a malheureusement plus
aujourd’hui d’Ahl Al Hall wAl ‘Aqd et, d’autre part, qu’il n’y a que le
gouverneur qui a manifesté clairement la mécréance, pour laquelle il n’y a
aucun doute, contre lequel il est légal de se révolter comme l’a cité
expressément le hadith connu, a dit : « Je ne vois pas l’acte de boycotter cet
étudiant à cause de cette unique faute de sa part comme étant légal. Le
boycott d’individus Musulmans à notre époque est semblable à la révolte
contre les gouverneurs : ça ne profite point ! Pas un seul d’entre nous
aujourd’hui n’a pas déjà prononcé une parole fausse, commis un faux pas et
enfreint les prescriptions d’Allah. Si donc nous abandonnons complètement
le Musulman dont nous voyons une de ces choses, nous ne ferons qu’accroître
la division qui sévit déjà dans nos rangs. Malgré cela, nous devons prendre
soin de démontrer son erreur afin que les Musulmans ordinaires qui n’ont que
peu de savoir ne se fassent pas trompés par celle-ci. ». Pour écouter l’original en
arabe (1ère question – réponse) :
https://www.youtube.com/watch?v=rU15PeCHrkU.
L’Imam serait-il à tel point « Moumayyi’ » ?

29
Un État miniaturisé avec un chef absolu, plusieurs adjoints qui représentent la plus haute autorité
après la sienne, de nombreux délégués qui font office de responsables et de meneurs dans leurs
districts respectifs : n’y a-t-il pas là une description précise de Jamâ’at Al Jarh ?
65
L’imam Al Albâni : « Il ne faut pas que le Musulman déclare sa position
négative face à des groupes musulmans égarés, dont l’égarement est fort ou
moindre, lorsque ceux-ci défendent l’Islam face aux attaques des laïques et
autres mécréants semblables. Le Musulman qui est jaloux de sa religion ne
peut se permettre de parler des égarements de ses frères lorsqu’il s’agit de
l’Islam contre le Koufr, lorsque deux camps s’opposent hostilement l’un à
l’autre, le premier représentant sa religion et l’autre celle de ses ennemis. Ce
moment n’est pas celui de la mise en garde contre Ahl Al Bid’ah, chaque
chose en son temps ! ». Pour écouter l’original en arabe :
https://www.youtube.com/watch?v=e9GhV3A8N7Q
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » ?

L’imam Al Albâni : « Aujourd’hui, la plupart des pays islamiques, si ce n’est


pas tous, sont gouvernés par les lois humaines. Certains en ont énormément
et d’autres moins. ».
L’Imam serait-il, en plus d’être un « ultra-Moumayyi’ », un « Khâriji
Takfîri » ?
« Aujourd’hui, la plupart des pays islamiques, si ce n’est pas tous, sont gouvernés par
les lois humaines. Une grande partie de ces pays a peut-être des lois qui,
majoritairement, s’accordent à celles de l’Islam, mais c’est le cas inverse pour d’autres.
Et entre ces deux situations opposées, il y a encore divers paliers pour d’autres pays. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette n°355].

L’imam Al Albâni : « Il est interdit de travailler dans la police, l’armée, la


perception des impôts et toute autre fonction publique semblable d’un État
qui ne gouverne pas d’après la législation islamique et qui impose donc à
l’employé dans ce genre de fonctions d’enfreindre les prescriptions d’Allah. ».
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri » ?
« Choisir de son plein gré de travailler dans une police dans laquelle sont pratiquées
de nombreuses infractions à la législation islamique, je conseille à tout Musulman qui
craint Allah - Puissant et Majestueux soit-Il - et en a peur de ne pas se mettre à exercer
un tel emploi. Ce qui est différent du cas de celui qui y est contraint comme cela
arrive dans certains districts avec, par exemple, le service militaire obligatoire. Un tel
cas a donc un statut religieux différent. Mais quant au fait que le Musulman choisisse
de son plein gré d’entrer dans l’armée ou la police alors qu’il s’y trouve des infractions
religieuses, c’est là un emploi qu’il ne faut pas que le Musulman se mette à exercer.
Premièrement, de par la preuve de la parole d’Allah - béni et exalté soit-Il - dans le
verset bien connu : « et ne vous entraidez-pas dans le péché et la transgression ».
Deuxièmement, car plusieurs hadiths ont été rapportés du prophète - éloge et salut

66
d’Allah sur lui - interdisant au Musulman d’être, à l’époque où les prescriptions de la
législation islamique ne seront plus appliquées, un policier, un percepteur des impôts
ou tout autre emploi par lequel il est forcé d’accomplir le contraire de ce qu’Allah -
Puissant et Majestueux soit-Il - a ordonné ainsi que Son messager - éloges et salut
d’Allah sur lui -, d’enfreindre les commandements d’Allah et de Son envoyé. »
[Pour écouter l’original en arabe :
https://www.youtube.com/watch?v=7Ihi4a1VFwQ].

L’imam Al Albâni : « La condamnation publique de l’homme de science


envers l’infraction religieuse que commet le gouverneur en public n’est point
une transgression de l’ordre d’Allah. »
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri » ?
« Le récit d’Aboû Sa’îd Al Khoudri avec son dirigeant (Marwân ibn Al Hakam)
présente le cas qui fait exception à la règle générale. Lorsque le gouverneur enfreint
la législation divine en public, condamner ouvertement son infraction n’est point une
transgression de la loi d’Allah. Cela car les gens qui entendent de la part du
gouverneur des paroles contredisant la religion seront par cela atteints en mal dans
leurs esprits si le savant ne s’exprime pas pour condamner devant eux cette infraction
du gouverneur. Voilà quelle est la signification du récit d’Aboû Sa’îd Al Khoudri avec
son dirigeant (Marwân ibn Al Hakam), ce qui ne contredit pas la règle globale citée
dans l’épître [car c’est là un cas exceptionnel qui sort du champ de la règle]. »
[Pour écouter l’original en arabe :
https://www.youtube.com/watch?v=RjeIt5MeeLk]

L’imam Al Albâni blâme ceux qu’ils nomment « les prêcheurs du Tawhîd


d’aujourd’hui » dans leur négligence face à leur devoir de délivrer conseils à
leurs gouverneurs, mises en garde et condamnation de leurs infractions
religieuses.
L’Imam serait-il sous l’influence des « Takfîris contemporains » qui
« déclarent leur haine et leur hostilité contre le gouvernement Salafi d’Arabie
saoudite et les savants bénis de ce pays du Tawhîd » ?
« Se limiter à la lutte contre les formes de Chirk pratiquées par les individus du peuple
et délaisser alors l’infraction au Tawhîd des gouverneurs qui dirigent et jugent d’après
autre chose que les prescriptions d’Allah, n’est vraiment pas correct. Les prêcheurs
ont le devoir de s’occuper aussi de ce non-respect d’une partie du Tawhîd de la part
des dirigeants. Nous n’entendons pas par cela qu’il faut tous les excommunier. Il y a
en effet dans ce sujet un détail, à respecter obligatoirement, en lequel nous avons foi.
Gouverner ou juger par autre que la prescription divine peut être de la mécréance
majeure tout comme de la mécréance mineure ; cette dernière survient dans le cas de
l’individu qui a foi en la législation d’Allah mais qui suit sa passion en en enfreignant

67
une partie. Par ce détail dans cette question, nous observons la modération et ne
nous hâtons pas de jeter l’anathème sur les gouverneurs avant de distinguer celui qui
entre dans le cas de la mécréance majeure de celui qui entre dans le cas de la
mécréance mineure.
Cependant, je vais parler franchement : les prêcheurs du Tawhîd d’aujourd’hui se
trouvent certes dans une épreuve amère ! Ce par le fait qu’à toute décision officielle
émise, tu trouves comme réponse de leur part : « Cela est l’ordre du détenteur du
commandement » ! Nous sommes donc tombés dans ce contre quoi nous prévenons les
autres ! Pourquoi ne nous orientons-nous pas vers la da’wah d’une manière complète
et exhaustive, et pas seulement d’une manière restreinte à ce qui concerne le peuple ?!
La réponse de ces prêcheurs ressemble fortement à l’expression : « C’est là-bas que ça
se passe uniquement » ! Ils limitent leur da’wah à la lutte contre les formes de Chirk qui
concernent les populations et délaissent les dirigeants sans conseils, ni mises en garde,
ni condamnations de leurs infractions même lorsque cela est fait sans se révolter
contre eux. »
[« silsilat al houdâ wan noûr » cassette 784]

L’imam Al Albâni, dans un bon nombre d’assises enregistrées, critique


ouvertement et sévèrement le gouvernement saoudien pour sa demande
d’aide militaire aux États-Unis d’Amérique face aux forces armées de Saddam
Hussein. Pour écouter cela avec le sous-titrage en français :
https://www.youtube.com/watch?v=f9KAh1FfRXA /
https://www.youtube.com/watch?v=klqqEA0aWho /
https://www.youtube.com/watch?v=AlW3DDA9PFo.
L’Imam serait-il un véritable « Khâriji Takfîri », « ennemi de l’Arabie saoudite
et de sa da’wah salafiyyah » ?

L’imam Al Albâni : « Il est illégal de combattre les forces armées irakiennes


sur leur sol, l’Irak, aux côtés de l’armée des États-Unis. ». Pour écouter cela
avec le sous-titrage en français :
https://www.youtube.com/watch?v=tiWpp9vakEw.
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri » qui voit « toute coopération avec les
États mécréants comme étant l’alliance avec les mécréants qu’Allah a
formellement prohibée » ?

L’imam Al Albâni : « Il y a des gouverneurs à notre époque, à la tête de


populations musulmanes, que nous devons obligatoirement combattre dès
lors que nous disposerons de la capacité suffisante. Cependant, combattre les
Juifs qui occupent la Palestine est bien plus obligatoire. ».

68
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri Djihadiste » ?
« Conclusion, je dis : nous ne nions pas le fait qu’il y ait des gouverneurs que nous
devons obligatoirement combattre. Comme le gouverneur qui a rejeté le caractère
légal du jeûne de Ramadan et celui du sacrifice pour ‘îd al adhâ et autres choses encore
parmi les éléments de la religion nécessairement connus de tous les Musulmans. Il
est donc obligatoire de combattre de tels gouverneurs comme l’a prouvé
explicitement le hadith, cependant avec la condition de la capacité expliquée
précédemment.
Mais combattre les Juifs qui occupent la terre sainte et qui font énormément couler
le sang des Musulmans est bien plus obligatoire que de combattre ces gouverneurs
et ce en raison de plusieurs choses. Ce n’est pas le moment approprié pour les
démontrer toutes mais contentons-nous d’en citer brièvement une des plus
importantes : le fait que les armées de ces gouverneurs soient constituées de nos
frères Musulmans et il se peut même que la majorité d’entre eux, ou au minimum
beaucoup d’entre eux, n’agréent pas leurs gouverneurs.
Pourquoi donc ces jeunes plein de fougue ne s’en vont pas combattre les Juifs au lieu
de combattre certains des gouverneurs des Musulmans ? Je pense que leur réponse
sera qu’ils n’en ont pas la capacité d’après le sens de la capacité que nous avons
expliqué précédemment. Et cette réponse est aussi la nôtre pour le cas du combat
contre ces gouverneurs ! Comme la réalité le confirme. En effet, leur révolte, avec la
difficulté de sa réalisation, n’a donné lieu à rien d’autre que des effusions de sang en
vain ! Et l’exemple ne cesse fort malheureusement d’être présent en Algérie
jusqu’aujourd’hui. Y a-t-il donc quelqu’un pour réfléchir ?! »
[« silsilat al ahâdîth as sahîhah » n°3418]

L’imam Mouqbil Al Wâdi’i :

L’imam Mouqbil : « Ô étudiants en sciences islamiques, ne vous occupez-pas


des critiques et des réfutations entre les gens de science, les uns contre les
autres, tant que celles-ci ne concernent pas un égarement dogmatique ! À plus
forte raison, ne vous occupez pas non plus par le fait de vous ranger
fanatiquement du côté de Chaikh Untel contre Chaikh Untel dans ce genre
d’affaires ! Adonnez-vous entièrement à l’étude des sciences islamiques et
détournez-vous de ces choses qui vont vous nuire à plusieurs niveaux ! ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui prône de ne pas accorder d’intérêt aux
« réfutations des savants contre les individus dans lesquelles se trouve
beaucoup de ‘ilm, surtout concernant le manhaj, dont l’étudiant a besoin » ?
Interrogé de la sorte « Nous avons souffert des agissements des gens qui ont exploité le problème
survenu entre Chaikh Al Albâni et Chaikh Bakr Aboû Zayd – qu’Allah les préserve –, ainsi
69
que celui survenu entre Chaikh Al Albâni et Zouhayr Ach Châwich – qu’Allah les préserve –, et
nous t’avons exposé précédemment la situation des jeunes chez nous. Devons-nous donc nous asseoir
avec eux pour leur enseigner les sujets importants de leur religion ou bien devons-nous leur éclaircir
les choubouhât des gens qui exploitent les désaccords qui surviennent entre nous ? », l’imam
Mouqbil a répondu :
« Les paroles des gens de science les uns contre les autres qui ne relèvent pas de la
critique à cause d’un égarement dans la croyance, il faut bien mettre cela à la place
qui est la sienne, comme on l’a expliqué précédemment. Deuxièmement, je conseille
vraiment aux étudiants en science de s’adonner entièrement à l’étude de cette science
et de ne pas se tourner vers ces affaires dont le fait de les ignorer n’est point
préjudiciable. Ne t’occupe donc pas par le fait de te fanatiser pour Untel ou Untel, ô
étudiant ! Adonne-toi plutôt à l’étude des sciences islamiques !
Un jour, un frère de La Mecque m’a écrit, me disant : « La Hizbiyyah s’est aggravée ici ! ».
Il était affligé de cette situation et voulait les réfuter. Je le conseillai alors : « Adonne-
toi entièrement à l’étude de la science et ne te tourne pas vers ces choses ! Ne t’occupe pas par des
réfutations contre eux, tu es un étudiant qui a besoin d’augmenter son savoir. Si tu t’occupes par des
réfutations à leur encontre, tu te détourneras de la progression dans la mémorisation du Coran et de
l’acquisition de la science bénéfique. Adonne-toi donc entièrement à l’acquisition de cette science ! ».
En ce qui concerne les ‘awâmm et les autres, nous devons accorder de l’importance
à leur enseigner la religion et non pas « Untel a raison et Untel a tort », « Untel est comme
ci et Untel est comme ça ». Nous devons nous concentrer sur le fait de leur enseigner le
dogme, le livre d’Allah, la sounnah du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa
sallam –, ce dont ils ont besoin des sciences de la langue arabe et de la terminologie
du Hadith.
Lorsque j’ai résidé un moment en Égypte, les jeunes de là-bas ont voulu m’occuper
par ce genre d’affaires. Chaque groupe m’envoyait deux ou trois des leurs pour me
convaincre de leurs idées et de leurs positions. Je leur répondis alors : « Je suis occupé.
Nous allons étudier la science pendant un an et, après cela in cha Allah, nous nous occuperons de
ces affaires ».
Par ces affaires, ô étudiant, tu tues ton temps, tu occupes ton esprit et tu perturbes
tes pensées ! D’autre part, le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit, comme
l’a rapporté At Tirmidhi d’après Aboû Oumâmah – qu’Allah l’agrée – : « Des gens
ne se sont égarés après avoir été bien-guidés sans être devenus des adeptes
de la polémique30. ». Puis, il récita : « Ce n’est que par polémique qu’ils te le citent
comme exemple. Ce sont plutôt des gens chicaniers. » [s.43, v.58] ». Cette polémique
engendre l’animosité et la haine dans ton cœur contre ton frère Musulman pieux. En
effet, sans t’en rendre compte, tu te retrouves dans un état intérieur d’antipathie et
d’hostilité envers lui à cause du débat agressif et de la dispute. »
[« ghârat al achritah » p.73]

30
Le débat vif ou agressif, la dispute.
70
L’imam Mouqbil : « Je préfère les gens qui se détournent complètement de la
critique et de la mise en garde contre les groupes déviants tout en étudiant les
sciences islamiques à ceux qui font le contraire (s’occupent par la critique et
la mise en garde et se détournent de l’apprentissage), même si les premiers
ont un manquement face à un domaine immense de notre religion qu’est la
critique et l’éloge. Celui qui n’a pas atteint un niveau suffisant dans les
sciences islamiques pour se tourner vers la critique et la mise en garde contre
les groupes et les individus n’est pas apte à peser autrui selon la balance de la
législation divine. S’il entre dans ce domaine à ce moment-là, il ne fera en fait
que peser les gens avec sa passion ou avec ce que lui dicte Chaikh Untel le
suivant comme une girouette dans ses positions et ses revirements ! ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui « incite les Salafis à s’écarter du jarh
et du ta’dîl » et « à ne pas respecter les règles du manhaj en cela telles que
l’acceptation obligatoire de la critique détaillée d’un savant contre un individu
au détriment d’un éloge général en sa faveur de la part d’un autre savant » ?
Interrogé par la question suivante : « On remarque qu’une partie de ceux qui s’affilient à la
Salafiyyah aujourd’hui s’occupe par la critique et la mise en garde contre les sectes mais délaisse
l’étude de la science, tandis que d’autres accordent de l’importance à cette étude mais délaissent la
mise en garde jusqu’au point de dire que la critique ne fait aucunement partie de la voie d’Ahl As
Sounnah. Quelle est donc la pratique correcte en cela ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« Les premiers cités, ceux qui s’occupent par la critique et la mise en garde au
détriment de l’étude de la science, sont en réalité négligents dans cette étude et
immodérés dans le domaine de la critique. En effet, nos savants, lorsque tu observes
la biographie d’ibn Abî Hâtim, tu le trouves être un immense érudit mémorisateur, il
fut même surnommé Chaikh Al Islam ; de même l’imam Al Boukhâri, l’imam Ahmad
ibn Hanbal, Yahyâ ibn Ma’în, Yahyâ ibn Sa’îd Al Qattân, Aboû Hâtim, Aboû
Zour’ah, Ad Dâraqoutni, ibn Hibbân et Al Hâkim. Ils ont certes composé des livres
bénéfiques dans l’exégèse du Coran, la science du Hadith et d’autres domaines
encore, et ils ont mémorisé et sauvegardé pour nous la sounnah du messager d’Allah
– sallAllahou ‘alayhi wa sallam –. À côté de cela, ils ont également écrit des livres
bénéfiques dans le domaine de la critique et de l’éloge. Il faut donc impérativement
réunir entre cette chose-ci (le savoir islamique d’après ses différents domaines) et
cette chose-là (son domaine de la critique, de la réfutation et de la mise en garde) ou
sinon l’homme est déficient et négligent.
Ensuite, je te demande : avec quelle balance pèses-tu les gens si tu es ignorant dans
la science bénéfique ?? Pèses-tu les gens avec la passion ?! Ou bien avec ce que t’a dit
Chaikh Untel ?! Et si Chaikh Untel revient sur ses paroles et change d’avis, tu reviens
à ton tour et changes d’avis ?! S’il s’attaque à un groupe précis, tu t’y attaques toi
aussi ?! Il faut donc impérativement réunir entre la science d’un côté et la critique de
l’autre.

71
Les gens qui accordent de l’importance à la science mais n’en vouent aucune à la
critique et l’éloge sont à mes yeux meilleurs que la catégorie opposée. Cela car ces
derniers se lancent et se chargent de ce qui n’est pas de leur ressort. Cependant, les
premiers ont, malgré tout, abattu un domaine immense de la religion. […] »
[« fadâ-ih wa nasâ-ih » p.111]

L’imam Mouqbil : « Je déconseille aux étudiants débutants de s’occuper par


quoi que ce soit de ce qui relève de la critique, la réfutation et la mise en
garde. ».
L’Imam serait-il un « ultra-Moumayyi’ » ?
Interrogé de la sorte : « Quel est votre avis sur celui qui dit : « Parler sur les gens de l’innovation,
les réfuter ou lire leurs livres endurcit le cœur. » ? » ; l’imam Mouqbil a répondu :
« Les gens sont différents. Celui qui a de la science et qui est sûr et certain de ce qu’il
dit, il n’y a aucun mal à ce qu’il les critique et les réfute, mais à condition que cela ne
le détourne pas de la mémorisation du Coran, de la mémorisation des hadiths du
messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – et des sciences de la langue arabe.
Quant à un débutant dans l’étude des sciences islamiques, je lui conseille de ne se
tourner vers quoi que ce soit de ce domaine jusqu’à ce qu’il devienne in cha Allah
quelqu’un qui excelle dans la science, qu’il compose des livres, qu’il sermonne et qu’il
soit apte à dire ce qu’il veut. Avant d’atteindre ce niveau, alors qu’il est encore
débutant, non !
Ensuite, ô mes frères, ibn Al Jawzi a cité dans « sayd al khâtir » que l’âme se dérobe à
la mémorisation. L’âme du jeune homme se réjouit de la plus petite des paroles dans
le domaine de la critique et la mise en garde car c’est facile ! « Untel a fait ci, Untel a dit
ça », « Untel est un Hizbi, Untel n’est pas un Hizbi », tout ceci est facile et léger pour
l’âme, (au contraire de la mémorisation des textes et de la révision) !
Je vous donne donc le conseil suivant : vous ne deviendrez pas des savants qui
excellent dans la science si vous vous occupez par cette chose ! Je veux de vous que
vous vous adonniez à la mémorisation du livre d’Allah, à la mémorisation de la
sounnah du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – et à l’étude de la langue
arabe. Et c’est à Allah qu’il faut demander aide.
Quant au fait de dire « Cette chose vous est illicite », non, nous ne disons pas qu’il est
illégal pour vous de parler sur les Hizbis. Cependant, je crains que, si vous le faites,
la mémorisation des textes ne devienne ensuite une tâche trop lourde pour vous.
Lorsqu’une personne se tourne vers la mémorisation, elle doit le faire franchement.
Si par la suite lui vient un obstacle qui la stoppe dans cette tâche, ça y est, il faut
qu’elle recommence tout depuis le début ! Et l’aide d’Allah nous implorons. »
[Cassette « Questions des jeunes d’Al Mahwît »]

72
L’imam Mouqbil : « La Hizbiyyah se reconnaît à son alliance étroite,
restreinte à la cause du hizb et à ses membres, au lieu de s’étendre à la cause
de l’Islam dans son intégralité et à tous ses gens. La Hizbiyyah se reconnaît
également, à notre époque, par la recherche de l’homme d’un salaire chez
le hizb pour ses actes religieux et son prêche servant l’intérêt du hizb, ou sa
recherche d’un autre intérêt mondain par sa prédication religieuse sectaire ;
la méthode de beaucoup de Hizbis contemporains étant l’absence de
sincérité envers Allah dans le prêche islamique. Grandir les individus qui sont
de son groupe, tout en rabaissant voire, carrément, calomniant ceux d’entre
eux qui le quittent ou qui n’en font pas partie à la base, c’est la voie
des Hizbis ; c’est une manifestation évidente de l’alliance et du désaveu
étroits. ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui « appelle à s’allier à tous les
Musulmans sans faire de distinction entre les manhajs des uns et des autres »
et qui « taxe les Salafis qui font le hajr d’Ahl Al Bid’ah comme étant des
Hizbis » ?
« La Hizbiyyah a une alliance étroite, restreinte aux membres du hizb. Alors que le
messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a dit : « Le Musulman
est le frère du Musulman, il ne le lèse point, ne l’abandonne point lorsqu’il a
besoin d’aide et ne le méprise point. La crainte d’Allah est ici – en montrant sa
poitrine à trois reprises –. Suffit comme mal en un homme son mépris envers
son frère Musulman. Tout le Musulman est sacré pour le Musulman : son
sang, ses biens et son honneur. ». Et il a dit : « Le croyant pour le croyant est
tel l’édifice : ses parties se soutiennent les unes les autres. ». Et il a
dit : « L’exemple des croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur
compassion les uns envers les autres, est tel celui du corps humain qui,
lorsque l’un de ses membres devient malade, tout le reste du corps en souffre
par la fièvre et l’insomnie. ». »
[Cassette « Questions diverses téléphoniques en provenance de Grande-Bretagne » ; disponible
ici aussi : http://www.muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=3628].
Interrogé : « Quelles sont les constantes par lesquelles on reconnaît le Sounni du Hizbi ? Et
quand est-ce qu’on range un individu dans la catégorie des Hizbis ? » ; il a répondu :
« Le Sounni est celui qui se cramponne au Coran et à la Sounnah et s’allie à tous les
Musulmans. Tandis que le Hizbi, lui, a une alliance étroite : il s’allie pour la cause de
son hizb ; s’il donne, il le fait parce que la personne est de son hizb, s’il assiste à un
rassemblement, il y invite les gens de son hizb. Au contraire du Sounni qui considère
tous les Musulmans être ses frères : « Le Musulman est le frère du Musulman, il
ne le lèse point, ne l’abandonne point lorsqu’il a besoin d’aide et ne le méprise
point. La crainte d’Allah est ici – en montrant sa poitrine à trois reprises –. Suffit
comme mal en un homme son mépris envers son frère Musulman. Tout le
Musulman est sacré pour le Musulman : son sang, ses biens et son
honneur. » ; passage du hadith rapporté par Mouslim d’après Aboû

73
Hourayrah. « L’exemple des croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur
compassion les uns envers les autres, est tel celui du corps humain qui,
lorsqu’un de ses membres devient malade, tout le reste du corps en souffre
par la fièvre et l’insomnie. » ; rapporté par Al Boukhâri et Mouslim d’après An
Nou’mân ibn Bachîr. « Le croyant pour le croyant est tel l’édifice : ses parties se
soutiennent les unes les autres. » ; rapporté par Al Boukhâri et Mouslim d’après
Aboû Moûsâ Al Ach’ari. Voilà donc ce que signifie s’allier aux Musulmans. « Les
croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres » [s.9, v.71], « Les croyants ne
sont que des frères » [s.49, v.10], « Ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille
pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes
ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. » [s.49,
v.11]. Cela est donc le contraire de l’état des Hizbis.
Ces derniers, également, grandissent les individus qui sont des leurs et même si en
réalité ils ne valent pas un clou. Ils grandissent celui qui est des leurs, disant « Le
Docteur est arrivé ! », « Faites place au Chaikh ! », tantôt « Docteur » tantôt « Chaikh », mais
si un jour il les abandonne, alors là leurs propos à son sujet deviennent : « Untel fait
partie de Jamâ’at At Takfîr », ou « est un homme de main du gouvernement », ou bien « est un
espion d’Israël » ou « un espion des États-Unis », et autres choses encore. Nous ne les
croyons pas dans ces affirmations de leur part et c’est d’Allah que nous implorons
l’aide.
On range un individu dans la catégorie des Hizbis lorsque son alliance est pour leur
cause, qu’il n’œuvre pas pour Allah et ne prêche pas pour Lui, « C’est à Allah
qu’appartient le culte pur. » [s.39, v.3], « Dis : « Ce que je vous demande comme salaire, c’est
pour vous-mêmes. Car mon salaire n’incombe qu’à Allah. » » [s.34, v.47], « Et je ne vous
demande pas de salaire pour cela ; mon salaire n’incombe qu’au Seigneur de l’univers. » [s.26,
v.109]. Le Sounni recherche donc son salaire auprès d’Allah, tandis que le Hizbi le
recherche auprès du hizb et le recherche par l’appel des gens à son hizb, et vise
également d’être choisi ou élu par les gens ensuite. […] »
[Cassette « Questions des jeunes du Cameroun » ; disponible aussi
ici : http://muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=819].

L’imam Mouqbil : « Lorsqu’Ahl As Sounnah divergent sur l’état d’un individu


en bien et en mal, ils ne doivent pas se suivre les uns les autres dans cela sans
esprit critique. D’autre part, une telle divergence ne signifie pas qu’ils sont
désormais en désaccord face au dogme de l’Islam et sa voie authentique. ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » dans le domaine de la critique et l’éloge ?
« Ahl As Sounnah n’ont qu’une seule source de laquelle ils puisent leur religion, qui
est le livre d’Allah et la sounnah du messager d’Allah - sallAllahou ‘alayhi wa sallam
-. Leur croyance à tous est donc une seule et même croyance, de même pour la voie
qu’ils suivent et ce dans toutes les contrées islamiques. D’autre part, nous sommes
bel et bien tous d’accord sur le caractère légal de la critique contre les gens de

74
l’innovation et les Hizbis. Cependant, il arrive que certains individus soient critiqués
par l’un des gens d’Ahl As Sounnah tandis qu’ils ne le sont pas par un autre. Cela est
une chose qui survenait à l’époque des Salafs. En effet, il arrivait que l’imam Ahmad
dise d’un rapporteur qu’il était fiable tandis que Yahya ibn Ma’în disait de lui qu’il
était un grand menteur, ou bien le contraire. De même entre Al Boukhâri, Aboû
Zour’ah et Aboû Hâtim, ils divergeaient parfois sur l’état d’individus précis.
L’important dans ce genre d’affaires est de ne pas se suivre les uns les autres sans
esprit critique. Si nous divergeons sur l’état d’un individu en termes d’éloge et de
critique, cela ne signifie donc pas que nous divergeons dans la croyance ni que nous
divergeons dans la voie à suivre. »
[Cassette « ad dourar fi ajwibati ‘abs wa choufar »].

L’imam Mouqbil : « Le désaccord présent entre certains gens de science dans


les régions (saoudiennes) du Hijâz et de Najd et la lutte qu’ils se mènent les
uns les autres proviennent certes de leur oisiveté, que cela leur plaise ou non !
S’ils s’occupaient vraiment par la science, son enseignement et la da’wah, ils
ne trouveraient pas de temps pour cela ! ».
L’Imam serait-il un grand « Moumayyi’ » qui critique et méprise de la sorte
les efforts des « savants du jarh et du ta’dîl en Arabie saoudite qui réfutent les
fautes commises par les prêcheurs et mettent en garde contre les déviances
des individus devenus sectaires ou mauvais pour la Oummah » ?
« Nous conseillons à nos frères de s’adonner entièrement à l’étude des sciences
islamiques, parce que ce désaccord présent entre les gens de science dans les régions
(saoudiennes) du Hijâz et de Najd31 provient d’une oisiveté chez ces derniers.
Qu’est-ce facile de mémoriser quelques mots tels que « Untel est un Hizbi » ou « Untel
est homme de main (de tel État ou de tel groupe) », puis de les répéter d’assise en assise !
Mais ce que j’attends de vous c’est de commencer par mémoriser le Coran et ce que
vous pouvez des hadiths du messager d’Allah – éloge et salut d’Allah sur lui et sur sa
famille –, et d’étudier la langue arabe jusqu’à la maîtriser.
Je dis donc : cette lutte que se livrent certains gens de science les uns les autres, dans
ces régions du Hijâz et de Najd, est le résultat d’une inoccupation chez eux ; que cette
parole de ma part leur plaise ou non ! Si vous vous occupiez par la mémorisation du
Coran et l’étude du savoir bénéfique, vous ne trouveriez de temps pour ce genre de
choses ! »

31
Al Hijâz : nom donné anciennement à une vaste région à l’ouest de la péninsule arabique. Elle
s’étend aujourd’hui en Arabie saoudite. Elle comprend les villes des deux plus importants lieux
saints : La Mecque et Médine.
Najd : nom donné anciennement à une vaste région au centre et à l’est de la péninsule arabique.
Elle s’étend aujourd’hui en Arabie Saoudite et en Irak. Mais Najd est également, à notre époque, le
nom d’un vaste district au centre du Royaume d’Arabie saoudite, où se trouve notamment la
capitale Riyad.
75
[« ghârat al achritah » 2/411]

L’imam Mouqbil : « Il est illégal de s’enrôler dans l’armée ou la police des


États actuels qui gouvernent les Musulmans par autre que la législation
islamique. Un Musulman qui s’y enrôle ne pourra par cela réaliser quoi que
ce soit en faveur de l’Islam. Les sociétés actuelles des Musulmans sont des
sociétés jâhiliyyah, sans signifier par là qu’elles sont mécréantes. ».
L’Imam serait-il un « Khâriji Takfîri » ?
En réponse à la question suivante posée par des frères koweïtiens : « Quel est le jugement
sur le fait de s’enrôler dans l’armée ou la police ? » ; l’imam Mouqbil a dit :
« S’enrôler dans l’armée ou la police est illicite car tu y reçois des ordres qui
proviennent des ennemis de l’Islam. Si l’armée et la police étaient dirigées
conformément au livre d’Allah et à la sounnah du messager d’Allah - éloges et salut
d’Allah sur lui -, l’obéissance au détenteur du commandement serait alors obligatoire.
Mais ce n’est pas le cas car elles sont conduites par des individus formateurs et
expérimentés qui viennent de chez les ennemis de l’Islam. Les premières choses qu’ils
imposent c’est alors le rasage de la barbe, la photographie et le filmage au moyen de
la caméra, ainsi que la mise à exécution des lois humaines selon ce que dicte le
pouvoir en place avec ses lois et ses instructions. Mon conseil pour tout Musulman
est donc de s’éloigner de l’armée et de la police.
D’autre part, il ne pourra certes réaliser quoi que ce soit en faveur de l’Islam par le
biais de ces deux fonctions. Si la situation de nos gouverneurs est comme il fut dit
[en vers de poésie] :
« Un calife dans une cage Entre Wasif et Bougha.
Il dit ce qu’ils lui disent Comme le fait le perroquet. »
C’est-à-dire que nos dirigeants eux-mêmes ne peuvent pas conduire les choses
comme ils le voudraient et toi, pauvre que tu es, tu t’imagines pouvoir le faire ?!
Supposons que tu deviennes même un officier, il restera certes d’autres individus plus
élevés que toi en grade. Tu ne peux pas, par le biais de l’armée ni de la police, réaliser
quoi que ce soit en faveur de l’Islam ! Cependant, par le moyen de la science religieuse
et de la da’wah, tu le peux ! Il t’est possible de prêcher la religion d’Allah au Koweït,
au Yémen, dans la région des deux lieux saints, en Égypte, en Amérique et bien
d’autres pays. « Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle les gens à
Allah, fait bonne œuvre et dit : « Je suis du nombre des Musulmans » ? » [s.41, v.33].
Quelqu’un pourrait dire : « Si nous n’occupons pas, nous, ces fonctions, les Socialo-Communistes
viendront s’en charger ! ». Je réponds à cela : si les Socialo-Communistes viennent les
occuper, vous verrez ce qu’il adviendra d’eux ! Ne laissez pas perdre votre vie dans
la compétition avec Untel et Untel ! Adonnez-vous à la science bénéfique et à la
transmission de celle-ci au milieu des gens. Quant aux Socialo-Communistes, aux
Baathistes et aux Nasséristes, leurs toupets sont entre les mains d’Allah - Puissant et

76
Majestueux soit-Il -. Allah est capable de les humilier et de donner la puissance aux
Musulmans. D’autre part, Allah - pureté à Lui et exalté soit-Il - a dit : « Ô vous qui
avez la foi ! Si vous faites triompher la cause d’Allah, Il vous fera triompher et
raffermira vos pas. » [s.47, v.7] ; « Allah a promis à ceux d’entre vous qui ont la foi et
œuvrent pieusement qu’Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l’a donnée
à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu’Il a
agréée pour eux. Il leur changerait leur ancienne peur en sécurité. « Ils M’adorent et ne
M’associent rien. » » [s.24, v.55].
Il faut savoir que tu vis dans des sociétés jâhiliyyah : leurs services administratifs,
leurs hôpitaux, leurs marchés, leurs supermarchés, leurs us et coutumes, et autres
composantes encore de ces sociétés qui sont bel et bien dans un état de jâhiliyyah. Je
n’entends pas par cela qu’elles sont des sociétés mécréantes car nous nous en tenons
à l’équité qu’Allah - pureté à Lui – nous a ordonné : « Certes, Allah commande
l’équité, la bienfaisance et l’assistance aux proches. » [s.16, v.90], « Et quand vous
parlez, soyez équitables » [s.6, v.152]. Nous observons donc l’équité, mais il faut
savoir que tu vis dans des sociétés qui sont jâhiliyyah.
Qu’est-ce que les prêcheurs de la religion d’Allah qui sont devenus officiers (militaires
ou policiers), laissez les présidents et les rois de côté et parlons juste des officiers qui
étaient du nombre des prêcheurs islamiques : qu’ont-ils donc réalisé pour l’Islam ??
Quelle chose ont-ils accomplie ?? L’un d’entre eux monte en grade et se fait un statut
en « grimpant sur le dos » des pauvres prêcheurs de la religion d’Allah, puis, lorsqu’il
devient officier, il les abandonne au nom de la « piété » ! Lorsque les prédicateurs de
l’Islam désirent entrer auprès de lui, il leur dit « Revenez demain ou après-demain » ! Alors
qu’il était auparavant leur compagnon et leur frère. Qu’ont-ils donc concrétisé en
faveur de l’Islam, ô mes frères ?! Ce qui va réaliser pour l’Islam ce qui lui est bénéfique
in cha Allah, c’est la da’wah (l’appel des gens à la religion d’Allah) et s’adonner à la
science utile. Quant à ces faussetés, ces frivolités et ces « anesthésiants », tout cela ne
réalisera rien pour l’Islam. Pensez-vous que l’Islam sera secouru par les adeptes des
pantalons occidentaux ?! Pensez-vous que l’Islam sera secouru par les hommes aux
barbes rasées ?! Pensez-vous que l’Islam sera secouru par ses ennemis ?! L’Islam ne
se secoure pas par un individu attaché à l’Amérique ou à la Russie ! L’Islam ne se
secoure que par un individu qui est sincère envers Allah - Puissant et Majestueux
soit-Il -, qui appelle les gens au livre d’Allah et à la sounnah du messager d’Allah -
éloges et salut d’Allah sur lui - et s’adonne à la science bénéfique. »
[« Conseil aux jeunes du Koweït » : http://www.muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=4160]
« Travailler dans l’armée ou la police d’un gouvernement qui ne dirige pas d’après ce
qu’Allah a révélé a deux situations différentes :
- Si cet emploi contient un secours porté à ce gouvernement dans quoi que ce soit et
un appui donné à sa puissance, il est donc un travail illicite. Cela de par la preuve du
hadith rapporté par Ahmad d’après Jâbir – qu’Allah l’agrée – : Le messager d’Allah –
éloges et salut d’Allah sur lui – dit : « Ô Ka’b ibn ‘Oujrah, qu’Allah te protège du
commandement des faibles d’esprit ! ». Il l’interrogea : « Qu’est-ce que le

77
commandement des faibles d’esprit, ô messager d’Allah ? ». Il répondit : « Des dirigeants qui
viendront après moi et qui ne suivront pas ma voie ni ne s’éclaireront par ma
bonne direction. Les gens qui croiront en leur mensonge et les aideront dans
leur injustice ne seront pas des miens ni je ne serai des leurs et ne
s’abreuveront pas de mon bassin (au Jour de la résurrection). Quant aux gens
qui ne croiront pas en leur mensonge et ne les aideront pas dans leur injustice,
ceux-là seront des miens, je serai des leurs et ils s’abreuveront de mon
bassin. ».
- Si cet emploi sert les intérêts de l’Islam et des Musulmans, il est alors une fonction
qui contient un secours et un appui donnés à l’Islam. Cependant, à condition de ne
pas accomplir d’acte illicite comme se raser la barbe, se photographier ou se faire
filmer. S’il n’y a pas d’acte illégal à accomplir, ce travail est donc licite.
Quant au hadith « Viendront certes des dirigeants qui retarderont
l’accomplissement de la prière plus tard que son heure et qui rapprocheront
d’eux les plus mauvais des gens. Ne sois donc pour ces chefs ni un assistant,
ni un policier, ni un percepteur des impôts, ni un trésorier. », se trouve dans sa
chaîne de transmission ‘Abd Ar Rahmân ibn ‘Abdillâh ibn Mas’oûd pour lequel il n’a
pas été mentionné un rapport direct d’Aboû Hourayrah et d’Aboû Sa’îd, comme on
peut le lire dans les livres traitant des rapporteurs. Ce hadith a été rapporté par une
autre voie jusqu’à Aboû Hourayrah, voie rapportée par At Tabarâni dans laquelle son
chaikh et le chaikh de son chaikh sont deux rapporteurs inconnus32. »
[« charît as-ilat fou-âd ar rifâ’i » face A ; voir aussi « min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/448]

L’imam Mouqbil pour décrire le dogme auquel il adhère et la da’wah qu’il


mène lui et ses partisans au Yémen (dans son épître « Voici notre da’wah et
notre ‘aqîdah »), dit dans cinq points parmi les trente-six qu’il a cités :
« 14) Nous jugeons illégal le fait de se révolter contre les gouverneurs des Musulmans
aussi longtemps qu’ils sont Musulmans. Nous considérons que les coups d’État ne
sont pas un moyen de réforme mais plutôt de corruption de la société. Quant aux
gouverneurs de ‘Aden [province au sud du Yémen], nous voyons que les combattre
est obligatoire jusqu’à ce qu’ils se repentent de la profanation envers l’Islam, du
Socialo-Communisme et de l’appel des gens à adorer Lénine, Marx et autres grands
personnages des mécréants.
[…]
19) Nous croyons que la politique est une partie de la religion et que ceux qui tentent
de séparer la religion de la politique ne font qu’essayer de détruire la religion. Nous
avons également la conviction que ce qui s’est répandu comme anarchie et aussi, dans

32
L’imam Al Albâni a quant à lui authentifié ce hadith comme cela était indiqué dans son explication
autour de ce sujet, citée précédemment.
78
certains pays islamiques, (comme emblème qu’est) « La religion est à Allah et la patrie
est à tout le monde », sont des appels païens. Le tout appartient plutôt à Allah et doit
Lui être consacré.
[…]
28) Nous aimons les gouvernements d’après ce qu’il y a en eux comme bien et nous
les détestons pour ce qu’il y a en eux comme mal. Nous jugeons illicite le fait de se
révolter contre eux sauf dans le cas où nous voyons d’eux une mécréance claire pour
laquelle nous avons d’Allah une preuve évidente et à condition d’en avoir la capacité
suffisante et que les Musulmans ne se trouvent pas des deux côtés à se livrer combat
les uns contre les autres. En effet, les gouverneurs font toujours passer ceux qui se
rebellent contre eux pour des destructeurs corrupteurs (ce qui peut rallier à leur cause
contre ces derniers un certain nombre de Musulmans). Il y a aussi d’autres conditions
à réviser dans mes autres livres.
[…]
32) Nous condamnons à l’encontre des gens de l’autorité et autres leur visite de la
tombe de Lénine et autre parmi les leaders de l’athéisme dans le but de leur rendre
gloire et hommage.
33) Nous condamnons à l’encontre des gouverneurs des Musulmans leur union avec
les ennemis de l’Islam, qu’ils soient Américains ou Socialo-Communistes. »
L’imam Mouqbil serait-il un « Khâriji Takfîri » qui « condamne en public les
infractions religieuses des dirigeants » ?

Pour répondre à ceux qui disent : « Chaikh Mouqbil adhérait à la voie des Khawârij dans la
manière d’agir avec les gouverneurs puis il s’en est repenti quelques mois avant de mourir. Il est donc
formellement interdit de diffuser toutes les paroles mauvaises qu’il avaient prononcées dans ce domaine
desquelles il s’est repenti. », nous disons deux choses.
Premièrement, Chaikh Mouqbil jugeait illégal le fait de se révolter contre les
dirigeants des Musulmans aussi longtemps qu’ils n’ont pas apostasié de manière
évidente, conformément au hadith connu sur lequel est principalement fondé le
dogme d’Ahl As Sounnah dans cette question. Plus encore, il appelait les peuples
musulmans dont lui et d’autres savants excommuniaient leurs dirigeants (tels que
Mouammar Kadhafi en Lybie, Saddam Hussein en Irak, Habib Bourguiba en Tunisie,
Gamal Abdel Nasser en Égypte, Hafez el-Assad en Syrie) à ne pas tenter de les
renverser, au vu des méfaits provoqués par ce genre de tentatives à notre époque, et
à plutôt se concentrer sur la piété individuelle et dans les foyers ainsi que les sciences
islamiques et leur transmission avec dynamisme et constance. Ses paroles en cela sont
connues et nombreuses, quiconque prétend le contraire devra le prouver. Quant à
condamner publiquement les choses répréhensibles étant pratiquées ou instaurées
par les gouverneurs, d’une part, la voie de Chaikh Mouqbil en cela n’était pas

79
différente de celle prônée par Chaikh Al ‘Outhaymîn dans son explication citée plus
haut (qui est : choisir la condamnation en public ou en privé de ces choses dépend
des intérêts et des méfaits) tout en signalant que Chaikh Al ‘Outhaymîn précise que
c’est de cette manière que l’on conjugue toutes les preuves légales dans cette question
sinon quoi on fait partie de l’un des deux groupes de gens radicalement opposés l’un
à l’autre (disant : il faut condamner en public quels que soient les méfaits qui en
découlent / il faut ne jamais rien condamner si ce n’est en privé) qui saisissent une
partie des textes et en délaissent l’autre. Nous avons vu aussi que Chaikh Al Albâni
soutenait la même position, mais en ajoutant lui aussi, à l’instar de Chaikh Al
‘Outhaymîn, qu’il y a tout de même une différence à faire entre cette condamnation
publique en présence de la personne d’autorité visée et lorsqu’elle est absente. Chaikh
Mouqbil n’insistait pas autant sur cette différence mais se contentait de rattacher
l’affaire à l’estimation des intérêts et des méfaits. Nous allons voir plus loin que
Chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd a la même méthode que Chaikh Mouqbil en
cela. D’autre part, Chaikh Mouqbil jugeait le seul hadith imposant de ne délivrer
conseil au détenteur du commandement qu’en privé comme étant à rejeter car ne
remplissant pas les critères de l’authenticité d’un texte prophétique. Ce hadith est
celui qu’a rapporté Ahmad et autre d’après ‘Iyâd ibn Ghounm qui dit : « Le messager
d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – dit : « Celui qui veut donner un conseil à
un des gens de l’autorité, qu’il ne le fasse pas en public mais qu’il le prenne
par la main et lui délivre seul à seul. S’il l’accepte, tant mieux, sinon il aura
déchargé sa responsabilité du devoir qui lui incombait. ». ». Ce hadith est à la
base présent dans le recueil de Mouslim sans tout cet ajout qui ne peut faire l’objet
d’une authentification, selon Chaikh Mouqbil, car ses différentes chaînes de
transmission sont toutes non-fiables. De ce fait, le chaikh disait qu’il n’y avait aucun
texte authentique prouvant l’interdiction de condamner ouvertement le mounkar
pratiqué ou instauré par les gouverneurs ; si ce n’est, de manière relative, les textes
généraux contenant l’ordre d’analyser les intérêts et les méfaits pour l’Islam et les
Musulmans et de peser alors entre ceux-ci avant de choisir une solution dans toute
affaire exigeant de peser le pour et le contre. C’est pourquoi le chaikh était connu
pour mettre en garde haut et fort en public contre certaines des infractions des
gouverneurs en nommant ces derniers ou les ciblant de près tout en interdisant, en
même temps, de se révolter contre eux ou même d’inciter à l’insurrection et tout en
désavouant la voie des Khawârij et celle des faibles d’esprit pour ce qui est de la
réforme de la société.
Ajoutons pour conclure ce premier point la parole de deux chaikhs désignés comme
références chez une partie de Jamâ’at Al Jarh :
Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli : « Il est légal de condamner en public le mounkar
pratiqué par le gouverneur lorsque celui-ci est présent et que l’on est à l’abri de
provoquer une fitnah (trouble, conflit, épreuve difficile) chez les gens par cette
condamnation. Comme le fit le Compagnon Aboû Sa’îd Al Khoudri avec (son calife)
Marwân ibn Al Hakam. » [https://www.youtube.com/watch?v=25t9eRexOXQ].

80
Chaikh Ferkoûs : « Néanmoins, si ces dirigeants demandent à être conseillés
publiquement, en permettant et en ouvrant la porte aux opinions et aux critiques, il
est légal à cet effet de leur donner en public un conseil véridique sans diffamation ni
moquerie car cela serait contraire aux règles de bienséance, et sans rébellion par la
parole ou l’acte car cela serait contraire à la voie de l’Islam dans la gouvernance et la
politique. [...] Ainsi, n’est pas parmi les formes du bon conseil le fait de le diffuser
sur Internet ou dans la presse écrite et autres, sans l’autorisation de la personne
concernée. Cependant, au cas où cette dernière l’autoriserait, le conseil (pourrait être
publié de la sorte mais) devrait se conformer aux règles de bienséance pour que son
intérêt se généralise à tous. » [https://ferkous.com/home/?q=fr/art-mois-fr-49]
Deuxièmement, pour réfuter rapidement et clairement cette information mensongère
sur un soi-disant repentir de Chaikh Mouqbil peu avant sa mort face à ses critiques
passées à l’encontre d’un bon nombre des gouverneurs de son époque, rien de mieux
que de citer les derniers mots qu’il a prononcés lui-même à ce sujet environ un mois
avant son décès. En effet, dans son célèbre discours enregistré, qui fut ensuite édité
sous format livre avec le titre « mouchâhadâtî fil mamlakah al ‘arabiyyah as sa’oûdiyyah »,
Chaikh Mouqbil annonça qu’il revenait uniquement sur ses critiques négatives
passées à l’encontre du gouvernement saoudien (en expliquant pourquoi) - qui n’ont
cependant jamais contenues un takfîr contre celui-ci - en dehors de tous les autres
gouvernements desquels il avait parlé négativement. Et il prononça plusieurs éloges
en faveur de ce gouvernement33. Il dit à la fin de son allocution : « La question « Es-
tu revenu sur tes critiques contre les gouvernements ? » m’a été posée de nombreuses fois. Ma
réponse est donc : je suis revenu sur mes critiques contre le gouvernement saoudien
– qu’Allah récompense ses membres – uniquement, en dehors des autres
gouvernements que j’ai critiqués. ». Ces propos furent suivis de cette question-
réponse :
« Question : « Il y a une parole disant que vous avez fait une préface pour le livre d’Aboû
Mouhammad Al Maqdisi qui présente son takfîr contre le gouvernement saoudien et que vous avez
même approuvé cette excommunication dans cette préface de votre part. Cette information est-elle
authentique ? ».
Réponse : « Cela est un mensonge. Lorsque j’étais à Médine, puis, après avoir été
emprisonné à Médine et à Riyad, j’ai quitté ce pays alors que je ne faisais pas le takfîr
contre l’État saoudien. Comment pourrais-je l’excommunier alors que le Messager –
sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit « Celui qui dit à son frère « Ô mécréant »,
cette parole va s’appliquer contre l’un des deux. » ?! Il nous est donc illicite de
jeter l’anathème sur cet État alors qu’il est un État Musulman. Et l’aide d’Allah nous
implorons. ». Il dit avant cela dans son allocution :
« Oui, j’ai certes, auparavant, parlé en mal du gouvernement saoudien car je considère
que je fus expulsé de l’Arabie saoudite [suite aux événements de l’affaire Jouhaymân
Al ‘Outaybi lorsque j’étais étudiant à l’Université islamique de Médine] injustement.

33
Plusieurs de ses paroles à ce sujet étaient présentes (p.66 à 69) dans le livre en langue française
« L’imam Mouqbil ibn Hadi Al Wadi’i – Tome 2 » publié aux éditions Al Hikma en 1437 H (2016 G).
81
Cependant, la ilaha ill Allah, combien de temps et de fois suis-je déjà resté à me
disputer avec ceux qui font le takfîr du gouvernement saoudien en leur répétant qu’il
n’est certes pas mécréant ! D’autre part, lorsque je résidais en Arabie saoudite, je
dispensais des cours qui ne contenaient aucun mal, louange à Allah… Cependant, la
patience et le pardon sont meilleurs… Et ce gouvernement - qu’Allah le récompense
- m’a certes devancé en m’accordant son pardon [pour toutes les critiques négatives
que j’ai prononcées contre lui] avant que je ne le fasse à son égard. Alors moi aussi
j’ai décidé de lui pardonner (tout ce qu’il m’a fait subir). ». Il est important de
souligner que lorsque Chaikh Mouqbil, de temps à autre durant une longue période,
critiquait négativement le gouvernement saoudien dans certains aspects de sa
politique intérieure et extérieure, il le critiquait aussi positivement. En voici deux
exemples :
« Le peuple saoudien est Musulman et son gouvernement également. Celui-ci est
d’ailleurs l’un des meilleurs gouvernements actuels. Et je devrai certes rendre des
comptes sur cette parole que je suis en train de prononcer. ». [« touhfat al moujîb »,
réponse à la 10ème question des jeunes d’Indonésie, p.92].
« Je dis : aucun gouvernement n’est capable de s’occuper des pèlerins et de les servir
comme le fait le gouvernement saoudien. La vérité doit être dite. » [« fadâ-ih wa nasâ-
ih » p.27].
Concluons tout cela par plusieurs paroles de l’imam Mouqbil :
« Lorsque nous lisons dans les biographies de nos savants, nous trouvons certains
d’entre eux qui condamnaient le mounkar à l’encontre des gouverneurs en public et
d’autres qui s’abstenaient de le faire de peur de provoquer une fitnah pour la
société. » [« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/403].
« Il y a une différence entre notre condamnation du mounkar à l’encontre des
gouverneurs et la condamnation d’autres que nous (n’étant pas d’Ahl As Sounnah).
Nous, nous condamnons les choses répréhensibles sans jamais conduire ni soulever
les gens vers la révolte contre les dirigeants et cela est la croyance d’Ahl As
Sounnah. [Puis, il mentionna des preuves légales de cela]. » [« âkhir fatâwal wâdi’i »].
« Il y a une différence entre le fait que du haut de la chaire tu condamnes les actes du
gouverneur qui enfreignent le Coran et la Sounnah et le fait que tu incites les gens à
se révolter contre lui. Cette incitation est illégale aussi longtemps que nous n’avons
pas vu de lui une mécréance claire, comme cela a été mentionné dans le hadith
d’après ‘Oubâdah ibn As Sâmit : « Le messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam
– nous appela [pendant la nuit d’al ‘aqabah] puis nous lui prêtâmes allégeance. Parmi
ce sur quoi il nous fit prêter allégeance : l’écoute et l’obéissance au détenteur de notre
commandement tant lors de notre dynamisme que lors de notre paresse et notre
fatigue, tant dans notre aisance que dans notre pauvreté, et même lorsque le détenteur
du commandement accapare les richesses et les biens publics nous privant de nos
droits dans ceux-ci. Ainsi que : ne pas chercher à prendre le commandement d’entre

82
les mains de ceux qui le détiennent « sauf si vous voyez une mécréance claire
pour laquelle vous avez d’Allah une preuve évidente » dit-il ; et de dire la vérité
où que nous soyons sans craindre en cela le blâme de quiconque. ». Le Prophète –
sallAllahou ‘alayhi wa sallam – ordonnait à Aboû Dharr de dire la vérité même
lorsqu’elle était amère ; rapporté par Ahmad. À côté de cela, il lui avait ordonné
d’écouter et d’obéir même si celui qui viendrait à prendre son commandement serait
un esclave abyssin. Aboû Dharr s’exécuta alors en mettant en pratique les deux ordres
simultanément, d’où le fait qu’il donnait son écoute et son obéissance à ‘Outhmân
durant le califat de ce dernier34.
Mais lorsque nous voyons du gouverneur une mécréance claire, est-il obligatoire de
se révolter contre lui ? La réponse à cette question est qu’il est obligatoire tout
d’abord d’analyser la situation des Musulmans, disposent-ils de la capacité suffisante
pour faire front à la mécréance claire ou bien vont-ils se livrer en « offrande » (proie
facile) à ses gens ? Possèdent-ils une autonomie matérielle ou bien vont-ils devoir
tendre la main aux États-Unis d’Amérique et autres gouvernements qui les laisseront
alors combattre leur adversaire jusqu’à ce que leur sang soit bien déversé puis
investiront pour leur pays un dirigeant laïque à la place du laïque précédent ou
Socialo-Communiste ou encore Chrétien ? Il faut donc obligatoirement avoir une
autonomie matérielle pour ce genre d’actions. Ensuite, ont-ils préparé ce que
nécessite la guerre comme force militaire ? Il n’est pas une condition que notre force
soit égale à celle de l’ennemi [mais uniquement suffisante face à la leur], car Allah –
‘azza wa jall - a dit : « Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez
comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le
vôtre » [s.8, v.60]. Et ont-ils préparé les choses indispensables à la guerre telles que
les médecins et les hôpitaux ou bien vont-ils laisser leurs blessés se vider de leur sang
jusqu’à mourir ? Telles que, aussi, les denrées alimentaires, car les gens de notre
époque ne sont pas prêts à patienter comme l’ont fait les Compagnons face à la
faiblesse, l’abandon de leurs terres et de leur contrée, la maladie, la pauvreté. [...]
Cela nous permet donc de comprendre qu’il y a une différence entre le fait que
l’homme dise une parole de vérité et entre le fait qu’il incite les gens à se révolter
contre le gouverneur. [...]
Ainsi, nous conseillons aux gouverneurs de revenir vers Allah - soubhânahou wa
ta’âlâ - et d’être véridiques et sincères envers leurs peuples. D’autre part, je déteste
certes être en désaccord avec certains de mes amis ou mes collègues à cause d’un
gouverneur (dont le statut fait l’objet d’une divergence d’opinion entre nous) auprès

34
Tandis qu’une partie des Salafs désapprouva certaines décisions du troisième calife bien-guidé,
qu’il émit bien évidemment par ijtihâd, relatives à la direction de la Oummah. Chaikh Sâlih Âl Ach
Chaikh indiquera cela dans une de ses paroles à venir in cha Allah.
83
duquel nous n’avons tous aucune valeur et aucune considération. » [« touhfat al
moujîb » p.163].
« Si le gouverneur accepte le bon conseil, il faut alors le lui donner. Mais si ce n’est
pas le cas, il n’y a pas de mal à prévenir les gens contre ses infractions religieuses du
haut de la chaire à condition de faire ressentir aux gens, au même moment, que tu ne
les appelles pas à une quelconque révolution ni un renversement du gouvernement
en place et que tu n’approuves pas ces troubles présents entre les Musulmans dans
leurs sociétés et que l’Islam ne les approuve pas. [...]
Lorsque les gouverneurs répondent favorablement au bon conseil qui leur est donné
en privé, c’est de la sorte qu’il faut procéder. [...]
Mais si ce n’est pas le cas, il faut impérativement condamner leurs infractions
religieuses. Et il n’y a pas de preuve légale en faveur de ceux qui ont exclu les
gouverneurs des Musulmans de cette condamnation obligatoire. [...]
Quant à un conseil qu’on leur délivre en privé puis, après cela, les médias qui sont
entre leurs mains inversent la réalité et présentent aux gens celui qui a raison comme
étant celui qui a tort et vice-versa, non ! Dans un tel cas, il faut obligatoirement
démontrer clairement la religion aux gens ! [...]
Ceux qui disent que le bon conseil ne peut être donné au gouverneur qu’en privé
n’ont aucune preuve en leur faveur, le hadith sur lequel ils s’appuient est faible. [...]
Le conseil leur sera donné en privé lorsque l’on sait qu’ils l’acceptent ou que l’on sait
que le donner du haut de la chaire dans les mosquées provoquera une fitnah pour la
société. Par contre, si l’on sait que condamner de la sorte, haut et fort en public, va
probablement contribuer à mettre fin au mounkar, par le fait que les gouvernements
qui ont leurs espions répandus un peu partout dans les grandes sociétés, dès lors que
leur parviendra cette condamnation publique, craindront que les gens ne se mettent
à les critiquer et mettront alors fin à leurs pratiques répréhensibles, il est alors une
bonne chose de procéder ainsi. » [« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/400 à 403].
« Appeler les gens aux révolutions, aux coups d’État et aux troubles au sein de la
société, nous combattons cela. Disputer en faveur des gouverneurs qui sont devenus
des hommes de main des États-Unis d’Amérique, nous ne l’approuvons pas non plus.
De même pour ce qui est de la division entre les étudiants en sciences islamiques à
cause de la question des gouverneurs, je vois les deux côtés de ces étudiants qui
s’opposent l’un à l’autre pour cette raison être tous fautifs. Cela car ces gouverneurs
ne nous considèrent que comme des mouches, que tels des insectes n’ayant aucune
valeur. Nous nous retrouvons en désaccord entre nous, gens du Coran et de la
Sounnah, pour la cause de gouverneurs qui jettent les Musulmans en prison et leur
portent préjudice ?! » [« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/405].

84
« Nous ne disons pas qu’il ne faut pas condamner le mounkar à l’encontre des
gouverneurs, cependant cela ne doit pas amener à la révolte contre eux. Quant à
condamner les choses répréhensibles qu’ils pratiquent, le messager d’Allah -
sallAllahou ‘alayhi wa sallam - a dit : « Le meilleur jihâd est une parole de vérité
prononcée auprès d’un chef injuste. », « Quiconque d’entre vous voit une
chose répréhensible devra y mette fin par sa main. S’il ne peut pas, alors par
sa parole. S’il ne peut pas cela non plus, alors par son cœur et c’est là la foi la
plus faible. ».
Nous ne sommes pas prêts à adorer les gouverneurs ! Nous ne sommes pas prêts à
prendre la défense des gouverneurs par le faux ! « Et ne dispute pas en faveur de ceux
qui se trahissent eux-mêmes. Allah, vraiment, n’aime pas le traître et le pécheur. » [s.4,
v.107]. Notre devoir est plutôt de condamner le mounkar à leur encontre lorsqu’ils
appellent à la démocratie ou appellent à quelque chose qui enfreint la religion d’Allah,
tout en faisant ressentir aux Musulmans que nous ne jugeons pas légal le fait de se
révolter contre eux ni nous n’incitons à cela.
Alors soubhânallâh, ô toi le calomnieur [qui m’accuse de juger la révolte contre les
gouverneurs actuels comme étant légale], ne sais-tu pas que tu vas être dévoilé
aujourd’hui ou demain ?! Mes livres, par la grâce d’Allah, sont emplis de mises en
garde face à la révolte contre les gouverneurs.
Pour finir, nous sommes à l’Est et ceux qui adorent les gouverneurs sont à l’Ouest !
Et ceux qui soulèvent les gens vers les révolutions et les coups d’État sont, eux, dans
une autre direction encore ! Nous, nous voulons le Coran et la Sounnah ! Nous
voulons mettre en pratique le Coran et la Sounnah ! Nous voulons faire du Coran et
de la Sounnah le juge entre nous et les gouverneurs, entre nous et la société ! Et c’est
à Allah que nous demandons aide. » [Cassette « Questions des gens de Médine »].
« Il ne faut pas que nos frères s’accusent les uns les autres de lâcheté ou de rigorisme
excessif parce que l’un n’a pas condamné haut et fort le mounkar instauré par les
dirigeants dans la société tandis que l’autre l’a fait. Celui qui l’a condamné l’a fait car
il s’est armé de vaillance et de résolution, a placé sa confiance absolue en Allah et est
alors passé à l’acte : il a condamné le mounkar au milieu des gens. Tandis que son
frère qui s’est abstenu de le faire, c’est soit par lâcheté de sa part, soit pour l’intérêt
du prêche islamique ou un autre intérêt. Vous savez, ô frères, que la prescription du
bien et la proscription du mal sont deux obligations. Allah a dit : « Que se trouve
parmi vous un groupe qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le
blâmable. Et ceux-là seront les gens qui réussiront. » [s.3, v.104], « Il n’y a rien de bon
dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne
une charité, une bonne action ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait,
cherchant l’agrément d'Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense
énorme. » [s.4, v.114]. J’entends par là qu’il ne faut pas que les frères soient en

85
désaccord les uns les autres pour une telle affaire, il ne faut pas que celle-ci provoque
la division entre eux, l’hostilité ou la haine.
Lorsque l’un d’entre eux se lance et condamne le mounkar dans la société tandis
qu’un autre s’abstient de le faire, l’affaire est simple et il n’y a pas lieu de se disputer
tant que chacun des deux a agi de la sorte pour une raison acceptable.
En réalité, les ennemis de l’Islam veulent que les prêcheurs islamiques se heurtent de
front avec leurs gouverneurs. Je vois donc qu’il faut que les prêcheurs évitent cela.
Cependant, celui parmi eux dont la foi est devenue forte et qui s’est résolu à
condamner le mounkar pratiqué ou instauré par les dirigeants, il ne faut pas lui
reprocher ni le blâmer pour cela, car Allah a dit : « Si Allah ne repoussait pas les gens
les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les
synagogues et les mosquées où le nom d’Allah est beaucoup évoqué. Allah soutient,
certes, ceux qui soutiennent Sa religion - Allah est assurément Fort et Puissant - ;
ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la prière,
acquittent l’aumône légale, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable.
Cependant, l’issue finale de toute chose appartient à Allah. » [s.22, v.40-
41]. [...] » [« ijâbat as sâ-il » p.403-404].
Au fil des années, je me suis rendu compte qu’un certain nombre de gens d’Ahl As
Sounnah, de différentes régions du monde, qui ne connaissaient pas vraiment l’imam
Al Wâdi’i et sa da’wah en avaient une image erronée.
L’érudit yéménite Aboû ‘Abd Ar Rahmân Mouqbil ibn Hâdî, même si ses mises en
garde contre les partis idéologico-politiques mécréants de son pays et d’ailleurs (les
Socialo-Communistes, les Baathistes, les Nasséristes, les laïques, etc.), les sectes
hérétiques (les Chiites, les Soufis, les Ach’arites, les Khawârij, les Mou’tazilites, etc.)
et les partis et regroupements sectaires modernes (les Frères Musulmans, les
Tablighs, certains partis politiques et certaines associations de son pays et d’ailleurs)
étaient continues et parfois sévères, il n’a jamais été extrémiste en cela.
En effet, cela ne l’a pas détourné de ses immenses efforts dans l’enseignement
quotidien, tous les jours de l’année et même les jours de fêtes, trois fois (trois assises)
par jour à la mosquée, ainsi que dans la composition d’ouvrages dont plusieurs sont
devenus des références contemporaines dans leurs domaines respectifs35, dans la

35
Tels que :
- « Recueil de hadiths authentiques relatifs aux causes de la révélation des versets coraniques » ;
- « L’intercession » ;
- « Recueil de hadiths authentiques relatifs au Destin » ;
- « Recueil de hadiths authentiques contenant les preuves de la prophétie » ;
- « Recueil de hadiths authentiques n’ayant pas été rapportés par Al Boukhâri et Mouslim dans leurs deux recueils
authentiques » qui contient plus de 1600 hadiths et qu’il a composé pendant une longue période de
sa vie. Il l’a rangé en deux volumes, puis, il a classé ces hadiths par chapitres et sous-chapitres
dogmatiques et jurisprudentiels, ce qui constitua un second recueil qui fut édité en six volumes.
86
révision des recherches et des épîtres composées par certains de ses élèves, dans la
direction des affaires de son institut qui accueillait plusieurs centaines d’étudiants en
provenance des quatre coins du monde, dans l’orientation des prêcheurs parmi eux
qui sortaient en da’wah chaque semaine dans les alentours du village (de Dammaj) et
au moins une fois par an dans les différentes régions du Yémen, dans l’accueil des
visiteurs tous les jours après le ‘asr qui venaient le saluer, lui demandaient fatwas ou
sa consultation ou encore de trancher leurs différends, dans les relations à entretenir
avec les chefs tribaux mais aussi les gens de l’autorité républicaine à la tête de qui se
trouvait le président ‘Ali ‘Abd Allah Sâlih, dans la gestion de son foyer constitué de
plusieurs épouses et de deux filles dont l’éducation qu’il leur donna fit de l’une d’entre
elles une femme savante.
À côté de cela, il était pauvre et parfois très pauvre mais faisait preuve d’une patience
et d’un ascétisme très rares à trouver à notre époque face à tout l’argent qui lui était
donné par les bienfaiteurs et qu’il dépensait entièrement pour les besoins de la da’wah
et de ses étudiants, ne prenant de celui-ci pour les besoins primaires de son foyer pas
plus que la part (insuffisante) versée à chaque étudiant36.

