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UNIVERSITÉ D’ABOMEY-CALAVI
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FACULTÉ DES SCIENCES AGRONOMIQUES
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INTRODUCTION
Qu’est-ce qu’un virus et quels sont les différents virus problématique pour la pomme
de terre ?
Quels sont les mécanismes de transmission des virus ? Et quels sont les moyens de
lutte contre ces virus ?
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I-Généralité
Un virus est un agent infectieux très petit, qui possède un seul type d’acide nucléique,
ADN ou ARN, et qui ne peut se reproduire qu’en parasitant une cellule (Larousse).
Il existe un bon nombre de virus problématiques sur la pomme de terre : le PVX, le PLRV (dit
« enroulement ») mais le PVY est le plus dommageable et le plus étudié (85% des infections
sont lié au PVY). Il est très polyphage, il peut infecter plus de 500 espèces de plantes (surtout
les Solanum). Derrière l’espèce PVY, il y a plusieurs groupes de souches de PVY avec des
caractéristiques différentes. Historiquement on parlait du Yo et du Yn, qui ont été découvert
dans les années 30.
Sur la pomme de terre, les Yo provoquent des symptômes forts, et les Yn en
provoquent des faibles. Avec le temps, les différentes populations Yo, Yn... se sont
recombinées les unes avec les autres dans une même plante (P. Rousselle, 1996). Il y a des
échanges de fragments de génome qui ont créé de nouveaux isolats PVY. Cette évolution peut
se faire très rapidement comme ce sont des virus à ARN (N. Benhamou, 2009), sans système
de correction, donc avec des mutations très rapides. Certaines mutations apportent de
nouvelles propriétés aux virus. Le PVY est transmis par 70 espèces de pucerons. Chaque
espèce de puceron à une capacité différente de transmission, allant de 0 à 10, le plus fort étant
le puceron vert du pêcher, Myzus persicae (transmet à 100%). (N. Harme, 2008).
Les plantes de pomme de terre infectées par le virus peuvent présenter différentes
types de symptômes tels que des mosaïques, de nécroses des nervures, des lésions nécrotiques
du feuillage, des feuilles gaufrés, du nanisme ou encore des nécroses annulaires sur les
tubercules pour les variétés qui y sont sensible. Ce virus occasionne également des pertes de
rendement très variable en fonction du taux d’infection du lot et de la sensibilité de la variété.
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Figure1 : Différents exemples de symptômes de plantes infectés par le PVY. De gauche à
droite nous avons : nanisme, mosaïque, feuilles gaufrés, nécroses sur feuilles et sur tubercules
(Agroscope, carole parodi).
En moyenne, une génération de pucerons peut être accomplie en une dizaine de jours à
une température de 20°C et à cette même température, un adulte pourra pondre plus d’une
soixantaine de larves en moins de 15 jours. Le cycle biologique est fortement positivement
impacté par la température, en effet plus il fait chaud plus les pucerons seront présents, et en
nombre élevé (P. Rousselle, 1996).
Le séjour des pucerons sur la pomme de terre a lieu à la belle saison : dans un premier
temps la culture est infestée par vol d’ailé dit de contamination. Dans un second temps elle est
abandonnée, en générale trois à cinq mois plus tard, par vol dit de dissémination. Les dates
auxquelles se produisent ces deux vols ont une grande importance dans le taux d’infestation
des cultures par les pucerons et d’infection par les virus (P. Rousselle, 1996).
