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2020

Unité d'Enseignement
Pathologie Infectieuse
(partie1)
2ème Année – S7

DZVET 360
‫القرآن‬ ‫‪‬‬

‫األذكار‬ ‫‪‬‬

‫تالوة‬ ‫‪‬‬

‫الحديث‬ ‫‪‬‬

‫مواقيت الصالة‬ ‫‪‬‬


‫تطبيق إسالم بوك ‪Islambook‬‬

‫تسابيح‬ ‫أذكار بعد الصالة‬ ‫أذكار المساء‬ ‫أذكار الصباح‬

‫جوامع الدعاء‬ ‫أذكار الصالة‬ ‫أذكار االستيقاظ‬ ‫أذكار النوم‬

‫أذكار متفرقة‬ ‫أدعية األنبياء‬ ‫األدعية القرآنية‬ ‫أدعية نبوية‬

‫أذكار المنزل‬ ‫أذكار الوضوء‬ ‫أذكار المسجد‬ ‫أذكار اآلذان‬

‫دعاء ختم القرآن الكريم‬ ‫أذكار الحج والعمرة‬ ‫أذكار الطعام‬ ‫أذكار الخالء‬

‫فضل القرآن‬ ‫فضل السور‬ ‫فضل الذكر‬ ‫فضل الدعاء‬

‫القرآن‬ ‫الرقية الشرعية‬


‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
UE : S7 - PATHOLOGIE INFECTIEUSE (PARTIE1)
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT

 Les objectifs de cet enseignement sont de présenter par espèce


animale ou par groupe d'espèces les maladies et les infections
susceptibles d'être transmises des animaux à l'homme.
 A l'issue de cet enseignement, les étudiants doivent être capable
de répondre à toute question qui leur est posée sur l'expression
de ces maladies chez l'homme, sur les modalités de leur
transmission et de leur prévention et sur les normes
réglementaires qui leurs correspondent.

 Ils doivent également avoir une parfaite connaissance de


l'organisation sanitaire vétérinaire en France et des principes
généraux de "Législation sanitaire vétérinaire"

SOMMAIRE

Abréviations
CM1 - Législation sanitaire vétérinaire générale
CM2-3 - Les mesures de police sanitaire
CM4-5 - Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire mandaté
CM6 - Etude générale des Zoonoses
CM7-8 - Zoonoses des carnivores domestiques
CM9 - Les Saprozoonoses
CM9 - Zoonoses des primates non humains
CM10 - Les zoonoses des rongeurs
CM11-12 - Métazoonoses (Arthropodes)
CM12 - Zoonoses liées aux Lagomorphes
CM13-14 - Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants
CM15 - Zoonoses liées aux Oiseaux
CM16 - Zoonoses liées aux Équidés
CM16 - Zoonoses liées aux Suidés

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR


REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM
Abécédairé dé Pathologié Inféctiéusé

A
AB = AntiBiotiques
AIE = Anémie Infectieuse des Equidés
AMV = Acte Médical Vétérinaire
ANSES = Agence Nationale de SÉcurité Sanitaire
APMS = Arrêté Préfectoral de Mise sous Surveillance
APPDI = Arrêté Préfectoral Portant Déclaration d’Inféction
ARS = Agence Régionale de Santé

C CCPV = Comité Consultatif de la Protection des Végétaux


CPCASA = Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire et de la Santé
Animale

D
DD(CS)PP = Direction Départementale (de la Cohésion Sociale et) de la
Protection des Populations (souvent notée DDcPP = DD chargée de la
PP dans les cours)
DEFV = Diplômé d’Etudés Fondaméntalés Vétérinairés
DGAL = Diréction Généralé dé l’ALimentation
DGER = Direction Généralé dé l’Enséignémént ét dé la Réchérché
DS = Danger Sanitaire (DS1 danger sanitaire de 1ère catégorie ;
DS2…)

E EDE = Etablissémént Départéméntal d’Elévagé


ENSV = Ecole Nationale des Services Vétérinaires
ESB = Encéphalopathie Spongiforme Bovine

F FA = Fièvre Aphteuse
FAO = Food and Agriculture Organization

G GDS = Groupement de Défense Sanitaire


GTV = Groupement Technique Vétérinaire
I INFOMA = Institut National de FOrmation du personnel du Ministère de
l’Agriculturé

J JOCE = Journal Officiel des Communautés Européennes


JORF = Journal Officiel de la République Française

M MDO = Maladie à Déclaration Obligatoire (ex-DS2)


MRC = Maladie Réputée Contagieuse (ex-DS1)

N NAC = Nouveaux Animaux de Compagnie


NL = Nœud Lymphatiqué

O
OMS = Organisation Mondiale de la Santé (ex-OIE)
ORSEC = Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile
OVS = Organisme à Vocation Sanitaire
OVT = Organisme à Vocation Technique
OVVT = Organisme des Vétérinaires à Vocation Technique

S SARM = Staphylococcus Aureus Résistant à la Méticilline


SDSPA = Sous-Direction de la Santé et de la Protection des Animaux
SNC = Système Nerveux Central

T TIA(C) = Toxi-Infections Alimentaires (Collectives)


TD = Tube Digestif

U UE = Union Européenne
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

Cours des RHX revu et corrigé par


Justine Oriel
Louise Kautzmann
CM1 – Pathologie Infectieuse / Législation
7/11
par Antoine LACHERETZ

LA LEGISLATION SANITAIRE
VETERINAIRE GENERALE

Sommaire

I. Présentation .................................................................................................................................... 3
1) Définition ..................................................................................................................................... 3
2) Importance .................................................................................................................................. 3
II. Les maladies concernées ................................................................................................................. 3
1) Les Dangers Sanitaires de 1ère catégorie ..................................................................................... 4
2) Les Dangers Sanitaires de 2ème catégorie .................................................................................... 8
3) Les maladies soumises à prophylaxie collective ......................................................................... 9
III. Les principaux organismes impliqués et les acteurs ................................................................. 11
1) Les services centraux ................................................................................................................. 11
2) Les services déconcentrés ......................................................................................................... 12
IV. Les textes sanitaires .................................................................................................................. 13
1) Les textes de base (pas à savoir) ............................................................................................... 13
2) Les textes actuels ...................................................................................................................... 13
3) Les textes complémentaires ...................................................................................................... 13
V. Evolutions en cours ....................................................................................................................... 14

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

Introduction :
La vocation de la profession de vétérinaire est de prodiguer des soins aux animaux,
mais certaines maladies concernent la Santé Publique. C’est pourquoi, il arrive parfois que la
résolution de problèmes de santé animale dépasse l’animal et pose des questions plus
importantes sur la santé publique (en termes d’économie ou médicale [zoonose]).

Ainsi, le vétérinaire est soumis à un contrat de soins, géré par l’Etat. D’où la nécessité
d’une réglementation, d’une législation permettant à l’Etat d’intervenir via ce contrat dans la
prophylaxie des maladies préjudiciables à l’économie et à la santé humaine.

Ce cours concerne la législation vétérinaire générale, mais cela veut aussi dire qu’il en
existe une autre plus spécifique. La législation vétérinaire comprend donc :

– Une partie générale (législation sanitaire vétérinaire générale) : elle regroupe


l’ensemble des règles et des règlements qui permettent à l’Etat d’intervenir dans la
prophylaxie de certaines maladies (celles préjudiciables à l’économie du pays
(épizootie) et celles touchant l’homme (zoonose)).
– Une partie spécifique (législation sanitaire vétérinaire spéciale) : dispositions
réglementaires spécifiques pour chaque maladie appartenant aux Dangers Sanitaires
de première catégorie = DS1 (mise en place de mesures = prophylaxie  CM1 et 2).

Remarque : Différence entre prophylaxie et législation sanitaire :


– Prophylaxie = ensemble des mesures envisagées pour lutter contre un problème
– Législation sanitaire = elle constitue un choix parmi les mesures envisagées. Ce choix
est conditionné par les moyens techniques, financiers et le lobbying par les
personnes de la profession.

La prévision de mesures sanitaires est très importante : des sanctions sont prévues
pour les récalcitrants (éleveur, vétérinaire) et les législateurs se donnent les moyens de se
soustraire à l’initiative et à la responsabilité individuelle des différents acteurs de la santé
animale.

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

I. Présentation

Il est à noter que cette législation est en plein remaniement. Les mesures actuelles
seront présentées et l’avenir sera appréhendé. Il est important de se tenir au courant de
l’évolution des nouvelles mesures régulièrement pour un bon exercice de la profession.

1) Définition

La législation sanitaire vétérinaire générale est constituée d'un ensemble de lois et


de règlements qui définissent et rendent obligatoire l’application de certaines mesures de
prophylaxie sur le territoire national et aux frontières (pour faire en sorte qu'il n'y ait ni
sorties, mais surtout entrées, d'animaux porteurs de maladies réglementées).

Ces mesures concernent des maladies qui sont reconnues comme étant les plus
préjudiciables à l’économie nationale (épizooties) et/ou à la santé de l’homme (zoonoses).

2) Importance

En prévoyant de telles mesures obligatoires et, parallèlement, des sanctions pénales


à l’égard des récalcitrants (éleveurs ou vétérinaires notamment), le législateur se donne les
moyens de soustraire à l’initiative et à la responsabilité individuelle la sauvegarde du cheptel
national, des filières de production (de l’industrie agroalimentaire) et de la santé publique.

En d’autres termes, l'éleveur a un droit de propriété sur son cheptel et il le gère


comme il l'entend. Mais dans certaines circonstances (comme en cas de maladie zoonotique
par exemple), l'état peut décider d'imposer des mesures s’il juge que celles-ci sont
favorables à l’économie et à la santé publique.

II. Les maladies concernées

On distingue 3 catégories de maladies :

– Les Dangers Sanitaires de 1ère catégorie (DS1) (Exemple : les Maladies Réputées
Contagieuses (MRC))
– Les Dangers Sanitaires de 2ème catégorie (DS2) (Exemple : Maladies à Déclaration
Obligatoire (MDO))
– La 3ème catégorie correspond à toutes les autres maladies non réglementées par
l’Etat et qui ne sont donc soumises à aucune réglementation particulière (c’est-à-dire
qu’elles n’appartiennent ni à la première catégorie ni à la deuxième). On parle de
maladies soumises à une prophylaxie collective :

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

o Qui est dirigée par l’État


o Ou encouragée par l’État : ici, la prophylaxie n'est pas décidée par l'état mais
celui-ci peut quand même apporter des moyens techniques et financiers
(pour aider l’éleveur à réaliser des mesures sanitaires de meilleure qualité
afin de continuer l’exportation et la commercialisation).
Cette catégorie s’estompe progressivement.

1) Les Dangers Sanitaires de 1ère catégorie

Ce sont les plus graves : ces maladies sont donc prises en charge par la collectivité
nationale.

Définition : Maladies pouvant porter une atteinte grave à la santé publique ou à la


santé des animaux ou mettre gravement en cause les filières de production animale soit
directement, soit par perturbation des échanges commerciaux qu’elles provoquent.

Conséquences : Elles requièrent pour l’intérêt général :


 Des mesures de prévention
 Des mesures de lutte
 Des mesures de surveillance

La France est fortement concernée car ces mesures conduisent souvent à la


fermeture des barrières à l’exportation, or son exportation numéro 1 est l’industrie agro-
alimentaire !

Mesures à respecter : L’inscription d’une maladie sur la liste des DS1 correspond à la
publication d’arrêtés conjoints du ministre chargé de l’Agriculture et du ministre chargé de
l’Économie et des Finances (argent pour aider l’éleveur à soigner son cheptel).
Ces arrêtés précisent les mesures techniques et administratives à appliquer à titre
préventif s’il y a une suspicion de maladie, et en cas de foyer déclaré. Ils fixent aussi les
conditions de la participation financière de l’État pour la mise en place de ces mesures
(indemnisation des éleveurs, rémunération des laboratoires et des vétérinaires sanitaires).

Certains DS1 donnent lieu à l’élaboration d’un plan national d'intervention sanitaire
d’urgence. Les plans sont préparés à l’échelle nationale par le ministre de l’Agriculture et
dans chaque département par les préfets dans le cadre d’un plan ORSEC (= Organisation de
la Réponse de SÉcurité Civile).
Ces plans consistent essentiellement à prévoir les modalités de réquisition des
moyens nécessaires aux interventions sanitaires et, si besoin, la restriction de circulation ou
de rassemblement imposée aux personnes et aux biens pour éviter la propagation de
maladies concernées. Exemple : Abattage de carcasse sur place (enfouissement) mais risque
aérosol ? Dioxine ? Contamination du sous-sol ? Peut-être autres mesures à prévoir…

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

Des exercices d’entraînement ont lieu de temps en temps afin de se préparer à


l’application de ces plans d’urgence.

L’étude des DS1 peut être faite selon l’espèce, les symptômes,… Les DS1 peuvent être
citées en premier lieu en fonction des espèces animales qu’elles concernent. On trouve
environ 50 maladies regroupant les fléaux d’élevage et les zoonoses :

– Chez toutes les espèces de mammifères si elles sont non spécifiques


– Chez les ruminants, les équidés et les suidés
– D’autres espèces animales : primates non-humains, abeilles, poissons, crevettes,
huîtres ou encore les crustacés décapodes (crabe, écrevisse, homard,...)
– Chez les oiseaux.

LISTE DES DS1

 Chez toutes les espèces animales :


 La Rage : Rhabdovirus
A l’origine de troubles nerveux
 La Maladie d’Aujeszky : Herpesvirus porcin
Type enzootique  La Tuberculose : Mycobacterium bovis, Mycobactérium tuberculosis et
(persiste s’il n’y a aucune Mycobacterium caprae
action de faite où elles  La Brucellose: toute Brucella autre que Brucella ovis et Brucella suis
sont) serovar 2
 La Fièvre charbonneuse : Bacillus anthracis (septicémie grave)
 Botulisme et Encéphalopathies spongiformes transmissibles

 Chez les ruminants :


 L’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) : due à un prion (surtout
bovins)
Arboviroses =  La Fièvre de la Vallée du Rift : Bunyavirus avec de fortes conséquences
zoonoses transmises économiques. C’est une zoonose grave transmise par des arthropodes.
par des arthropodes C’est une préoccupation majeure en France et en Europe.
 La Fièvre catarrhale ovine (FCO)
 La Cowdriose

 Chez les bovins : (Dans l’ordre d’importance)


 La Peste bovine : Paramyxovirus (ruminants et suidés)
1ères communications
 La Péripneumonie contagieuse bovine : Mycoplasma mycoïdes subsp.
internationales (depuis
Mycoïdes (Bovinés)
Louise XV !...)
 La Dermatose nodulaire contagieuse : Poxvirus
 L’Encéphalite Spongiforme Bovine (Prion)

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

 Chez les petits ruminants :


 La peste des petits ruminants (PPP) : Paramyxovirus
 La Clavelée = variole ovine et caprine : Capripoxvirus

 Chez les équidés :


 L’Anémie infectieuse des équidés : Retrovirus responsable d’une
grande fatigue (transmission par le sang : problème de stérilisation du
matériel chirurgical lors d’une castration, transport passif par des
insectes hématophages piqueurs comme les taons).
 Les Encéphalites virales (Arbovirus) : Arboviroses impliquant des
espèces animales réservoirs (oiseaux, rongeurs), des espèces vectrices
(moustiques, tiques) et des victimes (équidés, hommes). On compte
parmi ces encéphalites : les Encéphalites japonaises, West Nile, virales
de type Venezuela, virales Est et Ouest.
 La Peste équine (Orbivirus) : Le berceau de cette maladie se situe en
Afrique noire. Elle atteint régulièrement l’Afrique du Nord puis la
péninsule ibérique d’où elle menace ainsi directement l’Espagne, le
Portugal, la France. De temps en temps, il y a des alertes au niveau de
la filière équine française !

 Chez les suidés : (problèmes susceptibles de mettre à néant toute la filière)


 La Peste porcine Classique : Pestivirus
 La Peste Porcine Africaine : Asfivirus
 La Maladie vésiculeuse du porc : Picornavirus
 La Maladie de Teschen (Picornavirus) : paralysie contagieuse
Symptômes nerveux  L’Encéphalite à virus Nipah chez porcs, félins et canins (Daramyxovirus,
Henipavirus)
 La Diarrhée Epidémique Porcine : maladie virale d’apparition récente,
dont la mortalité va jusqu’à 80 voire 100% !

 Chez les oiseaux :


 Chez toutes les espèces d’oiseaux:
 L’Influenza aviaire : Orthomyxovirus (hautement pathogène du fait
d’un taux de mortalité élevé, influenza A(HP))
 Chez toutes les espèces d’oiseaux de la catégorie volaille:
 L’influenza aviaire faiblement pathogène
 Les salmonelloses aviaires : toxi-infection alimentaire commune chez
l’Homme (on tente donc d’éradiquer ces bactéries dans les élevages)
 Le Botulisme : Clostridium botulinum (chez toutes les espèces
sensibles)
 La maladie de Newcastle

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 Chez les autres espèces :


 Primates non humains : (non réinscrits)
 Les fièvres hémorragiques à filovirus (la maladie de Marburg et Ebola)
 L'Herpèsvirose simienne de type B : stomatite banale, par contre
l’homme déclare une encéphalite mortelle.

 Abeilles domestiques :
 La Loque américaine : Paenibacillus larvae
 La Nosémose des abeilles : Nosema apis (fungus)
 Les infestations parasitaires à Aethina tumida et à Tropilaelaps
Ces maladies ont des conséquences sur la pollinisation et la production de
miel.

 Poissons :
 L'anémie infectieuse du saumon
 L'Herpesvirose de la carpe
 La nécrose hématopoïétique infectieuse
 La nécrose hématopoïétique épizootique
 La septicémie hémorragique virale
 Le syndrome ulcéreux épizootique
Remarque : La réserve aquatique a diminué. Plus de la moitié des poissons
consommés naissent en pisciculture. Le problème est qu’il y a des milliers de
poissons dans un espace très restreint et que l’eau est un milieu très propice à
la diffusion des maladies ! C’est pourquoi on protège cette production
piscicole et l’aquaculture.

 Crevettes :
 Maladie de la tête jaune
 Syndrome de Taura

 Crustacés décapodes :
 Maladie des points blancs
Souffrance des producteurs,
donc il est important que l’Etat
 Huîtres plates et/ou japonaises : s’implique !
 Infection à Bonamia exitiosa
 Infection à Bonamia ostreae
 Infection à Marteilia refringens
 Infection à Perkinsus marinus
 Infection à Microcytos mackini

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Remarque : Il ne faut pas apprendre par cœur, ce qu’il faut retenir c’est qu’il y en a
beaucoup, que cela gêne l’économie de la filière et que le rôle du vétérinaire est très
important !

2) Les Dangers Sanitaires de 2ème catégorie

Ces maladies sont moins graves que les DS1, mais non négligeables.

Définition : Maladies autres que les DS1 pour lesquelles il peut être nécessaire, dans
un but d’intérêt collectif, de mettre en œuvre des mesures de prévention, de surveillance
ou de lutte définies par l’autorité administrative ou approuvées par celle-ci dans le cadre de
schémas régionaux de maîtrise des dangers sanitaires élaborés par les associations
sanitaires régionales.

La liste des DS2 est établie par arrêté du Ministère de l’Agriculture. La gestion de ces
maladies est prévue à l’échelle régionale, et l’Etat fournit des moyens techniques et
financiers.

16 maladies y sont actuellement inscrites, dont une dizaine sont des zoonoses.

LISTE DES DS2

 Chez les équidés: (Dans l’ordre d’importance)


 L’artérite virale équine (Arterivirus) : le virus circule de façon
silencieuse mais quand « se réveille », il peut tuer.
 La métrite contagieuse des équidés (Taylorella equigenitalis) : c’est
gênant dans les haras vis-à-vis du taux de fertilité.
 La Morve (Burkholderia mallei) : toujours présente en Europe de
l’Ouest et aux Etats-Unis.

 Chez les oiseaux :


 La chlamydophilose aviaire (volailles et oiseaux captifs) :
Chlamydophila psittaci
 La pullorose-typhose (volailles) : Salmonella Galinarum Pullorum

 Chez les lièvres et autres espèces réceptives :


 La tularémie (Francisella tularensis) : Maladie provoquée par une
bactérie qui peut induire la mort rapide du lièvre. Il s'agit d'une
zoonose pouvant être grave. Problème d’économie de la chasse donc

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

repeuplement de lièvres pour que les chasseurs soient heureux ! Noter


aussi le risque pour les animaux importés.

 Chez les abeilles domestiques:


 La Varroase : Varroa destructor
 Le frelon asiatique : Vespa velutina (attaque les abeilles, empêche la
pollinisation donc on met en place des actions locales de lutte).

 Chez les porcs :


 La brucellose porcine à Brucella suis serovar 2

 Chez les bovins :


 L’hypodermose clinique
 La leucose bovine enzootique
 La maladie des muqueuses / Diarrhées virales
 IBR

 Chez les ovins :


 Visna-Maëdi

 Chez les caprins :


 Arthrite encéphalite caprine (CAEV)

 Toutes les espèces sensibles :


 Trichinellose à Trichinella spiralis

3) Les maladies soumises à prophylaxie collective

Définition : Maladies reconnues importantes et faisant ainsi l’objet d’une action de


lutte collective dont le principe repose sur un dépistage systématique et régulier dans les
élevages des formes apparentes et inapparentes de la maladie. Elles affectent la qualité et la
quantité des produits de la filière de production.

Pour une bonne gestion d'une maladie infectieuse, il faut que l'éleveur et ses voisins
soient impliqués dans la prévention contre son extension. Et de la même façon à l'échelle
des régions et des pays. Pour avoir une lutte coordonnée, il faut une prophylaxie collective
(= même action sanitaire). Plus les élevages d'une commune sont indemnes, plus le risque
sanitaire est moindre.

Les maladies infectieuses peuvent être inapparentes, d’où l’idée de procéder à un


dépistage, notamment pour éviter les problèmes lors d’échanges commerciaux. Le dépistage

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

permet à terme d’identifier les élevages « indemnes » (pas de cas cliniques ou pas de
séropositifs, ils peuvent donc commercer librement) et les élevages « non indemnes », (ne
pouvant pas commercer librement, pour lesquels un assainissement est envisagé avec la
participation de la collectivité). Cela a des conséquences sur le commerce et donc des
répercutions sur l’économie de l’élevage.

Classification:

o Selon le maître d’œuvre :


– Les prophylaxies collectives organisées par l’État. L’État est dans ce cas
l’initiateur et le gestionnaire de l’action collective.
– Les prophylaxies collectives encouragées par l’État. L’initiative et la gestion ne
relèvent pas de l’État mais d’un maître d’œuvre différent (ARS : Agence
Régionale de Santé). L’État peut toutefois intervenir en apportant une aide
technique et financière.

o Selon le niveau d’adhésion au plan de prophylaxie des propriétaires d’animaux tel


que souhaité par le maître d’œuvre. On distingue :
– Les prophylaxies facultatives (être diplomate !) : les éleveurs peuvent choisir
d’adhérer à la prophylaxie collective, et s’engagent alors à se soumettre à un
dépistage systémique et régulier de leur cheptel.
– Les prophylaxies obligatoires : si beaucoup pratiquent la prophylaxie facultative,
alors elle devient obligatoire ; si le problème est grave, elle est d’emblée
obligatoire !

En d’autres termes, une prophylaxie facultative deviendra obligatoire dès lors qu’elle
aura été mise en place dans un nombre d’élevages jugé suffisant. Les éleveurs sont plus
enclins à suivre une prophylaxie facultative plutôt qu’une mesure imposée…surtout en
France…
Exemple : Y a un éleveur qui décide de faire la prophylaxie facultative et demande à
ce que ses voisins le fassent aussi pour diminuer le risque et petit à petit cela se propage !

Le passage d’une prophylaxie collective facultative vers une prophylaxie collective


obligatoire peut être décidé à l’échelon local (commune(s), département(s)) ou national par
l’autorité administrative. Cette décision peut survenir dès lors que localement 60% ou plus
des exploitations ou des animaux sont soumis à une prophylaxie facultative.

Exemples actuels de prophylaxies collectives dirigées par l’État :


– chez les bovins : la tuberculose, la brucellose et la LBE (leucose bovine
enzootique)
– chez les petits ruminants : la brucellose
– chez les suidés : la maladie d’Aujeszky et la peste porcine classique

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– chez les oiseaux : la salmonellose

Exemples actuels de prophylaxies encouragées par l’Etat :

– chez les bovins : l’IBR, l’hypodermose et la BVD


– chez les caprins : le CAEV (Caprine Arthrite encephalitis virus donc responsable
d’arthrites et d’encéphalites)

III. Les principaux organismes impliqués et les acteurs

La conception, l’élaboration et la mise en application des textes sanitaires relèvent


des services centraux (Paris) et déconcentrés (collectivités territoriales : régions,
départements, communes) du Ministère de l’Agriculture.

Pour fonctionner, ces services bénéficient de la participation de fonctionnaires


appartenant notamment :
 au Corps des Inspecteurs de la santé publique vétérinaire (formés à l’ENSV)
 au Corps des Techniciens des services vétérinaires (formés à l’INFOMA = Institut
National de FOrmation du personnel du Ministère de l’Agriculture).

1) Les services centraux

Structures : Il s’agit notamment de la « sous-direction de la santé et de la protection


des animaux » (SDSPA), à l’initiative du ministre de l’agriculture. Elle-même est une sous-
direction de la DGAL (= Direction Générale de l'ALimentation), qui s’occupe des mesures
sanitaires d’hygiène et de santé animale. L’ensemble est placé sous l’autorité du Ministère
chargé de l'Agriculture.

DDSV Ministère de l’Agriculture

DDCSP

DGAL
DGER

SDSPA

Schéma du prof expliquant le fonctionnement du ministère de l’Agriculture

Le Ministère de l’Agriculture est organisé en une multitude de sous-directions, à


l’initiative du ministre. (DGER = Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche)

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

Relations : Les équipes conduisent leurs activités en relation avec des structures de
compétences complémentaires :

– le Ministère des Finances (pour débloquer les sommes financières nécessaires)


Niveau – le Ministère de la Santé : car un certain nombre de maladies animales peuvent
national aussi toucher la santé humaine
– l’ANSES qui regroupe l'ensemble des laboratoires vétérinaires nationaux qui
apportent des expertises dans la sécurité sanitaire des animaux, de
l’alimentation et du travail.
Niveau – CPCASA : Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire et de la Santé Animale : le
européen représentant de toutes les structures administratives de l'UE
– OMS : Organisation Mondiale de la Santé (siège à Paris) : elle regroupe
Niveau l’ensemble des pays du monde et a pour objectif d’informer les différents pays
international des risques sanitaires actuels (anciennement OIE).
– FAO = Food and Agriculture Organization

2) Les services déconcentrés

Structures : Ils sont essentiellement représentés par les services vétérinaires des
« Directions Départementales (de la Cohésion sociale et) de la Protection des Population »
(DD(CS)PP) (anciennement DDSV = Direction Départementale des Services Vétérinaires ).
Selon les départements, il y a séparation des deux directions départementales (à
savoir une DDPP et une DDCS) ou une instance qui regroupe tout (donc seulement une
DDCSPP). Ouf. Les DDCSPP regroupent les anciennes DDSV et les anciens services de la
répression des fraudes.