- « Le blâme à l’encontre de l’acte de demander aux autres ».


36
Son ascétisme et sa continence étaient tels qu’il refusait d’encaisser les gains des droits d’auteur
de ses livres édités puis vendus, il les reversait dans les besoins de la da’wah. Il refusait également
d’avoir un repas différent de celui que préparait la cuisine de l’Institut pour les plus pauvres des
étudiants et les célibataires parmi eux ; qui était un repas identique chaque jour sans viande si ce
n’est exceptionnellement. Jusqu’à ce qu’à la fin de sa vie, usé par sa maladie au foie (qui le mena
ensuite à une cirrhose du foie de laquelle il décéda – qu’Allah lui fasse miséricorde –), il demanda
la permission à ses élèves du haut de la chaire de la mosquée de pouvoir manger mieux qu’eux en
prenant des dons d’argent versés par les bienfaiteurs pour lui et son institut de quoi s’acheter un
peu de viande de poulet pour ses repas… Chaikh Rabî’ Al Madkhali a certes dit vrai lorsqu’il le
décrivit de la sorte : « Chaikh Mouqbil a mené une da’wah salafiyyah au Yémen de la meilleure
manière qu’il soit et a fondé une école scientifique salafiyyah à Dammaj qu’il nomma « L’Institut
du Hadith » à laquelle se rendent les étudiants en théologie en provenance des différentes régions
du Yémen mais aussi de nombreux pays arabes, islamiques, européens et du continent américain.
Son enseignement a fait sortir des savants qui ont fondé à leur tour leurs écoles dans plusieurs
régions du Yémen. Allah a grandement fait profiter les gens par leur moyen et la da’wah salafiyyah
chez eux est forte. Leurs écoles représentent très bien les écoles des pieux prédécesseurs dans la
pureté, la chasteté, la continence et l’ascétisme face à la vie mondaine. Ces savants ainsi que leurs
élèves placent leur confiance absolue en Allah et ne souillent pas leurs personnes et leurs mains en
acceptant des dons financiers provenant d’institutions ou d’organisations sectaires. Ils
comprennent bien quels sont les objectifs de ces groupements, tels que détourner de la voie des
Salafs, celle d’Ahl Al Hadith et d’Ahl As Sounnah, tous les gens qu’ils pourront éloigner et les
accrocher aux meneurs des sectes égarés et leurs voies. L’homme qui a instauré pour ces savants
actuels du Yémen cette belle méthodologie et cette voie à suivre, c’est cette montagne de science,
ce pur, ce chaste, ce continent et cet ascète, Chaikh Mouqbil ibn Hâdî Al Wâdi’i dont la vie nous
fait certes penser à celle des Salafs Sâlih et plus particulièrement celle de l’imam Ahmad. » ; « Allah
lui a donné un haut statut et une forte position par le moyen de ce par quoi il se caractérise comme
suivi de la Sounnah, bien et ascétisme face à la vie mondaine. Les gens courent à perdre haleine et
se hâtent vers les désirs et les biens matériels et lui il est là, plein de fierté et de hauteur face à cette
87
D’autre part, il faisait bien la distinction entre le jugement négatif à émettre contre la
voie d’un groupe déviant et celui à émettre contre chaque individu se trouvant dans
ce groupe ou œuvrant pour ses intérêts (qui n’était pas forcément identique au
premier jugement) ; quelques-unes de ses paroles seront citées plus loin à ce sujet.
Aussi, il prenait soin d’envoyer des conseils fraternels aux meneurs de ces groupes,
ne refusait pas de se réunir avec eux pour débattre et appelait Ahl As Sounnah à être
bienveillants envers les suiveurs de ces groupes et à redoubler d’efforts dans la da’wah
devant leur être délivrée sagement ; quelques-unes de ses paroles à ce sujet seront
également citées plus loin.
Il condamnait l’excès dans le hajr pratiqué au nom de la Sounnah à cette époque par
une partie des Salafis à l’encontre des individus sectaires et des Musulmans ayant
adhéré à une ou plusieurs hérésies ; cela sera aussi éclairci à travers plusieurs de ses
explications sur le sujet.
Il n’imposait pas aux autres le résultat de son ijtihâd face au takfîr ou au tabdî’ contre
un individu et appelait à en faire de même avec tous les gens de science.
Il était très attentionné à l’égard de la sauvegarde de la paix, de la sécurité et du respect
mutuel nécessaire entre tous les citoyens de son pays quels que soient les différences
qui les opposaient dans le dogme et autre. Sont connues en cela ses nombreuses
paroles appelant Ahl As Sounnah à ne pas se heurter ni avec un Chiite, ni avec un
Soufi, ni avec le membre d’une tribu, ni avec le gouvernement, ni avec un quelconque
autre citoyen. Il rappelait que la da’wah ne pouvait se concrétiser et l’enseignement
ne pouvait être dispensé parfaitement si la sécurité ne régnait pas dans le pays.
Lorsque des gens de groupes adverses, plus particulièrement les Chiites,
recherchaient le conflit avec Ahl As Sounnah, il calmait les esprits, délaissant même
les mises en garde contre leurs hérésies pendant un moment si cela était nécessaire
voire carrément passait des accords avec eux en cela. C’est ainsi que le 2/11/1402 H
il signa une entente avec vingt-neuf savants chiites de sa région (dont Badr Ad Dîn
Al Hawthi le père d’Abd Al Malik meneur actuel des rebelles Hawthis) sur plusieurs
choses dont les trois suivantes :
- Œuvrer à unir notre parole, unifier nos rangs et ne pas soulever les sujets de
divergence qui mènent à la division et la dissension.
- Interdire à tout individu d’imposer aux autres son avis dans une question
jurisprudentielle et le forcer à respecter les avis des autres dans ce domaine.
- Ne s’en prendre, d’une quelconque manière, à qui que ce soit ni à quoi que ce
soit parmi les groupes et les écoles. Tous doivent désormais fermer les yeux et
oublier ce qui a pu survenir entre eux comme désaccords et conflits antérieurs

vie matérielle, jusqu’à même composer un tel livre : « dhamm al mas-alah » (« Le blâme à l’encontre de
l’acte de demander aux autres »). » ; « Cet homme pieux, érudit du Hadith, continent et ascète qui a
piétiné la vie mondaine et sa parure sous ses pieds. ».
88
et s’éloigner de tout ce qui susciterait à nouveau cela, afin d’écarter la haine
mutuelle entre les Musulmans et de concrétiser la fraternité obligatoire en
Islam.
Chaikh Mouqbil dit, dans son livre « al makhraj minal fitnah », à propos de ce traité :
« Même si la législation divine ne l’approuve pas car parmi les sujets de divergence
(entre les Chiites, ou autres, et nous) se trouvent des sujets sur lesquels il est illégal
de se taire, comme cela est bien connu des gens de science. Cependant, un tel accord
constitue l’ouverture d’une porte de bien pour la Sounnah. En effet, la licéité
d’appliquer ce genre d’ententes dans une contrée qui n’a connu que le Chiisme depuis
mille ans ou plus a certes été établie. Nous demandons à Allah qu’Il unisse la parole
des Musulmans sur la vérité. ». Il est important de souligner que Chaikh Mouqbil ne
faisait pas le takfîr des Chiites de son pays, même s’il décrivait leur Zaydisme comme
étant une fusion du Mou’tazilisme dans le dogme avec le Rafidisme dans le domaine
de « l’alliance à la famille prophétique » et le Hanafisme dans la jurisprudence.
Quelques-unes de ses paroles dans la distinction à faire entre le takfîr général et le
takfîr individualisé contre les Rafidites seront citées plus loin37.
Chaikh Mouqbil décrivait Ahl As Sounnah comme étant des gens qui, en raison de
leur aversion pour le conflit entre les Musulmans, reculaient d’un pas lorsque des
insouciants s’avançaient vers eux à la recherche de l’affrontement. Il disait à propos
des Chiites de son pays : « Nous ne voulons pas nous heurter à eux même s’ils disent
que nous sommes des peureux ! S’ils veulent le débat, nous sommes prêts pour celui-
ci. Mais si ce sont les bagarres et les combats armés qu’ils recherchent, nous ne
répondrons pas à leur demande car ils sont Musulmans et nous le sommes aussi. De
ce fait, leur vie, leurs biens et leur honneur sont à nos yeux inviolables. »38.

37
Il est intéressant de noter que parmi les arguments du tabdî’ prononcé contre Chaikh
Mouhammad Al Imâm ces dernières années se trouve son suivi de la position de son chaikh (qui,
lui, a été « épargné » du tabdî’) en cela : le fait de ne pas excommunier de manière absolue les
Rafidites de son pays, cela en affirmant leur appartenance à l’Islam jusqu’à s’assurer que l’individu
que l’on veut juger connaît ce que contient le Rafidisme comme mécréances et y adhère.
38
Comme cité précédemment, Chaikh Mouqbil a conclu cet accord avec les Chiites de sa région
dans lesquels se trouvait le groupe des Hawthis avec son leader précédent (Badr Ad Dîn) qui a été
succédé, après sa mort, par son fils (‘Abd Al Malik) leader actuel du groupe rebelle célèbre qui a
beaucoup fait parler de lui depuis une décennie. C’est ce groupe Hawthi Rafidite qui est combattu
depuis plusieurs années par les frappes aériennes de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite
et sur le sol par ce qu’il reste des forces armées du gouvernement de la République du Yémen ainsi
que quelques tribus et groupes Sunnites. C’est avec ces mêmes Hawthis que Chaikh Mouhammad
Al Imâm a conclu lui aussi (cependant dans un contexte de guerre et de révolution dans lequel
Chaikh Mouqbil n’était même pas) un accord de paix, de fraternité et de vivre-ensemble, suite
auquel il fut taxé d’hérétique par Chaikh ‘Oubayd Al Jâbiri puis Chaikh Rabî’ Al Madkhali qui
appelèrent aussi à délaisser tous les savants et les prêcheurs du Yémen qui persistent à le soutenir.
Parmi les choses reprochées à Chaikh Mouhammad ibn Hâdî du côté de Chaikh Rabî’ et ses
partisans se trouve d’ailleurs sa position dans cette affaire. Chaikh ibn Hâdî est du côté des savants
(les plus nombreux) qui ont excusé, par la contrainte ou l’ijtihâd, Chaikh Mouhammad Al Imâm
89
dans sa contraction de ce traité. Dans sa célèbre allocution qu’il a intitulée « Le moment est venu pour
Mouhammad ibn Hâdî de sortir de son silence », il a carrément dit : « Ces ruinés dans la science (sa’âfiqah)
ont divisé les gens ! Ils ont divisé les Salafis dans le monde entier en testant la position de tous les
gens : « Que dis-tu de Mouhammad Al Imâm ? », « Que dis-tu de Mouhammad Al Imâm ? », « Que dis-tu de
Mouhammad Al Imâm ? », « Que dis-tu de Mouhammad Al Imâm ? » ! Cette affaire est du ressort des
gens de science, pas du vôtre ! Malgré cela, ils ont divisé les Salafis avec ce sujet. Les petits étudiants,
les gens du commun, les gens ordinaires, ne sont pas concernés par ce genre d’affaires et n’ont pas
d’avis à donner, leur rôle n’est que de suivre les savants ! Mais à côté de cela, silence total chez ces
ruinés dans la science à propos de Hânî ibn Bourayk ! Plutôt, ils ont même pris sa défense ! Ils ont
défendu un homme qui emprunte la voie des Khawârij ! » ; « Et ce genre d’individus ruinés dans la
science se trouvent un peu partout dans le monde et leur nombre est si important qu’ils ne peuvent
être dénombrés. ». Parmi les savants qui ont excusé Chaikh Al Imâm dans sa contraction de ce
traité avec les Rafidites Hawthis de son pays dans le contexte de cette situation périlleuse (pour la
vie des gens, leurs biens, leur honneur, et pour les instituts d’Ahl As Sounnah et leur da’wah), on
trouve : les quatre savants qui furent décrits par l’imam Mouqbil dans son testament comme étant
(avec aussi Mouhammad Al Imâm, Aboul Hasan Al Ma-ribi et Yahyâ Al Hajoûri) parmi Ahl Al
Hall wAl ‘Aqd (les détenteurs de l’autorité et de la puissance) au Yémen : Mouhammad ibn ‘Abd
Al Wahhâb Al Wasâbi (qui a carrément qualifié les fatwas provenant de quelques chaikhs d’Arabie
saoudite appelant Ahl As Sounnah parmi le peuple yéménite à combattre les Hawthis et à ouvrir
des fronts de combat un peu partout dans leur pays comme étant des fatwas politiques servant les
intérêts de leur royaume saoudien), ‘Abd Al ‘Azîz Al Boura’i, ‘Abd Ar Rahmân Al ‘Adani et ‘Abd
Allah Adh Dhamâri ; puis, Mouhammad As Sawmali (dont l’imam Mouqbil a conseillé aux chaikhs
précédents, dans son testament, de le consulter dans les affaires importantes), ‘Abd Allah Al ‘Adani
et ‘Outhmân As Sâlimi, voilà pour les savants du Yémen ; et parmi ceux d’Arabie saoudite : Sâlih
Âl Ach Chaikh, ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd, ‘Abd Al ‘Azîz Ar Râjihi, Sâlih As Souhaymi et
Wasiyyoullah ‘Abbâs. En voici ici un échantillon oral
: https://www.youtube.com/watch?v=4SMsAnaEOsY&index=24&list=PLnqg9EqdptlNLsVP9
E71KwcwhivB6a9-m.
Il est important de savoir que ce genre d’ententes de fraternité, d’entraide, de coopération et de
vivre-ensemble entre Sunnites et Chiites n’ont pas été signées à notre époque que par Chaikh
Mouqbil et Chaikh Al Imâm mais aussi par d’autres. À titre d’exemple, le 18/01/1432 H, suite à
des bagarres survenues dans les rues de Médine entre les Sunnites et les Chiites Rafidites (citoyens
saoudiens et habitants de Médine depuis de nombreux siècles, dont le plus nombreux de leur quatre
groupes est connu sous le nom des Nakhawilites), l’émir de Médine réunit des représentants des
deux groupes adverses et leur demande de signer un accord de vivre-ensemble, de fraternité,
d’entraide et de coopération, ce qu’ils font. Ce traité affirme que les Sunnites et les Chiites Rafidites
de Médine sont tous des frères en Islam, se devant de vivre ensemble dans le respect et l’entraide
mutuels tel une seule et même famille, et des citoyens saoudiens égaux en droits et en devoirs
devant les lois du Royaume. L’émir de Médine insiste davantage sur les significations voulues par
ce traité dans son interview avec le célèbre journal « ‘oukkâdh » à ce sujet. Le 4/10/1436 H, suite à
un attentat à la bombe dans une des mosquées des Chiites Rafidites dans le sud de l’Arabie saoudite
(à Al Qadîh dans le district d’Al Qatîf) ayant fait vingt morts et des dizaines de blessés, le roi Salmân
et l’Assemblée des Grands Savants de son État (dont ‘Abd Al ‘Azîz Âl Ach Chaikh, Sâlih Al Fawzân
et Sâlih Al Louhaydân) condamnent sévèrement cet acte criminel et le qualifient comme étant une
agression monstrueuse contre la vie inviolable de citoyens musulmans du Royaume.
D’autre part, Chaikh Sâlih Âl Ach Chaikh, interrogé sur le jugement de la législation islamique face
au fait qu’un État musulman signe la déclaration universelle des droits de l’Homme de l’ONU
malgré les clauses contraires aux lois d’Allah qu’elle comporte, cita un hadith d’après Barîrah
concernant un accord passé avec une clause interdite, l’expliqua puis conclut en disant : « Les
savants contemporains divergent sur cette question. L’avis choisi par beaucoup d’entre eux, fondé
90
sur ce hadith, est que lorsque l’État islamique, la région ou le détenteur du commandement est
contraint de signer un tel accord, il n’y a pas de mal à ce qu’il(elle) le fasse à condition de ne pas
mettre à exécution, par la suite, les clauses qui vont à l’encontre de la législation d’Allah,
conformément à la prescription prophétique donnée dans le hadith précédent. » [« silsilat al
mouhâdarât al ‘ilmiyyah » 7/158].
Ceux qui ont fait le tabdî’ de Chaikh Mouhammad Al Imâm répondent à ce genre d’arguments par
l’objection suivante : « Ce n’était pas de son ressort de contracter une entente avec les Rafidites de son pays mais
uniquement de celui de son gouverneur, le président de la République du Yémen ! ». Les savants du Yémen,
étant sur place et connaissant alors mieux la situation que quiconque (comme l’ont rappelé des
savants tels que Chaikh Al ‘Abbâd, Chaikh Ar Râjihi, Chaikh As Souhaymi et d’autres), répondent
à cela en disant : le gouvernement provisoire, décidé après la révolution au Yémen qui a mené à la
destitution du président ‘Ali ‘Abd Allah Sâlih, n’avait pas l’envergure et la force suffisantes pour
protéger tout son peuple contre les plusieurs groupes armés puissants et rebelles du pays tels que
les Rafidites Hawthis. C’est pourquoi il recommandait aux gens de responsabilité et d’autorité (tels
les chefs de tribus, les directeurs d’instituts religieux sunnites, etc.) de faire ce qui était en leur
pouvoir pour se protéger du mal de ces groupes. Preuve en est que pendant plusieurs années ce
gouvernement provisoire n’a fait que perdre du terrain et perdre le contrôle d’un bon nombre des
régions de son pays, l’une après l’autre, jusqu’à même la capitale du pays, face à ce groupe rebelle
armé Rafidite. La situation arriva jusqu’au point où le président de ce gouvernement provisoire,
‘Abd Rabbih Mansoûr Hâdî, annonça publiquement sa démission de son poste après la prise de
contrôle d’une bonne partie de la capitale par les Hawthis, puis il s’enfuit vers la province de ‘Aden
au Sud. D’autre part, même après l’intervention militaire d’une coalition de plusieurs pays arabes,
ayant mené de nombreuses frappes aériennes depuis plusieurs années, ce groupe Chiite n’est pas
encore détruit mais bel et bien encore là et encore puissant même s’il a été affaibli. Aussi, pour être
cohérent, il faudra émettre le même jugement sur Chaikh Mouqbil qui lui aussi avait contracté un
traité semblable avec ces mêmes Chiites à son époque, alors qu’il n’était pas, lui non plus, le
gouverneur de son pays. Il est nécessaire de connaître entièrement la situation d’une contrée avant
d’émettre un jugement la concernant. Le Yémen est un pays tribal et les gouvernements précédent
et actuel ont toujours laissé un certain champ d’action aux tribus du pays pour traiter les affaires et
régler les problèmes de leurs régions respectives, surtout pour ce qui est de préserver le sang, les
biens et l’honneur des citoyens. Enfin, il faut savoir que c’est le gouvernement du Yémen en
personne qui avait demandé à Chaikh Mouhammad Al Imâm de contracter avec les Rafidites
Hawthis un accord de paix et de vivre-ensemble. Cependant, le chaikh refusait cela depuis le début
car il n’y voyait pas de nécessité contraignante, jusqu’à ce que ce groupe armé rebelle agresse
militairement les villages aux alentours de la ville de Ma’bar (là où se trouve l’institut du chaikh, des
milliers d’étudiants en sciences islamiques, hommes et femmes, adultes et enfants, et des milliers et
des milliers de gens d’Ahl As Sounnah), puis dresse l’armement lourd sur la montagne donnant sur
la ville et les oriente vers sa direction. Ce qui change donc toute la donne par rapport à l’objection
« Ce n’était pas de son ressort de contracter une entente avec les Rafidites de son pays mais uniquement de celui de
son gouverneur, le président de la République du Yémen ! »… Chaikh ‘Abd Al ‘Azîz Al Boura’i, le savant
yéménite que l’imam Mouqbil décrivait en disant « le censeur clairvoyant », exprima le problème de la
non-conformité des jugements émis par Chaikh ‘Oubayd puis Chaikh Rabî’ (de leurs domiciles à
Médine), contre Chaikh Al Imâm, face à la réalité de la situation sur place au Yémen en ces termes :
« Je dis à Chaikh ‘Oubayd et autre parmi les chaikhs du Royaume d’Arabie saoudite : je vous certifie
que les comptes rendus et les informations qui vous sont donnés sur le Yémen sont faux et non-
conformes à la réalité. Prenez de moi cette parole comme cela et vous vous souviendrez de ce que
je vous dis là ! [...] Lorsque vous émettez, à partir de ces informations que certains individus vous
rapportent, des fatwas sur notre pays, les étudiants ici, par Allah, s’étonnent de telles paroles de
votre part qui contredisent la réalité de la situation que nous vivons sur place. Cela n’est pas une
critique de ma part contre vos fatwas en soi mais contre ces comptes rendus qui vous sont fournis.
91
D’autre part, les mises en garde répétées de Chaikh Mouqbil contre les choses qu’il
jugeait répréhensibles de la part des gouverneurs et des gens de l’autorité de son
époque n’ont jamais été accompagnées, de sa part, d’appels à la révolte, aux effusions
de sang et aux troubles à l’ordre public, mais plutôt le contraire comme cela a été
présenté dans plusieurs de ses paroles précédentes.
Le dogme d’Ahl As Sounnah et la voie scientifique d’Ahl Al Hadith auraient-ils pu
être revivifiés avec une telle force et en si peu de temps dans un pays qui était au
Nord sous la domination du Chiisme depuis mille ans et au Sud sous celle du
Soufisme Ach’ari depuis aussi de nombreux siècles, par un homme extrémiste dans
le tabdî’ et ses annexes ou extrémiste dans le takfîr et ses annexes ?! Cet homme n’a
fait revivre l’Islam et la Sounnah au Yémen, avec la permission d’Allah, d’une manière
qui n’y avait été connue que lors des trois premiers siècles de l’Hégire, que par le biais
de ses constantes condamnations et mises en garde contre le mal sous toutes ses
formes, se trouvant chez les gens gouvernant ou gouvernés, accompagnées de sa
transmission quotidienne des sciences islamiques et de sa formation des enseignants,
des prêcheurs et des futurs savants, derrière quoi se trouvait certainement une très
forte sincérité envers Allah. Il a donc dans sa da’wah pris l’exemple sur la sagesse
divine de la Loi39 : interdire le mounkar tout en ordonnant le ma’roûf, condamner le
mal tout en indiquant clairement aux gens le bien qui leur est suffisant, blâmer les
choses répréhensibles tout en proposant aux gens des solutions de bien face à elles,
faire peur tout en donnant espoir ; c’est ainsi qu’une da’wah est entière ou parfaite.
C’est bien pourquoi l’imam ibn Bâz décrivit les fruits de la da’wah de Chaikh Mouqbil

Je vous certifie encore une fois que ces comptes rendus et ces informations que vous rapportent
certains individus sont faux et que ces rapporteurs vous trompent avec ceux-ci ! Le problème est
qu’Allah a fait de ces rapporteurs des gens fiables à vos yeux. Lorsque donc nous arrivons auprès
de vous, au lieu d’écouter ce que nous avons à dire, vous nous dictez vos ordres « Faites ci et ne faites
pas ça ! » qui se basent sur ces comptes rendus précédents. De plus, vos directives sont, dans
l’absolu, inabrogeables et non-modifiables ! Et malgré nos efforts fournis pour vous exposer la
réelle situation de notre pays et vous convaincre de cela, vous refusez de vous détacher de ces
comptes rendus faux ou mensongers qui vous sont rapportés. Que pouvons-nous donc faire face
à cela ?! Si Allah n’a pas fait de nous des gens fiables à vos yeux et que vous avez choisi d’ouvrir
vos oreilles aux informations que vous rapportent des jeunes, sans accorder d’attention à ce que
vous disent les gens qui portent la charge de la da’wah au Yémen, que pouvons-nous donc faire ?!
Vous devrez alors assumer les conséquences du refus des gens dans notre pays pour vos fatwas et
vos directives les concernant car les gens voient qu’elles ne sont pas conformes à la réalité de la
situation qu’ils vivent. Ainsi, je vous dis : ne prenez pas en considération des comptes rendus que
vous fournissent des jeunes tout en mettant de côté des chaikhs qui sont les porteurs de la da’wah
dans ce pays et qui en supportent la lourde charge jour et nuit ! [...] Ces jeunes qui vous rapportent
ces informations, où se trouve leur da’wah ?! Où sont leurs résultats ?! Où sont leurs efforts ?!
J’attire donc votre attention sur cette réalité, tout en sachant que certaines paroles ne sont parfois
pas acceptées lorsque l’on est en colère, lorsque l’on est convaincu de sa position, mais viendra un
jour où vous comprendrez ce que je vous ai dit ici, un jour où les choses vous apparaîtront comme
elles le sont en vérité. » [https://www.youtube.com/watch?v=Smuy5aWJ7vU].
39
La Loi (avec un L majuscule) désigne dans un contexte islamique la législation qu’Allah a révélée.
92
comme étant le fruit de sa véracité et de sa sincérité. L’imam Al ‘Outhaymîn, quant
à lui, le décrivit comme étant un des imams moujaddids (révivificateurs) de l’Islam.
Chaikh Rabî’ dit de lui : « Il est le moujaddid contemporain du Yémen. Il n’y a pas
eu, depuis l’époque de l’imam ‘Abd Ar Razzâq As San’âni [126 – 211 H]
jusqu’aujourd’hui, un homme qui a mené une da’wah et a fait revivre le prêche d’Ahl
As Sounnah dans cette contrée tel que Mouqbil Al Wâdi’i ! ». Chaikh Mouqbil fut
aussi décrit par plusieurs gens de science comme étant l’homme le plus savant à notre
époque avec l’imam Al Albâni dans la science du Hadith. Son chef-d’œuvre qu’est
« Recueil de hadiths authentiques n’ayant pas été rapportés par Al Boukhâri et Mouslim dans
leurs deux recueils authentiques » en est l’un des meilleurs témoins. Qu’Allah lui fasse
miséricorde et lui accorde la plus belle des récompenses.

L’imam Mouqbil : « Nous jugeons la voie des Frères Musulmans comme


étant une voie hérétique. Quant aux individus qui sont dans ce groupe
sectaire, s’ils ont connaissance de sa voie et y adhèrent, ils sont alors des
innovateurs. S’ils n’en ont pas connaissance, adhèrent à la base au Coran et à
la Sounnah et pensent agir à travers ce groupe pour le bien de l’Islam, ils sont
simplement fautifs ; nous n’excluons pas de tels individus d’Ahl As Sounnah
cependant nous disons que leur appartenance à la Salafiyyah est ébranlée.
Sauf s’ils adhèrent à la démocratie (ou autre système idéologico-politique de
mécréance semblable), dans ce cas il ne leur restera aucune place dans la
sphère d’Ahl As Sounnah. Parmi ces gens qui sont dans ce groupe sans
connaître sa voie, il y a certes des frères méritants qui aiment la Sounnah,
veulent secourir l’Islam et qui sont de braves gens. Il en est de même pour le
groupe du Tabligh. ».
L’Imam serait-il un « Moumayyi’ » qui « fait l’éloge d’Ahl Al Bid’ah » ?
À la question « Quelle est la position d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah par rapport aux Frères
Musulmans et Hizb At Tahrîr (le Parti de la Libération) ? Expliquez-nous quelle est leur
déviance, qu’Allah vous récompense. », l’imam Mouqbil a répondu :
« La position d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah par rapport aux Frères Musulmans est
qu’ils jugent leur voie être une voie hérétique et jugent leurs individus qui ont
connaissance de la voie du groupe et y adhèrent être des innovateurs. Quant à leurs
individus qui n’ont pas connaissance de cette voie et pensent qu’ils portent secours,
à travers le groupe des Ikhwan, à l’Islam et aux Musulmans, ils sont simplement
fautifs. […] »
[« touhfat al moujîb » p.203]
À la question « Est-ce que les Frères Musulmans, tant leur voie que leurs individus, entrent sous
les appellations « la faction sauvée », « le groupe secouru » et « Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah
» ? », l’imam Mouqbil a répondu :

93
« Quant à leur voie, elle est une voie innovée à la base, elle est innovée dès son
premier jour. En effet, son fondateur, qui est Hasan Al Bannâ, circumambulait autour
des tombes, appelait au rapprochement entre les Sunnites et les Chiites et célébrait
les mawlids. Le manhaj de la confrérie est donc, dès son premier jour, innové, égaré.
Quant à ses individus, nous ne pouvons émettre sur eux un jugement général. Celui
d’entre eux qui a connaissance des égarements de l’hérétique Hasan Al Bannâ puis y
adhère et les suit, est alors un égaré. Tandis que celui qui n’en a pas connaissance et
entre au sein des Ikhwan au nom du secours porté à l’Islam et aux Musulmans, sans
savoir leur état réel, nous n’émettons à son encontre aucun jugement en dehors de le
considérer fautif. Cependant, il a l’obligation de réexaminer la situation afin de ne pas
gaspiller sa vie dans les chants, les représentations théâtrales, les films et le fait de
profiter des occasions pour amasser de l’argent. »
[« touhfat al moujîb » p.96]
À la question « Est-ce que les Frères Musulmans font partie d’Ahl As Sounnah ? », l’imam
Mouqbil a répondu :
« La voie des Frères Musulmans n’est pas celle d’Ahl As Sounnah. Quant à leurs
individus qui sont dans la confusion, nous ne pouvons dire de chacun d’entre eux
qu’il n’est pas un Sounni. Néanmoins, nous disons que leur appartenance à la
Sounnah est ébranlée. Quant à celui d’entre eux qui est démocrate, il est impossible
de dire de lui « C’est un démocrate Sounni », car la démocratie c’est mettre hors exécution
le Coran et la Sounnah. Ainsi, il ne faut pas dire que les Frères Musulmans font partie
d’Ahl As Sounnah, cependant, on affirme l’appartenance à Ahl As Sounnah pour
certains de leurs individus qui sont embrouillés et ne connaissent pas la réalité de la
da’wah des Ikhwan. En effet, il y a certes parmi eux ce genre d’individus. […]
Conclusion, celui d’entre eux qui a été mis dans la confusion, n’ayant pas
connaissance de la réelle situation du groupe des Ikhwan, nous ne pouvons dire qu’il
n’est pas un Sounni, mais son appartenance à la Sounnah est « amochée ». »
[« fadâ-ih wa nasâ-ih » p.123]
À la question « Est-ce que le groupe des Ikhwan, le groupe du Tabligh et les Qoutbis font partie
d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« La chose la plus importante, qu’il convient de faire avant tout en termes de
jugement concernant ces trois groupes, c’est de juger leurs voies. Et celles-ci ne sont
pas la voie d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah. Mais quant à leurs individus, certains
d’entre eux sont embrouillés et sont Salafis ; les membres de ces sectes leur viennent
au nom du secours qu’il faut porter à la religion d’Allah et ces frères s’en vont alors
avec eux sans savoir leur réelle situation. Les individus de ces groupes égarés sont
donc un mélange de gens différents, ce qui fait qu’on ne peut émettre contre eux tous
un seul et unique jugement. Cependant, les voies de ces groupes, elles, ne sont
assurément pas la voie d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah. »
[« ghârat al achritah » 2/8]

94
À la question (venant après des paroles du chaikh sur une partie des égarements des
Ikhwan) : « Est-ce que tous les Ikhwan Mouflisoun40 sont dans cet état ? », l’imam Mouqbil a
répondu :
« Non, il y a parmi eux des jeunes qui sont de braves gens, qui aiment la Sounnah et
qui ne suivent les Ikhwan Mouflisoun que parce qu’ils les pensent être sur la vérité
et être sur la meilleure voie. »
[« ghârat al achritah » 2/379]
Dans le 16ème des 36 points qu’il a cités dans son épître « Voici notre da’wah et notre
‘aqîdah » :
« Nous considérons la da’wah des Frères Musulmans être incapable et inadéquate
pour la réforme de la société. Ce en raison des trois choses suivantes : elle est devenue
un prêche politique et non spirituel, elle est un prêche hérétique car elle appelle à
prêter serment d’allégeance à un inconnu et elle est un prêche de fitnah car elle est
fondée sur l’ignorance et elle avance sur l’ignorance. Nous conseillons à certains
frères de mérite qui œuvrent dans la da’wah des Frères Musulmans de l’abandonner
afin que leur temps ne se perde pas dans ce qui ne profite point à l’Islam et aux
Musulmans. Le souci du Musulman doit être qu’Allah secoure l’Islam et les
Musulmans. »

L’imam Mouqbil : « Les étudiants d’Ahl As Sounnah doivent prêcher les gens
qui sont dans les groupes des Frères Musulmans et du Tabligh, pensant qu’ils
sont sur le droit chemin, car ils sont certes parmi les gens les plus en droit
d’être prêchés. Ahl As Sounnah accordent une grande importance au fait de
transmettre la religion, le plus clairement possible, à tous les Musulmans. Le
prédicateur Sounni doit se mélanger à ce genre de gens aussi longtemps qu’ils
n’exploitent pas sa présence parmi eux pour tromper les Musulmans et les
attirer vers leurs hérésies. Une bonne méthode de da’wah à appliquer, lorsque
c’est possible, avec ce genre de suiveurs des Ikhwan et des Tablighs c’est de
leur enseigner continuellement le Coran et la Sounnah sans leur parler
directement des égarements de la secte qu’ils suivent jusqu’à ce qu’ils
comprennent cela d’eux-mêmes, au moyen de cet enseignement régulier, et
l’abandonnent alors de leur propre chef. ».
L’Imam serait-il un grand « Moumayyi’ » dans la manière d’agir avec Ahl Al
Bid’ah ?

40
L’appellation « Ikhwan Mouflisoun » signifie : les Frères ruinés. Chaikh Mouqbil l’utilisait parfois
dans le contexte de la mise en garde des Musulmans contre cette secte car celle-ci, comme il le
disait, était « en faillite dans la science, en faillite dans la da’wah, en faillite dans la religion et en
faillite jusqu’à même dans la politique sur laquelle ils fondent leur da’wah ».
95
À la question « Comment doit être la manière d’agir des étudiants en sciences islamiques avec les
individus des groupes nommés « groupes islamiques », tels que le groupe des Frères Musulmans et
celui du Tabligh ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« La manière d’agir avec eux doit être de leur prêcher la religion d’Allah –
soubhânahou wa ta’âlâ –. Ils sont les gens les plus en droit d’être appelés à Allah –
soubhânahou wa ta’âlâ – car ils ont été mis dans la confusion, ils pensent donc que
le groupe du Tabligh ou que celui des Ikhwan Mouflisoun est sur le droit chemin.
Je conseille à tout frère d’être soucieux et attentif à expliquer clairement la religion et
la transmettre. Le Seigneur Tout-Puissant dit dans Son noble livre : « et dis-leur sur
eux-mêmes des paroles convaincantes. » [s.4, v.63], « Il n’y a rien de bon dans la plus
grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux ordonne une charité,
une bonne action ou une conciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant
l’agrément d’Allah, à celui-là Nous donnerons bientôt une récompense énorme. »
[s.4, v.114].
Il est donc important, ô toi le prêcheur, que tu te mélanges à ces gens (faisant partie
du groupe des Ikhwan ou du groupe du Tabligh) et leur prêches la religion d’Allah.
Cependant, il faut que tu prennes vraiment garde au fait qu’ils se servent de toi en te
mettant comme une façade par laquelle ils attrapent les gens dans leurs filets. Cela en
te disant, par exemple : « Nous voulons que tu délivres une conférence dans tel lieu de réunion »,
alors qu’ils veulent en réalité dire aux gens : « Le prêcheur Untel est avec nous » ; et ils
attrapent ainsi les jeunes dans leurs filets par ton biais. Ou bien en te disant : « Nous
voulons que tu délivres une conférence dans telle mosquée ». Si donc tu sais qu’ils ne veulent
rien d’autre qu’attraper les jeunes dans leur piège par ton moyen, alors non ! Adonne-
toi dans ce cas à la science religieuse bénéfique, son apprentissage et son
enseignement, même si ne restent à tes côtés que deux Musulmans ! Ou, carrément,
même si personne ne reste à tes côtés ! Consacre-toi à la mémorisation du Coran et
de la sounnah du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – selon ta capacité,
à l’apprentissage de la langue arabe, de la terminologie du Hadith, etc.
D’autre part, il y a de nos jours un piège dont se servent beaucoup de prêcheurs avec
les jeunes insouciants, je les nomme jeunes insouciants même si je sais qu’ils vont se
fâcher lorsqu’ils entendront cela… Ce piège est le suivant : le sermonneur se lève et
dit « Le Jihâd, le Jihâd, ô serviteurs d’Allah ! » et les jeunes, pauvres qu’ils sont, qui ont
de l’aversion pour la situation de nos gouvernements actuels, et nous en avons tous,
se dressent pour se regrouper autour de ce prêcheur et se mettent à dire : « Voici un
prédicateur véridique et sincère ! ». Celui-ci se lève encore et ajoute : « Le gouverneur Untel
est comme ci, le gouverneur Untel est comme ça ! ». Et c’est ainsi que ces prêcheurs éloignent
les jeunes bien loin de la science bénéfique…
Nous, nous réprimandons les infractions religieuses pratiquées ou instaurées par les
gouvernements dans les limites de notre capacité, et je ne dis pas que nous
condamnons toute chose. Dans un même temps, nous poursuivons l’étude des
sciences islamiques. Quant au fait de faire du Jihâd et de l’appel à celui-ci un moyen

96
de tromperie et d’embrouillement envers les jeunes pour les regrouper autour de
nous comme le font ces gens, non ! […] »
[« ghârat al achritah » 2/88]
À la question « Est-il obligatoire de mettre en garde les jeunes qui ne s’affilient pas aux groupes
du Tabligh et des Ikhwan contre les jeunes qui s’y affilient ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« Il est obligatoire de mettre en garde contre la da’wah des Ikhwan Mouflisoun et
contre le groupe du Tabligh. Mais quant aux jeunes qui pensent que le groupe du
Tabligh est sur le droit chemin, tu les prêches et leur enseignes. Et si tu peux fermer
les yeux sur cette perception et cette affiliation que sont les leurs, alors fais-le afin
qu’une fois le savoir suffisant acquis, ils délaissent ce groupe de leur propre chef. De
même pour les jeunes qui ne savent pas ce qui se trouve comme égarements dans la
voie des Ikhwan Mouflisoun, si tu peux leur enseigner le livre d’Allah et la sounnah
du messager d’Allah – sallallahou ‘alayhi wa sallam –, c’est alors une bonne chose.
Bien que si les Ikhwan apprennent que tu n’es pas sincèrement avec eux, ils retireront
leurs jeunes de tes assises et de ta compagnie. Cela est une réalité, Sa’îd Hawwâ [un
des leaders des Ikhwan] l’a même dit dans certains de ses livres : « Les savants qui se
heurtent à notre da’wah, il nous faut retirer les jeunes de devant eux jusqu’à ce que chacun d’eux
ressente qu’il est désormais seul, sans personne à ses côtés. ». Sa’îd Hawwâ, le pauvre, qui a
gaspillé sa vie au service des Ikhwan Mouflisoun puis qui est décédé et ses livres sont
alors morts avec lui. A succédé à Sa’îd Hawwâ au service des Ikhwan Mouflisoun,
Salâh As Sâwi. Ô toi Salâh As Sâwi ! Tu vas gaspiller ta vie comme l’a fait avant toi
Sa’îd Hawwâ et tu finiras les mains vides, ni tu auras des jeunes avec toi ni tu ne te
seras cramponné à ta religion ! Salâh As Sâwi qui était un homme vertueux puis il a
chuté et est désormais devenu le successeur de Sa’îd Hawwâ… Je lui conseille donc
de tirer leçon de la vie de ce dernier. Et c’est à Allah qu’il faut demander de l’aide. »
[« ghârat al achritah » 2/90]

L’imam Mouqbil et le hajr d’Ahl Al Bid’ah… autant « Moumayyi’ » que


l’imam Al Albâni ou bien « pire encore » ?
« Quant à nos frères à ‘Aden, je leur conseille de ne pas assister aux conférences et
aux réunions des Hizbis, comme je l’avais mentionné dans « Mon second conseil pour
Ahl As Sounnah ». Mais je veux de mes frères en Allah qu’ils agissent avec les Hizbis
conformément à la manière d’agir avec les Musulmans : « as salâmou ‘alaykoum… wa
‘alaykoumous salâm ». »
[« touhfat al moujîb, nasîhatî lichabâb ‘aden »]
« Le hajr doit être fait pour Allah et non pas pour des objectifs personnels ! Et, aussi,
dans les limites du Coran et de la Sounnah. Je vois certains de nos frères s’en aller
bien loin dans le sujet du hajr ! Ils passent à côté de l’individu sectaire et ne lui disent
pas la salutation de l’Islam. Non ! Plutôt, passe à côté d’un tel individu, dont le
sectarisme n’atteint pas le degré de la mécréance, et salue-le ! Le fait que tu le salues
puis te détournes de lui est plus dur à supporter pour lui que lorsque tu ne le salues
97
pas : « Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement
sur terre, qui, lorsque les ignorants s’adressent à eux, disent : « Paix » » [s.25, v.63],
« Ceux qui ne donnent pas de faux témoignages et qui, lorsqu’ils passent auprès d’une
frivolité, s’en écartent noblement » [s.25, v.72], « Bienheureux sont certes les croyants,
ceux qui sont humbles dans leur prière, qui se détournent des futilités » [s.23, v.1 à
3]. Il est entièrement suffisant que tu lui donnes la salutation de l’Islam et n’assistes
pas à ses conférences ni à ses cours ni à ses assemblées. Voilà ce qui les a fait ressentir
une grande amertume. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 1/52]
« Je te conseille de ne pratiquer le hajr que par une preuve du Coran et de la Sounnah,
dans les limites du Coran et de la Sounnah, et qu’il soit un hajr d’une belle manière41.
Sinon, rappelle-toi que le droit du Musulman sur son frère est au nombre de cinq,
parmi cela : lorsque tu le rencontres, tu lui dis le salâm. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 1/52]
« Le sujet du hajr contre l’innovateur est un sujet d’ijtihâd. Le hajr à son encontre ne
doit pas être pour te venger. Par exemple, survient entre toi et un individu une
hostilité pour une raison mondaine puis celui-ci adhère à une hérésie ou en commet
une et te voilà alors à réunir les gens contre lui à cause de cette bid’ah, prétends-tu.
Alors qu’en réalité, tu ne fais cela qu’en raison de cette hostilité qui était survenue
auparavant entre lui et toi.
Cependant, si tu vois que la maslahah est atteinte par le fait de l’abandonner et de
s’éloigner de lui, alors fais-le. À toi de faire ce que tu vois être pour Allah – ‘azza wa
jall –. Mais ce que je conseille, c’est que nous ne pratiquions pas le hajr complet
contre les innovateurs contemporains. Agissons plutôt avec eux comme nous
agissons avec les autres Musulmans : lorsque nous rencontrons l’un d’entre eux, nous
lui donnons le salâm. Par contre, je conseille de ne pas assister à leurs conférences
car ils répandent le venin dans leurs paroles, que tu t’en aperçoives ou pas et il se
peut que leurs paroles te fassent de l’effet. Dans ce sermon, leur sermonneur
n’appelle pas à l’innovation, puis, vient un autre sermon dans lequel il y appelle, tantôt
ci et tantôt ça… »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 1/52]
« Le hajr contre l’innovateur survint de la part de certains de nos anciens savants, tels
que Mouhammad ibn Sîrîn et Ayyoûb ibn Abî Tamîmah. Également Soufyân Ath
Thawri qui fit le hajr contre Al Hasan ibn Sâlih. Cela fut un ijtihâd de leur part, ils
estimèrent que le plus grand intérêt était d’agir ainsi. Au contraire de notre époque-
ci dans laquelle il se peut qu’à cause du hajr pratiqué contre l’innovateur, celui-ci
trouve quelqu’un qui le renforce dans son hérésie. Surtout que parmi la politique des
gouvernements contemporains se trouve le fait d’œuvrer à ce que les groupes
islamiques présents dans leur pays soient équivalents et proportionnels. Il faut donc
41
Allusion au verset 10 de sourate 73 : « Et endure ce qu’ils disent ; et fais-leur le hajr (écarte-toi
d’eux) d’une belle manière ».
98
que nous ne soyons pas une cause du renforcement de l’innovateur dans sa bid’ah et
si nous pouvons le débarrasser de celle-ci, nous le faisons. Et c’est à Allah que nous
demandons aide. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 1/53]
À la question « Quelle est la preuve du Coran ou de la Sounnah pour le hajr à l’encontre de
l’innovateur ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« En réalité, les contemporains ont été affectés par une idéologie Kharijite, l’idéologie
de Jamâ’at At Takfîr, et ont alors étendu la question du hajr au-delà de ses limites.
Lorsque nous lisons la biographie du Prophète - qu’Allah le couvre d’éloge et de salut
-, nous voyons que le hajr est très limité, très restreint. En effet, le Prophète - qu’Allah
le couvre d’éloge et de salut - a abandonné trois des Compagnons qui s’étaient
absentés de l’expédition militaire vers Taboûk [jusqu’à ce qu’Allah révèle avoir
accepté leur repentir], a abandonné ses femmes pendant un mois pour leur donner
une correction, et n’a abandonné que peu de gens.
Il faut donc impérativement analyser quels sont les intérêts qui vont se réaliser par
notre hajr. S’il va avoir un impact bénéfique sur la personne visée de sorte à ce qu’elle
revienne à la vérité, il n’y a alors aucun mal à le pratiquer contre elle. Mais s’il ne fera
qu’augmenter son refus, sa transgression et son éloignement, alors non ! Tu
abandonnes ton enfant, ton frère ou ton ami, puis les voilà enlevés subitement par
les Hizbis [est-ce là le résultat louable visé par la législation divine] ?! Et c’est alors
qu’il devient un Baathiste, un Nassériste, un Moderniste, un Socialo-Communiste ou
un membre d’un autre de ces clans et ces sectes égarés d’aujourd’hui qui se sont
abattus contre les Musulmans ! C’est à Allah qu’on se plaint, c’est à Allah qu’on se
plaint, c’est à Allah qu’on se plaint ! Ces temps-ci, les partis et les sectes égarés
s’appliquent et s’efforcent à rassembler les gens. L’un d’entre eux est prêt à prendre
sa voiture et parcourir de Sanaa à Hadramawt pour appeler les gens à l’association
(sectaire) d’Al Hikmah !
Et lorsque nous critiquons l’association Al Hikmah, l’association Al Ihsân, le Parti
de la Réforme (Hizb Al Islâh)42 ou autre, nous le faisons affligés par la perte du temps
des jeunes à cause de ces groupements… « Que se trouve parmi vous un groupe qui
appelle au bien » [s.3, v.104], voilà ce que dit Allah, puis on se permet d’appeler les
gens à entrer dans l’association Al Hikmah ?! « Par la sagesse et la bonne exhortation
appelle les gens au sentier de ton Seigneur. » [s.16, v.125], puis on se permet d’appeler
les gens à voter pour nous, membres de tel ou tel parti, lors des élections
tâghoûtiyyah ?! Malgré tout cela, celui qui les critique est qualifié comme étant
quelqu’un qui critique l’Islam et insulte les savants ! Eh oui, mes frères, les jeunes se
sont perdus...
Ainsi, je dis : il faut impérativement que nous fassions abstraction, que nous fermions
les yeux sur certaines choses. Je ne te dis pas d’approuver ton ami dans une chose
illicite, ni dans une innovation, ni dans le délaissement d’une obligation, plutôt
42
Parti politique des Frères Musulmans au Yémen.
99
désapprouve cela de sa part, mais ce que je veux de toi est que tu étudies le Coran et
la Sounnah et vois alors qui sont les personnes contre lesquelles le Prophète -
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut - pratiqua le hajr. Je crains que le hajr ne soit en
fait devenu (de nos jours) une passion, un désir de l’âme. Une personne t’a irrité pour
telle ou telle raison, alors tu te mets à dire « Je vais lui faire le hajr pour Allah » ! En
réalité, tu ne l’abandonnes que parce qu’elle t’a irrité lorsqu’elle n’a pas été d’accord
avec toi sur une question de Hizbiyyah ou sur un intérêt mondain, et voilà que tu as
dit : « Je vais lui faire le hajr pour la cause d’Allah » !
Conclusion, je dis : il faut que nous prenions garde aux idées du groupe extrémiste
du Takfîr, aux idées des Khawârij et à celles de beaucoup des jeunes pleins de fougue
pour la religion mais sur une base d’ignorance. Et c’est à Allah que nous demandons
aide. »
[« ghârat al achritah » 2/87-88]

L’imam Mouqbil prône le détail dans le takfîr à l’encontre des Rafidites (c’est-
à-dire ne fait pas un takfîr absolu contre eux mais distingue plutôt le takfîr
général du takfîr individualisé), à l’instar de l’imam Al ‘Outhaymîn d’ailleurs,
seraient-ils donc tous les deux à radier de la Salafiyyah vers la « Ikwhâniyyah
qui appelle au rapprochement entre les Sunnites et les Chiites et considère les
Rafidites comme ses frères de foi » comme cela a été fait avec « Mouhammad
Al Imâm l’égaré égareur Ikhwâni » ?
À la question « Est-il légal de faire le takfîr des Khawârij et des Rafidites ? », l’imam Mouqbil
a répondu :
« ‘Ali (ibn Abî Tâlib) – qu’Allah l’agrée – a dit à propos des Khawârij : « De la
mécréance ils se sont enfuis ».
Quant aux Rafidites, la distinction à faire a été citée précédemment – bârak Allahou
fîk –. Ceux d’entre eux qui disent que notre Coran est incomplet, que Jibrîl a trahi le
message qu’Allah lui avait chargé de transmettre à ‘Ali et non à Mouhammad –
sallAllahou ‘alayhi wa sallam –, que ‘Ali connaît al ghayb (l’invisible, l’inconnaissable),
que ‘Ali connaît la trahison des yeux et ce que cachent les poitrines, ou que ‘Ali est –
comme l’a dit [en vers de poésie] l’un d’entre eux, parole présente dans le livre
« saloûnî qabl an tafqidoûnî » – :
« Il fit périr ‘Âd et Thamoûd par ses catastrophes.
Il parla à Moûsâ au-dessus du mont Toûr lorsque celui-ci s’entretint en secret avec
lui. »
C’est ‘Ali qui les fit périr ou bien Allah – soubhânahou wa ta’âlâ – ?! Les Rafidites
qui arrivent à un tel niveau sont donc des mécréants. Quant à ceux d’entre eux qui
n’arrivent pas à un tel niveau mais qui insultent Aboû Bakr et ‘Oumar par exemple,
ils sont auteurs d’un crime et d’un grave péché, mais les excommunier pour cela a
fait l’objet d’une divergence chez les savants d’Ahl As Sounnah. Ce qui m’apparaît

100
est qu’ils n’atteignent pas le niveau de la mécréance par une telle chose. Et Allah est
plus Savant. »
[Cassette « L’intercession et ses différentes sortes »; ou :
http://www.muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=421]
À la question « Est-il légal de nommer les Rafidites et les Iraniens : Musulmans ? », l’imam
Mouqbil a répondu :
« Les Rafidites ne sont pas tous pareils. Il y a parmi eux des ‘awâmm qui ne
connaissent rien. Ceux-là, il est illégal de faire leur takfîr et leur statut de base est leur
appartenance à l’Islam. Tandis qu’il y a parmi eux des gens qui connaissent le dogme
rafidite et y adhèrent ; ceux-là sont donc mécréants. J’entends par là la croyance d’Al
Khoumayni ou bien celle d’Al Koulayni l’auteur du livre « al kâfî ». Les individus qui
adhèrent à une telle croyance sont des mécréants. Il y a aussi chez les Rafidites des
savants qui n’adhèrent pas à ce crédo, cependant demeurent accrochés au Rafd (au
rejet à l’encontre d’Aboû Bakr et de ‘Oumar, leur statut et la légitimité de leur califat) ;
ceux-là sont donc des innovateurs (non des mécréants). Ainsi, il faut obligatoirement
faire preuve d’équité.
Les Rafidites dont la croyance est devenue telle celle d’Al Khoumayni ou d’Al
Koulayni sont donc des mécréants. Pourquoi disons-nous qu’Al Khoumayni est un
kâfir ? Car il a dit – comme on le trouve dans son livre « al houkoûmah al islâmiyyah »
– : « Nos imams ont un statut que n’atteint ni un prophète envoyé (par Allah) ni un ange rapproché
(de Lui). ». Voilà une première (mécréance évidente). La deuxième, il a dit (dans le
même livre) : « Les textes de nos imams sont comme les textes du Coran. ». La troisième, il a
dit dans sa station de radio : « Les Prophètes et les imams de la famille prophétique n’ont pas
réussi dans leur mission. Celui qui réussira dans sa mission sera Al Mahdi. ». Il entend par ce
dernier leur superstition de l’homme caché dans le souterrain43. Quiconque adhère à
ce dogme (d’Al Khoumayni) est donc mécréant. Et c’est à Allah que l’on demande
aide.
Quant aux ‘awâmm des Rafidites, nous ne faisons pas leur takfîr. De même pour
leurs savants qui n’adhèrent pas à cette croyance et qui n’accomplissent pas d’actes
de mécréance ni ne prononcent des paroles de mécréance ; tous ceux-là, nous ne les
excommunions pas. »
[« ijâbat as sâ-il ‘ala ahamm al masâ-il » p.526]44.

43
Dans le dogme rafidite se trouve le fait de croire que le Mahdi (l’imam bien-guidé), dont
l’apparition à la fin des temps a été annoncée par le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –,
qu’ils voient comme étant le dernier de leurs douze imams, est né en Irak au 3ème siècle de l’Hégire
et est alors caché depuis plus de mille ans dans un souterrain.
44
L’imam Al ‘Outhaymîn a lui aussi fait cette distinction entre le takfîr contre le dogme rafidite et
le takfîr contre chaque individu rafidite (le takfîr général et le takfîr individualisé). Il en a fait de
même en ce qui concerne la secte des Mou’tazilites, celle des Jahmites et tous les autres groupes
hérétiques se rattachant à l’Islam. Pour lire sa parole (tirée de « liqâ al bâb al maftoûh ») traduite en
français, ouvrir ce lien vers un des sites références chez les francophones de Jamâ’at Al Jarh :
http://www.spfbirmingham.com/index.php/articles-traductions-ecrites/aquidah-et-manhaj-
101
L’imam Mouqbil et la hijrah à notre époque vers les pays des Musulmans…
un « véritable Khâriji Takfîri » ?
« Le mécréant qui embrasse l’Islam à notre époque, il n’y a pas de mal à ce qu’il reste
dans son pays s’il peut y pratiquer sa religion comme il se doit. Cela car les pays des
Musulmans sont devenus souillés et se sont mis à courir derrière les ennemis de
l’Islam. Les ennemis de l’Islam sont devenus ceux qui dominent les gouverneurs des
Musulmans, ils les dirigent là où ils veulent. Il n’y a pas un de leurs pays qui n’est pas
empli de corruption et de péchés. »
[« ghârat al achritah » p.111]
À la question « Quel est le jugement de la législation sur la hijrah des pays de mécréance vers les
pays d’Islam ? Et comment doit faire celui qui en est incapable, tout en sachant qu’il y a (chez nous)
aux États-Unis certains endroits moins pires que d’autres ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« J’ai déjà conseillé aux frères qui résident aux États-Unis de s’en aller vivre au milieu
des montagnes s’ils le peuvent, afin de préserver leurs épouses et leurs enfants. Car
le Prophète - éloges et salut d’Allah sur lui - a certes dit : « Tout nouveau-né vient
au monde en ayant en lui la fitrah. Puis, ses parents font de lui un Juif, un
Nazaréen ou un Mazdéen. ». La hijrah vers les pays actuels des Musulmans est très
difficile. Il se peut que tu arrives dans un de ces pays puis qu’ils t’accusent d’être un
espion et te renvoient alors de là où tu es venu. Aussi, le mal et la corruption sont
présents dans tous les pays des Musulmans ; dans certains il y en a un peu et dans
d’autres beaucoup. Je dis donc : celui qui peut pratiquer sa religion comme il se doit,
que ce soit aux États-Unis ou ailleurs, et qui n’a pas la capacité ou la possibilité pour
accomplir la hijrah, il n’a alors aucun péché in cha Allah. Mais s’il pense qu’il a la

croyance-et-methodologie/232-sheikh-al-othaymin-est-ce-que-les-gens-de-la-masse-parmi-les-
rawafid-sont-des-mecreants-1.html. L’imam Al ‘Outhaymîn a cité ce détail à deux autres endroits :
« charh al qawâ’id al mouthlâ – cassette 5, face A », « liqâ al bâb al maftoûh – 22/77 ». Chaikh Mouhammad
Al Imâm n’a malheureusement pas eu le droit, aux yeux de Jamâ’at Al Jarh, de dire la même chose
qu’avaient dite Chaikh Mouqbil et Chaikh Al ‘Outhaymîn…
L’affaire s’aggrave lorsque l’on sait que bien avant eux l’imam ibn Taymiyyah avait lui aussi fait ce
détail ; il dit : « Les Chiites Imamites [nommés aussi Rafidites ou Duodécimains], malgré leur
ignorance et égarement profonds, comptent parmi eux des Musulmans tant dans leur for intérieur
qu’en apparence qui ne sont donc pas des profanateurs hypocrites, mais sont tout de même des
ignorants égarés qui suivent leurs passions. » [« minhâj an noubouwwah » 2/452]. Dans le même livre
(6/115), il dit également que l’individu qui porte atteinte à l’honneur d’Aboû Bakr et de ‘Oumar est
soit un hypocrite mécréant ennemi de l’Islam, soit un ignorant plongé profondément dans
l’ignorance et la passion, ce qui est le cas de la plupart des gens du commun parmi les Chiites étant
Musulmans dans leur for intérieur. L’imam ibn Taymiyyah a même indiqué qu’il y a avait une
divergence d’avis attribuée à Ahmad et autre savant sur le takfîr à l’encontre des Rafidites [« majmoû’
al fatâwâ » 3/352]. Son élève ibn Al Qayyim a lui aussi fait le même détail dans le takfîr des Rafidites,
des Qadarites, des Jahmites, des extrémistes chez les Mourjites et autres semblables ; voir « at
tourouq al houkmiyyah » (146-147). Il en est de même pour l’imam ibn Hajar : « hady as sârî » (382).
Parmi les contemporains, nous trouvons également l’imam Al Albâni (« silsilat al houdâ wan noûr »
754), l’imam ibn Bâz (« majmoû’ fatâwâ ibn bâz » 28/257-258) et Chaikh Sâlih Al Fawzân (« at ta’lîq
al moukhtasar ‘alal qasîdah an noûniyyah » 3/1342).
102
possibilité de l’accomplir, alors je lui conseille de partir seul, dans un premier temps,
sans sa famille, pour aller voir si ce pays est adéquat pour qu’il y vive et s’il va pouvoir
y résider durablement ou bien s’ils vont exiger de lui des titres de séjour et autres
choses semblables qui sont au-dessus de sa capacité. Allah n’impose à aucune âme
une charge supérieure à sa capacité et n’impose à aucune âme que selon ce qu’Il lui a
donnée.
D’autre part, la hijrah perdurera jusqu’au Jour de la résurrection : « Ceux qui ont fait
du tort à eux-mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : « Où en étiez-vous
(à propos de votre religion) ? ». « Nous étions impuissants sur terre », diront-ils. Alors
les Anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre
d’émigrer ? ». Voilà bien ceux dont le refuge est l’Enfer et quelle mauvaise destination
! A l’exception des impuissants : hommes, femmes et enfants, incapables de se
débrouiller et qui ne trouvent aucune voie. ». »
[« touhfat al moujîb » p.134]
« Quant à la parole d’ibn Qoudâmah « Celui qui peut pratiquer correctement sa religion dans
la terre de mécréance, la hijrah ne lui est donc pas obligatoire mais plutôt recommandée. » : c’est
une bonne parole. Lorsque le Musulman peut pratiquer correctement les préceptes
et les symboles de l’Islam, la hijrah lui est recommandée seulement, sauf s’il craint
pour lui-même une tentation. C’est-à-dire que lorsqu’il est chez lui et dans sa
mosquée tout va bien, mais lorsqu’il sort au milieu des gens, il craint d’être tenté par
les femmes « vêtues mais dénudées »45 ; il est donc obligatoire au Musulman
d’accomplir la hijrah lorsqu’il craint pour lui-même ce genre de tentations. Sinon, la
hijrah lui est seulement recommandée comme l’a dit ibn Qoudâmah - qu’Allah lui
fasse miséricorde -. »
[« ar rihlah al akhîrah » p.158]
« Je conseille d’émigrer du pays dans lequel le Musulman ne peut pratiquer
correctement sa religion et dans lequel il craint de subir ce qu’il ne peut supporter
comme emprisonnement ou torture de la part des dirigeants injustes terroristes. »
[« Mon conseil à la jeunesse islamique » dans « al mousâra’ah » p.102]

L’imam Mouqbil face à ceux qui font le takfîr des gouverneurs de notre
époque… un « Moumayyi’ » qui « ne respecte pas la voie des Salafs dans la
manière d’agir avec les Khawârij Takfîris » ou bien « un sympathisant avec
les Takfîris contemporains » ?
« Lorsque tu diverges avec ton ami sur le takfîr d’un gouverneur précis, ne le taxe pas
de Khâriji ! Le Khâriji est celui qui fait le takfîr d’un Musulman à cause de péchés
inférieurs à la mécréance majeure. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/407]

45
« kâsiyât ‘âriyât » expression qu’employa le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – pour décrire
des femmes à la fin des temps qui seront habillées d’une manière qui laissera bien apparaître leurs
formes voire même la couleur de leur peau comme si elles étaient presque nues.
103
« Celui qui fait le takfîr d’un gouverneur précis peut être dans l’erreur tout comme il
se peut qu’il ait plus de connaissances sur ce gouverneur que celles que tu as. Ne le
juge donc pas comme étant un Khâriji. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/408]
« Même dans le cas où tu considères ton frère qui fait le takfîr d’un gouverneur précis
être dans l’erreur, cela ne doit pas provoquer une séparation et une dissension entre
lui et toi. Les Salafs ont en effet divergé très fortement sur le statut d’un de leurs
gouverneurs qu’était Al Hajjâj ibn Yoûsouf : était-il un mécréant ou pas ? Al Hasan
Al Basri, Ibrâhîm ibn Yazîd An Nakha’i et un bon nombre parmi les Suivants (at
tâbi’oûn) voyaient qu’il était un kâfir. Tandis que Mouhammad ibn Sîrîn et également
un bon nombre parmi les Suivants voyaient le contraire, qu’il n’était qu’un Musulman
grand pécheur. Qu’une telle chose ne mène donc pas à la séparation et la disssension
entre ton frère et toi ! »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/408]
« Mais si tu crains un danger pour la jeunesse de la da’wah, tu as alors le droit de dire
à celui qui prononce haut et fort le takfîr contre un gouverneur précis et ne le garde
pas en lui-même : « Écarte-toi de nous ô mon frère. ». Et c’est à Allah que nous demandons
aide. Cela car peu sont les gens qui restent fermes sur le droit chemin lorsque
s’abattent contre eux les épreuves difficiles et les troubles. Nous cherchons refuge
auprès d’Allah contre les fitan, nous cherchons refuge auprès d’Allah contre les fitan,
nous cherchons refuge auprès d’Allah contre les fitan. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/408]
« Nous nous recommandons à tous la fraternité ainsi que l’éloignement face aux
causes de la division. Toute chose qui provoque la division dans nos rangs, nous
devons nous en éloigner. En effet, les Compagnons ont divergé dans certains sujets
et ont été unanimes dans d’autres, de même chez les Suivants et les Suivants des
Suivants. Ils ont tous été touchés par la divergence d’avis dans des questions
religieuses, ce qui n’a pourtant pas provoqué de froideur et d’éloignement entre eux.
(Le grand imam tâbi’i) Al Hasan Al Basri était d’avis que (le gouverneur) Al Hajjâj
ibn Yoûsouf était un mécréant alors que (le grand imam tâbi’i) Mouhammad ibn Sîrîn
voyait qu’il était un Musulman (pervers). Malgré cette opposition, il y avait entre eux
deux de l’amour en Allah et un lien continu.
S’il survient un peu de froideur à cause d’une divergence, d’accord, cependant elle ne
doit pas conduire à la séparation, à la dissension et aux troubles ! Certains étudiants
en sciences islamiques sont occupés par le fait de provoquer les troubles : ils s’en
vont de cette assise à une autre puis à une autre encore, pour parler à l’encontre des
nobles savants et pour parler aussi de ce qui ne le concerne pas.
Il faut donc que nous nous éloignions des causes de la division, dont deux de ses plus
grandes sont :
- La polémique (le débat vif ou agressif, la dispute). Le Messager – sallAllahou ‘alayhi
wa sallam – a dit, comme l’a rapporté At Tirmidhi d’après Aboû Oumâmah –
104
qu’Allah l’agrée – : « Des gens ne se sont égarés après avoir été bien-guidés sans
être devenus des adeptes de la polémique. ». Puis, il récita : « Ce n’est que par
polémique qu’ils te le citent comme exemple. Ce sont plutôt des gens chicaniers.
» [s.43, v.58] ».
- La mise en avant des ignorants pour la direction. Le Seigneur Tout Puissant a dit
dans Son noble livre : « Quand leur parvient une nouvelle rassurante ou alarmante,
ils la diffusent. S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement
parmi eux, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de
la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement). » [s.4, v.83]. Ainsi, il
faut que nous renvoyions à nos nobles savants ce qui nous pose problème et en
discutions avec eux, et je ne t’appelle pas à les suivre aveuglément. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 1/62]
À la question « De nos jours, il y a des gens qui font le takfîr des gouverneurs : sont-ils des
Khawârij ? », l’imam Mouqbil a répondu :
« Ces gens-là qui font le takfîr de tous les gouverneurs de notre époque sont fautifs
mais pas Khawârij. Cela car les Khawârij sont ceux qui font le takfîr des Musulmans
en raison d’un péché inférieur à la mécréance majeure. Tandis que ces gens-là
n’excommunient pas un Musulman de la sorte. Malgré cela, ils sont fautifs, nous
n’approuvons par leur takfîr prononcé contre tous les gouverneurs. Même s’il se
trouve effectivement parmi les gouverneurs actuels de véritables mécréants, tels que
Kadhafi et Saddam Hussein. Kadhafi en raison de son dédain et son offense envers
la sounnah du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – ainsi que sa pratique
du Socialo-Communisme. Saddam en raison de sa parole : « Nous prenons les
prescriptions du Coran et de la Sounnah et les suivons aussi longtemps qu’elles ne s’opposent pas
aux principes de notre parti Baath. Lorsque c’est le cas, ce sont les principes du Parti que nous
prenons et appliquons. ».
Ainsi, ces gens-là qui généralisent le takfîr contre tous les gouverneurs (à la tête des
populations Musulmanes de notre époque) sont fautifs. Nous les désapprouvons en
cela. Cependant, ô mes frères, la plupart d’entre eux sont des ignorants, sont parmi
les gens plein de fougue pour la religion mais sur une base d’ignorance… Et c’est à
Allah que nous demandons aide. »
[http://www.muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=770]

L’imam Mouqbil et le Jihâd contre Israël et les États-Unis… un « Khâriji


Takfîri Djihadiste » au même titre que l’imam Al Albâni ?
« « Jihâd ! Jihâd ! », dis-tu pauvre de toi ! Tu as de l’ardeur pour le Jihâd ?? Prend ton
fusil et va combattre les États-Unis ou bien Israël qui occupe Al Qouds ! Quant à tes
frères qui prient, le prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit : « J’ai reçu
l’interdiction de tuer les gens qui prient. ». »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/364]

105
« La da’wah de Jamâ’at Al Fasâd est une da’wah de fasâd et d’ifsâd (de mal et de
corruption), nous ne voyons pas en eux une Jamâ’at Jihâd ! Si vraiment il existe une
Jamâ’at Jihâd alors qu’elle s’en aille faire le Jihâd contre les États-Unis ou contre Israël
et non pas contre les Musulmans ! Et ni contre les gouverneurs des Musulmans car
ceci provoque l’effusion de sang dans le rang des Musulmans, Allah – ‘azza wa jall –
a dit : « Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera
l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui
a préparé un énorme châtiment. » [s.4, v.93]. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/300]
« Celui qui t’appelle au Jihâd contre les États-Unis ou contre Israël et tu sais qu’il est
véridique en cela, c’est donc une bonne chose. Mais quant à te révolter contre le
gouverneur de ton pays et mettre alors ton pays à feu et à sang, non ! Tu dois faire
preuve de patience, invoquer Allah, condamner le mounkar dans les limites de ta
capacités et enseigner la religion. De cette manière, le mal disparaîtra in cha Allah
aujourd’hui, demain ou après-demain. Ne sois pas le meneur d’une fitnah ! Et lorsque
la situation explose, il arrive même parfois que notre « ami » qui criait « Le Jihâd, le
Jihâd ô serviteurs d’Allah ! » prenne la fuite ! Et c’est à Allah qu’il faut demander aide. »
[« min fiqh al imâm al wâdi’i » 3/301]
« Lorsqu’on nous appelle au Jihâd, il faut impérativement que nous regardions :
· Qui est le commandant de ce Jihâd.
· Quels sont les motifs qui le poussent lui et son armée à réaliser ce Jihâd.
· Qui sont ceux que nous allons combattre : des Musulmans ou des mécréants.
· Quelles sont les forces et les moyens des ennemis de l’Islam qui se trouvent autour
de nous.
· Est-ce que notre société est vraiment apte à se dresser face aux ennemis d’Allah.
· Est-ce que notre société est vraiment prête à patienter face à la faim comme le
faisaient les compagnons du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –.
· Est-ce que notre société est vraiment prête à patienter face à la misère comme le
faisaient les compagnons du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –.
· Est-ce que notre société est vraiment prête à patienter face à l’abandon de sa contrée
comme le faisaient les compagnons du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa
sallam –.
· Est-ce que notre société est vraiment prête à patienter face au combat contre les
ennemis comme le faisaient les compagnons du messager d’Allah – sallAllahou
‘alayhi wa sallam –.
· Est-ce que notre société combat dans le sentier d’Allah ou bien pour accéder au
siège du pouvoir.