La lutte chimique contre les pucerons (indirectement sur dissémination du virus)
n’amène que pollution (des sols, des eaux souterraines), des sources de résistances chez les
pucerons et très peu de résultats favorables. Il est préférable d’opter pour des pratiques
raisonnées. (P. Rousselle, 1996)
Voie de
Contamination Dissémination
Population de pucerons
Printemps été
Figure2: Place de culture de pomme de terre par rapport au période d’activité de vol des
pucerons de la pomme de terre (adapté de P. Rousselle, 1996)
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I-1-3- Les Phytoplasmes
La transmission des virus par greffe se révèle difficile et même impossible entre des
plantes de familles éloignées par incompatibilité organique. En partie, cette difficulté peut être
résolue par la transmission par cuscute. La cuscute en effet est une plante parasite sans
chlorophylle de la famille des Convolvulacées; elle parasite les plantes supérieures en
s'enroulant autour d'elles et en formant des suçoirs qui entrent en communication avec le tissu
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vasculaire de l'hôte ce qui permet le transfert des virus à de nouveaux hôtes.(SAWADOGO
ABDOUSSALAM,1977)
La possibilité de transmission des viroses par les graines des plantes malades a été
admise dès les premiers travaux de virologie. De nos jours on connait un grand nombre de
virus transmis par la graine dont le virus de la mosaïque du concombre, virus 1 du haricot, la
mosaïque de la laitue ... Le taux de transmission par la graine est extrêmement variable depuis
1 pour 10.000 Jusqu'à 75%.(SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
Une grande partie de la connaissance des virus des plantes repose sur l'inoculation
mécanique. Plusieurs procédés se rattachent à cette méthode qui a beaucoup évolué depuis le
début. Comme procédés courants on peut noter le frottement, la pulvérisation, l'Injection et la
piqûre. On utilise pour cela du jus brut Infectieux obtenu par broyage du matériel végétal dans
du tampon qui permet d'éviter la dégradation des particules virales par oxydation ou du fait
d'une variation importante du Ph.(SAWADOGO ABDOUSSALAM,1977)
Un grand nombre de virus (la moitié environ) se transmettent par des insectes. Ces
Insectes appartiennent à divers ordres dont le plus important est celui des Homoptères
(cicadelles et pucerons). La plupart de ces insectes vecteurs sont du type piqueur
(Thysanoptères, Hétéroptères et Homoptères). On Identifie des vecteurs aussi parmi les
insectes broyeurs: Coléoptères, Acridiens et Forficules.(SAWADOGO
ABDOUSSALAM,1977)
L'insecte devient infectieux à la suite d'une prise de nourriture sur la plante virosée. Il
transmettra ce virus lors d'une alimentation ultérieure sur une plante saine. Les transmissions
ont lieu suivant deux modes principaux:
- le mode non persistant: l'insecte acquiert le pouvoir infectieux dès qu'il a piqué une plante
malade. Il ne le conserve que peu de temps, c’est le cas le plus fréquent: virus de la mosaïque
de l’igname, virus de la panachure du poivron, le virus Y de la pomme de terre (PVY) par les
pucerons.
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- le mode persistant: l'Insecte n'acquiert le pouvoir infectieux qu'après une incubation
assez longue, après qu’il ait piqué la plante malade; il reste infectieux très longtemps, souvent
pendant toute sa vie. C'est le cas du Virus de la Rosette verte ou chlorotique de l'arachide par
pucerons du Virus, le cas du manioc par Aleurodes, le cas du Virus de la mosaïque du maïs
par Cicadelles. (SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
Certains virus sont transmis par des êtres vivant dans le sol, tels que les nématodes ou
les champignons inférieurs (Olpidiacées, Synchytriacées et Plasmodiophoracées).
Exemples:
- Les virus du groupe des ringspots des arbres fruitiers et de la vigne sont transmis par
des nématodes appartenant au genre Xiphinema.
- Le nématode Trichodorus transmet le virus du Tobacco Rattle et celui du Tomato
black-sing
- Une souche particulière du champignon Olpidium brassicae est le vecteur obligatoire
du Big vein de la laitue et du stunt (nanisme) du tabac.
Polymyxa graminis est vecteur d'un virus du blé ainsi que du rabougrissement de
l'arachide.(SAWADOGO ABDOUSSALAM,1977)
Les virus peuvent se transmettre d'une génération à l'autre par les organes de
multiplication végétative: bulbes, rhizomes, tubercules, stolons et boutures.
Comme exemples qui sont en étude au laboratoire de Virologie à Adiopodoumé on
peut citer le virus de la mosaïque Africaine du manioc transmis par boutures, le virus de la
mosaïque de l'igname transmis par tubercules. (SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
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III-Les méthodes de diagnostic des virus
Les tests biochimiques en Virologie sont basés sur le fait que diverses modifications
apparaissent chez les plantes au cours de l'infection virale. Ces modifications consistent soit
en l'apparition de substances nouvelles, soit en la stimulation de la production de substances
normalement présentes et non pathogènes. Les méthodes envisagées sont diverses:
colorimétrie, spectrophotométrie, chromatographie, électrophorèse, précipitation.
(SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
Ces procédés font apparaitre les produits de la réaction de l'hôte à l'attaque du virus.
On peut citer à ce sujet le procédé de contrôle de l'état sanitaire pour la pomme de terre: la
présence du virus de l'enroulement de la pomme de terre est prouvée par la réaction de
coloration bleue que fait apparaitre le jus brut de plantes infestées traité avec le réactif de
Dische à chaud ou avec la diphénylamine, le jus de plantes saines traité dans les mêmes
conditions donne une coloration verte. (SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
III-2-La spectrophotométrie
Elle a permis de mettre directement en évidence, chez les végétaux virosés, des
substances qui seraient les constituants des virus eux-mêmes. Les virus étant des
nucléoprotéines, ont la propriété d'absorber certaines radiations situées dans la zone de l'ultra-
violet. L'examen des courbes d'absorption obtenues permet de déduire si oui ou non le
matériel étudié est sain ou virosé. (SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
Elles ont été également utilisées à l'identification biochimique des virus des plantes.
Le virus de la Mosaïque du tabac a pu être détecté par chromatographie sur papier dans des
extraits de ce végétal; l'emplacement du virus chromatographié a été révélé à l'aide d'un
réactif à l'arginine. Par la chromatographie et l'électrophorèse sur papier on a aussi recherché
un test de détection du virus de l'enroulement de la Pomme de terre; on a pu ainsi découvrir
l'accroissement du taux de protéines totales et du nombre de fractions protéiques dans les
échantillons contaminés. L'électrophorèse sur papier a servi de moyen de détection du virus X
de la pomme de terre dans les tubercules de cette plante hôte. (SAWADOGO
ABDOUSSALAM, 1977)
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III-4-La précipitation
III-5-La Sérologie
Antisérum ou immurisérum: un sérum qui contient des anticorps spécifiques d'un antigène.
Sérum normal: est un antisérum réagissant avec les protéines de la plante non virosée.
Antisérum: est homologue à l'égard de l'antigène qui l'a induit et hétérologue envers tous les
autres antigènes.
Titre d'un antisérum: est la plus grande dilution à laquelle chacun de ceux-ci est capable de
réagir respectivement avec une quantité déterminée de son homologue.
Préparation des antisérums
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Les procédés d'identification sérologiques.
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La technique sérologique ELISA
La microscopie électronique est capable de donner les renseignements suivants sur les
particules virales: la taille de la particule, sa forme, sa structure interne et externe, des états
d'agrégation ou de cristallisation, des analyses quantitatives .de suspensions de virus. Une
méthode couramment utilisée pour la détection rapide de virus dans les plantes malades est la
dip method ou "dipping". Elle consiste à déposer une goutte de jus brut sur une grille de
microscopie électronique carbonée.
On réalise ensuite une coloration négative à l'acétate d'Uracycle ou au formiate
d'Uracycle ou encore au phosphotungstate. Il faut cependant préciser que la dip method est
applicable surtout aux virus à particules allongées, car les jus non purifiés des plantes malades
contiennent des constituants normaux des cellules qui sont essentiellement de forme sphérique
et de même gamme de taille que les virus ronds. L’isolement du virus et sa purification
permettront la préparation d'échantillons à examiner au microscope électronique. Une goutte
de la suspension purifiée est déposée sur une grille, recouverte au préalable d'un film de
collodion carboné. Les virus sont ensuite colorés négativement (le colorant pénètre dans le
virus), avec par exemple de l'acétate d'Uracycle à 0,5%. Les grilles peuvent alors être
observées directement au microscope électronique. (SAWADOGO ABDOUSSALAM, 1977)
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IV-LES METHODES ET MOYENS DE LUTTE CONTRE LES VIRUS
Aujourd’hui la gestion des viroses sur les plants de pommes de terre se fait
essentiellement par la lutte contre leurs vecteurs, les pucerons, et notamment grâce aux huiles.
