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Objectifs de l’enseignement

(Décrire ce que l’étudiant est censé avoir acquis comme compétences après le succès à cette
matière – maximum 3 lignes).
L’étudiant sera capable d’utiliser les produits phytosanitaires dans le domaine agricole de
manière rationnelle pour assurer une production pérenne en respectant les limites écologiques,
économiques et sociales qui assurent la continuité dans le temps de cette production.
Connaissances préalables recommandées
(descriptif succinct des connaissances requises pour pouvoir suivre cet enseignement –
Maximum 2 lignes).
Connaissances générales dans le domaine de la protection des végétaux, de l’écologie et de la
sphère de production agricole.

Contenu de la matière

(indiquer obligatoirement le contenu détaillé du programme en présentiel et du travail


personnel).

Chapitre – I- Agriculture biologique.

Chapitre – II- Lutte biologique.


Insectes entomophages.
Lutte microbiologique.
Utilisation des bios pesticides.
Utilisation des pièges à phéromone sexuelle.

Chapitre – III- Protection intégrées contre les adventices.


Gestion de la flore adventice et seuil d’intervention.
Mesures de réduction du potentiel d’infection.

Chapitre – IV- Stratégies génétiques en phytoprotection.


Rappel des principes et méthodes du génie biologique.
Transfert d’un gène de résistance.
Lutte contre les stress biotiques.
Lutte contre les agressions abiotiques.

Chapitre -V- Culture in vitro.

Chapitre – VI- Cultures transgénique et protection des végétaux et de la biodiversité

TP : Des séances de TP sur les bio-pesticides, pièges à phéromone sexuelle etc..


Chapitre – I- Agriculture biologique.
Définition et généralités

L’agriculture biologique est un mode de production agricole qui respecte l’environnement


(homme, animal, nature) et qui utilise des produits biologiques dans les systèmes de
production, ce qui mène à des perspectives à long terme de préservation du milieu. Elle
s’inscrit au cœur du développement durable et c’est un engagement pour le bien être des
générations futures.
Elle est gérée par une réglementation stricte, les produits bio sont contrôlés et certifiés par des
organismes agréés et ces procédures portent sur tous les stades de production (préparation,
stockage, transport, transformation, commercialisation).

Respect de l’environnement
L’agriculture biologique est basée sur des pratiques agricoles qui respectent l’environnement,
ceci mène à une préservation des ressources naturelles, ce qui conduit au maintien de la
biodiversité, développement des paysages, stabilité de la qualité de l’eau, du sol et de l’air.
Les OGM sont strictement interdits dans l’AB à tous les stades de production et de
transformation.

Paramètres généraux de l’AB


-Elle permet l’équilibre antre le sol, les animaux et les végétaux grâce aux pratiques culturales
saines telles que la rotation des cultures, les engrais verts et naturels, les cultures associées…
-elle exclut les engrais chimiques, les pesticides de synthèse, les OGM, les cultures hors-sol.
-la récolte se fait à maturité pour optimiser les qualités gustatives et nutritionnelles.
-elle pratique le désherbage mécanique, thermique ou manuel.
-elle protège la biodiversité (faune et flore).
-elle respecte le cycle des saisons et les caractéristiques des terroirs.
-elle favorise l’action des prédateurs naturels contre les parasites.
-l’élevage se fait en respectant les besoins physiologiques et en pratiquant le lien avec le sol.
Exemple ; un légume de bonne qualité doit répondre aux critères suivants :
*absence de toute trace de pesticide.
*concentrations acceptables en minéraux et en vitamines.
*absence d’agents pathogènes.
*gout apprécié par les consommateurs.
*conformité avec les besoins du marché (aspect, forme, couleur, taille).