106
Et je vois la chose suivante : si Allah faisait réussir un des peuples Musulmans,
comme Il fit réussir les Afghans au début de leur lutte (contre l’URSS), qui ouvrirait
alors un front de combat contre les États-Unis, nous espérerions que par cela Allah
– soubhânahou wa ta’âlâ – anéantisse les États-Unis. Cela car vraiment les États-Unis
ne laissent pas un seul Jihâd dans le sentier d’Allah se réaliser et ne laissent pas un
seul gouvernement diriger son pays par le livre d’Allah et la sounnah de Son messager
– sallAllahou ‘alayhi wa sallam –. Les dollars américains et les forces américaines ont
corrompu les Musulmans et leurs sociétés. Et si le prophète – sallAllahou ‘alayhi wa
sallam – n’avait dit « Ne cessera d’être présent dans ma communauté un groupe
appliquant la vérité qui sera apparent et secouru. Ne lui nuiront point ceux
qui s’opposent à lui ni ceux qui l’abandonnent, jusqu’à ce que vienne l’ordre
d’Allah le trouvant ainsi. », nous aurions certes désespéré. »
[« ghârat al achritah » p.266]
« Avoir la force nécessaire pour combattre est une condition impérative. Le Prophète
– sallAllahou ‘alayhi wa sallam – passait à côté de certains de ses compagnons alors
qu’ils étaient en train de se faire châtier (par les mécréants Mecquois) et leur
ordonnait de patienter. Et le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – ne s’en alla
pas faire des manifestations pour cela parmi ces manifestations jâhiliyyah pratiquées
de nos jours ! J’ai traité ce sujet dans l’introduction de mon livre « al ilhâd al khoumayni
fî ard il haramayn ». [Puis, le chaikh mentionna des vers de poésie sur la fausseté et les
méfaits de ces manifestations]. Mais les Musulmans imitent leurs ennemis. Le
Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a certes dit vrai : « Vous suivrez certes
les voies de ceux qui vous ont précédés d’un suivi exact. Jusqu’au point où
s’ils entraient dans un trou de lézard, vous vous y introduiriez à votre tour. ».
Avoir la force nécessaire pour combattre est donc une condition impérative. C’est
pourquoi Allah ne donna pas la permission au Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa
sallam – d’accomplir le Jihâd avant d’avoir su que les Musulmans avaient acquis la
capacité suffisante pour faire face aux ennemis : « Autorisation est donnée à ceux qui
sont attaqués (de se défendre), parce que vraiment ils sont lésés. Et Allah est certes
Capable de les secourir. » [s.22, v.39]. Quant au fait que les Musulmans sortent pour
se livrer eux-mêmes en cadeau aux ennemis, cela ne relève vraiment pas de la bonne
politique ni du jugement pertinent mais plutôt de l’impulsion imprudente et
inconsciente ainsi que du manque de sage attente. »
[« ghârat al achritah » p.424]
En réponse à la question « Lorsque la mécréance du gouverneur est établie par des preuves
formelles, quand est-ce que la révolte contre lui devient licite ? Et quand est-ce qu’elle devient
obligatoire ? Lorsqu’elle est licite, comment pouvons-nous faire pour rassembler les Musulmans dans
cette révolte contre lui ? Qui sont ceux qui doivent sortir lorsqu’elle est licite seulement et non pas
obligatoire ? Si nous disons « Nous devons peser entre la maslahah et la mafsadah », comment
pouvons-nous réaliser cela correctement ? En effet, il se peut que nous voyons la plus grande maslahah
être dans le fait de ne pas se révolter mais Allah dit « Et il se peut que vous détestiez une chose

107
alors qu’Allah y met pour vous beaucoup de bien » : quelle est donc la règle précise dans ce sujet ?
Eclaircissez-nous, qu’Allah vous récompense. », l’imam Mouqbil a dit :
« Al Boukhâri et Mouslim ont rapporté que ‘Oubâdah ibn As Samit a dit : « Le
messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – nous appela [pendant la nuit d’al
‘aqabah] puis nous lui prêtâmes allégeance. Parmi ce sur quoi il nous fit prêter
allégeance : l’écoute et l’obéissance au détenteur de notre commandement tant lors
de notre dynamisme que lors de notre paresse et notre fatigue, tant dans notre aisance
que dans notre pauvreté, et même lorsque le détenteur du commandement accapare
les richesses et les biens publics nous privant de nos droits dans ceux-ci. Ainsi que :
ne pas chercher à prendre le commandement d’entre les mains de ceux qui le
détiennent « sauf si vous voyez une mécréance claire pour laquelle vous avez
d’Allah une preuve évidente » dit-il ; et de dire la vérité où que nous soyons sans
craindre en cela le blâme d’aucun blâmeur. ».
La voie pour la révolte contre le gouverneur mécréant est lorsque nous avons environ
deux tiers du peuple entièrement prêts pour le Jihâd et le combat dans le sentier
d’Allah. Mais si l’état de notre société est tel celui des militaires de nos jours : l’un
d’entre eux perçoit un salaire de milles, deux milles ou quatre milles ou plus, puis
lorsque lui vient un autre gouvernement et lui dit « Nous te donnons un salaire deux fois
plus élevé », il se met alors à pencher de son côté, alors non ! Et nous avons certes vu
cela de nos propres yeux (chez nous au Yémen) à l’époque de la République et de la
Monarchie, et encore une fois ces jours-ci au moment des élections. Ces temps-ci ne
sont donc pas appropriés pour que les Musulmans se mettent en mouvement et
passent à l’action. S’ils désirent le faire alors qu’ils s’occupent d’aider leurs frères
Afghans et leurs frères Palestiniens.
Il faut impérativement, comme nous l’avons dit précédemment, que le mouvement
et la lutte soient dirigés vers la mécréance (et non pas vers les Musulmans). Quant au
fait de se trouver dans une contrée où les Musulmans sont la majorité de la
population puis tu désires y provoquer une fitnah dont les victimes seront les faibles
et les pauvres, alors non ! La voie à emprunter pour les Musulmans dans un tel cas
est d’enseigner aux gens la religion. Se révolter alors que les populations (qui vont en
être les victimes) sont Musulmanes, non ! Le Messager – sallAllahou ‘alayhi wa sallam
– a dit : « Lorsque deux Musulmans se livrent combat, le tueur et sa victime
iront tous deux en Enfer. », rapporté par Al Boukhâri et Mouslim d’après Aboû
Bakrah. Plutôt, Allah – ‘azza wa jall – a dit dans Son noble livre : « Quiconque tue
intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera l’Enfer, pour y demeurer
éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme
châtiment. » [s.4, v.93]. Al Boukhâri a rapporté d’après ibn ‘Oumar : Le Prophète –
sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit : « Le croyant ne cesse d’être dans un espace
ample en Islam tant qu’il n’enlève pas la vie à quelqu’un dont elle est
protégée. »46. Dans les deux recueils authentiques d’après ibn Mas’oûd : Le Prophète

46
C’est-à-dire que lorsque le croyant tue délibérément un croyant ou un mécréant qui est sous la
protection de l’État Musulman ou bien un mécréant avec qui il y a un accord de paix ou encore un
108
– sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit : « Le sang d’un homme Musulman est
inviolable sauf dans l’une des trois situations suivantes : le fornicateur
« thayyib »47, la vie pour la vie48 et celui qui abandonne sa religion et se sépare
du groupe des Musulmans. ».
Il nous faut savoir que nos populations sont Musulmanes. Si nous nous tenons droit
sur la religion d’Allah, Celui-ci – soubhânahou wa ta’âlâ – est certes capable d’anéantir
notre ennemi et de l’humilier. Ainsi, ce que nous conseillons en ces temps à nos frères
les prêcheurs de la religion d’Allah dans toutes les contrées islamiques est de prêcher,
d’enseigner et de prendre soin de la jeunesse qui s’est tournée en direction du Coran
et de la Sounnah car elle représente certes une immense richesse. L’Islam n’a de nos
jours qu’Allah – soubhânahou wa ta’âlâ – puis ces jeunes qui se sont tournés vers le
bien.
D’autre part, ô mes frères, ceux qui s’appliquent à provoquer les fitan (les troubles et
conflits entre les Musulmans) à notre époque sont vraiment malfaisants envers
l’Islam. Les ennemis de l’Islam se réjouissent de ce genre de choses. De même, les
gouverneurs eux-mêmes se réjouissent de voir des Musulmans qui se révoltent contre
eux car cela leur donne une raison « légitime » pour les exterminer. Jamâl ‘Abd An
Nâsir49 engagea un homme pour qu’il simule de le tuer en braquant son pistolet sur
lui au moment de son discours en place publique, afin de s’attaquer ensuite à la
confrérie des Frères Musulmans. [Puis, le chaikh relata un autre évènement de ce
genre entre un noble prêcheur Égyptien et un homme mauvais et traître travaillant
pour les services de renseignements]. C’est ainsi, ô mes frères en Allah, qu’ils
provoquent la personne afin qu’elle se mette en avant ou décide d’agir pour
qu’ensuite ils puissent la supprimer ou la réprimer.
Prêchez aux gens la religion d’Allah avec clairvoyance, qu’Allah vous récompense, et
prêchez avec douceur et gentillesse. Si on vous fait du mal, soyez bienfaisants, si on
vous lèse dans vos droits, soyez patients car vous êtes des prêcheurs vers le sentier

mécréant avec qui il y a un accord de sécurité et de non-agression, il se voit puni divinement par
un resserrement de sa poitrine à l’égard de sa religion jusqu’à peut-être en arriver au point où il ne
supporte plus d’adhérer à l’Islam et alors apostasie.
47
Le fornicateur « thayyib » ou « mouhsan » est celui qui a commis la fornication alors qu’il n’était
pas vierge et avait déjà été marié par un mariage valide, et alors qu’il était libre, pubère et doué de
raison. Les conditions pour être un individu « thayyib, mouhsan », qui sont citées dans les livres de
jurisprudence, sont au nombre de sept : avoir réalisé un coït dans le vagin ; avoir fait cela en étant
marié ; que ce mariage soit valide ; être libre (et non pas esclave) ; être pubère ; être doué de raison
; que la liberté, la puberté et la raison soient toutes réunies entièrement chez l’homme et la femme
au moment du coït (mais ceci est un point de divergence : l’imam Mâlik a dit : « Si elles sont réunies
chez l’un des deux seulement, l’autre devient quand même « thayyib », à l’exception de la femme
qui a un rapport avec un garçon non-pubère, celui-ci ne fait pas d’elle une femme « thayyib ». »).
Voir par exemple « al moughni » de l’imam ibn Qoudâmah (10/122).
48
C’est-à-dire le tueur d’un Musulman délibérément : sa vie pour celle qu’il a prise volontairement ;
c’est la loi du talion.
49
C’est le dirigeant Égyptien panarabe excommunié par Chaikh Mouqbil, auquel s’affilie l’idéologie
politique du Nassérisme.
109
d’Allah. Il faut que vous soyez endurants et que vous prépariez vos personnes, le
Seigneur Tout Puissant a dit dans Son noble livre : « Et Nous avons désigné parmi
eux des imams qui guidaient les gens par Notre ordre lorsqu’ils patientèrent »50 [s.32,
v.24]. Mais si lorsque quelqu’un transgresse contre toi, ô prêcheur, tu veux qu’il y ait
impérativement telle et telle enquête qui soient menées et qu’il y ait ci et ça, non !
Occupe-toi de t’adonner à la science islamique, son enseignement et sa diffusion, et
Allah est souverain en Son commandement. »
[« ijâbat as sâ-il » p.290 à 293]
« Le passage voulu dans ce hadith pour notre sujet est : « sauf si vous voyez une
mécréance claire pour laquelle vous avez d’Allah une preuve évidente ». Ainsi,
lorsque nous voyons une mécréance claire chez le gouverneur et que nous trouvons
en nous une capacité suffisante pour lui faire face militairement et pour réaliser la
préparation militair nécessaire sans être dépendants en cela des États-Unis, et que
nous avons réellement préparé des hommes qui sont patients tant dans la prospérité
que l’adversité, alors dans ce cas la révolte est légale. Mais dans le cas où notre peuple,
lorsqu’il subit une pénurie de sucre, de froment, de vêtements ou de gaz, dit :
« Qu’Allah ne récompense pas ces religieux, ils nous ont privé de ces nécessités ! », puis il se
retourne contre les prêcheurs islamiques, alors non ! De tels Musulmans ne sont donc
pas des hommes sur qui compter pour le jihâd dans le sentier d’Allah. Il faut
impérativement préparer de vrais hommes ! Je ne dis pas des hommes comme les
Compagnons mais proches des Compagnons. Des hommes qui sont patients tant
dans la prospérité que l’adversité, face à la faim, la maladie, la peur et l’abandon de
leurs contrées, comme le firent les Compagnons face à toutes ces choses qu’ils
subirent. [Puis, le chaikh fit allusion à un de ses livres dans lesquels il a réuni de
nombreux exemples de la patience des Compagnons, et en cita un exemple précis].
Conclusion, il faut impérativement préparer de vrais hommes avant de préparer un
équipement militaire. Si tu ne prépares pas avant cela de vrais hommes qui sont
endurants dans ce genre de situations, la préparation d’un tel équipement pourrait
alors être l’objet par lequel tu seras toi-même tué... »
[« ghârat al achritah » p.425-426]
Interrogé par cette question « Si nous restons là où nous sommes sans œuvrer contre la
mécréance, comment donc un État islamique pourra être instauré ? », l’imam Mouqbil a
répondu :
« Grâce à Allah, l’appel des gens à la religion d’Allah est ce qui est le plus bénéfique.
Sortir pour prêcher aux gens la religion d’Allah est plus utile que sortir avec les canons
et les mitraillettes contre ces gouverneurs qui pratiquent la mécréance évidente.
D’autre part, j’ai la conviction que ces gouverneurs aimeraient que nous sortions
contre eux avec les armes afin qu’ils puissent ensuite légitimer devant les gens
50
L’érudit exégète As Sa’di a dit dans son tafsîr : « « lorsqu’ils patientèrent » dans l’apprentissage,
l’enseignement, l’appel des gens à la religion d’Allah, face à la nuisance subie dans cette voie, et
retinrent leurs âmes face à leur empressement vers les péchés et leur persévérance dans les passions
illicites. ».
110
l’anéantissement du prêche islamique et l’extermination de ses acteurs. Ainsi, la
da’wah est la meilleure chose à faire.
D’autre part, je conseille aux jeunes d’avancer doucement et calmement, d’œuvrer
pour le bien de l’Islam, d’étudier la religion d’Allah. La fougue émotionnelle,
précipitée et inconsidérée peut fortement nuire à l’Islam. Ahl As Sounnah, la louange
est à Allah, ne cessent de prêcher et de mettre en garde. Et le Prophète – sallAllahou
‘alayhi wa sallam – ne s’est pas lancé au combat au début de sa da’wah. Il faut que
nous étudions la biographie du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –. Il
ne s’est pas lancé au combat avant d’avoir formé des hommes et regroupé matériel
de guerre et préparatifs, et avant qu’Allah – soubhânahou wa ta’âlâ – n’ait révélé :
« Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre), parce que
vraiment ils sont lésés. Et Allah est certes Capable de les secourir » [s.22, v.39].
L’affaire nécessite donc impérativement de préparer et de former des hommes plus
encore qu’elle ne nécessite de préparer une force militaire. Et si les prêcheurs de la
religion d’Allah accomplissaient la da’wah comme il se doit, les Socialo-
Communistes, les Baathistes et les Nasséristes auraient certes disparu ou se seraient
considérablement affaiblis. Cependant, ces prêcheurs sont opposés les uns aux autres
et luttent les uns contre les autres, chacun désirant faire entrer les gens dans son clan
ou son parti… »
[« qam’ al mou’ânid » p.67]
Remarque importante (car nombreux sont les suiveurs de Jamâ’at Al Jarh en France
qui, du fait de leur grande défaillance dans la compréhension de la réalité du monde
dans lequel ils vivent, n’ont pas conscience de ce genre de choses et font alors plus
ou moins ce que leur ennemi attend d’eux) : l’État français est un grand admirateur
et un fidèle soutien du « Djihadisme islamique » lorsque ce dernier est bon pour ses
intérêts, et il lève l’étendard d’une soi-disant lutte contre lui, le qualifiant par tout un
tas de descriptifs monstrueux, lorsqu’il va à l’encontre de ses intérêts (même s’il arrive
que cela ne soit rien d’autre qu’une stratégie politique nécessaire et que là aussi le
« Djihadisme » soit, dans le fond, bon pour ses intérêts). N’importe quelle personne
sensée et avertie, quelle que soit sa religion, qui connaît les grands passages de
l’histoire de ce pays depuis ses premières relations avec les Musulmans au Moyen-
Âge n’a aucun doute là-dessus. En voici d’ailleurs une belle preuve dans cet article
du « Monde diplomatique » intitulé « Quand les djihadistes étaient nos amis » :
https://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/SOUCHON/54701. Ceux qui pensent que
l’objectif de l’Occident est de lutter contre les « Khawârij Takfîris Djihadistes » sont
vraiment déconnectés de la réalité dans laquelle ils vivent mais aussi de l’Histoire.
Pareil pour ceux qui pensent que la préoccupation première des « Khawârij Takfîris
Djihadistes » est de s’attaquer injustement aux mécréants. La caractéristique de base
des Khawârij est celle que leur a donné le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam
– : ils tueront les Musulmans et laisseront en paix les mécréants. Parmi les plus
insouciants de notre Oummah, il y a aussi ceux qui confirment la version officielle
des autorités occidentales, avant même de détenir une preuve évidente de sa véracité,

111
par rapport à tout ce qui concerne « le terrorisme islamique », « le fondamentalisme islamique
violent en Occident », « les Salafistes Takfiristes et/ou Djihadistes », « le radicalisme islamique
qui menace la société ou le monde », « le Salafisme quiétiste mais ultra-orthodoxe » et autres sujets
semblables. Cela sans parler du non-respect de ces Musulmans (qui croient de la sorte
en cette version officielle) envers la loi de la législation islamique relative au statut
des informations, déclarations et témoignages des non-Musulmans contre des
Musulmans. Il est d’ailleurs important de savoir qu’une partie des jurisconsultes de
l’Islam a été d’avis que même le témoignage d’un Musulman contre un non-
Musulman est rejeté car seul les dires d’une personne incriminant une autre
partageant la même religion peuvent être acceptés, l’inimitié et la haine ayant été
mises pour toujours entre les gens des différentes religions (voir s.5, v.14).
Les suiveurs de Jamâ’at Al Jarh en France qui lèvent l’étendard de la lutte contre
Daesh aux côtés des autorités françaises (ce qui pousse notamment certains d’entre
eux à dénoncer auprès de celles-ci des Musulmans qu’ils considèrent comme ayant
des « choubouhât de Takfîris ») baignent donc dans l’insouciance et sont tombés bien
profondément dans le piège qu’on leur a tendu. Cela est d’autant plus étonnant
lorsque l’on sait qu’un bon nombre de chaikhs parmi leurs références absolues dans
le « manhaj » et ceux qu’ils font passer comme étant leurs références disent à propos
de la relation qu’entretient Daesh avec les ennemis de l’Islam et ceux de la Sounnah
des paroles contraires à ce que disent et ce que font au nom du « manhaj
authentique » certains membres de ce groupe sectaire en Occident… En voici un
échantillon :
« Des choses établies indiquent que Dâ’ich est mené par un individu infiltré qui
exécute les plans du colonialisme contre les pays de l’Islam. » [Chaikh Mouhammad
Bâzmoûl51]
« Les États mécréants disent que dix ans sont nécessaires pour éradiquer Dâ’ich ! Ma
cha Allah ! En Afghanistan, vous n’avez eu besoin que de six mois pour détruire un
pays tout entier... Qu’est-ce que cela montre donc ?? Cela montre la connivence qu’il
existe entre eux ! » [Chaikh Mouhammad ibn Hâdî Al Madkhali : http://sounnah-
publication.blogspot.com/2015/09/la-realite-de-daesh.html]
« Où est donc le combat de Dâ’ich contre l’Iran Rafidite [alors qu’ils sont basés juste
à côté de celui-ci] ?! Où est donc le combat de Dâ’ich contre l’État sioniste en
Palestine [qui n’est pas bien loin non plus] ?! » [Chaikh Mouhammad Bâzmoûl]
« Ce groupe de Dâ’ich a eu la capacité d’utiliser les médias, ce qui les a permis de
tromper les gens plus que quiconque. Auparavant, ce groupe était plus faible qu’An
Nousrah, puis il a gagné en force grâce aux soutiens (extérieurs) qui ne peuvent être
dissimulés. Il y a eu connivence entre lui et les Chiites Rafidites. De manière évidente,
les Chiites Rafidites sont ceux qui l’ont aidé au début : ils ont reculé jusqu’à Téhéran

51
J’ai perdu les liens vers l’original des quelques paroles du chaikh traduites dans ce paragraphe et
dont la source n’est pas indiquée, mais elles étaient prises de ses écrits stockés dans son site archive :
http://www.bazmool.net/index.php/%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AF%D9%88%D9%86%D8%
A9
112
pour lui céder la ville de Moussoul, la seconde plus grande ville d’Irak dans laquelle
se trouve une importante base militaire, des banques et des champs pétroliers. »
[Chaikh Mouhammad ibn Hâdî Al Madkhali - quelque peu résumé - : http://sounnah-
publication.blogspot.com/2015/09/la-realite-de-daesh.html]
« Ce qui prouve que l’organisation Dâ’ich est une expansion de l’Iran, c’est le fait
qu’elle n’a pas levé un petit doigt contre l’Iran, suivant en cela la voie de sa mère
fondatrice : Al Qâ’idah. Al Qâ’idah qui ne fut fondée que dans le but de combattre
Ahl As Sounnah, les excommunier et corrompre leurs jeunes. Al Qâ’idah qui ne leva
pas un petit doigt contre l’Iran, plutôt l’Iran devint le refuge d’Al Qâ’idah et de ses
dirigeants. Al Qâ’idah, Hizb Ach Chaytân (nommé par ses membres « Hizboullah »)
au Liban et les Chiites Hawthis au Yémen sont donc des outils de destruction détenus
par l’Iran, tant au sens propre et matériel du terme qu’au sens figuré. » [Chaikh Rabî’
Al Madkhali : http://www.rabee.net/ar/articles.php?cat=8&id=299]
« En toute franchise et sans aucune équivoque : la force des Musulmans se trouve
dans leur cramponnement à la voie du Messager – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – et
de ses compagnons. Et notre ennemi ne veut pas que nous revenions à ce fondement.
C’est pourquoi il soutient toutes les sectes égarées contre Ahl As Sounnah wAl
Jamâ’ah qui se cramponnent à la voie du Messager – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –
et de ses compagnons. Les ennemis savent que si cet Islam revient à la voie du
Messager – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – et de ses compagnons, il deviendra alors
une force dominante face à laquelle ils ne pourront faire face. Ils ont donc fait
s’abattre (contre la Communauté) les sectes égarées et les ont appuyées car par le
biais de celles-ci les Musulmans dévient de l’Islam authentique et par le biais de celles-
ci ils (les ennemis) peuvent perturber la voix de la vérité qui s’accorde avec la saine
nature que renferment les âmes. Aussi, car par le biais de celles-ci ils peuvent au
minimum freiner l’avancée des Musulmans vers la bonne direction et la vérité. […]
Les mécréants joignent leurs mains à celles de toutes les sectes et les groupes contre
Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah. Ils savent que si les Musulmans du commun (les
‘awâmm) étaient laissés tranquilles, ils seraient, avec la permission d’Allah, sur la voie
d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah car cette voie est la religion de la saine nature, la
religion qui s’harmonise avec la saine nature. Dans le hadith qoudsi rapporté par
Mouslim se trouve : « J’ai créé mes Serviteurs avec en eux la hanîfiyyah (le culte
voué à Allah exclusivement) puis les démons sont venus à eux et les ont alors
égarés. ». Se trouvent au sein d’Ahl As Sounnah des ‘awâmm qui suivent la saine
nature… les ennemis ne les ont pas laissés ! Plutôt, ils ont lancé contre eux les guerres
idéologiques et les guerres militaires par le biais de groupes dans lesquels ils se sont
introduits et qu’ils ont mobilisés et armés afin que ces derniers exécutent ce qu’ils
veulent : Dâ’ich, les Rafidites et autres. C’est pourquoi les ennemis d’Allah ont ouvert
pour les ‘awâmm d’Ahl As Sounnah, les suiveurs de la voie des Salafs, la porte des
chahawât52 et celle des choubouhât53 : les chaînes télévisées, les revues et magazines,

52
Les passions illicites.
53
Les égarements enjolivés, les ambiguïtés religieuses, les arguments spécieux.
113
les stations de radio, les domaines de la pensée et de la culture… Chacune de ces
choses mène à l’autre et le tout est empli de chahawât et de choubouhât sauf ce
qu’Allah, par miséricorde, en a préservé.
Mais survint une chose inattendue ! De derrière l’amas de ces instruments actifs pour
les chahawât et les choubouhât, vint au monde une jeunesse désirant un retour à la
religion, un retour au cramponnement au culte exclusif du Seigneur facile, simple,
clair et pur, sur lequel nous laissa le Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –. Les
choubouhât des ennemis n’ont pas été utiles avec cette jeunesse ! Ni leurs chahawât
n’ont été efficaces ! Les ennemis sont donc retournés aux armes au moyen de
groupes : Dâ’ich, Al Qâ’idah, les Chiites Rafidites Hawthis, Boko Haram et autres
groupes qu’ils ont pénétrés et qu’ils ont employés pour réaliser leur stratégie sans que
les membres de ces groupes ne s’en rendent compte ou parfois (en s’en rendant
compte) avec accords passés (entre eux) et intérêts échangés. Qui les aide en cela ??
Les Tatars et Houlagou : qui les avait aidés ?? C’était ibn ‘Alqami le Chiite. Et
aujourd’hui qui aide Al Qâ’idah et lui donne refuge ?? C’est l’Iran. Les Hawthis (au
Yémen) : qui les soutient et les approvisionne ?? C’est l’Iran. Le terrorisme et le chaos
: qui se trouve derrière ?? C’est l’Iran. Dâ’ich : le pays duquel ils sont le plus proches
en Irak et en Syrie c’est l’Iran, pourtant ils n’ont rien fait contre celui-ci… Ils
s’occupent uniquement par tuer les gens de la foi et ils laissent en paix les gens du
Chirk et de l’idôlatrie […] » [Chaikh Mouhammad Bâzmoûl :
http://mohammadbazmool.blogspot.com/2016/06/blog-post_54.html]
Suite à un des attentats survenus en France ces dernières années et revendiqués par
Daesh, Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli posta sur twitter : « Les membres de Daesh
déploient leurs efforts pour enlaidir l’image de l’Islam. L’événement d’hier en France,
l’égorgement du prêtre âgé de plus de quatre-vingt ans, est un crime et un péché
atroce, illicite dans notre religion à l’unanimité des savants et des doués de raison. ».
Un frère lui répondit en disant : « Par Allah, ô Chaikh Soulaymân, l’égorgement de ce prête
est l’œuvre de services de renseignements Francs-Maçons et les ânes de Daesh sont le mouton pour le
sacrifice ! Par Allah, Daesh sont incapables de faire bien moins que cela sur le sol de ces pays-là ! ».
Le chaikh lui répondit alors : « Les gens doués de raison saisissent cela. Et moi
j’affirme que la majorité des chefs de Daesh sont achetés par les services de
renseignements de certains États et par ceux de l’Iran (Chiite) Safawite. Quant au
commun des Daeshites, ils sont dupés à cause de leur inadvertance, ils ne se rendent
pas compte de cette réalité, on joue avec eux, qu’Allah les guide. »
[https://twitter.com/solyman24/status/758186079589588992]
« L’affaire ne s’est pas réalisée comme ils l’avaient planifiée… Ils sont venus avec
Dâ’ich, sans parler de l’effroi et de la peur par lesquels ils emplissent les cœurs des
gens. Et analyse attentivement avec moi ce qui s’est passé.
Ils ont détruit toutes les forces armées arabes : l’armée Irakienne, l’armée Syrienne,
et il reste encore l’armée Égyptienne. Puis est venu le rôle de Dâ’ich : le moment
pour ce groupe d’apparaître en Lybie et de conduire l’armée Égyptienne vers une
dispersion et un épuisement après leurs tentatives réalisées dans la région du Sinaï. Il

114
se peut qu’ils n’arrivent pas à frapper l’armée Égyptienne de manière directe mais
faisons donc en sorte qu’elle s’épuise et s’affaiblisse… La Communauté (toute
entière) s’épuise (elle aussi) et s’affaiblit : une coalition de soixante États pour frapper
un seul groupe terroriste… On ne sait pas d’où est venu le financement de ce
groupe… Et comment il est encore financé… J’entends par là les facilités qu’il
rencontre pour les transactions de vente et d’achat de tout cet équipement : comment
cela survient ? Et les facilités de ses transports et de ses déplacements : comment cela
survient ?
La Russie n’a pas oublié ce que lui ont fait subir les États-Unis d’Amérique pendant
la guerre d’Afghanistan ! La Russie n’a pas oublié ce que lui ont fait subir les États-
Unis d’Amérique avec à ses côtés les États Européens en Lybie ! La Russie n’a pas
oublié ce qu’elle a subi en Irak ! Désormais, elle s’attache fortement à l’Iran et à la
Syrie… et elle veut la vengeance(1)… Elle veut tirer les États-Unis vers ce
marécage… Elle veut épuiser et affaiblir les États-Unis et les États européens… C’est
la raison pour laquelle les États-Unis ne veulent pas s’y entrer eux-mêmes et ont alors
mis en place cette coalition afin que ce soit celle-ci qui frappe… La Russie veut
épuiser et affaiblir toutes les puissances mondiales afin que ce soit elle qui domine…
Mais elle et les autres États semblables ont oublié les versets d’Allah suivants : « Ainsi,
Nous avons placé dans chaque cité de grands criminels qui y ourdissent des complots.
Mais ils ne complotent que contre eux-mêmes et ils n’en sont pas conscients. » [s.6,
v.123], « Ils complotèrent mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le
meilleur en stratagèmes. » [s.8, v.30], « Ils se servent d’une ruse et Moi aussi Je me
sers de Mon plan. Accorde donc (ô Prophète) un délai aux mécréants, accorde-leur
un court délai. » [s.86, v.15 à 17]. La fin heureuse sera pour les pieux.
(1) Il est également probable que la Russie agisse en accord et en coordination avec
les États-Unis, mais la première déduction que j’ai citée est plus forte. Et Allah est
Plus Savant. » [Chaikh Mouhammad Bâzmoûl :
54
http://mohammadbazmool.blogspot.fr/2015/02/blog-post_157.html]
« C’est pourquoi nous devons prendre garde aux Khawârij, ainsi qu’à ceux qui
appellent à leur voie ou à les rejoindre, à ceux qui font l’éloge de leurs actes et les
légitiment ou à ceux qui éprouvent de la sympathie à leur égard. De même ceux qui,
ces jours-ci, jugent licite le sang des Musulmans et j’entends par là Dâ’ich. Et qui te
dira ce qu’est Dâ’ich ?! Avec les autres semblables qui suivent la même voie. Ils sont
pires encore que les anciens Khawârij ! Car les anciens Khawârij étaient clairs et
francs alors que ces gens-là se dissimulent… Et ces gens-là voient que la fin justifie
les moyens et jugent alors licite des interdits que les anciens Khawârij voyaient quant
à eux être de la mécréance. C’est pourquoi je considère qu’ils sont de plus grands

54
De telles paroles et déductions prononcées par Chaikh Mouhammad Bâzmoûl, Chaikh
Soulaymân Ar Rouhayli, Chaikh Mouhammad ibn Hâdî et Chaikh Rabî’, si l’on cachait les noms
de leurs auteurs, seraient considérées comme étant des « paroles futiles d’Ikhwanis adeptes de la politique
et de la géo-politique » par combien de suiveurs de Jamâ’at Al Jarh en France ?
115
criminels et de plus grands pécheurs encore que les anciens Khawârij. Et ce quelle
que soit leur appellation : Al Qâ’idah, Dâ’ich ou autre.
Et la faute, toute la faute, réside en le fait que les États mécréants d’occident, qui sont
d’ailleurs ceux qui ont donné naissance à ces groupes, répètent désormais
l’appellation de « l’État Islamique » ! Cela est une faute, nous n’approuvons pas le fait
que ces groupes représentent un État islamique. Le plus convenable était de les
nommer par l’abréviation qu’ils se sont eux-mêmes donnés au moment où ils ont
émergé et qui est « Dâ’ich » et c’est tout. Quant à les nommer « L’État Islamique »,
cela est injustice, mensonge, fausseté et transgression. Plutôt, ils sont des gens (qui
sont) en dehors des Musulmans… Ils ont massacré des milliers de Musulmans… Ils
s’entraident côte à côte avec le tyran de la Syrie et autre dans le massacre des
Musulmans. » [Chaikh Sâlih As Souhaymi : http://ar.alnahj.net/audio/1821/13-5-
1436]
« Ces gens présents dans le groupe de Dâ’ich, parmi eux se trouvent des Khawârij,
qui ont donc en eux toutes les caractéristiques des Khawârij, et parmi eux se trouvent
des gens en qui il y a une partie seulement des caractéristiques des Khawârij. Ils sont
tous bien évidemment dans l’infraction face à la Sounnah. Ils nuisent à la
Communauté et la détournent du Jihâd légal. Ils s’attaquent à Ahl As Sounnah
prétextant qu’ils sont des apostats et des hypocrites et que les tuer est prioritaire face
au fait de tuer les Juifs et les Chrétiens. Pendant le mois de Ramadan dernier, les Juifs
ont bombardé Gaza et ont massacré les Musulmans, tandis que ces gens-là (Dâ’ich)
en Irak et au Cham : se sont-ils dirigés vers la Palestine pour protéger les Musulmans ?
Par Allah, non ! Mais ils se sont plutôt dirigés vers la frontière saoudienne, le pays du
Tawhîd et de la Sounnah, un jour de vendredi, plus précisément le premier vendredi
de Ramadan et à l’heure de la prière du vendredi car ils savent que les militaires
saoudiens assistent à la prière du vendredi, ils ont alors fait exploser une voiture à
l’endroit du poste de surveillance ! Et ils sont entrés dans le pays et ont tenté d’y
commettre de la corruption mais Allah les en a empêchés…
Nos frères d’Ahl As Sounnah au Yémen se font massacrés par les Hawthis Rafidites
tandis qu’Al Qâ’idah qui est présente sur place avec ses armes et son attirail de guerre
n’a pas fait un seul mouvement pour protéger Ahl As Sounnah ! Plutôt, elle rit d’eux
et se réjouit du mal qui les atteint ! Pouvons-nous espérer le bien de ce genre de
gens ?! » [Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli : http://ar.alnahj.net/audio/1402]
« Les Khawârij ont depuis bien longtemps occupé les gouverneurs des Musulmans
et les ont détournés d’affronter les Européens, les Perses et les Romains. À chaque
fois qu’un gouverneur voulait combattre les ennemis de l’Islam, un groupe parmi les
Khawârij faisait son apparition face à lui le détournant alors de cela. Les Khawârij
sont donc véritablement un instrument pour les (intérêts des) ennemis de l’Islam. »
[L’imam Mouqbil Al Wâdi’i : cassette « Questions de la conférence sur les signes de la
prophétie »]
« Lorsque tu lis l’Histoire, tu trouves les Khawârij (tout au long de celle-ci) combattre
les gens de l’Islam et laisser en paix les gens qui vouent un culte à autre qu’Allah. Et

116
tu les trouves être l’aide la plus grande pour les ennemis de l’Islam contre les
Musulmans. Il arrivait même qu’une bataille soit engagée et acharnée entre les
Musulmans et les mécréants, puis, les Khawârij sortaient militairement vers la contrée
de ces Musulmans. Ceux-ci devaient alors revenir sur leurs pas pour protéger leurs
familles et leurs biens contre les Khawârij. » [L’imam Mouqbil Al Wâdi’i : « fadâ-ih wa
nasâ-ih » p.169]
Pour finir, voici à ce sujet plusieurs paroles de Chaikh ‘Abd Ar Rahmân Al ‘Adani
qui, même si ce dernier n’est plus une référence admise chez Jamâ’at Al Jarh depuis
« la fitnah de Mouhammad Al Imâm », sont bénéfiques et pertinentes :
« L’organisation d’Al Qâ’idah est un groupe corrompu et qui sème la corruption. Ses
adeptes méritent plus qu’on les nomme Jamâ’at Al Fasâd (le groupe de la corruption)
plutôt que Jamâ’at Al Jihâd. Ce car ils exécutent les plans des ennemis de l’Islam et
leur préparent le terrain dans les pays des Musulmans par ces troubles, ces explosions,
ces assassinats et ces actes inconsidérés qu’ils y accomplissent. Ils n’ont pas dans leurs
rangs un seul homme étant une référence fiable en ssciences islamiques, ils ne sont
qu’un groupe d’émotions et de fougue. Et il se peut que beaucoup de leurs meneurs
soient en relation avec certains services de renseignements. Ils sont donc un outil
dans la main d’un autre sans que cet autre soit celui qui le fasse bouger directement. »
[https://olamayemen.com/Dars-5923]
« Ces troubles présents dans la société yéménite : la fitnah des Rafidites au Nord, la
fitnah d’Al Hirâk au Sud, la fitnah de l’organisation d’Al Qâ’idah dans plusieurs
endroits ; ils font partie des troubles immenses qui amènent à donner la force et
l’autorité aux ennemis de l’Islam. Nos ennemis parmi les Juifs et les Chrétiens
n’agréent pas tout ce bien duquel nous jouissons du matin au soir. Ils nous jalousent
très fortement pour ce bienfait dans lequel nous vivons : le bienfait de la paix et de
la sécurité, le bienfait de l’Islam et de la Sounnah, le bienfait de da’wah du Prophète
élu – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – qui a empli l’Orient et l’Occident et a assailli les
villes, les villages, les campagnes et les foyers. C’est donc un immense bienfait dans
lequel nous vivons du matin au soir et pour lequel ils nous jalousent. Il n’y a rien
d’étrange ni d’étonnant en cela pour quiconque a lu le livre d’Allah – ‘azza wa jall –.
En effet, notre Seigneur – tabâraka wa ta’âlâ – a dit dans Son noble livre : « Nombre
de gens du Livre aimeraient, par jalousie de leur part et après que la vérité s’est
manifestée à eux, pouvoir vous rendre mécréants après que vous ayez eu la foi ! »
[s.2, v.109], après que la vérité s’est manifestée à eux, dit-Il ! Il a aussi dit : « Or, ils ne
cesseront de vous combattre jusqu’à, s’ils peuvent, vous détourner de votre religion.
» [s.2, v.217]. Mais encore : « Ni les Juifs, ni les Nazaréens ne seront jamais satisfaits
de toi, jusqu’à ce que tu suives leur religion. » [s.2, v.120]. Il nous a donc informés
dans Son noble livre de la haine, de l’animosité et de la jalousie que renferment les
poitrines de ces gens à l’égard des Musulmans. C’est pourquoi ces troubles (au
Yémen) ne sont rien d’autre qu’un des fruits des efforts déployés par ces hypocrites,
ces mécréants, ces athées et ces haineux envers les Musulmans. » [Ibid.]

117
« Cette organisation d’Al Qâ’idah est celle qui a ouvert les portes aux ennemis de
l’Islam, est celle qui a mis en place les prétextes par lesquels les ennemis légitiment
leur délégation du pouvoir d’un dirigeant à un autre chez les Musulmans, la pression
contre les Musulmans et la poursuite des Musulmans jusqu’à dans leurs demeures.
Lorsqu’elle commet une explosion dans une des capitales, le résultat est ensuite
l’augmentation des pressions de ces États occidentaux contre ces États islamiques
dans le but de les détruire dans le domaine éducatif, le domaine culturel, le domaine
religieux et beaucoup d’autres domaines. À chaque fois que les membres d’Al Qâ’idah
réalisent quelque chose, c’est immédiatement, sans que tu n’aies le temps de t’en
rendre compte, que les ennemis ont avancé de plusieurs pas. Ainsi – bârakAllahou
fîkoum –, ces assassinats inconsidérés sont parmi les actes qu’Allah – soubhânahou
wa ta’âlâ – n’agrée pas. De même que trahir les pactes et les accords conclus, le
Prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit : « Celui qui tue un mécréant avec
qui nous avons un accord protégeant sa vie ne sentira pas l’odeur du
paradis. », rapporté par Al Boukhâri d’après ‘Abd Allah ibn ‘Amr. D’autre part, le
caractère inviolable de la vie des Musulmans est bien connu : Allah – soubhânahou
wa ta’âlâ – a dit : « Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors
sera l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l’a frappé de Sa colère, l’a maudit
et lui a préparé un énorme châtiment. » [s.4, v.93]. Tout comme il est bien connu que
ces explosions qui surviennent dans nos terres font beaucoup de victimes parmi les
Musulmans. C’est la raison pour laquelle – bârakAllahou fîkoum – ce groupe sert en
réalité les plans des ennemis de l’Islam.
Nos ennemis sont préparés pour frapper les Musulmans et Allah – soubhânahou wa
ta’âlâ – a ordonné à Ses serviteurs de se préparer pour lutter contre eux. Mais cette
préparation, qui est tant spirituelle que matérielle, n’a pas été réalisée par les
Musulmans à notre époque. C’est pourquoi notre situation exige de faire preuve de
patience et de s’éloigner de la confrontation armée avec eux. Se lancer dans une telle
confrontation est pour nous un acte illégal au vu de notre situation. Quant à ces gens
d’Al Qâ’idah, ils ouvrent les portes aux ennemis de l’Islam ! Ils ouvrent les postes-
frontières et les endroits importants aux ennemis de l’Islam qui s’en vont alors
attaquer les Musulmans en toute impertinence et les pourchasser en tout endroit !
C’est pourquoi – bârakAllahou fîkoum – les gens bien enracinés dans la science toute
contrée confondue ont mis en garde contre ce groupe, ses actes ignobles et ses
agissements inconsidérés qui n’apportent aucun bien à l’Islam et aux Musulmans. »
[Ibid.]
« Vous savez mes frères comment les mécréants occidentaux d’aujourd’hui hurlent
et remplissent le monde de cris comme quoi ils combattent le terrorisme. Mais si tu
viens leur demander ou chercher quelle est la définition du terrorisme qu’ils
combattent, ils ne sont pas capables de l’exprimer en des termes clairs.
Voici les Juifs qui accomplissent les plus grands actes de terrorisme en Palestine et
contre nos frères Palestiniens ! Ils détruisent les logements, profanent l’honneur, font
couler le sang et pourchassent les innocents. Tandis que ce qui est nommé
« l’Assemblée des Nations Unies » est spectatrice. À côté de cela, ses membres
118
continuent à hurler et à se recommander les uns les autres de combattre le terrorisme.
Ils organisent en cela des conférences multiples et moblisent leurs forces. Mais ce qui
survient en Palestine ne fait l’objet d’aucune dénonciation ni condamnation ni
sanction internationale par exemple. Par contre, quand vient le tour de l’Islam, ils
accusent cette religion de terrorisme !
La réalité est donc qu’ils considèrent les Musulmans attachés à leur religion comme
des terroristes. Quoi qu’ils disent, où qu’ils aillent, ils prennent désormais comme
prétexte ces groupes d’explosions, de meurtres, de révolutions et de désordre parmi
les groupes se réclamant de l’Islam. Et qui nous dit, mes frères en Allah, que ces
groupes-là n’ont pas été semés par les ennemis de l’Islam eux-mêmes ? Si les ennemis
venaient s’attaquer directement et de front aux Musulmans qui s’inclinent, se
prosternent et se tournent vers Allah - soubhânahou wa ta’âlâ -, cela provoquerait
une vague de mécontentement chez tout le monde. Alors, ils font naître ces groupes-
là qui, au nom de l’Islam, soulèvent les conflits et les troubles et mettent en œuvre
les explosions et les meurtres, afin que ces mécréants ennemis de l’Islam, invoquant
la cause de la lutte contre le terrorisme islamique, pourchassent les Musulmans où
qu’ils soient, les dépouillent de leurs richesses, leur arrachent leurs terres… Et ils les
pourchassent et les combattent dans plusieurs domaines : le domaine politique, le
domaine économique, le domaine éducatif, le domaine de l’éthique et des moeurs, le
domaine militaire, etc. Ils sont une véritable guerre contre l’Islam et les Musulmans.
Ainsi, ce que nos savants ont identifié c’est que beaucoup de ces adeptes du Takfîr
contre les Musulmans et du Tafjîr (explosions) dans leurs terres ne sont menés et
encouragés que par nos ennemis parmi les Juifs, les Chrétiens et autres. Beaucoup
des jeunes de ces groupes sont fougueux et dirigés par les émotions. Nous ne les
accusons pas d’être des traîtres et des agents des ennemis de l’Islam de manière
directe, cependant il y a parmi leurs meneurs des individus qui se font dirigés de
manière dissimulée par ces ennemis. Naturellement, les Juifs et autres ne viennent
pas s’entretenir directement avec les chefs des groupes, cependant ils infiltrent dans
leurs groupes des individus dont l’âme est très faible à qui ils donnent d’énormes
salaires et alors, par cela, orientent les dirigeants des groupes et placent leurs espions.
C’est de cette manière, notamment, qu’ils leur préparent le terrain pour les opérations
terroristes à mener. Il arrive qu’un de ces groupes de nos pays arabes veuille
accomplir une opération terroriste en Tanzanie ! Ô mon frère, comment est-ce
possible ?! Les services de sécurité, les aéroports, les précautions en place, comment
peut-il transpercer tout cela ?! Tout simplement parce que les ennemis eux-mêmes
lui préparent le terrain afin qu’il puisse parvenir jusqu’au cœur de l’endroit visé pour
y commettre l’attentat terroriste. C’est ainsi qu’un groupe islamique réalise un acte
terroriste dans un endroit donné laissant tous les gens dans le monde entier dans un
grand étonnement, s’interrogeant « comment ces terroristes ont-ils réussi à y accéder ? ». Il en
est de même pour ce genre d’attentats commis en France ou en Amérique.
Pareil pour : « Un tel est introuvable, il traverse les montagnes, il se cache dans les vallées… »,
disent-ils alors qu’ils possèdent les satellites et ont leurs espions ! Puis, après de

119
longues années de « pièces de théâtre et de films », ils disent au monde : « Nous l’avons
enfin trouvé ! » !
Conclusion - bârakAllahou fîkoum -, nous devons être sur nos gardes. »
[Cinq questions des frères de France posées au chaikh en 1432 H et dont la réponse
fut enregistrée]
Quant à l’acte de dénoncer un Musulman aux autorités d’un pays mécréant même s’il
s’avérerait qu’il serait bel et bien un individu adhérant au dogme des Khawârij, l’imam
Mouqbil était d’avis qu’il ne fallait pas le dénoncer à tout gouvernement qui traite ses
prisonniers d’une manière non-islamique, qui commet des crimes envers les
Musulmans fermement attachés à leur religion ou qui s’attaque aux prédicateurs de
la religion d’Allah invoquant en cela la lutte contre les extrémistes takfîris. Dans un
tel cas, Chaikh Mouqbil préconisait de se contenter d’inviter les Khawârij au débat
scientifique, à la science et à la recherche dans les livres ; voir « al makhraj minal fitnah »
p.103, 3ème édition. Chaikh ‘Abd Ar Rahmân Al ‘Adani, dans sa réponse aux cinq
questions que nous lui posâmes il y a 7 ans, dit que dénoncer aux autorités d’un pays
mécréant occidental un Musulman extrémiste dans le takfîr à l’égard de ses frères et
écervelé dans le jihâd contre les ennemis de l’Islam, n’était pas licite dans l’absolu. Il
avança en cela trois arguments :
1. Les mécréants ne se réfèrent pas à la législation islamique dans leur manière
d’agir avec leurs prisonniers Musulmans.
2. Les mécréants sont, dans l’égarement et la désobéissance, pires encore que les
Khawârij qu’on viendrait leur dénoncer.
3. Les gouvernements occidentaux conspirateurs contre l’Islam et les
Musulmans ne font rien pour sortir les Khawârij de leurs égarements vers le
dogme islamique authentique. Plutôt, ils les poussent et les encouragent par
divers procédés à s’enfoncer plus encore dans leur extrémisme, et ils se servent
d’eux comme un outil pour réaliser leurs objectifs et obtenir leurs intérêts.
D’ailleurs, « ce que nos savants ont identifié c’est que beaucoup de ces adeptes
du Takfîr contre les Musulmans et du Tafjîr (explosions) dans leurs terres ne
sont menés et encouragés que par nos ennemis parmi les Juifs, les Chrétiens
et autres. », dit le chaikh. Il conclut alors sa réponse en disant : « La solution
n’est donc pas en s’entraidant avec ces pays mécréants et leurs services de
renseignement, par le fait de leur dénoncer les membres des groupes
extrémistes du Takfîr et du Tafjîr. Elle réside seulement dans le fait de délivrer
de bons conseils à ces Musulmans égarés. ».
L’expression du chaikh « Dénoncer un tel Musulman à ces autorités n’est pas licite
dans l’absolu » indique que ça pourrait l’être dans certains cas. À ce propos, voici une
fatwa du grand moufti actuel d’Arabie saoudite, Chaikh ‘Abd Al ‘Aziz Âl Ach Chaikh,
(à écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=dTv6rX00j_w). La question qui
lui est posée, en provenance de France, est la suivante : « Quel est le jugement de l’Islam
sur l’acte de dénoncer aux autorités mécréantes européennes des Musulmans adeptes de la secte égarée
des Khawârij qui projettent de réaliser des explosions terroristes en Europe ou ailleurs, afin que ces

120
autorités les arrêtent et les empêchent de faire cela ? ». Le moufti a répondu qu’il fallait
désapprouver ces individus égarés mentionnés dans la question et les dénoncer. Il
avança en cela quatre arguments :
1. S’ils accomplissent ces actes criminels, ils saliront l’image de l’Islam.
2. S’ils accomplissent ces actes criminels, ils feront fuir les gens de l’Islam.
3. S’ils accomplissent ces actes criminels, ils aideront par cela les ennemis de
l’Islam à prendre ce prétexte pour lancer des attaques contre l’Islam et les
Musulmans.
4. Ces actes criminels commis dans les pays des mécréants au nom de l’Islam
sont contraires à la législation islamique.
Il est donc important de bien souligner ici que le moufti parle de dénoncer aux
autorités mécréantes des Musulmans qui ont pour projet d’accomplir un attentat
terroriste et non pas n’importe quel Musulman ayant des choubouhât dans le Takfîr
et le Jihâd. Cela implique alors, avant de dénoncer, d’avoir connaissance de la volonté
de commettre un attentat chez le Musulman concerné. Un tel cas représente combien
en pourcentage dans les cas de rencontre avec des Musulmans ayant des
choubouhât ??55
Pour finir, voici Chaikh Al Fawzân qui oriente le Musulman vivant dans un pays
mécréant vers la manière d’agir avec les Khawârij qui pourraient s’y trouver. Il
conclut son conseil en disant : « Il n’est pas à ta charge de dénoncer ces gens aux
autorités mécréantes de ces pays-là car le mal de ces derniers est pire encore. ». Pour
écouter sa réponse avec le sous-titrage en français :
https://www.youtube.com/watch?v=blluzUUx6B8.

Chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd :

Chaikh Al ‘Abbâd et la condamnation publique des choses répréhensibles


commises, instaurées ou soutenues par les gens de l’autorité dans son pays…
un véritable « Khâriji Takfîri » ?
Exemples d’articles rédigés par le chaikh et publiés sur son site officiel :

55
D’ailleurs, qui parmi nous a déjà connu en France un Musulman « terroriste » ? « A déjà connu »
c’est-à-dire réellement, tout comme l’on connaît nos frères de foi que l’on côtoie au quotidien dans
les mosquées, les associations, les quartiers, etc., non pas par le biais des médias… Si l’on admettait
qu’il y ait véritablement eu des Musulmans derrière certains des attentats commis en France ces
dernières années au nom de l’Islam, ces individus seraient-ils le fruit d’un prêche islamique égaré
présent en France (lequel ? où ? qui sont ses véritables acteurs ?) ou bien plutôt un pur produit de
la société française et de l’échec de ses politiques d’intégration et d’éducation de la jeunesse (si l’on
met bien sûr de côté tous les divers stratagèmes de certaines puissances occidentales pour faire
naître un « terrorisme djihadiste », en Occident et ailleurs, et lui donner longue vie) ?
121
· « Le ministre de l’Éducation nationale et les occidentalistes s’activent avec frénésie pour détruire le
pays des deux lieux saints », en date du 19/01/1439 (http://al-
abbaad.com/articles/519482). Dans celui-ci, les arabophones pourront constater
que le chaikh indique un bon nombre de ses écrits et ses articles des années
précédentes dans lesquels il avait condamné des choses répréhensibles présentes dans
son pays dont certaines bénéficiaient du soutien de hauts responsables ou de
membres du gouvernement. Aussi, il énumère une liste de choses répréhensibles qui
ont été instaurées dans son pays depuis ces dix dernières années et qui représentent
des objectifs atteints pour les occidentalistes dans leurs planifications sataniques
envers ce pays et son peuple. D’autre part, il réfute fortement le ministre de
l’Éducation nationale actuel et recommande au chef du gouvernement de le destituer.
· Réfutation du prêcheur koweïtien, Chaikh Al ‘Anjari, suite à son article qualifiant
Chaikh Al ‘Abbâd de ne pas respecter la voie d’Ahl As Sounnah dans la
condamnation du mounkar à l’encontre des gouverneurs lorsqu’il publie des critiques
à l’encontre de ministres (en date du 10/02/1439) : http://al-
abbaad.com/articles/360743. Dans cet écrit, Chaikh Al ‘Abbâd dit : « Il est bien
connu que lorsque le ministre est un occidentaliste qui manifeste des choses qui
corrompent le système éducatif, il mérite alors que l’on publie une réfutation à son
encontre. ».
· « Le ministre des Médias et les occidentalistes décident l’ouverture de cinémas dans le pays des deux
lieux saints », en date du 09/04/1439 (http://al-abbaad.com/articles/389484).
· « Les Occidentaux seront satisfaits lorsque le pays des deux lieux saints suivra leur religion, pour
l’instant les choses mauvaises mises en place leur plaisent mais ne leur suffisent pas », en date du
21/06/1439 (http://al-abbaad.com/articles/597123).
Chaikh Al ‘Abbâd a dit : « Parmi les droits des détenteurs du commandement
musulmans sur leurs sujets se trouve la loyauté à leur égard et le bon conseil avec
douceur et bienveillance. Ainsi que de leur donner écoute et obéissance dans le bien.
[Puis, le chaikh mentionna plusieurs preuves légales pour la loyauté et le bon conseil].
Lorsque des choses répréhensibles apparaissent de la part des membres du
gouvernement ou autres gens, que ce soit dans les journaux ou ailleurs, il est
obligatoire de les condamner ouvertement de la même manière qu’ils ont été
manifestés en public. En effet, Mouslim a rapporté d’après Aboû Sa’îd Al Khoudri :
le messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a dit : « Quiconque d’entre
vous voit une chose répréhensible devra y mette fin par sa main. S’il ne peut
pas, alors par sa parole. S’il ne peut pas cela non plus, alors par son cœur et
c’est là la foi la plus faible. ». » [Article « Les droits des détenteurs du commandement
musulmans : la loyauté, le bon conseil, l’invocation d’Allah en leur faveur, l’écoute et l’obéissance à
leur égard dans le bien »].
L’imam An Nawawi a dit : « Ousâmah entendait par sa parole « sans que je n’ouvre
une porte de mal pour les gens que je n’aimerais être le premier à ouvrir. » : prononcer
ouvertement la condamnation de choses répréhensibles à l’encontre des
gouverneurs. Chose qui survint de la part de ceux qui, par la suite, assassinèrent

122
‘Outhmân. Cette manière d’agir de la part d’Ousâmah contient la bienséance et la
douceur à l’égard des dirigeants, le fait de les exhorter en privé et de les informer de
ce que les gens leur reprochent afin qu’ils délaissent les choses mauvaises qu’ils
commettent. Tout cela est lorsqu’il est possible d’agir ainsi. Lorsqu’il est impossible
de les exhorter et de condamner leur mounkar en privé, l’homme devra le faire en
public afin que la chose fondamentale qu’est la vérité ne se perde pas. »
[« charh sahîh mouslim »].

Chaikh Al ‘Abbâd et l’excuse par l’ignorance… un « Haddâdi Takfîri » ?


« Le statut de base pour l’individu qui invoque autre qu’Allah et sacrifie des bêtes
pour autre que Lui est le Koufr et le Chirk. Un tel individu lorsqu’il décède ne pourra
bénéficier des rites funéraires de l’Islam et, de son vivant, ne pourra diriger la prière
des Musulmans. ». [https://www.youtube.com/watch?v=RBqvfqae94U]
« L’individu qui invoque autre qu’Allah sans que l’argument céleste ne se soit établi
sur lui, tel que celui à qui n’est pas parvenu le message divin le concernant ou le
Musulman qui s’est laissé duper par les savants égarés qu’il a suivis en cela, son état
apparent est le Koufr et les Musulmans doivent agir avec lui d’après les prescriptions
divines propres aux mécréants. Quant à son sort dans l’au-delà, il sera mis à l’examen
par son Seigneur qui lui enverra un messager. Selon la réponse qu’il donnera à
l’envoyé d’Allah à ce moment-là, son sort sera scellé vers le Paradis ou l’Enfer. »
[https://www.youtube.com/watch?v=B95yxMcEbl0]

Chaikh Al ‘Abbâd et le non-accomplissement absolu des actes d’obéissance


des membres extérieurs… un « Haddâdi Takfîri » ?
« Celui qui dit être Musulman mais n’accomplit aucun des actes de piété à réaliser par
les membres extérieurs du corps alors qu’il est en mesure de le faire est un mécréant.
Il ne pourra jamais sortir de l’Enfer, il n’est pas concerné par les hadiths de
l’intercession. » [https://www.youtube.com/watch?v=PQqMcs-K6nI]

Pour ce qui est de la position de Chaikh Al ‘Abbâd face aux critiques, aux mises en
garde, au hajr, au « jarh et ta’dîl », etc., pratiqués au nom de la Salafiyyah à notre
époque, il est certainement le plus grand des savants « Moumayyi’ » - selon la
méthodologie de Jamâ’at Al Jarh - intouchables et encore en vie ! Sa position est bien
connue, c’est pourquoi je ne fais pas de citations ici la concernant, sutout que
plusieurs ont déjà été mentionnées dans l’introduction de cet article. Je me contente
juste d’indiquer quelques-unes de ses paroles avec sous-titrage français sur Youtube :
« S’éloigner de son frère à cause d’un désaccord sur la critique de certains choyoukh » :
https://www.youtube.com/watch?v=Fa9Pfdd618w&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-
YobFNeTBQSqA1L

123
« Ils ne connaissent que les mises en garde ! » : https://www.youtube.com/watch?v=g7VnI-
nIUfA&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-YobFNeTBQSqA1L&index=18
« Celui qui ne fait pas le tabdî’ du moubtadi’ » :
https://www.youtube.com/watch?v=ocpTAj5dHdA&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-
YobFNeTBQSqA1L&index=25
« Existe-t-il du jarh et du ta’dîl à notre époque ? La fitnah contemporaine des mises en garde et de
qîl wa qâl »:
https://www.youtube.com/watch?v=jYYOhSHS5ac&list=PLmym4O1HoFAAqfw22drwj1rnEl
e2P8VYJ&index=4
« La fitnah contemporaine du tabdî’ et du hajr » :
https://www.youtube.com/watch?v=HepyYP9g_tM&list=PLbNfB4srAe0LCZSYNyfZcwVIjZ
xtTUK4U&index=16
Il est important de savoir que son fils, Chaikh ‘Abd Ar Razzâq Al Badr, est lui aussi
selon la voie de Jamâ’at Al Jarh un « Moumayyi’ » mais intouchable au vu du statut
de son père ! Certains adeptes du groupe ne se cachent pas de le dire dans leurs
assises privées mais rien ne peut être déclaré en public. À l’exception d’un
francophone, connu sur les réseaux sociaux au sein des adeptes de Jam’ât Al Jarh,
qui dans un élan de zèle ces jours-ci a publié (en langue française) sur twitter une
mise en garde contre Chaikh ‘Abd Ar Razzâq disant : « Nous mettons en garde contre lui
parce qu’il continue de donner des conférences au sein de l’association sectaire « ihyâ at tourâth » qui
combat la voie des Salafs. » ! Mais ayant subi diverses pressions suite à ce tweet, il l’a peu
après effacé et a déclaré s’en être « repenti » en disant : « Je reviens de cet avis car ça doit
émaner d’abord des gens de science. Je me repens à Allah. » ! Le lecteur éveillé comprendra
alors que le « repentir » de cet individu concerne le fait d’avoir devancé les gens de
science dans la publication d’une mise en garde contre Chaikh ‘Abd Ar Razzâq, non
pas sa conviction face à la voie « Moumayyi’ » du chaikh !56

Chaikh Sâlih Al Fawzân :

La position de Chaikh Al Fawzân face aux avis de Chaikh Rabî’ et ses partisans dans
les questions du délaissement des actes pieux à accomplir par les membres extérieurs
et de l’excuse par l’ignorance est elle aussi tellement connue qu’il n’est pas nécessaire
d’en faire des citations ici. Chaikh Al Fawzân avec Chaikh ‘Abd Al ‘Azîz Ar
Râjihi sont certainement les deux plus grands savants « Haddâdis Takfîris »
- selon la voie de Jamâ’at Al Jarh - encore en vie et intouchables ! Les
qualifications de ces deux savants envers certains avis de Jamâ’at Al Jarh, certains de
leurs livres, de leurs sites et de leurs individus, par le Mourjisme ne se comptent

56
Par souci de ne pas valoriser, dans un tel écrit, un individu qui ne le mérite pas, je n’indique pas
de lien vers son compte sur les réseaux sociaux.
124
même plus désormais…57 Je me contente alors juste d’indiquer quelques-unes des
paroles de Chaikh Al Fawzân avec sous-titrage français sur Youtube, par le biais de
ces quatre playlists :
https://www.youtube.com/watch?v=FFIhZSmov_g&index=1&list=PLmym4O1HoFADfpphZ
_v4rhf_kgW36o6H7 ;
https://www.youtube.com/watch?v=GEW0-
wlNgXQ&list=PLmym4O1HoFACR1D7Pfp_lempXxz0VmwWa ;
https://www.youtube.com/watch?v=aihvsA6K7iE&list=PLbNfB4srAe0K4QBZHsjTAKlnCkii
OgzPL ;
https://www.youtube.com/watch?v=m3U8tgahVSI&list=PLbNfB4srAe0LGmanY76oaEnoZQ
I8aM-hC.