Les activités sanitaires vétérinaires des services départementaux sont réalisées


conjointement avec :
 Les éleveurs et les organismes qui les regroupent : les OVS (organismes à vocation
sanitaire) ex : les Groupements de Défense Sanitaire (GDS)  associations
départementales françaises
 Les établissements départementaux de l’élevage (EDE). En charge de l’amélioration
de la qualité et de la productivité des élevages mais également de l’identification des
animaux de rente (rôle important dans la traçabilité)
 Les laboratoires départementaux d’analyse : sous l’autorité administrative des
conseils généraux et sous l’autorité technique de laboratoires nationaux (ANSES)
 Les vétérinaires sanitaires (habilités) et les vétérinaires mandatés.

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

IV. Les textes sanitaires

Nature : Il s’agit de textes d’initiative nationale (lois, décrets, arrêtés publiés au JORF
= Journal Officiel de la République Française, accessible sur le site légifrance) ou d’initiative
communautaire (règlements et directives publiés au JOCE = Journal Officiel des
Communautés Européennes). Il y a également des circulaires ministérielles qui complètent
le dispositif d'informations en explicitant les conditions et les modalités d'application des
textes nationaux et communautaires.

1) Les textes de base (pas à savoir)

Ils ont été à l’origine de la mise en place des principes sanitaires vétérinaires qui en
tant que tels sont toujours d’actualité.

La notion de médecine sanitaire remonte à l’époque de Louis XV.

 La loi du 21 juin 1898 : elle fixe la première liste des MRC (= Maladies réputées
contagieuses = maintenant DS1) (rage, peste bovine…) et les mesures sanitaires
spécifiques à appliquer. Elle prévoit également les mesures de protection sanitaire à
appliquer aux frontières.
- La loi du 7 juillet 1933 : elle instaure la notion de prophylaxie collective (tuberculose
bovine : première maladie ayant fait l’objet d’une prophylaxie collective du fait d’une
importante contamination de l’homme)
- La loi du 28 novembre 1939 : elle apporte de la souplesse en permettant au
gouvernement et au ministre de l’Agriculture de prendre des mesures sanitaires par
arrêté, donc sans avoir à recourir au parlement (ce qui permet d’agir vite). (Décision
peut durer des mois, des années,…)

« Bien sûr, ces lois ne sont pas à apprendre mais sont là pour que vous gardiez en tête
que les principes sanitaires ne datent pas d'hier ! » dixit le prof

2) Les textes actuels

Ils sont réunis dans le Livre II du Code rural et de la pêche maritime intitulé
«Alimentation, Santé publique vétérinaire et protection des végétaux » et plus précisément
dans le Titre II du Livre II intitulé: « Lutte contre les maladies des animaux ».

3) Les textes complémentaires

Les préfets et les maires peuvent prendre par arrêté des mesures sanitaires dans un
but de sécurité ou de salubrité publique. Ces mesures d’application locale peuvent
compléter les dispositions prises et adoptées à l’échelon national ou européen, mais elles ne
peuvent en aucun cas les contredire.

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM1 : La législation sanitaire vétérinaire générale

V. Evolutions en cours

Les nouveaux acteurs impliqués :

 Acteurs départementaux : les GTV (groupements techniques vétérinaires, qui vont


donc pouvoir intervenir dans les maladies réglementées au titre des OVVT :
Organisme des Vétérinaires à Vocation Technique), en plus des GDS (OVT :
Organisme à Vocation Technique).
 Acteurs régionaux (en construction) : Agences régionales de santé (ARS) regroupant
les GDS et les GTV départementaux d’une même région auxquelles s’ajoutent les
conseils régionaux.
 Acteur national : Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et
végétale (réunion des ex CCSPA : Comité Consultatif de la Santé et de la Protection
Animales et CCPV : Comité Consultatif de la Protection des Végétaux). C’est un
espèce de « parlement sanitaire » pour essayer d’améliorer la situation locale
politique sanitaire.

En tant que vétérinaires, on y participera pour améliorer la politique sanitaire !

Conclusion :
La police sanitaire est une partie prenante de l’activité du vétérinaire et encore plus
pour les vétérinaires ruraux. Ce sont surtout les luttes contre les maladies qui posent
problème !

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Les mesures de Police Sanitaire
Sommaire

I. La déclaration des Dangers Sanitaires de 1ère catégorie (DS1)........................................................ 2


1) Les animaux devant faire l’objet d’une déclaration.................................................................... 3
2) Les auteurs des déclarations ...................................................................................................... 3
3) Les destinataires des déclarations .............................................................................................. 4
4) Les conséquences des déclarations ............................................................................................ 4
a. Pour l’éleveur ......................................................................................................................... 4
b. Pour le maire .......................................................................................................................... 5
c. Pour le vétérinaire sanitaire ................................................................................................... 5
d. Pour le préfet.......................................................................................................................... 6
II. L’APPDI : Arrêté préfectoral portant Déclaration d’Infection ......................................................... 6
1) Description ................................................................................................................................. 6
2) Le périmètre déclaré infecté ...................................................................................................... 7
a. Maladies à faible contagiosité ................................................................................................ 7
b. Maladies contagieuses ........................................................................................................... 8
3) La mise en interdit ...................................................................................................................... 9
a. L’isolement des animaux ........................................................................................................ 9
b. L’abattage des animaux .......................................................................................................... 9
4) Traitement et vaccination ........................................................................................................ 10
5) La désinfection ......................................................................................................................... 11
6) La levée de l’APPDI ................................................................................................................... 11
7) L’indemnisation ........................................................................................................................ 12
III. Les autres domaines sanitaires règlementés ............................................................................ 12
IV. Les dispositions pénales spécifiques ........................................................................................ 13
1) Les infractions concourant à la propagation des épizooties ..................................................... 13
2) Les infractions aux dispositions relatives de la Fièvre Aphteuse .............................................. 14
3) Les infractions au service public d’équarrissage ....................................................................... 14

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Introduction

Définition : Les mesures de police sanitaire collectives correspondent à


l’ensemble des mesures de prophylaxie qui doivent obligatoirement être réalisées
lors de la suspicion ou du diagnostic d’une maladie réglementée (surtout les DS1 :
Danger Sanitaire de 1ère catégorie) par les services de police représentés par le Ministre
de l'Intérieur, les préfets au niveau du territoire, le maire au niveau communal. Ce sont
des mesures de défenses offensives.
Nature : Ces mesures comprennent des dispositions relatives à la déclaration de
ces maladies (à l’autorité administrative) et à la mise en œuvre de mesures spécifiques
de lutte (sous couvert d’un arrêté préfectoral).

En France, il existe deux types de polices : la police judiciaire (celle que tout le
monde connaît et qui est à l’origine des répressions, de la recherche de délinquant,…) et
la police administrative (prévention).
La police administrative est un dispositif qui permet aux représentants des
pouvoirs publics de :
 gérer les infractions et sanctionner les contrevenants (intervenir)
 faire de la prévention, ce qui sera surtout le cas de la déclaration de maladies
réglementées.

Les services de police sont organisés sur les différents territoires : ils sont
représentés par le Ministre de l'Intérieur (le « plus grand policier de France »), le Préfet
(à l'échelle du département et de la région) et le Maire (à l'échelle de la commune). Lors
de la déclaration d'un foyer de maladie, c'est d'abord le maire qui intervient puis, si
besoin, le préfet.

Ces mesures de police sanitaire consiste à :


1. déclarer la maladie
2. mettre en œuvre des mesures qui visent à éradiquer la maladie
diagnostiquée ou suspectée

I. La déclaration des Dangers Sanitaires de 1ère catégorie (DS1)

Importance : la déclaration des DS1 est destinée à informer les autorités


administratives (DDcPP ou DDPP = Direction Départementale chargée de la Protection
des Populations) de la suspicion ou de l’existence d’une telle maladie et d’enclencher
ainsi la prise immédiate de mesures appropriées d’alerte (pour prévenir les
populations du risque et pour informer les filières concernées) et d’intervention, la
plus rapide possible pour lever les barrières au plus vite.
Il s’agit la plupart du temps d’une suspicion, qu’il faut donc confirmer par la suite
car les preuves sont rarement immédiates et donc pour en être sûr il faut attendre pour
voir ce qu’il en est !

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Sont clairement identifiés au titre de la déclaration :
 Les animaux à risque devant faire l’objet d’une déclaration
 Les auteurs des déclarations
 Les destinataires des déclarations
 Les conséquences des déclarations.

1) Les animaux devant faire l’objet d’une déclaration

Les déclarations doivent concerner « tout animal vivant ou mort atteint ou


soupçonné d’être atteint d’un DS1 ».

Un animal « atteint » est un animal pour lequel le diagnostic de la maladie est


formellement établi par l’identification de l’agent infectieux (virus, bactérie,
parasite,...). « Je le vois, je le teste, j’en suis sûr » ! En réalité, ce cas n’existe pas, puisqu’une
expression clinique peut correspondre à plusieurs agents, d’où la nécessité de mettre en
place un diagnostic différentiel. On n’a pas forcément fait de prélèvement et
identification avant de déclarer un cas, puisque la déclaration doit être faite le plus
rapidement possible…

Un animal « soupçonné d’être atteint » est un animal « suspect » (aspect


clinique) ou « contaminé » (aspect épidémiologique) :
 Un animal « suspect » est un animal qui présente des symptômes et des
lésions qui ne peuvent être rattachés d’une façon certaine à une maladie
(=état maladif non caractérisé).
 Un animal « contaminé » est un animal qui a été en contact avec un ou
plusieurs animaux atteints, soit directement (par cohabitation), soit
indirectement (par l’intermédiaire d’une personne ou d’objets qui auraient été
eux-mêmes en contact avec des animaux atteints, par exemple : les personnes
chargées du transport d'animaux).

Il y a donc 2 types de soupçons :


 Un soupçon clinique et lésionnel
 Un soupçon épidémiologique (contact avec la source)

Ces 3 catégories d’animaux doivent être déclarées auprès de la DDPP.


Remarque : lorsqu’une maladie réglementée prend un caractère envahissant,
tout état maladif non caractérisé doit être considéré comme suspect. En effet, à la
différence d’un vétérinaire libéral, le vétérinaire sanitaire ne peut se permettre de
rester sur un doute vu l’ampleur des conséquences qu’il peut y avoir. Il va, dans ce cas,
automatiquement qualifier l’animal de suspect et doit donc le déclarer car il y a des
risques d'épizootie (en partie pour couvrir ses arrières...).

2) Les auteurs des déclarations

Les déclarations doivent être réalisées immédiatement par 3 types de catégories


de personnes, celles qui sont les plus à même de déceler la maladie :
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 Tout propriétaire, toute personne ayant à quelque titre que ce soit la charge
des soins ou la garde d’un animal atteint ou soupçonné d’être atteint d’une
maladie réglementée. Les détenteurs sont censés connaître l'existence d'une
maladie chez leurs animaux (DS1), mais ne sont malheureusement pas tous à
même de le faire...
 Tout vétérinaire (même s’il n’est pas vétérinaire sanitaire) appelé à visiter un
animal vivant ou mort atteint ou soupçonné d’être atteint. Il doit savoir s'il y a un
danger potentiel. Remarque : tout vétérinaire est susceptible de connaître ces
maladies : c’est le cœur du métier !!! La non-déclaration est d’ailleurs sévèrement
punie…
 Tout directeur de laboratoire amené à diagnostiquer une maladie réglementée
(en recevant des prélèvements...) (DS1).

3) Les destinataires des déclarations

Les déclarations (orales ou écrites) doivent être faites à un vétérinaire sanitaire


ainsi qu’au maire de la commune où se trouve l’animal. (Vaut mieux toujours faire la
déclaration comme ça, on est pas en tort !)
Le maire qui reçoit une déclaration la transcrit dans le « Registre des
déclarations » et remet un « Récépissé de déclaration » au déclarant (ce papier est
très important car il justifie le fait qu’on a fait la déclaration, c’est la preuve que le travail
a été fait, donc cela annule une éventuelle sanction pénale). Le maire est le premier
maillon de la police administrative.

4) Les conséquences des déclarations

a. Pour l’éleveur

Les mesures auront pour but de ne pas propager la maladie au troupeau ou à


l’environnement. L’éleveur doit assurer autant que possible l’isolement du ou des
animaux concernés des autres animaux susceptibles de contracter la maladie (pour
limiter l'extension de la contagiosité) ; de même s’il s’agit du ou des animaux morts ou
abattus, qui sont des supports pour la maladie.
Le propriétaire d’un élevage ne doit surtout pas le cacher s’il y a des morts ! En
effet, les mesures prises telles que l’abattage du troupeau entraîneraient forcément un
manque à gagner économique, mais le problème sera rapidement collectif : la
conservation des cadavres risque d’entraîner la contamination du voisinage. Un système
d’indemnisations compensatrices est prévu pour limiter ces comportements.

Le transport de l’animal ou de son cadavre est interdit avant que le


vétérinaire sanitaire l’ait examiné. En effet, celui-ci peut être amené à réaliser des
prélèvements sur le cadavre. Ceci concerne également l’enfouissement, à moins que le
maire, en cas d’urgence, n’en ait donné l’autorisation spéciale.

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b. Pour le maire

Il doit s’assurer :
 que les mesures à l’initiative de l’éleveur ont bien été respectées (l’isolement
des animaux vivants ou morts, l’interdiction de leur transport ou de leur
enfouissement). Il fait le nécessaire d’office, s’il y a lieu.
 que la visite de l’animal ou l’autopsie du cadavre ont bien été réalisées par le
vétérinaire sanitaire. Le cas échéant, il y fait procéder sans retard par
réquisition d’un vétérinaire sanitaire (obligation de venir).

Il informe immédiatement le préfet du département (DDcPP) et le sous-préfet


de l’arrondissement de la situation.

c. Pour le vétérinaire sanitaire

Appelé par l’éleveur ou réquisitionné par le maire, il doit réaliser une visite
sanitaire d’information lui permettant de confirmer ou d’infirmer la suspicion ou le
diagnostic sur la base d’arguments cliniques, nécropsiques (autopsie),
épidémiologiques et biologiques (réalisation d’un diagnostic complet).
Son rôle est également de réaliser une première enquête épidémiologique
d’information amont-aval, c'est à dire déterminer d’où vient le problème, jusqu’où il
s’est étendu et dans quels délais.

Lors de cette visite, le vétérinaire sanitaire est seul. Il constate ou, au besoin,
prescrit (ordonnance mentionnant notamment la désinfection par les équipes agréées
des GDS=Groupement de Défense Sanitaire) la complète exécution par l’éleveur de ses
obligations et les mesures de désinfection immédiatement nécessaires pour l’élevage:
mise en place de pédiluve, rotoluve (pédiluve pour les roues de véhicules), et mesures
de désinfection concernant lui-même car il ne doit pas disséminer la maladie à sa sortie
de l'exploitation.
Il informe, d’urgence, le maire des mesures qu’il a prescrites et il adresse, dans le
plus bref délai, un rapport d’information au préfet (DDcPP).

Remarque : /!\ le vétérinaire est un grand propagateur de maladie en cas de non-


respect des mesures d’hygiène !

En bref, la marche à suivre du vétérinaire sanitaire :


1/ confirmer ou infirmer le diagnostic (prélèvements, étude épidémiologique,... )
2/ s'assurer que la maladie ne peut pas se propager (isolement, mesures de
désinfection,....)
3/ informer l’autorité administrative.

Attention : Le vétérinaire n'a pas le droit d'abattre l'animal sans prévenir les
autorités sanitaires vétérinaires. Il faut l’autorisation ECRITE des services vétérinaires et
il faut bien garder tous les papiers administratifs de déclaration et de justificatif.

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d. Pour le préfet

Le préfet peut prendre des mesures, en cas de simple suspicion, sous forme d’un
Arrêté Préfectoral de mise sous surveillance (APMS) (décision officielle permettant
de confirmer les mesures prises contre cette maladie) de l’exploitation.
Cet APMS prévoit notamment, pour confirmation officielle des actions
précédentes :
 l’isolement des animaux et des cadavres
 la réalisation des prélèvements nécessaires au diagnostic et aux enquêtes
épidémiologiques
 la désinfection et la désinsectisation (lorsque des insectes participent à la
propagation, notamment les arbovirose) des locaux et des objets à l’usage des
animaux
 l’obligation de la destruction des cadavres
 l’interdiction de la vente des animaux (certains pourraient en effet être tentés
de s’en débarrasser de cette manière…).

Si le diagnostic est infirmé, l'APMS est rapporté (= annulé). Dans le cas contraire
(diagnostic confirmé), il est remplacé par un APPDI (arrêté préfectoral portant
déclaration d’infection).

Remarque : sur instruction du Ministre chargé de l’Agriculture, le préfet peut


prendre d’emblée un APPDI lorsque :
 soit, les symptômes ou lésions observés sur les animaux de l’exploitation
suspecte entraînent une forte présomption d’un DS1
 soit, un lien est établi entre l’exploitation suspecte et un pays, une zone ou une
exploitation reconnue infectée d’un DS1
 soit, des résultats d’analyse de laboratoire permettent de suspecter l’infection
par un DS1
Ainsi, l’importation en France d’animaux atteints par la fièvre aphteuse entraîne
leur abattage immédiat car le risque encouru est trop grand. On peut voir ça comme une
méthode « héroïque », de neutralisation.

II. L’APPDI : Arrêté préfectoral portant Déclaration d’Infection

1) Description

L’APPDI contient le rappel des mesures de l’APMS et il associe des mesures


complémentaires ayant pour but d’éviter l’extension de la maladie et d’obtenir son
éradication.

 Pour éviter l’extension de la maladie : L’APPDI contient la définition d’un


périmètre déclaré infecté (l’exploitation elle-même et les exploitations

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alentours ayant pu être infectées) et prévoit des mesures de mise en interdit et
d’isolement.
 Pour obtenir l’éradication de la maladie : l’APPDI prévoit, selon les maladies :
o des mesures d’abattage total des animaux (qu'ils soient malades ou pas
encore, pour éviter la persistance de la maladie), éventuellement assorties
de mesures de destruction de leurs produits (comme le lait ou des
produits de charcuterie) (► Elimination des sources de contamination !)
o Le cas échéant, des mesures de traitement ou de vaccination, pour
limiter les pertes si le nombre d'animaux concernés est trop important
o Et, dans tous les cas, des mesures de désinfection et de désinsectisation.
Ces mesures s’accompagnent d’aides financières prenant la forme
d’indemnisations (en fonction des dégâts subis), mais aussi d’un
accompagnement psychologique et financier puisque les mesures prises
signifient non seulement une perte économique importante, mais aussi soit une
reconversion, soit un recommencement de l’activité.

 Pour limiter les erreurs, les oublis ou les fraudes, le recensement (= inscrire
chaque animal avec son numéro d’identification pour éviter d'oublier un animal
potentiellement contaminé) et le marquage (= pose d’une marque sanitaire
traduisant que l’animal a un problème  c’est différent de l’identification !) des
animaux sont également envisagés.
Exemple : L'encolure des chevaux peut être marquée par les lettres « SS » (double S :
Service Sanitaire…). On découpe également un disque de 2 cm de diamètre dans
l'oreille des bovins atteints de brucellose, ou une forme de T dans l’oreille gauche
des bovins atteints de tuberculose.

2) Le périmètre déclaré infecté

Définition : un périmètre déclaré infecté est un périmètre qui comprend les


locaux, cours, enclos, pâturages et herbages qui sont susceptibles d’être ou de
devenir dangereux pour des animaux sains et pour lesquels les échanges avec
l’extérieur sont en conséquence interdits ou contrôlés.

L’étendue de la zone géographique concernée dépend essentiellement de la


capacité d’extension naturelle de la maladie et de la situation locale rencontrée. Le
périmètre déclaré infecté est ainsi défini pour chaque maladie par Arrêté Ministériel et
précisé pour chaque foyer par l’APPDI.

a. Maladies à faible contagiosité

Pour les maladies qui associent naturellement une faible contagiosité, le


périmètre déclaré infecté se limite aux contours de l’exploitation atteinte.
Il en est ainsi, par exemple, de la Fièvre charbonneuse ( « champs maudits »,
mais diffusion faible) ou de maladies enzootiques telles que la Tuberculose, la
Brucellose, l’ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine), la Tremblante du mouton,
l’AIE (Anémie Infectieuse des Équidés), la Maladie d’Aujeszky.
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b. Maladies contagieuses

Pour les maladies plus contagieuses, c’est-à-dire qui sont susceptibles de


connaître spontanément une plus grande facilité de propagation, le périmètre déclaré
infecté dépasse le cadre de l’exploitation atteinte ; il associe en périphérie des zones
dites « de protection » et « de surveillance », dans lesquelles tous les troupeaux sont
recensés et les animaux également atteints sont isolés. Des mesures telles que
l’interdiction de rassemblement et de circulation d’animaux ou l’interdiction de
l’insémination artificielle y sont mises en place.

La Zone de protection : la plus proche du foyer d’origine. C’est dans cette zone
que les mesures sont les plus drastiques.
La Zone de surveillance : elle s’étend sur un périmètre relativement important.
Elle sert à voir si la maladie apparaît ou pas. (On regarde autour avec beaucoup
d’attentions !).

Tel est le cas des grandes épizooties : Fièvre aphteuse, maladie vésiculeuse des
suidés, peste porcine, pestes aviaires…

Et des arboviroses : Peste équine, fièvre catarrhale ovine (FCO)… Les


arboviroses sont transmises par des insectes, qui sont de « grands voyageurs », donc la
zone de surveillance à couvrir est forcément plus importante, compte tenu de leurs
déplacements. Très rapidement, toute la France peut être contaminée par ces maladies.
Exemple de la FCO arrivée par le Sud et le Nord de la France ; tout le territoire national a
été considéré comme infecté…

Le conseil du jour de M. Lacheretz : « L’idéal c’est de ne rien écrire pendant le cours,


et à la fin de l’heure quand vous sortez vous écrivez tout ce que vous avez retenu sur une
feuille ; pareil en conférence. » A méditer…
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3) La mise en interdit

La notion de « mise en interdit » qui accompagne la délimitation du périmètre


déclaré infecté comprend différentes mesures, dont :
 L’interdiction de sortir les animaux, leurs produits, les aliments et les matériels
d’élevage et d’une manière générale tout support qui peut servir de relais à la
contagion.
 L’interdiction d’introduire de nouveaux animaux (en raison du danger des
porteurs passifs). (Les sains introduits vont amplifier les charges virales en
s’infectant).
 Éventuellement, l’extension des mesures d’interdiction : à toutes les espèces
animales et à l’homme car peuvent être porteurs passifs, et l’interdiction des
rassemblements (foires, marchés, église…) (ex : Fièvre Aphteuse) ou encore de
la circulation ou du transport d’animaux.

Problème : en France, interdire quelque chose n’est jamais bienvenu ; l’interdiction


doit donc rapidement être suivi par les mesures qui suivent l’interdiction.

a. L’isolement des animaux

Objectif : L’isolement consiste à séparer les animaux atteints, suspects et


contaminés des animaux apparemment sains et de tenter ainsi de limiter la
propagation de la maladie au sein de l’exploitation, en d’autres termes éviter une
augmentation de la charge bactérienne ou virale de la maladie.

Initiative : il doit être réalisé dès le début de la suspicion, à l’initiative de


l’éleveur, sinon sur les recommandations du maire et du vétérinaire sanitaire appelé à
visiter l’exploitation. Les arrêtés préfectoraux confirment cette obligation. (Le véto
comme le maire doivent s’assurer que les mesures sont appliquées !)

Modalités : Selon l’agencement des installations, l’isolement peut se faire sur deux
modes :
 la séquestration = séparation des animaux malades et sains dans des locaux
différents (le plus efficace, mais pas toujours possible puisque cela nécessite des
locaux supplémentaires…)
 ou le cantonnement = séparation en plein air.

Les animaux atteints, suspects ou simplement contaminés ne peuvent en aucun


cas être conduits aux abreuvoirs communs.

b. L’abattage des animaux

Cette mesure doit être mise en place rapidement après l’interdiction


(neutralisation des sources).

Objectifs : éliminer les animaux dont l’entretien n’aurait d’autre effet que de
favoriser la pérennité de l’infection dans l’exploitation (porteurs sains notamment)
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ou encore son extension à d’autres élevages, à la faveur de contacts de voisinage ou
d’échanges commerciaux. C’est donc une justification épidémiologique !

Animaux concernés : L’abattage peut ainsi être limité aux seuls animaux
reconnus infectés malades ou porteurs inapparents, ou être préconisé d’emblée
pour l’ensemble des animaux sensibles du cheptel atteint.
Cette dernière solution s’impose actuellement pour les maladies très
contagieuses et/ou zoonotiques, aucun risque économique et/ou hygiénique ne devant
être pris même à conserver des animaux apparemment sains. En effet, nous sommes
dans un pays riche donc on peut se permettre de payer pour des mesures de précautions
profitables pour l’ensemble d’une filière et la santé de l’homme.

L'ordre d'abattage est donné par le préfet (sous arrêté préfectoral) dans le
cadre de l’APPDI, qui précise également pour chaque catégorie d’animaux les délais et le
lieu. Le vétérinaire sanitaire n’a aucun droit d’imposer lui-même l’abattage.

Les cadavres ou parties de cadavres des animaux morts ou abattus sont :


 Soit traités conformément aux prescriptions de l’arrêté ministériel
 Soit transportés dans un centre d’équarrissage où ils seront détruits.
 Si aucune de ces deux possibilités n’est faisable, on a recours à la destruction
par le feu ou à l’enfouissement dans des terrains réservés.

Cependant, la destruction par le feu entraîne un problème de dioxines dans l’air


et pose un problème moral du fait de brûler des animaux sur des bûchers).
L'enfouissement est très surveillé pour ne pas polluer les nappes phréatiques et
les sols : l'ensemble des corps sera enseveli entre deux lits de chaux, dans un terrain
situé à au moins 100m des habitations, des cours d’eau, et devant être clôturé et
régulièrement contrôlé par un garde (cela requiert des géologues). Les récoltes de
fourrages sont interdites sur le lieu de l'enfouissement et l'herbe qui pousse à cet
endroit sera régulièrement brûlée pendant quelques temps.

