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Dans le cadre des affectations des nouveaux fonctionnaires du ministère

de la santé et de l’hygiène publique, 15 techniciens en hygiène et


assainissement dont je fais parti ont été envoyé à l’Institut National de
l’hygiène Publique.

En effet, après nos prises de service, nous avons été soumis à un stage
d’imprégnation des 4 services qui nous concerne d’où ma présence au
service de paludologie. Ce service est dirigé par le professeur KONAN
YAO LUCIEN et ses collaborateurs. Le stage s’est déroulé du ………
au…..

I. GENERALITE

Insecte de l’ordre des diptères, les moustiques représentent un véritable


problème de santé publique à cause de leur pouvoir pathogène.

D’ailleurs, la population connait bien le fléau qu’ils constituent et dès


qu’ils observent leur profusion, ils n’hésitent pas à faire appel aux
services de démoustications.
Cependant, pour lutter efficacement contre une espèce, il ne suffit pas
de maitriser les techniques de pulvérisation mais connaitre l’insecticide
ou le larvicide approprié. Autrement dit, il faut connaitre la sensibilité des
différentes populations de moustiques ou de larves face aux insecticides
selon les localités d’où le service de paludologie.

II. LES ACTIVITES DU SERVICE DE PALUDOLOGIE

1. Les sorties de prospection


2. Le tri des nymphes

Tous les matins, nous faisons le tri des nymphes qui consiste à l’aide
d’une pipette, de retirer des cuvettes à larves, celles qui se nymphose
pour les mettre dans les cages pour adultes. Ces nymphes deviendront
adultes entre 24 heures et 72 heures selon l’espèce.

Le tri nous permettra de disposer aussi bien de larves pour tester les
larvicides que des moustiques adultes pour tester les insecticides.

Cependant, avant les tests il faut prévoir une nouvelle génération pour
prochains tests sur les mêmes espèces de moustiques. C’est en cela
qu’intervient la gorgée.

3. La gorgée des adultes

Etant donné que les femelles de moustiques ont besoin de sang pour
obtenir les protéines dont elles ont besoin afin de développer leurs œufs
avant la ponte. Nous nous assurons de leur apporter ce sang.

Pour ce faire, l’INHP dispose d’animaux servant de cobaye. Il s’agit des


cochons d’inde et des pigeons. Nous avons eu à participer à deux
séances de gorgée, l’un sur les Aèdes egypti et l’autre sur les Kisumu
(anophèles trouvé dans la région de KISUMU au Kenya) et dans les
deux cas nous avons utilisé le cochon dingue.

Comment se fait la gorgée concrètement ?

 Nous avons utilisé des cages dans lesquelles sont placées les
cobayes afin de les immobiliser ;
 Le cobaye est ensuite placé dans la cage pour adultes ;
 Au bout de 30 min à 45 min, le cobaye est retiré de peur qu’il se
vide de son sang à cause du grand nombre de moustiques dans
la cage.

Apres l’opération, les moustiques sont gorgés et vont s’apprêter à


pondre et nous devons récolter ces œufs pour préparer la génération
suivante.

4. La récolte des œufs

Sachant que les moustiques pondent dans l’eau ou sur les surfaces
humides, nous avons créé une surface humide en utilisant un coton bien
imbibé d’eau que nous avons placé dans une boite à pétri et sur lequel
nous avons mis le papier wattman.

Deux jours après avoir déposé notre support humide dans la cage des
moustiques, nous l’avons retiré et sur le papier nous avons remarqué
des milliers de petits traits noirs : ce sont des œufs de moustique.

5. La mise en eau

Les œufs de moustiques éclosent dans les 2 à 3 jours qui suivent la


ponte et les larves de moustiques sont aquatiques alors dans des
cuvettes contenants de l’eau propre, nous avons déposé les œufs et y
avons mis aussi de la croquette pour chat bien moulue. Ce dernier
élément est composé à 30% de protéine et sert de nourriture aux larves.
La larve subit trois mues puis se transforme en nymphe, très mobile, qui
ne se nourrit pas et libère l’insecte adulte assez rapidement. C’est
pourquoi on fait toujours le tri pour que les nymphes soient dans la salle
des adultes et non dans celle des larves.

6. Les tests de résistances sur les moustiques adultes

Matériels

 Des tubes OMS


 Des papiers imprégnés d’insecticides
 Coton
 Alcool 90°C
 Miel
 Chronomètre
 Aspirateur mécanique
 Papier rame

Il faut noter que plusieurs produits insecticides sont concernés entre


autres le Bendiocarbe 0,1% ; Propoxur0,1% ; Malathion 5% ;
Fenitrothion 1% ; DDT 4% ; Lambdacyalotrine 0,05%. Ces
pourcentages sont ceux normalement utilisés.

 Moustiques adultes d’une localité et d’une génération


donnée.

En fait, les moustiques adultes qui proviennent des œufs récoltés lors
d’une prospection, représentent la première génération qu’on note ‟
F1”.
Et lorsqu’on procède à une gorgée de la ‟F1”au laboratoire, on
récolte les œufs et on fait une mise en eau, la nouvelle génération
obtenue est nommée ‟F2” et ainsi de suite jusqu’à n générations.
Mais n ne doit pas être trop élevé de peur que les moustiques ne
perdent leur caractère sauvage.

Procède

 Monter les tubes OMS, et y placer le papier rame ;


A l’aide de l’aspirateur mécanique, capturer les moustiques femelles
et les mettre par groupe de 25 dans chaque tube ;
 Marquer sur du papier les noms des produits insecticides qui
seront utilisés et les coller sur la table d’expérience ;
 Placer devant chaque nom 4 tubes OMS contenant des
moustiques. Il y aura aussi une colonne de 4 tubes pour servir de
témoin ;
 Insérer les papiers imprégnés d’insecticide dans des tubes
OMS. Pour chaque produit préparer 4tubes. Entre la manipulation de
produits différents, se rincer les mains avec l’alcool pour éviter que
les produits entrent en contact. Ce qui pourrait influencer
négativement l’efficacité des produits et biaiser le résultat du test ;
 Transvaser les moustiques dans les tubes contenant les
produits insecticides ;
 A l’aide du chronomètre, marquer le temps et commencer la
lecture.
Résultats

 La lecture consiste à dénombrer les morts et se fait chaque 5


minutes jusqu’à la 20ième minute ;
 A partir de la 20ième minute, la lecture se fait chaque 10 minutes
jusqu’à la 60ième minute ;
 Ensuite, on attend après 24 heures pour faire la dernière
lecture.

Commentaire

Lorsque la lecture donne :

 Un nombre de mort inférieur à 90%, on dit que les


moustiques de la localité présentent une résistance au produit utilisé.
Remarque : Dans ce cas on réalise le test PBO.
 Un nombre de mort compris entre 90% et 97,5% ; on dit qu’il y
a suspicion. On réalise alors un test complémentaire.
 Un nombre de mort supérieur ou égal à 97,6% ; on dit que
les moustiques de la localité présentent une sensibilité confirmée au
produit utilisé.

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