Bases de l’AB
L’AB est basée sur 3 principes : la santé, l’écologie et la précaution.
Santé :
L’AB doit Soutenir et améliorer la santé des sols, des végétaux, des animaux et des hommes.
Elle doit produire des aliments de bonne qualité en évitant d’utiliser les fertilisants, les
pesticides, les additifs alimentaires qui peuvent avoir des effets négatifs sur la santé.
Ecologie :
L’AB doit être basée sur des cycles et des systèmes écologiques vivants, être en accord avec
eux, les imiter et les aider à se maintenir.
La production doit être basée sur des processus écologiques et de recyclage.
Les producteurs doivent protéger l’environnement, le climat, la biodiversité, l’air et l’eau.
Précaution :
L’AB doit être conduite de manière prudente pour protéger l santé des générations actuelles et
futures, et de protéger aussi l’environnement. Elle doit être saine, écologique et sans risques.
Chapitre – II- Lutte biologique.
C’est l’utilisation d’organismes vivants pour réduire les dégâts causés par les ravageurs. Ces
organismes sont généralement des insectes, des acariens, des bactéries, des virus, des
nématodes, des champignons.
Exemple de lutte contre la chenille de la pyrale du mais (Ostrinia nubilalis) :
Elle se fait par l’épandage de trichogrammes qui sont des micro Hymenoptères (<1mm),
ponte dans les œufs de la pyrale, la larve se développe à l’intérieur de l’œuf de l’hôte et
l’embryon sera tué.
Exemples d’insectes entomophages :
-les coccinelles.
-la chrysope : elle se nourrit de pucerons, une larve peut consommer quelques centaines de
pucerons pour atteindre le stade adulte.
-les guepes : certaines espèces pondent leurs œufs sur les chenilles et les pucerons.
-les libellules : ce sont des prédateurs.
-les bombyles (Diptères) ; ils sont utilisés contre les pucerons.
-les perce-oreilles : elles chassent les pucerons et les acariens.
-les syrphes : les larves attaquent les pucerons.
-les araignées capturent les insectes volants par les toiles.
Le syaphylin (Coléoptère) se nourrit d’acariens, asticots, cochenilles, limaces.
-les carabés (Coléoptères) se nourrissent de limaces et d’escargots.

La lutte microbiologique.
C’est l’utilisation de microorganismes pour lutter contre les ravageurs. Il s’agit de pulvériser
sur les cultures des préparations à base de microorganismes qui vont contaminer les ravageurs
par :
Ingestion, c’est le cas des virus (de 3 à 10 jours) et les bactéries (de 24 à 48 heures).
Pénétration directe, c’est le cas des microchampignons.
L’avantage de la lutte microbiologique est que :
*la gamme des microorganismes utilisés est variée.
*la est dissémination est facile.
*la persistance dans l’environnement.
*la simplicité d’action.
Ces microorganismes appartiennent à plusieurs taxons (virus, bactéries, microchampignons,
nématodes, protozoaires). Ils sont naturellement présents dans l’environnement (sol, eau, air).
Ils infectent leur hôte par la cuticule ou par les orifices, ils se multiplient à l’intérieur de l’hôte
et lui causent des dommages par destruction des tissus ou par toxémie entrainant ainsi la mort
de l’hôte. Ils possèdent des formes de résistance qui leur permettent de persister dans
l’environnement.

Les bactéries
Environ 100 espèces de bactéries ont été identifiées comme efficaces en lutte biologique, elles
appartiennent aux familles suivantes : Bacillacés, Entérobactéricés et Pseudomonacés.
Exemples : Bacillus thuringiensis et B. spharicus. Leur toxine se trouve dans la paroi sporale
et elle est libérée par une digestion partielle de la bactérie dans le tube digestif de l’insecte.
Les bactéries se développent à l’intérieur du corps de l’hôte et le quittent quand il commence
à disparaitre.
Bacillus thuringiensis est efficace contre les Coléoptères, les Lépidoptères et les Diptères.
Elle forme des symbioses avec les nématodes qui agissent comme des vecteurs.
Bacillus popillae est efficace contre les Scarabéidés. Les spores ingérées germent dans le tube
digestif et l’insecte meurt par septicémie (présence de bactéries dans l’hémolymphe).
NB : l’utilisation répétée de bactéries peut entrainer une résistance chez certaines espèces
d’insectes.
Les virus
Il y a 7 familles de virus utilisés en lutte biologiques :
les Baculoviridés, les Réoviridés, les Poxviridés, les Iridoviridés (ils possèdent un corps
d’inclusion). Les Parvoviridés, les Picornoviridés et les Rhabdoviridés (ils ne possèdent pas
un corps d’inclusion). Le corps d’inclusion est une particule viraleprésente dans le cytoplasme
des cellules infectées et qui permet l’identification des virus qui causent l’infection.
Ces familles renferment 650 espèces de virus entomopathogènes connus. Les plus utilisés sont
les Baculoviridés, les Réoviridés et les Poxviridés car ils ne sont pas nocifs pour les vertébrés,
et leurs corps d’inclusion ne se développent que chez les insectes.
Les caractéristiques principales des biopesticides viraux sont :
*la simplicité.
*la haute virulence.
*la rapidité d’action.
*le niveau raisonnable de persistance dans l’environnement.
Les protozoaires