Les éleveurs doivent pouvoir justifier à tout moment de la disparition des


animaux en produisant soit un certificat d’enlèvement remis par l’équarrisseur soit un
certificat de destruction ou d’enfouissement délivré par le maire.
Aujourd’hui l’enfouissement se fait de moins en moins alors que l’équarrissage
devient de plus en plus important !

4) Traitement et vaccination

Le traitement ou la vaccination ont l’avantage de permettre une réduction des


cas cliniques et, parallèlement, une réduction des pertes économiques liées à
l’évolution clinique d’une maladie.
Ils ont toutefois l’inconvénient (ce qui limite leur emploi) habituel de favoriser la
création de porteurs inapparents et, par conséquent, de permettre l’entretien de
l’agent infectieux. En effet, un individu vacciné peut tout de même être porteur
chronique et constitue encore un risque infectieux épidémiologique.

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Selon les maladies et leurs situations épidémiologiques, économiques et
hygiéniques, le traitement et la vaccination peuvent ainsi être :
 autorisés (rage, maladie de Newcastle), c’est-à-dire laissés à la libre appréciation
des éleveurs (car pas transmissibles à l’homme)
 rendus obligatoires (FCO en Corse)
 interdits (brucellose et tuberculose) : en effet, dans le cas de maladies
bactériennes, le traitement par les antibiotiques permet une guérison clinique
mais pas forcément microbiologique, donc les animaux peuvent rester un danger
local. De plus, dans le cas de la brucellose, le traitement est long donc entraîne la
sélection de résistances bactériennes, ce qui pose problème. De plus, si la
tuberculose devient résistante cela posera un problème pour l’homme !

Remarque : selon les circonstances, la vaccination peut devenir obligatoire ou


interdite

5) La désinfection

La désinfection est une étape essentielle pour obtenir l’assainissement d’un


foyer. Elle doit concerner :
 Les locaux, cours, enclos, herbages et pâturages où ont séjourné les animaux
atteints
 Les objets qui ont été en contact avec ces animaux
 Les aliments
 Les fumiers et lisiers.

En pratique, pas besoin d’apprendre cette liste par cœur, il suffit de recenser tous les
éléments potentiellement à risque « avec une minutie de pilote d’avion au décollage »… ou
tout simplement retenir que « tout doit y passer ! »

Cette dernière étape des opérations sanitaires est réalisée sous le contrôle des
services vétérinaires par des équipes agréées et à l’aide de produits qui doivent
également bénéficier d’un agrément. Les opérations de désinfection peuvent être
complétées, si nécessaire, par une désinsectisation des animaux et de l'environnement si
la maladie est transmise par des arthropodes piqueurs (ex : FCO).

6) La levée de l’APPDI

Pour chaque DS1, la levée de l’APPDI intervient dans un délai qui est fixé par
Arrêté Ministériel ou laissé à l’appréciation du DDcPP. Les délais varient selon la
maladie envisagée.
Dans tous les cas, ce délai est court à compter de la constatation effective de la
disparition de la maladie (réalisation des opérations d’abattage et/ou absence de
nouveaux cas cliniques) et de tout risque sanitaire (réalisation des opérations de
désinfection).

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La levée de l’APPDI constitue évidemment un soulagement car il n’y a plus de
risque d’être contaminé. C’est le vétérinaire sanitaire qui donne le signal de disparition
de la maladie lorsqu’il n’y a plus de nouveaux cas cliniques qui apparaissent.

7) L’indemnisation

Des indemnisations sont mises en place afin d'éviter notamment que les éleveurs
ne dissimulent d'éventuels cas aux autorités.
Les mesures imposées sont surtout dans l'intérêt de la collectivité, moins dans
l'intérêt de l'éleveur. Il est donc normal que la collectivité participe à l'indemnisation
de l'éleveur, par solidarité nationale (si on veut continuer de manger…). Ceci passe par
l’indemnisation des animaux morts ou abattus sur l’ordre de l’administration, qui est
fixée pour chaque maladie par un arrêté conjoint du ministre de l’Agriculture et du
ministre de l’Économie et des Finances.
Les indemnisations sont calculées en tenant compte de la valeur d’estimation des
animaux, sans tenir compte du fait qu’ils soient malades, telle qu’appréciée par des
experts figurant sur des listes établies par arrêté préfectoral. Les indemnisations
peuvent également prendre en compte les produits d’origine animale qui ont été
détruits (production laitière, fromage, œufs,...) et le chômage technique induit par la
mise en œuvre des mesures sanitaires.

Toute infraction aux dispositions relatives à la lutte contre les maladies des
animaux peut entraîner la perte des indemnités.
Une décote potentielle est également prévue en fonction du pourcentage
d’animaux malades : plus l’éleveur est rapide est agir, plus il est indemnisé (donc moins
il y a d’animaux contaminés dans son élevage).

Remarque : Dans le cadre des groupements agricoles, il existe également des caisses
« coups durs » où les agriculteurs peuvent cotiser, au cas où.

III. Les autres domaines sanitaires règlementés

La législation va changer d’ici à ce qu’on sorte de l’école et nous en verrons une


partie dans d’autres UE, c’est pourquoi M. Lacheretz a décidé de ne plus traiter cette
partie en cours. Nous avons également choisi de ne pas remettre la version des RHX
puisque cette partie n’avait pas non plus été traitée l’année dernière et dans un souci de
concision du cours.

Seule une courte liste des autres domaines sanitaires règlementés a été vue en
cours cette année.

 Les DS2 : Sans revenir sur la nomenclature des maladies visées à l’article L. 223-4
du Code rural, rappelons qu’il s’agit de « maladies qui donnent lieu à une
déclaration sans l’application de mesures de police sanitaire ».

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 Les prophylaxies collectives : elles ont pour but de sécuriser et valoriser les
échanges commerciaux des animaux et de leurs produits en leur associant des
garanties sanitaires officielles (de reconnaissance nationale ou
communautaire). Elles sont organisées ou encouragées par l’Etat.

 Les visites sanitaires d’élevage : dans les élevages, tous les ans ou tous les 2
ans, un vétérinaire doit réaliser une visite sanitaire en auditant la nourriture, le
logement, les médicaments (pharmacie et stockage), l’identification des animaux,
contrôle sanitaire quand introduction de nouveaux animaux, s’assurer que
l’éleveur mène bien son élevage, vérifier que le registre d’élevage est bien
renseigné…

 Contrôle de la circulation des animaux sur le territoire national et aux


frontières, notamment en ce qui concerne la transhumance, les déplacements à
pied ou par transport (« avant ma naissance, les maladies se transmettaient le long
des voies ferrées, c’est dire à quel point ça fait longtemps… » dixit le prof)

 Les échanges commerciaux d’animaux en France, UE et à l’international : les


animaux nouvellement achetés par un éleveur doivent passer un contrôle
sanitaire. Ce sont les visites d’achat, il doit y avoir des documents attestant
l’élevage d’origine, l’identification de l’animal,…

 L’identification des animaux


 La monte publique naturelle et artificielle et les transferts d’embryons
 La gestion des cadavres animaux et du service public d’équarrissage
 L’épidémiosurveillance
 L’utilisation des sous-produits animaux

IV. Les dispositions pénales spécifiques

Ceci est bien sûr à titre informatif, la valeur de chaque amende n'est pas à savoir
par cœur ! Il s’agit surtout de savoir qu’il y a deux grands types de peines : l’amende et
l’emprisonnement.
Les sanctions doivent être assez fortes pour que les mesures sanitaires soient
bien respectées.

1) Les infractions concourant à la propagation des épizooties

 Le non-respect des règles sanitaires (emprisonnement de 6 mois et amende de


3750 €)

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 Le non-respect des règles sanitaires ayant associé une extension de la
maladie parmi les animaux (emprisonnement de 3 ans et amende de 3750 €)
 Le fait de faire naître ou contribuer à faire naître une épizootie
(involontairement : emprisonnement de 2 ans et amende de 15 000 € ;
volontairement : emprisonnement de 5 ans et amende de 75 000 €). La tentative
est punie comme le délit consommé.

Remarque : toutes ces peines peuvent être portées au double du maximum fixé
si elles sont commises par un vétérinaire sanitaire.

2) Les infractions aux dispositions relatives de la Fièvre Aphteuse

La Fièvre Aphteuse est l’archétype majeur des maladies à risque chez les Ovins,
Bovins, Caprins et Porcins (touche donc la majorité des filières françaises).

 La propagation d’une épizootie de fièvre aphteuse (idem ci-dessus sauf pour


les amendes : involontairement : 30 000 € ; volontairement : 150 000 €, jusqu’à
300 000€ pour un vétérinaire sanitaire)
 L’acquisition, la détention, la cession ou l’utilisation de vaccin ou la
manipulation non autorisée du virus: amende de 15 000 € et emprisonnement
de 2 ans
 La non déclaration de la maladie par omission ou par dissimulation :
amende de 30 000 € et emprisonnement de 2 ans. Cela nous amène à réfléchir sur
notre propre engagement…

3) Les infractions au service public d’équarrissage

Est puni de 3750 € d’amende le fait de :


 Jeter en quelque lieu que ce soit des cadavres d’animaux
 Utiliser, à des fins autres que l’élimination, des cadavres d’animaux et des
matières animales dont l’élimination est obligatoire
 Ne pas faire appel au service d’équarrissage comme il se doit (48h) ou ne pas
remettre les cadavres d’animaux et les matières animales dont l’élimination est
obligatoire.

En gros, ne pas jeter les animaux morts à la poubelle…

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

Cours des RHX revu et corrigé par

Justine ORIEL

Louise KAUTZMANN

13 et 14/11

LE VETERINAIRE SANITAIRE
ET LE VETERINAIRE MANDATE

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

Sommaire

I) Définition du vétérinaire sanitaire ou vétérinaire habilité .................................................................. 3


II) Les conditions d’octroi de l’habilitation sanitaire ............................................................................... 4
A) La formation spécifique .................................................................................................................. 4
B) Les espèces désignées et le type d’activité ..................................................................................... 5
C) Les domiciles professionnels administratifs et les domiciles professionnels d’exercice ................ 5
D) La zone géographique d’exercice ................................................................................................... 6
a) Principes généraux .................................................................................................................. 6
b) Cas particuliers ........................................................................................................................ 6
E) Remplacement et assistance ........................................................................................................... 7
III) La délivrance de l’habilitation ............................................................................................................ 8
A) Le traitement des demandes d’habilitation sanitaire ................................................................. 8
B) Les modifications pouvant être apportées à la demande initiale................................................... 9
IV) Le vétérinaire sanitaire et sa clientèle ............................................................................................... 9
A) Les relations du vétérinaire sanitaire avec son client ..................................................................... 9
B) Le choix d’un vétérinaire sanitaire ................................................................................................ 10
C) La contention des animaux ........................................................................................................... 11
D) La rémunération du vétérinaire sanitaire ..................................................................................... 11
V) Rôles du vétérinaire sanitaire ........................................................................................................... 12
A) Les obligations déclaratives .......................................................................................................... 12
B) Limitation, suspension et retrait de l’habilitation......................................................................... 12
VI) Le vétérinaire mandaté par l’autorité administrative ..................................................................... 13
A) Les circonstances du mandatement ............................................................................................. 13
B) Les obligations et compétences exigées ....................................................................................... 14
C) Les modalités du mandatement ................................................................................................... 14

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

Introduction :

Pour rappel, l'organisation de la gestion des mesures sanitaires se fait autour de


l’État qui a un rôle central et qui est en relation avec des institutions permettant le relais
des informations et des décisions à l'échelle départementale (le Préfet et la DDPP) et à
l'échelle communale (le Maire), ainsi qu'avec des laboratoires spécialisés et des
vétérinaires.
Les vétérinaires sont à la croisée des chemins entre les pouvoirs politiques,
administratifs et les éleveurs. Ils interviennent dans ces cas-là soit en tant que vétérinaire
habilité, aussi appelé vétérinaire sanitaire, soit en tant que vétérinaire mandaté.

Les vétérinaires habilités travaillent avec les éleveurs sous un contrat de droit
privé, tandis que les vétérinaires mandatés travaillent pour l’État et la collectivité sous
un contrat de droit public. Ceci implique notamment la prise en charge par l’État des
dégâts causés ou subis par le vétérinaire mandaté. Le vétérinaire habilité est payé par
l’éleveur mais c’est une obligation réglementaire : l’éleveur n’a pas le choix !

I) Définition du vétérinaire sanitaire ou vétérinaire habilité


Définition : Le vétérinaire sanitaire est avant tout un vétérinaire, c'est -à-dire qu'il
est autorisé à exercer en France, la médecine et la chirurgie des animaux.

Le droit d'exercer repose sur :

 La détention de la nationalité française ou d’un pays de l’UE (union européenne)


 La détention d’un diplôme d’état de docteur vétérinaire qui confirme les
capacités acquises et le passage d'une thèse de doctorat d'exercice (ou tout autre
diplôme équivalent pour les autres pays de l’UE)
 L’inscription à l'Ordre National des Vétérinaires : demande d'autorisation
d'exercice sur le territoire à l'Ordre national français. L’Ordre vérifiera les deux
points précédents avant de décerner le droit d’exercer.

De plus, le vétérinaire sanitaire est titulaire d'une habilitation sanitaire, c’est -à-
dire d’une autorisation administrative à intervenir pour le compte des propriétaires ou
des détenteurs d’animaux dans le cadre des maladies réglementées et des textes qui
les régissent.

Remarque : Avant l’existence des vétérinaires habilités, leur travail était fait par des
« soigneurs animaliers » : c’est le premier monopole acquis par les vétérinaires diplômés.
Ils ont assuré en France l’éradication de nombreuses maladies règlementées.

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II) Les conditions d’octroi de l’habilitation sanitaire

L’autorité destinataire de la demande d’octroi : L’octroi de l’habilitation sanitaire


est sollicité auprès du préfet du département du domicile professionnel administratif du
vétérinaire.

Le dossier de demande doit comprendre:

 une justification du suivi d’une formation spécifique ou d’une inscription à une


telle formation ;
 l’indication des espèces et du type d’activité pour lesquels l’habilitation est
demandée ;
 l’indication du ou des domiciles professionnels d’exercice et celle du domicile
professionnel administratif du demandeur ;
 la zone géographique d’exercice ;
 les vétérinaires susceptibles de le remplacer ou de l’assister.

Nous allons détailler chacun de ces points.

A) La formation spécifique

Pour pouvoir bénéficier de l’habilitation, le vétérinaire doit avoir suivi une


formation spécifique et satisfait à un contrôle des connaissances concernant :

 La réglementation sanitaire française


 L’organisation administrative française.

La formation doit être dispensée dans le cadre d’un enseignement supérieur


vétérinaire d’un État membre de l’Union européenne ou d’un autre État faisant partie
de l’accord sur l’espace économique européen.

En France, l’État a rendu obligatoire le suivi d'une formation à l'habilitation


sanitaire en 4A, dans les 4 écoles vétérinaires françaises. Ceci permet aux étudiants
ayant passé avec succès cette formation d'avoir un document attestant de leurs
connaissances et donc de ne pas avoir à la repasser avant leur demande d'habilitation.

Un vétérinaire qui n’a pas suivi la formation peut bénéficier d’une habilitation,
pour une durée maximale d’un an, sous réserve qu’il s’engage à suivre une telle
formation et qu’il justifie, au moment de sa demande d’habilitation, de son inscription à
une session prévue au cours des douze mois qui la suivent.

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B) Les espèces désignées et le type d’activité

Les espèces désignées comprennent toutes ou partie des espèces animales pour
lesquelles des mesures sanitaires sont réglementairement imposées (on note ces
dernières années une évolution de l’enseignement vétérinaire français, avec l’ouverture
à la spécialisation).

Le type d’activité correspond à des activités de surveillance, de prévention ou de


lutte.

Remarque : A la demande de l’autorité administrative, le vétérinaire sanitaire


peut être amené à intervenir lors des opérations de police sanitaire concernant les
animaux pour lesquels il a accepté d’être désigné vétérinaire sanitaire par le détenteur
ou le responsable des rassemblements d’animaux.

De plus, dans certaines situations, le vétérinaire habilité peut-être mandaté par


l’État pour intervenir dans le cadre des maladies contagieuses (DS1).

C) Les domiciles professionnels administratifs et les domiciles


professionnels d’exercice

Le domicile professionnel administratif d’un vétérinaire est le lieu retenu pour


l’inscription au tableau de l’Ordre (lieu de réception du courrier officiel [lettres d’impôts,
lettre du tribunal si recherché,…]). Il correspond souvent au logement du vétérinaire.
Les personnes physiques ou morales (= sociétés) exerçant la profession doivent
avoir un domicile professionnel unique sur le territoire français.

Le domicile professionnel d’exercice est le lieu où se déroule habituellement
l’exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux, l’activité officinale et où
peuvent être reçus les clients (cabinet, clinique ou centre hospitalier par ordre croissant
d’importance). Il peut être confondu avec le domicile professionnel administratif (cas où
le vétérinaire loge au-dessus de la clinique).
Un vétérinaire praticien d’exercice libéral ou un groupe de vétérinaires associés
peuvent avoir plusieurs domiciles professionnels d’exercice. Chaque domicile
professionnel d’exercice doit comporter un vétérinaire ayant la fonction de vétérinaire
administrateur de domicile professionnel d’exercice.
La préfecture doit être informée des différents domiciles de chaque vétérinaire.

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D) La zone géographique d’exercice

a) Principes généraux

Un vétérinaire sanitaire ne peut exercer dans le cadre de son habilitation


sanitaire que dans le département où il a établi son domicile professionnel
administratif. La zone géographique d’exercice doit être déclarée au département.

Il peut toutefois être autorisé à exercer dans un ou plusieurs autres


départements si le nombre total des départements n’excède pas cinq. (5) Le prof
n’est pas sûr qu’on sache ce que c’est « cinq »…

Ces départements incluent :

 Un ou plusieurs départements sièges d’un domicile professionnel d’exercice du


vétérinaire ;
 Le cas échéant, des départements limitrophes entre eux (pour que la clientèle
soit continue) et dont un au moins est limitrophe d’un département siège d’un
domicile professionnel d’exercice.

b) Cas particuliers

Certains vétérinaires sanitaires peuvent intervenir sur l’ensemble du territoire


national lorsqu’ils sont habilités pour le suivi :

 d’élevages d’intérêt génétique particulier (élevage de sélection et de


multiplication dans les filières avicoles et porcines) ;
 d’élevages d’espèces particulières (espèces aquacoles par exemples);
 d’établissements de production et de stockage du sperme. (a à c de l’article
R.222-1)

Dans ces cas, le nombre des mandats sanitaires n’est pas limité à cinq (5)
départements. En effet, il y a trop peu de vétérinaires qui sont spécialisés dans ces
établissements.

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E) Remplacement et assistance

 Le vétérinaire remplaçant :

Le vétérinaire remplaçant ne peut intervenir que si les espèces et les activités


concernées rentrent dans le champ de son habilitation. De plus, les exploitations ou les
personnes pour le compte desquelles il intervient doivent être incluses dans l’aire
d’intervention qu’il a déclarée.

Le vétérinaire habilité choisit son remplaçant, qui doit avoir les mêmes
compétences que lui (c’est-à-dire les mêmes espèces, activités et aire géographique).

A tout moment au cours de son habilitation, le vétérinaire sanitaire peut


désigner d’autres remplaçants (même au dernier moment) sous réserve d’en informer
le préfet lui ayant délivré l’habilitation qui communique, le cas échéant, cette
information au préfet du département où s’effectuent les remplacements.

 Le vétérinaire sanitaire peut se faire assister :


 Par toute personne mentionnée à l’article L.241-6 (étudiant titulaire du
DEFV et autorisé à exercer en tant qu’assistant ou vétérinaire habilité)
justifiant du suivi de la formation spécifique.

 Dans certaines situations fixées par arrêté ministériel du Ministre de
l'Agriculture et pour des interventions qui ne sont pas des actes
vétérinaires, le vétérinaire sanitaire peut se faire assister par des
techniciens salariés d’un vétérinaire ou d’une société de vétérinaires
habilités à exercer, d’une organisation de producteurs reconnue (article L.
551-1), d’un organisme à vocation sanitaire (article L.201-9) ou autre.

Ces personnes sont placées sous l’autorité et la responsabilité du vétérinaire


sanitaire lors de l’intervention.

Elles ne peuvent pas assister le vétérinaire sanitaire dans l’exécution des


opérations de police sanitaire, sauf si elles y sont invitées par l’autorité administrative
(article L.241 -11).

Remarque : l’Etat peut également réquisitionner les étudiants de l’ENSV pour des
missions sanitaires, apparemment c’est arrivé récemment en France mais j’ai pas réussi à
en trouver la trace…

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III) La délivrance de l’habilitation

A) Le traitement des demandes d’habilitation sanitaire

Le traitement des demandes d’habilitation sanitaire concerne : la durée de


l’habilitation délivrée, son renouvellement, la zone géographique d’exercice et
l’information du public.

 La durée d’habilitation: L’habilitation est délivrée pour une durée de cinq ans.
(5) on vous assure qu’il précisait à chaque fois « 5 »… !!

 Le renouvellement de l’habilitation : L’habilitation est renouvelée par périodes
de cinq ans (5), sous réserve, pour le vétérinaire, de justifier, à l’issue de chaque
période, auprès du préfet ayant délivré l’habilitation, du respect des obligations
de formation continue. Les obligations en matière de formation continue
concernent les vétérinaires sanitaires dont l’activité s’exerce sur des bovins,
ovins, caprins, volailles ou porcs. Elles ont pour objectifs de garantir la mise à
jour des connaissances pratiques et théoriques. Elles reposent sur le suivi de
sessions de formation, organisées sous l’autorité du préfet de région, conformes à
un référentiel et selon une périodicité définie par arrêté du Ministre de
l'Agriculture. Ces obligations dépendent de l’activité du vétérinaire.

Groupe d’activité 1 (l’activité ne porte sur aucune des filières suivantes : bovine,
ovine et caprine, volaille, porcine) : pas d’obligation de participation à une formation
continue.

Groupe d’activité 2 (activité portant sur au moins une des filières citées
précédemment) : Les vétérinaires sanitaires sont tenus de participer au minimum à 2
demi-journées ou soirées de formation continue tous les 5 ans.

Groupe d’activité 3 (activité du groupe 2 exercée par des vétérinaires sanitaires


« référents ») : Les obligations sont au moins égales à celle des vétérinaires sanitaires du
groupe 2 d’activité (notion à définir par instruction ministérielle).

Remarque : les vétérinaires sanitaires sont indemnisés pour les frais entraînés
par les obligations de formation continue (déplacement, logement, fermeture
temporaire de leur clinique,...)

 En termes de zone géographique d’exercice : Le préfet ayant délivré


l’habilitation communique sa décision au préfet de chaque département où le
vétérinaire a déclaré travailler.

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 En termes d’affichage : Dans chaque département, il est établi une liste des
vétérinaires habilités exerçant dans le département, régulièrement mise à jour
et publiée par voie électronique. La liste précise le type d’activité et les espèces
pour lesquels les vétérinaires sont habilités. Elle mentionne également les
suspensions et les retraits d’habilitation.

B) Les modifications pouvant être apportées à la demande initiale


Le vétérinaire sanitaire peut demander, au préfet qui lui a délivré l’habilitation,


une modification concernant ses activités ou les espèces animales pour lesquelles il
a été habilité.
Le vétérinaire sanitaire doit informer le préfet, dans les meilleurs délais, de tout
changement de situation susceptible de remettre en cause les conditions dans
lesquelles l’habilitation lui a été délivrée et le bon exercice de ses missions. Il l'informe
notamment de ses projets de modification de ses domiciles professionnels
d’exercice ou de son domicile professionnel administratif. Il l’informe également de
toute modification de sa zone géographique d’exercice.

Le vétérinaire peut renoncer à son habilitation. Il doit informer le préfet au


plus tard trois (3) mois avant la date à laquelle il entend cesser d’exercer les activités
liées à cette habilitation. Le préfet informe, le cas échéant, les autres préfets concernés
des modifications apportées.

IV) Le vétérinaire sanitaire et sa clientèle

A) Les relations du vétérinaire sanitaire avec son client

La définition des relations du vétérinaire sanitaire avec son client porte


notamment sur :

 Le choix du vétérinaire sanitaire et les cas de refus de désignation ;


 La contention des animaux (faite par le propriétaire), notamment pour les
maladies réglementées (DS1) ;
 La rémunération du vétérinaire sanitaire ;
 La déclaration des manquements à la réglementation sanitaire (qui se heurte au
secret professionnel).

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B) Le choix d’un vétérinaire sanitaire

Les détenteurs d’animaux ou les responsables de rassemblements d’animaux


choisissent leur vétérinaire sanitaire après accord avec ce dernier. Ils informent
l’autorité administrative (le préfet) de l’identité du vétérinaire désigné (ou des
vétérinaires habilités d’un même domicile professionnel d’exercice).

En cas de carence, c’est-à-dire si une personne qui y est obligée n’a pas procédé à
la désignation d’un vétérinaire sanitaire, même après une mise en demeure, l’autorité
administrative (le préfet) y procède d’office, le vétérinaire ne pouvant refuser.

La désignation d’un vétérinaire sanitaire n’est jamais définitive : le contrat


peut être rompu par l’une ou l’autre des parties, sous réserve de déclaration au préfet :

 Chaque « éleveur » peut demander au préfet à changer de vétérinaire sanitaire :


la demande doit toutefois intervenir en-dehors des périodes d’exécution et de
contrôle des mesures de surveillance ou de prévention ou de lutte prescrites par
l’autorité administrative, lorsque ces mesures sont prescrites pour une durée
déterminée. De plus, les frais dus au vétérinaire doivent être acquittés.
Remarque : les vétérinaires sanitaire et praticien d'un même élevage peuvent être
différents.

 Tout vétérinaire sanitaire peut renoncer à la désignation qu’il a préalablement
acceptée. Il en informe l’éleveur au moins un mois à l’avance, ainsi que le préfet
du département où se situe l’élevage. Dans le cas où les animaux suivis par le
vétérinaire font l’objet de mesures prescrites pour une durée déterminée, cette
renonciation doit intervenir en dehors de ces périodes.

Les cas de refus de désignation :

Le vétérinaire doit refuser toute désignation :

 En-dehors de l’aire géographique qu’il a déclarée ;


 En cas de surcharge d’activité qui ne lui permettrait plus de garantir le bon
exercice de ses missions pour l’ensemble des exploitations dans des conditions
techniques et des délais satisfaisants, y compris en cas d’urgence sanitaire ;
 En cas de dépassement du nombre maximal d’animaux suivis (cf. bilan sanitaire
d’élevage).