L’huile minérale est la plus utilisée pour lutter contre les pucerons, à hauteur de 8 -
10L/ha sur la saison, sur les feuilles afin de protéger le feuillage des piqures de pucerons. «
C’est la seule solution efficace contre la transmission du virus » Ob – 15- 02-2019. En effet
les insecticides utilisés ne sont que peu efficaces, et ne peuvent que réguler la population de
pucerons. Le virus Y est un virus non-persistant, ce qui implique que le puceron va être en
capacité de transmettre le virus en quelques minutes, alors que l’insecticide tuera le puceron
en quelques heures. « On ne connait pas aujourd’hui au bout de 50 ans le mécanisme par
lequel le puceron infecte la plante, il y a une capacité réceptive de la plante qui varie selon des
paramètres que l’on ne maitrise pas » Ob 15-02-2019 (Simon Le Grumelec, 2019)
Nombreux producteurs remplacent l’huile minérale par l’huile de colza (prix moins
élevé, pas de dépendance au pétrole), bien que celle-ci n’ai pas d’autorisation pour être utilisé
en traitement de cette culture. Comme l’exprime l’un des acteurs rencontrés : « l’huile de
colza à l’air de tenir la route. » Exp 22-01-2019. Cependant, elle reste moins efficace que
l’huile minérale et mériterait plus de recherche notamment sur sa capacité à recouvrir le
feuillage (adjuvant supplémentaire). Un chercheur enquêté estime que « les huiles minérales
diminuent de 60 à 70% les risques d’infections, les insecticides 10% et 30-40% pour les
huiles végétales. » Ch 22-01-2019. (Simon Le Grumelec, 2019)
Gestion des repousses : c’est un élément important, bien gérer les repousses des
cultures précédentes potentiellement contaminées.
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Défanage : peut-être chimique (agriculture conventionnelle), mécanique ou thermique
(agriculture biologique) dans le but de détruire le feuillage de la plante afin
d’empêcher la migration du virus du feuillage vers le tubercule.
Filet Insect Proof : c’est une technique utilisée en agricultures bio et conventionnel,
les plants de première génération sont protégés sous un filet imperméable aux
pucerons empêchant ainsi la contamination des plants par le virus. C’est un dispositif
applicable en plein champ qui est perçu comme relativement efficace.
Cette technique connait déjà quelques adeptes, Parmentier, dès 1789, recommandait déjà
cette méthode de sélection après semis pour "régénérer par la voie des semis les espèces
fatigués et abâtardies". (Mathon, 1953).
En effet "L'utilisation de semences botaniques pour la culture de pomme de terre est aussi
vieille que la culture de pomme de terre elle-même". Acbiodiv, 05-03-2019. Aujourd’hui, la
graine est l’outil de création variétal, mais est-il possible de reproduire la pomme de terre par
graine dans la pratique agricole ? Effectivement la problématique virus ne serait qu’une vieille
histoire, puisque les virus ne se transmettent pas par la graine.
On peut distinguer deux types d’expérimentation sur la production de graine.
D’un côté, deux artisans, un en France et un au Luxembourg, et de l’autre, une
entreprise, BEJO, la première à avoir déposé une variété de pomme de terre (semence
botanique). Les artisans expérimentent de manière très empirique. Ils ont récupéré les
graines sur les variétés donnant le plus de graines. Ils ne font pas de pollinisation forcée. «
Seul la pomme de terre en bonne santé fait des semences, si elles sont malades on n’aura pas
de semences. » Acbiodiv 25-02-2019.
La première année de récolte après avoir semé les graines, les tubercules issus de celle-ci sont
de petits calibres, il faudra les replanter pour obtenir des calibres « viables ». De plus, la
pomme de terre étant tétraploïde, « Parfois c’est homogène et parfois non », la culture ne
répond généralement pas aux critères d’homogénéité et de stabilité. Les deux artisans ont
commencé ce genre d’expérimentation il y 2 ans pour l’un et 3 an pour l’autre. Il est donc trop
tôt pour dégager des résultats et des observations probants. Cependant il est encourageant de
montrer que cette technique peut avoir de nombreux avantages dans un contexte de jardinage
ou de maraichage diversifié. Outre les avantages techniques, ces expérimentations empiriques
menées pas ces acteurs sont un moyen de s’émanciper d’une filière plants considérée
contraignante et verrouillée.
