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TOXICOLOGIE ............................................................................................................................... 14
Introduction à la toxicologie de l'abeille.......................................................................................... 14
L'approche toxicologique classique ................................................................................................. 15
Caractériser les effets à des doses d'exposition faibles .................................................................. 17
Comprendre les modes d'action pour mieux prédire la toxicité ..................................................... 19
Donc les maladies infectieuses et parasitaires vont résulter d’un conflit entre un agent infectieux
d’une part et l’hôte, donc la colonie d’autre part. Des facteurs liés à ces agents infectieux, liés à ces
hôtes vont intervenir, mais dans ce conflit vont intervenir également des facteurs environnementaux
qu’on appelle aussi facteurs favorisant ou facteurs de risques.
Vous verrez dans la suite de la semaine qu’il y a une très grande diversité de bactéries, de virus, de
parasites qui peuvent provoquer des troubles de santé chez l’abeille, mais finalement, tous ces
agents infectieux ou la majorité de ces agents infectieux et parasitaires sont des agents pathogènes
opportunistes. C’est-à-dire que ce sont des agents infectieux qui vont être pathogènes dans certaines
conditions notamment lorsque les capacités de défense des abeilles vont être altérées.
Ce qui fait que ces agents infectieux peuvent contaminer les abeilles, mais de façon saine sans
troubles de la santé. C’est ce qu’on va appeler le portage sain.
Ce sont principalement les capacités de défense des abeilles qui vont influencer. Dans ces capacités
de défense, on a différents niveaux :
L’immunité au niveau individuel : l’abeille va avoir des cellules spécialisées dans l’immunité
(les hémocytes) ou elles vont produire des molécules antibactériennes ou antimicrobiennes.
L’immunité au niveau de la colonie c’est ce qu’on appelle l’immunité sociale : c’est la
coopération comportementale entre les abeilles qui va permettre une défense contre les
agents infectieux ou parasitaires. Dans cette immunité sociale, on peut citer par exemple :
Le comportement hygiénique : détecter le couvain malade, le retirer, l’éliminer et
ensuite nettoyer les alvéoles avant que la reine puisse pondre à nouveau dans ces
alvéoles.
Facteurs environnementaux :
Dans ce contexte vont intervenir également des facteurs environnementaux, facteurs qui vont
augmenter la pression infectieuse et donc permettre l’atteinte de la dose infectieuse dont on a
parlé tout à l’heure. C’est par exemple :
Des mesures d’hygiène insuffisantes comme un renouvèlement des cadres insuffisant qui va
permettre l’accumulation de spores responsables de la Loque américaine => atteinte de la
dose infectieuse => et ce qui va entraîner l’expression de cette Loque américaine.
On peut citer par exemple dans ces facteurs, la météo, par exemple, l’humidité va favoriser
la multiplication de champignons et favoriser l’apparition de mycoses.
Parmi ces facteurs environnementaux, il va y avoir également des facteurs pouvant altérer les
capacités de défense. Et en fait, de nombreux facteurs diminuent les capacités de défense
des abeilles. Parmi ceux-là :
On peut citer l’alimentation et notamment les protéines, donc le pollen, la quantité
de pollen, mais aussi la diversité florale du pollen, va être un élément très important
pour maintenir les capacités de défense de l’abeille.
Donc finalement les agents infectieux et la colonie d’abeilles vivent en équilibre et il est responsable
d’un portage sain qui va être extrêmement fréquent.
Les ennemis vivants des abeilles sont nombreux, il y a également des prédateurs. Ce qu'il est
important de distinguer c'est un effet clinique de la maladie pour la santé des colonies d'abeilles,
d'un effet sans signes apparents, c'est à dire d'un simple portage de l'agent infectieux ou parasitaire
dans la colonie d'abeilles.
Nous n'évoquerons ici que les principaux agents pathogènes pour les abeilles et affectant la santé
des colonies d'abeilles.
Tout d'abord nous parlerons des dangers parasitaires, ensuite des agents bactériens, puis des virus
et enfin nous parlerons des prédateurs. Pour finir nous parlerons des médicaments vétérinaires et
des traitements disponibles pour soigner la santé des colonies d'abeilles.
On observe également des abeilles aux ailes déformées, c'est lié au fait que Varroa est vecteur de
certains virus, notamment le virus des ailes déformées. Ses effets pathogènes sont donc liés à son
action directe en tant qu'acarien mais aussi aux virus dont il est vecteur.
Varroa affaiblit la santé des colonies
d'abeilles ; c'est un facteur important
de mortalité hivernale des colonies
d'abeilles.
On trouve des larves qui ne sont pas blanc nacré comme des
larves saines, elles sont de couleur marron et elles ont une
consistance un peu particulière, elles vont devenir filantes :
quand on met une allumette dans l'alvéole, il va y avoir un fil
qui va se former qui fait plus d'un centimètre de longueur. Ces
larves qui, au départ, deviennent filantes se dessèchent et
forment en fin d'évolution de la maladie, une écaille, c'est-à-
dire une sorte de croûte au fond de l'alvéole qui va rester au
fond de l'alvéole et est très adhérente dans le cas de la loque
américaine.
Tout comme les humains, les abeilles domestiques sont exposées à des polluants d'origine
entropique tels que les métaux lourds, les perturbateurs endocriniens et les pesticides.