Attention : Il ne doit pas être propriétaire des animaux, ni détenir de


participation financière dans l’exploitation, l’établissement ou la manifestation dans
lequel il intervient en qualité de vétérinaire sanitaire (indépendance vis-à-vis des
mesures sanitaires !).

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C) La contention des animaux

Les détenteurs des animaux ou les responsables de rassemblements d’animaux


sont tenus d’aider les vétérinaires sanitaires, notamment par la contention des animaux,
pour faciliter la réalisation des missions de santé publique vétérinaire. (Ça évite
normalement de se retrouver tout seul face à un immense troupeau de vaches à chercher
au fond du pré puis à vacciner...)

D) La rémunération du vétérinaire sanitaire


La rémunération des vétérinaires sanitaires est à la charge « des éleveurs ». Elle


concerne les visites et les actes effectués pour le dépistage, l’immunisation ou le
traitement des animaux vis-à-vis des maladies règlementées et dont la liste est fixée par
arrêté ministériel du Ministre de l'Agriculture.

La rémunération se fonde sur un tarif fixé annuellement (ou autre rythme) à


l’échelon départemental lors d’une réunion bipartite organisée à l’initiative du préfet
entre deux représentants des vétérinaires sanitaires (ordre et syndicat) et deux
représentants des « éleveurs » (chambre d’agriculture et Organisme à Vocation
Sanitaire).

IMPORTANT : Les tarifs fixés sont publiés au recueil des actes


administratifs de la préfecture et dans des journaux régionaux et locaux diffusés
dans le département et affichés dans les mairies.

Les rémunérations du vétérinaire sanitaire sont calculées en euros par


référence à la valeur des actes réalisés exprimée en Acte Médical Vétérinaire
(AMV = 13,85€ HT au 1er janv. 2013). Ces rémunérations sont assimilées pour
l’application du Code général des impôts et du Code de la sécurité sociale, à des
revenus tirés de l’exercice d’une profession libérale.

« Retraite sur l’Etat, niet ! » En effet, le fait que les revenus soient basés sur l’exercice
d’une profession libérale ne signifie pas cotiser pour sa retraite en tant que fonctionnaire…

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mandaté

V) Rôles du vétérinaire sanitaire

A) Les obligations déclaratives


Les manquements à la réglementation :

Etant donné que le vétérinaire habilité intervient sous l’autorité de la DDPP, sa


mission essentielle est de rendre compte de ce qu’il fait à l’administration.

Les vétérinaires sanitaires doivent informer sans délai l’autorité administrative


des manquements à la réglementation relative à la santé publique vétérinaire qu’ils
constatent dans les lieux au sein desquels ils exercent leurs missions, si ces
manquements sont susceptibles de présenter un danger grave pour les personnes ou les
animaux (santé publique et santé animale).

B) Limitation, suspension et retrait de l’habilitation


Limitation :

 Si l’étendue des activités et le nombre d’exploitations ou de personnes pour


lesquelles le vétérinaire sanitaire a accepté d’être désigné ne lui permettent plus
de garantir le respect du bon exercice de ses missions ;
 Le préfet ayant délivré l’habilitation peut mettre en demeure le vétérinaire
sanitaire de renoncer à une partie de ses activités ou exploitations dans un délai
fixe.

L’autorité administrative peut suspendre ou retirer tout ou partie de


l’habilitation dans les cas suivants :

 Les conditions de son obtention ne sont plus remplies ;


 En l’absence d’information de l’autorité administrative par le vétérinaire de la
suspicion ou de la présence dans une exploitation où il intervient : d’un danger
sanitaire soumis à un plan d’urgence, d’un DS1, d’un DS2 ou de tout autre cas pour
lequel il a une obligation d’information ;
 En cas de refus de concourir à l’exécution d’opérations de police sanitaire ;

 En cas de non-respect par le vétérinaire sanitaire :
o Des conditions d’exercice de son activité ;
o Des modalités techniques, administratives et, le cas échéant, financières
de mise en œuvre des mesures de prévention, de surveillance ou de lutte;

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

o Des obligations d’information en cas de manquement constaté à la
réglementation relative à la santé publique vétérinaire, susceptible de
présenter un danger grave pour les personnes ou les animaux ;
o Des conditions d’exercice fixées par l’autorité administrative lorsque le
vétérinaire sanitaire concourt à l’exécution d’opérations de police
sanitaire.

VI) Le vétérinaire mandaté par l’autorité administrative

Doivent être précisées :

- Les circonstances du mandatement ;


- Les obligations et les compétences exigées;
- Les modalités du mandatement.

A) Les circonstances du mandatement


L’autorité administrative peut mandater un vétérinaire pour participer, sous son


contrôle et son autorité :

 à l’exécution d’opérations de police sanitaire conduites au nom et pour le


compte de l’État ;
 à des contrôles officiels ou à la délivrance de certifications officielles ;
 à des contrôles ou des expertises en matière de protection animale (expertise
clinique de l'état de santé réel des animaux [qui participent aux échanges
commerciaux internationaux] pour lesquels il y a une suspicion de mauvaises
conditions de bien-être, ou encore la validation des cas de maltraitance animale).

Le choix des vétérinaires mandatés est précédé, sauf cas particulier et d'urgence,
d’un appel à candidatures par l’autorité administrative (auxquels vont répondre tous
les vétérinaires locaux). En effet, les services vétérinaires de France manquent de monde
et ont besoin de déléguer certaines tâches en mandant des vétérinaires.

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

B) Les obligations et compétences exigées

Le candidat s’engage à effectuer ses missions en toute indépendance et


impartialité. Il ne doit pas être propriétaire des animaux, ni détenir de participation
financière dans l’exploitation, l’établissement ou la manifestation dans lequel il
intervient.

Sa réponse à l’appel à candidature est accompagnée d’une déclaration d’intérêts


(plutôt de non-intérêt en réalité !) afin de prouver qu’ils peuvent bien intervenir sous les
deux conditions ci-dessus.

Le postulant doit suivre une formation, ou s’engager à la suivre, à l’initiative de la


DDPP. Ces formations se déroulent à l’ENSV ( formations continues + formation de
vétérinaires inspecteurs).

C) Les modalités du mandatement



La convention de mandatement :

Le mandatement fait l’objet d’une convention (= contrat entre les parties qui
s’engagent à la rémunération et à la responsabilité en cas de dommages) qui précise la
mission confiée, ses conditions d’exercice ainsi que les conditions de sa réalisation.

La rémunération du vétérinaire mandaté :

Les tarifs de rémunération sont fixés par des arrêtés ministériels du Ministre de
l'Agriculture et du Ministre du Budget. Les vétérinaires mandatés n’ont pas la qualité
d’agent public. Les rémunérations sont des revenus tirés de l’exercice d’une
profession libérale.

La responsabilité en cas de dommages :

L’État est responsable des dommages que les vétérinaires mandatés subissent
ou causent au tiers lors de leurs missions, sauf en cas de faute personnelle (l’Etat est en
droit de se retourner contre eux).

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

Conclusion
En cas de sanction : on a recours aux chambres régionales de discipline de
l’Ordre des vétérinaires.

Dans le cadre de leurs missions à caractère officiel, les vétérinaires sanitaires


ou mandatés peuvent être sanctionnés par les chambres disciplinaires de l’Ordre.

Les sanctions ordinales peuvent être :

1/ un avertissement

2/ une réprimande

3/ une suspension temporaire du droit d’exercer la profession pour une durée


maximum de dix ans (cinq ans pour un assistant et donc pour un étudiant aussi !).

Les sanctions ordinales peuvent être motivées par référence à de nombreux


articles du Code de déontologie vétérinaire. Certains articles concernent cependant très
directement l’exercice des missions rattachées à la possession de l’habilitation sanitaire
ou d’un mandat.

Les articles du Code de déontologie vétérinaire concernant les missions


sanitaires : c’est le cœur de la profession vétérinaire !

- Accomplissement scrupuleux des missions de service public (si on le fait, on doit


bien le faire !) ;
- Quand il intervient au titre de l’administration, chez le client d’un autre confrère,
le vétérinaire sanitaire ne procède qu’aux interventions sanitaires et se refuse
toute intervention étrangère. Un vétérinaire sanitaire ne peut pas intervenir
comme vétérinaire praticien, et vice-versa (point suivant) ;
- Un vétérinaire ne peut exécuter chez un éleveur les actes relevant de
l’habilitation sanitaire ou d’un mandat lorsque ceux-ci doivent être faits par un
autre vétérinaire sanitaire désigné par l’éleveur. C’est au véto désigné de le faire ;
- Un vétérinaire donne aux membres des corps d’inspection toutes facilités pour
l’accomplissement de leurs missions. Il doit rendre compte de ce qui est fait ;
- Le vétérinaire sanitaire doit rendre compte à l’administration (DDPP) des
difficultés rencontrées ;
- Les délégations de l’autorité publique sont personnelles et incessibles.

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Module « Pathologie Infectieuse » / Législation – CM4-5 : Le vétérinaire sanitaire et le vétérinaire
mandaté

Remarque :

- Les vétérinaires actuellement titulaires d’un mandat sanitaire sont réputés


détenir l’habilitation.
- Leur désignation par des détenteurs d’animaux ou responsables de
rassemblements d’animaux antérieurement à la publication de l’ordonnance
demeure valable.

Les successeurs doivent redemander une nouvelle habilitation sanitaire !

Petit topo sur l’Ordre :

La profession vétérinaire est réglementée. C’est l’Ordre National des Vétérinaires


qui donne l’autorisation d’exercer la médecine vétérinaire en France et qui définit les
règles morales professionnelles.

Il y a des élections des représentants de l’Ordre dans chaque région. Chaque


échelle possède son Ordre (Ordre régional, Ordre national), ce sont les représentants qui
y président et l’Ordre National est la fédération des Ordres régionaux.

Les chambres régionales sont là pour assurer la discipline des vétérinaires de


leur région et éventuellement sanctionner (le plus souvent, ce sont des sanctions
vexatoires ! c’est-à-dire avertissements ou réprimande. Mais cela peut aussi être une
suspension du droit d’exercice, pouvant aller jusqu’à 10ans). Ces sanctions sont prises
au titre de faute professionnelle, référées au code de déontologie de la profession (par
exemple, ne pas avoir de casier judiciaire…).

Nous aurons un cours sur l’Ordre dans une autre UE.

Dixit A. LACHERETZ « Partie passionnante, riche en intérêt et au cœur même de la


profession vétérinaire… »

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Etude generale des Zoonoses

Contenu
Introduction ................................................................................................................................... 2
Historique ....................................................................................................................................... 2
I. Place des Zoonoses parmi les dangers d’origine animale ............................................................... 3
1) « Maladies et infections… » ........................................................................................................ 3
2) « …qui se transmettent naturellement… » ................................................................................. 3
3) « …des Vertébrés à l’homme… » ................................................................................................ 4
4) « …et vice-versa. » ...................................................................................................................... 4
II. Critères de classification ................................................................................................................. 4
1) Cycle évolutif de l’agent causal .................................................................................................. 4
a. Les Orthozoonoses (zoonoses directes) ................................................................................. 5
b. Les Cyclozoonoses .................................................................................................................. 5
c. Les Métazoonoses .................................................................................................................. 6
d. Les Saprozoonoses ................................................................................................................. 6
2) Circonstances de la contamination............................................................................................. 7
3) Expression clinique ..................................................................................................................... 7
4) Devenir épidémiologique chez l’homme .................................................................................... 8
5) Importance relative des zoonoses .............................................................................................. 8
III. L’organisation versant vétérinaire de la lutte ............................................................................. 9
1) Contrôle de la santé animale ...................................................................................................... 9
a. Principes de lutte au niveau de l’animal (prophylaxie) ........................................................... 9
b. Mesures de contrôle des denrées alimentaires d’origine animale ....................................... 10
2) Contrôle des modes de transmission ....................................................................................... 10
3) Surveillance de la santé animale .............................................................................................. 11
IV. Avenir des zoonoses ................................................................................................................. 11
1) Obstacles inhérents à la maladie .............................................................................................. 11
2) Obstacles humains ................................................................................................................... 12
3) Obstacles financiers et techniques ........................................................................................... 12
4) Résultats de la lutte contre les zoonoses ................................................................................. 12

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Introduction

Les zoonoses représentent un risque pour la santé du vétérinaire ainsi qu’en


termes de santé publique (avec notamment une intervention de l’Etat pour les maladies
réglementées). Le terme de zoonose est une notion épidémiologique !

Historique

Le terme de zoonose a été communément médiatisé sous le nom de


« franchissement des barrières d’espèces », ce qui sous-entend un risque de
transmission de certaines maladies animales à l’homme, et donc un risque pour la
population humaine lors de la cohabitation ou de la consommation de denrées d’origine
animale.
Il s’agissait à l’époque de l’épizootie d’Encéphalopathie Spongiforme Bovine
(ESB = Maladie de la Vache folle), dont le premier cas est apparu en Grande Bretagne en
1986 et qui entraînait des troubles nerveux faisant craindre une transmission de la
maladie des animaux à l’homme par la consommation de viande bovine.
En 1996, les médecins décrivent le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt
Jacob, qui confirme ces craintes : l’homme se contamine par de la viande d’un animal
infecté.
Vers la même période aux USA, on a pu assister à la médiatisation d’une affaire de
bioterrorisme par l’envoi d’enveloppes contenant une poudre blanche composée de
spores de Bacillus anthracis. Ces spores sont, par inhalation, à l’origine de la fièvre
charbonneuse chez l’homme. Plus récemment, nous avons eu l’angoisse de voir naître
ou renaître des épisodes de grippe mortelle d’origine aviaire (Influenza aviaire)
transmissible à l’Homme. En effet, la grippe est une maladie très contagieuse qui peut
causer des pandémies (niveau mondial) cf l’épidémiologie espagnole qui a causé un taux
de mortalité effroyable !

En réalité, les interrelations entre les maladies des animaux et des hommes sont
connues ou du moins suspectées depuis très longtemps : elles sont représentées par des
maladies comme la rage ou la peste. Ces interrelations ont été confirmées grâce aux
travaux de Pasteur (1822-1895) et à l’avènement de la microbiologie, en se fondant sur
l’identité des germes en cause. C’est Virchow, médecin polonais, qui au XIX ème siècle a eu
l’idée de regrouper ces maladies sous le nom de zoonoses.

Le terme de zoonose vient du grec « zoo » qui signifie animal et « nosos » qui
signifie maladie, d’où l’idée de « maladie humaine due aux animaux ».
Cette notion peut se décliner en termes plus complexes tels que zooanthroponose
(maladie transmise de l’animal à l’homme) et anthropozoonose (maladie transmise de
l’homme aux animaux). Il faut donc retenir que le terme de zoonose va dans les deux
sens, même si les anthropozoonoses sont beaucoup moins nombreuses et moins graves
que les zooanthroponoses.

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I. Place des Zoonoses parmi les dangers d’origine animale

Un comité d’expert réuni à l’OMS en 1959 a défini les zoonoses comme des
maladies et infections qui se transmettent naturellement des animaux vertébrés à
l’homme et vice versa. Nous allons analyser cette définition terme par terme.

1) « Maladies et infections… »

Rappel :
 infection = maladie qui résulte de la multiplication morphologique identique à
elle-même de l’agent pathogène (champignon, virus, bactérie)
 infestation = maladie pour laquelle il y a passage par des stades morphologiques
différents, il n’y a pas de multiplication identique à elle-même (parasite).

Les termes de maladies et d’infections font référence à des maladies d’origine


microbienne au sens large (bactéries, virus et parasites) dans des relations hôtes-
agresseurs, qui peuvent être cliniquement exprimées (maladie) ou non (animaux
infectés inapparents avec multiplication et excrétion de l’agent microbien possible d’où
un risque de contamination pour l’entourage).

Par ailleurs, on peut ainsi exclure du cadre des zoonoses les maladies de
l’homme dues à des animaux qui ne sont ni malades ni infectés. Ces derniers dangers
sont importants à prendre en considération, et peuvent engager le pronostic vital. Par
exemple :
 La traumatologie (importance des traumatismes : agression, morsure, coup de
sabot/corne, griffade …)  une bonne contention est essentielle !!! (Traumatisme
dépend de la localisation et de l’intensité du coup)
 Les allergies que l’homme peut développer à partir de plumes, poils, produits
alimentaires d’origine animale, qui peuvent être très invalidantes et constituer un
facteur limitant l’exercice de certaines professions (éleveur et profession
vétérinaire)
 L’envenimation par des serpents, frelons…

2) « …qui se transmettent naturellement… »

La notion de transmissibilité différencie clairement :


 les zoonoses, qui supposent une relation épidémiologique homme-animal
 les maladies communes à l’homme et à l’animal, c’est-à-dire des maladies que
l’homme et les animaux peuvent contracter dans les mêmes circonstances, sans
qu’il y ait de transmission entre eux (même source de contamination, botulisme,
carences alimentaires, maladies métaboliques, intoxications, gangrènes gazeuses
dues à des germes provenant du milieu extérieur…)

Le terme « naturellement » souligne le fait que l’on exclut des zoonoses, les
maladies dont la transmission ne relèverait que de la seule transmission expérimentale

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(ex : la syphilis de l’homme qu’on inocule au lapin expérimentalement malgré sa
spécificité).

Notons que l’évolution de la relation entre l’Homme et l’animal peut être à


l’origine de conditions favorables à l’apparition de zoonoses. En effet, ces maladies
passent des animaux vertébrés à l’homme et vice-versa ce qui représente une
population énorme susceptible de porter l’agent infectieux (qui peut être transmis).

3) « …des Vertébrés à l’homme… »

Il s’agit d’une notion de lecture à la fois ouverte et restrictive.


C’est une notion ouverte car elle conduit à prendre en considération toutes les
maladies et infections transmissibles naturellement à l’homme à partir de tous les
vertébrés (mammifères, reptiles, oiseaux, batraciens, poissons).
C’est également une notion restrictive dans le sens où elle exclut les maladies et
infections qui sont transmises à l’homme par les invertébrés (les arthropodes par
exemple).
Attention, elle inclut tout de même les métazoonoses, maladies et infections
transmises des vertébrés à l’homme par l’intermédiaire d’invertébrés. Exemple :
vertébré => arthropode piqueur hématophage vecteur d’un arbovirus (invertébré) =>
homme. On parle dans cet exemple d’arbovirose.

4) « …et vice-versa. »

Ceci met en avant la réciprocité de la notion de zoonose. Il peut y avoir inter-


transmissibilité d’une même zoonose.
En effet, on peut avoir le sens de transmission de l’animal à l’homme (très
fréquent) et le sens de transmission de l’homme à l’animal (beaucoup plus
exceptionnel) du fait de la diversité des espèces animales.
Le nombre des zoonoses qui se transmettent de l’animal à l’homme est plus
important que le nombre des zoonoses qui se transmettent de l’homme à l’animal. Ceci
est à mettre en relation avec la diversité des espèces animales impliquées.

II. Critères de classification

Il existe un grand nombre de zoonoses, d’où la nécessité d’une classification pour


mieux appréhender les problèmes qu’elles posent. Cependant elles sont toutes
importantes et donc doivent être toutes considérées !!!

1) Cycle évolutif de l’agent causal

On distingue 4 types de cycles évolutifs majeurs dans lesquels on peut classer les
différentes maladies qui nous intéressent.

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a. Les Orthozoonoses (zoonoses directes)

Elles désignent des maladies pour lesquelles l’agent causal implique une seule
espèce (mais en admet plusieurs) qui assure son entretien et la transmission à
l’Homme. Dans ce cas, l’éradication de la maladie animale n’entraîne pas de problème !
La disparition de la maladie animale entraîne de facto la disparition de la maladie
humaine. C’est le cas de la majorité des maladies virales et bactériennes.

On peut notamment citer la rage (renard, chien, chat), la tuberculose, la


brucellose, le charbon bactérien, toutes des DS1 car elles sont très dangereuses pour
l'homme. Ce sont des maladies très contrôlées, elles font l'objet de l'application de
mesures sanitaires rendues obligatoires en vue d'obtenir leur éradication.
Leur éradication n’est pas toujours facile, comme le montre l’exemple de la rage,
dont le réservoir était le renard : on a donc organisé la lutte contre la rage vulpine, qui a
disparu en France, mais un nouveau réservoir est apparu : les chauves-souris…
Il peut donc y avoir un changement potentiel de réservoir.

b. Les Cyclozoonoses

Elles désignent le fait que l’agent causal circule entre différentes espèces
de vertébrés qui sont nécessaires à son entretien. Mais une seule de ces espèces assure
la contamination de l’homme.
L’homme peut être nécessaire à l’entretien de l’agent infectieux et faire partie
intégrante du cycle (cyclozoonose obligatoire) ou être un hôte accidentel
(cyclozoonose facultative).

Cyclozoonose facultative

Cyclozoonose obligatoire

Exemple : C’est le cas de nombreuses maladies parasitaires comme


l’échinococcose (cyclozoonose facultative gravissime), le téniasis (cyclozoonose

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obligatoire), la toxoplasmose (problème pour le fœtus et pour ceux souffrant
d’immunodéficience), douve, trichinose (facultatives, on peut en mourir !)…

c. Les Métazoonoses

Ce sont des zoonoses dans lesquelles l’entretien de l’agent causal implique la


participation de vertébrés, mais également un passage chez un invertébré
(arthropode piqueur hématophage) qui assure in fine la transmission à l’homme.

Exemple : C’est le cas des arboviroses. C’est également le cas des maladies
bactériennes à transmission vectorisée et certaines protozooses.

d. Les Saprozoonoses

L’entretien de l’agent causal implique une ou plusieurs espèces de vertébrés


mais pour lesquelles la transmission nécessite un passage par milieu extérieur à
partir duquel l'homme se contamine.

Exemple : C’est le cas de la douve, où l’individu se contamine par ingestion


d’herbe où se trouvent les vecteurs du parasite (on parle alors de réservoir végétal), ou
encore du tétanos où l’individu se contamine par la terre qui contient les spores
tétaniques (on parle de réservoir tellurique, le crottin de cheval est la contamination
des sols majoritaire).
Pour la leptospirose, l’individu se contamine à partir de l’eau, on parle de
réservoir hydrique. Enfin, pour la mélioïdose, l’individu se contamine à partir du sol
ou de l’eau, c’est donc un réservoir mixte.

On distingue alors deux approches, prenons l’exemple du tétanos :

 la maladie est commune à l’homme et à l’animal. Les


deux se contaminent par une même source (le sol),
et il ne s’agit pas en ce sens d’une zoonose ;
Milieu extérieur

 des chevaux ingèrent des spores tétaniques,


multiplient le bacille, puis éliminent les formes
bactériennes dans leurs fèces. Les spores
retournent alors à la terre, avec amplification du
risque de contamination de l’homme. Il en
résulte une contamination massive du sol par
les animaux et non plus une simple Milieu extérieur
contamination à partir d’une source commune.

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Cette classification permet d’entrevoir les conséquences en termes de lutte
contre les zoonoses. En effet, il sera facile de gérer une orthozoonose, plus complexe
de gérer une cyclozoonose car beaucoup d’espèces pourront être impliquées, plus
difficile encore de gérer une métazoonose surtout si des arthropodes interviennent
(stratégie différente), impossible d’assainir le sol et l’eau dans le cas des
saprozoonoses.

2) Circonstances de la contamination

Tout contact avec des animaux malades ou apparemment sains, leur


environnement ou leurs produits peut être à l'origine de contamination humaine. On
peut ainsi distinguer :

 les zoonoses familiales : contamination à partir des animaux de compagnie


(risque modéré dans les pays riches). Le vétérinaire a un rôle important pour
informer des risques (en particulier avec les NAC dont les risques sanitaires sont
mal connus par les propriétaires, donc risque majoré).

 les zoonoses de loisir : contamination lors d’un rapprochement de


l’environnement : camping, baignade (ex : leptospirose lors de baignade en eau
douce), chasse, pêche, équitation… Le vétérinaire informe éventuellement les
personnes des risques encourus.

 les zoonoses professionnelles : le risque est majoré par une activité


professionnelle en contact avec les animaux (éleveurs, bouchers, charcutiers,
poissonniers, vétérinaires, équarisseurs, ouvriers du cuir et de la laine…). Les
maladies professionnelles sont des maladies réglementées en médecine, il y a
une prise en charge totale des conséquences par la Sécurité Sociale ; il est donc
important d'aller voir le médecin pour faire une déclaration.

 les zoonoses accidentelles : transmises de façon inattendue, en dehors du


schéma épidémiologique classique. Exemple d’un postier transportant l’encéphale
d’un animal au laboratoire pour faire un diagnostic de la rage : le pot s’est cassé, le
postier a goûté ( conservation dans du glycérol, donc sucré !) et il a été infecté par
la rage ! (Quelle idée !!!)

3) Expression clinique

L’expression clinique des zoonoses n’est pas univoque et les symptômes


peuvent être variés et différents chez l'homme et chez l'animal en fonction de l’agent
causal. On a ainsi un panel clinique très large.

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 Zoonoses apparentes (phanérozoonoses) : elles s’expriment cliniquement,
chez l’homme et chez l’animal.
 Les maladies pour lesquelles les symptômes sont identiques ou voisins
chez l’homme et chez l’animal sont dites isosymptomatiques.
 Elles sont qualifiées d’anisosymptomatiques si la symptomatologie est
différente, comme la maladie de Newcastle pour laquelle on a des
septicémies chez les oiseaux et une conjonctivite bénigne chez l'homme.

 Zoonoses inapparentes (cryptozoonoses) : elles sont cliniquement muettes


chez l’homme ou l’animal (elles s’expriment chez l’homme ou l’animal mais pas
chez les deux ; le non affecté est alors porteur sain). L’homme peut alors être un
révélateur d’une infection inapparente chez l’animal et inversement. Ex : la
tuberculose : l’animal est révélateur d’une ré-excrétion de la tuberculose chez
l’homme.

4) Devenir épidémiologique chez l’homme

Sur le plan épidémiologique, on distingue les zoonoses bornées et les zoonoses


extensives.

Une zoonose bornée correspond à une maladie qui, une fois transmise de
l’animal à l’homme, ne pourra plus être transmise à nouveau, l’homme constituant
alors ce que l’on appelle une « impasse épidémiologique » (ou un « cul-de-sac
épidémiologique ») car il ne sera pas multiplicateur de l’agent infectieux ! L’isolement
des individus malades n’est pas utile.