Les protozoaires entomopathogènes appartiennent aux embranchements des Ciliophora,


Sarcomastigophora, Apicomplexa et Microspora.
Exemples :
Bralamoeba locustae (Sarcomastigophora) et Nosema locustae (Microspora) sont utilisées
contre les acridiens.
Les nématodes
Plusieurs espèces de nématodes sont entomopathogènes et c’est le stade larvaire qui peut
attaquer les insectes nuisibles.
Généralement, l’infection se fait à partir d’œufs déposés sur les feuilles des plantes, ces
dernières sont consommées par les insectes, après éclosion à l’intérieur du corps de l’insecte
les larves quittent l’hote en perforant ses tissus, ce qui entraine la mort de l’hote.
Certaines espèces de Steinermatidés et Heterorhabditidés vivent en symbiose avec des
bactéries du genre Xenorhabdus, les larves pénètrent l’hote par les orifices naturels ou par la
cuticule et libèrent les bactéries dans le corps de l’hôte qui sera tué rapidement par en 24 à 48
heurs par septicémie. Ensuite, les larves se nourrissent des tissus du cadavre, après 7 à 10
jours, une nouvelle génération de nématodes sort du cadavre et regagne le sol à la recherche
de nouvelles proies.
Il est à noter que l’utilisation des nématodes est limitée en zones sèches car les rayons ultra-
violets ne leur sont pas favorables.

Les microchampignons
Il existe plus de 70 espèces de microchampignons entomopathogènes. Ils appartiennent aux
Mastigiomycotina, Zygomycotina, Ascomycotina et Deutéromycotina.
Exemples ; Beauveria, Metharizium, Verticillium, Erynia.
Les microchampignons infectent l’hôte par ingestion ou par simple contact. Cette infection se
fait par 4 étapes :
L’adhésion : c’est un mécanisme de reconnaissance et e compatibilité des conidies avec les
cellules tégumentaires de l’insecte.
La germination : le déroulement de cette étape dépend des conditions de l’environnement et
de la physiologie de l’hôte.
La différenciation : c’est la production de structures qui servent de point d’ancrage et de
ramollissement de la cuticule pour favoriser la pénétration.
La pénétration : elle se fait par combinaison de pression mécanique et enzymatique, le
champignon envahit l’hémolymphe et l’insecte meurt.