D’un autre côté, BEJO, une entreprise semencière basée aux Pays-Bas, a été la première
à inscrire une variété True Potato Seed (TPS) de pomme de terre, OLIVER F1, grâce à une
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expérimentation temporaire européenne. BEJO met en avant l’avantage logistique et
l’adaptabilité de ce type de semences pour les pays du Sud et les territoires chauds et isolés.
Cependant cette variété est inscrite sur la liste européenne, et l’entreprise vise également le
marché européen. La variété n’est pas inscrite sur le catalogue officiel des variétés de pomme
de terre car elle ne respecte pas les critères VATE malgré les efforts de l’entreprise. Elle est
donc inscrite sur la liste des potagères.
BEJO a en effet réussi à stabiliser la pomme de terre en générant des variétés dihaploïde
homozygote (contre tétraploïde hétérozygote pour les variétés cultivées). Cependant, pour le
bio, il faudra être vigilant aux techniques utilisées, autorisées ou non en bio, pouvant ne pas
être en cohérence avec les principes de l’IFOAM (avec notamment les nouveaux OGM
(NBT2) et les hybrides F1). (Simon Le Grumelec, 2019)
De plus certains membres de la FN3PT soutiennent que « la multiplication par voie sexué
n’est pas naturelle, la pomme de terre se reproduit végétativement dans la nature » Pro 01-02-
2019
Les cultures de bordures consistent à entourer la culture d’une large bordure (plus de 4
mètre) d’une plante ou d’un mélange de plantes non sensible au PVY qui vont servir de
barrière à l’entrée des pucerons vecteurs. Ces plantes non-hôte du PVY agissent comme
des pièges à virus grâce auxquelles les pucerons vont perdre progressivement leurs
charges virales après plusieurs piqûres de sondage sur ces plantes. Mais, la culture de
bordure occupe une place trop importante au regard de celle occupée par le plant de
pomme de terre lui-même. Tandis que les couverts associés sont des plantes semées à la
volée entre les butes en même temps que la plantation de pomme de terres. (Brice Dupuis,
2017)
Cependant, les couverts associés entrent en compétition avec la pomme de terre pour
les éléments nutritifs et l’eau, ce qui a pour conséquence des pertes de rendement
significatives. Toutefois, les couverts associés tels que ceux avec la vesce velue restent
très prometteurs car ils offrent plusieurs avantages. D’une part, cette méthode ne nécessite
pas de traitement phytosanitaire. D’autre part, cette technique est probablement la moins
couteuse de toutes les méthodes de luttes contre le PVY. Il est recommandé de tester
d’autres espèces végétales ayant un développement végétatif rapide ,afin de protéger la
pomme de terre dès la levée et un développement végétatif modéré afin de limiter la
compétition avec la pomme de terre et ne pas compliqué l’arrachage.
Le paillage
Le paillage avec de la paille de céréale est peu utilisé dans la pratique mais reconnue
comme étant efficace pour lutter contre la dissémination du PVY. Selon les études menées
au champ, son efficacité varie entre 25 à 50, elle est donc inférieur à l’efficacité des
huiles minérales mais supérieur à celle des insecticides. Le mode d’action de la paille est
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encore mal connu. On observe que moins de pucerons ailés atterrissent sur les parcelles à
pailles, la paille agirait donc sur le comportement des pucerons avec une action répulsive
ou de confusion. Néanmoins, la paille perd en efficacité avec le temps. Ceci s’explique
très facilement par le fait que la paille pour être efficace doit être visible pour les pucerons
ailés atterrissant sur la parcelle. Cependant, le feuillage pomme de terre se développe peu
à peu (Brice Dupuis, 2017)
L’huile minérale est moins efficace en début de saison tandis que le paillage est
l’inverse, cette méthode est moins efficace en fin de saison. Il semble donc que d’un point
de vue théorique l’association de ces deux méthodes de lutte devrait permettre de pallier
les insuffisances de chacune d’elles utilisées séparément. Agroscope a donc décidé de
testé séparément l’efficacité de l’association de ces deux méthodes de luttes et de la
comparer au paillage et aux huiles minérales utilisés seuls.
Après les quatre ans d’essais l’efficacité moyenne des huiles minérales est de 43,
celle de la paille de 27 et celle de l’association de deux méthodes est de 59 .