Dans le cas d’une zoonose extensive, l’homme contaminé peut secondairement


assurer soit la contamination d’autres animaux (après multiplication de l’agent
infectieux), on parle alors de zoonose réverse ou rétrograde, soit la contamination
d’autres hommes, on parle alors de zoonose extensive interhumaine. D’où
l’importance de connaître ces modalités pour prévenir la transmission à d’autres
individus par l’isolement du patient (transmission en particulier au personnel
hospitalier).
C’est le problème d’Ebola actuellement : le point de départ de l’épidémie est la
contamination de l’homme par l’animal, or la maladie se propage maintenant d’homme à
homme…

5) Importance relative des zoonoses

On distingue des zoonoses majeures (les plus fréquentes ou les plus graves) et
des zoonoses mineures (rares et bénignes) selon :
 Le pronostic de la maladie, qui peut être grave ou bénin. Chez l’homme, une
maladie grave peut entrainer des séquelles importantes voire provoquer la
mort tandis qu’une maladie bénigne suit une évolution favorable. Evidemment,
cela concerne des personnes immunologiquement compétentes. Le pronostic
peut être majoré chez des personnes souffrant d’immunodépression, ou dans le
cas d’une antibiothérapie.

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 La fréquence de la maladie est également prise en compte. Elle peut varier en
fonction de chaque zoonose et de l’aire géographique. Même bénigne, une
zoonose peut être gênante pour l’économie d’un pays (prise en charge des
patients), alors qu’une zoonose plus grave mais rare peut être moins importante
à gérer sur le plan purement économique.

 La répartition géographique : une maladie peut être mondiale (ubiquitaire),


localisée (autochtone, exotique, exemple des arboviroses qui portent le nom
d’une ville [virus Marburg]) ou absente (inconnue aujourd’hui dans le pays mais,
avec les échange internationaux, le risque d’émergence de nouvelle maladie est
bien présent). Une telle répartition n’est toutefois jamais immuable dans le
temps (maladies émergentes) et il faut veiller à ce que les zoonoses exotiques
n’entrent pas sur le territoire. Ebola est pour le moment cantonné en Afrique, mais
ça peut aller très vite… Exemple aussi des parcs animaliers qui importent des
espèces avec un agent infectieux potentiellement dangereux pour l’Homme.

III. L’organisation versant vétérinaire de la lutte


Transmission
On peut distinguer trois niveaux de lutte : Animal Homme
Ces niveaux de lutte peuvent être utilisés simultanément, ou alors on ne peut en utiliser
qu’un seul à fois, ou parfois on ne peut en utiliser aucun.

1) Contrôle de la santé animale

Ce sont les méthodes classiques de lutte concernant les animaux eux-mêmes,


leur environnement et leurs produits. Les mesures de lutte sont prises au niveau de
l’animal.

a. Principes de lutte au niveau de l’animal (prophylaxie)

 Eviter l’apparition des maladies (contrôle des importations des animaux et des
produits)
 Limiter l’extension de la maladie (isoler les foyers identifiés)
 Obtenir leur éradication (neutralisation des sources infectieuses par le
traitement, la vaccination ou l’abattage prématuré des animaux, la désinfection et
désinsectisation de leur environnement et la décontamination des produits).

Ce sont des mesures prises par le préfet.

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b. Mesures de contrôle des denrées alimentaires d’origine animale

Selon le prof « QSA c’est le Nirvana de notre profession ! »

 Inspection ante-mortem des animaux (détournement de l’abattoir vers


l’équarrissage en cas de problème clinique)

 Importance du respect de la diète hydrique systématique des animaux avant


abattage. On n’abat pas les animaux en phase de digestion pour éviter la
délocalisation de germes du tube digestif vers le sang et les viscères (les germes
sont plus facilement délocalisés lors de l’absorption digestive) et pour faciliter
lors de la saignée, l’enlèvement des bactéries dans le sang.

 Respect des règles d’hygiène relatives à l’abattage avec notamment une saignée
et une éviscération précoces afin d’éviter la contamination de la viande par des
agents microbiens, et la mise rapide sous froid

 Inspection post-mortem des carcasses pour les écarter temporairement,


dans l’attente de résultats d’examens complémentaires (consigne et
prélèvements pour confirmer ou infirmer le doute émis par l’inspecteur), ou
définitivement (saisie : interdiction de progression dans la chaîne d'abattage,
redirection vers une chaîne de transformation)

 Maintien de la chaine du froid pour inhiber la multiplication des germes,


cuisson convenable et systématique, pasteurisation, stérilisation ou ébullition du
lait et lavage soigneux des légumes (qui peuvent être vecteurs de la
toxoplasmose : le chat infecte le sol et les légumes du potager => attention aux
femmes enceintes et aux personnes immunodéficientes).

2) Contrôle des modes de transmission

Simple et très efficace ! Le contrôle passe par le respect des règles individuelles
d’hygiène, qui peuvent éventuellement être adaptées au cas par cas, ou de mise en
œuvre globale et systématique.

Mesures individuelles : Le risque de transmission par voie cutanée impose le


port de vêtements de protection que sont gants, blouse et bottes faciles à nettoyer et à
désinfecter. On peut installer des moustiquaires, utiliser des répulsifs ou des
insecticides pour les métazoonoses.
Le risque de transmission aérienne (respiratoire et conjonctival) impose le port
de masque et de lunettes dans le cadre de mesures individuelles ou collectives, comme
on a pu le voir avec le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la grippe aviaire ou la
grippe porcine.
Le risque de transmission par voie digestive impose le port de gants ainsi que
de ne jamais manger, boire ou fumer dans une zone à risque (lors d’une autopsie par
exemple, éviter de porter sa main à la bouche…).

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Mesures globales (pour toutes le voies) : L’éviction (= non-participation), selon
les cas, des personnes ou des animaux et le respect systématique des règles
précédemment énumérées. En effet, les règles d’hygiène sont faciles à comprendre mais
souvent difficiles à respecter et à faire respecter…
En particulier, dans le cas des maladies abortives comme la Fièvre Q ou la
Chlamydophilose (anciennement Chlamydiose), on conseille aux vétérinaires enceintes
de ne pas se rendre dans les élevages concernés. « Quand on est enceinte, on y va pas ! On
demande une autorisation pour ne pas y aller ! »

3) Surveillance de la santé animale

Selon les situations, la protection des sujets à risque peut reposer sur plusieurs
mesures :
 La vaccination, mais il n’existe pas de vaccin contre toutes les maladies
 La chimioprophylaxie : un produit chimique reste longtemps dans l’organisme
et permet une protection durable de l’animal. Remarque : comme la vaccination,
elle ne permet pas d’éviter l’infection et ne procure qu’une
protection temporaire
 Le traitement par antibiotiques, antiparasitaires et antiviraux (très peu
nombreux) constitue également une arme (pour certaines maladies)

Cette surveillance ne permet pas de couvrir tous les dangers : si la mise en place
est trop tardive, s’il y a absence de médicaments adaptés (antiviraux), si on a affaire à
une zoonose émergente, c'est-à-dire à une maladie exotique qui arrive dans nos pays
par le biais du tourisme et de l'import-export (représentent 75% des maladies
nouvellement décrites chez l'homme).

IV. Avenir des zoonoses

Il est plutôt mitigé malgré l’action des vétérinaires et des médecins. En effet,
l’avenir des zoonoses est étroitement lié à différents types d’obstacles (naturels par
exemple).

1) Obstacles inhérents à la maladie

 La multiplicité et la vicariance des réservoirs et des vecteurs animaux


 La difficulté à combattre les zoonoses transmises par les animaux sauvages
ou les arthropodes. Il y a entretien d’un bon nombre d’agents infectieux comme
chez le sine ou la chauve-souris car on prend seulement conscience de ces réservoirs.
 L’impossibilité d’agir contre les maladies à réservoir tellurique : en effet, les
germes qui persistent dans le sol sont des risques constants pour les populations
 Certaines maladies associent la création de porteurs latents.

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2) Obstacles humains

 Développement de certaines populations animales (repeuplement en gibier,


parcs animaliers, élevage intensif, animaux résistants aux antibiotiques…) : ce
sont les hommes qui décident (volontairement ou non) de ce développement
 Aménagement du territoire en région tropicale : défrichage, barrages,
déforestations (sortie d’animaux qui entre en milieu urbain) et irrigation
favorables au développement des moustiques et des rongeurs
 Tourisme international, sans respect des règles appropriées d’hygiène (en effet,
il n’y a pas de police sanitaire dans tous les pays…). Il faut s’adapter aux risques
de santé qui existent !

3) Obstacles financiers et techniques

 Obstacles financiers : moins importants dans les pays développés, alors que les
pays en voie de développement ont d’autres préoccupations qui priment sur la
lutte contre les zoonoses
 Obstacles techniques : compétences à réaliser des études épidémiologiques,
coopération entre médecins et vétérinaires, secret médical
 Concept « One World, One Health » = coopération médicale et vétérinaire
nationale, internationale et mondiale (OMS, FAO) : cela nécessite des démarches
de santé identiques partout
L’OIE met en mouvement de nouveaux concepts avec des actions sanitaires coordonées.

4) Résultats de la lutte contre les zoonoses

En France, d’excellents résultats ont été obtenus contre la morve et plus


récemment la rage, la brucellose et la tuberculose à bacille bovin. (En 30-40 ans, on a
réussi à tout éradiquer et à devenir indemne). Pour la brucellose dans les années 60, 50%
du cheptel était touché alors que maintenant avec la réapparition on est à 0.01%.

Dans le monde, les résultats sont plutôt mitigés puisque la rage, la brucellose et la
tuberculose s’étendent en Afrique et en Asie, alors que d’autres maladies semblent
régresser (peste, fièvre jaune…) sur certains territoires (mais ni en Afrique, ni en Asie).
Des épidémies de maladies zoonosiques virales de grande ampleur se
développent, comme par exemple la fièvre Lassa, le virus Marburg, le virus Ebola, la
grippe aviaire…

On peut surtout noter l’apparition de nouvelles maladies, puisque, on le


rappelle, les zoonoses représentent 75% des maladies émergentes humaines.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

Cours des RHX revu et corrigé par

Justine ORIEL

Louise KAUTZMANN

20 et 21/11

LES ZOONOSES DES


CARNIVORES DOMESTIQUES

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Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

Sommaire

I. Zoonoses de cohabitation ............................................................................................................... 3


A/ Mode de contamination ................................................................................................................. 3
B/ Maladies parasitaires ...................................................................................................................... 4
C/ Zoonoses infectieuses (d’origine bactérienne ou virale) ................................................................ 4
1/ La Tuberculose ............................................................................................................................ 4
2/ La Variole de la vache ou Cow Pox (= variole bovine) ................................................................ 7
3/ La Chlamydophilose féline ou Chlamydiose ............................................................................... 8
4/ La Pseudotuberculose ................................................................................................................. 8
5/ La Campylobactériose ................................................................................................................. 9
6/ La leptospirose .......................................................................................................................... 10
7/ L'infection à Bordetella bronchiseptica .................................................................................... 10
II. Les zoonoses d’effraction .............................................................................................................. 12
A/ La Rage .......................................................................................................................................... 12
B/ La pasteurellose d’inoculation ...................................................................................................... 14
C/ La lymphoréticulose bénigne d’inoculation (L.R.B.I) ou maladie des griffes du chat ................... 15
III. Autres agents infectieux ............................................................................................................ 16

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Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

Introduction

Les zoonoses liées aux carnivores sont importantes à connaître car elles
concernent beaucoup de personnes, s’agissant notamment de clientèle « canine pure »
ou « mixte » :

 Des vétérinaires praticiens


 Pour le personnel animalier, travaillant dans la clinique : risques
relevant de la responsabilité du vétérinaire. Ce dernier doit mettre en
place des règles d’hygiène et de sécurité
 Pour le propriétaire : le vétérinaire doit informer des dangers et des
risques que l’on peut encourir en tant que propriétaire de chien ou de chat
(blessures liés à ces derniers notamment).

Nous envisagerons ces zoonoses selon les modalités de leur transmission du


carnivore domestique à l’homme. On distingue les zoonoses dites de cohabitation,
résultant généralement d'une relation « aimable » entre l'Homme et les animaux, et les
zoonoses d'effraction, accidentelles, résultant d'une morsure ou d'une griffade par
exemple.

Le Poly Mérial « Zoonoses infectieuses » distribué en début d'année est là pour


complémenter le cours. Il ne s'agit pas de l'apprendre par cœur !

I. Zoonoses de cohabitation
A/ Mode de contamination

 Contamination aérienne : par voies respiratoires ou conjonctivales.


 Contamination cutanée : promiscuité, portage (dans les bras), caresse.
 Contamination orale : oro-fécale directe (enfant notamment qui mange
involontairement les matières fécales cf bac à sable) ou indirecte par différents
relais.

Ce genre de transmission est favorisé par un manque d’hygiène et fait appel à la
vigilance de chacun (exemples : chien buvant dans la cuvette des toilettes, chien léchant
les assiettes dans le lave-vaisselle).

Remarque : une étude a montré que le titre en anticorps anti-ascaris chez les
étudiants véto augmente au fur et à mesure de leur cursus : en 1A, un très faible
pourcentage d’étudiants en ont, en 2A, 20% des étudiants ont ces anticorps, en 4A, 40%...).

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Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

B/ Maladies parasitaires

Les problèmes majeurs sont issus d'infections par des parasites unicellulaires
(= protozoaires) ou par certains parasites pluricellulaires (Nématodes et Cestodes). On
parlera alors de :

 Protozooses : pour les zoonoses induites par des protozoaires. C’est le cas par
exemple de la Toxoplasmose, qui est la protozoose la plus importante. Elle a le
plus souvent des conséquences cliniques graves pour les femmes enceintes et
leur fœtus ainsi que pour les individus immunodéficients. Il y a aussi la
Leishmaniose qui est une protozoose importante !

 Nématodoses : pour les zoonoses induites par des Nématodes. C’est le cas de la
Toxocarose, de l’Ankylostomose ou de l’Ascaridiose par exemple.

 Cestodoses : pour les zoonoses induites par des Cestodes (vers plats). C’est le
cas des Echinococcoses à l’origine des pathologies les plus graves chez
l’Homme, avec les kystes hydatiques. Il y a aussi les Dipylidioses, qui sont moins
banales (transmission via les puces, moins graves). Comme il y a de plus en plus
d’alimentation préconditionnée, les risques d’Echinococcoses sont diminués.
 Mycoses : teignes (lésions = herpès circiné).

 Autres : gales et cheyletiellose, puces, tiques (pouvant également être les


vecteurs d’autres agents pathogènes).

C/ Zoonoses infectieuses (d’origine bactérienne ou virale)


Elles doivent retenir notre attention et mettent en évidence l’importance du


respect des règles d’hygiène.

1/ La Tuberculose

Les carnivores domestiques sont sensibles à deux agents responsables de la


Tuberculose :

- le bacille bovin Mycobacterium bovis, principal responsable de la tuberculose


bovine.
- le bacille humain Mycobacterium tuberculosis, principal responsable de la
tuberculose humaine.

Ce sont donc des agents qui peuvent se transmettre secondairement à d’autres


animaux et à l’Homme.

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Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

Les bovins (et éventuellement les petits ruminants) constituent le réservoir de M.


bovis et peuvent le transmettre à l'homme. De même, M. tuberculosis peut être transmis
à l’animal par le biais de l’homme. Néanmoins, les carnivores peuvent constituer des
relais de transmission de ces deux bacilles à l’Homme, aux bovins ou entre eux.



 Mycobacterium bovis

Cette forme de Tuberculose fut longtemps une réalité, tant que la Tuberculose
bovine était encore très présente dans nos campagnes (dans 50% des exploitations en
1950 !).
La contamination (des chiens principalement) se faisait surtout par voie
respiratoire, dans l'entourage des bovins tousseurs, ou par voie digestive, par
ingestion de lait ou d'abats (poumons notamment) issus des animaux contaminés
(concerne surtout les chats). La transmission à l’homme était secondaire.

Actuellement, grâce à la prophylaxie collective, la tuberculose bovine a été
éradiquée, ce qui est à l'origine de la disparition des cas de tuberculose à M. bovis chez
les carnivores domestiques et donc de la disparition des risques de transmission
secondaire de la maladie à l'Homme. Cependant, les pays en développement rencontrent
toujours ce problème-là s’il n’y a pas de police sanitaire.

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Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

 Mycobacterium tuberculosis

Connue depuis longtemps, cette forme de Tuberculose reste une préoccupation


constante en médecine sanitaire en raison sa persistance. En plus d’être des révélateurs
de l’infection humaine, les carnivores peuvent aussi constituer des relais efficaces de
propagation de M. tuberculosis et contribuent à l’entretien du bacille.

Remarque RHX : On constate chaque année une recrudescence des cas de


tuberculose humaine. Elle constitue donc un risque non négligeable pour la
contamination humaine et la contamination des animaux.

CONDUITE A TENIR

La tuberculose appartient aux DS1 (danger sanitaire de classe 1) et est donc


réglementée pour toutes les espèces de mammifères.

 L'euthanasie est préférable au traitement : le traitement est à proscrire en raison


des risques conjoints :
o Son coût (traitement très long !)
o Sélection de souches résistante aux antituberculeux
o Création de porteurs chroniques.
 Le cas échéant : le traitement ne pourra être envisagé que si le propriétaire
insiste fortement. Il doit, dans ce cas, signer une décharge de responsabilité
(animal tuberculeux, la tuberculose est une zoonose, risque de développement de
résistance aux antituberculeux) certifiant qu'il a bien été informé des risques
qu'il encourt et qu'il fait encourir à son entourage et à la collectivité.

 Une désinfection doit être faite (brûler tout ce qu'on peut) : hypochlorites ou
phénols ( /!\ la soude est inefficace contre les mycobactéries !!!).

 Zoonose : diriger les personnes en contact avec l’animal vers leur médecin.

Remarque : le meilleur désinfectant est la soude (le moins cher, le plus facile d’emploi
et le plus efficace) mais il ne marche pas sur les Mycobactéries !

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2/ La Variole de la vache ou Cow Pox (= variole bovine)


Cette maladie zoonotique est historiquement et classiquement décrite chez les


bovins, mais devenue exceptionnelle dans cette espèce. Chez la vache, elle est bénigne et
se caractérise par des lésions varioliques. La préoccupation majeure est sa transmission
à l’homme, bien qu’il y ait une résistance croisée avec la variole humaine (cette maladie
est encore appelée vaccine…).

L’homme se contamine à partir du bovin par contact avec lui via une
effraction cutanée, mais cela est rare de nos jours. Cependant, il a été récemment mis
en évidence en Europe et en France une transmission par le chat, qui se contamine lui-
même à partir de rongeurs infectés. Cette découverte a été permise par la médicalisation
croissante du chat.

Cette voie est devenue la principale voie de contamination pour l’homme, à


laquelle s’ajoute la transmission par des rongeurs domestiques (NAC). Le chat et les
rongeurs participent à l'entretien du virus dans le milieu extérieur.

CHEZ LE CHAT : on observe des lésions nodulaires érythémateuses étendues sur le


corps et qui régressent spontanément en 5 à 6 semaines, sauf si la forme grave
(pneumonie) se développe.

CHEZ LES RONGEURS : Ces animaux apparaissent très sensibles au virus du cowpox et
décèdent de la maladie après avoir présenté des signes généraux (apathie et anorexie) et
des troubles respiratoires (éternuement, difficultés respiratoires).

CHEZ L’HOMME : La contamination se fait par contact cutané direct avec le chat. Les
lésions sont des éruptions de type varioliques, localisées au niveau de la zone de
contact (mains, face), résultant de la réponse inflammatoire cutanée. L’évolution des
papules (= infiltration de cellules polynucléaires) se fait en 2 semaines et passe par
différents stades : papule, pustule, croûte, cicatrisation.

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L’infection peut ensuite atteindre les nœuds lymphatiques (adénopathie), puis le


système lymphatique (lymphangite) et enfin le sang (fièvre), voire des manifestations
nerveuses chez les individus immunodéprimés.

3/ La Chlamydophilose féline ou Chlamydiose


Elle est due à la bactérie Chlamydophila felis.

CHEZ LE CHAT : Cette infection se traduit par une atteinte inflammatoire de la


muqueuse céphalique, avec parfois une atteinte oculaire (conjonctivite purulente).

CHEZ L’HOMME : La transmission est possible et l’infection se traduit par une


conjonctivite bénigne qui résulte du frottement des yeux après avoir manipulé un chat
infecté.

Recommandations : éviter de se frotter les yeux après avoir manipulé un chat


infecté, port des gants, lavage des mains après chaque contact avec un animal.

On peut éventuellement vacciner le chat, puisque certains vaccins contre le


coryza contiennent la valence Chlamydophila felis. Remarque : des précautions s’imposent
lors de l’utilisation de vaccins atténués (cf notice d’utilisation).

4/ La Pseudotuberculose

Cette maladie est due à l’entérobactérie Yersinia pseudotuberculosis. Ce germe est


présent dans le tube digestif de nombreuses espèces animales, surtout des Oiseaux, des
Rongeurs et des Lagomorphes (portage latent).

CONTAMINATION DE L’HOMME

Elle se fait classiquement par le relais des matières fécales des animaux qui
excrètent la bactérie. La contamination peut être directe ou indirecte (végétaux souillés)
et les chats peuvent servir de relais entre les réservoirs aviaires et murins, et l’homme.
En effet, les chats mangent des oiseaux ou des rongeurs infectés et éliminent
ensuite Y. pseudotuberculosis dans leurs selles pendant plusieurs semaines. Ils
constituent donc un bon relais d’infection entre les rongeurs/oiseaux d’une part et
l’Homme d’autre part. A noter que le risque est surtout présent avec les chats qui ont un
accès à l’extérieur !


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SIGNES CLINIQUES CHEZ L’HOMME

La maladie se présente essentiellement sous forme d’un syndrome pseudo-


appendiculaire aiguë (mimant une crise d’appendicite). Il s’agit d’une adénite
mésentérique de la fosse iliaque droite (NL(s) de l’angle iléo-caecal) à l’origine d’une
douleur intense (c’est le même endroit mais pas le même tissu que l’appendicite).
(Souvent on croyait à tort que c’était l’appendicite).
L’affection est plus fréquente chez les jeunes (8 -18 ans) que chez les adultes, et
plus fréquente chez les garçons que chez les filles.
Il n’y a pas de contamination interhumaine directe décrite.

TRAITEMENT CHEZ L’HOMME

L’antibiothérapie donne de bons résultats (streptomycine, l'antibiotique de


référence pour les bacilles à Gram -) et permet d’éviter l’intervention chirurgicale.
Il faut au préalable faire un diagnostic différentiel avec la crise d’appendicite à
l’aide de l’imagerie médicale, ce serait dommage d'ouvrir pour rien...

5/ La Campylobactériose

Campylobacter jejuni (cousin germain des Salmonelles en termes infectieux) est


présent dans le tractus digestif de nombreuses espèces animales et donc possiblement
relayée par les carnivores domestiques.

CONTAMINATION DE L’HOMME

Elle est essentiellement indirecte par ingestion d’eau, de lait cru (vache) ou de
viande (volaille) contaminés par des matières fécales. La transmission est également
possible par contact avec des animaux de compagnie et notamment avec des chats et
des chiens (surtout les enfants qui jouent avec eux).

ASPECT CLINIQUE CHEZ L’HOMME

La maladie s’exprime le plus souvent chez des sujets affaiblis sur le plan
immunitaire : les jeunes enfants (moins de 2 ans) ou les adultes débilités (déficit
immunitaire, alcoolisme ou cancer par exemple).
Elle peut prendre l’aspect :
- d’une dysenterie (fièvre, diarrhée, vomissements, douleur abdominale)
d’évolution favorable en quelques jours ;
- d’une septicémie pure (germe dans le sang) ou associant différentes
manifestations (arthrites, méningite, méningo-encéphalite, endocardite,
avortements).

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TRAITEMENT CHEZ L’HOMME

L’antibiothérapie est discutable dans les formes digestives (macrolides,


fluoroquinolones) car on risquerait de sélectionner des souches résistantes. Cependant,
elle devient indispensable dans les formes graves septicémiques (gentamycine) car le
pronostic vital est engagé.

6/ La leptospirose

Attention, l’essentiel des risques provient du milieu extérieur (eau), même si la
transmission par les carnivores domestiques est possible ! Cette zoonose sera donc détaillée
plus amplement dans le cours sur les Saprozoonoses.

C’est une maladie due à différents sérovars de la bactérie Leptospira interrogans.




CONTAMINATION DE L’HOMME

Elle se contracte essentiellement par contact avec de l’eau contaminée (mares,


flaques, étangs, lacs, piscines), les leptospires traversant notamment les muqueuses et la
peau (saprozoonose).
Il existe cependant des cas de transmission directe à partir d’un animal
malade et infecté, notamment à partir du chien. Ainsi, il peut y avoir contamination du
milieu extérieur ou d’un individu par les urines (attention lors de prélèvements
urinaires !). Les différents tissus des animaux morts et les avortons peuvent aussi être
des sources de contamination.

LUTTE

Les leptospires sont des spirochètes (WIKI : cellules de forme hélicoïdale, avec de longs
filaments axiaux internes ; ce ne sont ni des Gram+, ni des Gram-). Le traitement repose sur
l’utilisation des pénicillines ou de cyclines.

7/ L'infection à Bordetella bronchiseptica

Il s'agit d'une bactérie aérobie stricte, commensale de l’appareil respiratoire


des vertébrés, volontiers associée à des problèmes respiratoires (jetage, toux et
dyspnée) décrits chez l'homme et les animaux.
Le potentiel zoonotique des souches animales pour l’homme est réel et est décrit
depuis de nombreuses décennies. Gardez à l’esprit que Bordetella bronchiseptica est
l'agent décrit dans le syndrome multifactoriel de la « toux du chenil » décrit chez les
chiens.

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Les souches vaccinales atténuées ne sont pas dénuées de danger pour les
carnivores domestiques (chien, chat), les porcs et l'homme (notamment les sujets
immunodéprimés ou souffrant d’un problème respiratoire) du fait d’un pouvoir
pathogène résiduel.
Après la vaccination, l'individu n'est pas protégé avant 6 à 7 semaines. Les
risques pour l'Homme sont donc persistants pendant ce temps d'acquisition de
l'immunité. Il faut donc faire attention aux individus immunodéprimés (enfants etc…). Il
est préférable d’utiliser des souches vaccinales inactivées.



Petit résumé des Zoonoses de cohabitation :



Cutanée :
Chlamydophilose Cow pox

(Chlamydophila felis)


Pseudotuberculose (Yersinia

pseudotuberculosis)

Tuberculose (Mycobacterium Campylobactéries
bovis et M. tuberculosis)

Toux de chenil (Bordetella
Leptospirose
bronchiseptica)




Problèmes majeurs : Leptospirose, Toux de Chenil, Chlamydophilose.