Les pièges à phéromones sexuelles


Les phéromones : ce sont des substances chimiques identiques aux hormones émises par les
animaux. Ces substances renferment des signaux odorants entre individus de la même espèce.
Chez les insecytes, il y a 6 types de phéromones :
*phéromones d’espacement : la ponte ailleurs.
Phéromones de territoire : délimitation des territoires.
*phéromones d’alarme.
*phéromones grégaires (appartenance à un groupe).
*phéromones sexuelles.
Utilisation
Les pièges à phéromones sexuelles sont utilisés pour lutter contre les insectes ravageurs
surtout les Diptères et les Lépidoptères.
Exemples :
Mouche de l’olivier, mouche des agrumes, mouche du cerisier (en arboriculture).
Noctuelle du chou, mineuse de la tomate, mouche de la carotte (en cultures maraichères).
Principe de fonctionnement
Le principe est d’attirer l’insecte male pour la reproduction. Chaque espèce possède sa propre
odeur de phéromone. Une fois attiré, l’insecte est collé aux parois du piège englué ou dans
l’eau savonneuse.
Les pièges à phéromones sexuelles peuvent jouer une fonction d’alerte car en comptabilisant
les insectes piégés on peut traiter au bon moment lors d’une attaque importante.
Période et manière d’installation des pièges à phéromones sexuelles
La période d’installation de ces piège commence au printemps jusqu’à la récolte. La durée
d’action est d’environ 7 semaines selon les espèces, ce qui fait qu’il faut les renouveler
régulièrement.
Exemple du carpocapse du pommier et poirier (Lépidoptère) : les pièges à phéromones
sexuelles sont à installer au début de la floraison, il faut les renouveler chaque 8 semaines ou
bien dés que la plaque engluée est complètement recouverte d’insectes. A signaler que le
piégeage ne constitue pas une menace pour les cultures du fait d’attirer l’insecte car seulement
les males sont attirés et capturés, les males ont une courte durée de vie, ce sont les femelles
fécondes qui assurent la production d’œufs qui évoluent en larves et causent des dégâts.
Avantages des pièges à phéromones sexuelles
*efficacité.
*simplicité d’emploi du fait qu’ils s’installent facilement et rapidement.
*non polluants et non toxiques.
*ils sont réutilisable set peuvent se conserver plusieurs années.
*ils ciblent uniquement les ravageurs concernés sans toucher les autres.
*leur cout est réduit par rapport aux pesticides.
Il n’y a pas de phénomène d’accoutumance du à l’emploi répété du même produit.
*l n’y a pas de résidus sur récolte.
Différents types des pièges à phéromones sexuelles
Les pièges à entonnoir
C’est une petite boite constituée d’un récipient, d’un entonnoir, d’un couvercle sous-forme
d’un parapluie, et d’un diffuseur à phéromones.
Les insectes attirés volent autour jusqu’à épuisement et tombent dans le piège et se noient
dans la solution d’eau savonneuse.
Le piège delta
Ce piège est composé d’un crochet en fer, d’un triangle contenant la capsule à phéromones
avec un fond englué. Il est utilisé pour le piégeage des papillons en cultures maraichères et
arboriculture.
Il permet de déterminer la période d’activité des ravageurs et évaluer le risque de nuisibilité
pour pouvoir faire une intervention adaptée.
Les insectes attaqués volent autour de la capsule à phéromone jusqu’à épuisement, puis ils
tombent dans le fond englué.
Les pots Barber
Ce sont des gobelets de 20 cl en matière plastique et de couleur jaune. Ils sont enterrés
verticalement de façon à créer un puits dans lequel les insectes marcheurs vont tomber. Les
pots sont remplis au tiers de leur contenu avec un liquide conservateur (formaldéhyde à 4%),
et quelques gouttes de détergent qui joue le rôle d’agent mouillant qui empêche les insectes de
remonter à travers les parois.
Chapitre 3 - Protection intégrée contre les adventices
La gestion intégrée du contrôle des mauvaises herbes repose sur deux éléments importants :

La connaissance de la biologie des mauvaises herbes, et Le recours à diverses méthodes de


contrôle des mauvaises herbes (physiques, biologiques, préventives, directes) en complément
ou en place de l’utilisation d’herbicides.

→ Le recours à diverses méthodes de contrôle des mauvaises herbes (physiques,


biologiques, préventives, directes) en complément ou en place de l’utilisation
d’herbicides :

Le contrôle des mauvaises herbes ne correspond pas uniquement à l’élimination des plantes
indésirables existantes mais aussi à la prévention de leur apparition, le contrôle de leur
reproduction et dissémination des graines.

Il existe des mesures de contrôle indirectes tels que les pratiques agricoles qui favorisent la
compétitivité de la culture par rapport aux mauvaises herbes et modifiant le développement de
ces dernières.

Certaines pratiques influent sur le potentiel de multiplication et survie des mauvaises herbes
en perturbant leurs cycles de vie (germination, floraison, reproduction).

Parmi ces pratiques :

le travail du sol, le choix de la rotation, la modification de la date de semis, la densité du


semis, l’espacement des lignes, la gestion des apports nutritifs, la couverture du sol, les
associations culturales.

Le travail du sol :
Le labour a un effet sur le développement et le rendement des cultures car il réduit la densité
de beaucoup de mauvaises herbes et limite leur concurrence vis-à-vis des cultures. C’est une
pratique facile à appliquer et peu couteuse.
Le désherbage mécanique :
C’est une pratique qui réduit les populations de
mauvaises, elle doit se faire plusieurs fois.
Elle se fait par le hersage (la herse) avant la levée
pour les cultures denses, ou entre les rangs pour les
cultures en rang. La herse est un instrument agricole
constitué d’un châssis qui a la forme d’une grille, cette
grille est formée de deux séries de barres Une herse
verticales et horizontales, parallèles entre elles et fixées aux points de croisement.
Un désherbage mécanique doit répondre aux exigences suivantes :

 Traiter les jeunes plantes ayant des racines peu développées.