La délimitation exacte entre une terre d’Islam et une terre de Koufr est une question
d’ijtihâd dans laquelle les anciens érudits jurisconsultes ont divergé. Un de leurs
plusieurs avis renvoie cette délimitation aux lois qui gouvernent la contrée sans tenir
compte du nombre des Musulmans qui y vivent par rapport à celui des mécréants.
C’est-à-dire que si ces lois sont celles de la législation islamique, elle est une terre
d’Islam même si les mécréants y sont très nombreux ; à l’inverse, si ce sont d’autres
57
Tout en rappelant, comme il fut indiqué dans l’introduction de cet écrit, que la position de Jamâ’at
Al Jarh dans un sujet comme l’excuse par l’ignorance, par exemple, n’est pas spécifique à l’avis de
Chaikh Rabî’ ; c’est-à-dire le fait de voir que même les gens qui vouent un culte à autre qu’Allah,
en vouant des actes d’adoration à des morts par exemple, tout en se réclamant de l’Islam,
prononçant l’attestation de foi et accomplissant la prière, sont excusables par leur ignorance dans
des contrées où l’ignorance face au Tawhîd s’est répandue et ne peuvent alors être excommuniés
avant que l’argument divin n’ait été établi sur eux. Des savants contemporains l’ont précédé en cela,
le plus emblématique d’entre eux, surtout dans cette question, était certainement l’imam Al
‘Outhaymîn. Là où beaucoup chez Jamâ’at Al Jarh (ou bien tous ?) ont outrepassé les limites c’est
certes en taxant de « Haddâdis Takfîris » les partisans de l’avis qui n’accorde pas d’excuse par
l’ignorance dans un tel cas, à l’exception du cas de l’individu qui a embrassé l’Islam récemment ou
vit loin des Musulmans, et qualifie l’avis contraire de Mourjisme. Comme on peut le constater dans
cet article, cette appartenance à la « Haddâdiyyah Takfîriyyah » est donc présente chez un certain
nombre de grands savants contemporains !
Il est à noter que le noble chaikh Mouhammad Sâlih Al Mounajjid, syrien qui a grandi et vécu en
Arabie saoudite, superviseur de l’excellent site « islamqa » et du magnifique programme
d’enseignement à distance des sciences islamiques « zad academy », individu « takfîri » chez Jamâ’at
Al Jarh, soutient l’avis de son chaikh, l’imam Al ‘Outhaymîn, dans la question de l’excuse par
l’ignorance ! Il en a d’ailleurs fait une magnifique synthèse ici : https://islamqa.info/ar/111362. Et là
il démontre sa position dans ce sujet : https://islamqa.info/ar/228033,
https://islamqa.info/ar/220526 ; pour laquelle il s’appuie sur des paroles de l’imam ibn Taymiyyah,
l’érudit Al Mou’allimi, l’érudit As Sa’di, l’imam Al ‘Outhaymîn et Chaikh ‘Abd Ar Razzâq ‘Afîfi.
Également, il y fait l’éloge et référence à l’ouvrage contemporain « ichkâliyyât al ‘oudhr bil jahl fil bahth
al ‘aqadi » du Docteur Soultân Al ‘Oumayri qui est taxé par certains d’être dans cette question sous
influence mourjite…
J’en profite pour recommander aux francophones qui ne le connaissent pas encore le site
https://islamqa.info/fr ; c’est un des meilleurs sites en langue française pour la recherche de fatwas
et il est disponible aussi en 15 autres langues.
125
lois, elle est une terre de Koufr même si les Musulmans représentent la majorité de
la population. Chaikh Al ‘Outhaymîn ne soutenait pas cet avis et il avait d’ailleurs
affirmé, comme il fut cité plus haut, que si l’on adhérait à cet avis il faudrait alors dire
« qu’aujourd’hui il n’y a plus aucune contrée islamique sur Terre à l’exception d’une
ou deux et Allah est plus savant ». Chaikh Al Fawzân, quant à lui, a opté pour cet
avis et a dit qu’il était celui des imams de la da’wah najdiyyah (celle de Mouhammad
ibn ‘Abd Al Wahhâb An Najdi et des grands savants de cette contrée l’ayant succédé
en suivant ses pas). Il a dit :
« Le pays qui est gouverné par les lois humaines et dans lequel le Chirk, tel que le
culte voué aux morts près de leurs tombes, est bien visible n’est pas une terre
d’Islam » : https://www.youtube.com/watch?v=NjChqoK0TOA
« La qualification d’une terre par l’Islam ou le Koufr dépend de la législation qui la
gouverne. Si c’est celle d’Allah, elle est une contrée musulmane. Si c’est une autre,
elle est une contrée mécréante. » : https://www.alfawzan.af.org.sa/ar/node/6954
Un des derniers imams célèbres de cette da’wah, Chaikh Mouhammad ibn Ibrâhîm
Âl Ach Chaikh, le chaikh d’ibn Bâz, avait dit : « Le pays qui est gouverné par un
système de lois humaines n’est pas une terre d’Islam. Il est obligatoire de le quitter et
d’émigrer. Il en est de même pour le pays dans lequel l’adoration des idoles est bien
visible sans contestation ni répression. La qualification d’une terre par la mécréance
se fait donc lorsque celle-ci y devient bien visible et s’y répand. Quant au pays dans
lequel sont en vigueur quelques lois humaines au milieu de l’imposante législation
divine ou dans lequel se trouvent quelques composantes de la mécréance n’étant pas
bien visibles, c’est une terre d’Islam. » [http://shamela.ws/browse.php/book-8476/page-
1475]
Chaikh Sâlih Âl Ach Chaikh a soutenu l’avis expliqué par son grand-père en disant
que ce détail qu’il avait pris le soin de faire était la vérité dans cette question. Cela car
lorsque le koufr, tel que gouverner et juger par autre chose que les prescriptions
divines et tel que vouer un culte à autre qu’Allah, devient bien visible et répandu dans
une contrée, c’est alors cette caractéristique dominante qui lui donne son statut de
terre mécréante. À l’inverse, lorsque le koufr est présent dans une contrée mais de
manière dissimulée et peu répandue, ou bien de manière peu répandue mais bien
visible cependant contesté et réprimé, étant donc dominé par l’Islam, c’est cette
domination qui lui donne alors son statut de terre musulmane. [« at tamhîd charh kitâb
at tawhîd » 377].
Le Comité Permanent pour la Délivrance de Fatwas (constitué à l’époque d’ibn Bâz,
d’ibn Qa’oûd, d’ibn Ghoudayân et d’Abd Ar Razzâq ‘Afîfi), quant à lui, a dit : « Toute
contrée dont les dirigeants et les autorités n’y mettent pas à exécution les peines
légales de l’Islam, ni ne gouvernent leurs sujets par la législation de l’Islam, ni le
Musulman qui y vit ne parvient à pratiquer les obligations apparentes et symboliques
de l’Islam, est alors une terre de Koufr. »
[http://www.alifta.net/fatawa/fatawaDetails.aspx?languagename=ar&View=Page&PageID=431
1&PageNo=1&BookID=3]

126
Tous ces érudits seraient-ils donc des « Khawârij Takfîris » ? La da’wah
najdiyyah serait-elle une da’wah takfîriyyah comme le disent depuis le début
ses opposants parmi les Soufis, les Chiites, les occidentalistes et autres ?

Il en est de même pour la position de Chaikh Al Fawzân face aux critiques, aux mises
en garde, au hajr, au « jarh et ta’dîl », etc., pratiqués au nom de la Salafiyyah à notre
époque. Il est lui aussi un des plus grands symbôles intouchables des
« Moumayyi’ » encore en vie ! Donc, voici une simple indication de quelques paroles :
« À notre époque il n’y a pas de savant qui porterait l’étendard du jarh et du ta’dîl, par contre il y
a des savants de la médisance et du colportage ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=9SzER3Tb3U4&index=23&list=PLbNfB4srAe0LCZSYN
yfZcwVIjZxtTUK4U
« La fitnah du jarh et du ta’dîl à notre époque au nom de la Salafiyyah » :
https://www.youtube.com/watch?v=r-
nwcnMzjKI&index=7&list=PLmym4O1HoFAAqfw22drwj1rnEle2P8VYJ
« Celui qui fait le jarh des autres est pire qu’eux ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=LEQyV8BQvBA&index=9&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qq
b-YobFNeTBQSqA1L
« Vous nous avez usés avec votre jarh et ta’dîl ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=ezCiMU4Jsfk&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-
YobFNeTBQSqA1L&index=19
« Le jarh et ta’dîl au Canada ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=KeRkuVWLoKc&index=30&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qq
b-YobFNeTBQSqA1L
« Le statut de base du Musulman est l’intégrité (religieuse et morale) » :
https://www.youtube.com/watch?v=MGqLesi2e7g&list=PLbNfB4srAe0ItDSfIB-
hcY_Gq4uKm3VbX&index=3
« La division dans les rangs d’Ahl As Sounnah dans le monde entier à notre époque » :
https://www.youtube.com/watch?v=-
Z0sqEYq65Q&list=PLbNfB4srAe0LCZSYNyfZcwVIjZxtTUK4U&index=41
« La fitnah contemporaine des mises en garde et des critiques » :
https://www.youtube.com/watch?v=JfTnwqfZMJs&index=38&list=PLbNfB4srAe0LCZSYNyf
ZcwVIjZxtTUK4U
« Le péché du tabdî’ retombe sur vous ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=BOWpvzEPQUU&list=PLbNfB4srAe0LCZSYNyfZcwVI
jZxtTUK4U&index=14
« Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sont taxés d’innovateurs ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=esogWPeee9g&feature=youtu.be
« Ce sont des ignorants qui pensent être savants ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=1WG0jvKmyGg&feature=youtu.be

127
« Écoute ce qui est profitable des enseignements donnés par les prêcheurs de ta région et ne tiens pas
compte des mises en garde à leur encontre » :
https://www.youtube.com/watch?v=6tvlkweErhY&feature=youtu.be

Chaikh ‘Abd Al ‘Azîz Âl Ach Chaikh :

Comme les grands savants précédents, le grand moufti du Royaume d’Arabie


saoudite est, selon la voie de Jamâ’at Al Jarh, un des grands symbôles intouchables
de la « Haddâdiyyah Takfîriyyah » pour ce qui est des deux sujets dogmatiques
(excuse par l’ignorance / non-accomplissement des actes pieux propres aux membres
extérieurs) et du « Tamyî’ » pour ce qui est de l’ensemble « tabdî’, jarh et ta’dîl, mises
en garde, hajr, manière d’agir avec Ahl Al Bid’ah ».
« L’individu qui adore autre qu’Allah, comme celui qui invoque les pieux et immole pour eux, doit
être traité par les Musulmans tel un mécréant dans la vie première puis son sort dans l’au-delà
dépendra de si oui ou non l’argument divin s’était établi sur lui » :
https://www.youtube.com/watch?v=fvIpC8k4hP0&list=PLbNfB4srAe0LGmanY76oaEnoZQI
8aM-hC&index=12
« Celui qui prononce l’attestation de foi mais n’accomplit aucun des quatre autres piliers de l’Islam
alors qu’il est en mesure de le faire est un mécréant ; celui qui dit être Musulman mais n’accomplit
pas les obligations de l’Islam et transgresse ses interdits est un mécréant. Dire de lui qu’il est un
Musulman, invoquant en cela les hadiths de l’intercession, c’est là une des choubouhât de l’égarement
et du Mourjisme ! » : https://www.youtube.com/watch?v=hjycIPCZ7Aw
« Prendre la science d’un individu qui a été critiqué par Chaikh Rabî’ ? » :
https://www.youtube.com/watch?v=lfu3U7yGZAU&index=27&list=PLbNfB4srAe0LCZSYN
yfZcwVIjZxtTUK4U
« La fitnah satanique contemporaine de la critique et de la mise en garde » :
https://www.youtube.com/watch?v=BdnDTaJ4gpA&list=PLbNfB4srAe0LCZSYNyfZcwVIjZ
xtTUK4U&index=29

Chaikh Sâlih Âl Ach Chaikh :

Pareil pour le ministre des Affaires islamiques du Royaume d’Arabie saoudite, il est,
selon la voie de Jamâ’at Al Jarh, un des grands représentants encore en vie et
innataquables de la « Haddâdiyyah Takfîriyyah » d’un côté et du « Tamyî’ » de l’autre.
« L’individu qui voue un culte à autre qu’Allah est un mouchrik kâfir, il doit être traité par les
Musulmans tel un mécréant dans la vie première puis son sort dans l’au-delà dépendra de si oui ou
non l’argument divin s’était établi sur lui » :

128
https://www.youtube.com/watch?v=T3NG6kuRxzA&index=46&list=PLmym4O1HoFACR1D
7Pfp_lempXxz0VmwWa
« Attester de l’entrée en Enfer pour un mécréant de base décédé ? » :
https://www.youtube.com/watch?v=-iHtK-
4rKvI&index=29&list=PLmym4O1HoFACR1D7Pfp_lempXxz0VmwWa
« D’après le dogme d’Ahl As Sounnah, l’individu qui prononce l’attestation de foi mais n’accomplit
pas les obligations de l’Islam est un mécréant. Tandis que chez les Mourjites, il est un Musulman
aussi longtemps qu’il adhère à la foi par son cœur et prononce l’attestation de foi par sa langue. » :
https://www.youtube.com/watch?v=wdvhy4s8WHY

Chaikh Sâlih indique que, de nos jours, la conception de la Salafiyyah chez


une partie des gens qui s’en réclament a tellement changé et sa signification
authentique est devenue, pour eux, si incomprise, qu’ils en sont arrivés à
pratiquer une Hizbiyyah constante autour de la simple appellation
d’indentification qu’est « Salafi » et « Salafiyyah » ! Leur ignorance est donc si
profonde qu’ils ont érigé ces noms de présentation au statut des noms légaux
que sont « Musulmans » et « croyants » autour desquels on s’allie et désavoue.
D’autre part, il dit : « Dans la Oummah, on trouve des Salafis, par leur dogme
et leurs actes, qui ne se nomment pas « Salafis » et qui ne se disent pas plus
que « Musulmans ». Même chez les Musulmans qui s’affilient à certains
courants de l’Islam et non pas à la Salafiyyah, on trouve des gens qui sont
Salafis dans l’ensemble. ».
Le chaikh serait-il un grand « Moumayyi’ » ?

Interrogé sur le jugement de la religion à propos du fait de se nommer par


l’appellation « Salafi » ou de se dire faire partie de la « Salafiyyah », Chaikh Sâlih Âl
Ach Chaikh dit :

« Premièrement, il est obligatoire de savoir que lorsque l’Islam est devenu le signe
des gens ayant répondu à l’appel du prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut
–, toutes les appellations utilisées à leur époque furent abolies à l’exception de celle
de l’Islam, les « Musulmans ». Allah – Puissant et Majestueux soit-Il – a dit : « lequel
vous a déjà nommés « Musulmans » avant ce Livre et dans ce Livre » [s.22, v.78]. Les
noms « Musulmans » et « croyants » sont donc ceux que l’on qualifie de « noms
légaux » (« asmâ char’iyyah »), car ils ont été expressément cités dans les textes
révélés.

Quant aux autres noms existant, ils sont des noms de présentation et d’identification
(asmâ ta’rîfiyyah). Il n’y a pas de mal à les utiliser tant que cela n’engendre pas de
méfait. Parmi les plus éminents de ces noms, se trouvent « Al Mouhâjiroûn »
(« les Émigrés ») et « Al Ansâr » (« les Auxiliaires ») ; ce sont deux appellations
mentionnées formellement dans le Coran et employées par le Prophète lui-même –
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – pour nommer les gens qu’elles concernaient.

129
Cependant, lorsqu’un jour se produisit du fanatisme chez les croyants envers chacune
de ces deux appellations, elles devinrent alors une source de fanatisme de la Jâhiliyyah
(l’époque de l’ignorance et de l’égarement préislamiques), c’est-à-dire de fanatisme
païen. Cet événement survint pendant une expédition militaire du Prophète – éloge
et salut d’Allah sur lui – et ses compagnons. Deux jeunes garçons, l’un étant parmi
Al Mouhâjiroûn et l’autre parmi Al Ansâr, se querellèrent. C’est alors que le jeune
Mouhâjiri, pris par l’orgueil, se mit à appeler « Ô Mouhâjiroûn, à moi ! », et le jeune
Ansâri, pris par l’orgueil lui aussi, lança « Ô Ansâr, à moi ! ». Les Emigrés et les
Auxiliaires se regroupèrent aussitôt autour des deux jeunes, chaque groupe désirant
secourir celui qui l’avait appelé au secours par son nom d’identification (« Al
Mouhâjiroûn », « Al Ansâr »). A la vue de cela, le prophète – éloge et salut d’Allah
sur lui – se mit en colère et s’exclama : « Par la formule de l’époque païenne vous
vous appelez les uns les autres alors que je suis présent parmi
vous ?! »58. Ce texte prophétique prouve donc que le fanatisme et l’alliance
prêtés à une appellation religieuse d’identification en dehors d’une autre, la font sortir
de la notion de l’identification vers la sphère du fanatisme pour elle, de l’alliance
autour d’elle et de l’appel à soutenir spécialement ceux qui s’en réclament. Ce qui,
par conséquent, prouve que l’utilisation du nom d’identification dans un tel contexte
est illégale et blâmable, bien que les noms « Mouhâjiroûn » et « Ansâr » soient à la
base légaux.

Quelques époques plus tard, d’autres appellations d’identification sont apparues au


sein de la communauté, telles que « Hanafites », « Malikites », « Chafi’ites » et
«Hanbalites ». Quatre noms nouveaux qui furent approuvés par les savants en raison
du but de leur invention et de leur emploi, qu’était : l’identification ; soit, identifier
les gens qui représentaient l’école jurisprudentielle suivant l’imam Aboû Hanîfah
dans sa méthode de déduction et d’interprétation pour les questions de fiqh,
ceux qui représentaient l’école suivant l’imam Mâlik, etc. Mais, lorsque la situation a
évolué négativement au point d’en arriver au fanatisme des gens de chaque école
pour celle-ci, de sorte à annihiler les autres en restreignant la vérité toute entière à son
école et considérer les autres comme étant dans le faux, des querelles et même des
conflits violents survinrent et c’est alors que ces appellations quittèrent leur caractère
de base qu’était la simple identification vers le caractère de source d’alliance et de
désaveu pour leur cause. Tel que l’événement cité par Yâqoût Al Hamawi dans
« mou’jam al bouldân », disant de lui-même : « Lors de mon voyage vers la contrée de
Khourâsân, je passai par une région – dont il cita le nom mais je l’ai oublié, dit
Chaikh Sâlih – dans laquelle se trouvaient un groupe de Chafi’ites et un groupe de Hanafites. La
haine et la répulsion qu’ils se partageaient étaient telles que je fus certain qu’ils allaient en arriver
un jour à s’entretuer. Puis, je poursuivis mon voyage. Après plusieurs années, sur le chemin du
retour, je passai une seconde fois par cette région. Je n’y trouvai alors plus aucun être humain ! Plus
loin, j’interrogeai les gens sur ce qui s’y était produit, ils me répondirent : « Ils se sont entretués, puis
58
Et le prophète – éloge et salut d’Allah sur lui – ajouta pour conclure : « Délaissez cette formule
car elle est nauséabonde. » Rapporté par Al Boukhâri (n°4905) et Mouslim (n°2584) d’après
Jâbir. Chaikh Sâlih l’a cité ici de manière quelque peu résumée et explicative.
130
se sont séparés, chacun allant vivre dans un endroit différent. ». ». Pour quelle raison ?? Parce
qu’ils avaient converti leur nom d’identification en un nom à caractère fanatique, un
nom devenu égal au nom « Musulmans » pour lequel on s’allie et désavoue.
Voilà ce qui les conduisit par la suite à ce mal immense.

Ensuite, au fil des époques, d’autres appellations firent leur apparition qui, elles aussi,
furent approuvées pour leur caractère de simple identification.

Lorsqu’on a bien compris cela, on peut en venir au sujet de la question qui est
l’appellation « Salafiyyah ».

C’est un nom qui a vu le jour au cours de l’Histoire islamique et qui n’existait


pas à l’origine. C’est-à-dire qu’il a été employé pour nommer les
Musulmans qui suivaient les pieux prédécesseurs dans le dogme, les actes, l’éthique
et le comportement, au moment où les groupes ayant dévié de la voie des Salafs
s’étaient multipliés, tels que les Mourjis, les Mou’tazilis, les Jahmis, les Ach’aris, les
Karrâmis, les Soufis, etc. A l’opposé de ces appellations d’identification pour toutes
ces sectes, des appellations à caractère identique furent donc données, de la part des
gens de science, pour nommer les Musulmans qui restaient constamment
attachés à la Sounnah, la voie des pieux prédécesseurs. Certains employèrent le nom
« Salafs », d’autres « Salafiyyah », d’autres encore « Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah »,
d’autres « Al Jamâ’ah », d’autres « Ahl Al Hadîth », et autres noms encore.

Le nom « Salafiyyah » est donc un nom d’identification, il présente ce groupe comme


étant celui qui a accordé un grand intérêt à la Sounnah, qui l’a sauvegardée, qui s’est
éloigné des hérésies et des passions, et qui a secouru la parole des imams de la
Sounnah parmi les Compagnons, les Suivants et ceux d’après qui les ont suivis
excellemment. Les membres de ce groupe bien-guidé sont donc louables pour leur
cramponnement à cette voie, et aussi récompensés.

Cependant, la Salafiyyah est une des composantes de l’ensemble des Musulmans. Et


dans cet ensemble, il y a des Musulmans « au naturel » (qui ne s’affilient à rien d’autre
que l’Islam), lorsque l’on analyse de plus près leur état, on voit qu’ils sont Salafis au
vu de la voie qu’ils suivent en termes de dogme, de paroles et d’actes. De même,
parmi les Musulmans affiliés à certains courants de l’Islam, lorsque l’on se penche
sur leur croyance et leur pratique, on voit qu’ils sont Salafis dans l’ensemble ou qu’ils
suivent les Salafs dans beaucoup de domaines.

A partir de là, nous disons : lorsque ces appellations se changent en groupes partisans,
lorsque la Salafiyyah devient un groupe partisan pour lequel on s’allie aux gens et les
désavoue, lorsqu’Ahl Al Hadîth devient un groupe partisan pour lequel on s’allie aux
gens et les désavoue, chacune de ces appellations devient donc une source d’alliance
et de désaveu du même genre que l’alliance et le désaveu qui avaient été pratiqués,
durant l’événement relaté précédemment dans le hadîth, autour des noms
« Moûhajiroûn » et « Ansâr » ; et cela est illégal.
131
Quant à employer ces appellations uniquement pour présenter ces gens comme étant
les adeptes de la vérité en Islam, les suiveurs et les secoureurs de la voie prophétique,
tout en désignant des gens dont les caractéristiques sont, comme l’a cité Chaikh Al
Islam ibn Taymiyyah à la fin de son livre « al ‘aqîdah al wâsitiyyah », la miséricorde
envers les croyants, la loyauté et le bon conseil à leur égard, la piété, la prière
nocturne, l’application dans l’adoration d’Allah – puissant et exalté soit-Il –, la noble
éthique - dont il y a la véracité constante -, l’éloignement face au faux, l’intérêt
voué à la vérité… Dans ce cas, nous avons bel et bien des gens qui, au vu des
attributs que nous voyons chez eux, sont les plus en droit d’être qualifiés par la parole
du prophète – éloge et salut d’Allah sur lui - : « Les meilleurs d’entre vous sont les
gens de mon époque, puis ceux qui les suivront, puis ceux qui les suivront. »,
et par la parole d’Allah – exalté soit-Il – : « et ceux qui les ont suivis
excellemment » [s.9, v.100]. Toute personne qui suit les Salafs dans leur croyance et
d’un suivi excellent a donc une part d’entrée en leur compagnie.

Mais pour ce qui est de cette alliance et ce désaveu autour des noms d’identification,
et de critiquer ou diffamer les gens à cause du fait qu’ils ne s’affilient pas à ce groupe
précis revendiquant pour lui un de ces noms, non, ce n’est pas acceptable ! On ne
blâme ou ne fait l’éloge des gens que pour l’appellation de l’Islam, pas pour une autre
dénomination symbolique. »

[Source : https://www.youtube.com/watch?v=5P-7XYtPUB0 ; disponible aussi


ici : http://www.ajurry.com/vb/showthread.php?t=3041]

Chaikh Sâlih et la condamnation du mounkar à l’encontre des gouverneurs…


un « Khâriji Takfîri » ?
« S’opposer au gouverneur par la parole peut être une véritable révolte tout comme
le contraire. C’est-à-dire, il se peut que l’individu prononce à l’encontre du
gouverneur une parole qui mène à la révolte, ce qui est donc de sa part un effort
déployé dans ce but. Tout comme il peut dire une parole qui relève de la prescription
du bien et de l’interdiction du mal qui ne mène pas à la révolte ni ne provoque des
troubles au milieu des gens, ce qui donc n’entre pas dans la révolte contre les
détenteurs du commandement. » [« jâmi’ chouroûh al ‘aqîdah at tahâwiyyah » 2/942].
Dans un de ses commentaires du hadith d’Aboû Sa’îd Al Khoudri que ce dernier
avait rapporté dans le contexte de la condamnation faite en public contre l’infraction
commise par le chef des croyants Marwân ibn Al Hakam le jour du îd : « J’ai entendu
le messager d’Allah - sallAllahou ‘alayhi wa sallam - dire : « Quiconque d’entre vous
voit une chose répréhensible, qu’il y mette fin par sa main. S’il ne peut pas,
alors par sa parole. S’il ne peut pas cela non plus, alors par son cœur et c’est
là la foi la plus faible. ». », Chaikh Sâlih établit une différence entre « al inkâr » (la
condamnation du mal) et « an nasîhah » (le bon conseil) qu’il explique de la sorte :
132
« La condamnation du mal est une des formes de bon conseil. An nasîhah est donc
un vaste ensemble de composantes dont l’une d’entre elles est al inkâr. La
condamnation des choses répréhensibles est régie par des règles précises. Parmi
celles-ci se trouve le fait que le statut de base est de condamner en public lorsque l’on
voit le mal, de par la preuve de la prescription prophétique : « Quiconque d’entre
vous voit une chose répréhensible, qu’il y mette fin par sa main. S’il ne peut
pas, alors par sa parole. ».
À partir de là, nous entrons dans l’étude d’une question que nous avons déjà
présentée de nombreuses fois. La condamnation du mounkar à l’encontre des
dirigeants survient de la part du Musulman qui est témoin de ce mal qu’ils
commettent. C’est là l’interprétation qu’il faut avoir de la voie des Salafs dans la
condamnation du mounkar à l’encontre des gens de l’autorité. En effet, les douze
textes remontant aux Salafs qui relatent une condamnation publique d’un groupe
d’entre eux à l’encontre de leur chef absolu (le calife) ou de ses adjoints (les
gouverneurs) s’appliquent à cette chose précise qu’est : voir le dirigeant commettre
une chose répréhensible devant soi et alors la condamner. Quant à la condamnation
à l’encontre des détenteurs du commandement pour des choses qu’ils ont instaurées
dans le cadre de leurs fonctions (dans la gestion de leur responsabilité envers le
peuple), cela n’était pas dans la pratique des Salafs. C’est pourquoi lorsque (le 3ème
Calife) ‘Outhmân exécuta dans le cadre de sa fonction certains efforts
d’interprétation de sa part, on dit à Ousâmah ibn Zayd : « Ne vas-tu pas lui donner
conseil ? Ne vois-tu pas ce qu’il fait ? ». Il répondit : « Je lui ai déjà donné seul à seul et je
ne veux pas ouvrir une porte de mal pour les gens. ».
Les Salafs ont donc fait la distinction entre le mounkar commis par le dirigeant en
public, tel que le calife qui délivra le sermon du ‘îd avant la prière ou celui qui se
présenta aux gens avec deux vêtements qu’il avait enfilés et beaucoup d’autres cas
semblables, et entre ce qu’il pratique pour remplir sa tâche de détenteur d’autorité. À
la première situation, les Salafs appliquaient : « Quiconque d’entre vous voit une
chose répréhensible, qu’il y mette fin par sa main. » en usant de la sagesse en
cela. Quant à la deuxième, ils la voyaient relever du bon conseil devant être donné au
dirigeant.
Lorsqu’un homme interrogea ibn ‘Abbâs : « Ne devrais-je pas me rendre auprès du dirigeant
pour l’exhorter à faire bien et à ne pas commettre le mal ? », il lui répondit : « Ne le fais pas !
Mais si tu décides de le faire alors que cela soit seul à seul. ». L’homme lui
demanda : « Que dis-tu s’il m’ordonne de commettre un péché ? ». Il lui répondit : « Dans ce
cas, tu devras l’exhorter. ». Voilà un texte qui prouve que le bon conseil à donner
en privé concerne les choses répréhensibles pratiquées par le dirigeant dans sa
direction des affaires des gens étant sous son autorité, tandis que le mounkar qu’il
commet devant des gens doit obligatoirement être condamné par l’une des personnes

133
présentes selon sa capacité et conformément aux règles qui régissent l’acte de
condamner le mal. » [http://www.ajurry.com/vb/showthread.php?t=12479]

Chaikh Sâlih As Souhaymi :

Chaikh As Souhaymi n’a quant à lui pas bénéficié d’un statut aussi intouchable, dans
les rangs de Jamâ’at Al Jarh, que les huit érudits précédents. Son opposition à
plusieurs jugements de Chaikh Rabî’, dont sa grande défense de Chaikh Ibrâhîm Ar
Rouhayli, son soutien pour la voie « Tamyî’iyyah » de Chaikh Al ‘Abbâd, sa
composition du livre « tanbîh dhawil afhâm ilâ ra-b is sad’ wal wi-âm ‘alâ manhaj as salaf al
kirâm » (« Avertissement pour les gens sensés de l’obligation de se réconcilier et de cheminer en
harmonie les uns les autres sur la voie des nobles prédécesseurs ») et ses « critiques fréquentes
contre les extrémistes du tabdî’ et ce qui s’y rapporte », tout cela a bien sûr été
impardonnable mais, surtout, a donné lieu à des mises en garde à son encontre plus
ou moins publiques dans les terres du Royaume d’Arabie saoudite. Cependant, suite
aux répressions effectuées par le pouvoir saoudien à l’encontre des meneurs de
Jamâ’at Al Jarh qui sur son territoire s’attaquent par des critiques et des mises en
garde à des grands chaikhs d’Ahl As Sounnah59, plus rien de cela n’a pu être déclaré
là-bas à l’encontre de Chaikh As Souhaymi. Ne sont restées que les paroles dans les
assises privées que diffusent à l’étranger les adeptes de Chaikh Rabî’, de Chaikh
‘Oubayd et de Chaikh Mouhammad ibn Hâdî.
Mais cela est bien connu dans le monde entier et l’une des plus grandes preuves est
bel et bien, d’une part, l’abandon des étudiants et des suiveurs de Jamâ’at Al Jarh
envers la science de Chaikh As Souhaymi et, d’autre part, les sorties répétées de ce
dernier aux côtés de Chaikh Ibrâhîm Ar Rouhayli et (son semblable dans le « tamyî’ »
d’après Chaikh Mouhammad ibn Hâdî) Chaikh Sâlih Sindi pour délivrer des
conférences et participer à des colloques dans la péninsule arabe et même en Europe.
D’autre part, Chaikh As Souhaymi est lui aussi « Haddâdi Takfîri » d’un côté et
« Moumayyi’ » de l’autre.
« L’individu qui prononce l’attestation de foi mais voue des actes d’adoration aux morts n’est pas
Musulman. C’est un mouchrik et c’est comme ça qu’on doit le nommer. S’il dirige la prière dans
59
On peut donner comme exemple la décision judiciaire à l’encontre de Chaikh Mouhammad ibn
Hâdî dans ses attaques contre Chaikh Ibrâhîm Ar Rouhayli, à consulter ici en traduction française :
https://drive.google.com/file/d/1jNOgFHRbDDYTBUBvaiqCsD4skBt-Vi_Z/view. Ainsi que
les engagements imposés par l’Émir du district de Jâzân aux prédicateurx Fawwâz Al Madkhali et
Yahyâ Al Jâbiri face à la critique contre les divers courants idéologiques et religieux ; pour consulter
le document officiel en arabe :
https://twitter.com/alwathiq21/status/812002240571592704?lang=fr.
134
une mosquée, il ne faut pas prier derrière lui. » : https://www.youtube.com/watch?v=v_-
lBEt007M&list=PLbNfB4srAe0LGmanY76oaEnoZQI8aM-hC&index=11.
« Dire que l’individu qui adore les tombes n’est pas un mouchrik c’est pire que l’hérésie de l’Irjâ !
Et c’est une opinion nouvelle en Islam. Celui qui voue un culte à un mort est un mouchrik tant par
son acte que par son statut ici-bas. La divergence des savants ne concerne que son statut dans l’au-
delà auprès de son Seigneur. Aujourd’hui, nous avons dans notre pays deux graves problèmes : celui
du Mourjisme prôné au nom de la Sounnah dans ce genre de sujets et, face à lui, celui de l’accusation
sans preuve à l’encontre de gens d’Ahl As Sounnah les taxant par le Mourjisme. » :
https://www.youtube.com/watch?v=B8Ch9R2QV-
8&list=PLmym4O1HoFACR1D7Pfp_lempXxz0VmwWa&index=14.
« Celui qui croit que la personne qui insulte Allah délibérément est musulmane n’est pas seulement
un mourji mais plutôt un kâfir lui aussi ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=O7FBpR1LLf0&list=PLmym4O1HoFACR1D7Pfp_lemp
Xxz0VmwWa&index=37.
« Le hajr mutuel dans les rangs d’Ahl As Sounnah à cause des mises en garde de certains chaikhs
contre des individus précis tels qu’Aboul Hasan Al Ma-ribi » :
https://www.youtube.com/watch?v=nULr8pJcWnw&feature=youtu.be.
« La pratique de certains prêcheurs et certains prétendants au savoir islamique à notre époque dans
le domaine des jugements qu’ils émettent contre les autres avec ce qui en découle comme abandon
(hajr) et boycott (mouqâta’ah) fait partie des maladies dangereuses de notre temps » :
https://www.youtube.com/watch?v=Pi9BZ_qCF6E&feature=youtu.be
« Il vous est obligatoire de ne pas importer vers votre pays les désaccords et les dissensions qui
surviennent entre les étudiants en science dans les autres pays. Si vient à vous un prêcheur de ces
pays-là voulant vous informer du tabdî’ ou du tafsîq à l’encontre d’Untel de chez eux et voulant
importer chez vous les problèmes qu’il y a chez eux, dites-lui : retourne d’où tu viens ! » :
https://www.youtube.com/watch?v=RHiJ-V8Y-Tw&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-
YobFNeTBQSqA1L&index=23.
« Grand éloge en faveur du livre de Chaikh Mouhammad Al Imâm « L’éclaircissement sur la
manière d’agir face à la divergence qui survient dans les rangs d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah »
puis de l’écrit de Chaikh Al ‘Abbâd « Encore une fois : soyez bienveillants les uns envers les autres
ô Ahl As Sounnah ! », et mise en garde contre ceux qui recommandent de ne pas lire ces écrits » :
https://www.youtube.com/watch?v=jbxsMyKipmk&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-
YobFNeTBQSqA1L&index=27.
« Quand les ignorants se lancent dans la critique et la mise en garde contre les autres au nom de la
Salafiyyah »:
https://www.youtube.com/watch?v=lXgJ57Jq3tg&index=28&list=PLzQPaVk4i2Ax3O2qqb-
YobFNeTBQSqA1L.

135
Questionné de la sorte : « Quel est votre conseil face à ce qui s’est propagé chez les étudiants en
science comme désaccords autour du tabdî’ prononcé contre l’opposant pour la moindre choubhah
trouvée chez lui ? », Chaikh As Souhaymi a répondu :
« J’ai attiré l’attention sur cela dans mes recommandations précédentes en disant :
l’étudiant en science doit craindre Allah – ‘azza wa jall – et ne pas s’empresser de
taxer ses frères d’innovateurs ou de pervers désobéissants ou encore de les «
détruire ». Il doit aussi préserver sa langue et renvoyer ce genre d’affaires aux grands
savants qui sont les gens aptes à les traiter. Quant à ce qui est présent dans certains
pays dans lesquels il n’y a pas de savants, les gens s’y taxent d’hérétiques les uns les
autres alors qu’ils ne sont que de petits étudiants en science et peut-être même qu’ils
ne sont carrément pas des étudiants, s’éloignent les uns des autres, s’abandonnent et
se tournent le dos pour les raisons les plus dérisoires, sans s’en remettre en cela aux
savants bon éducateurs… Jusqu’au point où certains d’entre eux taxent les autres et
parfois même certains grands étudiants de Mourjis, d’hérétiques, de grands pécheurs
et autres jugements de ce genre… Je rappelle donc à ces gens-là qu’ils se trouvent en
grand danger et qu’ils seront jugés par leur Seigneur sur tout ce que leurs langues ont
prononcé. »
[Conférence « Recommandations pour les étudiants en science »]

Chaikh Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb Al Wasâbi :

Le grand savant yéménite salafi contemporain, deuxième référence après Chaikh


Mouqbil, s’est fait connaître chez les francophones surtout à travers son livre « al
qawl al moufîd fî adillat at tawhîd », traduit en français avec le titre « Leçons de Tawhid ».
Celui dont Chaikh Mouqbil disait « Si les gens au Yémen faisaient preuve d’équité, ils
auraient érigé Chaikh Mouhammad au statut de grand moufti du Yémen », « le chaikh
du Tawhîd, du Hadith, du fiqh, de l’éminente moralité, de la continence et de
l’ascétisme, l’éducateur miséricordieux, le prêcheur à l’union des Musulmans qui met
en garde contre le sectarisme, le grand endurant face à la pauvreté et aux épreuves
difficiles, le sage dans la da’wah, qui aime les pieux prédécesseurs et déteste tout
hérétique chacun selon le degré de son innovation », celui dont Chaikh Rabî’ disait
« le grand savant actuel du Yémen », est malheureusement « tombé aux oubliettes »
du jour au lendemain chez Jamâ’at Al Jarh ! Cela dès lors qu’il a pris la défense de
Chaikh Mouhammad Al Imâm dans l’affaire de son traité conclu avec les Rafidites
Hawthis, allant même jusqu’à qualifier les auteurs des critiques à l’encontre du chaikh
comme étant des gens qui font du tort à eux-mêmes, et qu’il a mis par-dessus cela
« une seconde couche » en disant (dans le contexte d’un discours de mise en garde
délivré au peuple yéménite) des fatwas émises par quelques chaikhs d’Arabie saoudite
(dont Chaikh Rabî’ et Chaikh ‘Oubayd) appelant Ahl As Sounnah parmi le peuple
yéménite à combattre les Hawthis et à ouvrir des fronts de combat un peu partout

136
dans leur pays comme étant des fatwas politiques servant les intérêts de leur royaume
saoudien, ne tenant pas compte de la réelle situation sur place au Yémen, conduisant
ce pays et son peuple vers tout un tas de graves dangers et que si les auteurs de telles
fatwas étaient véridiques ils auraient commencé par appeler à combattre les Rafidites
qui vivent dans leur pays. Le statut de Chaikh Al Wasâbi est tombé si bas que l’un
des adeptes de Jamâ’at Al Jarh, après le décès récent du chaikh, interrogea à Médine
Chaikh Sâlih As Souhaymi : « Quel est ton avis sur le fait de demander à Allah qu’Il fasse
miséricorde à Chaikh Al Wasâbi ? »… La réponse de Chaikh As Souhaymi fut sévère :
https://www.youtube.com/watch?v=l7HYuX3fcjA ; dans celle-ci, il fit allusion une énième
fois aux prêcheurs et meneurs de Jamâ’at Al Jarh, qui sont désormais nommés « le
savant Untel, le grand savant Untel », qui sont à l’origine de ces positions et qui sont très
actifs sur Internet.

Aux yeux de Jamâ’at Al Jarh, Chaikh Al Wasâbi avec Chaikh ‘Abd Ar Rahmân Al
‘Adani et Chaikh Mouhammad Al Imâm représentent à eux trois « l’élite des
Moumayyi’ parmi les chaikhs du Yémen ». Une des plus grandes preuves en cela ce
sont les très nombreuses réfutations, critiques et mises en garde à leur encontre dans
ce domaine (le Tabdî’ et ses annexes) de la part des deux ailes de la section yéménite
de Jamâ’at Al Jarh : le groupe de Chaikh Yahyâ Al Hajoûri et le groupe nommé
« Machâyikh de ‘Aden » constitué de prédicateurs, dont un certain nombre d’élèves
de Chaikh Mouqbil, se rangeant sous l’autorité de Chaikh Rabî’ et Chaikh ‘Oubayd
par le biais d’intermédiaires yéménites se trouvant auprès des deux chaikhs tels que
Docteur ‘Arafât Al Mouhammadi Al ‘Adani et Hânî ibn Bourayk Al ‘Adani (avant
qu’il ne se fasse exclure du groupe suite à ses positions politiques récentes). C’est
notamment à ce groupe de yéménites que s’est attaqué sévèrement Chaikh
Mouhammad ibn Hâdî ces temps-ci, ce qui l’a mené par la suite à être exclu du groupe
de la « pure salafiyyah » par Chaikh Rabî’ en personne. Le plus grand représentant du
groupe « Machâyikh de ‘Aden » est certainement le prêcheur Aboû ‘Ammâr ‘Ali Ach
Charafi Al Houdhayfi qui, comme lui-même l’a confirmé, avait été expulsé de
l’Institut du Hadith à Dammaj par Chaikh Mouqbil en raison de ce que ce dernier
jugeait comme étant de l’extrémisme chez lui dans le domaine de la réfutation, la
critique et la mise en garde. C’est-à-dire que Chaikh Mouqbil avait décidé qu’il allait
l’expulser. Son élève, ‘Ali Ach Charafi, ayant ressenti de lui cela au vu de son état de
colère pendant un ou deux jours, quitta Dammaj rapidement et s’en alla au sud du
pays. Deux jours après le départ de ‘Ali, Chaikh Mouqbil, en colère, demanda après
lui lors du cours général60. On l’informa qu’il avait voyagé. Les étudiants comprirent
que s’il avait été là, le chaikh aurait prononcé son expulsion ; ‘Ali Ach Charafi lui-
même rapporta cela en disant que ses amis qui étaient à Dammaj lui avaient confié
par la suite : « Al hamdoulillah que tu sois parti avant, sinon il t’aurait expulsé. ». Chaikh
Mouqbil avait réprimé ce petit groupe d’élèves, dont l’un des meneurs était ‘Ali Ach
Charafi, qui avait soulevé des problèmes dans son institut à cause de leur conception

60
Le cours auquel tous les élèves devaient assister sauf excuse valable.
137
particulière du domaine de la réfutation - critique - mise en garde. Le groupe avait
notamment réuni une vingtaine de livres de Chaikh Rabî’, de Chaikh Mouqbil et autre
réfutant des groupes et des individus contemporains, et les avait rangés ensemble
dans un endroit de la bibliothèque de l’Institut sous une affiche où il avait écrit :
« Livres du manhaj ». D’où le surnom qui leur fut donné par la suite dans l’Institut :
« ashâb al manhaj » (« les partisans du manhaj ») ! Cela fut accompli en l’absence de
Chaikh Mouqbil, parti en da’wah pour environ un mois. À son retour, il découvrit
ces agissements qui le mirent en colère. Il déchira cet écriteau dans la bibliothèque
en disant « Notre manhaj c’est le Coran et la Sounnah ! ». Puis, lors du cours général,
il s’écria : « Notre manhaj c’est sahîh al boukhâri et sahîh mouslim ! Le Coran et la
Sounnah, voilà quel est notre manhaj ! Non pas quelques petits livres de ce genre
desquels nous dirions : « Celui qui n’adhère pas aux réfutations qu’ils contiennent a enfreint le
manhaj » ! Qui parmi les savants de l’Islam a déjà dit cela ?! ». Chaikh ‘Outhmân As
Sâlimi a, dans son explication audio célèbre, parlé du récit des « partisans du manhaj »
à cette époque où il remplaçait Chaikh Mouqbil sur la chaise des cours généraux
lorsque celui-ci s’absentait. Chaikh Mouhammad Al Imâm en a lui aussi brièvement
parlé dans son livre « L’éclaircissement sur la manière d’agir face à la divergence qui survient
dans les rangs d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah ». Chaikh ‘Abd Al ‘Azîz Al Boura’i
également dans son livre « qirâ’ al asinnah », dans lequel il dit d’ailleurs : « Le fait que
beaucoup de jeunes passent leur temps à lire un nombre donné de livres tels que ceux
de Chaikh Rabî’ dans lesquels il réfute certains groupes contemporains, son livre « at
tarîq ilal jamâ’at al oumm », « waqafât » et autres qu’ils nomment « les livres du manhaj »,
tout en se détournant de nombreuses sciences islamiques, représente un véritable mal
pour la da’wah d’Ahl As Sounnah et un détournement de sa voie authentique. ».
Ainsi, on s’aperçoit que l’origine du problème des « partisans du manhaj » au sein de
l’Institut de Chaikh Mouqbil que celui-ci réprima sans tarder, était encore une fois :
Chaikh Rabî’, ses livres et sa méthodologie dans le domaine de la réfutation - critique
- mise en garde. Ce genre de problèmes qui se sont répétés aux quatre coins du
monde depuis une vingtaine d’années, dont l’histoire des « partisans du manhaj » à
Dammaj à l’époque de Chaikh Mouqbil n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, a
donc une seule et même source. D’où les paroles de Chaikh Al ‘Abbâd à l’encontre
de Chaikh Rabî’ dans ses plusieurs réfutations à l’encontre de la méthodologie de ce
dernier et ses conséquences dans le monde entier. D’où, également, l’affirmation de
certains anciens élèves et proches de Chaikh Rabî’ : « S’il y a un homme qu’il faut désigner
pour la mise en place d’une méthodologie excessivement rigoriste dans le tabdî’ et ses annexes à notre
époque, c’est bien Chaikh Rabî’. Le reste des individus, d’Ahl As Sounnah à la base, symbolisant
aujourd’hui des leaders de groupes pro-tabdî’ extrémistes ne sont en fait que des gens étant venus
après Chaikh Rabî’ et ayant mis à exécution le madhhab de ce dernier. ». Enfin, il est à noter
que le groupe des « partisans du manhaj » s’en alla dire à certains gens de science que
Chaikh Mouqbil abritait dans les rangs des élèves de son institut des individus atteints
par la Hizbiyyah ! C’est alors qu’un grand chaikh parmi eux envoya un message à
Chaikh Mouqbil lui recommandant de « purifier » son institut des Hizbis. Lorsque ce
message fut transmis à l’imam yéménite, il se mit dans un état de forte colère et dit :
« Transmettez-lui de ma part la réponse suivante : je connais mes élèves mieux que

138
quiconque ! Je n’autorise à personne de s’immiscer dans ce qui concerne mes
étudiants ! ». Telle était la fermeté de Chaikh Mouqbil et tel était son rejet face au fait
de se mettre sous l’autorité d’un quelconque homme de science qui lui dicterait ce
qu’il devrait ou ne devrait pas faire…

Chaikh Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb Al Wasâbi a dit :


« La critique et l’éloge, ô étudiant en science ! Tu n’as pas le droit d’émettre la critique
ni l’éloge envers tes frères parmi les étudiants ni envers d’autres ! Cela car la critique
et l’éloge sont deux actes qui font partie des obligations collectives et non pas des
obligations individuelles. Les obligations collectives sont celles qui lorsqu’elles sont
accomplies par une partie de la Communauté, le péché est levé de tous les autres
Musulmans. Et la critique et l’éloge sont parmi les tâches des gens bien enracinés
dans la science.
Soyez vigilants face à cette ruse satanique, qui est que tout le monde se soit permis
de parler dans ce domaine, qui a aggravé la division au sein de la Communauté et
éloigné davantage les savants des gens du commun ! Lorsque le savant parle, il le fait
avec science. Lorsqu’il s’instruit, il le fait avec droiture in cha Allah. Il sait donc quand
il doit parler et quand il doit se taire. Il sait aussi ce qu’il doit dire lorsqu’il lui faut
parler. Quant à l’étudiant et le ‘âmmi, ou le fait que n’importe qui se permette
d’émettre la critique et l’éloge puis ceci devient le sujet de discussion des gens « Untel
est comme ci, Untel est comme ça », c’est là une anarchie scientifique que nous n’agréons
pas ni nous n’agréons ses acteurs.
Que les étudiants craignent donc Allah et qu’ils soient bienfaisants et obéissants à
l’égard de leurs chaikhs car Allah a ordonné d’obéir aux savants : « Ô les croyants !
Obéissez à Allah, obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le
commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah
et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de
meilleure interprétation (et aboutissement). » [s.4, v.59] ; les détenteurs du
commandement étant les savants et les dirigeants. Ainsi, il est obligatoire aux
‘awâmm et aux étudiants d’obéir aux savants dans les limites du livre d’Allah et de la
sounnah du messager d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam –. L’obéissance au
savant est pour toi plus obligatoire encore que l’obéissance à ton père ! Alors, crains
Allah ô étudiant et ne ternis pas le haut statut des savants aux yeux des ‘awâmm avec
ce que tu radotes dans ces assises comme « qîl wa qâl » (« on a dit, il a dit »), atteintes
à la réputation des gens et critiques contre les musulmans ! Vraiment, tu n’es pas
qualifié pour ce domaine !
À l’exception de celui qui a été approuvé et reconnu par les gens de science en disant
de lui « Untel est apte à délivrer fatwas », « Untel est apte à prêcher », « Untel est apte à émettre
la critique et l’éloge ». Quant au fait que n’importe qui se permette de parler puis l’affaire
devient un réel désordre sans droiture ni vérité, non ! Ce qui est malheureusement la
situation ces temps-ci. Par Allah, je crains pour les gens de science la punition d’Allah

139
s’ils ne sont pas vigilants à ces choses et s’ils n’entourent pas leurs étudiants du bon
conseil et de la sincérité ! Je crains vraiment pour eux la punition divine !
Tout étudiant qui ne se soumet pas aux conseils et aux directives des savants qui
n’enfreignent pas le Coran ni la Sounnah, en continuant à radoter dans la critique et
l’éloge ou à délivrer fatwas aux gens sans science et à essayer de se montrer tel un
savant, devra être corrigé en étant frappé. La présence de ce genre d’étudiants est
vraiment un mal pour la société. Si on laisse continuer ce genre d’étudiants dans leurs
actions, leur mal s’aggravera et peut-être même qu’ils s’enfonceront dans l’égarement
et qu’ils corrompront beaucoup plus qu’ils ne réformeront.
Ainsi, in cha Allah, les chaikhs et à leur tête son éminence, notre père, Chaikh
Mouqbil – qu’Allah le préserve –, nous devons tous être vigilants à cette chose et
surtout lui en particulier, notre chaikh Mouqbil, afin que les affaires soient
parfaitement maîtrisées et contrôlées. Aussi, afin que règnent sur notre société la
paix, la sécurité, la stabilité, le calme et le prêche avec science et clairvoyance d’après
le Coran et la Sounnah.
Tout comme on interdit à l’étudiant de pratiquer la critique et l’éloge en prose, on lui
interdit également cela en poésie. Qu’il ne pratique donc cela par aucune forme de
discours ! Il t’est entièrement suffisant, ô étudiant, d’étudier les sciences islamiques !
Qu’Allah multiplie le bien qu’il y a en toi pour le fait que tu sois un étudiant en
théologie et qu’Il multiplie le bien qu’il y a chez le chaikh pour le fait qu’il ait accepté
auprès de lui les étudiants et qu’il leur enseigne « Allah a dit… Le Messager – sallAllahou
‘alayhi wa sallam – a dit… ». La pratique de la critique et de l’éloge alors que tu n’es
pas qualifié pour cela, ô étudiant, pourrait être la cause de ton abandon de l’étude des
sciences islamiques. »
[Conférence intitulée « Vingt conseils pour l’étudiant en science »]
Chaikh Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb Al Wasâbi a dit :
« Parmi les causes ayant provoqué la « destruction » de l’Institut du Hadith à Dammaj,
il y a le fait d’avoir ouvert grand la porte du domaine de la critique et de l’éloge, de
manière à ce que n’importe qui pouvait y entrer librement. Ils critiquaient qui ils
voulaient parmi les gens qui n’étaient pas d’accord avec eux quel que soit le statut de
ces derniers et, à l’inverse, ils faisaient l’éloge de qui ils voulaient parmi les gens
s’accordant à leurs opinions même si ces derniers avaient le plus bas des statuts. Voilà
une des plusieurs raisons de la « ruine » de Dammaj. Et nous ne voulons pas que
cette faute se répète ! Nous ne voulons pas que cette faute vienne jusqu’à nous !
Toute faute commise par Yahyâ Al Hajoûri et ceux qui se sont fanatisés à son égard,
les gens sensés parmi les étudiants, les prêcheurs et les savants s’en prémunissent et
préviennent les autres contre le fait de la commettre. En effet, l’homme sensé,
clairvoyant et perspicace est celui qui tire des leçons de ce qui arrive aux autres. Ce
qui atteint autrui l’exhorte. Si la bonne leçon et l’exhortation passent devant nous
sans que nous n’en soyons conscients, nous demandons alors à Allah le bon état et
le salut… cela indique que nous avons des cœurs corrompus, des cœurs aveugles !

140
Un sujet de réflexion aussi visible qu’une montagne plutôt plusieurs de ce genre de
d’affaires passent devant nos yeux et nous n’en tirons aucun enseignement ?!
Qu’est-ce donc ce qui a « anéanti » Dammaj, point d’interrogation ?! Quelle est la
réponse ?! Tout homme raisonnable et perspicace sait qu’il y a plusieurs facteurs dans
« l’anéantissement » de Dammaj. Parmi eux : avoir ouvert grand la porte du domaine
de la critique et de l’éloge à n’importe qui. N’importe qui à Dammaj s’est alors mis à
critiquer qui il voulait et à faire l’éloge de qui il voulait. Il y a aussi la parole sur Allah
sans science, que ce soit de la part de Yahyâ Al Hajoûri ou autre : « Un tel est un Hizbi,
Untel est comme ci, Untel est comme ça » ! Combien de paroles ont-ils dites sur Allah sans
science… C’est-à-dire que c’est comme s’ils recevaient une révélation ! Des choses
du domaine de l’invisible, des paroles contre ce qui se trouve dans les cœurs des
gens… comme s’ils recevaient une révélation telle que celle qui était faite au messager
d’Allah – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – ! « Untel est comme ci, Untel est comme ça », tant
de choses qu’ils ont dites sur les gens… Ce qui fut une des causes de la « ruine » de
Dammaj. Nous devons en tirer des leçons !
Le domaine de la critique et de l’éloge en ce qui te concerne, ô toi l’étudiant, il te
suffit d’être un rapporteur. Tu dis : « Chaikh Rabî’ – qu’Allah lui accorde la réussite – a
dit à propos d’Untel ci et ça », « Chaikh Mouqbil – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit à propos
d’Untel ci et ça », « Chaikh ‘Abd Al ‘Azîz Al Boura’i – qu’Allah lui accorde la réussite – a dit
à propos d’Untel ci et ça » ou « Chaikh ibn Bâz – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit à propos
d’Untel ci et ça ». Rapporte, il n’y a aucun mal ! Mais ne dépense pas ton temps dans
cela en disant « Je suis un rapporteur » et en délaissant alors la mémorisation, la révision,
la prise de note des connaissances utiles et les actes vertueux. Cela a donc ses limites.
Quant au fait que toi, ô étudiant, sois celui qui émette les éloges et celui qui émette
les critiques, alors non ! De qui as-tu pris une attestation qui certifie que tu es apte à
émettre les éloges et les critiques ?! Qui a attesté de cela en ta faveur parmi les
savants ?! Un tel étudiant, nous ne l’acceptons pas chez nous et nous le considérons
comme étant un destructeur… »
[Conférence intitulée « Conseil pour les chaikhs et les étudiants en science »]

Avoir de la rigueur ou de la « souplesse » dans certains domaines religieux (tels que


le tabdî’ et ses annexes, le takfîr et ses annexes, la critique, la réfutation, la manière
d’agir avec les pécheurs, etc.), ou même de l’excès ou du laxisme dans ces domaines
et face à certains sujets de divergence, n’expulse donc pas forcément l’individu de la
sphère de la Sounnah vers celle de la Bid’ah même si cela n’empêche pas qu’il soit
peut-être par cela grandement déficient dans sa religion, pécheur ou très injuste
envers les autres…

141
Ô Allah, guide-nous toujours à la vérité et ne nous abandonne pas ne serait-ce qu’un
instant. Montre-nous la vérité comme elle est et fais-nous réussir à la suivre, montre-
nous le faux comme il est et fais-nous réussir à nous en éloigner.

Qu’Allah couvre Son messager Mouhammad d’éloge et de salut. Louange au


Seigneur des mondes.

Écrit par Rajab ibn ‘Abd Allah et achevé le 15/10/1439 (29/06/2018) ; introduction
(tout ce qui se trouve avant les paroles des dix grands savants) révisée par un groupe
d’étudiants de différents pays - dont Karim Zentici (ancien diplômé de l’Université
islamique de Médine) - et améliorée à l’aide de leurs remarques.

P.S. : Voici ci-dessous une copie de l’article (datant d’il y a un an) « Questions - réponses
sur des sujets d’actualité ; partie 2 », indiqué dans l’introduction de cet écrit, contenant
environ 70 pages de paroles de savants traduites pour répondre à cette question : « Y
a-t-il une grande différence entre ce Hizbi et cet individu se disant Salafi et pratiquant une alliance
et un désaveu étroits ? ».

142
QUESTIONS – REPONSES SUR DES SUJETS D’ACTUALITE
(Partie 2)

Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux.

Question 6 : Y a-t-il une grande différence entre ce Hizbi et cet individu se


disant Salafi ?

Quelle est la différence entre ces deux personnes :

- Un Hizbi (un sectaire) qui pratique l’alliance et le désaveu61 face aux gens autour
d’un individu, d’une idée, d’une pratique ou autre, en dehors du messager d’Allah –
éloge et salut d’Allah sur lui – et sa législation divine dans son intégralité ; et,

- Un individu, se disant Salafi, qui pratique l’alliance et le désaveu face aux gens autour
de son erreur ou sa mauvaise compréhension, ou autour de la personne de son
chaikh, ou de l’avis de celui-ci dans un sujet d’ijtihâd particulier ou dans les sujets
d’ijtihâd en général, ou bien autour de son groupe d’amis, ou encore autour des
membres et/ou projets de son groupement moderne (association, collectif, ligue,
etc.), ou alors restreint la source de son alliance et son désaveu à une partie de la
religion (comme le domaine des réfutations, de la critique et l’éloge) qu’il érige au
statut de la Salafiyyah (soit la voie prophétique, l’Islam authentique) toute entière ou
presque ?

Réponse :

Cet individu est un Hizbi en ce point ! La Hizbiyyah (le sectarisme, l’esprit de


clan, le partisanisme) a plusieurs degrés de gravité, et cet homme se trouve certes
dans un de ses paliers, qui variera selon l’ampleur de l’alliance et du désaveu qu’il

61
S’allier à des gens signifie les aimer et leur porter secours, avec ce que cela comprend ou implique
comme affection, rapprochement, préférence, assistance, etc. Désavouer des gens signifie le
contraire, soit : les détester et leur être hostile, avec ce que cela englobe ou implique comme
réticence, éloignement, abandon, dédain, etc. La signification de l’alliance (al walâ) et du désaveu
(al barâ), avec toutes les règles qui les concernent et les sujets nombreux qui en dépendent,
s’étudient, surtout, dans les livres et les cours de croyance, mais aussi dans les livres d’exégèse.

143
pratique autour de cette (ou ces) personne(s) autre(s) que l’envoyé d’Allah – qu’Allah
le couvre d’éloge et de salut –, ou cette chose autre que la législation divine dans son
intégralité.

Laissons parler directement les savants de notre époque à ce sujet ! « La


Hizbiyyah c’est restreindre la source de son alliance et de son désaveu, au lieu de l’étendre à toute la
religion d’Allah avec l’homme qui l’a reçue en révélation – éloge et salut d’Allah sur lui – ; la
restreindre, c’est-à-dire, à un autre homme ou une autre chose (idée, pratique, activité, groupement,
etc.) ou bien une partie seulement de la religion », nous expliquent-ils. « La Hizbiyyah est
pratiquée de nos jours, même au nom de la Salafiyyah, même au sein des étudiants en sciences
islamiques, même au sein des prêcheurs ; plutôt, elle s’est propagée dans les rangs des Salafis au
point de provoquer des conséquences désastreuses pour l’Islam et les Musulmans », nous
préviennent-ils. Bien sûr, nous parlons ici de la hizbiyyah blâmable et illégale (d’où la
majuscule : la Hizbiyyah), comme indiqué dans la définition précédente, non pas de
celle qui est louable et obligatoire : être dans le parti d’Allah et pratiquer l’alliance et
le désaveu autour de ce dernier.
Chaikh ‘Abd As Salâm ibn Barjis a dit :
« L’emploi des termes « hizb » et « hizbiyyah » s’est propagé de nos jours dans les
discours et les assises, et beaucoup de choses ont été dites à leur propos. Ces termes
ont été employés dans le Livre d’Allah avec deux significations, l’une louable et l’autre
blâmable. Quiconque les utilise en leur donnant une connotation blâmable absolue,
ou bien le contraire, aura donc commis une faute.
Le « hizb » (« parti, clan »), lorsqu’il est attribué à Allah – exalté soit-Il –, est louable.
Et quand il est référé à Satan ou à un de ses assistants, il est blâmable. A propos du
premier, Allah – exalté soit-Il – a dit : « Ces gens-là sont le hizb d’Allah. Et le hizb
d’Allah est certes celui qui réussit. » [s.58, v22] ; « le hizb d’Allah », c’est-à-dire l’armée
d’Allah dont les membres obéissent à Son ordre, combattent Ses ennemis et
secourent Ses alliés. Et pour le second, Il dit : « Ces gens-là sont le hizb de Satan. Et
le hizb de Satan est assurément le perdant. » [s.58, v19] ; « le hizb de Satan », c’est-à-
dire ses troupes, ses suiveurs et son groupe.
Le hizb d’Allah est donc le groupe uni des Musulmans auquel Allah a ordonné au
Musulman de s’y joindre : « et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah, et
ne soyez point divisés » [s.3, v.103] ; et a interdit de s’en séparer et de se révolter
contre lui : « car quiconque se sépare du groupe uni ne serait-ce que d’un
empan, aura retiré de son cou la corde de l’Islam », et s’il meurt dans cet état « il
mourra d’une mort de la Jâhiliyyah ». Ce hizb-là est le groupe uni des Musulmans
qui est régi par l’autorité d’un dirigeant connu disposant d’une force, exécutant les
peines légales, réprimant l’injuste et établissant la prière. Voilà quel est le hizb d’Allah
dont les membres sont loués dans la législation, car ils sont les gagnants et les sauvés ;
ils sont sauvés de l’Enfer dans l’au-delà et des hérésies ici-bas. Le Musulman ne peut
donc que rejoindre leur convoi, leur porter secours, prendre leur défense et être loyal
et de bon conseil à leur égard.
144
Celui qui sort de cette sphère, qu’est le groupe uni des Musulmans, sera assurément
sorti vers le hizb de Satan dont les branches sont multiples et les voies sont
nombreuses, mais toutes dirigent vers le courroux d’Allah et l’Enfer. Les mécréants
sont donc le hizb de Satan, les païens également, les hérétiques aussi – les Khawârij,
les Jahmis, les Qadaris et les Râfidis –. De même tout individu qui se sépare du
groupe uni des Musulmans par son cœur, sa main ou sa langue ; il devient certes un
des membres du hizb de Satan. »
[« al hizbiyyah khouroûj ‘an nousoûs ach charî’ah », article disponible sur son site
officiel : http://www.burjes.com/play.php?catsmktba=122].
Parmi les enseignements importants à retenir de cette explication, il y a le suivant :
tout individu qui se sépare du groupe uni des Musulmans - qui est régi par
l’autorité d’un dirigeant connu disposant d’une force, exécutant les peines
légales, réprimant l’injuste et établissant la prière - par son cœur, sa main ou
sa langue, est un Hizbi62.
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« L’individu sort de la voie des pieux prédécesseurs lorsqu’il commet les innovations
- « Car celui d’entre vous qui vivra après moi verra de nombreuses divergences.
Vous devrez alors vous en tenir à ma Sounnah et celle des califes bien-guidés
après moi, cramponnez-vous à elle et ne vous en départez point ! Et prenez
garde aux choses innovées en religion car toute chose comme cela est une
hérésie ! » - et sort de leur voie vers le Soufisme, le Chiisme, la célébration des
mawlids, l’accueil cordial envers les lois forgées, ou encore l’alliance restreinte de la
Hizbiyyah. La Hizbiyyah est une alliance restreinte : son adepte s’allie avec les gens
pour la cause de son parti ou son clan, et leur est hostile pour sa cause. Quant au
hizb d’Allah, il n’y a aucun mal à ce que tu t’allies et sois hostile pour sa cause. »
[« touhfat al moujîb » p.111].