Réservoirs fondamentaux = rongeurs : Cow pox, Pseudotuberculose, Leptospirose.






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II. Les zoonoses d’effraction

Il faut se référer aux polys Mérial pour plus d’informations !

Elles sont généralement accidentelles et surviennent suite à l’inoculation de


l’agent infectieux par morsure ou griffade (faire attention notamment au réveil après
une anesthésie !).

La rage (DS1) et le tétanos (saprozoonose  contamination secondaire de la


plais !) sont les deux plus importantes car les plus graves, d’où l’importance de la
vaccination pour les vétérinaires.

La pasteurellose d’inoculation et la maladie des griffes du chat (LRBI =


LymphoRéticulose Bénigne d'Inoculation) sont moins graves mais plus fréquentes.

A/ La Rage

Il faut jeter un coup d’œil au poly Mérial sur la rage.

TRANSMISSION A L’HOMME

Se fait essentiellement à la faveur de morsures ou griffades infligées par un


carnivore domestique infecté.

SIGNES CLINIQUES

C’est une zoonose isosymptomatique, c’est-à-dire que la maladie s’exprime


cliniquement chez l'Homme de la même façon que chez l'animal, à quelques
particularités près.
La rage est une encéphalomyélite virale sur les plans clinique et lésionnel, qui
débute après une période d’incubation longue, autant chez l’animal que chez l’homme,
de 10 jours à plusieurs mois. La durée de cette période d’incubation est due au fait que le
virus doive cheminer le long des axones, et non par voie sanguine.

L’évolution clinique est brève (quelques jours), ce qui tranche avec la longue
période d’incubation. Les symptômes se caractérisent par des phases alternatives
d’excitation (induites par des stimuli sensoriels : ouïe, odorat, goût…) et de dépression
(avec paralysie flasque). L’agressivité durant la phase d’excitation est bien connue, mais
pas systématique.
La mort est inéluctable dans les 3 à 8 jours après le début des manifestations, par
paralysie des muscles respiratoires.

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Pour chaque espèce, on note certains symptômes particuliers. Parmi les


symptômes les plus évocateurs de la rage chez l’Homme, il y a l’hydrophobie
(présentation d’un verre d’eau) et l’aérophobie (souffle sur le visage ou dans la nuque).
En réalité, l’individu présente des troubles de la déglutition, spasmes pharyngés
et laryngés qui sont très douloureux quand l’homme boit ou insuffle. Ainsi, lorsqu’on lui
présente de l’eau ou qu’on lui souffle sur la nuque, il anticipe la douleur et présente une
convulsion terrifiante.

PROPHYLAXIE

Le vétérinaire a un rôle considérable dans la gestion de la maladie car la
prévention de la maladie chez l’Homme repose sur la lutte contre la maladie animale et
la vaccination.
 une vaccination préventive systématique chez les sujets à risque (personnes
travaillant en contact avec les animaux comme les vétérinaires, le personnel
de laboratoire et les personnes vivant dans des zones géographiques où le
virus est très présent = zones d'enzootie, le personnel soignant recevant des
patients rabiques…)

 une vaccination thérapeutique qui est mise en œuvre occasionnellement, en
cas de morsure ou griffade suspecte. Elle complète utilement le traitement
local des plaies d’inoculation et l’injection d’immunoglobulines spécifiques.
Elle implique des injections réitérées de vaccins (5 à 6 injections sur 90 jours)
en IM le plus souvent, car son but est d’installer une immunité protectrice
avant atteinte du SNC. Elle doit être mise en place le plus précocement
possible car plus c'est fait tardivement, plus le risque d'échec thérapeutique
est grand. Il ne faut pas attendre le début des symptômes avant de lancer la
vaccination thérapeutique !

APRES LA MORSURE…

La mise sous surveillance vétérinaire de tout animal mordeur ou griffeur


constitue une aide importante pour évaluer le risque de danger pour l’homme. En effet,
la virulence pré-symptomatique de la salive des carnivores domestiques dure au
maximum 15 jours.
Elle implique trois visites sanitaires de l’animal (Attention, il faut avoir une
habilitation sanitaire pour faire ces visites !) :
 le jour de l’accident (pour agir vite si l’animal est atteint)
 avant l’expiration du 7ème jour (si l’animal est en bonne santé, il y a 99 % de
chances pour qu’il n’y ait pas eu de transmission de virus rabique à la victime au
moment de la morsure)
 puis le 15ème jour (si l’animal ne présente pas de symptômes, on est sûr qu’il
n’y a pas eu transmission de virus rabique à la victime).

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Module « Pathologie Infectieuse » – CM7-8 : Les Zoonoses des Carnivores Domestiques

Le vétérinaire a un rôle important pour donner une information épidémiologique


au médecin et l’aider à orienter son traitement pour l’homme qui a été mordu. Pendant
les 15 jours, on en profite aussi pour faire une évaluation comportementale pour savoir
si l’animal présente un danger.
Remarque : Dans certaines situations, ces choses sont négligées cf à l’ENVL ! Il faut
le faire systématiquement, c’est une sécurité !!!

B/ La pasteurellose d’inoculation

C’est une zoonose transmise par morsure et due à différentes bactéries du genre
Pasteurella. Elles sont commensales des surfaces muqueuses des premières voies
digestives et respiratoires de nombreuses espèces animales, notamment des chiens et
des chats (P. multocida, P. canis (Chien), P. septica (Chat), mais les noms ne sont pas
importants à retenir).
C’est une Zoonose plus gênante que préoccupante en général. De plus, on ne peut
pas agir sur les animaux, car ils sont porteurs sains.

A la suite d’une contamination, l’infection reste le plus souvent localisée selon 2
formes :
- une forme aiguë
- ou une forme subaiguë.

FORME AIGUË

Elle se traduit par une réaction inflammatoire localisée au lieu d’inoculation


(lieu de morsure), étonnamment précoce (1 à 2h) et intense : tumeur, douleur, chaleur,
rougeur, avec éventuellement écoulement de sérosité et de pus. Anecdote : un prof s’est
fait mordre par un chat en TD de contention : la plaie a gonflé lors du TD en 1h !

En l’absence de traitement précoce, il peut y avoir des complications loco-
régionales (lymphangites, adénopathies satellites inflammatoires, arthrites de
voisinage (arthrite purulente), phlegmons des gaines), voire des complications
générales. Ainsi, en cas d'atteinte d'un doigt ou de la paume, les articulations de la main
peuvent être atteintes, ce qui peut vite devenir ennuyeux...
Ces complications peuvent impliquer une hospitalisation, une chirurgie, un
nettoyage d’un tissu très compliqué du point de vue de son organisation (tendons,
ligaments, vaisseaux). Une dizaine de jours d’hospitalisation peuvent être nécessaires et
la récupération peut ne pas être totale.

Rappelons donc ici l’importance d’aller déclarer un accident dans le cadre de
l’exercice de sa profession !

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FORME SUBAIGÜE

Elle se produit le plus souvent suite à une forme aiguë négligée. Elle prend
l’aspect de ténosynovites douloureuses et tenaces, d’arthropathies métacarpo-
phalangiennes, avec des troubles divers associés : troubles vasomoteurs, sensation de
lourdeur, cyanose et pâleur ainsi que fourmillements accompagnés de paresthésie et de
décalcification, etc. Cela peut aller jusqu’à la perte de la main !

TRAITEMENT

 une antibiothérapie (dans la forme aiguë, doxycycline pendant 10 jours)


 une antigénothérapie (pour les formes tardives, utilisation d’Ag pasteurelliques
par voie intradermique : en effet, les antibiotiques n’ont plus d’effet puisque les
symptômes ne sont plus directement dus aux bactéries).

C/ La lymphoréticulose bénigne d’inoculation (L.R.B.I) ou maladie des


griffes du chat

Cette maladie est due à différents bactéries du genre Bartonella, notamment B.
henselae et B. clarridgeiae (les noms ne sont pas importants à retenir). Les bartonelles se
localisent en position intra-érythrocytaire.
Cette maladie doit ses noms aux faits suivants : elle est essentiellement transmise
par les griffades de chat (morsures aussi, plus rarement griffades d’autres espèces) et
elle est à l’origine d’une ou plusieurs adénopathies au niveau du territoire de drainage
de la zone griffée.

CHEZ LE CHAT

Asymptomatique, l'infection se traduit par une bactériémie élevée (10 UFC/mL


!) et prolongée (2 mois à 2 ans), d’où la contamination possible d’autres individus.
Elle peut se transmettre entre chats par le biais des puces. Un collier ou traitement
antipuces peut avoir de l’effet pour limiter la transmission du germe.

CHEZ L’HOMME

Elle induit une ou des adénopathie(s), c’est-à-dire hypertrophie du nœud
lymphatique (lymphoréticulose) qui draine le territoire d’inoculation de l’agent
infectieux. Elle est d’évolution bénigne.
Les signes cliniques surviennent 2 à 3 semaines après l’accident, la plaie a donc
déjà cicatrisé. Elle se traduit d’abord par l’apparition de papules passant inaperçues ou
sans intérêt et cicatrisant en quelques jours. Puis on observe une ou plusieurs

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adénopathies dans le territoire de drainage de la zone griffée. Elles disparaissent sur


plusieurs mois, avec possibilité de suppuration chez 10% des malades.

Remarque RHX : l'adénopathie observée, qui est bénigne, peut être confondue
avec une adénopathie d'origine tumorale et donc maligne.

NB : Il existe des formes graves :
 Endocardites, encéphalites, rétinites, septicémies, purpura ;
 Pour les sujets immunodéprimés, apparition d’une angiomatose bacillaire :
néoplasie vasculaire. Elle se manifeste par l’apparition de lésions cutanées
(papules ou nodules sous-cutanés incolores ou violacés). La localisation peut
également être viscérale avec une péliose hépatique ou splénique (trouble de
la microcirculation sanguine intra-organique dans lequel le tissu est parsemé de
cavités remplies de sang).

TRAITEMENT CHEZ L’HOMME

 Ponction ganglionnaire lors de suppurations intenses surtout


 Antibiothérapie surtout pour les formes graves et l’angiomatose bacillaire
(cyclines, macrolides, fluoroquinolones, rifampicine).

Le chat porteur ne bénéficie pas d’un traitement car c’est un problème
environnemental, donc il faut apprendre à vivre avec la maladie ! Seul un traitement
antipuces permet de limiter l’infection.

III. Autres agents infectieux



Différentes bactéries de la cavité buccale du chien et du chat peuvent être
inoculées à l'Homme, à l'occasion de morsures ou de griffades. Les morsures engendrent
des plaies qui vont être le siège d’une réaction inflammatoire au point d’inoculation, et
qui peuvent être contaminées par la suite.

Outre les bactéries du genre Pasteurella et Bartonella, on peut égaler isoler des
bactéries :
 innominées pour bon nombre d'entre elles
 décrites sous des noms variés dont : Pasteurella like (groupes EF4a et EF4b),
Weeksella zoohelcum (groupe MS), Capnocytophaga canimorsus (groupes DF-2).
 Des bactéries anaérobies type Clostridium, Bacteroides, Fusobacterium peuvent
aussi être isolées.

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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Les Saprozoonoses

Sommaire

I. Le Tétanos ...................................................................................................................................... 2
1) Définition et étiologie ................................................................................................................. 2
2) Epidémiologie ............................................................................................................................. 2
3) La maladie chez l’homme ........................................................................................................... 3
4) Traitement .................................................................................................................................. 3
II. La Leptospirose .............................................................................................................................. 4
1) Définition et étiologie ................................................................................................................. 4
2) Epidémiologie ............................................................................................................................. 5
3) La maladie chez l’homme ........................................................................................................... 5
III. La Mélioïdose ............................................................................................................................. 6
1) Définition.................................................................................................................................... 6
2) Epidémiologie ............................................................................................................................. 6
3) La maladie chez l’homme ........................................................................................................... 7

Les saprozoonoses sont des maladies dont la transmission de l’animal à l’homme


s’effectue par le relais du milieu extérieur. L’agent causal bénéficie ainsi d’un réservoir
hydro-tellurique intermédiaire permettant son amplification, qui peut être
diversement représenté par :
 Le sol (Tétanos)
 L’eau (Leptospirose)
 Le sol et l’eau (Mélioïdose, réservoir dit « mixte » : à prendre en compte avec
l’introduction des NAC !)

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I. Le Tétanos

1) Définition et étiologie

C’est une maladie paralysante due à l’action d’une toxine produite la bactérie
Clostridium tetani (donc maladie pas directement liée à la bactérie, mais sa toxine !).

Clostridium tetani peut se présenter sous 2 aspects morphologiques différents :


 Une forme sporulée (forme de résistance dans le milieu extérieur et de
contamination)
 Une forme bacillaire (forme pathogène qui se multiplie in vivo et produit une
toxine contracturante : la tétanospasmine, à l’origine des spasmes et des
contractures musculaires).

2) Epidémiologie

On retient deux cycles épidémiologiques pour le tétanos.

 un cycle d’entretien et d’amplification :

L’entretien de Clostridium tetani procède d’un cycle silencieux « entéro-


tellurique ».
Les spores, initialement présentes dans le milieu extérieur, sont ingérées et
donnent naissance à des bacilles qui se multiplient de façon inopérante dans le tube
digestif (= production normale de toxine mais qui est inactivée localement dans le tube
digestif). Les formes bacillaires sont libérées dans le milieu extérieur avec les matières
fécales, puis il y a sporulation dans le milieu extérieur.

Ce cycle d’entretien concourt, in fine :


 à l’amplification de la charge microbienne du milieu extérieur en spores
 à l’augmentation du risque tétanigène pour l’homme et les animaux (surtout le
cheval).

 un cycle concourant à l’expression clinique :

Les cas cliniques apparaissent à la suite de la contamination (d’origine


tellurique) d’une plaie cutanée ou muqueuse, avec successivement germination des
spores, multiplication des formes bacillaires et diffusion progressive de la toxine dans
l’organisme.
Chez le cheval, après la période d’incubation, les premiers symptômes apparaissent
et sont des contractions musculaires notamment trismus (contraction des muscles de la
mastication). La mort survient suite à une atteinte laryngée qui provoque une asphyxie.

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3) La maladie chez l’homme

Le tétanos est une zoonose isosymptomatique, c’est-à-dire que les


manifestations cliniques chez l’homme et chez les animaux sont identiques.

Incubation : 1 à 2 semaines (3 - 30j)

Clinique : La maladie débute par un trismus (contraction des muscles de la


mastication, qui constitue le symptôme inaugural de la maladie) et associe
progressivement des contractures des autres muscles de la face et du corps
(opisthotonos : cambrure du dos lorsque le patient est couché sur le dos). On a donc
une paralysie spastique (≠ flasque, cas de la rage).
Parallèlement, une atteinte des muscles pharyngés entraîne une dysphagie
(difficulté à déglutir) tandis qu’un spasme laryngé est responsable de la mort par
asphyxie.

4) Traitement

Il est essentiellement anti-toxinique et anti-infectieux. En effet, il faut agir à


trois niveaux du problème : sur la fixation de la toxine, sur la circulation dans
l’organisme de la toxine et sur la bactérie produisant la toxine.

 L’action anti-toxinique

 Combattre les effets de la toxine fixée sur le tissu nerveux : avec assistance
respiratoire (ou trachéotomie d’urgence) en cas d’asphyxie, alimentation par
sonde naso-gastrique (risque de dysphagie) et traitement décontracturant. Ce
traitement d’urgence peut être prolongé pendant au moins 2-3 semaines.
Remarque : la toxine fixée ne peut être atteinte par aucun moyen, la seule solution est
d’attendre…

 Neutraliser la toxine circulante, simultanément par apport d’immunoglobulines


spécifiques et induction active d’anticorps antitoxines par la vaccination (toxines
inactivées).

 Le traitement anti-infectieux

 Lutter contre la bactérie produisant la toxine : ce traitement (en amont) associe


une intervention locale (avec parage et désinfection de la plaie) et une
antibiothérapie par voie générale (pénicillines sur 5 à 7 jours).

Attention : d’autres bactéries peuvent compliquer la plaie ! Ce traitement anti-


infectieux en deux temps permet aussi de lutter contre ces autres germes.
Le traitement est long (alitement pendant environ 3 semaines) et la maladie
affaiblit beaucoup l’individu. Malgré les progrès de la médecine, le taux de mortalité reste
de 30%, d’où l’intérêt de la prophylaxie ! La demi-vie de la toxine est de 3 semaines. Si on

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maintient en vie le patient plus de 3 semaines, il y aura autoguérison mais pour cela il faut
s’assurer de la survie du patient en le mettant sous assistance respiratoire, en l’alimentant
par sonde naso-gastrique et en le décontracturant).

Prophylaxie : Elle repose sur la vaccination (à base d’anatoxine tétanique,


toxine inactivée conservant son pouvoir immunogène)
 Primo Vaccination : 3 injections à 1 mois d’intervalle
 Rappels : à 1 an, à 5 ans, puis tous les 10 ans (et, le cas échéant, lors de toute plaie
suspecte, en associant une désinfection et un parage local). On constate que le
vaccin est un bon immunogène, puisque les rappels sont très espacés ! Le vaccin est
la toxine inactivé (elle n’a plus de pouvoir toxinogène mais elle garde son pouvoir
antigénique).

Remarque : La vaccination des animaux (équidés) est sans influence sur le cycle
d’entretien de Clostridium tetani, de même que sur les risques de contamination qu’il
associe. En effet, le vaccin étant anti-toxinique, il n’a aucun effet sur la bactérie elle-
même et sur sa multiplication… Ainsi, même vaccinés, les chevaux peuvent ingérer le
bacille puis l’amplifier, avant de le disséminer.
La vaccination est donc une protection INDIVIDUELLE et ne diminue pas le
risque pour l’homme ! Cependant, il est fortement recommandé de vacciner contre le
tétanos !

Remarque 2 : entre 30 et 60 cas humains sont décrits par an en France (souvent dus
à de la négligence : pas de rappels pour les personnes âgées notamment et jardinage ; les
femmes sont plus touchées car elles sont sujettes aux ulcères au niveau des jambes…). Le
taux de létalité reste de l’ordre de 30%. D’où l’importance de l’efficacité des campagnes de
vaccination vétérinaire !
Il y a deux vaccinations importantes pour le véto : la rage et le tétanos !

II. La Leptospirose

1) Définition et étiologie

C’est une maladie septicémique due à différentes bactéries du genre Leptospira


et de l’espèce Leptospira interrogans (230 sérovars, 24 sérogroupes). Elles sont
reconnaissables morphologiquement par leur forme de spires. La protection s’effectue
sur les sérogroupes les plus présents et les plus à risque.

Outre la pluralité antigénique (sérovars) et immunogénique (sérogroupes)


des souches, les leptospires sont remarquables par :
 La diversité des espèces animales qu’elles peuvent infecter
 Leur tropisme rénal avec élimination urinaire, ce qui suppose une
contamination du milieu extérieur (les leptospires ont également un tropisme
pour d’autres tissus, mais bien moindre…)

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 Leur sensibilité à la lumière et à la dessiccation, ce qui réduit leur présence
aux seuls milieux aqueux non salés (mares, flaques, boues, étangs, lacs,
rivières… et piscines !) qui constituent alors des réservoirs.

2) Epidémiologie

Il existe un cycle épidémiologique essentiel d’entretien des leptospires,


associant de façon réciproque les animaux sauvages (essentiellement les rongeurs) et
les milieux hydriques. Les animaux domestiques et l’homme se contaminent à partir de
ce réservoir (hydrique) et peuvent participer à l’entretien du cycle.

Autres animaux
(domestiques
ou sauvages)

3) La maladie chez l’homme

Contamination : Elle se fait essentiellement de façon indirecte, à l’occasion d’un


contact avec de l’eau contaminée (baignade, sport en milieu aquatique ou activité
professionnelle). Les leptospires pénètrent par voie muqueuse (muqueuse
conjonctivale ou rhino-pharyngée) ou cutanée (pénétration favorisée par une plaie).
La transmission directe est également possible. Elle peut se faire par contact
avec des animaux malades ou des avortons, par inhalation d’aérosols virulents ou par
inoculation conjonctivale (geste maladroit lors d’un prélèvement d’urines !).
Au total, 300 à 600 cas humains sont déclarés chaque année en France
(contamination le plus souvent par baignade). Ils associent un taux de létalité variant de 2
à 20% (selon la fragilité des personnes et le nombre de leptospires).

Incubation : 5 – 15 jours.

Clinique : La maladie prend l’aspect d’un syndrome fébrile isolé ou associant


différents symptômes de type méningé (triade clinique : céphalée = mal de tête,
vomissements, raideur de la nuque), hépatique (ictère « flamboyant » = ictère jaune +
congestion rouge vif), rénal (insuffisance rénale aiguë avec albuminurie, urémie),
hémorragique (purpura, épistaxis, hémorragies digestives, troubles pulmonaires
hémorragiques) et/ou nerveux (confusions mentales, hallucinations).

Traitement : Il associe l’antibiothérapie (pénicillines ou cyclines car la paroi de


cette bactérie spiralée possède des propriétés mixtes Gram+ et Gram-) et un traitement
symptomatique.

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Prophylaxie : Elle repose sur :

 la lutte contre les rongeurs (difficile !) et l’assèchement des points d’eau


inutiles

 la lutte contre la leptospirose des animaux domestiques (vaccination (pas


pour tous les sérogroupes), traitement). L’espèce animale la plus sensible, le
chien, est vaccinée contre L. icterohaemorrhagiae et L. canicola. Ce vaccin
n’empêche pas le portage chronique mais permet de diminuer la pression
d’infection, ce qui protège indirectement l’homme

 la protection des personnes exposées par le port de bottes et de gants lors de


travaux en milieu hydrique (égouts, curage des fossés, marais, rizières…) et, le
cas échéant, leur vaccination (en particulier : égoutiers, éboueurs, personnes
travaillant dans les laboratoires manipulant des leptospires) avec un vaccin
inactivé élaboré à partir des leptospires les plus à risque chez l’homme
(Leptospira icterohaemorrhagiae, le plus pathogène chez l’homme).

La vaccination du chien et de l’homme ne protège donc pas contre toutes les espèces
de leptospires !

III. La Mélioïdose

1) Définition

C’est une maladie des animaux (beaucoup d’espèces concernées : mammifères


domestiques et sauvages, reptiles, oiseaux) et de l’homme, due à la bactérie à Gram
négatif Burkholderia pseudomallei (agent de la pseudo-morve, ayant anciennement
appartenu au genre Pasteurella).
C’est un germe pyogène causant des collections purulentes, qui sont le point de
départ de la maladie.

2) Epidémiologie

La contamination de l’homme et des animaux se fait essentiellement de façon


indirecte à partir du sol et des eaux, par souillure d’une plaie cutanée ou muqueuse
ou, éventuellement, par voie respiratoire ou digestive. La transmission est rarement
directe.

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3) La maladie chez l’homme

Clinique : Elle est voisine de celle décrite chez l’animal. On distingue plusieurs
formes :

 Forme septicémique ou septico-pyohémique : cette forme est rapidement


mortelle, associant le développement de nombreux pseudo-tubercules miliaires
(petits abcès) disséminés dans le parenchyme de différents organes (taux de
mortalité de 90 %). C’est la forme la plus grave.

 Forme chronique cachectisante : elle est liée au développement d’abcès ou de


collections purulentes diversement localisés (surtout au niveau du tissu
pulmonaire) et avec un retentissement lymphatique (pseudotubercules
ganglionnaires). L’évolution est lente sur plusieurs mois. Le dépérissement
progressif des malades peut évoluer vers la cachexie et la mort.

 Forme inapparente ou latente : elle ne peut être mise en évidence que par des
recherches bactériologiques ou sérologiques ciblées.

Traitement : Il repose sur des antibiotiques actifs sur des bactéries à Gram -
(chloramphénicol, tétracyclines, bactrim©…).

Prophylaxie : Elle s’avère difficile en raison de la nature du réservoir


(résistance du germe dans le milieu extérieur, diversité des espèces pouvant héberger le
germe (formes latentes ou inapparentes)).
Elle repose essentiellement sur le respect des mesures d’hygiène : isolement et
traitement des animaux infectés, désinfection du milieu extérieur (eau de javel) et, en
milieu infecté, le traitement chez l’homme de toute plaie.

A « VetAgro Sup international » : cas d’un iguane avec un abcès chez qui B.
pseudomallei a été mise en évidence. Il était mignon alors tout le monde a voulu le voir, et
il a contaminé des étudiants. Garder à l’esprit que ce n’est pas si anodin que cela…

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Zoonoses des primates non humains

Sommaire

I. Maladies de l’homme éventuellement relayées par les primates non humains ............................ 2
II. Zoonoses d’origine simienne .......................................................................................................... 2
1) Hespèsvirose simienne de type B ............................................................................................... 2
a. Contamination de l’homme et aspect clinique ....................................................................... 2
b. Traitement et Prophylaxie ...................................................................................................... 3
2) Maladie de Marburg ................................................................................................................... 3
3) Virus Ebola.................................................................................................................................. 4
4) Variole simienne ......................................................................................................................... 4
5) Maladie de Yaba ......................................................................................................................... 4

Ces zoonoses ne sont pas à négliger : on peut trouver ces primates non seulement
dans les laboratoires pharmaceutiques et de recherche, mais aussi dans des lieux publics
tels que les zoos, cirques et animaleries. On peut également avoir un client qui nous
amène un singe en consultation.
Ces animaux peuvent présenter des comportements agressifs (morsures), il faut
donc être prudent avant d’accepter ce genre d’animaux et référer le cas à une clinique
spécialisée possédant tout le nécessaire à leur contention. De plus, sur le plan
biologique, les singes sont très proches de l’homme, d’où un passage facile des maladies
de l’un à l’autre. Les risques sanitaires ne sont pas négligeables, donc soyons vigilants !

Ces zoonoses sont :


 Soit des maladies de l’homme (strictement humaines) éventuellement
transmissibles aux singes (qui sont des relais) et dont la transmission peut être
secondairement assurée à d’autres personnes par leur intermédiaire
 Soit des maladies primitivement simiennes mais secondairement
transmissibles à l’homme.

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Les singes sont réservoirs d’arboviroses (notamment le virus de la Fièvre Jaune).
Parmi les rétroviroses, le virus du SIDA proviendrait d’un virus simien, avant d’avoir
muté et de s’être propagé chez l’homme.

I. Maladies de l’homme éventuellement relayées par les


primates non humains
La Tuberculose est une maladie essentiellement transmissible par voie
aérienne, très difficile à dépister chez les animaux donc très problématique.
C’est un gros problème surtout pour les animaux de laboratoires et de zoos !