 Créer des mottes fines pour séparer les mauvaises herbes de la terre et favoriser ainsi
leur dessiccation.
 Prendre en considération les conditions du sol et les conditions climatiques après
l’intervention. Un sol bien essuyé pour un bon travail du sol et des conditions
séchantes après le passage pour la dessiccation des mauvaises herbes et de les
empêcher de repiquer.
Le choix de la rotation :
Les mauvaises herbes sont étroitement liées au système de culture. A titre d’exemple une
succession de culture de trois ans entraine des mauvaises herbes abondantes et difficiles à
éliminer.
Les cultures nettoyantes doivent être en tête de la rotation, et il faut jouer sur la capacité de
chaque culture à étouffer les mauvaises herbes.
Il est préférable aussi d’inclure des prairies ou des jachères dans l’assolement afin de limiter
le développement des mauvaises herbes.
Le choix d’une rotation doit tenir compte des points suivants :
* Les contraintes techniques telles que le type du sol, la zone, les possibilités d’irrigation.
* Les bénéfices pour la culture suivante. Par exemple une légumineuse avant une céréale
permet d’améliorer le rendement et diminuer les apports d’azote.

Est-ce que les mauvaises herbes possèdent des avantages?


- Elles améliorent la structure du sol.
- Elles peuvent servir de refuge et de nourriture pour les prédateurs.
- Elles luttent contre l’érosion.
- Elles absorbent les excédents de fertilisation.
Modification de la date de semis :
Des études ont montré que le report de la date de semis
des céréales a contribué à réduire les populations des le lupin
mauvaises herbes.
Exemples :
Le semis du blé le 15/10 au lieu du 25/09 (10 jours)
a permis de diminuer 60 % la levée du lupin.
Un décalage de 10 jours, plus un faux semis a permis
de réduire 50 % le ray-grass.
Un décalage de 15 jours a réduit 70 % du gaillet.
A signaler qu’il est important de semer en prenant compte
des conditions optimales favorisant le développement des
cultures, et de connaitre aussi la période favorable de la le ray grass
levée des mauvaises herbes.
Le faux-semis :
C’est une technique qui consiste à travailler le sol 10 à 15 jours avant le semis dans le but
créer des conditions favorables à la germination des mauvaises herbes. Après la levée, ces
mauvaises herbes seront détruites par désherbage mécanique, thermique ou chimique.
- Le désherbage mécanique :
il se fait par la herse au stade germination ou plantule, avant que les mauvaises herbes
fleurissent et produisent des graines.
- Le désherbage thermique :
Il se fait par un instrument appelé « desherbeur thermique », c’est un appareil à flamme fixé
sur un chariot et alimenté par une bouteille de gaz. Il provoque un choc thermique et un
éclatement des cellules des parois. Cette méthode présente quelques inconvénients : elle est
couteuse et demande des outils spéciaux et une grande quantité de combustible. En plus, la
chaleur peut nuire certains auxiliaires rampant tels que les Carabes, les perce-oreille, les
cloportes.
- Le désherbage chimique :
L’efficacité du faux semis dépend des conditions climatiques : une pluie suivie de chaleur
après le premier travail du sol donne une forte germination et levée de mauvaises herbes, par
contre un temps frais limite l’efficacité de cette méthode.
Cette technique est efficace pour les mauvaises herbes annuelles tel que le vulpin, et
inefficace pour les mauvaises herbes vivaces tel que le liseron.
Avantages du faux semis :
- Diminution de la densité des mauvaises herbes annuelles.
- Diminution de l’utilisation d’herbicides.
- Réduction des opérations culturales ultérieures puisque le sol est déjà préparé.
- Elimination des ravageurs tels que les vers blancs.
- Blocage de l’activité des limaces en perturbant leurs milieux et en détruisant leurs
abris et leurs œufs.
Inconvénients du faux-semis :
- Elle nécessite des conditions climatiques précises (humidité et chaleur).
- Inefficace pour les mauvaises herbes vivaces.
- Absence de couverture végétale, ce qui fait que le sol n’est pas protégé des
intempéries qui peuvent causer l’érosion.
- Le report de la date de semis peut perturber le cycle de la culture suivante.
- Elle nécessite un certain temps.
CHAPITRE 4 – STRATEGIES GENETIQUES EN PHYTOPROTECTION

Rappel des principes et méthodes du génie biologique :


Le génie génétique est un ensemble de techniques qui permettent d’isoler un fragment d’ADN
dans un organisme donné, de le multiplier (clonage) et de le réintroduire dans le génome d’un
autre organisme. Autrement dit, introduire dans une cellule un gène qu’elle ne possédait pas à
l’origine.
Le clonage d’un gène consiste à isoler ce gène et le multiplier.
La transgénèse : c’est l’introduction d’un gène étranger provenant d’une espèce donneuse
dans le matériel génétique d’une espèce receveuse. L’organisme obtenu est un organisme
transgénique, et le gène transféré est appelé transgène.