La Hizbiyyah se reconnaît à son alliance étroite, restreinte à la cause du hizb


et à ses membres, au lieu de s’étendre à la cause de l’Islam dans son intégralité
et à tous ses gens.
La Hizbiyyah se reconnaît également, à notre époque, par la recherche de
l’homme d’un salaire chez le hizb pour ses actes religieux et son prêche
servant l’intérêt du hizb, ou sa recherche d’un autre intérêt mondain par sa
prédication religieuse sectaire ; la méthode de beaucoup de Hizbis

62
D’où le fait que certains savants, tels que Chaikh Mouhammad Bâzmoûl, aient qualifié de Hizbis
et, plus précisément, de Khawârij se faisant passer pour des Salafis, certaines catégories des
extrémistes de la critique se réclamant de la Salafiyyah, en raison de leur sortie du groupe uni des
Musulmans par leurs cœurs et leurs langues. L’explication de Chaikh Mouhammad Bâzmoûl à ce
sujet était présente dans la partie 1, elle le sera à nouveau dans cette partie 2.

145
contemporains étant l’absence de sincérité envers Allah dans le prêche
islamique63.
Grandir les individus qui sont de son groupe, tout en rabaissant voire,
carrément, calomniant ceux d’entre eux qui le quittent ou qui n’en font pas
partie à la base, c’est la voie des Hizbis ; c’est une manifestation évidente de
l’alliance et du désaveu étroits.
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« On reconnaît les adeptes de la Hizbiyyah à leur alliance étroite. Ils honorent celui
qui est avec eux, appellent les gens à assister à ses conférences et à se regrouper
autour de lui, tandis que celui qui n’est pas avec eux est considéré comme leur
ennemi. »
[« touhfat al moujîb » p.112].
Il a dit :
« La Hizbiyyah a une alliance étroite, restreinte aux membres du hizb. Alors que le
messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a dit : « Le Musulman

63
D’où la parole suivante de Chaikh Rabî’ Al Madkhali : « Laisser une boîte à dons dans la mosquée
de manière constante est la méthode des Hizbis, non pas la méthode d’Ahl As Sounnah. Demander
aux gens leur argent et leurs biens est illégal. Et ça ne devient licite qu’en cas d’extrême nécessité,
qu’Allah vous bénisse. Demander aux gens de nous donner ce qu’ils possèdent est donc à la base
illicite ; et celui qui fait beaucoup ce genre de demande viendra le Jour de la résurrection sans qu’il
ne reste à son visage plus aucun morceau de chair (comme nous l’a enseigné le prophète - éloge et
salut d’Allah sur lui -). Vous avez compris ?? Demander de la sorte est donc la méthode des Hizbis,
qu’Allah vous bénisse. Celui qui veut faire un don pour la mosquée mais sans boîte à dons, qu’il le
fasse et c’est un plaisir de l’accepter. Quant à mendier, alors non ! »
[https://www.youtube.com/watch?v=CGpP9Lov2Do].
Ainsi que la suivante de l’imam Mouqbil Al Wâdi’i : « Je leur conseille aussi de se tenir éloignés de
la Hizbiyyah. La Hizbiyyah métamorphose ! Elle change radicalement ceux qui mémorisent le
Coran jusqu’à leur faire perdre cette mémorisation ! Elle transforme profondément les chercheurs,
les analystes et les compositeurs jusqu’à ce qu’ils deviennent perdus, paresseux et vils ! Je leur
conseille donc, et je l’ai déjà dit dans plus d’une cassette, de s’éloigner de la Hizbiyyah qui
métamorphose ceux qui y entrent.
Prends garde et prends garde à te faire duper par les Frères Mouflisoûn (ruinés ; les Ikhwân
Mouslimoûn) ! Et même s’il te faut pour cela rester tout seul dans ton village et ta mosquée.
Sache que ces associations modernes sont une porte d’entrée. Je n’entends pas par-là les
associations purement caritatives, celles dont l’unique but est de fournir de l’aide aux gens sans qu’il
n’y ait avec cela aucune Hizbiyyah. Mais je vise les associations hizbies déguisées (en de simples
associations) ; c’est celles-là qui sont une porte d’entrée.
De même pour la caisse de récolte ou la boîte à dons ; en prendre une et la mettre en évidence pour
appeler aux dons est un des principes de la Hizbiyyah. Confiez vos affaires à Allah - Puissant et
Majestueux soit-Il - et agissez comme le prophète - qu’Allah le couvre d’éloge et de salut -, qui ne
faisait pas d’appel aux dons pour la da’wah bien que son besoin d’argent était beaucoup plus
important que le nôtre à cette époque. » [« L’imam Mouqbil Al Wâdi’i, tome 2 » p.119, publié aux
éditions Al Hikma en 1437 (2016) ; original en arabe ici :
http://www.muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=3705].

146
est le frère du Musulman, il ne le lèse point, ne l’abandonne point lorsqu’il a
besoin d’aide et ne le méprise point. La crainte d’Allah est ici – en montrant sa
poitrine à trois reprises –. Suffit comme mal en un homme son mépris envers
son frère Musulman. Tout le Musulman est sacré pour le Musulman : son
sang, ses biens et son honneur. ». Et il a dit : « Le croyant pour le croyant est
tel l’édifice : ses parties se soutiennent les unes les autres. ». Et il a dit :
« L’exemple des croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur
compassion les uns envers les autres, est tel celui du corps humain qui,
lorsqu’un de ses membres devient malade, tout le reste du corps en souffre
par la fièvre et l’insomnie. ». »
[Cassette « as-ilah hâtifiyyah moutanawwi’ah min brîtâniyâ » ; disponible ici aussi :
http://www.muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=3628].
Il a été interrogé : « Quelles sont les constantes par lesquelles on reconnaît le
Sounni du Hizbi ? Et quand est-ce qu’on range un individu dans la catégorie des
Hizbis ? » ; et a répondu :
« Le Sounni est celui qui se cramponne au Coran et à la Sounnah et s’allie à tous les
Musulmans. Tandis que le Hizbi, lui, a une alliance étroite : il s’allie pour la cause de
son hizb ; s’il donne, il le fait parce que la personne est de son hizb, s’il assiste à un
rassemblement, il y invite les gens de son hizb. Au contraire du Sounni qui considère
tous les Musulmans être ses frères : « Le Musulman est le frère du Musulman, il
ne le lèse point, ne l’abandonne point lorsqu’il a besoin d’aide et ne le méprise
point. La crainte d’Allah est ici – en montrant sa poitrine à trois reprises –. Suffit
comme mal en un homme son mépris envers son frère Musulman. Tout le
Musulman est sacré pour le Musulman : son sang, ses biens et son honneur. »
Passage du hadîth rapporté par Mouslim d’après Aboû Hourayrah. « L’exemple des
croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur compassion les uns envers
les autres, est tel celui du corps humain qui, lorsqu’un de ses membres devient
malade, tout le reste du corps en souffre par la fièvre et l’insomnie. » Rapporté
par Al Boukhâri et Mouslim d’après An Nou’mân ibn Bachîr. « Le croyant pour le
croyant est tel l’édifice : ses parties se soutiennent les unes les autres. »
Rapporté par Al Boukhâri et Mouslim d’après Aboû Moûsâ Al Ach’ari. Voilà donc
ce que signifie s’allier aux Musulmans. « Les croyants et les croyantes sont alliés les
uns des autres » [s.9, v.71], « Les croyants ne sont que des frères » [s.49, v.10], « Ô
vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont
peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes :
celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. » [s.49, v.11]. Cela est donc le contraire de
l’état des Hizbis.
Ces derniers, également, grandissent les individus qui sont des leurs et même si en
réalité ils ne valent pas un clou. Ils grandissent celui qui est des leurs, disant « Le
Docteur est arrivé ! », « Faites place au Chaikh ! », tantôt « Docteur » tantôt « Chaikh », mais
si un jour il les abandonne, alors là leurs propos à son sujet deviennent : « Un tel fait
partie de Jamâ’at At Takfîr », ou « est un homme de main du gouvernement », ou bien « est un

147
espion d’Israël » ou « un espion des Etats-Unis », et autres choses encore. Et nous ne les
croyons pas dans ces affirmations de leur part, et c’est d’Allah que nous implorons
l’aide.
On range un individu dans la catégorie des Hizbis lorsque son alliance est pour leur
cause, qu’il n’œuvre pas pour Allah et ne prêche pas pour Lui, « C’est à Allah
qu’appartient la religion pure. » [s.39, v.3], « Dis : « Ce que je vous demande comme
salaire, c’est pour vous-mêmes. Car mon salaire n’incombe qu’à Allah. » » [s.34, v.47],
« Et je ne vous demande pas de salaire pour cela ; mon salaire n’incombe qu’au
Seigneur de l’univers. » [s.26, v.109]. Le Sounni recherche donc son salaire auprès
d’Allah, tandis que le Hizbi le recherche auprès du hizb et le recherche par l’appel
des gens à son hizb, et vise également d’être choisi ou élu par les gens ensuite. […] »
[Cassette « as-ilat chabâb al kâmaroûn » ; disponible aussi ici :
http://muqbel.net/fatwa.php?fatwa_id=819].

La Hizbiyyah est une hérésie qui atteint presque le degré de la mécréance


majeure ! Il est donc obligatoire de la désavouer, elle et ses adeptes.
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« Les gens se divisent en deux catégories : le hizb du Tout Miséricordieux et le hizb
de Satan. […] Il est important de désavouer les Hizbis car ils pratiquent une hérésie,
et le messager – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a dit : « Toute hérésie est
un égarement », et il aussi dit : « Allah a certes voilé (dissimulé) le repentir à
tout individu adhérant à une hérésie, jusqu’à ce qu’il la délaisse. ». La
Hizbiyyah est donc une innovation et un égarement, qui atteint presque le degré de
la mécréance majeure ! Lorsque le Musulman se met à s’allier aux gens pour la cause
de son parti sectaire ou son clan et à leur être hostile pour sa cause, on craint pour
lui l’apostasie : « Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants
qui accomplissent la prière, s’acquittent de l’aumône légale, et s’inclinent pour
Allah. » [s.5, v.55]. Je ne sais pas où est la raison de beaucoup de jeunes… Les maux
des Hizbis ne cessent d’être dévoilés à maintes reprises, encore et encore, et, malgré
cela, des jeunes continuent à se hâter derrière eux ! En réalité c’est une question
d’intérêts mondains, non pas une religion de vérité dont ils servent la cause… Et
c’est d’Allah que nous implorons l’aide. »
[« qam’ al mou’ânid » 2/385-386].

Celui qui appelle à la Hizbiyyah sera jugé innovateur dès lors que l’argument
divin sera établi sur lui, sans qu’il ne se repente.
Dans la réponse de Chaikh Mouqbil (déjà lue en entier dans le document
précédent intitulé « Quelques éléments de la méthode salafie pour la critique des
individus, la mise en garde contre eux et leur abandon, expliqués par Chaikh ‘Oubayd
Al Jâbiri »), à la question « Quand est-ce qu’on juge un individu précis comme étant

148
un égaré et un innovateur, et est-il obligatoire pour cela d’établir l’argument divin sur
lui ? », se trouvait :
« Si l’argument divin n’a pas été établi sur lui, on se contente de juger son acte comme
étant un égarement et une innovation. Et si tu l’as déjà établi sur lui, il n’y a alors
aucun mal à ce que tu le juges comme étant un égaré et un innovateur. Tel que
l’individu qui célèbre les mawlids, celui qui appelle à la Hizbiyyah, celui qui célèbre la
27ème nuit du mois de Rajab, celui qui célèbre la nuit du milieu du mois de Cha’bân,
celui qui dit qu’Allah est partout ; lorsque tu as établi l’argument céleste sur un tel
individu, tu peux alors dire de lui qu’il est un hérétique. […] ».

Fermer les yeux sur les infractions religieuses de ceux qui sont de notre
groupe et préserver leur statut positif en religion sans tenir compte des
transgressions à la loi divine qu’ils commettent, tout en condamnant ces
mêmes infractions chez les autres avec parfois, carrément, de l’exagération ou
de l’injustice en cela, c’est la voie des Hizbis ; c’est une manifestation évidente
de l’alliance et du désaveu étroits. Et c’est aussi la voie mourjie (envers ses
membres) khârijie (envers les autres) de la secte des Frères Musulmans.
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« [...] La phrase la plus mauvaise, dans ces propos rapportés dans la question, est : «
Nous nous entraidons dans ce sur quoi nous nous entendons, et excusons-nous les uns les autres
dans ce sur quoi nous divergeons ! ». Depuis longtemps, je vous ai déjà dit que cette
expression devait être corrigée ainsi : « Nous nous entraidons dans ce sur quoi nous
nous entendons, et nous nous ordonnons mutuellement le bien et nous interdisons
mutuellement le mal dans ce sur quoi nous divergeons », « Nous nous entraidons
dans ce sur quoi nous nous entendons, et nous nous conseillons mutuellement dans
ce sur quoi nous divergeons ».
Mais quant à : « Si tu es avec nous, fais ce que bon te semble comme innovations, tu
es notre frère et le resteras ! Mais si tu n’es pas avec nous, tu es un destructeur, un
corrompu, un corrupteur, un danger pour la société ! », c’est là la voie des Hizbis ! »
[« qam’ al mou’ânid » p.334].

La Hizbiyyah est présente de nos jours dans les rangs des prêcheurs
islamiques ; et les ennemis de l’Islam s’évertuent à l’amplifier et à la répandre
partout. Les services de renseignement des gouvernements s’activent en cela
par différents procédés, dont l’infiltration de leurs agents dans les rangs des
groupes islamiques pour ensuite y provoquer des dissensions.
Parmi les enseignants, il y en a qui divisent les Musulmans en hizbs, réalisant
ce qui provoque l’hostilité et la haine entre eux.
Etudier, comme il faut, la voie des pieux prédécesseurs puis y adhérer et la
pratiquer, est la solution pour mettre fin à toutes ces formes de Hizbiyyah

149
présentes chez les prédicateurs et leurs suiveurs, surtout dans les situations
de divergence permise.
Le texte prophétique « Secoure ton frère, qu’il soit injuste ou victime d’une
injustice. » […] « Tu l’empêches de poursuivre son injustice, voilà comment
lui porter secours. », est un des plus grands piliers de l’édifice salafi venant
démolir celui de la Hizbiyyah et prendre sa place.
Il est à craindre que la Hizbiyyah ne termine en tâghoût pour certains de ses
adeptes, car ils s’allient aux gens pour la cause de leur hizb, les désavouent
pour sa cause et prêchent pour sa cause.
La similitude, mise en évidence par l’imam ibn Taymiyyah, entre les criminels
Tatars, à la tête de qui se trouvait Gengis Khan, et les Hizbis ; ce dans la
restriction de l’alliance et du désaveu à la cause du hizb.
Celui qui prend parti pour son ami ou son confrère au sein d’une même école,
lorsque celui-ci se dispute ou a un différend avec quelqu’un, avant de savoir
clairement s’il a tort ou raison, pratique la Hizbiyyah (l’alliance et le désaveu
étroits) et le fanatisme de la Jâhiliyyah (l’époque païenne). Sans parler de faire
cela tout en sachant qu’il a tort.
Celui qui s’enferme dans la personne de son enseignant, n’adhérant qu’à ses
jugements et désavouant ceux des autres, pratique la Hizbiyyah puisqu’il
réduit la religion aux jugements de cet individu n’étant pas infaillible et s’allie
et désavoue pour sa cause. Il pratique également par cela le fanatisme de la
Jâhiliyyah.
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« « Ô les croyants ! Craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourez qu’en
pleine soumission. Et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allah et ne soyez
point divisés. Et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous : lorsque vous étiez
ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus
frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a
sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. Que se
trouve parmi vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et
interdit le blâmable ; et ce seront eux qui réussiront. Et ne soyez pas comme ceux
qui se sont divisés et se sont mis à se disputer, après que les preuves leur furent
venues. Ceux-là auront un énorme châtiment. » [s.3, v.102 à 105]. Parmi les plus
grands malheurs ayant atteint les Musulmans se trouve certes la division interne des
prêcheurs de la religion d’Allah. Et les ennemis de l’Islam s’appliquent et s’efforcent
de briser leur unité. Plutôt, pire encore, ils s’évertuent à les retourner les uns contre
les autres.
Si seulement les prêcheurs de la religion d’Allah pouvaient raisonner et revenir aux
biographies de leurs pieux prédécesseurs, ils verraient que ces derniers avaient
divergé dans des sujets sans que cela ne les pousse à se porter atteinte les uns les

150
autres. En effet, ils avaient divergé d’une divergence de compréhension64 dans bien
des sujets, tels que la compréhension qu’ils eurent de l’ordre du prophète - qu’Allah
le couvre d’éloge et de salut - : « Quiconque croit en Allah et au Jour dernier,
qu’il n’accomplisse la prière du ‘asr qu’une fois arrivé chez Banoû
Qouraydhah. ». […]
Les pieux prédécesseurs - qu’Allah leur fasse miséricorde -, n’étaient pas divisés en
plusieurs groupes, chacun ayant un meneur ignorant épris d’autorité qui juge les
autres d’égarés et met en garde contre eux. Ils formaient plutôt une seule
communauté unie et soudée : ils s’alliaient aux gens pour la cause d’Allah et les
désavouaient pour Sa cause, comme leur Seigneur les avait orientés en disant : « Vous
n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la
prière, s’acquittent de l’aumôné légale, et s’inclinent devant Allah. » [s.5, v.55].
Nous ne nous étonnons pas de la dispute et la division sévissant chez les rois et les
dirigeants, car ils sont des gens passionnés par les biens de ce bas-monde. Mais ce
qui nous point65 c’est la dispute et la division atteignant les prêcheurs de la religion
d’Allah entre eux, concrétisant par cela ce que recherchent leurs ennemis comme
démembrement de leur unité.
Nous n’appelons pas un groupe à délaisser ses opinions pour celles d’un autre
groupe. Mais nous disons : que tous les groupes délaissent leurs opinions et renvoient
leurs différends au Livre d’Allah et à la Sounnah de Son messager - qu’Allah le couvre
d’éloge et de salut - : « Sur toutes vos divergences, le jugement appartient à Allah. »
[s.42, v.10], « Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et
au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de
meilleure interprétation et aboutissement. » [s.4, v.59].
Je sais avec certitude que la plupart des suiveurs dans tous ces groupes ne veulent
que la vérité, et que s’ils savaient qu’une telle division est illégale dans la loi de l’Islam,
ils abandonneraient le suivi de leurs meneurs fanatiques, épris de leadership et
aveuglés par celui-ci au point où sacrifier l’Islam en sa faveur ne leur poserait pas de
problème.
J’ai certes obtenu la certitude sur le fait que les services de renseignement des Etats
emploient un procédé satanique avec les groupes islamiques pour semer la discorde

64
La divergence de compréhension (ikhtilâf al afhâm) est la deuxième appellation d’une des deux
sortes de la divergence d’opposition (ikhtilâf tadâdd) : celle qui est permise et non-blâmable. Le
jugement la concernant est comme tel car son sujet nécessite l’ijtihâd (l’effort d’analyse, de réflexion
et d’interprétation des savants) ou lui laissent une marge, du fait qu’il ne repose pas sur un texte
révélé clair ou sur une unanimité ou encore sur une analogie évidente, mais plutôt sur une
équivoque.
Une explication plus détaillée des deux types de divergence, la divergence d’opposition (avec ses
deux sortes) et la divergence de diversité (avec ses trois cas), est présente dans l’annotation en bas
de la page 23.
65
Du verbe poindre, signifiant au sens figuré : blesser profondément, provoquer une souffrance
morale aiguë.
151
entre eux, comme l’a dit le messager - qu’Allah le couvre d’éloge et de salut - : « Satan
a certes désespéré d’être adoré dans la péninsule arabe par ceux qui prient,
cependant il l’espère par la discorde semée entre eux. ». Ils pratiquent cela à
travers les interrogatoires des frères qu’ils emprisonnent et les confrontations qu’ils
effectuent entre eux, ou bien en infiltrant un de leurs agents dans un groupe islamique
qui, après avoir obtenu la confiance de ses membres, s’efforce de démanteler son
unité et c’est alors qu’un seul groupe se fragmente en plusieurs groupes.
Cette division et cette Hizbiyyah ont vraiment affaibli les Musulmans, nous
ressentons tous cela ! Plutôt, par Allah, nous craignons que cette Hizbiyyah chez
certains de ses adeptes ne termine en tâghoût66, puisqu’ils s’allient aux gens pour la
cause de leur hizb, les désavouent pour sa cause et prêchent pour sa cause.
Chaikh Al Islam ibn Taymiyyah a une parole immense au sujet de la Hizbiyyah, la
voici (« majmoû’ al fatâwâ » 27/13) :
« Les enseignants doivent s’entraider dans la piété et la crainte d’Allah, comme le
prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – l’a ordonné en disant : « Le
Musulman est le frère du Musulman, il ne le livre pas à l’ennemi et il ne le lèse
point. », « L’exemple des croyants dans leur amour, leur miséricorde et leur
compassion les uns envers les autres, est tel celui du corps humain qui,
lorsqu’un de ses membres devient malade, tout le reste du corps en souffre
par la fièvre et l’insomnie. », « Par Celui qui détient mon âme dans Sa main,
aucun d’entre vous n’aura la foi tant qu’il n’aimera pas pour son frère le bien
qu’il aime pour lui-même. », « Le croyant pour le croyant est tel l’édifice : ses
parties se soutiennent les unes les autres - et il croisa ses doigts -. », « Ne vous
jalousez pas, ne vous abandonnez pas, ne vous haïssez pas et ne vous tournez
pas le dos les uns les autres. Soyez, ô serviteurs d’Allah, des frères. » ; et tous
ces hadîths se trouvent dans le recueil authentique de Mouslim.
Dans les recueils « sounan », nous trouvons sa parole suivante - qu’Allah le couvre
d’éloge et de salut - : « Ne vous informerai-je pas de ce qui est plus haut en
degré que la prière, le jeûne, l’aumône, la prescription du bien et la
proscription du mal ? ». « Si, ô messager d’Allah ! », répondirent-ils. Il dit :
« Réconcilier les personnes en dissension, car celle-ci met à ras ! Et ce ne sont
pas les cheveux qu’elle met ainsi, mais plutôt la religion. ».
Et dans le recueil authentique de Mouslim, nous trouvons également sa parole
suivante - qu’Allah le couvre d’éloge et de salut - : « Les portes du Paradis sont
ouvertes chaque lundi et jeudi. Le pardon est alors accordé à tout serviteur
qui n’associe rien à Allah. A l’exception des deux frères de foi qui
entretiennent l’un envers l’autre de la haine et de l’hostilité, il est dit :

66
Le tâghoût signifie : toute chose ou être adoré(e), suivi(e) ou obéi(e), par lequel (ou laquelle)
l’homme dépasse sa limite qu’est de n’adorer que son Seigneur et se soumettre à Ses lois et
commandements ; cela est la définition de l’imam ibn Al Qayyim, approuvée et réemployée par
beaucoup de savants après lui.

152
« Ajournez ces deux jusqu’à ce qu’ils se réconcilient. ». ». Et il a dit - qu’Allah
le couvre d’éloge et de salut - : « Il est illégal pour le Musulman d’abandonner
(faire le hajr de) son frère plus que trois jours, chacun se détournant de l’autre
lorsqu’ils se rencontrent. Et le meilleur des deux sera le premier à saluer
l’autre. ».
Aucun enseignant n’a le droit d’agresser un autre ni de lui nuire, sans juste droit, par
une parole ou un acte, car Allah – exalté soit-Il – a dit : « Et ceux qui nuisent aux
croyants et aux croyantes sans qu’ils l’aient mérité, se chargent d’une calomnie et d’un
péché évident. » [s.33, v.58].
Personne n’a le droit de punir un autre sans que ce dernier n’ait accompli une
injustice, n’ait transgressé une loi divine ou n’ait laissé perdre un droit. Le sanctionner
dans ce cas-là serait motivé par la passion, ce qui est une injustice qu’Allah a déclaré
illégale ainsi que Son messager. Allah – exalté soit-Il – a dit, d’après ce que Son
prophète – que l’éloge et le salut d’Allah le couvrent – a rapporté de lui (dans le
hadîth qoudsi) : « Ô Mes serviteurs ! Je Me suis interdit l’injustice et l’ai rendue
interdite entre vous. Alors ne vous portez pas préjudice les uns les autres ! ».
Lorsqu’un individu commet un acte répréhensible, il est illégal de lui infliger une
punition autre que celle fixée par la loi divine. Aucun enseignant n’a le droit de le
punir comme bon lui semble, ni personne n’a le droit de l’aider ou l’approuver en
cela. Par exemple, ordonner d’abandonner (de faire le hajr d’)une personne sans
qu’elle n’ait commis un péché d’après la loi divine ; ou bien dire « Je l’empêche de
poursuivre son apprentissage » ou « J’annihile son statut » ou autre parole semblable. Ces
pratiques sont du même genre que celles des imams de l’égarement et de la déviance
avec leurs suiveurs. Et le grand véridique et croyant, successeur du messager d’Allah
– qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – dans la gouvernance de sa communauté, a
certes dit : « Obéissez-moi tant que j’obéis à Allah. Et si je Lui désobéis, vous ne me
devez plus d’obéissance. ». Et le prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut –
a lui-même dit : « Aucune obéissance à la créature dans la désobéissance au
Créateur. », « Quiconque vous ordonne de désobéir à Allah, ne lui obéissez
pas. ».
Lorsque l’enseignant ordonne d’abandonner un individu, d’annihiler son statut, de le
renvoyer ou autre chose semblable, nous devons nous tourner vers le cas de cet
individu : a-t-il bel et bien commis un péché d’après la loi divine ? Si c’est le cas, on
lui infligera la punition équivalente à la gravité de sa faute, sans surplus. Mais si ça ne
l’est pas, il est illégal de le punir par quoi que ce soit pour satisfaire le dessein du
professeur ou d’un autre.
Les enseignants n’ont pas le droit de diviser les gens en hizbs et de faire ce qui
provoque l’hostilité et la haine entre eux. Ils doivent plutôt être des frères,
s’entraidant les uns les autres dans la piété et la crainte d’Allah, comme Il l’a dit :
« Entraidez-vous dans la piété et la crainte d’Allah, et ne vous entraidez-pas dans le
péché et la transgression » [s.5, v.2].

153
Aucun enseignant n’a le droit de requérir un engagement solennel (un pacte)
demandant aux gens de l’approuver dans tout ce qu’il veut, de s’allier aux personnes
auxquelles il s’allie et d’être hostiles à celles auxquelles il l’est. Plutôt, celui qui
viendrait à faire cela serait de la même espèce que Gengis Khan et ses semblables qui
font de celui qui est d’accord avec eux un ami allié, et de celui qui ne l’est pas un
ennemi agresseur. Le devoir des enseignants et de leurs suiveurs est de respecter leur
pacte envers Allah et Son messager, en obéissant à Allah et Son messager, faisant ce
qu’Allah a ordonné ainsi que Son messager, déclarant illégal ce qu’Allah a déclaré
comme tel ainsi que Son messager, et observant les droits des enseignants
conformément à ce qu’Allah a ordonné ainsi que Son messager. Ainsi, lorsque le
professeur d’un individu est lésé, il devra lui porter secours. Et lorsqu’il est injuste
envers autrui, il ne devra pas l’aider en cela mais plutôt l’en empêcher. Comme il
nous l’a été ordonné par le prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut –, dans
le hadîth rapporté par Mouslim : « Secoure ton frère, qu’il soit injuste ou victime
d’une injustice. ». On lui demanda : « Ô messager d’Allah ! Le secourir lorsqu’il est
lésé est une chose que l’on connaît, mais le secourir lorsqu’il est l’auteur du préjudice,
comment réaliser cela ? ». Il répondit : « Tu l’empêches de poursuivre son
injustice, voilà comment lui porter secours. ».
Lorsqu’une dispute ou un différend survient entre deux professeurs, deux élèves ou
un professeur et un élève, il est illégal pour quiconque d’aider l’un des deux contre
l’autre avant de savoir de quel côté se trouve la vérité. Il est illégal d’aider l’un des
deux par ignorance ou par passion, il faut d’abord analyser la situation. Après cela, si
la vérité nous apparaît clairement être en faveur de l’un des deux, nous devrons aider
celui qui a raison contre celui qui a tort ; que le premier soit parmi nos amis ou
confrères au sein d’une même école ou pas, et pareil pour le second. Le but visé étant
l’adoration d’Allah, l’obéissance à Son messager, le suivi de la vérité et le respect de
la justice. Allah a dit : « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des
témoins véridiques comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos
père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah
a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez
donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous vous abstenez de
dire la vérité ou vous en détournez, sachez qu’Allah est Parfaitement Connaisseur de
ce que vous faites. » [s.4, v.135]. S’abstenir de dire la vérité en mentant, et s’en
détourner en la dissimulant ; celui qui tait la vérité étant un diable muet.
Celui qui prend parti pour son ami ou son confrère, sans tenir compte de si la vérité
est en sa faveur ou pas, juge d’après la loi de la Jâhiliyyah (l’époque païenne) et s’est
séparé de la loi d’Allah et Son messager.
Le devoir obligatoire de tous est d’être unis autour de la vérité, la soutenant contre
le fautif, honorant alors l’individu qu’Allah a honoré ainsi que Son messager, donnant
la préséance à celui à qui Allah l’a donné ainsi que Son messager, aimant celui
qu’Allah aime ainsi que Son messager, humiliant celui qu’Allah a humilié ainsi que
Son messager, selon ce qui satisfait Allah et Son messager, non pas selon sa passion.

154
Quiconque obéit à Allah et Son messager étant bien-guidé, et quiconque désobéissant
à Allah et Son messager ne nuisant qu’à lui-même.
Voilà le principe fondamental en Islam que les enseignants et les élèves se doivent de
respecter. S’ils le font, ils ne trouveront alors plus aucun besoin de se diviser et de se
ranger en groupes partisans. En effet, Allah – exalté soit-Il – a dit : « Ceux qui
émiettent leur religion et se divisent en sectes, tu n’es aucunement des leurs. » [s.6,
v.159], et aussi : « Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à se
disputer, après que les preuves leur furent venues. Ceux-là auront un énorme
châtiment. » [s.3, v.105].
Lorsqu’un homme a bénéficié de l’enseignement d’un professeur, il se doit de
reconnaître l’étendue de sa bienfaisance envers lui et de lui être reconnaissant. Et il
ne doit pas s’enclore dans la personne de son enseignant ni celle d’un autre.
S’enfermer dans la personne d’un individu précis et s’affilier à lui, est, en effet, parmi
les hérésies de la Jâhiliyyah, parmi le type de coalitions que contractaient les païens,
et parmi le type de division qui avait atteint les tribus de Qays et du Yémen. Si le but
visé par cet enfermement et cette affiliation est de s’entraider dans la piété et la crainte
d’Allah, alors il faut savoir que cette entraide a été ordonnée par Allah et Son
messager avec cet individu et tous les autres, sans pratiquer d’enfermement. Mais si
la finalité recherchée est de s’entraider dans le péché et la transgression, c’est là une
chose qui a été interdite par Allah et Son messager.
[…]
Celui qui pactise avec quelqu’un sur le fait de s’allier à qui ce dernier s’allie et d’être
hostile à qui il l’est, est de la même espèce que les Tatars qui combattent dans le
sentier de Satan67. Un tel individu n’est pas des combattants dans le sentier d’Allah
et ne fait pas partie des soldats de l’Islam. Et il est illégal de laisser de tels gens dans
les rangs des troupes armées des Musulmans ; ils font partie en réalité des troupes de
Satan ! Cependant, ce qu’il est bien, pour le professeur, de dire à son élève : « Tu te
dois de respecter ton engagement et ton pacte conclu avec Allah et Son messager, en t’alliant à qui
Allah S’allie ainsi que Son messager, étant hostile à qui Allah l’est ainsi que Son messager,
t’entraidant avec les autres dans la piété et la crainte d’Allah et ne t’entraidant pas avec eux dans
le péché et la transgression. Lorsque tu vois la vérité être en ma faveur, tu devras secourir la vérité ;
et lorsque tu me verras du côté du faux, tu ne devras pas le soutenir. ». Quiconque adhère à cela
et le pratique, fait partie des combattants dans le sentier d’Allah, ceux qui veulent que
le culte soit entièrement voué à Allah et que la parole d’Allah soit élevée au-dessus
de celles des hommes. » Fin de citation.

67
A la fin de cette partie 2, une belle explication de Chaikh Rabî’ Al Madkhali fera référence à cette
mise en évidence de l’imam ibn Taymiyyah du point commun entre les Musulmans qui pratiquent
une alliance et un désaveu étroits autour de leurs chaikhs ou leurs meneurs et les criminels Tatars,
pour y rattacher les Salafis de nos jours qui se précipitent à prendre parti pour tel ou tel côté, avant
que la vérité ne leur soit apparue clairement, lorsqu’un chaikh Salafi critique un individu précis, ou
qui se fanatisent pour lui.
155
Nous espérons qu’Allah fera réussir les groupes islamiques à abandonner la
Hizbiyyah et à s’entraider tous ensemble dans la piété et la crainte d’Allah, Il est certes
Omnipotent. »
[Introduction de la 3ème édition de « al makhraj minal fitnah »]

Innover une parole, un acte ou une méthode religieuse (telle que l’extrémisme
dans la critique, le tabdî’, la mise en garde et le hajr) puis prétendre que
l’appartenance à la Salafiyyah ne peut être valide ou complète pour quiconque
sans y adhérer et le (ou la) pratiquer, et donc, par un tel jugement, l’imposer
aux Musulmans et s’allier avec eux et les désavouer en fonction de leur
position face à cette innovation, est une pure Hizbiyyah, un profond
égarement et la caractéristique type des gens des passions hérétiques et de la
division.
Eriger un chaikh, un enseignant ou un autre individu, autre que le messager
– qu’Allah le couvre d’éloge et de salut –, en guide pour les Musulmans dont
ils se doivent de suivre sa méthode et s’allier aux gens et les désavouer pour
sa cause, est une pure Hizbiyyah, un profond égarement et l’autre
caractéristique type des gens des passions hérétiques et de la division. Il en
est ainsi pour le fait de donner ce même statut à une parole autre que celle
d’Allah, de Son messager et de la voix unanime de la communauté.
Celui qui interprète faussement un texte révélé puis taxe d’innovateur, d’égaré
ou de pervers quiconque contredit son interprétation, car, selon lui, cet
individu s’oppose au texte divin, est semblable aux Khawârij et suit leurs pas.
Par contre, s’il pratique un tel excès dans le tabdî’ et le tafsîq, pas pour la
cause d’un texte révélé qu’il a mal interprété, mais plutôt pour une parole ou
un jugement qui n’a aucune origine dans la révélation et en lequel (ou
laquelle) il a tout de même foi, a alors fait pire que les Khawârij.
L’imam ibn Taymiyyah a dit :
« A partir de là nous comprenons l’égarement de celui qui innove une méthode en
religion ou une croyance, en prétendant que la foi de quiconque ne peut être
complète sans y adhérer, tout en sachant que le messager – qu’Allah le couvre d’éloge
et de salut – ne l’a pas mentionnée. Et tout ce qui contredit les textes révélés est, à
l’unanimité des Musulmans, une hérésie. Quant à ce qui, d’après notre savoir, ne les
contredit pas, on ne le qualifie pas toujours comme étant une hérésie. Ach Châfi’i –
qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : « La bid’ah est de deux sortes. Une Bid’ah (religieuse)
qui contredit le Coran, la Sounnah, l’unanimité et la donnée traditionnelle d’un des Compagnons.
Une bid’ah (linguistique) qui ne contredit rien de tout cela, et qui peut alors être bonne ; de par la
preuve de la parole de ‘Oumar ibn Al Khattâb (après avoir regroupé les Musulmans derrière un
seul imam à la mosquée pour la prière nocturne durant les nuits du mois de Ramadân) : « Quelle
bonne bid’ah que celle-ci ! ». », ou dans des termes semblables, rapporté par Al Bayhaqi
avec une chaîne de transmission authentique dans « al madkhal ». Il a été rapporté de

156
Mâlik – qu’Allah lui fasse miséricorde – la parole suivante : « Lorsque le savoir religieux
diminue chez les gens, la rudesse apparaît. Et lorsque les textes prophétiques (hadîths) et les données
traditionnelles (athars) des Compagnons et des Suivants diminuent chez les gens, les passions
hérétiques se font nombreuses. ».
C’est pourquoi nous trouvons beaucoup de gens aimer des individus et en détester
d’autres pour des passions hérétiques dont ils ne connaissent même pas la
signification ni l’argument. Plutôt, carrément, ils s’allient aux gens et leur sont hostiles
pour le simple fait de mentionner ces hérésies avec approbation ou ne pas le faire,
alors qu’elles n’ont pas été authentiquement rapportées du prophète – qu’Allah le
couvre d’éloge et de salut – et des pieux prédécesseurs, et alors qu’ils ne saisissent
même pas leur sens ni ne connaissent leur implication et leur conséquence.
La raison de tout ce mal c’est de mentionner des paroles qui ne se trouvent pas dans
les textes révélés, puis d’en faire des avis religieux auxquels on appelle les gens et
pour lesquels on s’allie aux gens et les désavoue. Alors que dans le hadîth rapporté
par Mouslim, nous trouvons que le prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut
– débutait ses sermons par : « La plus véridique des paroles est celle d’Allah. La
meilleure des voies est celle de Mouhammad. Les pires des choses sont les
nouveautés introduites en religion, et toute nouveauté introduite en religion
est une hérésie, et toute hérésie est un égarement, et tout égarement finira en
Enfer. ». La religion des Musulmans est donc fondée sur le suivi du Livre d’Allah,
de la voie de Son prophète et des jugements ayant fait l’unanimité de la communauté ;
voilà les trois fondements infaillibles. Et tout sujet dans lequel les membres de la
communauté sont en désaccord, ils se doivent de le ramener à Allah et Son messager.
Personne n’a le droit d’ériger pour la communauté un homme, autre que le prophète
– qu’Allah le couvre d’éloge et de salut –, en guide auquel on appelle à sa méthode et
on s’allie aux gens et les désavoue pour celle-ci. Et personne n’a le droit d’ériger pour
les Musulmans une parole, autre que celle d’Allah, de Son messager et de la voix
unanime de la communauté, en source d’alliance et d’hostilité envers les gens. Plutôt,
c’est là la pratique des hérétiques qui élèvent pour eux un individu ou un propos par
lequel ils divisent ensuite les membres de la communauté, s’allient aux gens qui se
rattachent à cet individu ou approuvent cette parole et désavouent les autres.
Les Khawârij n’ont fait qu’interpréter faussement des versets du Coran, en faisant
concorder leur sens à leur croyance erronée, et ont taxé quiconque qui les contredit
en cela de mécréant, du fait qu’il soit, selon leur conviction, quelqu’un qui contredit
le Coran. Ainsi, quiconque innove des paroles et jugements en religion, qui n’ont
aucune origine dans le Coran, puis se met à qualifier de mécréants ceux qui les
contredisent, adhère à une méthode pire encore que celle des Khawârij. »
[« majmoû’ al fatâwâ » 20/164]
Il a dit :
« C’est pourquoi parmi les composantes de l’emblème des adeptes de l’innovation se
trouve : innover une parole ou un acte, puis l’imposer aux gens, les contraindre à y

157
adhérer, s’allier à ceux qui y adhèrent et être hostiles à ceux qui s’en écartent. Comme
l’ont fait les Khawârij en innovant leur opinion, puis l’imposant aux gens et faisant
d’elle la source de leur alliance et leur désaveu. Et comme l’ont fait les Rawâfid
également, en innovant leur opinion, puis l’imposant aux gens et faisant d’elle la
source de leur alliance et leur désaveu. »
[« al fatâwâ al koubrâ » 6/339]

Celui qui s’allie aux gens et les désavoue en fonction de leur position face à
sa faute commise en religion, pratique la Hizbiyyah et divise la communauté.
Celui qui taxe de mécréants, d’innovateurs, d’égarés ou de pervers, les gens
qui ne sont pas d’accord avec son avis dans un sujet laissant une marge à
l’opinion personnelle et l’effort d’interprétation, ou bien juge légal de les
combattre, pratique la Hizbiyyah, divise la communauté et est du nombre des
gens de la division et la dissension.
L’imam ibn Taymiyyah a dit :
« Ces gens-là, lorsqu’ils ne font pas de leur innovation un avis pour lequel ils se
séparent du groupe uni des Musulmans, faisant de cet avis la source de leur alliance
et leur désaveu avec les gens, leur innovation est alors une simple faute et Allah –
pureté à Lui et exalté soit-Il – pardonne aux croyants leur faute dans un tel cas.
D’ailleurs, beaucoup des prédécesseurs de cette communauté et de ses imams ont
commis une telle chose ; ils ont prononcé des jugements et émis des avis, par effort
d’interprétation (ijtihâd) de leur part, qui enfreignaient ce qu’Allah a établi dans les
textes du Coran et de la Sounnah68. Au contraire de tous ceux qui s’allient avec la

68
Nous retenons donc de cette explication qu’adhérer et pratiquer une hérésie est excusé au
Musulman dans certains cas, au même titre que l’est l’adhésion ou la pratique d’une mécréance ou
d’une désobéissance. Ce qui avait déjà été traité dans la partie 1 mais surtout dans l’article d’avant,
intitulé « Quelques éléments de la méthode salafie pour la critique des individus, la mise en garde
contre eux et leur abandon, expliqués par Chaikh ‘Oubayd Al Jâbiri » ; et qui l’est avec plus de
détails encore dans plusieurs passages du livre « La Salafiyyah, une voie et une vie ».
Le deuxième point à retenir de cette parole d’ibn Taymiyyah, est que beaucoup parmi les pieux
prédécesseurs et les imams de l’Islam ont commis des innovations, mais d’une manière excusable
puisqu’ils ne les ont pas commis sciemment mais plutôt par ijtihâd de leur part, ni ne se sont
montrés hostiles à l’ensemble des pieux prédécesseurs, ni n’en ont fait la source de leur alliance et
leur désaveu avec les gens, divisant alors la communauté pour leur faute. Voilà les trois choses
permettant d’excuser l’adhésion et la pratique d’une hérésie, dans le sens où le pardon d’Allah
atteint – avec Sa permission – l’auteur de cette faute, et dans le sens où le tabdî’, le tafsîq ou le takfîr
ne peut s’appliquer contre lui tant que l’argument divin ne se sera pas établi sur lui. Un bon nombre
de paroles de savants, anciens et contemporains, expliquant cela, sont présentes dans le livre « La
Salafiyyah, une voie et une vie » ; citons-en une des plus célèbres : l’imam Adh Dhahabi a dit :
« Si nous annihilions le statut et faisions le tabdî’ de tout individu qui commet une faute dans son
ijtihâd, alors qu’il a une foi authentique et cherche à suivre la vérité, il ne resterait dans notre rang
que très peu d’imams de la Sounnah ! » [« siyar a’lâm an noubalâ » 14/374].

158
personne qui est d’accord avec leur faute, qui sont hostiles envers la personne qui ne
l’est pas, qui divisent le groupe uni des Musulmans, qui font le takfîr ou le tafsîq de
la personne qui désapprouve leur avis dans les sujets laissant une marge à l’opinion
personnelle et l’ijtihâd, en dehors de la personne qui l’approuve, et qui jugent légal
de combattre l’individu qui n’est pas d’accord avec eux en dehors de celui qui l’est ;
ces gens-là font donc partie des adeptes de la division et de la dissension. »
[« majmoû’ al fatâwâ » 3/349].

Celui qui se tourne vers une partie de la religion (comme le domaine de la


critique et l’éloge) puis en fait toute sa religion ou presque, en ne concentrant
ses efforts d’apprentissage et de pratique que sur celle-ci, ignorant ou se
détournant des autres composantes de la religion, rejetant ou qualifiant par
de mauvaises choses ses frères de foi qui ne lui accordent pas un tel intérêt
excessif, autrement dit en faisant d’elle la source de son alliance et son
désaveu, voire - ce qui arrive bien souvent - en ajoutant à tout cela une
exagération dans sa mise en pratique par l’outrepassement des limites divines
la concernant, pratique la Hizbiyyah, divise la communauté et suit la voie
mauvaise des Juifs et des Nazaréens69.
La Hizbiyyah au sein d’une communauté religieuse, la division de ses
membres en hizbs (sectes et groupes partisans), survient à cause de deux
choses : ses membres délaissent une partie de la législation divine et ne se
concentrent que sur le reste de ses composantes (ce qui donne forcément lieu
au resserrement de la source de leur alliance et leur désaveu), et ils se
montrent agressifs les uns envers les autres en refusant de reconnaître les
droits et la vérité détenus par chacun et en s’attaquant injustement les uns aux
autres.
L’imam ibn Taymiyyah a dit :
« Règle globale concernant l’union et la division, avec leurs causes et leurs fruits.
[…]
Puis, Allah a dit après cela : « Ils ne se sont divisés qu’après avoir reçu la science et
ceci par agression les uns envers les autres. » [s.42, v.14]. Il nous a donc informés que

69
Nous pourrions également citer ici comme exemples de parties de la religion prises à part et
érigées au statut de la religion toute entière ou presque, et même augmentées par des excès et des
hérésies : le prêche et la transmission (tablîgh) de la religion ; la spiritualité, la purification du cœur
et de l’esprit, et l’ascétisme (nommés, tous les trois, par certains : soufisme) de l’Islam ; la
compréhension de la réalité de notre temps, la politique, et l’unité des Musulmans sous la
gouvernance d’un seul et unique dirigeant vertueux instaurant la législation divine (les trois volets
de l’emblème de l’activisme politique des Frères Musulmans) ; le takfîr contre des gens Musulmans
à la base (point de départ de la route des Khawârij) ; le tabdî’ contre des gens Sunnites à la base
(point de départ de la route parallèle à celle des Khawârij, pouvant bifurquer vers cette dernière à
tout instant).

159
leur division ne survint qu’après avoir reçu la science religieuse qui leur expliquait
clairement ce dont ils devaient se protéger. En effet, « Allah n’est point tel à égarer
des gens après qu’Il les ait guidés, tant qu’Il ne leur a pas montré clairement ce qu’ils
doivent éviter. » [s.9, v.115]. Il a aussi informé qu’ils ne se sont divisés que par
agression les uns envers les autres, c’est-à-dire par transgression des lois divines les
uns à l’encontre des autres ; comme l’a interprété ibn ‘Oumar en disant : « C’est
l’orgueil et la jalousie ». Ce type de division est différent de celui qui survient suite à
un effort d’interprétation autour d’une chose n’étant pas connue clairement des
textes révélés et dont le dessein n’est pas l’agression ; la divergence permise entre les
savants s’inscrit, par exemple, dans ce type de désaccord. L’agression signifie soit
laisser perdre un droit ou une vérité, soit transgresser un interdit ; autrement dit, elle
consiste à délaisser une obligation ou accomplir un interdit. Et par cela, nous
comprenons que la cause nécessaire à la division entre les membres d’une
communauté est là ; l’agression.
Comme Allah l’a d’ailleurs dit à propos des gens du Livre « Et de ceux qui disent : «
Nous sommes Nazaréens », Nous avons pris leur engagement. Mais ils ont oublié
une partie de ce qui leur a été rappelé. Nous avons donc suscité entre eux l’hostilité
et la haine jusqu’au Jour de la résurrection. » [s.5, v.14]. Allah nous a donc informés
que leur oubli d’une partie de ce qui leur a été rappelé – qui signifie leur délaissement
de la mise en pratique d’une partie des commandements divins qui leur ont été
donnés – a été la cause du soulèvement divin de l’hostilité et de la haine entre eux.
Et il en est de même dans la réalité de notre communauté musulmane. Nous trouvons
la même chose (l’hostilité et la haine à cause du délaissement d’une partie de la
religion) entre les groupes qui sont en désaccord sur les fondements de la religion
et/ou sur beaucoup de ses éléments subsidiaires ; entre les savants et les gens dévots
(tournés vers les actes d’adorations autres que la science), chez qui prédomine la
caractéristique des Juifs (savoir sans agir) ou celle des Nazaréens (agir sans savoir),
ressemblant ainsi plus ou moins fortement à ces deux communautés précédentes
dont chacune avait dit de l’autre : « Elle ne tient sur rien ! »70. Nous trouvons cela
également, dans notre communauté, entre l’homme versé dans la jurisprudence qui
s’accroche à la pratique des actes externes (des membres extérieurs) de la religion et
l’homme versé dans la spiritualité qui s’accroche à la pratique des actes internes (du
cœur et de l’esprit) de la religion, chacun reniant la méthode de l’autre et prétendant
qu’il ne fait pas partie des gens de la droiture en Islam ou se détournant de lui d’une
manière laissant montrer un tel jugement à son encontre. Ce qui provoque alors
inévitablement l’hostilité et la haine entre les deux.
Allah a ordonné la purification du cœur et la purification du corps, les deux
purifications font donc partie du culte qu’Allah a ordonné et rendu obligatoire. Il a
dit – exalté soit-Il – : « Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut
70
« Et les Juifs disent : « Les Nazaréens ne tiennent sur rien », et les Nazaréens disent : « Les Juifs
ne tiennent sur rien », alors qu’ils récitent le Livre ! De même ceux qui ne savent rien tiennent un
langage semblable au leur. Eh bien, Allah jugera sur ce quoi ils s’opposent, au Jour de la
résurrection. » [s.2, v.113].

160
vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. » [s.5, v.6], « On y trouve des hommes
qui aiment bien se purifier, et Allah aime ceux qui se purifient. » [s.9, v.108], « car
Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient » [s.2, v.222],
« Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les bénis » [s.9,
v.103], « Voilà ceux dont Allah n’a point voulu purifier les cœurs. » [s.5, v.41], « Les
associateurs ne sont qu’impureté » [s.9, v.28], « Allah ne veut que vous débarrasser
de toute souillure, ô gens de la maison du prophète, et veut vous purifier
pleinement. » [s.33, v.33].
Nous trouvons donc dans notre communauté beaucoup de gens versés dans la
jurisprudence et la dévotion n’ayant d’autre souci que de purifier leurs corps. Et ils
dépassent en cela les limites fixées par la loi divine, tant en termes d’intérêt accordé
que d’actes accomplis. Délaissant alors ce qui leur a été ordonné, à titre obligatoire
ou surérogatoire, comme purification du cœur. Ils ne comprennent de la purification
ordonnée par le Seigneur que ce côté externe de la purification.
Tout comme nous trouvons beaucoup de gens versés dans la spiritualité et
l’ascétisme n’ayant d’autre souci que de purifier leurs cœurs. Et ils dépassent en cela
les limites fixées par la loi divine, tant en termes d’intérêt accordé que d’actes
accomplis. Délaissant alors ce qui leur a été ordonné, à titre obligatoire ou
surérogatoire, comme purification du corps.
Les premiers se dirigent donc vers l’insufflation satanique les poussant à déverser
beaucoup trop d’eau, juger impur ce qui ne l’est pas, abandonner des choses qu’il est
illégal de délaisser, tout en ayant dans leurs cœurs différentes formes de (maladies
intérieures telles que la) jalousie, l’orgueil, la haine et l’hostilité envers leurs frères ; ce
qui représente une ressemblance évidente aux Juifs.
Les seconds se dirigent quant à eux vers l’insouciance blâmable : ils exagèrent dans
la droiture intérieure au point d’inclure dans celle-ci l’ignorance du mal dont la
connaissance est obligatoire à tous afin de s’en prémunir. Ils ne font donc pas la
distinction entre la salubrité du cœur face à la volonté de faire le mal interdit et sa
privation face à la connaissance du mal qui est ordonnée. En plus de toute cette
ignorance et cette insouciance, il arrive même qu’ils ne se préservent pas des
impuretés et qu’ils ne réalisent pas la purification extérieure comme il faut. Suivant
alors par cela la voie des Nazaréens.
C’est alors que l’hostilité survient entre les deux groupes ; ce, en raison de leur
délaissement « d’une partie de ce qui leur a été rappelé » et de « l’agression » qui est
la transgression du commandement divin, soit en laissant perdre le droit d’autrui ou
la vérité qu’il détient, soit en s’attaquant injustement à lui. Et l’agression se réalise
tantôt entre les gens, les uns contre les autres, tantôt dans les droits d’Allah (entre
l’homme et les droits de son Seigneur sur lui, directement). Les deux sortes
d’agression sont corrélatives, c’est pourquoi Allah a dit : « ceci par agression les uns
envers les autres. » ; chaque groupe a donc agressé l’autre, en ne reconnaissant pas la
vérité qui se trouve de son côté et en ne cessant de s’attaquer à lui injustement.

161
Allah – exalté soit-il – a dit : « Et ceux à qui le Livre a été donné ne se sont divisés
qu’après que la preuve leur fut venue. » [s.98, v.4], « Les gens formaient à l’origine
une seule communauté croyante. Puis, après leurs divergences, Allah envoya des
prophètes comme annonciateurs et avertisseurs ; et Il fit descendre avec eux le Livre
contenant la vérité, pour régler les divergences entre les gens. Mais, ce sont ceux-là
mêmes à qui il avait été apporté, qui se mirent à en disputer, après que les preuves
leur furent venues, par agression les uns envers les autres ! » [s.2, v.213], « Nous avons
effectivement apporté aux enfants d’Israël le Livre, la sagesse et la prophétie, et leur
avons attribué de bonnes choses, et les préférâmes aux autres humains (de leur
époque). Et Nous leur avons apporté des preuves évidentes de l’Ordre. Ils ne
divergèrent qu’après que la science leur fut venue par agressivité entre eux. Ton
Seigneur décidera parmi eux, au Jour de la résurrection, sur ce en quoi ils
divergeaient.» [s.45, v.16-17], « Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se
sont mis à se disputer, après que les preuves leur furent venues. Ceux-là auront un
énorme châtiment. » [s.3, v.105], « Ceux qui émiettent leur religion et se divisent en
sectes, tu n’es aucunement des leurs. » [s.6, v.159], « Dirige tout ton être vers la
religion exclusivement pour Allah, telle est la nature qu’Allah a originellement donnée
aux hommes. Pas de changement à la création d’Allah. Voilà la religion de droiture,
mais la plupart des gens ne savent pas. Revenez repentants vers Lui, craignez-Le,
accomplissez la prière et ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont
divisé leur religion et sont devenus des sectes, chaque hizb exultant de ce qu’il
détenait. » [s.30, v.30 à 32] ; ce car les païens, chacun d’entre eux adorait la divinité
qu’il souhaitait, comme Il l’a dit : « Ce à quoi tu appelles les associateurs leur paraît
énorme » [s.42, v.13]. Et Il a dit : « « Ô messagers ! Mangez de ce qui est légal et
agréable, et œuvrez pieusement. Car Je sais parfaitement ce que vous faites. Cette
communauté, la vôtre, est une seule communauté, tandis que Je suis votre Seigneur.
Craignez-Moi donc ». Mais ils se sont divisés en sectes dans leur religion, chaque hizb
exultant de ce qu’il détenait. » [s.23, v.51 à 53].
Tous ces textes ont donc bien mis en évidence pour nous la cause de l’union et
l’unité ; c’est l’adhésion à la religion dans son intégralité et sa pratique toute entière.
Autrement dit, c’est adorer Allah, Seul sans rien Lui associer, conformément à ce
qu’Il a ordonné, intérieurement et extérieurement. Tandis que la cause de la division
c’est : délaisser une partie de ce qui nous a été ordonné et montrer de l’agressivité les
uns envers les autres.
Les fruits de l’union sont l’obtention de la miséricorde d’Allah, Son agrément, Son
pardon, le bonheur dans la vie d’ici-bas et celle de l’au-delà, et l’illumination des
visages.
Quant aux fruits de la division, ils sont l’obtention du châtiment d’Allah, Sa
malédiction, l’assombrissement des visages, et le désaveu du messager – qu’Allah le
couvre d’éloge et de salut –.
Ce qui constitue une des preuves que l’unanimité est un argument décisif en Islam.
Car lorsque les Musulmans sont tous réunis, ils obéissent à Allah par cela, et

162
obtiennent alors Sa miséricorde. Et l’obéissance à Allah et Sa miséricorde ne peuvent
se trouver dans l’accomplissement de ce qu’Allah n’a pas ordonné en matière de
dogme, de parole ou d’acte. Si donc les gens se réunissent autour d’une parole ou
d’un acte qui n’a pas été ordonné par Allah, il n’y a en cela aucune obéissance à Allah
ni cause d’obtention de Sa miséricorde. »
[« majmoû’ al fatâwâ » 1/14]

Celui qui émiette la religion, en faisant d’un élément de la législation divine


toute sa religion, ou presque, et délaissant un autre de ses éléments équivalent
ou plus important encore, puis – suite logique – se montre sectaire et partisan
à l’égard de cette partie de religion dont il en a fait sa religion, pratique la
Hizbiyyah, démembre la communauté et est du nombre des adeptes de la
division et la dissension.
L’érudit exégète As Sa’di a dit pour expliquer la parole d’Allah « Ceux qui
émiettent leur religion et se divisent en sectes, tu n’es aucunement des leurs. » [s.6,
v.159] :
« Allah – exalté soit-Il – menace ceux qui émiettent leur religion, c’est-à-dire qui
disloquent ses composantes et se divisent dans celle-ci en différents groupes
partisans ; chacun se nommant par des appellations qui ne profitent en rien à
l’homme dans sa religion, telles que le Judaïsme, le Nazaréisme et le Mazdéisme, ou
bien qui ne contribuent pas à parfaire sa foi et ce lorsqu’il prend un élément de la
législation divine puis en fait sa religion et délaisse un autre de ses éléments équivalent
ou plus important encore. Comme c’est le cas des adeptes de la division parmi les
gens des hérésies et de l’égarement qui démembrent la communauté.
Ce noble verset a prouvé que la religion ordonne l’union et l’unité, et interdit la
division et la dispute tant dans les rangs des adeptes de la religion que dans les sujets
de la religion, fondamentaux et subsidiaires.
Puis, Allah a ordonné à Son prophète de désavouer les gens qui émiettent leur
religion : « tu n’es aucunement des leurs. » ; c’est-à-dire : tu ne fais pas partie de leurs
rangs et ils ne font pas partie des tiens, car ils se sont opposés à toi et ont contesté ta
voie. »

Celui qui se range dans un groupe partisan, qui marque du fanatisme, face
aux autres groupes ou aux Musulmans en général, envers ce qu’il détient
comme vérité et fausseté, pratique la Hizbiyyah, démantèle l’unité de la
communauté et suit la voie des païens.
L’érudit exégète As Sa’di a dit pour expliquer la parole d’Allah « et ne soyez
pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion et sont devenus des
sectes, chaque hizb exultant de ce qu’il détenait. » [s.30, v.31-32] :

163
« « Et ne soyez pas parmi les associateurs, parmi ceux qui ont divisé leur religion »,
alors que la religion est une et c’est vouer l’adoration exclusivement à Allah. Mais ces
païens l’ont divisée ; parmi eux, il y en a qui adorent des idoles et des statues, d’autres
adorent le soleil et la lune, d’autres adorent les serviteurs pieux et alliés d’Allah,
d’autres sont Juifs, d’autres sont Nazaréens. C’est pourquoi Il a dit juste après : « et
sont devenus des sectes » ; c’est-à-dire que chaque groupe a marqué du partisanisme
et du fanatisme pour soutenir le faux auquel il adhère et pour renier et lutter contre
les autres. « Chaque hizb exultant de ce qu’il détenait » parmi les connaissances
s’opposant à celles des messagers, jugeant que ce qui est avec eux est l’unique vérité
et que tout ce qui se trouve chez les autres n’est que fausseté.
Il y a là une mise en garde des Musulmans contre le démantèlement de leur unité et
leur division en différents groupes, chaque groupe étant fanatique envers ce qu’il
détient comme vérité et fausseté. Ce qui ferait d’eux des gens semblables aux
associateurs en termes de division. La religion est plutôt une, le messager est un et le
Dieu est un, et la plupart des composantes de la religion ont fait l’objet de l’unanimité
des savants et des imams. Allah a noué la fraternité de la foi entre les croyants et l’a
liée de la manière la plus forte qu’il soit ; comment tout cela peut-il donc être annulé
et remplacé par la division et la dissension qu’on édifie entre les Musulmans autour
de sujets religieux connus que par leurs savants - et encore, pas forcément tous - ou
subsidiaires de divergence (permise), se taxant d’égarés les uns les autres et se
distinguant les uns des autres en raison de la position de chacun dans ce genre de
sujets ? Qu’est-ce cela si ce n’est une des plus grandes incitations de Satan et un de
ses projets les plus importants, par lesquels il ruse contre les Musulmans… Et qu’est-
ce que s’efforcer à réunir les rangs des Musulmans et à mettre fin à la dissension entre
eux fondée sur la base mauvaise précédente, si ce n’est une des meilleurs formes de
jihâd dans le sentier d’Allah et une des meilleurs œuvres rapprochant d’Allah… »

La Hizbiyyah est présente à notre époque dans les rangs des Musulmans et
mêmes des étudiants en science islamique parmi eux, pour des sujets
d’ijtihâd, c’est-à-dire des sujets où la divergence de compréhension est
permise.
Le retour de beaucoup de gens, de nos jours, à la volonté de connaître et
comprendre les preuves légales des jugements religieux et de se débarrasser
alors du suivi aveugle, a malheureusement causé de la Hizbiyyah chez
certains autour de leur compréhension des textes dans des sujets d’ijtihâd ;
comme l’avait engendrée, dans les époques précédentes, l’ardeur pour le
suivisme imposé d’une des grandes Ecoles jurisprudentielles.
Etudier, comme il faut, la voie des Compagnons puis y adhérer et la pratiquer,
est la solution pour mettre fin à toutes ces formes de Hizbiyyah présentes,
chez les Musulmans en général et les étudiants en théologie en particulier,
autour des sujets où la divergence est permise. D’ailleurs, les sujets dans
lesquels les Compagnons avaient eu des avis divergents, ce qui, pour autant,

164
ne diminua pas leur fraternité et leur unité, étaient bien plus importants que
ceux qui sont pris par les gens de nos jours comme source constante de
désaccord entre eux au point d’en arriver à la Hizbiyyah.
L’imam Al ‘Outhaymîn a dit :
« La quatrième des bienséances que doit observer l’homme en quête de savoir
islamique : la libéralité dans les sujets qui font l’objet de divergence.
Il doit avoir le cœur ouvert et tolérant dans les questions de divergence dont la source
est l’ijtihâd (l’effort d’analyse, d’interprétation et de déduction). Les questions sur
lesquelles les savants divergent étant de deux sortes :
- Celles qui ne laissent aucune latitude à l’ijtihâd, le jugement divin dans celles-ci étant
évident ; personne n’est donc excusable lorsqu’il le contredit.
- Celles qui offrent une liberté à l’ijtihâd. Celui qui s’oppose au jugement divin dans
celles-ci, par ijtihâd de sa part, est donc excusable. Et ton avis, dans ce genre de sujets,
n’est point un argument probant qui s’impose à ceux qui ne le partagent pas. Car si
l’on acceptait cela, on devrait dire aussi l’inverse : leur avis est un argument concluant
qui s’impose à toi.
J’entends donc par les sujets de divergence dans lesquels nous devons faire preuve
de libéralité, la deuxième catégorie : les sujets qui laissent une marge à l’opinion
personnelle et dans lesquels il est alors permis et toléré d’avoir des avis divergents71.
71
Les sujets religieux dans lesquels l’ijtihâd est légal sont les sujets qui nécessitent ou laissent une
marge à l’ijtihâd (l’effort d’analyse, de réflexion et d’interprétation) des savants, car ils ne reposent
pas sur un texte révélé clair ou sur une unanimité ou encore sur une analogie évidente, mais plutôt
sur une équivoque. C’est donc dans ces sujets que la divergence des gens de science est permise,
tolérée et non-blâmable. Et ces sujets sont très nombreux dans le domaine du fiqh mais ils sont
aussi présents dans « fouroû’ al ‘aqîdah – masâ-il al ‘aqîdah al far’iyyah » (« les ramifications de la
croyance – les sujets subsidiaires du dogme »), comme l’Imam va l’indiquer dans une de ses
prochaines explications. Sait cela celui qui a étudié, par exemple, les bases de la science-outil qu’est
« ousoûl al fiqh » (« les fondements de la jurisprudence »). En guise d’enseignement supplémentaire
important : l’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit (dans « Mon conseil pour les étudiants en science »
p.29, publié aux éditions L’Héritage Prophétique en début d’année) : « Et ne te fanatise pas pour
ton avis dans des sujets de divergence relevant de la divergence de compréhension (ikhtilâf al
afhâm) ou la divergence de diversité (ikhtilâf at tanawwou’)*, afin que tu n’appelles pas les gens à
te suivre aveuglément, que tu en sois conscient ou non. ».
* C’est-à-dire la divergence de compréhension pour un sujet dans lequel chacun des avis divergents,
bien qu’il s’oppose à l’autre ou aux autres, n’enfreint pas un texte clair du Coran ou de la Sounnah
ni une unanimité ni - pour le domaine de la jurisprudence - une analogie évidente. Autrement dit,
le sujet de cette divergence est un sujet d’ijtihâd (un sujet où entre l’effort d’analyse, de réflexion et
d’interprétation des savants) car il ne repose pas sur un texte révélé clair ou sur une unanimité ou
encore sur une analogie évidente, mais plutôt sur une équivoque. La divergence ici est donc une
divergence d’opposition (ikhtilâf tadâdd) permise, tolérée et non-blâmable ; et sa cause est la
disparité des gens de science dans leur compréhension et leur faculté d’ijtihâd. Au contraire de la
divergence d’opposition de type illicite et blâmable, qui est lorsqu’un des avis est la vérité
indiscutable tandis que l’autre ou les autres avis divergents enfreignent un texte clair du Coran ou
de la Sounnah, une unanimité ou - pour le domaine de la jurisprudence - une analogie évidente.