Salmonellose, Shigellose et Hépatites virales (hépatite A) sont des maladies à


réservoir fécal. Pour tout établissement possédant des singes (laboratoire, zoo…), la
recherche au laboratoire de ces maladies lors de leur bilan de santé est systématique.

II. Zoonoses d’origine simienne

Outre la rage (DS1 dans toutes les espèces de mammifères), on distingue :

 L’herpèsvirose simienne de type B (DS2 chez les primates non humains)


 Les fièvres hémorragiques à filovirus : maladie de Marburg et Ebola (DS2chez
les primates non-humains)
 Les poxviroses du singe dont :
o La variole du singe (ce n’est plus une DS2)
o Les tumeurs de Yaba.

1) Hespèsvirose simienne de type B

C’est une maladie qui affecte les macaques (genre Macaca). Historiquement, c’est
la première zoonose qui a été rencontrée par les personnes travaillant avec les singes.

L’infection peut rester inapparente ou s’exprimer sous la forme d’une maladie


éruptive de type stomatite ou angine vésiculeuse. La maladie est donc bénigne chez les
singes et évolue spontanément vers la guérison, mais l’animal guéri reste porteur et
excréteur du virus. En effet, comme tout herpesvirus, ce virus est à l’origine d’une
infection pérenne, latente, avec des phases de réactivation clinique.

a. Contamination de l’homme et aspect clinique

La contamination a lieu par morsure, griffade ou souillure de plaie (par la


salive, les fèces), ainsi que par inhalation d’aérosols virulents. La maladie est bénigne
chez le chien tandis que chez l’homme, elle est très grave.

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La maladie de l’homme se traduit par une méningo-encéphalite avec
paralysies ascendantes. Le pronostic est grave, la mort survenant dans 90% des cas.
Lors de la contamination par inoculation, l’atteinte nerveuse est précédée par une
inflammation œdémateuse localisée au lieu d’inoculation, avec présence de bulles
herpétiformes (vésiculeuses) autour de la blessure.

b. Traitement et Prophylaxie

Traitement : aciclovir ou ganciclovir sont des antiviraux qui, utilisés


immédiatement après inoculation, pourraient limiter l’infection de façon inconstante,
mais le traitement doit être poursuivi de manière illimitée.

La prophylaxie reste le moyen le plus efficace pour lutter contre la maladie :

Mise en quarantaine systématique des animaux (6 à 8 semaines)


nouvellement arrivés avec dépistage de l’infection (clinique avec les lésions des
muqueuses, sérologie ou virologie) et élimination des animaux reconnus
infectés (euthanasie et incinération des cadavres)

Protection des personnes travaillant auprès de ces animaux : port de gants,


vêtements protecteurs et masque lors de la manipulation des animaux qui
doit se faire sous anesthésie, nettoyage et désinfection soigneuse des plaies
souillées (eau de javel à 1%) en évitant d’utiliser les corticoïdes, mise en place
du traitement dès l’apparition des premiers symptômes.

2) Maladie de Marburg

C’est une fièvre hémorragique redoutable, observée initialement en Allemagne


(Marburg et Francfort, 1967) chez des personnes travaillant au contact de singes verts
(cercopithèques) importés d’Ouganda et apparemment en bonne santé, et chez des
personnes travaillant sur des produits biologiques et des organes provenant de ces
animaux (cultures cellulaires à partir des reins par exemple, utilisées auparavant pour la
fabrication de vaccins).

C’est une zoonose extensive interhumaine (milieu hospitalier ou familial) par


contact avec des personnes malades ou par voie vénérienne (virulence du sperme).
Les chauves-souris constituent le réservoir probable du virus, à l’origine de la
contamination du singe et de l’homme (donc évitez de visiter les grottes où elles vivent !).

La prévention repose sur :


 le dépistage systématique de l’infection, l’euthanasie et l’incinération des
cadavres des animaux reconnus infectés
 l’application de mesures draconiennes de protection lors de la manipulation
des singes et de leurs produits et tissus
 l’isolement des malades et la protection du personnel soignant et des proches
en parallèle.

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3) Virus Ebola

La fièvre hémorragique due au virus Ebola doit son nom à la rivière qui
coule entre le Zaïre et le Soudan (première description en Afrique centrale, 1976).
La maladie est très semblable à la maladie de Marburg sur le plan clinique (fièvre
hémorragique), étiologique (famille des Filoviridae) et épidémiologique (contamination
de l’homme à partir des chauves-souris, des singes et des hommes).

4) Variole simienne

Lorsque l’on a éradiqué la variole humaine en 1980 (OMS), des cas de variole
simienne ont fait craindre la transmission de la variole du singe à l’homme et
l’apparition d’un nouvel épisode d’épidémie/pandémie de variole humaine d’origine
simienne. Par chance, la transmission du virus du singe à l’homme est très rare et a peu
tendance à s’étendre d’homme à homme : l’épidémie n’a donc pas eu lieu.

La variole du singe est essentiellement décrite en Afrique de l’Ouest. Elle est due à
un Poxvirus (monkeypox virus) qui peut secondairement concerner l’homme. Les cas
de transmission interhumaine restent cependant rares, souvent limités à l’entourage des
malades.
La maladie peut également être transmise à partir des rongeurs (cas aux USA, en
2003, de 70 personnes atteintes de la variole du singe contractée à partir de chiens de
prairie (gros rongeurs) utilisés comme animaux de compagnie et eux-mêmes contaminés
via des rongeurs importés du Ghana).

5) Maladie de Yaba

Décrite à Yaba près de Lagos (Nigeria), c’est une poxvirose qui se traduit chez les
singes (macaques) par des épaississements cutanés de 2-3 cm de diamètre, concaves
et souvent isolés sur la face et les bras.
Chez l’homme, il s’agit d’une zoonose iso-symptomatique bénigne qui évolue
spontanément vers la guérison.

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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

Cours des RHX revu et corrigé par


Louise KAUTZMANN
Justine ORIEL

CM10 Pathologie Infectieuse
par Antoine LACHERETZ
27/11



LES ZOONOSES DES RONGEURS

































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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

Sommaire

I. Zoonoses transmises par morsure ...................................................................................... 3


A/ La Streptobacillose ou Haverhilliose .................................................................................. 3
B/ Le Sodoku ........................................................................................................................... 4
II. Zoonoses transmises par inhalation ou souillure de plaies ............................................ 5
A/ Les Arénaviroses ................................................................................................................ 5
1) La Chorioméningite Lymphocytaire (C.M.L.) ............................................................... 5
2) La fièvre de Lassa ......................................................................................................... 6
3) Les fièvres hémorragiques d’Amérique du Sud (à titre indicatif) ............................... 6
B/ Les Hantaviroses ................................................................................................................ 7
1) Fièvre hémorragique avec syndrome rénal................................................................. 7
2) Syndrome pulmonaire à hantavirus ............................................................................ 8

Introduction :

Encore une fois, le respect des règles d’hygiène est très important ! De
nombreuses études sont faites sur les rongeurs (notamment sur les maladies
chroniques : cancers par exemple), en tenant compte de leur durée de vie.

La cohabitation (souhaitée ou non) avec les rongeurs peut engendrer, comme
pour les carnivores :

 des zoonoses d'effraction : transmises par morsure
 des zoonoses susceptibles d’être transmises dans le voisinage immédiat des
rongeurs domestiques ou sauvages :
 par voie respiratoire (inhalation d’aérosols virulents) ou par voie
cutanée (souillure de plaies pré-existantes ou contact).
 par le relais des denrées alimentaires (T.IA.(C)) : Toxi-Infections
Alimentaires (Collectives), exemple des salmonelloses)
 par les milieux hydriques (saprozoonoses, exemple de la leptospirose)
 par l’intermédiaire d’arthropodes (métazoonoses)

Le volet qui nous intéresse particulièrement est celui de la cohabitation avec les
rongeurs de compagnie (NAC) et, dans une moindre mesure, des rongeurs sauvages
qui profitent du changement de saison pour bénéficier de la chaleur des maisons.

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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

I. Zoonoses transmises par morsure


Les deux maladies étudiées sont des maladies bactériennes, donc le traitement
reposera sur l’antibiothérapie.

 La Streptobacillose ou Haverhilliose
 Le Sodoku (via le rat surtout)

A/ La Streptobacillose ou Haverhilliose
Définition : C’est une maladie mondialement connue, due à un bacille à gram
négatif (Streptobacillus moniliformis ou Haverhillia moniliformis, mais pas besoin de
retenir les deux noms…), qui est un commensal habituel des premières muqueuses
digestives et respiratoires du rat. S. moniliformis se retrouve également dans les
excréments des animaux, qui peuvent contaminer des aliments.

Remarque : Les souris peuvent également être affectées et servir de relais à la
transmission de la maladie.

TRANSMISSION A L’HOMME

Elle se fait essentiellement par morsure de rongeur (rat). Elle peut également
être observée à la suite de l’ingestion de produits contaminés, comme du lait cru ou
de l’eau souillée par des excréments murins. On lui a donné le nom d’Haverhilliose suite
l’épidémie d’Haverhill (où la bactérie a été trouvée dans du lait cru).

ASPECT CLINIQUE

L’incubation est courte (1 – 5j). Ce n’est pas très important, sauf pour la
comparaison avec le Sodoku.

La streptobacillose se caractérise par un syndrome fébrile accompagné de


manifestations diverses : cutanées (érythème maculo-papulaire : éruption cutanée avec
zones rouges congestives et éventuellement des boutons [tâches/papules rouges]),
articulaires (arthralgies, douleurs au niveau articulaire), pharyngo-laryngiennes
(douleurs locales).
Cette maladie est bénigne et évolue vers la rémission. Cependant, des cas mortels
ont été rapportés, en particulier chez l’enfant en bas âge.

TRAITEMENT

L’antibiothérapie donne de bons résultats (pénicilline G et aminosides).




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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

B/ Le Sodoku
Définition : Le mot « sodoku » est un terme ancien dérivant du japonais et
signifiant littéralement « poison (doku) de rat (so) » (à ne pas confondre avec le sudoku,
ce jeu dont le monde est fou… ;-) ).
La bactérie responsable de cette maladie est volontiers présente dans la cavité
buccale des animaux et notamment du rat (essentiellement, mais aussi éventuellement
souris, cobaye, chat, furet). C’est une maladie due à un spirille (Spirillum morsus muris),
bactérie ayant une paroi à caractéristiques à la fois Gram + et Gram -.

TRANSMISSION A L’HOMME

Elle se fait essentiellement par morsure, ou par griffade ou souillure d’une plaie
par des matières virulentes.

ASPECT CLINIQUE

La période d’incubation est longue (2 semaines à 2 mois, ce qui tranche avec la
haverhilliose). Les manifestations cliniques ont donc lieu après que la plaie d’inoculation
ait cicatrisé ! Les patients n’ont parfois même plus souvenir de s’être fait mordre par un
rat…

La maladie se caractérise par des phases cliniques entrecoupées de phases de
rémission apparente.
Les signes cliniques sont regroupés en plusieurs phases (selon l’ordre
d’apparition) :
 Signes locaux (réveil inflammatoire douloureux de la plaie d’inoculation)
 Signes cliniques loco-régionaux (hypertrophie ganglionnaire avec cordon
lymphatique)
 Si la réaction immunitaire mise en place ne permet toujours pas de
circonscrire l'infection, il y a passage dans la voie sanguine et apparition de
symptômes généraux (syndrome fébrile associant volontiers un rythme
maculeux = par vagues : symptômes/rémission, pouvant durer longtemps sans
entraîner la mort, mais gênant au quotidien). C'est alors l'ensemble du système
immunitaire qui doit se mettre en marche pour lutter contre l'infection et
parvenir à une rémission.


PRONOSTIC

Si la maladie n’est pas traitée, elle évolue sur plusieurs mois ou années, mais la
mort est rare.

TRAITEMENT

Il repose essentiellement sur l’antibiothérapie (pénicillines ou cyclines).

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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

II. Zoonoses transmises par inhalation ou souillure de plaies


Deux grandes familles sont ici envisagées : les arénaviroses et les hantaviroses.

A/ Les Arénaviroses

« Arena » = virus en « grain de sable » (cf aspect granuleux des ribosomes qu’ils ont
piqué à leurs cellules-hôtes ^^).

1) La Chorioméningite Lymphocytaire (C.M.L.)



C’est la seule arénavirose qui nous concerne de manière immédiate car elle est
présente dans nos pays.

La C.M.L. est une méningite avec infiltration lymphocytaire des plexus
choroïdes*. Cette maladie est volontiers inapparente chez les rongeurs (souris,
hamsters, cobayes). Elle se caractérise chez l'homme par un syndrome grippal ou une
méningite fébrile.
L'infection évolue spontanément vers la guérison (exception chez la femme
enceinte, cf. clinique chez l’homme).

*Plexus choroïdes = lieu de sécrétion du liquide céphalo-rachidien (voir SN).

TRANSMISSION A L’HOMME

Les rats excrètent le virus principalement dans les urines (mais aussi dans la
salive, les fèces…) qui sont une source très importante d’agents infectieux. La
contamination humaine se fait donc à partir de l’environnement des animaux, par
inhalation de poussières ou d’aérosols virulents, ou par souillure de plaies
préexistantes.

CLINIQUE CHEZ L’HOMME

Il y a un risque lors de la contamination de la femme enceinte, car on peut
voir des malformations fœtales de type hydrocéphalie ou chorio-rétinite.

PREVENTION

Elle repose sur le respect des règles d’hygiène et, en amont, sur le dépistage et
la destruction des élevages de rongeurs contaminés ainsi que la certification sanitaire
d’origine des animaux achetés.




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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

2) La fièvre de Lassa

Elle n’est actuellement pas importante pour nous mais pourrait menacer un jour les
pays européens.

EPIDEMIOLOGIE

Définition : C’est une arénavirose des rongeurs africains (Mastomyces
natalensis). Les mêmes phénomènes de tolérance immunitaire que ceux observés avec
la C.M.L. ont été décrits chez les rongeurs, avec excrétion chronique du virus
essentiellement dans les urines.

TRANSMISSION A L’HOMME

Elle se fait essentiellement par inhalation.

ASPECT CLINIQUE

La fièvre de Lassa se traduit chez l’homme par une fièvre hémorragique grave,
qui doit son nom à un village du Nigeria où elle a été décrite pour la première fois en
1969.
Le taux de létalité chez les patients hospitalisés est de l’ordre de 20%, ce qui reste
important.

PARTICULARITE EPIDEMIOLOGIQUE

C’est une zoonose extensive interhumaine à l’origine d’épidémies familiales,
nosocomiales (patients hospitalisés, personnel hospitalier) ou exportées (déplacement
de sujets malades ou en incubation). Ceci explique la nécessité d’un isolement strict des
malades ou des suspects.

PARTICULARITE THERAPEUTIQUE

La ribavirine, analogue de la guanosine, est efficace à condition d’être employée


précocement (<6j).

3) Les fièvres hémorragiques d’Amérique du Sud (à titre indicatif)



 Fièvre hémorragique d’Argentine : Virus Junin, Hôte = rongeurs sauvages (Callomys
musculinus), Taux de mortalité = 15 à 30%.
 Fièvre hémorragique de Bolivie : Virus Machupo, Hôte = rongeurs sauvages
(Calomys callosus), Taux de mortalité = 25%.

Cela pose des problèmes assez préoccupants, surtout à l’heure actuelle…


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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

B/ Les Hantaviroses

1) Fièvre hémorragique avec syndrome rénal



Elle se caractérise chez l’homme par :

 Une fièvre (syndrome pseudo-grippal pouvant s’accompagner de troubles
respiratoires)
 Des hémorragies (épistaxis, hématurie, hémorragies digestives, pétéchies
[visage, tronc]), dont la présence évoque une forme d’allure sévère
 Un syndrome rénal (avec une oligo-anurie à l’origine d’une protéinurie, d’une
augmentation du taux d’urée dans le sang et d’une créatininémie, pouvant
justifier la mise en place d’une dialyse rénale suivie d’une polyurie salvatrice).
Ce syndrome est dû à une néphrite tubulo-interstitielle aiguë.

Le pronostic est grave.

Remarque : Un trouble transitoire de la vision (quelques minutes/heures) est un
signe quasi pathognomonique de la maladie. Il se caractérise par une myopie aigüe et/ou
des troubles de l’accommodation.

EPIDEMIOLOGIE

La maladie a initialement été décrite chez l’homme en Asie puis en Scandinavie et
en Russie, sans que son étiologie ait été identifiée. Le virus (Bunyavirus) a
secondairement été isolé de la souris des champs (1976), près de la rivière Hantaan en
Corée.

Les rongeurs excrètent le virus toute leur vie dans la salive, les fèces, et
surtout les urines. Des poussées épidémiques ont été régulièrement décrites depuis
1977 dans le quart nord-est de la France (NE <3 <3 <3 Ouais mais pas de réunion entre
l’Alsace et la Lorraine !!!! ^^).
Elle concerne en général des hommes de 20 à 50 ans ayant un contact avec la
nature, les personnes travaillant dans le milieu extérieur (bûcherons, agriculteurs,
loisirs). On rencontre la maladie également chez les enfants, mais ces cas pédiatriques sont
rares. Les contaminations par les animaux de laboratoire, bien que rares, sont aussi
possibles.

TRANSMISSION A L’HOMME

La contamination de l’homme se fait essentiellement par inhalation d’aérosols


virulents.

PRONOSTIC

La forme européenne est peu sévère, avec un taux de mortalité <1%. Les formes
asiatiques peuvent être responsables de 5 à 15% de décès (ce qui est important).

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Module « Pathologie Infectieuse » - CM10 : Les zoonoses des rongeurs

TRAITEMENT

La ribavirine semble avoir un intérêt dans le traitement de cette maladie (fièvre


hémorragique avec syndrome rénal).

2) Syndrome pulmonaire à hantavirus

Cette maladie est plus lointaine...



Définition : C’est une maladie fébrile, dont le début est brutal avec de la toux et
des douleurs musculaires suivies d’une dyspnée avec tachycardie, œdème
pulmonaire, épanchement pleural et hypotension.

IMPORTANCE

C’est un syndrome mortel avec un taux de mortalité de l’ordre de 50 %. Le
décès est lié à une insuffisance respiratoire (pneumonie interstitielle avec œdème et
infiltration par des cellules mononucléées).

EPIDEMIOLOGIE

Répartition géographique : La maladie a été initialement décrite sous forme
d’une épidémie dans le sud-ouest des EU en 1993 (environ 100 cas). Actuellement, la
maladie semble cantonnée au continent américain (Canada, USA, Amérique du Sud).

Epidémiologie analytique : Le réservoir du virus est représenté par des
rongeurs. Le contact avec les excrétions de rongeurs est la cause principale de la
transmission de la maladie à l’homme. Toutefois, une petite épidémie survenue en
Argentine en 1997 suggère que le syndrome pulmonaire à Hantavirus puisse
occasionnellement connaître une transmission interhumaine.

Conclusion
Pour mémoire : La Variole de la Vache (Cowpox) est une zoonose susceptible
d’être transmise à l’homme via les bovins. Cependant, elle se transmet aussi
potentiellement à l'homme par le chat, qui a lui-même été contaminé par des rongeurs.
Ces derniers peuvent bien entendu eux-mêmes contaminer l'homme directement.
Il en est de même pour la variole du singe (Monkeypox), qui est une zoonose
susceptible de se transmettre à l’homme via le singe mais aussi via les rongeurs (chiens
de prairie) !

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Métazoonosés (Arthropodés)
Sommaire

I. Les Arboviroses .............................................................................................................................. 2


1) Les protagonistes........................................................................................................................ 2
2) Méthodes de contrôle ................................................................................................................ 4
a. En milieu infecté ..................................................................................................................... 4
b. En milieu indemne .................................................................................................................. 4
3) Classification ............................................................................................................................... 4
a. Arboviroses classées DS1 ........................................................................................................ 4
b. Maladies non réglementées ................................................................................................... 5
4) Arboviroses classées DS1............................................................................................................ 5
a. Fièvre de la Vallée du Rift (Ruminants et Camélidés) ............................................................. 5
b. Maladie de Nairobi (Petits ruminants).................................................................................... 6
c. Encéphalomyélites et encéphalites (arbo)virales des Equidés ............................................... 6
5) Arboviroses-zoonoses non réglementées................................................................................... 7
a. Encéphalite d’Europe Centrale (= encéphalite à tiques) ......................................................... 7
b. Infection par le virus TAHYNA................................................................................................. 8
c. La Fièvre Jaune ....................................................................................................................... 8
II. Les Zoonoses Bactériennes............................................................................................................. 8
1) La maladie de Lyme .................................................................................................................... 8
a. Epidémiologie ......................................................................................................................... 9
b. Aspect clinique ....................................................................................................................... 9
c. Diagnostic, traitement, prévention ...................................................................................... 10
2) Fièvres récurrentes (borrélioses) .............................................................................................. 10
3) Fièvres exanthématiques (rickettsioses) .................................................................................. 11
a. Le typhus épidémique .......................................................................................................... 11
b. Le typhus murin .................................................................................................................... 11
c. La fièvre boutonneuse méditerranéenne ............................................................................. 12
4) La peste (yersiniose à Yersinia pestis) ....................................................................................... 12
a. Epidémiologie ....................................................................................................................... 12
b. Peste de l’homme ................................................................................................................. 13
c. Pronostic, traitement, prévention ........................................................................................ 13

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Les métazoonoses sont des zoonoses essentiellement transmises par
l’intermédiaire de métazoaires, en particulier les arthropodes. Elles constituent un
ensemble abondant, complexe et dispersé :

 Abondant par lé nombré dés maladiés qui s’inscrivent dans ce cadre (centaines)
 Complexe par la diversité des protagonistes qui participént à l’épidémiologié
de ces maladies (agents infectieux, arthropodes vecteurs [rôle de transmission,
voiré d’éntrétién] et espèces animales concernées)
 Eparpillé en référence à la diversité des répartitions géographiques de ces
maladiés. Il s’agit, en effet, de maladies qui sont souvent localisées (certaines
portent le nom du lieu où elles ont été étudiées pour la première fois, ou de celui
où elles sont restées localisées pendant très longtemps). On observe néanmoins
aujourd’hui uné tendance à la propagation : des maladies au départ exotiques
arrivent en pays tempérés en raison des échanges commerciaux internationaux
de plus en plus nombreux. L’éxténsion importanté dé cértainés maladiés ést
parfois inquiétante.

Nous nous intéresserons :

 A des maladies virales appelées Arboviroses, pour lésquéllés on n’a pas


forcément de traitement approprié ;

 A des maladies bactériennes :


o La maladie de Lyme et les fièvres récurrentes (borrélioses) ;
o Les fièvres exanthématiques (rickettsioses), avec notamment la fièvre
boutonneuse de Méditerranée ;
o La peste des rongeurs (yersiniose à Yersinia pestis) (A oublier !)

I. Les Arboviroses

Les arboviroses sont des maladies virales transmissibles chez les animaux
vértébrés ét l’hommé par l’intérmédiairé d’arthropodés hématophages (ARthropod
borne virus). Ces arthropodes sont le lieu de multiplication du virus et participent
donc activement au cycle viral.

1) Les protagonistes

Outré lés arthropodés ét l’hommé, lés éspècés animalés impliquéés dans


l’épidémiologié dés arbovirosés peuvent être schématiquement classées en espèces
« réservoirs » et en espèces « victimes ».

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Espèces réservoirs

Ce sont des espèces cliniquement indifférentes à l’infection. Les animaux


infectés développent néanmoins une virémie intense et prolongée dans le temps, car
la multiplication dé l’agént inféctiéux ést possiblé. Cétté virémié ést ainsi favorablé à
l’inféction pérénné dés véctéurs hématophages lors de leurs repas sanguins.
Les espèces réservoirs sont souvent représentées par des rongeurs ou des
oiseaux, mais aussi par des chiroptères, des marsupiaux ou des primates. Il s’agit dé
populations difficiles à gérer.

Espèces victimes (= espèces sensibles)

Ces espèces expriment cliniquement l’infection. Il s’agit lé plus souvént


d’éspècés doméstiqués ét/ou dé l’hommé.

La cliniqué prénd lé plus souvént la formé d’uné fièvre isolée ou associée à


différents symptômes (il n’y a pas uné grandé divérsité d’éxpréssions cliniques). Selon
les cas, on trouve :
 Une fièvre aigue (la virémie est de faible durée et l’infection évolue vers la mort
donc celle-ci est moins importante en terme de diffusion)
 Une hépatite fébrile
 Une fièvre hémorragique
 Une infection fébrile avec atteinte du SNC (méningite ou encéphalite ou
méningo-encéphalite).

Quelle qué soit l’éxpréssion cliniqué, la fièvré ést contémporainé d’uné virémie
de courte durée aboutissant à la guérison ou la mort. Ceci enlève aux animaux
apparténant aux éspècés sénsiblés ét à l’hommé tout rôlé dé résérvoir (pérénné), sauf dé
façon très limitée dans le temps.

Vecteurs

Cé né sont pas dé simplés véctéurs « passifs » (à rôlé d’aiguillé souilléé) mais


de réels vecteurs « biologiques ». Ils peuvent en effet :

 Permettre la multiplication de l’agent infectieux dans leurs tissus et


augmenter ainsi la chargé viralé qu’ils portént ét qu’ils inoculént
 Le conserver toute leur vie, c’ést-à-dire 6 à 8 semaines chez les moustiques,
plusieurs années chez les tiques, et ce malgré lés périodés d’hibérnation (zoné
tempérée) ou les périodes de repos durant la saison sèche (zone tropicale)
 Le cas échéant, le transmettre à leur descendance, ajoutant ainsi à leur rôle de
vecteur un rôle fondamental de réservoir.

Le dernier point est l'une des causes de l'émergence de nouvelles maladies par
l'exploration de nouvelles zones, révélant des maladies qui persistaient dans le
milieu sans être transmises à leur espèce sensible.

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2) Méthodes de contrôle

a. En milieu infecté

La lutte contre les arboviroses repose sur :

 La lutte contre les espèces réservoirs et les arthropodes vecteurs


(destruction ou limitation des populations), difficile lorsque les espèces
réservoirs sont des oiseaux (surtout migrateurs) ou des rongeurs
 La protection des espèces victimes (protection de leur habitat, protection
vestimentaire, emploi de répulsifs, vaccination), surtout si on ne peut pas
assurer une élimination totale des réservoirs et des vecteurs car cette
élimination est très difficile !

b. En milieu indemne

Il s’agit dé né pas introduiré lés protagonistés. Ellé réposé sur :

 L’interdiction des importations à partir des zones atteintes ou la mise en


quarantaine (virémie transitoire des victimes)
 La désinsectisation et la dératisation systématiques des moyens de
transport internationaux (ex : paludisme parfois présent près des aéroports)
 La mise en place de réseaux d’épidémiovigilance et la préparation de plans
d’urgence permettant, le cas échéant, la mise en place, d’autant plus éfficacés
qu’éllés sont précocés, de mesures offensives utiles.