Les étapes de la transgénèse chez les plantes :

Etape 1 : identification, isolement, intégration et multiplication d’un gène d’intérêt.


Etape 2 : transfert du gène d’intérêt et sélection de cellules et tissus transformés.
Etape 3 : régénération et évaluation des plantes transformées.
Etape 4 : incorporation du transgène dans une variété commerciale et obtention d’un OGM.

Etape 1 :
C’est l’identification chez une espèce donneuse d’un caractère d’intérêt (par exemple,
résistance à certains insectes, ou maladies, ou herbicides, qualité nutritionnelle) qu’on
souhaite introduire dans une espèce receveuse. Le gène d’intérêt peut provenir de tout
organisme vivant (plante, animal, bactérie…) puisque le code génétique est universel.
Ce gène est isolé, puis intégré dans une construction génétique associant un gène marqueur
qui permet de sélectionner les cellules qui ont intégré le gène d’intérêt. La construction est
multipliée (clonage) pour avoir une quantité suffisante d’ADN pour être introduite dans les
cellules végétales qu’on veut transformer.
Exemple de résistance aux insectes : Les plantes transgéniques produisent leur toxine Bt qui
est naturellement par la bactérie Bacillus thuringiensis dans le sol.
Exemple de résistance aux herbicides : la plante transgénique produit une nouvelle protéine
qui annule l’effet toxique de l’herbicide dans l’OGM, ou bien la protéine normalement ciblée
par l’herbicide est remplacée par une autre protéine non sensible à l’herbicide.

Etape 2 : transfert du gène.


Il existe plusieurs méthodes pour introduire un gène dans une cellule.
 Le transfert direct : il se fait par la projection d’ADN dans les cellules des plantes par
un canon à particules qui projette dans le cellules des microparticules enrobées d’ADN.
Il se fait aussi chimiquement en mélangeant l’ADN avec des lipides et l’ADN passe dans la
cellule.
 Le transfert indirect : C’est la technique la plus courante, elle se fait en utilisant une
bactérie du sol appelée" Agrobacterium tumefaciens" et qui réalise naturellement la
transformation génétique de la plante pour la parasiter. On introduit donc une
construction génétique de la bactérie non virulente au préalable et on la transfert dans
la plante et on l’intègre dans son génome.

Etape 3 : Régénération et évaluation des plantes transformées.


Après sélection de cellules transformées, on commence à régénérer de nouvelles plantes
transgéniques.
Les cellules transformées se développent en large amas, puis il y aura développement de
pousses, on les met dans un milieu de culture pour permettre le développement des racines,
on repique ensuite et on les plante dans une serre. Ces plantes seront analysées pour confirmer
l’insertion de la construction génétique dans le génome grâce à des analyses moléculaires.

Etape 4 : Incorporation dans une variété commerciale.

Les plantes transformées sont soumises à des croisements contrôlés pour voir les modalités de
transmission du nouveau caractère à la descendance.
La transformation et la régénération sont des étapes délicates, on choisit les plantes où on a
trouvé une facilité lors de ces opérations, ces plantes choisies sont retenues et seront soumises
à une série de rétrocroisements afin d’introduire le gène dans le matériel élite et d’obtenir
ainsi une nouvelle variété commerciale exprimant ce caractère.
Quelques exemples :

 Le riz « golden », appelé aussi le riz doré : les chercheurs ont ajouté à cette variété un
gène de la jonquille et un gène bactérien pour produire la béta carotène qui est
l’élément principal de la vitamine A pour corriger la carence car chaque année il y a
des cas de cécité (la cécité est l’absence de vision de un ou des deux yeux).
 Les chercheurs ont obtenu des plantes résistantes par la production de protéines
insecticides qui bloquent les cellules intestinales des larves des Lépidoptères,
Coléoptères, Diptères surtout la chenille de la pyrale qui attaque le maïs.
 Les principales plantes résistant aux herbicides sont le maïs, le colza, le soja et le
coton.
La lutte contre les stress biotiques et abiotiques
Les stress biotiques :