165
Au contraire de l’opposition à la voie des Salafs, telle que contredire leur voie dans
les sujets du dogme ; cela n’est accepté de qui que ce soit.
Les sujets laissant une latitude à l’ijtihâd, on ne doit donc pas faire de la divergence
dans ceux-là une chose légitimant de porter atteinte aux autres, ni une cause
d’hostilité et de haine. Les Compagnons – qu’Allah les agrée – ont divergé dans de
nombreux sujets, quiconque désire prendre connaissance de cela, qu’il revienne aux
athars (textes, données traditionnelles) qui remontent à eux, il s’en rendra compte
assurément. Et ces sujets dans lesquels ils avaient eu des avis divergents étaient bien
plus importants que ceux qui sont pris par les gens de nos jours comme source
constante de désaccord entre eux au point d’en arriver à la Hizbiyyah, en disant –
pour les uns – « Je suis avec Untel dans ce sujet » et – pour les autres – « Je suis avec un
autre », comme s’il s’agissait d’une affaire de hizbs (partis, clans) qui s’opposaient les
uns aux autres ; cela est donc une faute.
[…]
Ainsi, il nous est obligatoire de ne pas faire de cette divergence entre les savants une
cause de scission et de conflit entre nous ; car chacun de nous recherche la vérité
dans ces sujets et agit conformément au résultat de son ijtihâd. La réalité étant ainsi,
il est alors illégal de faire de cette divergence d’avis une cause d’hostilité et de division
entre les gens de science ; les savants, depuis l’époque du prophète – qu’Allah le
couvre d’éloge et de salut – jusqu’aujourd’hui, n’ayant cessé de divergé dans ce genre
de questions.
Par conséquent, il est un devoir obligatoire pour les étudiants en quête de science
islamique de former un seul bloc uni et soudé, et de ne pas faire de ce genre de
divergence une cause d’éloignement et de haine les uns envers les autres. Plutôt,

La divergence de diversité, quant à elle, est lorsque chaque avis, bien qu’il soit différent de l’autre
ou des autres sans pour autant s’y opposer, est juste car conforme à la législation divine ; Chaikh
Al Islam ibn Taymiyyah a cité, dans son livre « iqtidâ as sirât al moustaqîm », trois cas différents
pour cette divergence :
· Chacun des deux avis divergents ordonne ou enjoint une parole ou un acte, différent(e) de l’autre,
qui sont tous deux légiféré(e)s ;
· Chacun des deux avis divergents a le même sens que l’autre dans le fond, c’est juste dans la forme
qu’il a été exprimé différemment de l’autre ;
· Chacun des deux avis divergents a un sens différent de l’autre, sans pour autant s’y opposer, et
ces deux sens sont authentiques.
Conclusion, nous avons une divergence d’opposition (ikhtilâf tadâdd) et une divergence de diversité
(ikhtilâf tanawwou’). La divergence d’opposition est de deux sortes : une divergence permise et
non-blâmable (nommée aussi : la divergence de compréhension – ikhtilâf al afhâm –), et une
divergence illicite et blâmable. Quant à la divergence de diversité, elle se traduit par trois cas
différents.
En signalant que la définition de chacune de ces deux divergences, la divergence d’opposition et la
divergence de diversité, ainsi que leurs différentes sortes et cas, s’étudient dans le domaine de la
science-outil qu’est : les fondements de la jurisprudence (ousoûl al fiqh).

166
lorsque tu ne partages pas l’avis de ton collègue en raison de la signification de
l’argument légal à tes yeux, tandis que lui, également, fonde son avis contraire au tien
sur la signification de la preuve de la législation selon lui, il est obligatoire que vous
restiez unis sur une même voie et même que l’amour entre vous deux augmente.
C’est pourquoi nous aimons et félicitons nos jeunes qui, de nos jours, accordent un
fort intérêt à lier les sujets à leurs arguments et à baser leur savoir sur le Livre d’Allah
et la Sounnah de Son messager – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – ; nous
voyons cela être un bien considérable, qui annonce la bonne nouvelle de leur entrée
dans les domaines de la science islamique selon sa méthode authentique. Mais nous
ne voulons pas qu’ils fassent de ce retour aux preuves légales, avec la divergence
d’avis dans la compréhension qui survient forcément pour les sujets d’ijtihâd, une
cause de Hizbiyyah et de haine les uns envers les autres. Allah a certes dit à Son
prophète Mouhammad – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – : « Ceux qui
émiettent leur religion et se rangent en sectes, tu n’es en rien des leurs. » [s.6, v.159].
Nous désapprouvons certes les étudiants et autres qui se rangent en groupes
sectaires, car le hizb d’Allah est unique ; et la divergence de compréhension n’impose
pas aux gens de se détester mutuellement et de se porter atteinte les uns les autres.
Ainsi, il est obligatoire aux étudiants en science d’être des frères et même s’ils
divergent dans certains sujets subsidiaires72. Et chacun d’entre eux, lorsqu’il
s’entretient avec son frère sur ces sujets de divergence, doit le faire calmement et avec
un débat sincère, par lequel il recherche l’agrément d’Allah et l’obtention du savoir.
C’est par cela que se concrétise l’affinité entre les cœurs et se dissipent cette rudesse
et cette obstination qui se trouvent chez certains gens, et qui les mènent parfois
jusqu’au conflit et à la querelle. Et cela, sans aucun doute, réjouit les ennemis des
Musulmans. D’autre part, la dispute entre les membres de la communauté dans
laquelle les uns cherchent à l’emporter sur les autres, est la chose la plus nocive qu’il
soit : « Et obéissez à Allah et à Son messager ; et ne vous disputez pas, sinon vous
fléchirez et perdrez votre force. Et soyez endurants, car Allah est avec les
endurants. » [s.8, v.46].
Les Compagnons – qu’Allah les agrée – divergeaient dans ce genre de sujets et,
malgré cela, étaient unis tel un seul corps, s’aimaient les uns les autres, étaient soudés
et en harmonie.
Plutôt, je dis carrément : lorsqu’un Musulman contredit ton avis, dans les sujets
d’ijtihâd, en raison du sens de la preuve légale selon lui, il est en réalité d’accord avec
toi. Car chacun d’entre vous recherche le jugement divin, votre but à tous les deux
est donc le même : parvenir à la vérité avec sa preuve. De ce fait, étant donné qu’il

72
La divergence (d’opposition) permise, tolérable et non-blâmable (nommée aussi : divergence de
compréhension) est donc celle qui survient dans les sujets d’ijtihâd étant parmi les éléments
subsidiaires (d’ordre secondaire) de la religion, que ce soit dans le domaine de la jurisprudence ou
de la croyance. Quant aux fondements de la religion, qui sont ses composantes ayant un statut ou
jugement concordant au Coran, à la Sounnah et à l’unanimité qui est bien connu, aucune divergence
n’y est acceptée, puisqu’aucune marge à l’ijtihâd n’y est laissée.

167
n’a pas partagé ton avis en raison de la signification de l’argument divin à ses yeux,
chose que tu reconnais, où est donc la réelle divergence entre vous ??
C’est par cette méthode-là que la communauté reste unie et même si ses membres
ont des avis divergents dans certaines questions, chacun se fondant sur une déduction
de l’argument légal. Quant à l’individu qui s’attache obstinément à ses faux arguments
après que la vérité soit apparue avec évidence, nul doute qu’il est obligatoire de lui
infliger le traitement qu’il mérite après une telle obstination et infraction de sa part.
A chaque situation correspond donc une mesure précise. »
[« kitâb al ‘ilm », al bâb ath thânî – al fasl al awwal].

La Hizbiyyah est présente à notre époque dans les rangs des étudiants en
science islamique ; certains d’entre eux se rangent en groupes partisans et
divisent alors la communauté. Une des raisons de leur sectarisme est bien
souvent leur chaikh, autour duquel ils se fanatisent et pour la cause duquel ils
s’allient aux gens ou les désavouent.
L’imam Al ‘Outhaymîn a dit :
« Il est obligatoire à l’étudiant en science de se débarrasser de l’attitude partisane et
de la Hizbiyyah qu’il pratique lorsqu’il attache son alliance et son désaveu envers les
gens à la cause d’un groupe ou d’un hizb précis. Nul doute que cela est l’opposé du
manhaj des Salafs. Les pieux prédécesseurs n’étaient pas divisés en hizbs, mais
formaient plutôt un seul et unique hizb. Ils se rangeaient sous le verset d’Allah –
Puissant et Majestueux soit-Il – : « lequel vous a déjà nommés « Musulmans » avant
» [s.22, v.78].
Il n’y a donc en Islam aucune Hizbiyyah, ni pluralisme, ni alliance, ni désaveu, si ce
n’est conformément aux commandements donnés dans le Coran et la Sounnah.
Parmi les gens, il y en a qui ont une attitude partisane envers un groupe précis chez
les Musulmans : ils approuvent sa voie, argumentent en sa faveur par des preuves
légales qui peuvent carrément aller à son encontre, prennent sa défense et jugent
d’égarés tous ceux qui ne la suivent pas même lorsque ces derniers sont plus proches
de la vérité qu’elle. Et ils adoptent comme principe : « celui qui n’est pas avec moi est contre
moi » ; ce qui est un principe pervers, car il y a certes un juste milieu : celui qui n’est
ni avec toi ni contre toi. Et même s’il est contre toi mais avec la vérité en sa faveur,
qu’il le soit donc ! Bien qu’en réalité il est avec toi dans ce cas-là, puisque le Prophète
– qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a dit : « Secoure ton frère, qu’il soit injuste
ou opprimé. ». Et secourir l’injuste consiste à l’empêcher de poursuivre son injustice.
Il n’y a donc aucune Hizbiyyah en Islam. C’est pourquoi lorsque les hizbs firent leur
apparition dans les rangs des Musulmans, lorsque les voies se diversifièrent, lorsque
la Communauté se divisa et que les uns se mirent à juger d’égarés les autres et à
manger la chair de leurs frères (en médisant d’eux), cette communauté fut touchée
par l’échec comme l’a dit Allah – exalté soit-Il – : « et ne vous disputez pas, sinon
vous fléchirez et perdrez votre force. » [s.8, v.46]. C’est d’ailleurs aussi pourquoi nous
168
trouvons certains étudiants en science, étant auprès d’un chaikh précis, le défendre à
tort ou à raison, être hostiles aux gens qui ne sont pas d’accord avec lui, les juger
d’égarés et d’innovateurs, considérer leur chaikh comme étant le savant réformateur
tandis que les autres chaikhs sont soit des ignorants soit des corrupteurs. Cela est
donc une énorme faute. Ce qu’il faut faire obligatoirement c’est adhérer à l’avis qui
s’accorde au Coran, à la Sounnah et à la parole des Compagnons, quiconque soit celui
qui l’ait émis. »
[« kitâb al ‘ilm », al bâb ath thâlith – al fasl ath thânî].

A notre époque, il y a la voie des Salafs, qu’il est obligatoire de suivre pour
tous les Musulmans, mais il y a aussi des groupes sectaires se nommant « les
Salafis », dont le devoir obligatoire de tous les Musulmans est de ne pas se
ranger parmi eux, de ne pas s’affilier à eux, de s’en écarter et de condamner
leur déviance.
L’imam Al ‘Outhaymîn a dit :
« Lorsque les hizbs se multiplient au sein de la communauté, ne t’affilie à aucun
d’entre eux. Et depuis bien longtemps déjà y sont apparus des groupes, tels que les
Khawârij, les Mou’tazilis, les Jahmis et les Râfidis ; puis ont émergé récemment les
Ikhwânis, les Salafis, les Tablîghis et autres semblables. Toutes ces sectes et factions,
mets-les de côté et avance droit devant. Et droit devant c’est l’orientation que nous
a donné le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – dans ce hadith : « Vous
devrez alors vous en tenir à ma sounnah et celle des Califes bien-guidés après
moi, cramponnez-vous à elle et ne vous en départez point ! », après avoir
dit : « Car celui d’entre vous qui vivra après moi verra de nombreuses
divergences. ».
Nul doute que le devoir obligatoire de tous les Musulmans est de suivre la voie des
Salafs, mais pas de s’affilier à un hizb (parti sectaire) en particulier qui se nomme «
les Salafis ». Le devoir obligatoire de la communauté islamique est de suivre la voie
des pieux prédécesseurs, non pas d’avoir une attitude partisane pour un hizb
s’appelant « les Salafis ». Car il y a certes, d’une part, la voie des Salafs, mais il y a
aussi, d’autre part, un hizb qui se nomme « les Salafis ». Et la chose exigée de nous
dans l’Islam c’est de suivre les Salafs.
Bien que ces frères « Salafis » soient la secte la plus proche de la vérité. Cependant,
leur problème est le même que celui des autres sectes : elles se jugent égarées,
hérétiques et désobéissantes les unes les autres. Nous ne rejetons pas de tels
jugements contre les gens qui le méritent, mais nous rejetons une telle manière de
remédier à ces innovations. Le devoir obligatoire, pour réaliser ce but, est que les
meneurs de ces sectes se réunissent et disent : « Entre nous se trouvent le livre d’Allah et
la sounnah de Son messager, prenons-les donc pour juge en dehors des passions et des opinions, afin
de trancher notre désaccord ! Et en dehors, aussi, d’Untel et d’Untel, car tout homme se trompe

169
tantôt et a raison tantôt et ce, quel que soit le degré de savoir et de piété qu’il a atteint, l’infaillibilité
étant uniquement dans la religion de l’Islam. ».
Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – a donc indiqué dans ce hadith
une voie droite dans laquelle l’homme est préservé, dans laquelle il ne s’affilie à
aucune secte et à rien d’autre que la voie des pieux prédécesseurs, qui est la voie du
Prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – et des Califes bien-guidés. »
[« charh al arba’în an nawawiyyah » al hadîth 28].

A notre époque, des gens se réclamant de la Salafiyyah ont altéré cette voie
authentique de l’Islam en faisant d’elle une voie sectaire et marginale, se
rangeant en groupes partisans autour de sujets d’ijtihâd, « réservant » la
Salafiyyah à eux seuls et taxant d’égarés quiconque les contredit parmi les
Musulmans même lorsqu’il a raison. La « salafiyyah » de ces gens-là n’est
donc pas la Salafiyyah ! Ils ne sont pas des Salafis ! Il est obligatoire de
condamner leur « salafiyyah ».
Interrogé : « Eminent Chaikh, qu’Allah vous récompense, nous voulons savoir
ce qu’est la Salafiyyah en tant que voie à suivre (manhaj) et s’il est légal de nous y
affilier. Aussi, s’il est légal de faire des reproches à celui qui ne s’y affilie pas ou bien
qui désapprouve l’appellation « Salafi ». » ; l’imam Al ‘Outhaymîn a répondu :
« La Salafiyyah est le suivi du manhaj du prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de
salut – et de ses compagnons, car ce sont ceux qui nous ont précédés (ce sont nos
salafs) et devancés. Les suivre c’est donc cela la Salafiyyah.

Quant à prendre la Salafiyyah comme voie à part par laquelle l’individu se marginalise
et juge égaré quiconque le contredit parmi les Musulmans et même lorsque ce dernier
a raison, et, aussi, prendre la Salafiyyah comme voie sectaire : nul doute que c’est là
le contraire de la Salafiyyah !

Les Salafs, dans leur totalité, appelaient à l’union ainsi qu’à se rassembler autour du
Livre d’Allah et de la Sounnah de Son messager – qu’Allah le couvre d’éloge et de
salut –, et ils ne jugeaient pas égaré celui qui les contredisait à cause d’une mauvaise
interprétation ; si ce n’est dans le domaine de la croyance, là, ils voyaient qu’il était
un égaré. Quant aux sujets de jurisprudence, ils étaient très souples à leur égard.

Cependant, parmi les gens qui ont pris la Salafiyyah comme manhaj à notre époque,
il y en a qui se sont mis à juger égaré quiconque les contredit, quand bien même la
vérité serait du côté de ce dernier. Et parmi eux il y en a qui ont fait de la Salafiyyah
un manhaj hizbi (sectaire) semblable au manhaj des autres hizbs s’affiliant à l’Islam.
Cela est ce que l’on réprouve et qu’il n’est pas possible d’approuver.

Et nous disons : regardez la voie des pieux prédécesseurs, que faisaient-ils ? Regardez
leur manhaj… Regardez quelle était leur libéralité face à la divergence concernant des

170
sujets dans lesquels l’ijtihâd est permis73 ; jusqu’au point où ils divergeaient même
dans de grands sujets, certains étant dogmatiques74 et d’autres jurisprudentiels. Par
exemple, nous trouvons certains d’entre eux qui niaient le fait que le prophète –
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – ait vu son Seigneur, alors que d’autres
l’affirmaient. Et nous en trouvons certains qui disaient que ce qui sera pesé dans la
balance au Jour de la résurrection sont les actions du serviteur, tandis que d’autres
affirmaient que ce sont les registres dans lesquels les actions furent notées par les
anges. De même, nous les trouvons avoir beaucoup divergé dans les sujets
jurisprudentiels : dans les domaines du mariage, de l’héritage, du délai de viduité, des
transactions et bien d’autres encore. Malgré cela, ils ne se jugeaient pas égarés les uns
les autres.

La « salafiyyah » par laquelle on entend un hizb particulier qui a ses caractéristiques


distinctives propres et dont les membres jugent égarés les gens qui n’en font pas
partie, nous disons : les adeptes d’une telle « salafiyyah » ne font en rien partie de la
Salafiyyah !

73
Comme expliqué précédemment, les sujets religieux dans lesquels l’ijtihâd est permis sont les
sujets qui nécessitent ou laissent une marge à l’effort d’analyse, de réflexion et d’interprétation des
savants, car ils ne reposent pas sur un texte révélé clair ou sur une unanimité ou encore sur une
analogie évidente, mais plutôt sur une équivoque. C’est donc dans ces sujets que la divergence des
gens de science est permise, tolérée et non-blâmable. Et ces sujets sont très nombreux dans le
domaine du fiqh mais ils sont aussi présents dans « fouroû’ al ‘aqîdah – masâ-il al ‘aqîdah al
far’iyyah » (« les ramifications de la croyance – les sujets subsidiaires du dogme »), comme l’Imam
va l’indiquer dans sa phrase suivante. Sait cela celui qui a étudié, par exemple, les bases de la science-
outil qu’est « ousoûl al fiqh » (« les fondements de la jurisprudence »).
74
Mais qui ne sont que des sujets subsidiaires dans ce domaine. Quant aux fondements (sujets
fondamentaux) de la croyance, aucune divergence n’est survenue dans ceux-ci chez les Salafs,
puisqu’ils ne sont pas basés sur une équivoque et ne laissent donc aucune latitude à l’ijtihâd ; d’où
le fait que leur dogme, à tous, était un seul et même dogme, et d’où le fait, comme l’a dit l’Imam
précédemment, « qu’ils jugeaient égaré celui qui contredisait leur croyance ». Il est donc essentiel
de faire la différence entre l’expression « s’opposer à la croyance des Salafs » (c’est-à-dire à un de ses
fondements) et « diverger dans des sujets de croyance ». Et tous ceux qui ont étudié, comme il faut, ne
serait-ce que « kitâb at tawhîd » et « al ‘aqîdah al wâsitiyyah » ont connaissance d’un bon nombre
de sujets d’ijtihâd, qui ont fait l’objet d’une divergence chez les savants de la Sounnah, parmi les
ramifications de la croyance. C’est là un point qui doit être entièrement saisi car s’est plus ou moins
répandue chez les francophones la confusion et la faute énorme suivante : « Les Salafs – ou chez
certains : Ahl As Sounnah – n’ont divergé dans aucun sujet de croyance, leur dogme était un. Celui qui te dit qu’ils
ont divergé dans un sujet de croyance est un égaré ou un ignorant ! », ne faisant pas de distinction entre les
sujets fondamentaux et les sujets subsidiaires ! Et le comble c’est lorsque peu avant ou peu après
de prononcer une telle parole erronée, certains de ces francophones (les plus savants d’entre eux)
discutent avec toi, calmement, des plusieurs avis divergents des savants de la Sounnah autour de
(la question dogmatique subsidiaire, liée au pilier de la foi aux messagers, qu’est) la différence entre
un « messager » et un « prophète » ! Ou bien sur les avis divergents des savants Salafis autour de (la
question dogmatique subsidiaire, liée au pilier de la foi au Jour dernier, qu’est) la partie de l’homme
qui subit le châtiment ou le délice de la vie intermédiaire : est-ce son corps ou bien son âme, ou
encore les deux ensemble ?

171
La Salafiyyah c’est le suivi de la voie des Salafs dans la croyance, les paroles, les actes,
la divergence, l’union, la miséricorde et l’amour mutuels, comme le prophète –
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – l’a dit : « L’exemple des croyants dans leur
amour, leur miséricorde et leur compassion les uns envers les autres, est tel
celui du corps humain qui, lorsqu’un de ses membres devient malade, tout le
reste du corps en souffre par la fièvre et l’insomnie. ». »75

[« liqâ al bâb al maftoûh » cassette 57, face A]

Confirmation, par Chaikh Mouhammad Bâzmoûl, de l’explication précédente


de l’imam Al ‘Outhaymîn sur la Hizbiyyah pratiquée par une partie des gens
se réclamant de la Salafiyyah, au nom de celle-ci, à notre époque.

De nos jours, il y a des gens qui se disent Salafis mais qui adhèrent à des
égarements dans la croyance, qui se traduisent par : se nommer « Salafi » tout
en ne respectant pas la Salafiyyah dans son éthique, sa conduite et ses
échanges avec les gens ; ou faire de la Salafiyyah une voie sectaire en se
rangeant, au nom de la Salafiyyah, en groupe(s) partisan(s) autour de sujets
d’ijtihâd ou de chaikhs ou de fautes ; ou bien réduire la Salafiyyah -
directement ou indirectement - aux réfutations et à la critique et l’éloge ; ou
encore ne pas se conformer à la méthode de la Salafiyyah pour traiter

75
Relire ici, si besoin, la question – réponse n°1 de la partie 1 démontrant le point commun entre
le Mourji limitant la foi à quelques-uns de ses éléments et l’individu se disant Salafi et limitant la
Salafiyyah à quelques-uns de ses éléments, et expliquant donc que la Salafiyyah c’est la Sounnah,
c’est l’Islam authentique dans toute son intégralité : dans le dogme, les paroles, les actes, l’éthique
et la conduite. Ce qui comporte trois degrés : une base, une plénitude obligatoire et une plénitude
surérogatoire ; et donc trois paliers de Salafis, de Sunnites, de croyants orthodoxes, en termes de
piété. Quant à l’infraction aux composantes de la Salafiyyah, elle est de quatre degrés : légale (ne
pas observer sa plénitude surérogatoire), illégale et désobéissance (ne pas observer sa plénitude
obligatoire), illégale et hérésie inférieure à la mécréance majeure (ne pas observer certains éléments
de sa base), illégale et mécréance majeure (ne pas observer d’autres éléments de sa base). Ceci
marque donc le point de distinction entre l’étendue de la sphère de l’Islam (plus grande) et celle de
la sphère de la Salafiyyah (plus petite et à l’intérieur de la précédente), puisque l’infraction aux
composantes de l’Islam n’est que de trois degrés : légale, illégale et désobéissance ou hérésie, illégale
et mécréance majeure. Autrement dit, en dessous de la base de la Salafiyyah, il reste un palier avant
l’abîme de la mécréance majeure qui est celui de l’hérésie n’expulsant pas de l’Islam, tandis qu’en-
dessous de la base de l’Islam il n’y a rien d’autre que l’abysse du koufr akbar. Ou, en l’exprimant
différemment, on peut être Musulman sans être Salafi, ce lorsqu’on est Musulman hérétique, mais
on ne peut être que mécréant si l’on n’est pas Musulman ; et, bien évidemment, on ne peut être
Salafi sans être Musulman. Par une autre tournure encore, la base de la Salafiyyah comprend trois
choses : ce dont le délaissement est une bid’ah ghayr moukaffirah (hérésie n’expulsant pas son
auteur de l’Islam), ce dont le délaissement est une bid’ah moukaffirah (hérésie l’en expulsant) et ce
dont le délaissement est moukaffir (mécréance majeure) sans être une bid’ah ; tandis que la base de
l’Islam ne comprend que ce dont le délaissement est du koufr akbar, qu’il soit une bid’ah ou non.

172
sagement les fautes et les infractions commises par les gens ; ou même
concevoir la réfutation, la critique et la destruction du statut élevé ou positif
des individus comme pouvant être pratiquées par quelqu’un qui n’a pas
d’équilibre, ni de savoir religieux acquis de manière correcte, ni d’analyse et
de traitement des affaires d’après la méthode salafie. La « salafiyyah » de ces
gens-là n’est donc pas la Salafiyyah ! Il est obligatoire de condamner leur
« salafiyyah », d’autant plus que celle-ci a beaucoup enlaidi la Salafiyyah aux
yeux de nombreux gens, ne la connaissant pas sous sa forme authentique,
étant de différentes tendances et ce dans le monde entier. Et leur dernier cas
cité précédemment est carrément celui d’un Khâriji se faisant passer pour un
Salafi, puisqu’il se sépare du groupe uni des Musulmans.

La conception de la Salafiyyah, de nos jours, a changé chez une partie des


gens, dont certains se réclament pourtant de cette voie ! La signification de la
Salafiyyah est devenue, à notre époque, parmi les choses incomprises chez
une partie des gens, dont certains se réclament malgré tout de cette voie !

Chaikh Mouhammad Bâzmoûl a dit :

« Parmi les formes d’égarement dogmatique76 se trouve le cas suivant : l’homme qui
dit « Je suis Salafi », alors que son éthique, sa conduite et sa manière de débattre avec
les gens sont jâhiliyyah (païennes) et non pas salafiyyah ! Malgré cela, il se permet de
dire « Je suis Salafi » ! Lorsqu’il emprunte de l’argent aux gens, il ne leur rembourse
pas ! Lorsqu’il rencontre des Musulmans du commun, pauvres gens ignorants qu’ils
sont, au lieu de leur montrer de l’attention, les orienter et leur donner envie d’aller
vers le bien, il durcit l’expression de son visage devant eux, s’éloigne d’eux et répond
à peine à leur salutation ! Il les laisse alors dans une angoisse dont seul Allah connaît
l’ampleur, et il leur donne une bien mauvaise image de la Salafiyyah.

La conception de la Salafiyyah a également changé de nos jours chez une partie des
gens ! Un jour, Chaikh Al ‘Outhaymîn fut interrogé sur le fait de dire « Je suis Salafi »
et d’appeler les gens à la Salafiyyah, alors il répondit : « Si cette « salafiyyah » de laquelle
on se réclame et à laquelle on appelle est sectaire, elle est donc une « salafiyyah » illégale et fausse » !
Il s’est concentré dans sa réponse sur la « salafiyyah » en tant qu’appellation désignant
un groupe renfermant du partisanisme, désignant un groupe devenu sectaire, ce qui
est contraire à la Salafiyyah. Il a donc condamné la Hizbiyyah (le sectarisme, le

76
Retiens bien l’affirmation par laquelle Chaikh Mouhammad commence son explication et sa mise
en garde sur plusieurs caractéristiques et pratiques présentes de nos jours au nom de la Salafiyyah :
« Parmi les formes d’égarement dogmatique ». Les gens se disant Salafis que le Chaikh va présenter
sont donc des gens adhérant à des égarements dans la croyance. Le Chaikh ira même plus loin en
disant d’une catégorie de ces gens qu’ils sont des Khawârij se faisant passer pour des Salafis…

173
partisanisme) qui se trouve au sein des Salafis, étant pratiquée au nom de la Salafiyyah,
et il n’a pas condamné la Salafiyyah elle-même.77

La conception de la Salafiyyah de nos jours a donc changé chez certains gens ! Je


connais des gens qui ne connaissent de la Salafiyyah que les réfutations ! Je vous
assure, que les réfutations ! Elles sont leur préoccupation jour et nuit ! La science à
leurs yeux c’est les réfutations ! Ils ne conçoivent la Salafiyyah que comme étant une
méthode qui consiste à critiquer Untel et Untel dès lors que l’on s’assoit avec ses
frères, qu’il y ait derrière cela un intérêt ou pas ! Ils pensent que c’est cela la
Salafiyyah ! Cela ne fait pas partie de la voie des Salafs ! Que personne ne vienne se
payer ta tête en te faisant croire cela, prends garde ! Que personne ne vienne te farder
la vérité ! Le manhaj des Salafs ce n’est pas cela ! Le manhaj des Salafs ce n’est pas
les réfutations ! Le manhaj des Salafs ce n’est pas uniquement critiquer Untel et
Untel !

Lorsque l’un de ce genre d’individus s’assoit en ta compagnie, pour te prouver qu’il


est Salafi, il se met à critiquer Untel, à dire toute sorte de choses à propos d’Untel, à
donner son commentaire au sujet d’Untel, à montrer la réfutation d’Untel ! Il cherche
à te prouver qu’il est un étudiant en science islamique en t’amenant un exemplaire de
telle et telle réfutations et te le donnant ! Cela n’est pas le manhaj des Salafs ! Celui
qui te dit que c’est là le manhaj des Salafs commet une grosse erreur.

Le manhaj des Salafs c’est suivre la voie du prophète - qu’Allah le couvre d’éloge et
de salut - et de ses compagnons : réfuter quand il le faut, se tourner vers la critique
et l’éloge lorsque besoin est, pratiquer correctement l’adoration, la bonne conduite
et la voie droite. Autrement dit, mettre chaque chose à sa place et donner à chaque
élément de la religion sa vraie valeur.78

Quant à présenter la Salafiyyah sous la forme mauvaise citée précédemment, tout en


désapprouvant les reproches que les gens te font par la suite à cause de cela, non, par
Allah ! Tu salis la Salafiyyah ! Par Allah, cela est inacceptable ! Tu enlaidis la
Salafiyyah ! Quelle grave faute ! Quelle grossière erreur !

77
Comprends bien cela car certains gens en France disent : « Chaikh Al ‘Outhaymîn a commis une erreur
dans cette explication sur la Salafiyyah, que les savants ont d’ailleurs réfutée. Chaikh Al ‘Outhaymîn avait des
lacunes dans la compréhension du manhaj. » !! A travers la lecture des nombreuses paroles de savants
précédentes et de celles à venir, tu saisiras donc, si ce n’est pas déjà fait, qu’une telle parole erronée
n’émane que de gens se disant Salafis mais étant affectés, parfois « jusqu’à l’os », par cette Hizbiyyah
contemporaine imputée à la Salafiyyah.
78
Encore une indication sur la réalité de la Salafiyyah ; elle est la voie prophétique toute entière :
dans le dogme, les paroles, les actes, l’éthique et la conduite. Et encore une allusion à une des deux
causes de la Hizbiyyah au sein d’une communauté religieuse : prendre une partie de la religion et
exagérer avec elle au point d’en faire toute sa religion ou presque.

174
La Salafiyyah est un manhaj d’amélioration et de prédication. Celui qui désire détruire
et briser la personne dès lors qu’elle commet une faute, sans lui laisser un chemin lui
permettant de revenir à la vérité, un tel individu n’est pas Salafi et même s’il prétend
l’être ! Il n’est pas Salafi !

La Salafiyyah est une miséricorde. Je connais un de nos chaikhs qui est resté seize ans
à conseiller en privé une personne transgressant la législation divine, sans divulguer
cela à personne. Voilà de la miséricorde ! A l’inverse de ceux qui brisent leurs frères
dès les premiers instants ! Pendant dix ans ou plus, des chaikhs patientent face à des
personnes qui transgressent la voie des Salafs et ils ne s’empressent pas d’émettre
une critique publique à leur encontre ; je connais des gens de science qui agissent de
la sorte !

Celui qui pense que les réfutations, les critiques contre les individus, la destruction
du statut élevé ou positif des individus et autres choses semblables, peuvent être
pratiquées par quelqu’un qui n’a pas d’équilibre, ni de savoir religieux acquis de
manière correcte, ni d’analyse et de traitement des affaires d’après la méthode
islamique authentique, un tel individu n’est, lui aussi, pas un Salafi ! Et même s’il
répète du matin jusqu’au soir qu’il est Salafi ! Et même s’il reste assis du matin au soir
à réciter des versets et des hadîths ! Les Khawârij, eux aussi, répètent à longueur de
journée des versets et des hadîths ! Un tel individu est en réalité un Khâriji se faisant
passer pour un Salafi, car sa pratique est une des différentes formes de sortie du
groupe uni des Musulmans79. Et c’est aussi une des formes d’enlaidissement de la
Salafiyyah.

Celui qui, lorsqu’il s’assoit, n’a d’autre préoccupation que de critiquer un tel et un
autre parmi les prêcheurs qui ont commis des fautes, mettant alors bien en évidence
leurs fautes sans tenir compte des tenants et des aboutissants de chaque affaire
comme l’exige l’équité islamique... Et y a-t-il une seule personne qui ne commet pas
de faux pas ? Non, chaque fils d’Adam fait beaucoup d’erreurs et de péchés !

Allah - Puissant et Majestueux soit-Il - nous ordonne d’agir de la manière suivante


avec les mécréants : « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être
injustes. Pratiquez l’équité, cela est plus proche de la piété. » [s.5, v.8]. Lorsque tu te
comportes avec le Musulman qui a commis une faute comme s’il était un mécréant,
comme s’il était sorti de l’Islam, est-ce là de l’équité ? Donnez donc à chaque chose
son vrai statut ! C’est à cause d’une telle compréhension erronée chez ces gens se
disant Salafis que ces derniers ont été stupéfaits lorsque l’un des grands chaikhs a
parlé de la faute d’Untel puis, après un ou deux mois, a dit : « Apprenez la science auprès
de lui, il n’y a aucun inconvénient à cela ! ». « Comment peut-il le juger fautif à un moment puis

79
Rappelons-nous ici l’enseignement important expliqué par Chaikh ibn Barjis, dans la première
parole de savant citée dans cette partie 2 : tout individu qui se sépare du groupe uni des Musulmans
- qui est régi par l’autorité d’un dirigeant connu disposant d’une force, exécutant les peines légales,
réprimant l’injuste et établissant la prière - par son cœur, sa main ou sa langue, est un Hizbi.
175
permettre aux gens d’apprendre auprès de lui à un autre moment ?! », se sont-ils exclamés. Eh
oui, car cet homme est un savant ! Il est quelqu’un doué de compréhension, il veut
gagner le cœur de cet individu fautif pour la vérité, il veut qu’il se corrige, il veut lui
donner une occasion de revoir sa position face à la vérité. Et d’un autre côté, il ne l’a
critiqué que selon l’ampleur de la faute qu’il a commise, et il a réfuté cette faute et lui
a démontré clairement la vérité à laquelle elle s’oppose, en espérant qu’il a accepté -
in cha Allah - cette vérité ; et c’est tout, terminé ! Sans paroles ou actes humiliants à
son égard qui viendraient accroître l’écart entre lui et nous ! Notre méthode est
d’essayer de gagner les cœurs des déviants et des fautifs pour la vérité.

Conclusion, vous voyez, ô frères, que même la signification de la Salafiyyah est


devenue parmi les choses incomprises chez une partie des gens de notre époque ! Et
il faut être en alerte sur cela... »

[Tiré de la cassette « Le manhaj des Salafs dans la manière de traiter les égarements
relatifs à la croyance et à la voie » ; à écouter ici
: https://www.youtube.com/watch?v=1IVGju190Yk]

De nos jours, la conception de la Salafiyyah chez une partie des gens qui s’en
réclament a tellement changé, et sa signification authentique est devenue,
pour eux, si incomprise, qu’ils en sont arrivés à pratiquer une Hizbiyyah
constante autour de la simple appellation d’indentification qu’est « Salafi » et
« Salafiyyah » ! Leur ignorance est donc si profonde qu’ils ont érigé ces noms
de présentation au statut des noms légaux que sont « Musulmans » et
« croyants » autour desquels on s’allie et désavoue.80

80
Relire ici, si besoin, l’explication détaillée autour de l’appellation « Salafi » ou « Salafiyyah »
présente dans la question – réponse n°3 de la partie 1. En voici un passage qu’il est bien de se
rappeler dès maintenant :
Il est illégal de se nommer « Salafi » ou « Athari » ou autre appellation semblable, par ostentation,
vanité, gloriole, orgueil, mensonge ou autre raison prohibée. De même que l’utilisation de
l’appellation « Salafi » ou « Athari » ou autre semblable, même quand elle est légale car conforme
aux conditions de licéité, devient une utilisation illégale lorsqu’elle commence à être accompagnée
de Hizbiyyah (sectarisme) autour du nom ; c’est-à-dire d’alliance et de désaveu, envers les gens,
pratiqués autour de l’appellation et pour sa cause. Dans ce cas-là, son utilisation devient un appel,
une revendication et un fanatisme de la Jâhiliyyah (l’époque de l’ignorance et l’égarement
antéislamique), c’est-à-dire un appel, une revendication et un fanatisme païens. Tout en signalant
que certains savants précisent même la chose suivante : les appellations légales sont « Musulmans »
et « croyants », car mentionnées formellement dans les textes révélés, tandis que celles qui furent
utilisées après l’époque prophétique, pour se distinguer des sectes, ne sont que des noms de
présentation et d’identification qui, bien que déduits des textes de manière authentique, ne peuvent
être utilisés légalement que lorsqu’ils ne provoquent pas de méfait.

176
Interrogé sur le jugement de la religion à propos du fait de se nommer par
l’appellation « Salafi » ou de se dire faire partie de la « Salafiyyah », Chaikh Sâlih Âl
Ach Chaikh a dit :
« Premièrement, il est obligatoire de savoir que lorsque l’Islam est devenu le signe
des gens ayant répondu à l’appel du prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut
–, toutes les appellations utilisées à leur époque furent abolies à l’exception de celle
de l’Islam, les « Musulmans ». Allah – Puissant et Majestueux soit-Il – a dit : « lequel
vous a déjà nommés « Musulmans », avant ce Livre et dans ce Livre » [s.22, v.78]. Les
noms « Musulmans » et « croyants » sont donc ceux qu’on qualifie de « noms
légaux », car ils ont été expressément cités dans les textes révélés.
Quant aux autres noms existant, ils sont des noms de présentation et d’identification.
Il n’y a pas de mal à les utiliser tant que cela n’engendre pas de méfait. Parmi les plus
éminents de ces noms, se trouvent « Al Mouhâjiroûn » (« les Emigrés ») et « Al
Ansâr » (« les Auxiliaires ») ; ce sont deux appellations mentionnées formellement
dans le Coran et employées par le prophète lui-même – qu’Allah le couvre d’éloge et
de salut – pour nommer les gens qu’elles concernaient. Cependant, lorsqu’un jour se
produisit du fanatisme chez les croyants envers chacune de ces deux appellations,
elles devinrent alors une source de fanatisme de la Jâhiliyyah (l’époque de l’ignorance
et de l’égarement antéislamique), c’est-à-dire de fanatisme païen. Cet évènement
survint pendant une expédition militaire du prophète – éloge et salut d’Allah sur lui
– et ses compagnons. Deux jeunes garçons, l’un étant parmi Al Mouhâjiroûn et
l’autre parmi Al Ansâr, se querellèrent. C’est alors que le jeune Mouhâjiri, pris par
l’orgueil, se mit à appeler « Ô Mouhâjiroûn, à moi ! », et le jeune Ansâri, pris par l’orgueil
lui aussi, lança « Ô Ansâr, à moi ! ». Les Emigrés et les Auxiliaires se regroupèrent
aussitôt autour des deux jeunes, chaque groupe désirant secourir celui qui l’avait
appelé au secours par son nom d’identification (« Al Mouhâjiroûn », « Al Ansâr »). A
la vue de cela, le prophète – éloge et salut d’Allah sur lui – se mit en colère et
s’exclama : « Par la formule de l’époque païenne vous vous appelez les uns les
autres alors que je suis présent parmi vous ?! »81. Ce texte prophétique prouve
donc que le fanatisme et l’alliance prêtés à une appellation religieuse d’identification
en dehors d’une autre, la font sortir de la notion de l’identification vers la sphère du
fanatisme pour elle, de l’alliance autour d’elle et de l’appel à soutenir spécialement
ceux qui s’en réclament. Ce qui, par conséquent, prouve que l’utilisation du nom
d’identification dans un tel contexte est illégale et blâmable, bien que les noms
« Mouhâjiroûn » et « Ansâr » soient à la base légaux.
Quelques époques plus tard, d’autres appellations d’identification sont apparues au
sein de la communauté, telles que « Hanafites », « Malikites », « Chafi’ites » et «
Hanbalites ». Quatre noms nouveaux qui furent approuvés par les savants en raison
du but de leur invention et de leur emploi, qu’était : l’identification ; soit, identifier

81
Et le prophète – éloge et salut d’Allah sur lui – ajouta pour conclure : « Délaissez cette formule
car elle est nauséabonde. » Rapporté par Al Boukhâri (n°4905) et Mouslim (n°2584) d’après
Jâbir. Chaikh Sâlih l’a cité ici de manière quelque peu résumée et explicative.

177
les gens qui représentaient l’école juridique suivant l’imam Aboû Hanîfah dans sa
méthode de déduction et d’interprétation pour les questions jurisprudentielles, ceux
qui représentaient l’école suivant l’imam Mâlik, etc. Mais, lorsque la situation a évolué
négativement au point d’en arriver au fanatisme des gens de chaque Ecole pour celle-
ci, de sorte à annihiler les autres en restreignant la vérité toute entière à son Ecole et
considérer les autres comme étant dans le faux, des querelles et même des conflits
violents survinrent, et c’est alors que ces appellations quittèrent leur caractère de base
qu’était la simple identification vers le caractère de source d’alliance et de désaveu
pour leur cause. Tel que l’évènement cité par Yâqoût Al Hamawi dans « mou’jam al
bouldân », disant de lui-même : « Lors de mon voyage vers la contrée de Khourasân, je passai
par une région – dont il cita le nom mais je l’ai oublié, dit Chaikh Sâlih – dans laquelle se
trouvaient un groupe de Chafi’ites et un groupe de Hanafites. La haine et la répulsion qu’ils se
partageaient étaient telles que je fus certain qu’ils allaient en arriver un jour à s’entretuer. Puis, je
poursuivis mon voyage. Après plusieurs années, sur le chemin du retour, je passai une seconde fois
par cette région. Je n’y trouvai alors plus aucun être humain ! Plus loin, j’interrogeai les gens sur ce
qui s’y était produit, ils me répondirent : « Ils se sont entretués, puis, se sont séparés, chacun allant
vivre dans un endroit différent. ». ». Pour quelle raison ?? Parce qu’ils avaient converti leur
nom d’identification en un nom à caractère fanatique, un nom devenu égal au nom
« Musulmans » pour lequel on s’allie et désavoue. Voilà ce qui les conduisit, par la
suite, à ce mal immense.
Ensuite, au fil des époques, d’autres appellations firent leur apparition qui, elles aussi,
furent approuvées pour leur caractère de simple identification.
Lorsqu’on a bien compris cela, on peut en venir au sujet de la question qui est
l’appellation « Salafiyyah ».
C’est un nom qui a vu le jour au cours de l’Histoire islamique et qui n’existait pas à
l’origine. C’est-à-dire qu’il a été employé pour nommer les Musulmans qui suivaient
les pieux prédécesseurs dans le dogme, les actes, l’éthique et la conduite, au moment
où les groupes ayant dévié de la voie des Salafs s’étaient multipliés, tels que les
Mourjis, les Mou’tazilis, les Jahmis, les Ach’aris, les Karrâmis, les Soufis, etc. A
l’opposé de ces appellations d’identification pour toutes ces sectes, des appellations
à caractère identique furent donc données, de la part des gens de science, pour
nommer les Musulmans qui restaient constamment attachés à la Sounnah, la voie des
pieux prédécesseurs. Certains employèrent le nom « Salafs », d’autres « Salafiyyah »,
d’autres encore « Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah », d’autres « Al Jamâ’ah », d’autres
« Ahl Al Hadîth », et autres noms encore.
Le nom « Salafiyyah » est donc un nom d’identification, il présente ce groupe comme
étant celui qui a accordé un grand intérêt à la Sounnah, qui l’a sauvegardée, qui s’est
éloigné des hérésies et des passions, et qui a secouru la parole des imams de la
Sounnah parmi les Compagnons, les Suivants et ceux d’après qui les ont suivis
excellemment. Les membres de ce groupe bien-guidé sont donc louables pour leur
cramponnement à cette voie, et aussi récompensés.

178
Cependant, la Salafiyyah est une des composantes de l’ensemble des Musulmans. Et
dans cet ensemble, il y a des Musulmans « au naturel » (qui ne s’affilient à rien d’autre
que l’Islam), lorsqu’on analyse de plus près leur état, on voit qu’ils sont Salafis au vu
de la voie qu’ils suivent en termes de dogme, de paroles et d’actes. De même, parmi
les Musulmans affiliés à certains courants de l’Islam, lorsqu’on se penche sur leur
croyance et leur pratique, on voit qu’ils sont Salafis dans l’ensemble ou qu’ils suivent
les Salafs dans beaucoup de domaines82.
A partir de là, nous disons : lorsque ces appellations se changent en groupes partisans,
lorsque la Salafiyyah devient un groupe partisan pour lequel on s’allie aux gens et les
désavoue, lorsqu’Ahl Al Hadîth devient un groupe partisan pour lequel on s’allie aux
gens et les désavoue, chacune de ces appellations devient donc une source d’alliance
et de désaveu du même genre que l’alliance et le désaveu qui avaient été pratiqués,
durant l’évènement relaté précédemment dans le hadîth, autour des noms
« Moûhajiroûn » et « Ansâr » ; et cela est illégal.
Quant à employer ces appellations que pour présenter ces gens comme étant les
adeptes de la vérité en Islam, les suiveurs et les secoureurs de la voie prophétique,
tout en désignant des gens dont les caractéristiques sont, comme l’a cité Chaikh Al
Islam ibn Taymiyyah à la fin de son livre « al ‘aqîdah al wâsitiyyah », la miséricorde
envers les croyants, la loyauté et le bon conseil à leur égard, la piété, la prière
nocturne, l’application dans l’adoration d’Allah – puissant et exalté soit-Il –, la noble
éthique - dont la véracité constante -, l’éloignement face au faux, l’intérêt voué à la
vérité : dans ce cas, nous avons bel et bien des gens qui, au vu des attributs que nous
82
Il est bien de rappeler ici les plusieurs paroles de l’imam Mouqbil Al Wâdi’i (indiquées à la fin de
l’article « Quelques éléments de la méthode salafie pour la critique des individus, la mise en garde
contre eux et leur abandon, expliqués par Chaikh ‘Oubayd Al Jâbiri », et présentes à l’origine dans
la dernière partie de « L’Islam et les Musulmans, en France et ailleurs, sont en danger ») qui
mettaient en évidence l’équité d’Ahl As Sounnah dans la différence qu’ils font entre le jugement
porté contre la voie d’un groupe et celui porté contre les individus qui s’affilient à ce groupe, se
trouvent dans celui-ci ou œuvrent pour son intérêt. Dans ces explications, l’imam Mouqbil affirmait
notamment que parmi les membres des sectes contemporaines que sont les Frères Musulmans, le
Groupe de la Transmission (Tablîgh) et les extrémistes du takfîr, se trouvent des Salafis qui, bien
que leur appartenance à la Salafiyyah se retrouve ébranlée, nous ne pouvons faire leur tabdî’
puisqu’ils sont victimes de l’embrouillement des meneurs de ces sectes, ne saisissant donc pas la
réalité hérétique de leurs voies et pensant qu’ils secourent l’Islam à travers leur présence dans ces
groupes égarés ou leur participation à certaines de leurs activités, et ils sont certes à la base d’Ahl
As Sounnah puisqu’ils adhèrent aux fondements de la croyance des Salafs et les mettent en pratique.
Il n’en demeure pas moins qu’ils ont l’obligation de revoir la vérité. Recopions ici une de ces
plusieurs paroles de Chaikh Mouqbil : « La chose la plus importante, qu’il convient de faire avant
tout, en termes de jugement, concernant le groupe des Ikhwân, celui du Tablîgh et celui des
Qoutbis, c’est de juger leurs voies. Et celles-ci ne sont pas la voie d’Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah.
Mais quant à leurs individus, certains d’entre eux sont embrouillés et sont Salafis ; les membres de
ces sectes leur viennent au nom du secours qu’il faut porter à la religion d’Allah et ces frères s’en
vont alors avec eux sans savoir leur réelle situation. Les individus de ces groupes égarés sont donc
un mélange de gens différents, ce qui fait qu’on ne peut émettre contre eux tous un seul et unique
jugement. Cependant, les voies de ces groupes, elles, ne sont assurément pas la voie d’Ahl As
Sounnah wAl Jamâ’ah. »
179
voyons chez eux, sont les plus en droit d’être qualifiés par la parole du prophète -
éloge et salut d’Allah sur lui - : « Les meilleurs d’entre vous sont les gens de mon
époque, puis ceux qui les suivront, puis ceux qui les suivront. », et par la parole
d’Allah – exalté soit-Il – : « et ceux qui les ont suivis excellemment » [s.9, v.100].
Toute personne qui suit les Salafs dans leur croyance et d’un suivi excellent a donc
une part d’entrée en leur compagnie.
Mais pour ce qui est de cette alliance et ce désaveu autour des noms d’identification,
et de critiquer ou diffamer les gens à cause du fait qu’ils ne s’affilient pas à ce groupe
précis revendiquant pour lui un de ces noms, non, ce n’est pas acceptable ! On ne
blâme ou ne fais l’éloge des gens que pour l’appellation de l’Islam, pas pour une autre
dénomination symbolique. »
[Source : https://www.youtube.com/watch?v=5P-7XYtPUB0 ; disponible aussi ici :
http://www.ajurry.com/vb/showthread.php?t=3041]

De nos jours, la Hizbiyyah s’étant répandue dans les rangs des Salafis et
même des étudiants en théologie parmi eux, a carrément trouvé une place
dans l’affiliation des Salafis à leurs contrées respectives et la classification des
Salafis selon celles-ci !
Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli a dit :
« Et lorsque tu trouves la Salafiyyah être en annexion dans l’appellation, alors arrête-
toi ! « La Salafiyyah Jihâdiyyah (du Jihâd) » : ici, il y a un problème, il y a une défaillance !
« La Salafiyyah et le Jihâd » : ici, il y a un problème, il y a une défaillance ! « La Salafiyyah
du Koweït » ! « La Salafiyyah de l’Arabie Saoudite » ! « La Salafiyyah de la Jordanie » ! « La
Salafiyyah de l’Egypte » ! La Salafiyyah c’est la Salafiyyah (le suivi de la voie des Salafs) !
Il est impossible de l’annexer à un endroit ! Si donc celui qui prétend être Salafi
annexe la Salafiyyah à un endroit précis entendant par cela : « Nous, voici notre Salafiyyah
au Koweït, nous n’avons pas besoin des paroles des grands savants de l’Arabie Saoudite ! » ; alors,
cela n’est pas la Salafiyyah, ici, il y a un problème, il y a une défaillance. Celui qui veut
limiter et cantonner les gens à sa personne en dehors des autres parmi les savants de
la Salafiyyah, il y a en lui un problème, il y a en lui une défaillance… tel que celui qui
dit : « La Salafiyyah est chez nous » ! La chose déterminante c’est donc les fondements
auxquels adhère l’individu qui s’affilie à la Salafiyyah, c’est donc sa situation face à la
réalité de la Salafiyyah (, non pas l’appellation qu’il se donne et l’affiliation qu’il
déclare). »
Voici une explication supplémentaire de Chaikh Soulaymân à propos de la
classification des Salafis par rapport à leurs contrées respectives et du sectarisme
pratiqué autour de cela ; le Chaikh a dit dans l’un de ses cours sur « charh manhaj as
sâlikîn / kitâb as salâh » :
« Ce soir je vais parler, in cha Allah – ta’âlâ –, d’une chose qui est, selon moi, d’une
immense importance. C’est ce qui s’est propagé dans les rangs d’une partie des
étudiants en science islamique comme classification et découpage des gens du manhaj
180
salafi, des gens de la Sounnah, en fonction de la terre et la contrée. Ils disent : « Ceux-
ci sont les gens (Salafis) d’Arabie Saoudite, ceux-là sont les gens du Yémen et ceux-là sont les gens
du Koweït, les gens des Emirats, les gens d’Egypte, les gens du Soudan, les gens d’Algérie, les gens
du Maroc, les gens de Lybie, les gens d’Europe, les gens d’Amérique » ! Plutôt, même les gens
d’un même pays ont été classifiés et découpés : « Ceux-ci sont les gens de Médine et ceux-
là sont les gens de La Mecque, les gens de Riyâd, les gens de Qasîm, les gens de Jizân » disent-ils,
et autre encore ! Et le sens qu’ils entendent par ce découpage des Salafis n’est pas de
les présenter et les décrire, mais uniquement de les diviser en différentes catégories
et diverses sortes ; ce qui a provoqué plusieurs méfaits. Parmi ces conséquences
nocives on compte : le réel repoussement mutuel entre les cœurs et la discordance
entre ceux-ci, l’amour envers les gens en fonction de la contrée et non en fonction
de la Sounnah, l’acceptation et le rejet en fonction de la contrée, l’attribution globale
d’un avis ou d’une position en fonction de la contrée : « Les gens d’Arabie Saoudite ont
tel avis tandis que les gens du Châm ont tel avis et les gens du Yémen ont tel avis », et autres
mauvaises conséquences encore. Je considère donc cette classification et ce
découpage d’Ahl As Sounnah être une chose blâmable. Ahl As Sounnah ne sont
connus que pour leur Sunnisme, sans pour autant être tous d’un seul et unique degré
de mérite. Ils sont en effet de différents rangs de mérite selon le niveau de savoir
religieux de chacun ; la disparité entre eux dans la grandeur dépend du niveau de
science : il y a parmi eux des étudiants et il y a aussi des savants. C’est pourquoi je dis
qu’il faut que nous prenions garde à cette classification et ce découpage, que nous ne
les utilisions pas et que nous ne fondions pas sur ceux-ci des jugements et des
incidences. Nous devons uniquement considérer Ahl As Sounnah comme étant des
gens de la Sounnah. Et, comme je l’ai dit, il y a en leur sein différents degrés de mérite
en fonction du niveau de science.
Il faut que nous nous éloignions de ce genre de classifications qui ont réellement
provoqué des divisions dans les rangs des étudiants en science d’une même ville au
point où c’est comme s’ils étaient devenus des hizbs : ceux-ci restent entrent eux et
ceux-là restent entre eux, en raison de cette classification territoriale qui n’est pas
permise ni connue chez Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah.
Notez bien, ô frères, que je ne parle pas ici de la présentation et la description des
Salafis, mais seulement de les classifier et les découper en plusieurs catégories par
rapport à la terre ou la contrée. Et, en réalité, j’avais mis en garde contre cela depuis
de nombreuses années lorsque l’appellation « les gens (Salafis) de Médine » s’était
propagée ; j’avais dit : « Ce qui est voulu par cette appellation c’est de séparer Ahl As Sounnah
en plusieurs parties ». Et en effet c’est ce qui est apparu par la suite, au point où une
partie des étudiants croit désormais que les Salafis de Médine ont un manhaj qui leur
est propre, les Salafis de Riyâd ont le leur également, les Salafis de La Mecque pareil,
et ainsi de suite avec les Salafis de Jizân et les Salafis de telle ou telle contrée ; alors
que c’est là une chose qui n’existe pas chez Ahl As Sounnah wAl Jamâ’ah.
D’autre part, à ce sujet, je désire parler de l’attribution globale d’un avis ou d’une
position aux gens d’une contrée, telle qu’elle est pratiquée par ces gens-là. Par
exemple, lorsque Soulaymân Ar Rouhayli, qui se trouve à Médine, prononce une
181
parole dans telle affaire, ils disent : « Les gens de Médine disent » ! Et lorsque Soulaymân
dit une parole sévère, ils disent : « Les gens de Médine sont des gens durs » ! Alors que la
parole doit être attribuée à son auteur, tandis que la voie d’Ahl As Sounnah, la voie
des Salafs, n’est pas quelque chose de nouveau. Le manhaj des pieux prédécesseurs
est une chose connue et fixe : ses règles sont connues, ses fondements sont connus,
sa méthode est connue, il n’y a en tout cela aucune chose inventée et nouvelle. C’est
pourquoi il faut que nos frères bien-aimés soient vigilants à cette réalité et que les
cœurs s’unissent et s’aiment mutuellement pour la Sounnah (qu’est la leur), que les
frères se rapprochent les uns des autres en raison de la voie prophétique (qu’ils
suivent tous), que l’acceptation soit en fonction de la Sounnah et que le rejet soit avec
la preuve religieuse, etc. Voilà ce qu’il nous faut diffuser dans nos rangs.
Et Allah sait certes que ce que j’ai appris de mes chaikhs – et je demande à Allah qu’Il
m’aide à enseigner à mes frères – c’est d’aimer l’adepte de la Sounnah quel que soit
l’endroit de la Terre où il se trouve et de chercher à se rapprocher d’Allah par l’acte
de l’aimer pour ce que nous connaissons de lui comme suivi de la Sounnah. Voilà ce
qu’il convient de faire, et je ne veux pas parler de certaines affaires concrètes de notre
époque car je ne suis pas ici dans une conférence mais uniquement dans une allusion,
une indication et une orientation pour toute affaire de ce genre. J’espère donc que
mes frères comprendront cela comme il se doit… Et si vous observiez les étudiants
en science islamique dans les assises de nos chaikhs il n’y a pas si longtemps que ça,
plusieurs années avant aujourd’hui, puis compariez leur état avec celui de beaucoup
d’étudiants d’aujourd’hui, vous connaîtriez vraiment l’effet causé dans les rangs des
étudiants par cette classification et ce découpage des Salafis… Qui est un effet
mauvais auquel il faut être vigilant et contre lequel, selon moi, il faut mettre en garde,
et Allah est plus Savant. »
[« La Salafiyyah, une voie et une vie », p.88 à 91].

De nos jours, une sévère Hizbiyyah est pratiquée par une partie des Salafis
autour des chaikhs ; ce qui a fait d’eux des suiveurs aveugles et, pire encore,
des disciples tels les disciples soufis et hizbis.
Il est obligatoire de condamner leur « salafiyyah » qui n’est pas la Salafiyyah ;
notre responsabilité ne pourra être dégagée et notre devoir ne pourra être
acquitté tant que nous ne l’aurons pas réprouvée par la parole et par la plume.
Chaikh Sa’d Al Housayyin a dit :
« Quant au « mourîd » (« disciple ») soufi ou hizbi, du fait qu’il ait choisi de plein gré
la servitude (la soumission absolue) à un être humain – et quel mauvais choix –, il ne
peut se passer de la chaîne d’âne qui est à son pied et de la bride de mulet qui est à
son cou, par lesquelles le contrôle le chaikh de la voie, le guide spirituel du hizb ou
l’émir du groupe, dans la religion et la prédication – et plus particulièrement dans la
prédication –. Et de derrière ces figures emblématiques, il est contrôlé par Satan, au
nom du chaikh, du mentor ou de l’émir et de leurs hérésies idéologiques qualifiées

182
faussement de « pensée islamique ». Les Salafis contemporains n’ont pas échappé,
eux aussi, à la ruse et au stratagème de Satan. En effet, un bon nombre d’entre eux
se sont séparés des autres, chacun se rangeant autour de son chaikh en s’alliant avec
les gens et les désavouant pour la cause de la personne de son chaikh, non pas pour
la cause de l’adhérence du chaikh aux textes révélés avec une compréhension
conforme à celle des Compagnons et des pieux des Suivants et des Suivants des
Suivants, c’est-à-dire des pieux prédécesseurs qui étaient parmi les gens des trois
premières et meilleures époques de l’Islam. Par cela, ces Salafis sont donc devenus
des « mouqallidoûn » (« suiveurs aveugles »), non pas des « mouttabi’oûn
salafiyyoûn » (« suiveurs salafis »), et même s’ils pensent le contraire.
Et si seulement l’affaire avait pu se limiter à cela, leur suivi aveugle tout en prétendant
suivre authentiquement la voie des Salafs… Cependant, elle s’est aggravée car ce suivi
aveugle s’est transformé en exagération à l’égard du chaikh au point de faire le tabdî’
et le tafsîq – si ce n’est pas carrément, parfois, le takfîr – de quiconque contredit le
chaikh, dans un sujet ou plus, parmi les savants, les prêcheurs et les étudiants en
science suivant le manhaj salafi, qui était la voie du prophète – éloge et salut d’Allah
sur lui – et de ses compagnons… De tels Salafis se sont donc convertis en
« mourîdoûn » (« disciples » soufis ou hizbis) !
Cela est une calamité pour la Salafiyyah et les Salafis, dont notre responsabilité ne
peut être dégagée et notre devoir ne peut être acquitté tant que nous ne l’aurons pas
réprouvée par la parole et par la plume, préservant par cela le bienfait d’Allah qu’est
la voie de la prophétie qu’Il a accordé à ceux qu’Il a élus parmi les Musulmans pour
la connaître, y adhérer et s’y cramponner constamment. Qu’Allah nous mette parmi
eux. […] »
[Article « La différence entre le Salafi et le disciple soufi et hizbi » ;
http://www.saadalhusayen.com/index.php?option=com_content&view=article&id=188:2013-
09-11-16-24-49&catid=11:exemplecategorie&Itemid=2].

La majorité des savants et des prêcheurs encore vivants, portant l’étendard de


la Salafiyyah, est éprouvée par la présence de petits Salafis autour d’eux qui
les occupent par la médisance, le colportage et l’insufflation pernicieuse, les
détournant par cela de la science islamique vers l’hostilité à l’égard de leurs
frères Salafis, la publication de leurs fautes, le tafsîq et le tabdî’ contre eux, et
le détournement des Musulmans de l’apprentissage bénéfique auprès de ces
derniers ; autrement dit, qui les détournent de la science vers la Hizbiyyah.
De nombreux Salafis de nos jours, par leur Hizbiyyah, détruisent la Salafiyyah
de leurs propres mains et font alors le bonheur des mécréants et des
hérétiques, ennemis de l’Islam et de la Sounnah.
Certains gens de notre époque se réclamant de la Salafiyyah, sont, à cause de
leur Hizbiyyah sévère autour des chaikhs, plus proches d’être des Soufis et
des Chiites que des Salafis.

183
Le véritable Salafi se montre hostile envers quiconque parle sur Allah sans
science, quelle que soit l’affiliation qu’il déclare, même s’il se dit être Salafi ;
et il ne s’enferme jamais dans la personne de son chaikh, en s’alliant et
désavouant pour sa cause, jaugeant l’Islam et les Musulmans aux paroles ou
actes de son chaikh, déterminant les lois et règles de l’Islam par analogie avec
les paroles ou actes de son chaikh.
Chaikh Sa’d Al Housayyin a dit :
« Ces dernières années, par la grâce d’Allah, la Salafiyyah s’est propagée
énormément, à tel point que l’on puisse dire qu’une telle diffusion n’a pas été
constatée dans les pays des Musulmans depuis la fin des meilleures époques de la
communauté, en termes de dogme authentique et ce qui s’y rapporte, de tentative de
suivi de la Sounnah dans les actes d’adoration, les échanges et transactions, d’aversion
envers l’innovation en religion et la déviance de la voie prophétique – dans le dogme
et tout ce qui est inférieur à lui – et envers leurs adeptes tels que : les Mou’tazilis, les
Qadaris, les Jahmis, les Mourjis, les Ach’aris, les Soufis et les adorateurs de tombes.
Parmi les meilleurs des hommes ayant répandu le minhâj salafi, l’ayant recommandé
aux gens et l’ayant défendu, après ibn Bâz et Al Albâni – que la miséricorde d’Allah
les couvre –, se trouve Chaikh Sâlih Al Fawzân, membre de l’Assemblée des Grands
Savants dans le pays et l’Etat de la revivification islamique, du Tawhîd et de la
Sounnah. En effet, depuis le jour où je l’ai connu jusqu’aujourd’hui, il use des divers
moyens légaux de prédication pour propager cette vérité : les sermons du vendredi,
les cours de lois et règles islamiques dans les mosquées, la lutte face à la transgression
hérétique – surtout celle présente dans les journaux – contre la religion authentique
et ses gens, la composition d’ouvrages dans les sciences islamiques, qu’Allah lui
accorde la meilleure des récompenses que reçoivent les savants qui œuvrent et
s’attachent constamment à la voie du prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de
salut – et de ses compagnons.
Après ces trois, ibn Bâz, Al Albâni et Al Fawzân, l’étendard de la Salafiyyah a été
porté par un bon nombre de savants et d’étudiants en science islamique. Cependant,
la majorité d’entre eux a été éprouvée par la présence de petits Salafis autour d’eux
qui les occupent par la médisance, le colportage et l’insufflation pernicieuse, les
détournant par cela de la science islamique vers l’hostilité à l’égard de leurs frères
Salafis, la publication de leurs fautes, le tafsîq et le tabdî’ contre eux, et le
détournement des Musulmans de l’apprentissage bénéfique auprès de ces derniers. Si
ces savants et ces étudiants-là suivaient réellement la voie authentique salafie, ils
auraient d’abord vérifié comme il se doit l’information, obéissant par cela à l’ordre
d’Allah – exalté soit-Il – : « Ô vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une
nouvelle, vérifiez-la avec minutie » [s.49, v.6]. Puis, si après vérification, la faute est
bien réelle, ils l’auraient condamnée par le procédé du conseil et se seraient éloignés
de celui de la divulgation publique et de l’esclandre, recherchant par cela de ne pas
être dévoilés à leur tour, par le Seigneur des mondes, au Jour du rassemblement et
du jugement.