Enfin, les butineuses sont susceptibles de ramener de la nourriture contaminée, nectar, pollen,
miellat, résine et transmettre ces toxines à toute la colonie.
Par ailleurs, les abeilles collectent
de grandes quantités d'eau et
peuvent donc être exposées à des
contaminants d'origine
agrochimique.
Il est aussi suspecté qu'elles
pourraient être exposées à des
antiparasitaires lorsqu'il s'agit de
flaques provenant d'effluents
d'élevages.
Parmi les pesticides, les insecticides présentent souvent la toxicité la plus forte. 70 % des substances
actives insecticides sont dites neurotoxiques. Ces molécules ont été sélectionnées pour leur potentiel
toxique pour le système nerveux des insectes dits nuisibles se nourrissant sur les cultures et
diminuant le rendement agricole.
Des méthodes traditionnelles de toxicologie sont utilisées depuis une vingtaine d'années sur les
abeilles domestiques afin d'évaluer au mieux le risque toxicologique que comporte l'utilisation des
insecticides aux champs.
Parmi les tests toxicologiques qui doivent être adossés de manière règlementaire dans les dossiers
de demande d'homologation pour les firmes phytopharmaceutiques, figure l'exposition aigue (une
seule fois), soit par ingestion, soit par contact.
Ce test consiste à exposer des abeilles à des doses de plus en plus fortes de substances.
Ici schématiquement :
- La dose 1 produit 30 % de mortalité
- La dose 2 produit 60 % de mortalité
- La dose 3 produit 100 % de mortalité
L'avancée des connaissances des modes d'action moléculaires permet aujourd'hui à la toxicologie
d'anticiper les effets nuisibles sans passer par des tests sur les abeilles vivantes.
En expérimentation animale, la règle des 3R consiste à :
- Raffiner les approches pour les rendre plus pertinentes et efficaces dans l'identification des
effets toxicologiques.
- Réduire le nombre d'animaux utilisés.
- Remplacer si possible les expérimentations par des approches in vitro, dans des boites de
Pétri et in silico, c’est-à-dire en utilisant la simulation de scénario par des modèles
mathématiques.
Une approche in vitro consiste par exemple à travailler sur des neurones du système nerveux et à
caractériser les effets et les modes d'action des insecticides.
L'expression des cibles des
insecticides permet aussi
d'envisager de cibler de manière
systématique les insecticides
pour ne retenir que ceux qui
comportent le moins de risque
pour les abeilles et d'autres
espèces de pollinisateurs. On
appelle cela la comparaison
intraspécifique et la
comparaison interspécifique.
L'approche in silico consiste en l'utilisation de matériel informatique permettant de simuler les
processus toxicologiques tant au niveau moléculaire que sur leurs impacts sur l'activité de la
population.
Le but est de permettre d'anticiper les effets toxicologiques dans toute leur complexité.
Comment déterminer si ma colonie est malade et si oui, quel est l’origine des troubles
observés ?
On va voir la détection d’un trouble de santé chez l’abeille mellifère. Cette évaluation de l’état de
santé de l’abeille, des animaux, va se faire au niveau de la colonie et non au niveau de l’individu, et
nécessitera des visites et l’ouverture de la ruche. En effet, l’activité sur la planche d’envol des abeilles
et le niveau de production sont des critères importants pour évaluer la santé de la colonie mais sont
des critères insuffisants pour vraiment déterminer si l’abeille ou la colonie ont un trouble de la santé.
Pour présenter le vétérinaire dans la filière, c’est du boulot classique d’accompagnement d’un
élevage. Ici ce sont des particuliers mais ça reste de l’accompagnement d’un élevage, avec des
conseils en fonction des attentes de l’apiculteur et de leur connaissance.
On peut parler de la visite présentée ici : c’est une visite d’accompagnement. Au cours de l’année,
suite à des soucis qui avaient été rencontrés de diverses pathologies dont Varroa en grande partie, il
avait été décidé par les apiculteurs d’effectuer quelques visites saisonnières de suivi des ruches. Donc
là, c’était typiquement une des visites que l’on avait programmées, la mise en hivernage. Un
traitement aurait dû être effectué en juillet – aout qui n’a pas été fait pour diverses raisons et là on
a le constat d’une forte montée en pression Varroa. On va essayer de rattraper. On va voir avec les
apiculteurs ce que l’on peut essayer de faire : pour les plus fortes colonies, terminer de préparer
l’hivernage et terminer de bien gérer Varroa et pour les colonies les moins fortes, voir ce qui sera
possible de faire.
Les choses progressent. Honnêtement, par rapport au tout début des suivis, il y a vraiment une
progression qui s’est faite et des choses intéressantes commencent à se mettre en place. Ce qui est
ressorti, c’est une forte demande des apiculteurs pour une gestion qui soit le plus limitante possible
en intrants chimiques. Et donc, il y avait des discussions qui avaient eu lieu sur les suivis, sur les
comptages, sur l’évolution de l’infestation et la possibilité d’utilisation de traitements plutôt d’origine
naturelle donc huiles essentielles, acides organiques que l’on peut rencontrer en apiculture.
Ils ont l’œil attiré sur différentes pathologies qu’ils peuvent rencontrer et sur les moyens de les
quantifier, de les estimer et de les résoudre. Ce que ça montre aussi, c’est qu’en abeilles, il y a une
très forte demande d’anticipation des soucis, ça, ce n’est pas toujours quelque chose à admettre de