Ils sont causés par des organismes vivants tels que les champignons, les bactéries, les virus,
les nématodes, les insectes. Les plantes reconnaissent ces organismes grâce à des molécules
« signal » qui existent dans leurs parois.
Lors d’une attaque, la plante déclenche des réactions de défense de différentes sortes :
 Dans l’endroit infecté, des cellules se sacrifient (se suicident) pour bloquer le
pathogène.
 La plante renforce sa barrière mécanique en épaississant ses parois cellulaires.
 La plante produit des métabolites anti-microbiennes tels que les phytoalexines.
 La plante produit des enzymes qui dégradent les parois des pathogènes tel que la
chitinase.
 Les éliciteurs (ou stimulateurs de défense des plantes).
Ces éliciteurs visent à déclencher très tôt le système de défense des plantes pour éviter le
développement de la maladie, il s’agit donc d’un moyen de défense préventif. Ces éliciteurs
imitent l’attaque d’un pathogène pour préparer la plante à une véritable attaque ou maladie.
Ces éliciteurs sont fabriqués d’extraits de plantes, d’extraits microbiens, de composés
organiques, de composés minéraux. Ils sont reconnus par les récepteurs membranaires de la
plante comme un véritable pathogène et la préparent à être plus résistante aux maladies par la
suite.

Les stress abiotiques :

Ils sont causés par les facteurs de l’environnement tel que le gel, la sécheresse, le vent, le
déficit en éléments nutritifs…etc.
Pour se protéger des stress abiotiques, les plantes se sont adaptées en développant des
mécanismes efficaces tout en restant fixes. Ces adaptations sont morphologiques,
physiologiques, biochimiques.
Exemples :
*Résistance au manque d’eau :
 Certaines plantes font l’osmorégulation par la glycinebétaine. La plante augmente sa
pression osmotique dans ses cellules pour éviter les pertes d’eau.
 Certaines plantes déploient leurs racines pour mieux puiser l’eau.
 Certaines plantes ont développé des structures particulières pour éviter la
déshydratation. L’Oyat (Poacées) par exemple (photos dessus), en plein soleil les
feuilles se referment sur elles mêmes et piègent la vapeur d’eau entre les feuilles pour
lui permettre de se refroidir et d’éviter la déshydratation.

 Pour éviter la déshydratation, certaines plantes ouvrent leurs stomates pour laisser
échapper un peu de vapeur d’eau pour refroidir les feuilles.
 Certaines plantes limitent les pertes d’eau en diminuant la transpiration par la
fermeture des stomates.
 Certaines plantes se sont adaptées au manque d’eau tel que las Cactées qui possèdent
des tissus de réserves leur permettant de stocker l’eau et l’utiliser en cas de besoin.
 Certaines plantes possèdent des feuilles épineuses pour éviter les pertes d’eau.
 Les arbres caduques perdent les feuilles en hiver, la circulation de la sève est ralentie,
les bourgeons sont protégés par des structures écailleuses très résistantes.
 L’épiderme de certaines plantes est couvert d’une cuticule cireuse épaisse qui rend la
feuille imperméable.
 Dans les milieux très secs, la plantes possèdent des poils sur les feuilles qui leur
permettent de maintenir une atmosphère humide autour de la feuille.
 Certaines plantes adoptent une couleur argentée sur la surface externe des feuilles pour
refléter au maximum la lumière du soleil (l’olivier).

*Résistance à la salinité :

Le sel est nocif pour les plantes car il cause un stress salin toxique, certaines pratiques
agricoles peuvent augmenter la salinité. Les plantes résistent à la salinité par deux
mécanismes :

→ L’exclusion : c’est un processus qui consiste à empêcher le sel de rester dans la plante en
limitant son entrée par les racines, ou en l’excrétant par les racines.
→ L’inclusion : c’est un processus qui consiste à isoler le sel dans des organes de la plante et
de le stocker dans des vacuoles qui sont des compartiments fermés (exemple : Salicorne-
Salicacées).
CHAPITRE 5- LA CULTURE IN VITRO

Définition :
C’est la culture d’explants de plantes sur un milieu nutritif artificiel, en conditions stériles,
dans un environnement contrôlé et dans un espace réduit.
Les explants peuvent être des parties d’organes ou des organes entiers (tige, feuille, racine,
fleur), des tissus, des pièces florales, des graines, des embryons, des bourgeons, des apex, des
méristèmes, des cellules sexuelles, des cellules végétales sans parois ou sans protoplastes.
L’explant est choisi en fonction de la technique utilisée, de l’objectif visé, et de l’espèce sur
laquelle on travaille.

Conditions générales de la culture in vitro :

Le Milieu de culture :

Il y a trois types de milieux :

Milieu d’activation, milieu de multiplication, et milieu d’enracinement.