L’association des deux méthodes est donc en moyenne 16 plus efficace que l’huile
minérale utilisée seule pour contrôler le PVY. Ce gain d’efficacité peut sembler modeste
mais si on s’intéresse aux écarts obtenus dans de cadre de ces quatre années d’essais, on
remarque que l’association de deux méthodes a permis de garantir une efficacité
minimales de 43 alors que l’efficacité minimale de l’huile minérale est de27 et celle
de la paille était nulle. Les 27 d’efficacité de l’huile minérale s’explique par des vols des
pucerons précoces, lorsqu’une partie importante du nouveau feuillage n’est pas protégé,
tandis que l’absence de l’efficacité de paille s’explique par des vols de pucerons tardifs,
lorsque la paille est entièrement recouverte par les feuillages de la pomme de terre.
Agroscope s’est également intéressé à la faisabilité technique et économique de la
mise en pratique de l’association huile minérale-paille. D’un point de vue technique, des
essais menés chez les producteurs de plants en Suisse ont permis de démontrer la
faisabilité de l’application au champ de paille au moyen d’un paillage distributrice. Le
coût de mise en œuvre du paillage représente environ 50 du coût de l’application des
huiles minérales pour une saison de traitement. Le coût du paillage pourrait être moindre
dans la mesure où le producteur utiliserait sa propre paille et dans la mesure où l’achat de
la pailleuse serait mutualisé entre plusieurs producteurs. (Brice Dupuis, 2017)
Il est recommandé d’augmenté la fréquence des traitements aux huiles minérales durant
les 2 à 3 semaines qui suivent la levée, avant de revenir à un régime de traitements
hebdomadaires. Cette méthode a montré son efficacité pour des fortes pressions de pucerons
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vecteurs en début de saison de culture. Néanmoins aucune étude ne s’est intéressé à la durée
au quelle il convient d’augmenter la fréquence de ces traitements.
En effet, il faut revenir à des traitements hebdomadaires lorsque la plante devient
naturellement moins sensible aux infections (résistance de l’âge partielle). En suivant ce
raisonnement jusqu’au bout, il pourrait même être envisagé d’espacer ou même d’arrêter
les traitements lorsque la plante devient entièrement résistant (résistance de l’âge totale).
Aboutir à de telle recommandation nécessite toutefois encore de nombreux essais avec
plusieurs variétés ayant des profils de résistance distincts. (Brice Dupuis,2017)
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CONCLUSION
Pour pallier ces inconvénients et ces risques, il est nécessaire de : réaliser les
opérations de sarclage et d’élagage tôt en saison ; utiliser des semences saines ; faire un test
post récolte pour évaluer la qualité sanitaire de l’auto semence ; faire le dépistage et contrôle
des pucerons ; ensemencer aux bordures des champs une culture piège.
Les résultats de nos recherche n’abordant pas la culture in vitro, méritent d’être
complétés par : les infestations virales des plantes de pomme de terre en culture in vitro.
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REFENCES BIBLIOGRAPHIQUES
4. Nicolas Harme, F. F., Eric Haubruge, Philippe Giordanengo (2008) ‘Physiologie des
interactions entre pomme de terre et pucerons : vers une nouvelle stratégie de lutte
basée sur les systèmes de défense de la plante’. Available at:
https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/34190/1/1757.pdf.
5. Nicole Benhamou (2009) La résistance chez les plantes. Lavoisier
6. P. Rousselle, Y. R., J. Crosnier (1996) La pomme de terre. INRA
7. Université de Genève (2019) BiOutils, le test ELISA. Available at:
https://www.bioutils.ch/protocoles/14-le-test-elisa.
8. SAWADOGO ABDOUSSALAM, Rapport de stage, INITIATION A LA
VIROLOGIE DES PLANTES, JUILLET 1977
9. Simon Le Grumelec, Gestion des virus sur plants de pomme de terre en Agriculture
Biologique, STAGE Recherche et Innovation- 2019
10. Valkonen J. P. T, 2007. Viruses: economical losses and biotechnological potential. In:
Vreugdenhil D. (ed), Potato Biology and Biotechnology. New York, NY, USA,
Elsevier, 619–641.
11. https://www.anses.fr/fr/system/files/ANSES_LSV_VH0204_Va.pdf
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