184
Les Salafis sont les meilleurs des Musulmans et le resteront jusqu’à l’avènement de
l’Heure, et ils sont la minorité de gens vertueux dans l’ensemble des hommes. Si donc
Satan parvient à détourner les paroles et les plumes des Salafis de l’appel des gens à
unifier Allah par la divinité et l’adoration, et à adhérer à la Sounnah, et parvient à les
détourner de combattre l’association à Allah et l’innovation en religion, vers tout ce
qui est moins important que cela en religion, sans parler de lutter contre leurs frères
Salafis, c’est là vraiment un manque de remerciement envers Allah pour ce bienfait
qu’Il leur a accordé et qui est le minhâj salafi. Plutôt, cela est plus proche du
reniement de ce bienfait et de la destruction de la Salafiyyah par les mains des Salafis
eux-mêmes, qui ne peut réjouir que les hérétiques parmi les adeptes de la « pensée
islamique », les Hizbis, les activistes islamiques (ou : les adeptes du « mouvement
islamique »), les Soufis, les adorateurs de tombes et les partisans des superstitions.
Le vrai Salafi ne s’enclore pas – en reprenant l’expression d’ibn Taymiyyah, qu’Allah
lui fasse miséricorde83 – en son chaikh ni en un autre, il ne s’allie pas avec les gens
pour la cause de son chaikh ni ne les désavoue pour sa cause. Il s’allie uniquement à
Allah, Son messager et l’ensemble des croyants, et voue son hostilité aux mécréants
et aux gens qui parlent sur Allah sans science, sans tenir compte de ce à quoi ils
s’affilient. En effet, ce vers quoi nous tournons notre attention ce sont les paroles et
les actes de l’individu non pas simplement ce qu’il prétend être ou faire. Et la plupart
des égarés pensent être bien-guidés, alors qu’en réalité ils sont de « ceux dont l’effort,
dans la vie présente, s’est égaré, alors qu’ils s’imaginent faire le bien. » [s.18, v.104],
comme les a décrits leur Créateur – pureté à Lui et exalté soit-Il – qui les connaît
mieux que quiconque.
Le vrai Salafi ne jauge pas l’Islam ni les Musulmans aux paroles ou actes de son
chaikh, et ne détermine pas les lois et règles de l’Islam par analogie avec les paroles
ou actes de son chaikh, car ce dernier est un homme qui commet beaucoup de péchés
et fautes, comme le reste des fils d’Adam. Il n’y a donc personne d’infaillible dans la
religion, sa transmission et l’appel des gens à celle-ci, en dehors des messagers d’Allah
– qu’Allah les couvre d’éloge et de salut –.
La norme du Salafi pour juger est, comme cité précédemment, les textes du Coran et
de la Sounnah avec la compréhension qu’en ont eue les imams des Salafs. L’argument
décisif, aux yeux du Salafi, ne se trouve donc pas dans l’avis de son chaikh mais plutôt
dans le rapport de son chaikh pour le texte révélé, après vérification de l’authenticité
de son rapport et de la conformité de sa compréhension pour ce texte à celle des
Compagnons – qu’Allah les agrée –.
Quant à l’individu qui dit ce que son chaikh dit et fait ce qu’il fait, sans connaître sa
preuve, qui admire son chaikh et l’honore, qui accepte les gens qu’il accepte et rejette
ceux qu’il rejette, un tel individu est plus proche d’être un Soufi et un Chiite que
d’être un Salafi…

83
Cette expression de l’imam ibn Taymiyyah était notamment présente dans sa parole se trouvant
à la page 13.
185
Qu’Allah couvre d’éloge, de salut et de bénédictions notre prophète Mouhammad,
sa famille, ses compagnons et ses suiveurs. »
[Article « La Salafiyyah est l’élite, mais qui sont ses membres ? » ;
http://www.saadalhusayen.com/index.php?option=com_content&view=article&id=9:2011-08-15-16-43-
29&catid=11:exemplecategorie&Itemid=2].

De nos jours, la Hizbiyyah dans les rangs des Salafis est bien souvent
provoquée par les prêcheurs qui se réfutent les uns les autres, en mettant leurs
réfutations à disposition des petits étudiants et leur exposant le pourquoi et le
comment de leurs différends mutuels. Et par cela ils font le bonheur des
ennemis de l’Islam et de la Sounnah, et les dispensent en grande partie de
leur lutte à mener contre la Salafiyyah et ses adeptes ! Sans aucun doute, ces
Salafis, tant les prêcheurs parmi eux que leurs suiveurs, s’imaginent par cela
faire le bien et ne défendre que la vérité, mais, sans l’ombre d’un doute
également, c’est là une ruse de Satan et de l’âme incitatrice au mal qui a
triomphé d’eux.
Il est important de savoir que plus les discours, les cours et les écrits du
prêcheur Salafi seront nombreux, plus le nombre de ses erreurs et ses faux pas
augmentera. Notre devoir est donc d’être une aide en sa faveur, non pas en
faveur de Satan et ses assistants contre lui.
Une minorité des étudiants et prêcheurs Salafis de notre époque est occupée
par la recherche des fautes des grands savants de la Sounnah, pour les donner
ensuite en morceaux de nourriture dans les bouches des gens frivoles, badins
et inactifs dans la science et/ou la da’wah. Et par cela, ils assistent Satan dans
sa tâche qu’est obstruer aux gens le sentier d’Allah.
Chaikh Sa’d Al Housayyin a dit :
« A notre époque, l’âme incitatrice au mal et Satan ont trouvé une ouverture pour
semer la discorde, la dissension et le conflit entre les prêcheurs de la réelle Salafiyyah.
En effet, lorsque l’un des étudiants en science islamique prêcheurs trouve à l’encontre
de l’un de ses frères, étudiant prêcheur sur la voie des Salafs lui aussi, une faute réelle
ou illusoire, il se met à écrire contre celle-ci une réfutation scientifique, qui est alors
mise à la disposition des petits étudiants. Ces derniers s’en vont alors se ranger en
faveur du réfutateur ou du réfuté, et s’enclore dans le parti pris à son égard. Quant
au réfuté, la défense de son honneur le pousse, plus encore que sa conviction
religieuse et son éthique, à réfuter à son tour. C’est alors que les deux hommes, le
réfutateur de base et le réfuté, avec leur groupe respectif de partisans, se mettent à
occuper leur temps par la dissension et le conflit entre eux, au lieu de s’adonner à la
science, l’enseignement et l’appel des gens à Allah ; et la fitnah d’internet lance : « Y
en a-t-il encore ?! J’en veux plus ! ». Tandis que le gagnant derrière tout cela est : le Soufi,
l’adorateur des tombes, le Hizbi et l’adepte de l’activisme islamique… Satan et la
passion sont parvenus à épargner à tous ces hérétiques la lutte à mener contre la
Salafiyyah et les Salafis !
186
Selon moi, il n’y a pas l’ombre d’un doute que les Salafis affectés par cette fitnah qui
égare, ainsi que les Salafis qui en affectent leurs frères, s’imaginent par cela faire le
bien et ne défendre que la vérité et non pas leur égo. Et cette idée qu’ils se font de
cela à tort, je n’ai également aucun doute sur le fait qu’elle soit une ruse de l’âme
incitatrice au mal et de Satan. Car s’ils se conformaient réellement à la vérité, ils se
seraient contentés de ce dont se sont suffis les savants de la communauté depuis
l’époque des Compagnons jusqu’à celle d’ibn Bâz et d’ibn ‘Outhaymîn – qu’Allah les
agrée tous – : conseiller sincèrement et loyalement et ne pas divulguer publiquement
ni faire d’esclandre, prévenir contre la faute tout en couvrant le fautif. Il en est ainsi
car chacun d’entre nous commet beaucoup de fautes et de péchés84 ! Si le Coran
« provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! »
[s.4, v.82] ! Et les fautes du prêcheur qui appelle les gens à Allah deviennent plus
nombreuses dès lors que ses cours et ses ouvrages se font plus abondants85 ; aidons-
le donc par l’invocation et l’entraide dans le bien et la crainte pieuse, et ne le freinons
pas, ne le faisons pas échouer par des querelles, et ne détournons pas les gens du
profit qu’ils peuvent tirer de sa science et sa prédication salafie !
Les Salafis sont en infériorité numérique dans cette vie – mais ils seront en supériorité
au Jour de la résurrection –, soyons donc une aide en leur faveur, non pas une aide
pour Satan et ses assistants contre eux ! Et déployons nos efforts et notre temps pour
mener la lutte contre les hérétiques dans la religion ou dans l’appel à celle-ci, parmi
les Hizbis, les activistes islamiques et toutes les autres sectes.
On ne cessera de s’étonner de la manière dont certains étudiants prêcheurs de la
religion d’Allah avec clairvoyance – mais qui restent une minorité parmi les
prédicateurs de la vérité – sont occupés par la recherche des fautes des grands savants
de la législation islamique, surtout les prêcheurs parmi ces érudits, pour les donner
ensuite en morceaux de nourriture dans les bouches des gens frivoles, badins et
inactifs dans la science et/ou la da’wah. Ce qui, assurément, est une obstruction du
sentier d’Allah… »
[Article « La querelle et le conflit entre les Salafis est une obstruction du sentier
d’Allah »;
84
« Tous les fils d’Adam sont de grands pécheurs et fautifs. Et les meilleurs des pécheurs
et des fautifs sont ceux qui se repentent beaucoup. » ; hadîth très connu !
85
Ce qui est un principe qui, pour être compris, ne nécessite pas d’études bien poussées en sciences
islamiques, mais juste un peu de bon sens et de connaissance de la nature humaine ! Les mécréants
français, et autres, l’ont d’ailleurs exprimé par différentes expressions, telles que : « Il n’y a que celui
qui ne fait rien qui ne se trompe jamais. », et « L’erreur est humaine » (dont l’origine est une locution latine
disant : « Se tromper est humain, persévérer est diabolique », indiquant que si l’homme est imparfait et donc
forcément faillible, nous sommes censés apprendre de nos erreurs ; « Le croyant ne tombe pas
deux fois dans le même trou. »* nous a enseignés notre prophète – éloge et salut d’Allah sur lui
– !).
* Nous pourrions également traduire ce hadîth de la sorte : « Le croyant ne trébuche pas deux
fois sur la même pierre. » ; et sa traduction mot à mot donne : « Le croyant ne se fait pas
mordre deux fois du même trou. ».

187
http://www.saadalhusayen.com/index.php?option=com_content&view=article&id=191:2013-
09-11-16-32-01&catid=11:exemplecategorie&Itemid=2].

De nos jours, la plupart des Salafis sont occupés par la querelle et le conflit
entre eux, au lieu de s’adonner à la transmission du message divin, en
commençant en cela par le plus important d’abord !
Chaikh Sa’d Al Housayyin a dit :
« Je me suis également opposé à la plupart des gens en me concentrant, dans le prêche
de la religion d’Allah, sur ce qu’Allah avait décrété et établi pour chacun de Ses
messagers : l’ordre catégorique d’unifier Allah par l’adoration, la condamnation de
toute forme d’adoration vouée à autre que Lui, l’ordre d’adhérer et de respecter la
voie prophétique, l’interdiction d’innover dans la religion, l’adhésion et le respect de
la voie prophétique dans la prédication, et la mise en garde contre les voies innovées.
Tandis que les Hizbis et les activistes islamiques s’occupent et occupent les gens par
ce qu’ils ont nommé « al hâkimiyyah » (« l’unification d’Allah dans la législation et la
légifération ») et ce qu’ils ont forgé au nom du « chirk des palais », ainsi que par les
petits péchés à la place des grands et des capitaux. Et, tandis que la plupart des Salafis
– qui sont le groupe sauvé – s’occupent par l’unification d’Allah dans Ses Noms et
Attributs et par les actes extérieurs surérogatoires, au lieu de s’adonner à ce par quoi
Allah les a distingués (des groupes égarés) et qui est la correction de l’adoration et de
la voie chez les gens ; pire encore, la plupart des Salafis sont de nos jours occupés
par la querelle et le conflit entre eux. »
[Article « S’opposer à la plupart des gens est plus proche de la vérité qu’être en accord
avec eux – partie 2 »;
http://www.saadalhusayen.com/index.php?option=com_content&view=article&id=536:-
2&catid=11:exemplecategorie&Itemid=2].

Mise en garde contre la Hizbiyyah pratiquée par une partie des Salafis de
notre époque autour de certains chaikhs, et plus particulièrement autour de
quatre chaikhs bien connus et encore vivants aujourd’hui. Ce sectarisme
s’exprime, par exemple, en restreignant la connaissance authentique et la
compréhension correcte du manhaj salafi à ces chaikhs, ou en imposant aux
gens de prendre leurs jugements comme références, et leurs avis dans les
sujets d’ijtihâd comme arguments décisifs qui s’imposent à tous, ou bien en
disant d’eux qu’ils ne sont pas « ma’soûm » (infaillibles) mais sont tout de
même « mousaddad » (bien-guidés et bénéficiant de la réussite divine) - et
certains ajoutent pire encore : « ils sont protégés par le manhaj » -, ou encore
en faisant le tabdî’ ou la mise en garde contre des individus qui, bien qu’ils
enseignent la Sounnah et font référence à de grands érudits Salafis anciens et
contemporains, ne font pas d’allusion, dans leurs sites internet ou leurs
assises de science, à ces chaikhs-là.

188
Interrogé de la sorte : « Nous voyons une partie de nos frères Salafis critiquer les
Hizbis, et nul doute que ces derniers ont à leur passif de nombreuses fautes, comme
le fait qu’ils fondent leur alliance et leur désaveu sur leur hizb, mais le problème est
que ces frères, qui se disent Salafis, pratiquent eux-mêmes, à la base, un même
sectarisme ! En effet, ils ont un nombre restreint de chaikhs, se comptant sur les
doigts de la main, desquels ils ne sortent pas, et ne peut entrer avec eux et être des
leurs qu’un individu « pur », comme eux, qui n’est point critiqué. Ne vois-tu pas cela
aller à l’encontre de la voie des Salafs ? » ; Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli a répondu :
« Il ne fait aucun doute que la Salafiyyah ne se restreint pas à des noms parmi les
(chaikhs) Salafis, en disant par exemple : « Ce sont eux qui connaissent le manhaj ! » ou «
Ce sont eux dont la parole doit être prise comme référence ! ». Cela est en réalité une forme de
Hizbiyyah. La Salafiyyah doit plutôt être attribuée à l’ensemble de ses membres.
Assurément, les Salafis ont des chaikhs connus pour leur suivi de la voie des Salafs
et n’ayant à leur encontre aucune infraction connue à cette voie ; ceux-là sont donc
tous, sans exception, les gens de science. Et, comme je l’ai dit dans mon discours
précédent, nous ne les attribuons pas à un endroit précis en restreignant les gens de
science à celui-ci et disant « les chaikhs de Médine », « les chaikhs de La Mecque » ou « les
chaikhs de Riyâd », etc. ; plutôt, nous disons : « les chaikhs des Salafis qui ont tous le statut
de gens de science et sont tous des gens dont les paroles sont à écouter et à analyser ».
Prétendre qu’un tel est « mousaddad » (« bien-guidé, bénéficiant de la réussite d’Allah
»), ce qui implique que toutes ses paroles doivent être acceptées et approuvées, cela
est faux et en désaccord avec la voie des pieux prédécesseurs.
Et les gens en cela sont deux extrêmes : (un extrême, cité précédemment, qui restreint
et limite la Salafiyyah à une partie des chaikhs Salafis en dehors des autres) et l’autre
extrême qui veut faire entrer dans la sphère des chaikhs Salafis des individus qui ont
carrément enfreint la voie des Salafs, des individus qui « peu importe qu’ils soient Salafis
ou montrent la Salafiyyah ou pas du tout ».86 […]

86
Dans le livre préfacé et loué par Chaikh Sâlih As Souhaymi et Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli,
intitulé « Clairvoyance donnée aux Khalafs (successeurs) sur la délimitation exacte des fondements
qui, lorsque quelqu’un les enfreint, il sort de la voie des Salafs (prédécesseurs) », on peut lire à la
page 15 : « Parmi les autres choses alarmantes de notre époque, il y a la présence d’individus qui
sont accommodants et laxistes dans leur affiliation des gens à la Salafiyyah, jusqu’au point où nous
ayons entendu dire parmi eux : « Tous les groupes Islamiques de notre époque sont Salafis, et la divergence entre
eux n’est que d’ordre d’ijtihâd dans les sujets subsidiaires. » ! Et à l’opposé de ces gens s’en trouvent
d’autres, dont le niveau de science est faible, qui se permettent aisément et librement d’exclure de
la Salafiyyah les individus dont l’appartenance à celle-ci a été établie, en raison de choses qui n’ont
pas été jugées par les grands savants comme expulsant leur auteur de la Salafiyyah. Ces gens-là sont
dans une véritable insouciance quant à la parole des imams des Salafs : « Exclure les gens de la (sphère
de la) Sounnah est une chose terrible et difficile. » [voir « as sounnah » d’Al Khallâl 2/373]. L’imam Ad
Dârimi a dit : « La réalité de l’innovation est terrible et difficile, et l’individu qui y est affilié a un très mauvais
état au milieu des Musulmans. Ne vous empressez donc pas de faire le tabdî’ avant d’être certains et de savoir
vraiment si la parole prononcée par un des deux groupes opposés est une vérité ou une fausseté ! Et comment pouvez-
vous vous empresser d’affilier à l’innovation des gens en raison d’une parole qu’ils ont dites alors que vous ne savez
même pas s’ils ont dit juste ou se sont trompés ?! Et en plus, d’après votre voie, il vous est impossible de dire à l’un
189
Quant au premier extrême, il consiste à ce que tu dises par exemple : « Moi, je n’écoute
que d’un tel ! Ses paroles sont la vérité et tous ceux qui s’opposent à lui et divergent avec lui… ».
J’ai fait allusion à cela dans mon discours précédent lorsque j’ai dit : certains gens,
lorsque les chaikhs Salafis divergent entre eux sur un sujet ou une affaire précise et
que tu dis à l’un d’entre eux « Analysons l’affaire attentivement (avant de se précipiter à prendre
parti pour tel ou tel côté) ! », il te répond : « Toi, tu as une choubhah ! Tu doutes des chaikhs
Salafis ! ». Assurément, cela est une faute dont il faut que nous mettions en garde les
gens, et un fléau sur lequel nous devons être en alerte. Il est illicite que nous
pratiquions une quelconque Hizbiyyah à l’égard de certains chaikhs précis ! Ce que
nous devons faire c’est plutôt secourir la vérité ; où qu’apparaisse la vérité, nous y
adhérons. Et lorsque la divergence survient entre les chaikhs Salafis, nous
reconnaissons le mérite qu’est le leur, nous reconnaissons les excuses qui sont en leur
faveur et nous suivons ce qui apparaît être la vérité.
Ce à quoi tu as fait allusion dans la question, nul doute que c’est une réalité présente
chez une partie des jeunes Salafis : ils restreignent et limitent leur groupe à certains
chaikhs en dehors des autres, et considèrent les autres comme n’étant pas des gens
de science vers qui revenir. Plutôt, j’ai entendu certains jeunes dire : « Le chaikh Sâlih
Al Fawzân n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! Le chaikh Sâlih As
Souhaymi n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! Le chaikh ‘Abd Al
Mouhsin Al ‘Abbâd n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! ».
Certainement, cela est une faute, et certainement cela est une forme de Hizbiyyah et
une forme de suivi de la passion, dont il faut prendre garde et qu’il faut éviter. […] »
[« La Salafiyyah, une voie et une vie », p.168 à 171].
Il a dit :
« Nous avons également trouvé des ghoulâh (extrémistes, exagérateurs) à l’égard de
nos savants, les savants de la Sounnah et du Tawhîd. J’entends par là une partie des
jeunes (Salafis) qui, d’après ce que je pense d’eux, tombent dans une telle exagération
par bonne volonté de leur part. Cependant, l’extrémisme qu’ils pratiquent parfois est
tel qu’il aide les gens du faux à s’attaquer aux gens de la vérité. Cela est, en réalité,
une chose que les étudiants en science doivent cesser de pratiquer ! Par Allah, nos
savants n’ont nul besoin d’une exagération à leur égard et n’ont nul besoin que nous
ne citions des choses à leur propos qui ne doivent pas être dites, au minimum, par
respect des bonnes manières ! Nos savants ont une « page blanche », leur science est
claire et la Sounnah est évidente dans leur da’wah – et à Allah revient la louange et la
grâce –, il est entièrement suffisant qu’ils soient qui ils sont ! Il est entièrement
suffisant qu’ils soient qui ils sont pour que nous connaissions réellement leur mérite

des deux groupes opposés : « Tu as eu tort par ta parole, la vérité n’est pas ce que tu as dit » ! Qui est donc plus
faible d’esprit dans sa voie et plus ignorant que celui qui attribue à l’innovation des gens, tout en disant « Je ne sais
pas s’ils ont dit la vérité ou non », et n’est pas à l’abri dans sa voie que l’un des deux groupes opposés se soit conformé
à la vérité et la Sounnah, et malgré cela il les nomme « innovateurs » ?! Ni il n’est, dans sa prétention, à l’abri de
voir la vérité comme une fausseté et la Sounnah comme une innovation… Cela est vraiment un égarement évident et
une ignorance importante. » [« ar radd ‘alal jahmiyyah » p.193]. »

190
! Quant à marquer de l’exagération à l’égard de nos savants et nos chaikhs [dans le
but de faire connaître aux gens leur mérite] comme le pratiquent certains étudiants
en science – et ils ne sont pas très nombreux et la louange est à Allah –, alors non !
Certains d’entre eux disent « Notre chaikh est protégé par le manhaj » ; une telle parole est
une grave faute ! En effet, l’Islam ne protège pas ses gens (de commettre des péchés
et même d’apostasier), ni même tenir compagnie au messager d’Allah – qu’Allah le
couvre d’éloge et de salut – ne protégea certains compagnons de commettre certains
péchés puis ils se repentirent à Allah – Puissant et Majestueux soit-Il –. Il n’existe
donc personne de qui on peut dire « le manhaj le protège, il ne dit donc que la vérité »,
cependant nous disons : « Nous savons de notre chaikh qu’il ne vise que la vérité et qu’il ne dit
que ce qu’il connaît être la vérité mais, en réalité, il peut se tromper tout comme il peut avoir raison.
Lorsque donc il voit juste, nous nous réjouissons de cela et nous le propageons. Et lorsqu’il commet
une faute, nous discutons avec lui de celle-ci et nous lui disons « Ô chaikh, tu as dit telle chose et il
est à relever contre cette chose ci et ça. » ; si alors il revient à ce qui lui apparaît être la vérité, la
louange est à Allah, mais s’il ne se corrige pas, nous lui reconnaissons le mérite qu’est le sien et nous
ne soutenons pas sa parole qui ne nous est pas apparue être une vérité ». Voilà comment il faut
que nous soyons !
Quant à la parole suivante de certains étudiants en science : « Un tel n’est pas Salafi car
je n’ai pas trouvé sur son site internet les noms de nos quatre chaikhs. Et même si on y trouve les
noms de Chaikh Al Albâni, Chaikh ibn Bâz et Chaikh ibn ‘Outhaymîn, et qu’il enseigne le
Tawhîd jour et nuit, il n’est pas un Salafi car il n’a pas cité les noms de nos quatre chaikhs ! » ;
c’est là une réelle transgression ! Cela est illicite ! Un homme ne sort pas de la
Salafiyyah parce qu’il n’a pas mentionné le nom d’un tel et d’un tel parmi les savants
! En effet, ne nuit en rien au Salafi le fait même qu’il ne connaisse pas le nom d’un
tel parmi les savants, ni ne nuit au savant le fait qu’un tel ne l’ait pas mentionné87.
87
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« Ahl As Sounnah ne pratiquent pas le pacte et le serment d’allégeance entre eux. Quiconque désire
venir étudier chez eux, le fait librement, et il arrive même, après cela, qu’il s’en aille sans que nous
ne le sachions. Et nous ne jugeons pas l’individu comme n’étant pas un Sounni que s’il vient étudier
ici chez nous ; non, non ! Quiconque se cramponne au Coran et à la Sounnah, fait partie d’Ahl As
Sounnah, et même si nous ne le connaissons pas et lui ne nous connaît pas. Nous ne rendons pas
étroit ce qui est vaste*.
Ahl As Sounnah, comme vous l’avez entendu, ne sont donc pas des gens qui appellent aux troubles
et aux conflits entre les Musulmans, ni ne sont des gens qui appellent à la Hizbiyyah, ni ne sont des
gens qui appellent aux révolutions et aux coups d’Etat. Plutôt, ils sont des gens qui appellent à la
correction de l’état de la communauté. Celui qui fait fuir les gens d’eux, ne fait donc que détourner
les gens de la religion. Celui qui dit « Ce n’est pas le moment ni l’époque pour juger le hadîth d’authentique ou
de faible, pour juger tel rapporteur comme étant de confiance ou faible, etc. »… Pureté à Allah ! Vous vous êtes
adonnés aux représentations théâtrales et cinématographiques, vous vous êtes adonnés au football,
vous vous êtes adonnés aux journaux et magazines, puis vous reprochez à vos frères de faire preuve
d’équité ! Qu’Allah fasse miséricorde à un homme qui connaît sa vraie valeur. Entraidons-nous
donc, tous, dans la piété et la crainte d’Allah. »
[« Mon second conseil pour les prêcheurs », dans « L’imam Mouqbil Al Wâdi’i, tome 2 », p.164-
165].
(* Remarque bien comment l’imam Mouqbil affirme que l’étendue de la sphère de la Sounnah est
vaste ! Au contraire de ceux qui disent qu’elle est étroite voire très étroite. Voici d’ailleurs d’autres
191
paroles du Chaikh à ce sujet : « Ahl As Sounnah réprésentent en réalité la majeure partie du monde
islamique de notre époque, mais leur division interne, leur désaccord et la méconnaissance des gens
de chaque peuple quant à l’état des autres, ont fait qu’ils se sont fondus dans leurs sociétés
respectives. Nous espérons vraiment qu’Allah accordera Sa réussite à ceux qui s’occupent d’appeler
les gens à la Sounnah, en les dirigeant vers l’acte de s’informer sur l’état d’Ahl As Sounnah dans le
monde entier, de partager les nouvelles de leur situation et de diffuser leurs discours, leurs écrits et
leurs enseignements bénéfiques. Peut-être que par cela Allah les unifiera. » [« Mon conseil pour Ahl
As Sounnah », p.18, publié aux éditions L’Héritage Prophétique en début d’année]. « Le devoir
obligatoire de nos frères d’Ahl As Sounnah dans tous les pays islamiques est de s’informer sur l’état
de leurs frères dans le monde entier. Car la plupart des Musulmans sont d’Ahl As Sounnah, mais
ils n’ont personne d’autre qu’Allah – pureté à Lui et exalté soit-Il – pour leur venir en aide. Il leur
faut donc solliciter la venue des prêcheurs d’Ahl As Sounnah chez eux, qui commenceront par
enseigner le Livre d’Allah, ce dont les gens ont besoin de la langue arabe pour parfaire leur
compréhension et leur parler de cette langue, et ce qu’il sera possible de la Sounnah. Voilà ce qui
apportera des grands résultats, in châ Allah, après deux ou trois ans seulement. » [« Interview au
sujet du jihâd afghan » dans « L’assassinat du Chaikh Jamîl Ar Rahmân l’Afghan »]. Et le contexte
de ces paroles de Chaikh Mouqbil indique clairement qu’il n’entend pas par Ahl As Sounnah le
sens général qu’est « les Musulmans n’étant pas des Chiites Rafidites », mais bel et bien le sens particulier
qu’est « les Musulmans n’étant pas des hérétiques ». En effet, l’appellation « Ahl As Sounnah » est
employée avec deux significations différentes : les gens qui font face aux Rafidites car ils ont
reconnu le califat d’Abou Bakr, de ‘Oumar et de ‘Outhmân, ce qui englobe les adeptes de la pure
voie prophétique ainsi que tous les groupes hérétiques, en dehors des Rafidites, n’étant pas sorti de
la sphère de l’Islam bien sûr ; et les gens qui font face aux hérétiques d’après tous leurs différents
groupes (Ahl Al Bid’ah), soit les adeptes de la pure voie prophétique, car ils ont adhéré à la croyance
authentique des pieux prédécesseurs et l’ont mise en pratique. Voir par exemple : « minhâj as
sounnah » d’ibn Taymiyyah (2/221) et « ach charh al moumti’ » d’Al ‘Outhaymîn (11/306). Ici, si
quelqu’un disait : « Mais comment conjuguer ces paroles de Chaikh Mouqbil, sur la vaste étendue de la sphère de
la Sounnah à notre époque, avec les paroles d’autres savants, telles celles de Chaikh Sa’d Al Housayyin présentes
dans cet article, affirmant que les Salafis sont en infériorité numérique dans cette vie d’ici-bas ? ». Nous lui
répondrons : en effet, les adeptes de la pure voie prophétique sont peu nombreux dans l’ensemble
des hommes sur Terre, les mécréants étant plus nombreux que les Musulmans. C’est d’ailleurs cela
qu’exprime Chaikh Sa’d Al Housayyin en disant : « Les Salafis sont les meilleurs des Musulmans et
le resteront jusqu’à l’avènement de l’Heure, et ils sont la minorité de gens vertueux dans l’ensemble
des hommes. ». D’autre part, il se peut que certains hommes de science, dans le contexte de
l’exhortation, entendent par la minorité des gens de la Sounnah, des Salafis, des suiveurs des pieux
prédécesseurs, par rapport à l’ensemble des Musulmans de notre époque, l’élite des croyants
orthodoxes seulement : ceux dont le suivi de la voie prophétique est excellent, ils en respectent sa
base, sa plénitude obligatoire et sa plénitude surérogatoire, et non pas ceux dont l’appartenance à
la Salafiyyah est moyen ou faible. Tout comme il est pratique courante de le faire, dans l’exhortation,
avec le terme « les croyants » ou « les vrais croyants », et même « les Musulmans » ; « Le mou-min
(croyant) est celui dont les gens n’ont à craindre pour leurs biens et leurs personnes. Le
mouslim (soumis, Musulman) est celui dont les gens ne subissent une nuisance venant de
sa langue ou de sa main. Le moujâhid (combattant) est celui qui lutte contre son âme dans
l’obéissance à Allah. Le mouhâjir (l’émigré) est celui qui abandonne les péchés. », nous
exhorte l’envoyé d’Allah - éloge et salut d’Allah sur lui – (rapporté par Ahmad d’après Fadâlah ibn
‘Oubayd) ! Et rappelons-nous les paroles de l’imam ibn Rajab, déjà lues dans la partie 1, à ce sujet ;
en voici deux passages : « Ce qui est signifié par la « Sounnah » de la part de ces imams des Salafs,
c’est la voie du prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – et de ses compagnons qui était
exempte des choubouhât et des chahawât. » ; « La Sounnah complète c’est la voie exempte des
choubouhât et des chahawât, comme l’a dit (parmi les imams des Salafs) Al Hasan Al Basri,
192
Cependant, si nous trouvons cet homme porter atteinte à l’honneur des savants
rabbâniyyoûn (profondément enracinés dans la science et bon éducateurs), les
savants de la Sounnah, alors dans ce cas il y aura une preuve d’une chose mauvaise
étant présente chez cet individu. Mais quant au fait de lire les propos d’un étudiant
en science qui, après avoir été interrogé sur un individu, dit « Il n’est pas Salafi » et
quelle est la preuve ? « Car je n’ai pas trouvé sur son site internet la mention des noms de nos
quatre chaikhs » et il les a nommés ; cela est inacceptable ! Bien que ces quatre chaikhs
soient de nobles chaikhs que nous aimons et nous cherchons à nous rapprocher
d’Allah – Puissant et Majestueux soit-Il – par le fait de les aimer, et nous leur
reconnaissons le mérite qu’est le leur. Puis, cet étudiant a ajouté : « Et même si cet
individu cite ibn Bâz, ibn ‘Outhaymîn et Al Albâni dans les livres qu’il compose, même s’il enseigne
le Tawhîd et l’explique, il n’est pas Salafi car il n’a pas fait mention de nos chaikhs. » ; et il n’a
cité rien d’autre comme preuve ! Cela est illégal ! Cela est une agression ! Le signe de
l’appartenance à la Salafiyyah d’un homme n’est pas qu’il fasse mention des noms de
savants en particulier, mais plutôt le signe de cette lumière d’Allah qu’Il donne à qui
Il veut parmi Ses serviteurs, la Salafiyyah, est que l’homme suive la voie des Salafs,
appelle au Tawhîd, honore la Sounnah, défende la Sounnah, secoure la Sounnah par
le fait de réfuter ceux qui enjoignent de s’en écarter et par le fait de dévoiler les
hérétiques qui refusent que les gens adhèrent à la Sounnah et les dirigent vers une
autre voie ; tout en étant un homme à l’encontre duquel on ne connaît pas
d’infractions commises à ce suivi de la voie des Salafs.

Yoûnous ibn ‘Oubayd, Soufyân, Al Foudayl et d’autres. C’est d’ailleurs pourquoi ses adeptes ont
été décrits, dans les hadîths, par l’étrangeté à la fin des temps, en raison de leur infériorité numérique
et leur singularité au milieu des gens de ces époques-là. ». « L’Islam a commencé en étant
étrange (chez les gens) et il le redeviendra. Alors, bonheur aux étrangers ! » Il fut interrogé :
« Qui sont-ils, ô messager d’Allah ? » Il répondit : « Des gens peu nombreux et vertueux, au
milieu de gens nombreux et mauvais, ceux qui leur désobéissent sont plus nombreux que
ceux qui leur obéissent. ». Hadîth rapporté d’après une vingtaine de compagnons, la deuxième
phrase ici est présente dans la version d’après ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn Al ‘Âs rapportée par Ahmad
et autre.)
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit :
« Quant à votre critique contre l’appellation « Ahl As Sounnah » que nous nous sommes donnés,
sachez, ô ignorants que vous êtes, qu’elle est une appellation très ancienne* ! Et elle fait face à
l’appellation « Ahl Al Bid’ah ».
Tout individu qui se cramponne au Livre d’Allah et à la Sounnah de Son messager - éloge et salut
d’Allah sur lui - fait donc partie d’Ahl As Sounnah, et même s’il ne nous connaît pas [nous, Salafis
du Yémen en général ou de Dammaj en particulier] et nous non plus ne le connaissons pas.
Nous ne nous sommes nommés par cette appellation que parce que nous avons vu que les Frères
Musulmans suivent une voie hérétique, que le Groupe de la Transmission (Tablîgh) en fait de
même, et que nous nous trouvons dans une région où le Chiisme hérétique a pullulé pendant plus
de mille ans. Il est donc de notre droit, dans un tel contexte, de nous identifier par ce nom qu’est
« Ahl As Sounnah ». Et louanges à Allah. »
* Faites donc des recherches dans le livre « al ansâb » d'As Sam’âni autour du mot « Sounni ».
[« al makhraj minal fitnah » 3ème édition, p.19]

193
Et je dis encore une fois : ô frères, il faut que nous respections la bienséance de la
législation islamique et que nous nous tenions sur un juste milieu ! Comme je l’ai
expliqué précédemment ; nous reconnaissons le mérite des savants rabbâniyyoûn,
nous propageons leur mérite, nous les défendons, nous protégeons leur honneur,
nous diffusons la vérité qu’ils disent et nous ne faisons pas à leur égard ce qui est
illicite et non-agréé dans la législation et non-agréé auprès de ces chaikhs eux-mêmes.
Et nous ne disons pas que nos frères étudiants en théologie se caractérisent par cette
chose très mauvaise, mais nous disons qu’il y a chez certains d’entre eux une forme
d’extrémisme qu’il est obligatoire de corriger. Et lorsque nous parlons, par Allah, ce
n’est que tel le médecin qui donne au malade un médicament dont il sait qu’il peut
être amère et qu’il peut faire mal au malade, cependant il veut l’alerter sur sa maladie
de peur qu’elle ne se propage dans tout son corps ou qu’elle ne se transmette à une
autre personne. Nous ne désirons rien d’autre que mettre en évidence les savants de
la Sounnah, mettre en évidence la Sounnah et le Tawhîd, être en cela modérés et ne
donner aux adeptes du faux aucune parole qu’ils pourraient reprocher à juste titre
contre les gens de la vérité et par laquelle ils pourraient noircir leur réputation.
Je demande à Allah – Puissant et Majestueux soit-Il – d’accorder aux savants
rabbâniyyoûn, les savants du Tawhîd et de la Sounnah, davantage d’éminence au
milieu des gens, davantage de bien et de bénédiction. »
[« La Salafiyyah, une voie et une vie », p.150 à 153].

De nos jours, la Hizbiyyah est également pratiquée par une partie des Salafis
autour de certains chaikhs dans les sujets d’ijtihâd du domaine de la critique
et l’éloge. Ils imposent aux autres les jugements de quelques chaikhs à
l’encontre d’individus précis (souvent lorsqu’il s’agit de critiques plutôt que
d’éloges) dans des cas relevant de l’ijtihâd et dans lesquels, en plus, les
savants ont divergé ; et ils s’allient et désavouent autour de ce genre de
jugements de ces plusieurs chaikhs. Certains, aussi, se précipitent à prendre
parti pour certains chaikhs, dans ce genre d’affaires, avant même de savoir
clairement si ces derniers ont raison ou tort ; beaucoup d’entre eux pensent
que le simple fait que ces chaikhs aient cité les raisons précises de leurs
critiques, soutenant (peut-être) cela par des textes révélés et des paroles
d’anciens érudits, suffit à faire de leurs critiques des jugements entièrement
corrects, correspondant à la situation réelle de l’individu visé, et dont
l’argumentation est authentique et parfaitement dans son contexte. Ils
ignorent quelles sont les règles du domaine de la critique et l’éloge, qui
dépend du vaste domaine de la terminologie du hadîth, et ignorent la
signification et la portée de la règle « la critique dont la raison est clairement
expliquée (al jarh al moufassar) a autorité devant l’éloge générale (at ta’dîl al
moujmal) » ; bien qu’ils prétendent le contraire. Ils ignorent aussi (ou refusent
de reconnaître) que, bien que les savants pieux soient l’élite des Musulmans
en croyance, paroles, actes et éthique, ils sont tout de même atteints parfois

194
par des conflits, des disputes, des rivalités et même une part de jalousie
illégale entre eux, qui n’ont pas lieu d’être ; ce car ils ne sont pas des prophètes
infaillibles, ni ne sont meilleurs que les pieux prédécesseurs et les anciens
imams de l’Islam chez qui ces choses blâmables étaient certes arrivées88.
D’autres parmi eux ne donnent de considération, dans ce genre d’affaires,
qu’à l’argumentation de ces quelques chaikhs, quand bien même s’y
opposerait l’argumentation d’un ou plusieurs érudits d’Ahl As Sounnah.
Aussi, il y en a parmi eux qui ne savent pas faire la différence entre un sujet
ta-sîli (théorique et fondamental) et un sujet tanzîli (pratique et secondaire).
Le sectarisme, le fanatisme et l’extrémisme pratiqués, dans ce genre
d’affaires, par une partie des Salafis autour des quatre chaikhs précédemment
indiqués, sont tel qu’ils en arrivent à innover en Islam l’hérésie suivante -
qu’ils imputent carrément à la voie des Salafs - : « Les trois savants ou les
quatre savants, un tel, un tel, un tel et un tel, ont été unanimes ».
Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli met donc en garde contre cette nouveauté en
religion qu’il nomme « hérésie contemporaine ».
Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli a dit :
« Les Salafis divergent avec les autres, qui ne sont pas Salafis, et il arrive parfois que
la divergence survienne au sein même des Salafis sur « masâ-il an nawâzil » (les sujets
pratiques et secondaires)89 , non pas sur « masâ-il al ousoûl » (les sujets théoriques et
fondamentaux) ; les fondements de la législation Islamique, de la Salafiyyah, étant
connus, fixes et permanents. Ainsi, il peut survenir une « nâzilah »90 dans laquelle
divergent les Salafis ; comme, par exemple, le jugement porté sur un individu précis.
Tu trouves parfois les Salafis diverger dans leur jugement qu’ils portent sur un
individu précis parmi les gens. Quelle est donc la position salafie légale dans une telle
divergence ? […] ».
[« La Salafiyyah, une voie et une vie », p.99].

88
Rappelons-nous ici l’affirmation précédente de Chaikh Sa’d Al Housayyin : « Après ces trois, ibn
Bâz, Al Albâni et Al Fawzân, l’étendard de la Salafiyyah a été porté par un bon nombre de savants
et d’étudiants en science islamique. Cependant, la majorité d’entre eux a été éprouvée par la
présence de petits Salafis autour d’eux qui les occupent par la médisance, le colportage et
l’insufflation pernicieuse, les détournant par cela de la science islamique vers l’hostilité à l’égard de
leurs frères Salafis, la publication de leurs fautes, le tafsîq et le tabdî’ contre eux, et le détournement
des Musulmans de l’apprentissage bénéfique auprès de ces derniers. »
89
C’est-à-dire les sujets relevant de la mise en pratique de la théorie fondamentale et de l’application
des jugements généraux. Soit : les sujets où il faut mettre en pratique la théorie dans des cas, des
situations et des évènements de la réalité. Autrement dit, des évènements concrets dans lesquels il
faut trouver et émettre le jugement islamique exact qui leur correspond.
90
Nâzilah (dont le pluriel est : nawâzil) : un évènement concret, une situation de la réalité. Ce terme
est aussi employé, dans un autre contexte, pour désigner : une épreuve difficile, une calamité.

195
Après avoir présenté les cinq différents cas de la divergence des savants, en
éloge et en critique, dans leur jugement porté sur un individu précis, ainsi que la
manière d’agir authentique dans chacun de ces cas, Chaikh Soulaymân a dit :
« […] Et je dis : « la divergence sur l’authenticité de l’information rapportée » (la
première cause) ne signifie pas qu’il n’y a que cette cause… Cette cause peut être
présente dans une divergence sur une affaire de ce genre tout comme elle peut ne
pas être présente. Ensuite, quant à la deuxième cause – qui est : la parole rapportée
est authentiquement rapportée aux yeux de tous, mais ils divergent sur la
compréhension de son sens – et la troisième cause – qui est : la parole rapportée est
authentiquement rapportée aux yeux de tous et ils sont d’accord sur la
compréhension de son sens qui est une faute, mais ils divergent sur le poids de cette
faute –, quelle doit être notre position dans ces deux cas ? Notre position doit être
de craindre Allah autant que nous le pouvons et de suivre ce qui nous apparaît être
la vérité, sans pencher vers l’avis d’un tel car il est un tel, car il est le grand personnage
qu’il est. Et ce, parce que se trouve, certes, en face de son avis, un autre avis, contraire
au sien, émis par quelqu’un dont l’avis est à prendre en considération. Aussi, nous ne
devons pas, ici, suivre nos émotions et nos sentiments, tant à l’égard de celui que
nous aimons qu’à l’égard de celui que nous détestons. Et ici nous disons : un tel sujet
est un sujet d’ijtihâd, alors aucun des deux côtés ne peut critiquer ou attaquer
l’autre*. »
*Il est donc important ici de noter plusieurs choses. Mais, avant cela, résumons le
classement du Chaikh pour ces différents cas de jugement des savants sur l’état d’un
individu précis avec la manière d’agir dans chacun d’eux :
1. Nous trouvons chez les savants reconnus dans ce domaine un seul avis sur
l’état de l’individu précis. Dans ce cas, nous l’acceptons, et ceci était la pratique des
Salafs. Mais cela ne signifie pas l’obligation d’être d’accord avec tous les composants
de la critique et de la réfutation contre (ou, le contraire, de l’éloge et du soutien pour)
cet individu, comme l’avait indiqué le Chaikh dans son explication du 4ème fondement
de la Salafiyyah en disant : « Bien sûr, l’individu peut avoir son avis sur une des
réfutations émises par Soulaymân Ar Rouhayli par exemple, jugeant celui-ci ayant
commis une ou des erreurs dans sa réfutation : cela est une chose purement
scientifique pour laquelle il n’y a aucun problème. »
2. Nous trouvons chez les savants reconnus dans ce domaine deux avis
opposés sur l’état de l’individu précis. La cause de cette divergence est la
connaissance supplémentaire détenue par une partie des savants sur la situation
réelle de cet individu, face à l’ignorance de l’autre partie pour ces choses connues par
les premiers. Dans ce cas, nous suivons l’avis qui se base sur une connaissance
supplémentaire (qu’il soit l’avis qui critique l’individu ou celui qui fait son éloge),
conformément à la règle : « celui qui sait est un argument ayant autorité face à celui qui ne sait
pas ».
3. Nous trouvons chez les savants reconnus dans ce domaine deux avis
opposés sur l’état de l’individu précis. La cause de cette divergence est l’état
196
d’authenticité de l’information rapportée sur cet individu aux yeux des savants,
une partie d’entre eux la juge authentique et l’autre non. Dans ce cas, nous suivons
l’avis qui nous apparaît être la vérité mais nous ne blâmons pas ni critiquons ni nous
attaquons aux partisans de l’autre avis, plutôt, nous les excusons car nous nous
trouvons dans un sujet d’ijtihâd (sans même parler, donc, du fait d’aller tester la
position de nos frères dans ce genre de sujets, pour ensuite fixer notre manière de les
juger et d’agir avec eux). Et pour choisir l’avis qui nous apparaît être la vérité, il nous
faut craindre Allah autant que nous le pouvons, ne pas pencher vers un avis en dehors
de l’autre en raison de la grandeur de l’homme qui l’a émis, ne pas suivre nos
émotions et sentiments. Mais si la vérité ne nous apparaît pas, nous ne nous
prononçons pas et ne prenons parti pour aucun des deux avis, en dehors du fait de
considérer l’individu – dont le cas fait l’objet de cette divergence – d’après l’état qu’est
le sien à la base (en bien ou en mal) ; comme le Chaikh va l’indiquer un peu plus loin
dans son discours, et comme l’a aussi enjoint clairement le Chaikh Rabî’ Al Madkhali
dans une belle explication de sa part que je vais citer plus bas dans cette annotation.
4. Nous trouvons chez les savants reconnus dans ce domaine deux avis
opposés sur l’état de l’individu précis. La cause de cette divergence est la
compréhension qu’ont les savants de la parole équivoque bel et bien prononcée par
cet individu, une partie d’entre eux la comprend d’une telle façon qui lui donne un
sens de grave infraction religieuse et l’autre partie la comprend d’une telle autre façon
qui ne lui donne pas ce sens-là ; chacune de ces deux interprétations pouvant être la
signification de cette parole. Dans ce cas, notre position à avoir est la même que dans
le cas précédent puisque nous sommes là-aussi dans un sujet d’ijtihâd.
5. Nous trouvons chez les savants reconnus dans ce domaine deux avis
opposés sur l’état de l’individu précis. La cause de cette divergence est le poids de
l’infraction religieuse, aux yeux des savants, qu’a bel et bien commise cet individu,
une partie d’entre eux la juge être une faute qui doit être réfutée et démontrée tout
en préservant l’honneur et le statut de son auteur dans la Sounnah, et l’autre partie la
juge être une faute qui l’atteint et le blesse dans sa droiture en religion. Et nous
pouvons aussi englober dans ce cas la divergence des savants sur l’établissement de
l’argument divin sur cet individu : les savants sont d’accord sur le degré de gravité
de son infraction religieuse mais une partie d’entre eux est convaincue que l’argument
divin s’est établi sur lui et le juge donc d’après ce qu’exige cette infraction (le takfîr,
le tabdî’ ou le tafsîq) tandis que l’autre n’est pas convaincue de cela et ne met donc
pas à exécution ce jugement contre lui. Dans ce cas, notre position à avoir est la
même que dans les deux cas précédents puisque nous sommes là-aussi dans un sujet
d’ijtihâd.
Citons désormais l’explication de Chaikh Rabî’ indiquée précédemment. Le Chaikh
a été interrogé : « Lorsque vous critiquez un individu bien précis, puis, sont interrogés
à son sujet certains nobles chaikhs d’Ahl As Sounnah et répondent alors d’après ce
qu’ils savent de lui comme piété apparente et font son éloge, quelle doit être la
position des jeunes Salafis dans ce cas-là ? ». Il a répondu : « Je conseille aux jeunes
Salafis, où qu’ils se trouvent, de ne pas se diviser à cause d’un tel et d’un tel, et de ne
197
pas pratiquer un quelconque fanatisme en faveur d’un tel ou d’un tel. Leur devoir
dans ce genre de problèmes est uniquement de réfléchir avec attention, de vérifier les
informations et de chercher la vérité. Puis, si la vérité leur apparaît clairement être de
ce côté ou de l’autre, leur devoir est alors de secourir la vérité. Et il leur est illicite de
s’empresser de se rallier à ce côté ou à l’autre. Plutôt, il est obligatoire au Musulman
d’avoir la position authentique qu’Allah – béni et exalté soit-Il – agrée et qui est :
prendre connaissance de la vérité et se mettre de son côté, et même si elle a été émise
par notre plus sévère ennemi, et combattre le faux, et même s’il a été émis par notre
plus cher ami. Mon conseil pour les jeunes, dans l’affaire de Mouhammad Al
Maghrâwi ou d’un autre, est donc qu’ils ne s’empressent pas de se fanatiser pour un
tel ou un autre, mais plutôt qu’ils empruntent la voie islamique authentique qu’Allah
– béni et exalté soit-Il – agrée : chercher à connaître la vérité et réfléchir mûrement
jusqu’à parvenir à la réalité évidente. Et après cela, on dit à celui qui est dans l’erreur
« Tu t’es trompé et tu as le devoir de revenir à la vérité », et la réponse de celui-ci doit être «
Qu’Allah te récompense, tu as certes dit vrai ». Et ne fait en rien partie du manhaj salafi,
l’acte de s’empresser à secourir ceux qui ont tort ou ceux qui ont raison, ceux qui
sont fautifs ou ceux qui ne le sont pas, avant que la vérité ne nous soit apparue
clairement. Voilà quel est mon conseil pour la jeunesse salafie, elle doit suivre cette
méthode. Et cela fut traité (autrefois) par Chaikh Al Islam ibn Taymiyyah et celui-ci
établit un lien de ressemblance entre ceux qui s’empressent à se fanatiser pour un tel
ou pour un autre et les criminels Tatars qui se fanatisaient pour le faux91. Que les
jeunes prennent donc garde à tomber dans cette ignominie ! Qu’Allah vous bénisse.
» [Cassette « le danger du mensonge », question-réponse disponible aussi sur son site
officiel : http://www.rabee.net/ar/questions.php?cat=29&id=297].
Après tout cela, nous pouvons donc noter plusieurs choses importantes :
· Chaikh Soulaymân n’a pas dit : « Lorsque les savants reconnus de notre époque divergent sur
l’état d’un individu précis, c’est-à-dire sur le jugement qu’ils portent sur lui, la règle que nous devons
obligatoirement mettre en application est : prends l’avis de Chaikh un tel et de Chaikh un tel en
dehors des autres car ce sont eux les seuls spécialistes du domaine ! ». Plutôt, le Chaikh va
bientôt parler, dans son discours, de cette forme de sectarisme, fanatisme et
extrémisme pratiqués par une partie des Salafis de notre époque92.

91
Ce point commun entre ces Musulmans, Salafis ou non, et les Tatars criminels, mis en évidence
par l’imam ibn Taymiyyah est à lire – louanges à Allah – dans une de ses paroles traduites et
présentes dans cette partie 2 (p.10 à 13).
92
En disant notamment : « Ce à quoi tu as fait allusion dans la question, nul doute que c’est une
réalité présente chez une partie des jeunes Salafis : ils restreignent et limitent leur groupe à certains
chaikhs en dehors des autres, et considèrent les autres comme n’étant pas des gens de science vers
qui revenir. Plutôt, j’ai entendu certains jeunes dire : « Le chaikh Sâlih Al Fawzân n’est pas quelqu’un
vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! Le chaikh Sâlih As Souhaymi n’est pas quelqu’un vers qui revenir
dans le domaine du manhaj ! Le chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans
le domaine du manhaj ! ». Certainement, cela est une faute, et certainement cela est une forme de
Hizbiyyah et une forme de suivi de la passion, dont il faut prendre garde et qu’il faut éviter. »

198
· Chaikh Soulaymân n’a pas dit : « Lorsque les savants reconnus de notre époque divergent sur
l’état d’un individu précis, c’est-à-dire sur le jugement qu’ils portent sur lui, la règle que nous devons
obligatoirement mettre en application est : la critique dont la raison est clairement expliquée (al jarh
al moufassar) a autorité devant l’éloge générale (at ta’dîl al moujmal) ». Et encore moins : « la
critique (al jarh) a autorité devant l’éloge (at ta’dîl) ». Plutôt, il a cité cinq cas différents de
jugement des savants sur l’état d’un individu dont quatre sont des cas de divergence ;
dans le premier de ces quatre cas, c’est la règle « celui qui sait est un argument ayant autorité
face à celui qui ne sait pas » qui est en vigueur, et dans les trois autres, c’est un sujet
d’ijtihâd pour lequel aucun des deux côtés n’a le droit de blâmer l’autre, sans même
parler de tester la position du Musulman face à ces deux côtés pour fixer la manière
de le juger et d’agir avec lui, et dans lequel le Musulman doit suivre l’avis qui lui
apparaît être la vérité sans pratiquer en cela une quelconque forme de partisanisme
émotionnel ni de fanatisme ni de sectarisme et ni d’extrémisme.
Et sont certes nombreuses les paroles de savants anciens et contemporains sur le fait
que la règle « la critique dont la raison est clairement expliquée (al jarh al moufassar) a autorité
devant l’éloge générale (at ta’dîl al moujmal) » n’est pas applicable dans chaque cas de
divergence en critique et éloge chez les savants, plutôt la critique dont la raison est
clairement expliquée n’est pas en soi confirmée, acceptée et validée sauf lorsque sa
raison est bien réelle et qu’elle a un véritable impact sur l’état visé chez l’individu (sa
mémorisation, sa véracité, sa droiture en religion, son appartenance à la Sounnah,
etc.) ; autrement dit, lorsque al jarh al moufassar est thâbit (établi) et mou-
aththir (influent, ayant un impact). Sans même parler de « la critique (al jarh) a autorité
devant l’éloge (at ta’dîl) ». Citer textuellement un bon nombre parmi ces paroles rendrait
cette annotation elle aussi bien longue, contentons-nous alors d’en citer quelques-
unes courtes et d’en indiquer d’autres :
L’imam Al Moundhiri, dans « risâlah fil jarh wat ta’dîl » (p.206), explique que la
divergence des savants de la critique et l’éloge est semblable à la divergence des
savants de la jurisprudence, les deux divergences étant impliquées par l’ijtihâd, et que
le juge ou le savant du hadîth, lorsque lui parvient une critique contre un individu ou
un rapporteur, devra accomplir son ijtihâd pour déterminer si oui ou non le contenu
de cette critique a un véritable impact sur l’état visé chez cet individu.
L’imam ibn Al Qayyim, dans « as sawâ’iq al moursalah » (2/556), explique que
lorsque deux savants moujtahids divergent sur l’état d’un individu rapporteur, la
vérité peut se trouver du côté de celui qui le juge faible, en raison de sa connaissance
d’une chose sur cet individu que l’autre savant ignore, tout comme la vérité peut être
du côté de celui qui le juge comme étant de confiance et fort, en raison de sa
connaissance du fait que la cause de la critique prononcée contre lui n’atteint pas en
mal et ne « blesse » pas l’acceptation de son rapport ni sa droiture en religion, soit car
la cause de cette critique est d’un genre qui n’a pas en soi un tel impact ou soit car
cet individu a en sa faveur une excuse ou une interprétation erronée possible qui
empêche la critique de l’atteindre.

199
L’imam ibn Taymiyyah, dans « charh al ‘aqîdah al asfahâniyyah » (p.185-186),
explique que la majorité des savants refuse la critique sauf lorsque sa cause est
clairement exposée et ce, pour deux raisons : la cause de la critique est une chose
précise (qu’il faut donc éclaircir et présenter), il arrive de considérer une chose
comme nécessitant une critique alors que ce n’est pas le cas.
L’imam Ach Chawkâni, dans « irchâd al fouhoûl » (1/332), explique que l’avis
authentique est qu’il est obligatoire d’exposer clairement la raison tant dans la critique
que l’éloge, car il arrive souvent que la raison derrière une critique soit une chose qui
n’implique pas en réalité une critique et que la raison derrière un éloge soit une chose
qui n’implique pas en réalité un éloge, d’autant plus après que la divergence dans la
communauté se soit répandue tant dans les fondements de la religion que dans ses
sujets subsidiaires.
L’imam Al Mou’allimi, dans « at tankîl » (1/73), explique que tant l’éloge que la
critique, lorsque sa raison n’a pas été clairement expliquée, laisse supposer la présence
d’une défaillance en elle. Aussi, dans « at tankîl » (1/56-57), il explique que la faute
survient tant dans le blâme et la critique que dans l’éloge et l’approbation. Et il cite
plusieurs exemples de cela autour de la faiblesse de certains individus dans leur
rapport des textes malgré leur piété en religion et leur ferveur dans la défense de la
Sounnah, autour, également, de l’exagération de certains savants dans l’éloge en
faveur d’individus pour répondre à l’exagération dans la critique qui a été faite contre
eux, et, aussi, autour de certains facteurs humains qui peuvent influencer le savant
dans ses éloges en faveur d’individus par lesquels, parfois, il ne vise pas l’émission
d’un jugement. Et il conclue en disant : « Malgré tout cela, ce qui est correct dans la
critique et dans l’éloge émis par les savants reste majoritaire ».
L’imam Adh Dhahabi, dans « mîzân al i’tidâl » (3/393), dit dans la biographie d’ibn
Abî Hâzim, après avoir cité que certains spécialistes du domaine de la critique et
l’éloge l’avaient critiqué : « Les savants du domaine ont été unanimes sur le fait
d’approuver son rapport. Quant à ceux (qui ont contredit cette unanimité et) qui l’ont
critiqué, ils n’ont nui qu’à eux-mêmes. ». Et il dit sur l’imam Yahyâ ibn Ma’în : « Nous
acceptons toutes ses paroles dans la critique et l’éloge et nous lui donnons préséance
devant beaucoup d’autres érudits mémorisateurs, tant qu’il ne s’oppose pas dans son
ijtihâd à l’avis de la majorité. Lorsque donc il est le seul à juger comme étant de
confiance un rapporteur que la majorité a jugé comme ayant une certaine faiblesse,
ou bien qu’il juge faible un rapporteur que la majorité a accepté et a jugé comme étant
de confiance, le jugement à suivre est celui de l’ensemble des imams et non pas celui
qui s’en est écarté. » [« ar rouwât ath thiqât al moutakallam fîhim » p.29-30]. Il
dit aussi : « Nous ne prétendons pas que les imams de la critique et l’éloge sont
protégés de la faute et du péché, cependant, ils sont les gens ayant le plus souvent
raison, commettant le plus rarement des fautes, qui sont les plus équitables et les plus
éloignés des traitements injustes envers autrui. Et lorsqu’ils sont unanimes sur un
200
éloge ou une critique, cramponne-toi à leur unanimité, mords-la à pleines dents et ne
t’en écarte pas ou sinon tu le regretteras ! Et si un ou plusieurs parmi eux s’écartent
de cette unanimité de leurs semblables, aucune attention ne doit leur être accordée. »
[« siyar a’lâm an noubalâ » 11/82]. Il dit également : « Et nous savons certes que
beaucoup des critiques des gens de science entre eux, les uns contre les autres, sont
vaines et dignes d’aucune considération ; d’autant plus lorsque ces critiques visent un
individu parmi eux dont l’éloge a été fait par un groupe de savants et paraît dans cet
éloge l’équité. » [« siyar a’lâm an noubalâ » 7/40-41]. Et il dit : « Les critiques d’un des
gens de science contre son semblable, on n’y prête aucune attention ; d’autant plus
lorsqu’il apparaît que la cause est une hostilité entre les deux, une divergence d’écoles
jurisprudentielles ou une jalousie. Et n’est préservé de commettre cela que celui
qu’Allah protège. Et je ne connais pas une seule époque dans laquelle les gens ont
été préservés de cela, à l’exception des prophètes et des grands véridiques. Et si je
voulais en faire mention, je pourrais remplir des pages et des pages. Ô Allah, « ne
mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es
Compatissant et Très Miséricordieux » ! » [« mîzân al i’tidâl » 1/111].
L’imam Al Bayhaqi a rapporté de l’imam Ahmad qu’il eut dit : « Sachez – qu’Allah
vous fasse miséricorde – que lorsqu’Allah donne à l’un des gens de science un savoir
qu’Il n’a pas accordé à ses semblables et ses collègues, ils le jalousent et l’accusent de
ce dont il est innocent. Et quel vilain défaut chez les gens de science que celui-là ! »
[« siyar a’lâm an noubalâ » 10/58, hachiyah 1].
L’imam ibn ‘Abd Al Barr, dans « al jâmi’ » (2/1117), explique que celui qui veut
accepter les critiques des imams les uns contre les autres, qu’il accepte alors les
critiques de certains Compagnons – qu’Allah les agrée – les uns contre les autres,
mais s’il fait cela, il sombrera dans un égarement profond et une perdition évidente.
Et il explique qu’il en est de même s’il se met à accepter la critique de ‘Ikrimah (imam
chez les Suivants) contre Sa’îd ibn Al Mousayyib (imam chez les Suivants), ainsi que
les critiques de certains contre Ach Cha’bi, contre les gens de science du Hijâz, ceux
de La Mecque, ceux d’Al Koûfah, ceux du Châm, Mâlik, Ach Châfi’i et bien d’autres.
Mais que si Allah le guide et lui inspire la droiture, il n’acceptera jamais aucune
critique contre un homme dont la droiture en religion est connue, l’intérêt pour la
science est évident, le salut quant aux grands péchés et aux « failles » de la virilité est
apparent, le bien qui se trouve en lui est prédominant sur le mal, tant que cette
critique n’est pas fondée sur une preuve évidente.
L’imam ibn Taymiyyah explique que se trouve chez les gens de science le vilain défaut
de préférer ceux qui les honorent, acceptent leurs paroles et les suivent, à ceux qui
honorent un autre parmi leurs semblables, jusqu’au point où certains d’entre eux
tombent parfois dans la jalousie et la haine envers leurs semblables. [« majmoû’ al
fatâwâ » 14/325]

201
L’imam Tâj Ad Dîn As Soubouki, dans « tabaqât ach châfi’iyyah » (1/188), dit :
« Prend garde et vraiment garde au fait de comprendre leur règle « la critique prévaut
sur l’éloge » de manière absolue ! Car la vérité est que quiconque dont le statut d’imam
en Islam et la droiture en religion ont été établis, dont ceux qui ont fait son éloge
sont nombreux et ceux qui l’ont critiqué sont rares, et qu’il y a un indice prouvant
que la cause de sa critique est un fanatisme pour le suivi d’une école jurisprudentielle
ou autre, aucune attention ne doit alors être prêtée à cette critique contre lui. »
Bref, il est connu de la science de la critique et de l’éloge qu’il y a neuf cas dans
lesquels l’éloge est rejeté et qu’il y a seize cas dans lesquels la critique est rejetée – ce
qui prouve bien que l’erreur survient tant dans l’éloge que la critique – et qui sont les
suivants :
L’éloge93 est rejeté quand :
1. Il provient d’un individu critiqué par une critique confirmée et validée dont la cause
est clairement exposée.
2. Il provient d’un individu qui n’est pas un spécialiste de ce domaine scientifique.
3. Il contient une exagération.
4. Il est fondé sur une méconnaissance de la réelle situation de l’individu visé par
l’éloge.
5. Il est fondé sur une information rapportée qui n’est pas authentique.
6. Il a été prononcé par cajolerie, flatterie et ménagement.
7. Il vise un individu critiqué à l’unanimité des spécialistes du domaine.
8. Il étend à l’absolu un éloge qui est restreint.
9. Il provient d’un savant qui est du rang des « moutasâhiloûn » (« accommodants,
trop indulgents ») alors que s’oppose à lui une critique confirmée.
Et la critique, elle, est rejetée quand :
1. Elle provient d’un savant spécialiste du domaine et vise un de ses semblables et
apparaît dans celle-ci la jalousie et l’agression.
2. Elle vise un individu dont la droiture en religion et le statut d’imam en Islam sont
établis et elle n’est pas fondée sur une preuve évidente irréfutable.
3. Elle n’est fondée sur aucune preuve.
4. Elle provient d’un individu lui-même critiqué par une critique confirmée.
5. Elle est rapportée non-authentiquement d’un savant spécialiste du domaine.