Tous ces milieux sont constitués de sels minéraux, substrats organiques, extraits naturels (lait
de coco, jus de fruits…).

Les macro-éléments : N ; P, K, S, Mg, Ca.

Les micro-éléments : Bo, Mn, Zn, Cu, Ni, Co, Mo, Al, I, Fe.

*La lumière :
Elle n’est pas nécessaire pour la photosynthèse puisque l’énergie est fournie par les glucides
du milieu, mais elle est indispensable pour le déclenchement et le déroulement des autres
processus. Par exemple, l’apparition des boutons floraux nécessite des jours longs.
La température :

Elle est régulée à 20-25°C en continu.

*L’humidité :

Elle doit être de 100% dans les flacons.


*La stérilité :

Les manipulations doivent se faire dans des conditions d’asepsie : le matériel doit être passé à
l’alcool ou flambé, et les plantes doivent désinfectées à la javel puis rincées à l’eau distillée
avant l’extraction de l’explant.

Croissance des végétaux :

*La multiplication :

La croissance des plantes se fait en plusieurs étapes qui passent d’une graine à une plante. Il
faut une prolifération des cellules par mitose qui se fait au niveau des méristèmes. Les
méristèmes correspondent à la zone de prolifération cellulaire, il y a deux types :

Les méristèmes primaires : apex des racines, extrémités des tiges, bourgeons apicaux.

Les méristèmes secondaires : ce sont les tissus responsables de l’épaississement.

Après la croissance, il y a différenciation de cellules : les unes serviront à la circulation de la


sève (phloème et xylème), d’autres pour la photosynthèse (les feuilles), et d’autres pour la
nutrition (les racines).

*Les substances de croissance

Le développement végétal est régulé par des phytohormones qui ont une action à distance du
lieu de production.

Il y a trois types : les gibbérellines, les cytokinines et les auxines.

Les différentes méthodes de culture in vitro :

La micropropagation ou la multiplication végétative.

L’embryogénèse ou la culture d’embryons.

L’haplométhode.

La culture de protoplaste.
1-La micropropagation ou la multiplication végétative :

C’est la première technique de culture in vitro dans le monde, elle fut développée par Morel et
Martin en 1950 sur la pomme de terre.

Elle consiste en une culture de méristèmes. Après multiplication et différenciation des


cellules, ces dernières deviennent tripotentes et il y aura ensuite la régénération d’une plante
entière.

Les étapes de cette méthode sont :

- Mise en culture de l’explant.


- Formation d’un cal (un cal est un amas de cellules).
- Multiplication avec apparition de bourgeons.
- Chaque bourgeon est repiqué sur un milieu de propagation.
- Les bourgeons redonnent des plantes.

Avantages de cette méthode :

 Le taux de multiplication est très élevé.


 La multiplication est possible toute l’année.
 Les plants obtenus sont dépourvus de virus.
 L’obtention de pieds mères.

2-L’embryogénèse ou la culture d’embryons :

Etapes :

- Mise en culture d’un organe et obtention d’un cal.


- Dissociation des cellules du cal en une suspension cellulaire.

Dans certaines conditions spéciales, les cellules redonnent des cals avec méristème caulinaire
spécial et un méristème racinaire appelé embryon somatique.

3-L’haplométhode :

Elle consiste à mettre en culture des gamètes males ou femelles pour obtenir une plante à
génome haploïde. Ces plantes sont traitées chimiquement pour récupérer la diploïdie, on
aura ainsi des plantes homozygotes.
Cette technique est utilisée surtout pour l’amélioration des espèces et des variétés.

4-La culture de protoplaste :

Un protoplaste est une cellule végétale qui a perdu sa paroi, elle est de forme sphérique.
Cette technique permet d’introduire facilement de nouveaux gènes dans le génome de la
plante.

Avantages de la culture in vitro :


- La production de plants à n’importe quel moment de l’année.
- Le taux de multiplication est élevé par rapport aux techniques traditionnelles.
- L’obtention de plants sélectionnés pour leurs caractères intéressants.
- L’assainissement des végétaux c'est-à-dire l’élimination d virus et bactéries et
obtention donc de plants sans virus.
- Le raccourcissement du cycle de développement de la plante.

Inconvénients de la culture in vitro :

- Le cout élevé du plant par rapport à la méthode classique.


- Elle demande une main d’œuvre qualifiée et spécialisée.
- Phénomène de vitrification : apparition de malformations dues à un déséquilibre
hormonal.

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