93
Remarque : au contraire de ce que pensent certains d’entre nous, le mot « éloge » en français est
masculin.

202
6. Elle vise un savant et sa raison n’est pas clairement expliquée.
7. Elle contient une exagération.
8. Elle provient d’un savant spécialiste du domaine qui a émis d’autres critiques
différentes contre le même individu et dont toutes ces critiques de sa part n’ont pas
encore été analysées afin d’en déterminer l’authentique.
9. Elle étend à l’absolu une critique qui est restreinte.
10. Elle provient d’un savant spécialiste du domaine qui est du rang des
« moutachadiddoûn » (« sévères, excessivement rigoureux ») alors que s’oppose à elle
une critique différente provenant d’un autre spécialiste du domaine mais qui est,
quant à lui, du rang des « mou’tadiloûn » (« modérés ») ; ce, bien sûr, lorsque la
critique du premier ne mentionne pas une preuve évidente confirmée.
11. Elle provient d’un savant spécialiste du domaine qui n’est pas de la contrée de
l’individu visé alors que s’oppose à elle un éloge provenant d’un autre spécialiste du
domaine mais qui est, quant à lui, de la même contrée que cet individu. Et cela est le
jugement de base auquel il peut y avoir des exceptions (qui reviennent à la présence
d’une preuve évidente irréfutable).
12. Elle a été prononcée par plaisanterie.
13. Elle provient d’un « petit » spécialiste du domaine et vise un grand savant. Et ceci
est le jugement dans la majorité des cas, mais pas dans tous.
14. Elle provient d’un individu qui est connu par le nombre important de ses critiques
qui ne respectent pas les règles de ce domaine scientifique.
15. Elle provient d’un individu qui est connu par une faible crainte d’Allah dans ses
critiques.
16. Elle vise un individu pour une chose dont il s’est déjà repenti.
Et pour ce qui est, plus particulièrement, de la critique émise par un savant spécialiste
du domaine qui est du rang des « moutachadiddoûn » (« sévères, excessivement
rigoureux »), elle est rejetée quand :
1. Il n’a pas clairement exposé une raison légitime et justifiée alors que s’oppose à sa
critique l’éloge d’un ou plusieurs autres spécialistes.
2. Il s’oppose par sa critique à la majorité des autres spécialistes sans avoir en sa
faveur aucune preuve.
3. Ce qui l’a poussé à émettre cette critique est un traitement injuste de sa part à
l’égard de l’individu visé.
[Voir « al ibânah ‘an kayfiyyat at ta’âmoul ma’al khilâf bayna ahl as sounnah wal
jamâ’ah », loué et recommandé par Chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd et Chaikh

203
Sâlih As Souhaymi, loué et préfacé par Chaikh Mouhammad ibn ‘Abd Al Wahhâb Al
Wasâbi, révisé et annoté par Chaikh Rabî’ Al Madkhali].
A la lumière de tout cela, mais principalement des cinq cas qu’a mentionnés Chaikh
Soulaymân (car ils sont une bonne synthèse d’ensemble), comprends et agis dans les
cas de divergence des savants Salafis contemporains sur l’état des individus !
D’ailleurs, citons désormais à ce sujet l’extrait entier du cours du Chaikh [cours n°5
« charh mandhoûmat manhaj al haqq »] qui avait été mentionné en partie dans
l’annotation 47 :
Après avoir expliqué les règles précises délimitant l’application de la règle « Celui qui
ne fait pas le takfîr du mécréant devient à son tour un mécréant », Chaikh Soulaymân a dit :
« Et nous disons la même chose au sujet du tabdî’ et de la règle « Celui qui ne fait pas
le tabdî’ de l’innovateur devient à son tour un innovateur ». Est-ce que cet individu est bel et
bien un innovateur, un homme dont l’état d’innovateur est établi ? Ou bien il est
innovateur à tes yeux seulement ? S’il est réellement un innovateur dont l’état
d’innovateur est établi, son cas doit donc être clairement expliqué à celui qui ne fait
pas son tabdî’. Cela est la première chose. Puis, on regarde : s’il refuse si ce n’est de
se ranger du côté de cet innovateur, il est alors à ce moment-là avec celui-ci. Mais
quant à cette injustice et cette calomnie présentes de nos jours par le fait d’imposer
à la communauté de suivre un homme qui a fait son ijtihâd dans le tabdî’ contre un
tel ou un tel, cela est illégal ! Si tu as réalisé ton ijtihâd dans le tabdî’ contre un homme
pour protéger la Sounnah, alors qu’Allah te récompense ! Cependant, il est illégal de
dire : celui qui ne fait pas le tabdî’ de cet homme devient à son tour un innovateur !
Puis, on se met à faire le tabdî’ des savants de la communauté qui ne jugent pas cet
homme comme étant un innovateur car un des nobles savants des Musulmans l’a,
quant à lui, jugé innovateur !
Cependant, il y a plusieurs situations dans une telle affaire :
· La première situation : un homme de science prend connaissance de l’innovation
de cet individu et ne voit la présence d’aucune obstruction pour son tabdî’, ensuite,
malgré cela, il ne fait pas son tabdî’. Dans ce cas, il est juste de dire à son propos :
celui qui ne fait pas le tabdî’ de l’innovateur devient à son tour un innovateur.
. La deuxième situation : un homme de science prend connaissance de la faute de cet
individu et la considère comme étant une innovation, cependant, il voit, d’après son
ijtihâd, que toutes les obstructions pour faire son « tabdî’ bi ‘aynih » (pour le juger
innovateur lui bien précisément) ne sont pas absentes, il voit donc la présence de ce
qui empêche d’émettre un tel jugement contre lui. Tandis qu’un autre parmi les gens
de science ne voit pas la présence d’un quelconque empêchement et juge alors cet
individu précis comme étant un innovateur. Dans ce cas, aucun blâme ne peut être
fait contre le premier en disant de lui « Il est du rang des moumayyi’ah (laxistes) » ni contre
le second en disant de lui « Il est du rang des ghoulâh (extrémistes) » ! Plutôt, chacun
204
d’entre eux a réalisé son ijtihâd dans la mise en application du jugement de la
législation et ce, conformément aux règles fondamentales de cette législation.
· La troisième situation : les savants divergent, de sorte à ce qu’une partie d’entre eux
dit « La parole prononcée par cet individu précis est une innovation » et l’autre partie dit « Sa
parole est une faute mais pas une innovation », alors que tous ces savants sont des gens de
science et de clairvoyance et des gens dont les fondements religieux sont
authentiques. Dans ce cas, nous reconnaissons pour chacun d’entre eux le mérite et
la science que sont les siens, et nous ne blâmons ni ceux d’entre eux qui ont fait le
tabdî’ de cet individu ni les autres qui ne l’ont pas fait ; puisque chacune de leurs deux
positions différentes est basée sur des preuves et des règles fondamentales de la
législation, leur divergence n’étant survenue que dans la compréhension (du sens
exact de la parole prononcée par l’individu). Ainsi, nous ne donnons pas libre cours
à nos langues contre l’honneur de ces savants, au contraire de ce que font de nos
jours certains faibles d’esprit à travers des groupes et des pages qu’ils ouvrent sur
internet et qu’ils emplissent d’atteintes à l’honneur de certains savants, disant « les
extrémistes, les grands critiqueurs » et autre. Cela est stupide et illicite ! Par contre, nous
jugeons certains savants comme étant fautifs. Par Allah, nous ne disons pas qu’il est
obligatoire de suivre un savant particulier dans tout ce qu’il dit, plutôt nous jugeons
les savants comme étant fautifs dans une partie de ce qu’ils disent et nous n’adhérons
pas à une partie de ce qu’ils disent ! Mais, par Allah, ils font partie des savants
moujâhidoûn de la communauté, ceux qui prennent la défense de la religion d’Allah
– puissant et majestueux soit-Il – et non pas le contraire !
Certains frères m’envoient parfois des messages disant « Pourquoi ne fais-tu pas le tabdî’
d’un tel comme Chaikh un tel l’a fait ? » ! Pureté à Allah ! Si tu veux apprendre, dis-moi :
« Pourquoi ne fais-tu pas le tabdî’ d’un tel ? Pourquoi un tel n’est-il pas un innovateur ? ». Alors,
je t’apprendrai pourquoi, s’il est bien vrai que je ne fais pas son tabdî’. Bien que
beaucoup d’individus sur lesquels je suis interrogé de la sorte, « pourquoi ne fais-tu pas
leur tabdî’ ? », je ne les connais pas à la base, c’est-à-dire que je n’ai pas d’avis au sujet
de leur état. Tout en signalant qu’il est illégal de dire de moi, Soulaymân Ar Rouhayli,
que j’ai un avis face à l’avis de qui que ce soit parmi les savants.
Cependant, dans l’ensemble, je dis : ô frères, il nous est obligatoire d’être équitables
dans ce genre d’affaires ! Mais l’équité est difficile ! Si tu la pratiques, ne restera à tes
côtés quasiment personne ! Ce, car tu ne penches vers personne, tu t’occupes
seulement de prendre la défense de tous les gens d’Ahl As Sounnah par la Sounnah…
Tu ne transgresses contre personne, tu ne mens point, tu ne calomnies point, tu
préserves l’honneur d’Ahl As Sounnah, tu défends la vérité avec ce que tu détiens
comme savoir, et tu ne prétends pas que ton savoir est celui qu’il est obligatoire aux
gens de suivre mais tu dis uniquement que c’est ta science à toi… Voila ce qui est
notre devoir obligatoire ! Et je dis : ô frères, préservez l’honneur des savants de la
Sounnah, reconnaissez le mérite qu’est le leur, ne faites d’aucun d’entre eux une
205
preuve en soi et prenez garde à l’innovation contemporaine qui dit : « Les trois savants
ou les quatre savants, un tel, un tel, un tel et un tel, ont été unanimes » ! Par Allah ce n’est point
une unanimité ! Et il n’est point obligatoire de suivre la position de ces trois ou
quatre savants ! Mais l’affaire réside uniquement dans le principe suivant : la vérité
doit être suivie où qu’elle se trouve. Et sache que si aujourd’hui tu prononces une
quelconque parole, demain tu seras interrogé sur elle devant Allah. Alors prends
garde à transgresser contre qui que ce soit ! Prends garde à transgresser dans ton
jugement porté contre qui que ce soit ! Prends garde à enfreindre les fondements de
la voie des Salafs – qu’Allah les agrée – ! Et prends de la vérité ce qui t’est apparu
comme étant une vérité et même si celui qui s’y est opposé est un des savants
reconnus de la Sounnah ; reconnais alors pour lui le mérite qu’est le sien et fais son
éloge. Et je ne te dis pas : tais-toi et ne dis rien sur lui ! Plutôt, je te dis : fais son éloge
et même si tu n’es pas de son avis ! Et sache et sois certain que lorsque le savant
Salafi fait preuve de sévérité dans ses propos, c’est par jalousie de sa part à l’égard de
la Sounnah et la religion, et par ijtihâd de sa part dans la lutte dans le sentier d’Allah.
Et s’il se taisait, il surviendrait peut-être plus de mal encore, mais il lutte dans le
sentier d’Allah… Ce qui n’implique pas forcément qu’il ait raison à chaque fois ! Il
peut voir juste tout comme il peut se tromper. Et il est récompensé auprès d’Allah
dans les deux cas ! S’il a juste, il est récompensé pour son ijtihâd et son jugement
correct, et s’il a faux, il est récompensé pour son ijtihâd et sa lutte. Quant au
Musulman, son devoir obligatoire est de suivre la vérité. Et si la vérité lui est brouillée,
si elle ne lui apparaît pas clairement, qu’il la cherche donc en s’aidant d’un savant
rabbâni (bon éducateur et fortement ancré dans la science) qui ne s’est pas déjà
exprimé dans cette affaire. C’est-à-dire que si, par exemple, un noble chaikh et moi-
même divergeons dans une affaire telle que notre jugement porté sur l’état d’un
individu, puis tu as écouté la parole de ce chaikh et la mienne, et la sienne t’est alors
apparue comme étant meilleure que la mienne, pas par émotion et sentiment de ta
part ni par fanatisme, mais parce que ses arguments sont évidents alors que les miens
sont manquants : prends donc son avis ! Et si c’est le contraire, tu trouves que ma
parole est celle qui doit être soutenue, prends donc la mienne ! Mais si cette
distinction à faire (entre sa parole et la mienne) est à tes yeux floue et difficilement
perceptible, rends-toi auprès d’un savant autre que les deux qui ont déjà exprimé leur
avis… ce, car certains frères – qu’Allah les guide –, lorsqu’ils divergent à propos de
deux avis différents de deux savants, ils s’imposent les uns les autres à se rendre
auprès d’un savant qui est un des deux côtés opposants dans cette affaire et disent
« Nous n’acceptons que de nous rendre auprès de Chaikh un tel » ! Une telle manière de
procéder, ce n’est pas s’en remettre au jugement d’un savant pour trancher un
désaccord entre nous, mais c’est imposer aux autres l’avis d’un savant ! La chose à
faire dans un tel cas est donc de se rendre ensemble auprès d’un savant rabbâni qui
n’est pas une des deux parties opposantes dans cette affaire, c’est-à-dire qui ne s’est
pas déjà exprimé dans celle-ci, et de lui dire sans citer aucun nom : « Ô chaikh, nous
206
avons divergé au sujet d’un individu précis. Notre frère dit qu’il est un innovateur pour telle et telle
raison, et moi je dis qu’il n’est pas un innovateur pour telle et telle raison. Nous voulons donc ton
avis, ô chaikh, sur ce que tu viens d’entendre. Et si tu as d’autres choses à nous apprendre dans ce
sujet, nous voulons en tirer profit. ».
Et je dis : ô Ahl As Sounnah, préservez-vous les uns les autres ! Et j’entends par Ahl
As Sounnah ceux qui le sont vraiment et réellement, pas ceux qui prétendent l’être.
J’entends par là uniquement ceux dont les fondements sont ceux d’Ahl As Sounnah,
dont les actes sont ceux d’Ahl As Sounnah, dont la méthode est celle d’Ahl As
Sounnah, dont les efforts sont en faveur d’Ahl As Sounnah. Vous êtes
peu nombreux ! Et la communauté a besoin de vous ! Ne vous séparez donc pas et
ne vous divisez pas là où il ne vous est pas légal de le faire !
Je demande à Allah – puissant et majestueux soit-Il – par Ses Noms parfaits et Ses
Attributs suprêmes de préserver les savants de la Sounnah, de les faire réussir à unifier
le rang, de faire réussir Ahl As Sounnah à unifier leur rang, de faire réussir les
étudiants en science islamique à pratiquer l’équité et obtenir le savoir, de faire
disparaître des poitrines l’animosité, la rancœur et la haine qui s’y trouvent94, et d’unir
les cœurs sur la vérité, la bonne direction, le Tawhîd et la Sounnah pure. Et Allah est
Plus Savant, et qu’Allah couvre d’éloge et de salut notre prophète. »
Et concluons par une autre explication de Chaikh Soulaymân, qui synthétise bien elle
aussi ce sujet et cite en plus de nouveaux exemples [et qui est tirée de l’audio de 10
minutes largement disponible sur le net sous le titre « tawdih wa bayân hawl ma-
ftouriya bihi ‘ala-ch chaikh soulaymân ar rouhayli fi akhîhi ach chaikh mouhammad
al madkhali »] :
« […] Deuxièmement, le sujet qu’est la réfutation des savants les uns contre les
autres : cela est une chose bien connue ! Les savants se réfutent les uns les autres,
comme l’a dit l’imam Mâlik à son époque : « Tout homme parmi nous réfute et est réfuté ».
Les réfutations scientifiques entre les gens de science sont donc présentes, et sont
exigées dans la législation divine. Et la réfutation d’un savant contre un autre n’est
pas un défaut ni une chose reprochable, tant pour celui qui réfute que pour celui qui
est réfuté, aussi longtemps que la réfutation est scientifique. Par exemple, nous
trouvons les deux immenses chaikhs, les deux « montagnes » de science, Chaikh ibn
Bâz et Chaikh Al Albâni s’être réfutés l’un l’autre d’une manière scientifique dans
certains sujets religieux. Jusqu’au point où Chaikh Al Albâni disait de ce que soutenait
et démontrait Chaikh ibn Bâz comme recommandation du retour de la main droite
sur la main gauche après s’être relevé de l’inclinaison (ar roukoû’) en prière : « Cela est

94
Allusion du Chaikh à l’animosité, la rancœur et la haine présentes à notre époque dans les rangs
des étudiants et des prêcheurs d’Ahl As Sounnah, les uns envers les autres.

207
une bid’ah du Hijâz »95 ! Malgré cela, l’amour et les éloges des deux chaikhs l’un pour
l’autre n’ont jamais disparu. En effet, Chaikh ibn Bâz, jusqu’à sa mort, louait Chaikh
Al Albâni ; et Chaikh Al Albâni, jusqu’à sa mort, faisait de même à l’égard de Chaikh
ibn Bâz.
Voilà pour ce qui est de la réfutation scientifique entre les savants qui suivent la voie
des Salafs. La réfutation d’un savant contre un de ses semblables, ou d’un étudiant
en sciences islamiques contre un de ses semblables, parmi ceux qui suivent
authentiquement le manhaj salafi, n’implique donc pas forcément la perte de l’un des
deux de son statut dans la Sounnah, ni de le blâmer et l’incriminer.
Quant à la réfutation contre les gens des innovations et la démonstration de leurs
hérésies, l’affaire est différente. En effet, lorsque les savants expliquent clairement
l’appartenance à l’innovation d’un individu, il n’y a alors que deux cas possibles :
Le 1er cas : tous les savants connus pour leur suivi de la voie des Salafs sont unanimes
sur le fait que cet individu adhère à une innovation et un égarement. Dans ce cas, il
est illégal à qui que ce soit d’enfreindre leur unanimité car le suivi des savants est
obligatoire.
Le 2ème cas : les savants de la Salafiyyah ne sont pas unanimes. Ce cas se divise lui-
même en deux situations et il n’y a que l’une des deux qui est possible :
· La première : un des savants reconnus émet un tel jugement sur un individu sans
être contredit par un autre d’entre eux. Par exemple, un savant reconnu dit d’un
individu : « Il fait partie des gens de l’égarement, je le connais, il dit ci et il fait ça. », et aucun
des savants qui sont un modèle pour les gens n’exprime un jugement opposé au sien.
Dans cette situation, il est obligatoire de suivre le jugement de ce savant car il
ressemble ici à l’unanimité, en raison de l’absence d’un jugement opposé chez les
savants.
· La seconde : les savants reconnus divergent sur l’état de cet individu. Dans cette
situation, l’affaire devient alors une affaire d’ijtihâd. Et toute personne qui a besoin
de connaître la position à avoir dans cette affaire doit donc elle aussi réaliser son
ijtihâd pour prendre connaissance de l’avis le plus juste parmi leurs avis divergents,
et ce, en respectant les règles authentiques de la législation islamique, non pas en
suivant les revirements des gens ni les règles fausses. Puis, s’il apparaît à cette
personne que l’avis le plus juste est celui disant qu’un tel est du nombre des gens des
passions et des innovations, elle devra suivre ce jugement et nul reproche ne pourra
lui être fait. Et si c’est l’avis opposé qui lui apparaît être le plus juste, elle devra s’y
plier et nul blâme ne pourra lui être fait. Par exemple, supposons que Chaikh Rabî’ –

95
Pour rappel : Al Hijâz est le nom ancien d’une vaste région à l’Ouest de la Péninsule Arabique.
Elle s’étend aujourd’hui en Arabie Saoudite. Elle comprend les deux villes des deux lieux saints :
La Mecque et Médine.

208
qu’Allah le préserve pour la communauté et lui accorde la réussite – ait qualifié un
individu par le fait qu’il soit du nombre des adeptes des innovations et l’ait démontré,
tandis que Chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd – qu’Allah le préserve pour la
communauté et lui accorde la réussite – ait qualifié le même individu par le fait qu’il
soit du nombre des adeptes de la Sounnah, et chacun des deux chaikhs est une des
« montagnes » de la Sounnah à notre époque : quelle doit être notre position ? Notre
position doit être d’analyser leurs deux avis opposés et d’estimer lequel est le plus
juste, et ce, au moyen des règles authentiques de la législation. Après cela, si l’avis qui
m’apparaît être le plus juste, d’après les règles authentiques, est celui émis par Chaikh
Rabî’, je devrais donc y conformer ma conviction et le mettre en pratique. Et si, après
cette analyse, l’avis qui apparaît à mon frère être le plus juste est celui émis par le
Chaikh ‘Abd Al Mouhsin, il devra y accorder sa conviction et le mettre en application.
Voilà ce en quoi j’ai foi, ce par quoi j’adore Allah et ce que je mets en pratique dans
ce sujet. Et il est illégal que nous luttions les uns contre les autres et que nous portions
atteinte au statut des uns et des autres, visant à faire « tomber » ce statut, pour un tel
sujet dans lequel des savants ont divergé, chacun d’entre eux ayant émis son avis en
le démontrant et l’étayant par des arguments. Premièrement, nous ne devons pas
nous blâmer les uns les autres, moi te qualifiant de « moutachaddid » (« trop sévère,
excessivement rigoureux »), par exemple, et toi me qualifiant de « moumayyi’ »
(« laxiste, dilueur de la vérité »)… De tels attributs qu’on se donne les uns les autres
n’ont pas lieu d’être dans un sujet comme celui-là ! Certes, nous ne nions pas le fait
qu’il existe bel et bien des gens qui font preuve d’une rigueur excessive et d’autres
qui pratiquent le laxisme, mais, simplement, nous disons que dans ce sujet précis
duquel nous parlons, ô mon frère, j’ai craint Allah et j’ai alors adhéré à ce qui m’est
apparu être la vérité ou être plus proche de celle-ci, pas par passion de ma part ni par
engouement ou intérêt, et toi, également, tu as craint Allah et tu as alors adhéré à ce
qui t’est apparu être la vérité ou être plus proche de celle-ci, pas par passion de ta
part ni par engouement ou intérêt. Nous n’avons donc pas le droit de nous blâmer
mutuellement, de se qualifier les uns les autres par des attributs dénigrants et abattant
nos statuts, de viser à « détruire » le rang des uns et des autres dans la Sounnah, ni de
s’imposer les uns les autres un avis en dehors d’un autre ! Dire « Soit tu dis comme j’ai
dit ou comme mon chaikh a dit, soit je vais te critiquer ou tu seras un homme critiquable », c’est
faux ! Et ce n’est pas une voie juste dans ce sujet duquel on parle et qu’on délimite
précisément (c’est-à-dire la 2nde situation du 2nd cas : les savants reconnus divergent
sur l’état de cet individu et chacun d’entre eux démontre par des arguments son avis).
Cependant, ce qui est blâmable c’est que tu délaisses la vérité, après qu’elle te soit
apparue, pour les gens. Ne délaisse pas la vérité en faveur des gens ! Et ne pratique
aucune injustice envers qui que ce soit pour la parole d’un homme quiconque puisse-
t-il bien être, car le prophète – sallAllahou ‘alayhi wa sallam – a certes dit :

«.‫ﲈت ﻳ َ ْﻮ َم اﻟ ِﻘ ﺎ َﻣ ِﺔ‬
ٌ ُ‫»اﻟﻈ ْ ُﲅ ُﻇﻠ‬
209
« L’injustice sera des ténèbres au jour de la résurrection. ». »
(Fin de l’annotation ; retour sur la suite du discours de Chaikh Soulaymân).
« Aujourd’hui, parmi les problèmes contemporains entre les Salafis se trouve le fait
qu’une partie des jeunes Salafis imposent à leurs frères, lorsqu’un certain chaikh dit
une parole et un autre chaikh dit une parole différente, de suivre la parole de tel
chaikh. Et si l’un d’entre nous leur dit « Venez, analysons les paroles divergentes de ces deux
chaikhs afin que la vérité nous apparaisse clairement puis que nous y adhèrions (avant de se précipiter
à prendre parti pour un tel en dehors d’un autre) ! », ils répondent : « Toi, tu as une choubhah !
Tu doutes des chaikhs (Salafis) ! » ! Ils disent « Toi, tu doutes des chaikhs (Salafis) ! », car nous
parlons ici d’une divergence entre des savants reconnus… mais non, c’est faux (nous
n’avons aucun doute sur les gens de science), c’est juste qu’ici nous devons
rechercher la vérité et analyser la situation d’après les règles de la législation. Et
malgré cela, aussi, aucun des deux côtés n’a le droit de s’en prendre et de s’attaquer
à l’autre. Personne ne peut venir et dire par exemple « Toi, tant que tu ne critiques pas un
tel alors tu es, toi aussi, un individu critiqué », ou dire « Toi, tant que tu critiques un tel alors tu
es, toi aussi, un individu critiqué ». Plutôt, chacun doit savoir que son frère ici a craint
Allah autant qu’il a pu. Et remarquez bien, ô frères, la différence entre les plusieurs
cas de divergence, sur l’état des individus, que j’ai mentionnés précédemment.
Il faut donc bien connaître cette affaire, bien connaître ces fondements, bien
connaître ces différentes sortes de divergence dans la critique et l’éloge, afin que nous
soyons préservés de ces problèmes qui ont vraiment divisé les jeunes Salafis sans qu’il
n’y ait aucune raison valable pour se diviser ! Je répète, sans qu’il n’y ait aucune raison
valable pour se diviser ! Plutôt c’est un sujet d’ijtihâd dans lequel personne n’a le droit
de s’en prendre et de s’attaquer à un autre pour l’avis qu’il a choisi ! Cependant, pour
ce qui est de la conviction et de l’avis à choisir, l’homme secoure ce qui lui apparaît
être la vérité et dit « Cet avis est vérité ». Malgré cela, il excuse ceux qui ont adhéré à
l’autre avis. Et pourquoi ? Parce que… en réalité, parmi ce qui nous point, se trouve
le fait que les cœurs d’une partie des Salafis sont devenus endurcis contre leurs frères
à cause de ces sujets qui relèvent de l’ijtihâd… Et certains Salafis se sont même mis
à diviser les Salafis en deux rangs : un rang « avec » et un rang « contre » ! Ce qui, en
réalité, est une chose qui ne peut être juste96.

96
Voici une brève allusion à un sujet lié à ce que Chaikh Soulaymân a mentionné comme division
des Salafis contemporains sans aucune raison valable autour de ces affaires de critique et d’éloge
envers des individus : Chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd, dans son éloge et sa recommandation
du livre « al ibânah ‘an kayfiyyat at ta’âmoul ma’al khilâf bayna ahl as sounnah wal jamâ’ah », a
dit [dans un article sur son site officiel en date du 16/1/1432] : « Je recommande donc de lire ce
livre et d’en tirer profit. Et quelle belle parole que son auteur a écrite à la page 180 : « Et il arrive
parfois qu’un savant reconnu émette une critique contre un ou plusieurs individus d’Ahl As Sounnah, ce qui déclenche
ensuite les troubles du hajr, de la désintégration du groupe uni et des bagarres. Parfois même ça déclenche des combats
armés entre les gens d’Ahl As Sounnah. Lorsque donc quoi que ce soit de ces méfaits survient, on sait que la critique
émise par ce savant a entraîné des troubles. Le devoir obligatoire dans ce cas est alors de réexaminer la méthode
210
Hier, un frère d’un certain pays me parlait de ce genre de sujets et de problèmes alors
je lui dis : « Dans des sujets comme ceux-là, il faut que nous préservions le statut de nos frères, leur
droit et leur mérite, et que nous ne fassions pas de l’affaire deux rangs : notre rang à nous et le leur.
Plutôt, il nous incombe de former un seul et unique rang et même si nous divergeons entre nous dans
« masâ-il an nawâzil » (les sujets pratiques et secondaires). Je dis bien : dans « masâ-il an
nawâzil », non pas dans des « masâ-il al ousoûl » (les sujets théoriques et fondamentaux)97. »
D’autre part, certains Salafis se sont mis à donner des appellations à d’autres : le
Chaikh un tel, s’il est d’accord avec eux, il est alors « mousaddad » (bien-guidé,
bénéficiant de la réussite d’Allah) ! « Mousaddad », c’est-à-dire : la vérité est toujours
de son côté ! Et un tel qui n’est pas d’accord avec lui, c’est un « moumayyi’ » (un
laxiste, un dilueur de la vérité), « il n’a pas la connaissance du manhaj » ! On trouve
aussi le contraire : un tel est « moutachaddid » (trop sévère, excessivement rigoureux),
« parmi les ghoulâh » (les extrémistes), « parmi les ghoulâh du jarh » (les extrémistes
de la critique), tandis qu’un tel est « mou’tadil » (sur un juste milieu, modéré) ! Ces
appellations, nous ne les avons jamais connues entre les Salafis même lorsqu’ils
divergeaient dans une des « masâ-il an nawâzil » [telles que le jugement à émettre sur
un individu précis, étant à la base Musulman, après qu’il ait commis une faute ou une
infraction] ! Nous n’avons jamais connu ces appellations entre les Salafis avant que
ne viennent ces derniers temps !
Voilà donc une affaire sur laquelle nous devons être en alerte et nous enjoindre d’y
remédier de la manière légiférée. Et je dis : toi, commence par ta propre personne !
Préserve ton cœur, purifie ton cœur à l’égard de tes frères, reconnais aux gens
méritants leur mérite, et crois en la vérité et adhères-y tout en étant appliqué à unifier
le rang des gens de la vérité par la vérité. »
[« La Salafiyyah, une voie et une vie », p.127 à 153].

employée dans la critique et d’examiner les intérêts et les méfaits ainsi que ce par quoi la fraternité peut subsister, ce
par quoi la da’wah peut être préservée, et ce par quoi les fautes peuvent être traitées. Mais il est illégal de persister
sur une méthode de critique qui a montré toute la nuisance qu’elle provoquait (pour les intérêts collectifs). ». »
97
L’imam Mouqbil Al Wâdi’i a dit : « Ahl As Sounnah n’ont qu’une seule source de laquelle ils
puisent leur religion et c’est le Livre d’Allah et la Sounnah de Son messager - éloge et salut d’Allah
sur lui -. Leur croyance est donc une seule et unique croyance, de même pour la voie qu’ils suivent,
et ce, dans toutes les contrées islamiques. Et nous sommes bel et bien tous d’accord sur le caractère
légal de la critique contre les gens de l’innovation et les Hizbis, cependant il arrive que certains
individus soient critiqués par un des gens d’Ahl As Sounnah tandis qu’ils ne le sont pas par un
autre. Cela est une chose qui est survenue à l’époque des Salafs. En effet, il arrivait que l’imam
Ahmad dise d’un rapporteur qu’il était de confiance tandis que Yahyâ ibn Ma’în disait de lui qu’il
était un grand menteur, ou bien le contraire. Et de même entre Al Boukhâri, Aboû Zour’ah et Aboû
Hâtim, ils divergeaient parfois sur l’état d’individus précis. L’important dans ce genre d’affaires est
de ne pas se suivre aveuglément les uns les autres. Si nous divergeons sur l’état d’un individu en
termes d’éloge et de critique, cela ne signifie donc pas que nous divergeons dans la croyance ni que
nous divergeons dans la voie à suivre. » [Cassette « ad dourar fî ajwibati ‘abs wa choufar »].

211
Après avoir lu attentivement toutes ces explications de savants, tu es donc
désormais clairvoyant face à la parole suivante de certains Salafis de notre époque :
« Il n’y a pas de Hizbiyyah pratiqué par les Salafis de nos jours ! Il n’y a aucune Hizbiyyah au
sein des Salafis d’aujourd’hui ! Ne peut dire le contraire qu’un égaré innovateur ou un ignorant ! ».
Tu comprends qu’elle est une fausseté, puisque contraire à la réalité, prononcée
d’ailleurs par les Salafis affectés par cette Hizbiyyah (sectarisme, partisanisme) qu’ils
pratiquent au nom de la Salafiyyah, sans le saisir vraiment ou sans vouloir le
reconnaître… Toute infraction à la législation divine provenant, certes, soit de
l’ignorance de l’homme ou de sa mauvaise compréhension, soit de sa passion, ou soit
d’un mélange des deux. L’imam ibn Taymiyyah, expliquant cela, affirme que la
majorité des gens se trouve dans le troisième et dernier cas : la choubhah et la
chahwah sont réunies en eux, dit-il (« majmoû’ al fatâwâ » 29/43). Et, pour rappel,
« Ce qui est signifié par la « Sounnah » de la part de ces imams des Salafs, c’est la voie
du prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – et de ses compagnons qui était
exempte des choubouhât et des chahawât. », « La Sounnah complète c’est la voie
exempte des choubouhât et des chahawât, comme l’a dit (parmi les imams des Salafs)
Al Hasan Al Basri, Yoûnous ibn ‘Oubayd, Soufyân, Al Foudayl et d’autres. C’est
d’ailleurs pourquoi ses adeptes ont été décrits, dans les hadîths, par l’étrangeté à la
fin des temps, en raison de leur infériorité numérique et leur singularité au milieu des
gens de ces époques-là. », dit l’imam ibn Rajab (dans les citations présentes dans la
partie 1). Et c’est d’Allah que nous implorons l’aide…

D’autre part, à travers toutes ces explications de savants lues dans cette partie
2 mais aussi dans la partie d’avant, nous nous rendons compte que le sectarisme, le
fanatisme et l’extrémisme pratiqués par une partie des gens affiliés à la Salafiyyah à
notre époque, représentent vraiment un des plus grands dangers pour l’Islam et les
Musulmans. « Parmi les plus grands malheurs ayant atteint les Musulmans se trouve
certes la division interne des prêcheurs de la religion d’Allah. », « Cette division et
cette Hizbiyyah ont vraiment affaibli les Musulmans, nous ressentons tous cela ! », a
dit Chaikh Mouqbil. Chaikh Sa’d Al Housayyin a choisi des mots forts pour exprimer
que de nombreux Salafis de nos jours, par leur différentes formes de Hizbiyyah,
détruisent la Salafiyyah de leurs propres mains et font alors le bonheur des mécréants
et des hérétiques, ennemis de l’Islam et de la Sounnah, et les dispensent en grande
partie de leur lutte à mener contre la Salafiyyah et ses adeptes : « Plutôt, cela est plus
proche du reniement de ce bienfait et de la destruction de la Salafiyyah par les mains
des Salafis eux-mêmes, qui ne peut réjouir que les hérétiques » ; « Tandis que le
gagnant derrière tout cela est : le Soufi, l’adorateur des tombes, le Hizbi et l’adepte
de l’activisme islamique… Satan et la passion sont parvenus à épargner à tous ces
hérétiques la lutte à mener contre la Salafiyyah et les Salafis ! ». Chaikh Mouhammad
Bâzmoûl a insisté à plusieurs reprises sur ce que ces formes de Hizbiyyah chez les
gens se réclamant de la Salafiyyah ont provoqué comme enlaidissement de cette voie
prophétique aux yeux de nombreux gens, ne la connaissant pas sous sa forme
authentique, étant de différentes tendances et ce dans le monde entier. Et j’avais écrit
212
il y a un an dans un article (intitulé « L’Islam et les Musulmans, en France et ailleurs,
sont en danger ») :

« Venons-en au fait : parmi les plus grands dangers qui menacent l’Islam et les
Musulmans, en France et ailleurs, se trouvent les quatre choses qui vont être
énumérées ci-dessous. Ces quatre dangers menacent les Musulmans dans leur pureté
(intérieure et extérieure), leur piété, leur force, leur union et leur salut dans cette vie
et dans l’autre. Ce, car ces quatre menaces sont les plus à même d’égarer les
Musulmans de la voie de l’Islam authentique, la voie tracée par le prophète de l’Islam,
Mouhammad ibn ‘Abdillah – sallAllâhou ‘alayhi wa sallam –, pour sa communauté
et suivie parfaitement par les pieux prédécesseurs, jusqu’à les mener carrément, pour
certaines de ces menaces, à l’apostasie ; tout comme elles sont les plus à même de
diviser le rang uni des Musulmans, de démanteler et démembrer leur groupe soudé,
et d’abattre leurs ennemis contre eux et leur donner la domination sur eux ; tout
comme elles sont les plus à même de faire perdre les Musulmans, qui y adhèrent ou
y succombent, dans l’océan des choubouhât (des égarements enjolivés, des
ambiguïtés, des incertitudes en religion) et des chahawât (des passions illicites) et
dans les ténèbres de l’ignorance et de l’oubli quant à l’Islam pur et originel, quant à
leur Histoire islamique, quant à leur culture islamique, quant à leur gloire et leur
suprématie dont ils jouissaient dans le monde il n’y a pas si longtemps. Ces quatre
dangers sont les suivants :
1. Le chirk (l’association à Allah) répandu au milieu des Musulmans par un grand
nombre de ses formes, certaines relevant d’al akbar (l’association majeure) et d’autres
relevant d’al asghar (l’association mineure).
2. Les voies égarées et le sectarisme attribués à l’Islam, par le biais surtout de : la secte
des Ikhwân Mouslimoûn (Frères Musulmans) – avec ce qui se trouve en son sein
comme Tasawwouf (Soufisme), Koullâbiyyah Ach’ariyyah (Koullabisme Ach’arisme)
et Irjâ (Mourjisme) –, la secte des Khawârij (Kharijites), la secte des Tablîghiyyoûn
(Tablighs), et le sectarisme, le fanatisme et l’extrémisme pratiqués par une bonne
partie des Salafiyyoûn (Salafis) au nom de la Salafiyyah.
3. La guerre idéologique de l’Occident contre l’Islam, la conquête coloniale moderne
des Musulmans par les Occidentaux [qui n’a pu se concrétiser et prendre de l’ampleur
que grâce, principalement, aux deux maux précédents].
4. Les maux occultes et sataniques répandus dans les rangs des Musulmans : al ‘ayn
(le mauvais œil), al hasad (la jalousie), al mass (la possession) et as sihr (la sorcellerie).
Donner aux Musulmans des explications, des démonstrations, des directives et des
mises en garde, scientifiques et historiques, contre chacun de ces quatre grands
dangers est donc extrêmement nécessaire et fortement obligatoire. Ces quatre
épreuves immenses ayant déjà considérablement percé le bouclier de la communauté
islamique et mis son corps à sang… Et l’homme ne pourra avoir connaissance
intégrale du bien tant que son savoir n’aura pas embrassé son contraire, le mal. Pire
encore, « Les anses de l’Islam ne se briseront l’une après l’autre que lorsque viendront

213
en Islam des générations qui ne connaîtront pas ce qu’est al Jâhiliyyah (l’ignorance et
l’égarement antéislamiques). » fut-il rapporté du second calife bien-guidé, ‘Oumar ibn
Al Khattâb - qu’Allah l’agrée - (cité notamment par ibn Taymiyyah dans « minhâj as
sounnah ») ; ce qui est une précise et concise explication de l’annonce prophétique
du brisement des anses de l’Islam l’une après l’autre dans l’avenir de cette
communauté : le messager d’Allah - sallAllâhou ‘alayhi wa sallam - a dit : « Les anses
de l’Islam seront brisées l’une après l’autre. A chaque fois qu’une anse se
brisera, les gens s’accrocheront à la suivante. La première de ses anses brisées
sera al houkm (le jugement et la décision selon la législation d’Allah) et la
dernière sera as salâh (la prière). » Rapporté par Ahmad et At Tabarâni d’après
Aboû Oumâmah Al Bâhili, jugé authentique par Al Albâni. »

Et dans cette partie 2 de « questions - réponses sur des sujets d’actualité »,


nous avons pu lire plus d’un savant exhortant à condamner et désavouer cette
« salafiyyah », sectaire et extrémiste, de nombreux contemporains qui n’est pas la
Salafiyyah :

· « Il est important de désavouer les Hizbis car ils pratiquent une hérésie », dit Chaikh
Mouqbil.

· « Cependant, parmi les gens qui ont pris la Salafiyyah comme manhaj à notre
époque, il y en a qui se sont mis à juger égaré quiconque les contredit, quand bien
même la vérité serait du côté de ce dernier. Et parmi eux il y en a qui ont fait de la
Salafiyyah un manhaj hizbi (sectaire) semblable au manhaj des autres hizbs s’affiliant
à l’Islam. Cela est ce que l’on réprouve et qu’il n’est pas possible d’approuver. », dit
Chaikh Al ‘Outhaymîn.

· « Lorsque les hizbs se multiplient au sein de la communauté, ne t’affilie à aucun


d’entre eux. Et depuis bien longtemps déjà y sont apparus des groupes, tels que les
Khawârij, les Mou’tazilis, les Jahmis et les Râfidis ; puis ont émergé récemment les
Ikhwânis, les Salafis, les Tablîghis et autres semblables. Toutes ces sectes et factions,
mets-les de côté et avance droit devant. Et droit devant c’est l’orientation que nous
a donné le prophète – qu’Allah le couvre d’éloge et de salut – dans ce hadîth : « Vous
devrez alors vous en tenir à ma Sounnah et celle des califes bien-guidés après
moi, cramponnez-vous à elle et ne vous en départez point ! », après avoir dit :
« Car celui d’entre vous qui vivra après moi verra de nombreuses
divergences. ».
Et nul doute que le devoir obligatoire de tous les Musulmans est de suivre la voie des
Salafs, mais pas de s’affilier à un hizb (parti sectaire) en particulier qui se nomme «
les Salafis ». Le devoir obligatoire de la communauté islamique est de suivre la voie
des pieux prédécesseurs, non pas d’avoir une attitude partisane pour un hizb
s’appelant « les Salafis ». Car il y a certes, d’une part, la voie des Salafs, mais il y a
aussi, d’autre part, un hizb qui se nomme « les Salafis ». Et la chose exigée de nous
214
dans l’Islam c’est de suivre les Salafs. Bien que ces frères « Salafis » soient la secte la
plus proche de la vérité. », dit Chaikh Al ‘Outhaymîn.

· « La conception de la Salafiyyah a également changé de nos jours chez une partie


des gens ! Un jour, Chaikh Al ‘Outhaymîn fut interrogé sur le fait de dire « Je suis
Salafi » et d’appeler les gens à la Salafiyyah, alors il répondit : « Si cette « salafiyyah » de
laquelle on se réclame et à laquelle on appelle est sectaire, elle est donc une « salafiyyah » illégale et
fausse » ! Il s’est concentré dans sa réponse sur la « salafiyyah » en tant qu’appellation
désignant un groupe renfermant du partisanisme, désignant un groupe devenu
sectaire, ce qui est contraire à la Salafiyyah. Il a donc condamné la Hizbiyyah (le
sectarisme, le partisanisme) qui se trouve au sein des Salafis, étant pratiquée au nom
de la Salafiyyah, et il n’a pas condamné la Salafiyyah elle-même. », dit Chaikh
Mouhammad Bâzmoûl.

· « Cela est une calamité pour la Salafiyyah et les Salafis, dont notre responsabilité ne
peut être dégagée et notre devoir ne peut être acquitté tant que nous ne l’aurons pas
réprouvée par la parole et par la plume, préservant par cela le bienfait d’Allah qu’est
la voie de la prophétie qu’Il a accordé à ceux qu’Il a élus parmi les Musulmans pour
la connaître, y adhérer et s’y cramponner constamment. Qu’Allah nous mette parmi
eux. », dit Chaikh Sa’d Al Housayyin.

· « J’ai fait allusion à cela dans mon discours précédent lorsque j’ai dit : certains gens,
lorsque les chaikhs Salafis divergent entre eux sur un sujet ou une affaire précise et
que tu lui dis « Analysons l’affaire attentivement (avant de se précipiter à prendre parti pour tel
ou tel côté) ! », il te répond : « Toi, tu as une choubhah ! Tu doutes des chaikhs Salafis ! ».
Assurément, cela est une faute dont il faut que nous mettions en garde les gens, et
un fléau sur lequel nous devons être en alerte. Il est illicite que nous pratiquions une
quelconque Hizbiyyah à l’égard de certains chaikhs précis ! », dit Chaikh Soulaymân
Ar Rouhayli.

· « Ce à quoi tu as fait allusion dans la question, nul doute que c’est une réalité
présente chez une partie des jeunes Salafis : ils restreignent et limitent leur groupe à
certains chaikhs en dehors des autres, et considèrent les autres comme n’étant pas
des gens de science vers qui revenir. Plutôt, j’ai entendu certains jeunes dire : « Le
chaikh Sâlih Al Fawzân n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! Le
chaikh Sâlih As Souhaymi n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans le domaine du manhaj ! Le
chaikh ‘Abd Al Mouhsin Al ‘Abbâd n’est pas quelqu’un vers qui revenir dans le domaine du
manhaj ! ». Certainement, cela est une faute, et certainement cela est une forme
de Hizbiyyah et une forme de suivi de la passion, dont il faut prendre garde et qu’il
faut éviter. », dit Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli.

Avant cela, dans l’introduction de la partie 1, plusieurs textes révélés avaient


été cités pour prouver que condamner toute forme de fausseté imputée à la voie des
Salafs ou pratiquée en son nom, relève de la réprobation des infractions religieuses,

215
qui elle-même est une obligation, et relève également de la défense portée à la
Sounnah et du secours prêté à la religion d’Allah.

Cette condamnation et ce désaveu obligatoires de cette « salafiyyah » qui n’est


pas la Salafiyyah, ne sont certes pas dépourvus, bien souvent, de méfaits pour les
adeptes de la Sounnah, cependant les intérêts collectifs qu’ils servent sont bien plus
importants. Revenir à l’introduction de la partie 1 pour lire une explication plus
détaillée à ce sujet. Aussi, retourner à cette introduction pour lire une explication à
propos de la priorité des efforts à déployer dans le but de réformer les gens de la
Sounnah qui adhèrent ou pratiquent des infractions – dogmatiques, rituelles ou
éthiques –, d’autant plus quand ils les attribuent à la voie des Salafs, face aux efforts
à prodiguer pour la bonne direction des autres catégories des gens (les gens de la
Bid’ah – les Musulmans parmi eux et les apostats –, les mécréants – de base ou
apostats –).

Pour conclure, je recopie ci-dessous les titres introduisant chaque parole de


savant dans ce long document, afin de faciliter une vue d’ensemble et une révision
de ces phrases synthétisant le contenu de toutes ces explications d’érudits en rapport
avec notre sujet de base qu’est : les diverses formes de Hizbiyyah présentes à notre
époque chez une partie des Salafis et chez des gens se réclamant faussement de la
Salafiyyah.

Chaikh ibn Barjis :

· Les deux sortes de hizbiyyah en Islam : la Hizbiyyah, blâmable et illégale, qu’est


restreindre la source de son alliance et de son désaveu au lieu de l’étendre à toute la
religion d’Allah avec l’homme qui l’a reçue en révélation – éloge et salut d’Allah sur
lui –, et la hizbiyyah louable et obligatoire, qu’est se ranger dans le parti d’Allah et
pratiquer l’alliance et le désaveu autour de ce dernier.

· Tout individu qui se sépare du groupe uni des Musulmans - qui est régi par l’autorité
d’un dirigeant connu disposant d’une force, exécutant les peines légales, réprimant
l’injuste et établissant la prière - par son cœur, sa main ou sa langue, est un Hizbi.

Chaikh Mouqbil :

· La Hizbiyyah se reconnaît à son alliance étroite, restreinte à la cause du hizb et à ses


membres, au lieu de s’étendre à la cause de l’Islam dans son intégralité et à tous ses
gens.
· La Hizbiyyah se reconnaît également, à notre époque, par la recherche de l’homme
d’un salaire chez le hizb pour ses actes religieux et son prêche servant l’intérêt du
hizb, ou sa recherche d’un autre intérêt mondain par sa prédication religieuse

216
sectaire ; la méthode de beaucoup de Hizbis contemporains étant l’absence de
sincérité envers Allah dans le prêche islamique.
· Grandir les individus qui sont de son groupe, tout en rabaissant voire, carrément,
calomniant ceux d’entre eux qui le quittent ou qui n’en font pas partie à la base, c’est
la voie des Hizbis ; c’est une manifestation évidente de l’alliance et du désaveu étroits.
· La Hizbiyyah est une hérésie qui atteint presque le degré de la mécréance majeure !
Il est donc obligatoire de la désavouer, elle et ses adeptes.

· Celui qui appelle à la Hizbiyyah sera jugé innovateur dès lors que l’argument divin
sera établi sur lui, sans qu’il ne se repente.

· Fermer les yeux sur les infractions religieuses de ceux qui sont de notre groupe et
préserver leur statut positif en religion sans tenir compte des transgressions à la loi
divine qu’ils commettent, tout en condamnant ces mêmes infractions chez les autres
avec parfois, carrément, de l’exagération ou de l’injustice en cela, c’est la voie
des Hizbis ; c’est une manifestation évidente de l’alliance et du désaveu étroits. Et
c’est aussi la voie mourjie (envers ses membres) khârijie (envers les autres) de la secte
des Frères Musulmans.

· La Hizbiyyah est présente de nos jours dans les rangs des prêcheurs islamiques ; et
les ennemis de l’Islam s’évertuent à l’amplifier et à la répandre partout. Les services
de renseignement des gouvernements s’activent en cela par différents procédés, dont
l’infiltration de leurs agents dans les rangs des groupes islamiques pour ensuite y
provoquer des dissensions.
· Etudier, comme il faut, la voie des pieux prédécesseurs puis y adhérer et la pratiquer,
est la solution pour mettre fin à toutes ces formes de Hizbiyyah présentes chez les
prédicateurs et leurs suiveurs, surtout dans les situations de divergence permise.
· Il est à craindre que la Hizbiyyah ne termine en tâghoût pour certains de ses adeptes,
car ils s’allient aux gens pour la cause de leur hizb, les désavouent pour sa cause et
prêchent pour sa cause.
Chaikh Al Islam ibn Taymiyyah :
· Le texte prophétique « Secoure ton frère, qu’il soit injuste ou victime d’une
injustice. » […] « Tu l’empêches de poursuivre son injustice, voilà comment
lui porter secours. », est un des plus grands piliers de l’édifice salafi venant démolir
celui de la Hizbiyyah et prendre sa place.
· La similitude, mise en évidence par l’imam ibn Taymiyyah, entre les criminels Tatars,
à la tête de qui se trouvait Gengis Khan, et les Hizbis ; ce dans la restriction de
l’alliance et du désaveu à la cause du hizb.

217
· Celui qui prend parti pour son ami ou son confrère au sein d’une même école,
lorsque celui-ci se dispute ou a un différend avec quelqu’un, avant de savoir
clairement s’il a tort ou raison, pratique la Hizbiyyah (l’alliance et le désaveu étroits)
et le fanatisme de la Jâhiliyyah (l’époque païenne). Sans parler de faire cela tout en
sachant qu’il a tort.
· Celui qui s’enferme dans la personne de son enseignant, n’adhérant qu’à ses
jugements et désavouant ceux des autres, pratique la Hizbiyyah puisqu’il réduit la
religion aux jugements de cet individu n’étant pas infaillible et s’allie et désavoue pour
sa cause. Il pratique également par cela le fanatisme de la Jâhiliyyah.
· Innover une parole, un acte ou une méthode religieuse (telle que l’extrémisme dans
la critique, le tabdî’, la mise en garde et le hajr) puis prétendre que l’appartenance à la
Salafiyyah ne peut être valide ou complète pour quiconque sans y adhérer et le (ou
la) pratiquer, et donc, par un tel jugement, l’imposer aux Musulmans et s’allier avec
eux et les désavouer en fonction de leur position face à cette innovation, est une
pure Hizbiyyah, un profond égarement et la caractéristique type des gens des
passions hérétiques et de la division.
· Eriger un chaikh, un enseignant ou un autre individu, autre que le messager –
qu’Allah le couvre d’éloge et de salut –, en guide pour les Musulmans dont ils se
doivent de suivre sa méthode et s’allier aux gens et les désavouer pour sa cause, est
une pure Hizbiyyah, un profond égarement et l’autre caractéristique type des gens
des passions hérétiques et de la division. Il en est ainsi pour le fait de donner ce même
statut à une parole autre que celle d’Allah, de Son messager et de la voix unanime de
la communauté.
· Celui qui interprète faussement un texte révélé puis taxe d’innovateur, d’égaré ou
de pervers quiconque contredit son interprétation, car, selon lui, cet individu
s’oppose au texte divin, est semblable aux Khawârij et suit leurs pas. Par contre, s’il
pratique un tel excès dans le tabdî’ et le tafsîq, pas pour la cause d’un texte révélé
qu’il a mal interprété, mais plutôt pour une parole ou un jugement qui n’a aucune
origine dans la révélation et en lequel (ou laquelle) il a tout de même foi, a alors fait
pire que les Khawârij.
· Celui qui s’allie aux gens et les désavoue en fonction de leur position face à sa faute
commise en religion, pratique la Hizbiyyah et divise la communauté.
· Celui qui taxe de mécréants, d’innovateurs, d’égarés ou de pervers, les gens qui ne
sont pas d’accord avec son avis dans un sujet laissant une marge à l’opinion
personnelle et l’effort d’interprétation, ou bien juge légal de les combattre, pratique
la Hizbiyyah, divise la communauté et est du nombre des gens de la division et la
dissension.

218
· Celui qui se tourne vers une partie de la religion (comme le domaine de la critique
et l’éloge) puis en fait toute sa religion ou presque, en ne concentrant ses efforts
d’apprentissage et de pratique que sur celle-ci, ignorant ou se détournant des autres
composantes de la religion, rejetant ou qualifiant par de mauvaises choses ses frères
de foi qui ne lui accordent pas un tel intérêt excessif, autrement dit en faisant d’elle
la source de son alliance et son désaveu, voire - ce qui arrive bien souvent - en
ajoutant à tout cela une exagération dans sa mise en pratique par l’outrepassement
des limites divines la concernant, pratique la Hizbiyyah, divise la communauté et suit
la voie mauvaise des Juifs et des Nazaréens.
· La Hizbiyyah au sein d’une communauté religieuse, la division de ses membres
en hizbs (sectes et groupes partisans), survient à cause de deux choses : ses membres
délaissent une partie de la législation divine et ne se concentrent que sur le reste de
ses composantes (ce qui donne forcément lieu au resserrement de la source de leur
alliance et leur désaveu), et ils se montrent agressifs les uns envers les autres en
refusant de reconnaître les droits et la vérité détenus par chacun et en s’attaquant
injustement les uns aux autres.
Chaikh As Sa’di :
· Celui qui émiette la religion, en faisant d’un élément de la législation divine toute sa
religion, ou presque, et délaissant un autre de ses éléments équivalent ou plus
important encore, puis – suite logique – se montre sectaire et partisan à l’égard de
cette partie de religion dont il en a fait sa religion, pratique la Hizbiyyah, démembre
la communauté et est du nombre des adeptes de la division et la dissension.
· Celui qui se range dans un groupe partisan, qui marque du fanatisme, face aux autres
groupes ou aux Musulmans en général, envers ce qu’il détient comme vérité et
fausseté, pratique la Hizbiyyah, démantèle l’unité de la communauté et suit la voie
des païens.
Chaikh Al ‘Outhaymîn :
· La Hizbiyyah est présente à notre époque dans les rangs des Musulmans et mêmes
des étudiants en science islamique parmi eux, pour des sujets d’ijtihâd, c’est-à-dire
des sujets où la divergence de compréhension est permise.
· Le retour de beaucoup de gens, de nos jours, à la volonté de connaître et
comprendre les preuves légales des jugements religieux et de se débarrasser alors du
suivi aveugle, a malheureusement causé de la Hizbiyyah chez certains autour de leur
compréhension des textes dans des sujets d’ijtihâd ; comme l’avait engendrée, dans
les époques précédentes, l’ardeur pour le suivisme imposé d’une des grandes Ecoles
jurisprudentielles.
· Etudier, comme il faut, la voie des Compagnons puis y adhérer et la pratiquer, est
la solution pour mettre fin à toutes ces formes de Hizbiyyah présentes, chez les

219
Musulmans en général et les étudiants en théologie en particulier, autour des sujets
où la divergence est permise. D’ailleurs, les sujets dans lesquels les Compagnons
avaient eu des avis divergents, ce qui, pour autant, ne diminua pas leur fraternité et
leur unité, étaient bien plus importants que ceux qui sont pris par les gens de nos
jours comme source constante de désaccord entre eux au point d’en arriver à la
Hizbiyyah.
· La Hizbiyyah est présente à notre époque dans les rangs des étudiants en science
islamique ; certains d’entre eux se rangent en groupes partisans et divisent alors la
communauté. Une des raisons de leur sectarisme est bien souvent leur chaikh, autour
duquel ils se fanatisent et pour la cause duquel ils s’allient aux gens ou les désavouent.
· A notre époque, il y a la voie des Salafs, qu’il est obligatoire de suivre pour tous les
Musulmans, mais il y a aussi des groupes sectaires se nommant « les Salafis », dont le
devoir obligatoire de tous les Musulmans est de ne pas se ranger parmi eux, de ne
pas s’affilier à eux, de s’en écarter et de condamner leur déviance.
· A notre époque, des gens se réclamant de la Salafiyyah ont altéré cette voie
authentique de l’Islam en faisant d’elle une voie sectaire et marginale, se rangeant en
groupes partisans autour de sujets d’ijtihâd, « réservant » la Salafiyyah à eux seuls et
taxant d’égarés quiconque les contredit parmi les Musulmans même lorsqu’il a raison.
La « salafiyyah » de ces gens-là n’est donc pas la Salafiyyah ! Ils ne sont pas des
Salafis ! Il est obligatoire de condamner leur « salafiyyah ».
Chaikh Mouhammad Bâzmoûl :

· Confirmation, par Chaikh Mouhammad Bâzmoûl, de l’explication précédente de


l’imam Al ‘Outhaymîn sur la Hizbiyyah pratiquée par une partie des gens se
réclamant de la Salafiyyah, au nom de celle-ci, à notre époque.

· De nos jours, il y a des gens qui se disent Salafis mais qui adhèrent à des égarements
dans la croyance, qui se traduisent par : se nommer « Salafi » tout en ne respectant
pas la Salafiyyah dans son éthique, sa conduite et ses échanges avec les gens ; ou faire
de la Salafiyyah une voie sectaire en se rangeant, au nom de la Salafiyyah, en
groupe(s) partisan(s) autour de sujets d’ijtihâd ou de chaikhs ou de fautes ; ou bien
réduire la Salafiyyah - directement ou indirectement - aux réfutations et à la critique
et l’éloge ; ou encore ne pas se conformer à la méthode de la Salafiyyah pour traiter
sagement les fautes et les infractions commises par les gens ; ou même concevoir la
réfutation, la critique et la destruction du statut élevé ou positif des individus comme
pouvant être pratiquées par quelqu’un qui n’a pas d’équilibre, ni de savoir religieux
acquis de manière correcte, ni d’analyse et de traitement des affaires d’après la
méthode salafie. La « salafiyyah » de ces gens-là n’est donc pas la Salafiyyah ! Il est
obligatoire de condamner leur « salafiyyah », d’autant plus que celle-ci a beaucoup
enlaidi la Salafiyyah aux yeux de nombreux gens, ne la connaissant pas sous sa forme
authentique, étant de différentes tendances et ce dans le monde entier. Et leur dernier

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cas cité précédemment est carrément celui d’un Khâriji se faisant passer pour un
Salafi, puisqu’il se sépare du groupe uni des Musulmans.

· La conception de la Salafiyyah, de nos jours, a changé chez une partie des gens, dont
certains se réclament pourtant de cette voie ! La signification de la Salafiyyah est
devenue, à notre époque, parmi les choses incomprises chez une partie des gens,
dont certains se réclament malgré tout de cette voie !

Chaikh Sâlih Âl Ach Chaikh :

· De nos jours, la conception de la Salafiyyah chez une partie des gens qui s’en
réclament a tellement changé, et sa signification authentique est devenue, pour eux,
si incomprise, qu’ils en sont arrivés à pratiquer une Hizbiyyah constante autour de la
simple appellation d’indentification qu’est « Salafi » et « Salafiyyah » ! Leur ignorance
est donc si profonde qu’ils ont érigé ces noms de présentation au statut des noms
légaux que sont « Musulmans » et « croyants » autour desquels on s’allie et désavoue.

Chaikh Sa’d Al Housayyin :

· De nos jours, une sévère Hizbiyyah est pratiquée par une partie des Salafis autour
des chaikhs ; ce qui a fait d’eux des suiveurs aveugles et, pire encore, des disciples
tels les disciples soufis et hizbis.
· Il est obligatoire de condamner leur « salafiyyah » qui n’est pas la Salafiyyah ; notre
responsabilité ne pourra être dégagée et notre devoir ne pourra être acquitté tant que
nous ne l’aurons pas réprouvée par la parole et par la plume.
· La majorité des savants et des prêcheurs encore vivants, portant l’étendard de la
Salafiyyah, est éprouvée par la présence de petits Salafis autour d’eux qui les occupent
par la médisance, le colportage et l’insufflation pernicieuse, les détournant par cela
de la science islamique vers l’hostilité à l’égard de leurs frères Salafis, la publication
de leurs fautes, le tafsîq et le tabdî’ contre eux, et le détournement des Musulmans de
l’apprentissage bénéfique auprès de ces derniers ; autrement dit, qui les détournent
de la science vers la Hizbiyyah.
· De nombreux Salafis de nos jours, par leur Hizbiyyah, détruisent la Salafiyyah de
leurs propres mains et font alors le bonheur des mécréants et des hérétiques, ennemis
de l’Islam et de la Sounnah.
· Certains gens de notre époque se réclamant de la Salafiyyah, sont, à cause de
leur Hizbiyyah sévère autour des chaikhs, plus proches d’être des Soufis et des Chiites
que des Salafis.
· Le véritable Salafi se montre hostile envers quiconque parle sur Allah sans science,
quelle que soit l’affiliation qu’il déclare, même s’il se dit être Salafi ; et il ne s’enferme
jamais dans la personne de son chaikh, en s’alliant et désavouant pour sa cause,

221
jaugeant l’Islam et les Musulmans aux paroles ou actes de son chaikh, déterminant
les lois et règles de l’Islam par analogie avec les paroles ou actes de son chaikh.
· De nos jours, la Hizbiyyah dans les rangs des Salafis est bien souvent provoquée
par les prêcheurs qui se réfutent les uns les autres, en mettant leurs réfutations à
disposition des petits étudiants et leur exposant le pourquoi et le comment de leurs
différends mutuels. Et par cela ils font le bonheur des ennemis de l’Islam et de la
Sounnah, et les dispensent en grande partie de leur lutte à mener contre la Salafiyyah
et ses adeptes ! Sans aucun doute, ces Salafis, tant les prêcheurs parmi eux que leurs
suiveurs, s’imaginent par cela faire le bien et ne défendre que la vérité, mais, sans
l’ombre d’un doute également, c’est là une ruse de Satan et de l’âme incitatrice au mal
qui a triomphé d’eux.
· Il est important de savoir que plus les discours, les cours et les écrits du prêcheur
Salafi seront nombreux, plus le nombre de ses erreurs et ses faux pas augmentera.
Notre devoir est donc d’être une aide en sa faveur, non pas en faveur de Satan et ses
assistants contre lui.
· Une minorité des étudiants et prêcheurs Salafis de notre époque est occupée par la
recherche des fautes des grands savants de la Sounnah, pour les donner ensuite en
morceaux de nourriture dans les bouches des gens frivoles, badins et inactifs dans la
science et/ou la da’wah. Et par cela, ils assistent Satan dans sa tâche qu’est obstruer
aux gens le sentier d’Allah.
· De nos jours, la plupart des Salafis sont occupés par la querelle et le conflit entre
eux, au lieu de s’adonner à la transmission du message divin, en commençant en cela
par le plus important d’abord !
Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli :
· De nos jours, la Hizbiyyah s’étant répandue dans les rangs des Salafis et même des
étudiants en théologie parmi eux, a carrément trouvé une place dans l’affiliation des
Salafis à leurs contrées respectives et la classification des Salafis selon celles-ci !
· Mise en garde contre la Hizbiyyah pratiquée par une partie des Salafis de notre
époque autour de certains chaikhs, et plus particulièrement autour de quatre chaikhs
bien connus et encore vivants aujourd’hui. Ce sectarisme s’exprime, par exemple, en
restreignant la connaissance authentique et la compréhension correcte du manhaj
salafi à ces chaikhs, ou en imposant aux gens de prendre leurs jugements comme
références, et leurs avis dans les sujets d’ijtihâd comme arguments décisifs qui
s’imposent à tous, ou bien en disant d’eux qu’ils ne sont pas « ma’soûm » (infaillibles)
mais sont tout de même « mousaddad » (bien-guidés et bénéficiant de la réussite
divine) - et certains ajoutent pire encore : « ils sont protégés par le manhaj » -, ou
encore en faisant le tabdî’ ou la mise en garde contre des individus qui, bien qu’ils
enseignent la Sounnah et font référence à de grands érudits Salafis anciens et

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contemporains, ne font pas d’allusion, dans leurs sites internet ou leurs assises de
science, à ces chaikhs-là.
· De nos jours, la Hizbiyyah est également pratiquée par une partie des Salafis autour
de certains chaikhs dans les sujets d’ijtihâd du domaine de la critique et l’éloge. Ils
imposent aux autres les jugements de quelques chaikhs à l’encontre d’individus précis
(souvent lorsqu’il s’agit de critiques plutôt que d’éloges) dans des cas relevant de
l’ijtihâd et dans lesquels, en plus, les savants ont divergé ; et ils s’allient et désavouent
autour de ce genre de jugements de ces plusieurs chaikhs. Certains, aussi, se
précipitent à prendre parti pour certains chaikhs, dans ce genre d’affaires, avant
même de savoir clairement si ces derniers ont raison ou tort ; beaucoup d’entre eux
pensent que le simple fait que ces chaikhs aient cité les raisons précises de leurs
critiques, soutenant (peut-être) cela par des textes révélés et des paroles d’anciens
érudits, suffit à faire de leurs critiques des jugements entièrement corrects,
correspondant à la situation réelle de l’individu visé, et dont l’argumentation est
authentique et parfaitement dans son contexte. Ils ignorent quelles sont les règles du
domaine de la critique et l’éloge, qui dépend du vaste domaine de la terminologie du
hadîth, et ignorent la signification et la portée de la règle « la critique dont la raison est
clairement expliquée (al jarh al moufassar) a autorité devant l’éloge générale (at ta’dîl al
moujmal) » ; bien qu’ils prétendent le contraire. Ils ignorent aussi (ou refusent de
reconnaître) que, bien que les savants pieux soient l’élite des Musulmans en croyance,
paroles, actes et éthique, ils sont tout de même atteints parfois par des conflits, des
disputes, des rivalités et même une part de jalousie illégale entre eux, qui n’ont pas
lieu d’être ; ce car ils ne sont pas des prophètes infaillibles, ni ne sont meilleurs que
les pieux prédécesseurs et les anciens imams de l’Islam chez qui ces choses blâmables
étaient certes arrivées. D’autres parmi eux ne donnent de considération, dans ce
genre d’affaires, qu’à l’argumentation de ces quelques chaikhs, quand bien même s’y
opposerait l’argumentation d’un ou plusieurs érudits d’Ahl As Sounnah. Aussi, il y
en a parmi eux qui ne savent pas faire la différence entre un sujet ta-sîli (théorique et
fondamental) et un sujet tanzîli (pratique et secondaire).
· Le sectarisme, le fanatisme et l’extrémisme pratiqués, dans ce genre d’affaires, par
une partie des Salafis autour des quatre chaikhs précédemment indiqués, sont tel
qu’ils en arrivent à innover en Islam l’hérésie suivante - qu’ils imputent carrément à
la voie des Salafs - : « Les trois savants ou les quatre savants, un tel, un tel, un tel et un tel, ont
été unanimes ». Chaikh Soulaymân Ar Rouhayli met donc en garde contre cette
nouveauté en religion qu’il nomme « hérésie contemporaine ».

Qu’Allah couvre d’éloge, de salut et de bénédiction Son envoyé Mouhammad et sa famille.


Et louange à Allah, Seigneur des mondes.

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Par Rajab ibn ‘Abd Allah (30/11/1438 – 23/08/2017) ; en remerciant le méritant frère qui
m’a indiqué plusieurs paroles de savants à mettre dans cette partie 2 et m’a aidé par plusieurs
remarques utiles.

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