3) Classification

L’OMS a répértorié la listé dés arbovirosés lés plus dangéréusés.

a. Arboviroses classées DS1

 Strictement animales :
 Fièvre catarrhale du mouton ou FCO
 Peste équine.

 Zoonotiques : elles représentent un risque économique majeur :


 Fièvre de la vallée du Rift (ruminants et camélidés)
 Maladie de Nairobi (ovins et caprins)
 Encéphalite virale vénézuélienne (équidés)
 Encéphalites virales américaines (de l’Est ét dé l’Ouest) (équidés)
 Encéphalite virale japonaise (oiseaux, équidés et suidés)
 Encéphalite virale West Nile (DS 2 chez les oiseaux et les équidés).
Remarque : toutes ces encéphalites sont nommés en fonction de leur localisation !

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b. Maladies non réglementées

Encéphalité à tiqué d’Europé céntralé


Infection par le virus TAHYNA (en région méditerranéenne)
Fièvré jauné (l’uné dés arbovirosés lés plus rarés).

Les deux premières nous intéressent par leur présence en France, la troisième
par l’obligation à la vaccination pour lés pérsonnés sé réndant én zoné d’énzootié.

4) Arboviroses classées DS1

a. Fièvre de la Vallée du Rift (Ruminants et Camélidés)

C’ést uné maladié initialémént idéntifiéé dans la valléé du Rift (Kénya, 1931). Ellé
est actuellement présente dans de nombréux pays dé l’Est ét du Sud dé l’Afriqué. Le
virus incriminé (Bunyavirus) peut infecter différentes espèces animales domestiques et
sauvages, en particulier les ruminants (surtout les camélidés).

 Chez les animaux, l’inféction péut réstér inapparente ou s’éxprimér


cliniquement par des avortements ou une maladie suraiguë chez les jeunes
(forme rapidement mortelle ou éventuellement clinique de type ictère, diarrhée
hémorragique et hématurie [= révélateur d’une atteinte hépatique]). A l’autopsié,
on relève une hépatite avec de nombreux foyers nécrotiques blanchâtres de
petite taille (mm), associée à des hémorragies (« hépatite enzootique »).
Lés conséquéncés sont donc d’ordré économiqué.

 Chez l’homme, la clinique est habituellement bénigne (syndrome pseudo-


grippal), mais elle peut aussi être grave avec hépatite (ictère), syndrome
hémorragique, encéphalite et rétinite pouvant entraîner une cécité. Cette
maladie peut donc être très invalidante.

Sur ce, le prof enlève son pull… « Je vous fais pas de strip-tease, mais j’ai chaud ! »
Antoine va nous danser, la danse du limousin…ou pas !

Epidémiologie : le réservoir est inconnu donc la lutte est difficile. La


transmission peut se faire par le biais de différentes espèces de moustiques. La
transmission directe chez l’homme est possible par manipulation de tissus infectés
(viandé) ou dé liquidés virulénts (sang) ét par inhalation d’aérosols inféctiéux.

Prophylaxie : elle repose, én zoné d’énzootié, sur la vaccination des ruminants


afin de contenir cette FVR car c’est un souci majeur sanitaire pour la France (peur d’être
atteinte !). Il n’y a pas de vaccin homologué pour l’homme, mais un vaccin est à l’étude et
est utilisé pour les vétérinaires et personnels de laboratoire travaillant en zone d’enzootie.
(source : site de l’OMS).

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b. Maladie de Nairobi (Petits ruminants)

C’ést uné maladié initialémént décrité dans la région dé Nairobi (Kenya, 1910),
aujourd’hui présénté én Afriqué dé l’Est. La transmission du virus (Bunyavirus) se fait
par l’intérmédiairé dés tiqués (génré Rhipicephalus) avec transmission verticale du virus
chez ce vecteur (rôle de réservoir).
Il y a 2 aspects importants : les tiques ne volent pas (si si, on vous assure !) donc
l’éxténsion dé la maladié ést loco-régionale (< 10km) et ont une durée de vie longue avec
transmission trans-stadiale du virus (réservoir).

 Chez les animaux, la maladie se caractérise dans sa forme aigüe par un tableau
clinique et lésionnel de gastro-entérite hémorragique.
 Chez l’homme, c’ést uné zoonose mineure (fièvre et douleurs articulaires).

c. Encéphalomyélites et encéphalites (arbo)virales des Equidés

La répartition géographique de cet ensemble de maladies est vaste, mais ces


maladies ont en commun :
 Les espèces réservoir : rongeurs (encéphalite vénézuélienne) et/ou oiseaux
 Vecteurs : type arthropodes piqueurs hématophages (moustiques et tiques)
 Les espèces victimes : les équidés et les hommes.

Remarque : la transmission directe par voie respiratoire du virus vénézuélien chez


l’homme et l’animal est possible.

Pour l’encéphalite vénézuélienne, seuls les rongeurs constituent le réservoir. De


plus, il s’agit de l’encéphalite la plus grave avec un taux de mortalité chez l’Homme et les
équidés de quasiment 100%.
Pour l’encéphalite japonaise (1ère description au Japon), le taux de mortalité est
de 5-10% et les victimes sont les équidés mais il y a une expression potentielle du
pouvoir pathogène chez les porcs et les volailles.
Pour l’encéphalite du West Nile (décrite à l’Ouest du delta du Nil), la France a été
atteinte par deux fois (en méditerranée et en Camargue).

Aspects cliniques chez les animaux

 Forme encéphalitique avec alternance de phases d’excitation et de


dépression

 Forme myélitique avec atteinte de la moelle épinière, provoquant une atteinte


motrice avec parésie et paralysie ascendantes (d’abord attéinté dés mémbrés
postériéurs : l’animal est assis ; puis dés mémbrés antériéurs : l’animal ést
couché, puis meurt par paralysie des muscles respiratoires) ou localisées à un
muscle ou à un groupe musculaire ; incontinences urinaires et fécales par trouble
des sphincters (mais l’animal peut vivre !). Il peut y avoir rémission !

 Forme encéphalomyélitique : mixité des symptômes des formes encéphalitique


et myélitique.

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Aspects cliniques chez l’homme

On obsérvé différénts typés d’éxpréssions sélon l’agént inféctiéux ét la pérsonné


touchée :
 Syndrome fébrile isolé = bénin
 Méningo-encéphalite : classiquémént obsérvéé chéz l’énfant avéc fièvré,
céphalée, vomissements, raideur de la nuque, abolition des réflexes cutanés,
tremblements, convulsions.

Le pronostic médical est grave par mortalité (65% pour l’encéphalomyélite


vénézuélienne et américaine de l’Est, 15% pour l’encéphalomyélite américaine de l’Ouest,
5-10% pour la japonaise, mais ne retenez pas ces chiffres…) ou par des séquelles telles
que des paralysies.

La prophylaxie reste à peu près la même que pour les autres arboviroses, avec :
 Contrôle du réservoir, des vecteurs, et de la maladie animale (en France,
surveillance entomologique, ornithologique et des équidés en Camargue)
 Vaccination dé l’hommé én zoné d’énzootié.

Remarque : Ces maladies peuvent exister en France dans des zones avec des oiseaux
migrateurs, des moustiques, des chevaux et des gens tout nus …^^ comme certaines régions
méditerranéenes (Camargue, Dombe). C’est déjà arrivé dans les années 1960 et 2000 avec
le West Nile, heureusement ce n’était pas la forme la plus grave, et c’est pourquoi cette
maladie est inscrite sur la liste des maladies réglementées.

5) Arboviroses-zoonoses non réglementées

a. Encéphalite d’Europe Centrale (= encéphalite à tiques)

Cette arbovirose sévissant en Europe centrale (de la Scandinavie à la Grèce) est


également observée en France (Alsace, Lorraine, Savoie).

Epidémiologie :
 Réservoirs : rongeurs et oiseaux
 Vecteurs : tiques (au printemps, à l’automne, lors d’activités én forêt ou
dans lés zonés broussailléusés/foréstièrés). L’éxpansion ést limitéé, car la
mobilité dés tiqués n’ést possiblé qué par lé mouvémént des animaux qui
les portent.

Clinique : La contamination se fait par morsure de tiques. Chéz l’hommé, on a un


syndrome grippal plus ou moins sévère et une méningite ou méningo-encéphalite
létale dans 2 à 3 % des cas, et enfin des paralysies séquellaires (= persistantes, donc
pas de guérison apparente) dans 10 à 20% des cas.

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b. Infection par le virus TAHYNA

Il s’agit d’uné bunyavirose connue en Europe (première description en


Tchécoslovaquie) et en Australie. Elle est transmise par les moustiques, elle est
également présente en France en Camargue.
L’infection inapparente semble fréquente chez l’homme, les équidés et les
lagomorphes (lièvres et lapins sauvages). Lé tabléau cliniqué chéz l’hommé n’ést pas
très nét, prénant l’aspéct d’uné affection fébrile trainante.

Remarque : le même virus a été identifié en Alsace, associé à une encéphalite.

c. La Fièvre Jaune

Il s’agit d’uné arbovirosé présénté én Afrique sub-saharienne et en Amérique


(Amérique centrale et Amérique du Sud).
Le cycle d’entretien du virus fait intervenir des singes et des moustiques du
genre Aedes. Normalement, ce cycle reste cantonné en-haut des arbres, mais la
transmission à l’hommé péut avoir liéu dé manièré accidéntéllé par l’Aedes du singe
(lors dé l’abattagé d’arbrés par éxémplé) ét l’inféction péut énsuité sé propagér
d’hommé à hommé par l’intérmédiairé d’un Aedes spécifiqué dé l’hommé : Aedes aegypti.

Clinique chez l’homme : après uné courté périodé d’incubation, la maladie


évolue en deux phases :
 1ère phase : syndrome fébrile
 2ème phase : dévéloppémént d’uné hépatonéphrite avec nausées,
vomissements contenant du sang, ictère (fièvre jaune), albuminurie et
ecchymoses.

Pronostic : létalité de l’ordre de 20 %, concernant surtout les jeunes enfants.

Prévention : vaccination contre le virus amaril (vaccin à virus modifié sur œufs
embryonnés), offrant uné immunité d’énviron 10 ans (donc très éfficacé !). La
vaccination ést obligatoiré pour lés pérsonnés voyagéant én zonés d’énzootié.

II. Les Zoonoses Bactériennes

1) La maladie de Lyme

La maladie de Lyme doit son nom à la ville du Connecticut (USA) où elle a été
décrite pour la première fois en 1972.
Cette maladie est due à des spirochètes du genre Borrelia, dont Borrelia
burgdorferi, le plus connu (Mr. Burgdorfer isola ce germe en 1982 pour une première
description clinique), Borrelia afzelii et Borrelia garinii, tous trois rencontrés en Europe.

Page 8 sur 14
a. Epidémiologie

Elle peut associer de nombreuses espèces animales dans le cycle d’entretien:

 Les rongeurs, les oiseaux et les reptiles


 Les cervidés (chévréuil,…)
 Essentiellement les tiques (Ixodes ricinus en Europe) qui ont un rôle de vecteur
et de réservoir (transmission trans-ovarienne et trans-stadialé dé l’inféction, la
maladie pouvant être transmise par les différents stadés d’évolution : lés larvés,
les nymphes et les adultes).
 D’autrés arthropodes sont plus rarement incriminés, comme certaines
mouches et les taons.

b. Aspect clinique

Chez les animaux : elle se traduit par une infection habituellement inapparente,
avec parfois des arthrites chez les animaux domestiques (chien, cheval, bovins).

Chez l’homme : L’éxpréssion cliniqué chéz l’hommé ést én révanché très


marquée et évocatrice, et caractérisée par une évolution classique en trois phases très
bien identifiées.

 Phase primaire : « érythème chronique migrant » (ECM) : auréole rouge qui se


développe autour du point de morsure. Son diamètre s’accroît
progressivement de façon centrifuge (jusqu’à attéindré 20–30 cm, voire plus).
Elle apparaît 3 à 30 jours après inoculation, et disparaît spontanément en 3 à 4
semaines même en l’absence de traitement, ce qui n’est pas une preuve de guérison
car persistance silencieuse jusqu’à réapparition de signes cliniques. Cet érythème
(bien visiblé én l’abséncé dé poils) ést un signe d’appel pour lé médécin. S’il n’y a
pas d’intérvéntion thérapéutiqué, on peut assister aux complications des phases
suivantes.

 Phase secondaire : quelques semaines à un mois après la phase primaire, elle se


caractérise par différents symptômes pouvant être accompagnés d’uné forté
asthénie (= abattement) :

 Manifestations cutanées : apparition d’ECM multiples qui se développent


sur tout le corps (pas forcément centrés autour de la piqûre)

 Manifestations articulaires : arthralgies ou arthrites (mono ou oligo-


arthrites) évoluant par poussées aigües (les articulations touchées peuvent
changer au cours du temps)

 Manifestations cardiaques : myocardite avec bloc auriculo-ventriculaire ou


signés d’insuffisancé cardiaqué. Ellés nécéssitént uné hospitalisation mais
évoluent habituellement vers la guérison sans séquelles

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 Manifestations neurologiques : elles peuvent se présenter sous différents
aspects (méningo-radiculite sensitive, atteinte des nerfs crâniens, atteinte
motrice périphérique et atteinte méningée).

 Phase tertiaire : éllé apparaît dés mois ou dés annéés après l’inféction. Elle
associe des manifestations :

 Cutanées : acrodermatite chronique atrophiante, touchant le plus souvent


les membres inférieurs (infiltration inflammatoire puis atrophie de la peau,
avec épiderme fin recouvrant un réseau veineux superficiel très apparent
(nécro dermatite atrophiante)), et lymphocytomes cutanés bénins (-ome =
nodules ; rouges ou violets sur les lobules des oreilles, les régions péri-
aréolaires et les scrotums).

 Articulaires : mono ou oligo-arthrite (genou)

 Neurologiques : très variéés (jusqu’à la déméncé).

Ainsi, si éllé n’ést pas traitéé, la maladié dé Lyme évolue sur plusieurs phases et
peut avoir des conséquences graves.

c. Diagnostic, traitement, prévention

Diagnostic : essentiellement clinique (ECM très indicateur : « j'ai eu une tique et


c'est rouge autour... ») et épidémiologique (très courant chez les bûcherons par
exemple), éventuellement sérologique avec recours à un laboratoire.

Traitement : béta-lactamines ou cyclines, pendant 15 jours à 1 mois selon la


phasé dé la maladié. Lé traitémént ést d’autant plus éfficacé qu’il ést commencé
précocement (l’antibiothérapie est efficace au moment de la multiplication).

Prévention : les bactéries ne seraient transmises que dans les 48h après la
fixation de la tique. Ainsi, lé rétrait précocé dé la tiqué diminué lé risqué d’inféction.

2) Fièvres récurrentes (autres borrélioses)

Ce sont des borrélioses, caractérisées cliniquement par un accès fébrile suivi


d’une ou plusieurs récurrences fébriles.

On distingue :
 La Fièvre récurrente à poux (Borrelia recurrentis) : maladie strictement
humaine, qui ést aujourd’hui dévénué rare (Afriqué dé l’Est) grâcé à
l’amélioration dé l’hygiène
 Les Fièvres récurrentes à tiques : zoonoses authentiques, dont les acteurs
épidémiologiques sont représentés par des mammifères (des rongeurs) et des
tiques du genre Ornithodorus (vecteurs et réservoirs).

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Traitement : Antibiothérapie avec des bêta-lactamines, des cyclines ou des
macrolides (tout comme les leptospires, les germes impliqués sont des spirochètes,
présentant des éléments de paroi de Gram+ et de Gram–. Elles sont donc sensibles à ces
trois familles d’antibiotiques).

3) Fièvres exanthématiques (rickettsioses)

Ce sont des rickettsioses, associant un syndrome fébrile (« fièvre », « typhus »),


qui peut être très marqué (« état typhique »), et une éruption maculo-papuleuse ou
pétéchiale (« exanthème »). De façon inconstante, on peut observer des complications
neurologiques, cardiaques ou pulmonaires, ces dernières conditionnant la gravité du
pronostic.

Epidémiologie : Ces maladies ont en commun de présenter :


 Un réservoir animal (rongeurs et/ou chien) chez lequel l’inféction ést
inapparente. (Il est bien décrit pour chacune des maladies)
 Un vecteur arthropodien : poux (typhus épidémique), puces (typhus
murin), tiques (fièvre boutonneuse, sur le pourtour méditerranéen).

Traitement : cyclines (doxycycline).

a. Le typhus épidémique

Cette maladie est due à Rickettsia prowasecki. Ellé sé traduit chéz l’hommé par un
typhus (= abattement) profond et une éruption pétéchiale respectant la face et le cou.
La transmission de la maladie d’homme à homme se fait par l’intérmédiairé dés poux.
Il existerait un cycle d’entretien silencieux de Rickettsia prowasecki impliquant
les équidés, les ruminants et les tiques, faisant de cette maladie une zoonose (cycle pas
complètement défini).

Le typhus épidémique est une maladie actuellement retrouvée en Amérique et en


Afrique. Dés cas importés d’Afriqué ont été rapportés en France (avec risques
d’épidémiés sécondairés).

b. Le typhus murin

Cette maladie est due à Rickettsia typhi. Cliniquement voisine du typhus


épidémique, cette maladie a pour réservoir essentiel les rongeurs et notamment les
rats, chéz lésquéls l’inféction résté inapparente.
La transmission à l’hommé se fait par inhalation ou par voie percutanée à
partir des urines des rongeurs ou des déjections de puces.

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c. La fièvre boutonneuse méditerranéenne

Cette maladie est due à Rickettsia conorii. Elle est principalement localisée au
niveau du pourtour méditerranéen et en particulier dans le Sud de la France, où son
incidence moyenne est de 50 cas sur 100 000 habitants par an.

La transmission à l’hommé sé fait surtout par morsure de tique. Cliniquement,


éllé s’éxprimé par dé la fièvre, une éruption maculopapuleuse associant un relief
marqué en bouton et une escarre rouge ou noire au site de morsure de la tique, avec
adénopathie satellite. Lé cyclé d’éntrétién associé lé lapin de Garenne, le chien et la
tique brune du chien (Ripicephalus sanguineus), qui a un rôle de vecteur et de
réservoir.

4) La peste (yersiniose à Yersinia pestis)

Initialémént, c’ést la pésté dés rongéurs. Il s’agit d’uné maladié bactériénné dué à
Yersinia pestis affectant les rats et de nombreux rongeurs, chez lesquels elle entraîne
une mortalité importante.

Les animaux se contaminent en recolonisant des terriers où ont vécu des


rongeurs morts de la peste. En effet, la bactérie persiste des années dans le sol de ces
terriers ét péut mêmé s’y multipliér. On parlé dé « peste de fouissement » ou « peste
endogée ». A la suite de ces premières infections, la maladie se propage parmi les rats
par l’intérmédiairé dé la pucé spécifique du rat, Xenopsylla cheopis (« peste du rat » ou «
peste des rongeurs »).

a. Epidémiologie

La pésté du rat sé transmét à l’hommé par l’intérmédiairé dé la puce du rat. Puis


éllé sé propagé dans l’éspècé humainé via la puce de l’homme (Pulex irritans), ou le
pou (Pediculus humanus corporis), ou encore par voie respiratoire (forme pulmonaire
de la maladie).
L’épidémié dé pésté humainé s’inscrit ainsi dans lé prolongement de l’épizootie
murine, d’où l’intérêt dé la survéillancé dés populations dé rongéurs (ét notammént
leur mortalité), qui peut donner l’alérté én cas dé transmission à l’hommé.
La peste est encore présente dans certaines régions du monde : Iran, Inde,

Afghanistan, Azérbaïdjan, Russié, Asié céntralé, Chiné, Viétnam, Afriqué dé l’Est (Kénya),
Madagascar, Amérique du Sud (Brésil), Ouest des Etats Unis.

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b. Peste de l’homme

La pésté s’éxprimé chéz l’hommé par un syndrome fébrile associant :

 Soit une hypertrophie ganglionnaire (bubon) du nœud lymphatiqué satéllité


du lieu de piqûre de la puce (« peste bubonique »)
 Soit des signes respiratoires avec toux, émission de crachats mousseux et
teintés de sang vermeil (« peste pulmonaire »)
 Soit une forme mixte : la peste pulmonaire se développe dans le prolongement
de la peste bubonique.

Il existe des formes suraigües, septicémiques où la peste emporte rapidement


lé maladé, avant l’apparition dés bubons ou dés signés pulmonairés.

c. Pronostic, traitement, prévention

En l’abséncé dé traitémént, lé taux de mortalité est élevé (50 à 100% selon la


forme), surtout dans les formes septicémique et respiratoire.

Traitement : l’antibiotiqué dé référéncé ést la streptomycine (puisqué c’ést un


bacille à Gram -), mais la bactérié ést égalémént sénsiblé à d’autrés antibiotiqués tels
que les aminosides, cyclines, quinolones, triméthoprime-sulfamethoxazol, rifampicine.

Prévention : compte tenu du haut potentiel épidémique de la maladie et de sa


gravité, sa prévention implique :
 Déclaration précoce des cas aux autorités sanitaires nationales et
internationales afin de ne pas mettre en place des mesures de prévention inutile
 Isolement des malades (surtout céux attéints d’uné formé réspiratoiré, du fait
d’un fort risqué dé contagiosité) ét léur traitémént
 Limitation des déplacements pour évitér l’éxténsion dé la maladié.
 Antibioprévention des sujets-contacts
 Dératisation et désinsectisation.

Le grand problèmé dé la pésté résté toujours l’éxportation, ét cé dépuis lés


voyagés én batéau dé Christophé Colomb…

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Zoonoses liees aux Lagomorphes
Sommaire

I. La Tularémie ................................................................................................................................... 2
1) Epidémiologie ............................................................................................................................. 2
2) Signes cliniques chez le lièvre ..................................................................................................... 3
3) Maladie chez l’homme ............................................................................................................... 3
a. Modalités de contamination de l’homme .............................................................................. 3
b. Aspect clinique chez l’homme ................................................................................................ 3
c. Pronostic, traitement, prévention .......................................................................................... 4
II. La brucellose .................................................................................................................................. 4
1) Maladie chez le lièvre ................................................................................................................. 5
2) Maladie chez l’homme ............................................................................................................... 5
III. La pseudotuberculose ................................................................................................................ 6
IV. Pour mémoire… .......................................................................................................................... 6

Ces zoonoses sont importantes à connaître : d’une part, pour les contacts existant
avec ces espèces lors de la chasse ou des promenades en forêt, mais aussi, et ce de plus
en plus, avec les NAC.
On distingue 3 zoonoses importantes, pas anodines au vu de leurs conséquences,
mais pouvant être gérées :
 La Tularémie
 La Brucellose
 La Pseudotuberculose

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I. La Tularémie

C’est une zoonose due à une petite bactérie coccobacillaire à Gram négatif,
Francisella tularensis (son nom vient de « Francis », microbiologiste américain qui a
mis en évidence, pour la première fois, ce germe sur des cadavres de lièvres ; et de
« Tulare », qui correspond au comté de Californie dans lequel la maladie a été décrite
pour la première fois en 1912).
Elle est aussi connue sous le nom de pseudopeste.

1) Epidémiologie

La Tularémie est bien connue dans de nombreux pays de l’Hémisphère Nord,


dont la France.

L’entretien de F. tularensis implique l’intervention de :


 Micromammifères (Microtus, le campagnol, et Apodemus, le mulot)
 Tiques qui ont un double rôle (vecteur et réservoir)
 Du milieu extérieur

Les victimes et révélateurs de ce cycle d’entretien sont principalement les


lièvres, qui sont les animaux les plus sensibles à la maladie : qualitativement (pour
les aspects clinique et lésionnel) et quantitativement (forte densité de population, due
aux introductions de lièvres dans le milieu extérieur pour la chasse). L’aspect quantitatif
est également dû au fait que, à certaines périodes de l’année, les populations de tiques
et de rongeurs prennent de l’ampleur. Ils recouvrent alors le territoire d’autres espèces,
notamment les lièvres, chez qui la tularémie est mortelle contrairement aux rongeurs.

L’infection peut se transmettre de façon directe (rongeur à rongeur ou


lagomorphe à lagomorphe), par l’intermédiaire des tiques (jouant aussi un rôle de
réservoir par transmission transovarienne et trans-stadiale) ou par un passage dans le
milieu extérieur.

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2) Signes cliniques chez le lièvre

Cliniquement, la maladie se traduit par une septicémie rapidement mortelle


(des fois avant les manifestations cliniques) : c’est le plus souvent face à un ou plusieurs
cadavres que se pose la question du diagnostic, et non pas face à des animaux malades.

Les lésions, visibles à l’autopsie, sont :


 Splénomégalie : rate hypertrophiée (jusqu’à 20 fois le volume normal !), rouge
foncée, turgescente, luisante et de forme cylindrique (elle est dite « en cigare »,
on rappelle que normalement elle est plate, grisâtre, de quelques centimètres)
 Cette splénomégalie peut s’accompagner d’une hypertrophie des nœuds
lymphatiques (car la rate est un organe lymphoïde)
 Des lésions ponctiformes : foyers nécrotiques blancs grisâtres à la surface de
la rate, du foie et des nœuds lymphatiques (micro abcès).

3) Maladie chez l’homme

a. Modalités de contamination de l’homme

La contamination de l’homme se fait par :

 Contact cutané : ces petits coccobacilles peuvent traverser une peau saine, et
plus encore s'il y a des micro-lésions. Un scientifique a un jour fait une expérience
pour le prouver : il a déposé des coccobacilles sur la peau saine de sa femme, et elle
est tombée malade… Vive la science !!!

 Contact conjonctival (frottement des yeux après avoir touché un support


contaminé ou contact avec matières virulentes). C’est une voie de transmission
très efficace

 Ingestion : la cuisson fait disparaître les risques d’infection, mais attention aux
cuisiniers qui goutent le lièvre en cours de cuisson !

 Inhalation : lors d'activités de jardinage ou agricoles : les tondeuses ou


faucheuses qui passent sur des rongeurs ou des lièvres tularémiques, entraînant
le développement d’une infection à point de départ respiratoire par inhalation
d’aérosol contaminé (surtout en Russie et aux USA).

b. Aspect clinique chez l’homme

 Formes typiques :
 Forme ulcéro-ganglionnaire brachiale : forme cutanée. Il y a formation d’un
ulcère au lieu de pénétration (la main), qui évolue spontanément vers la
guérison. Cet ulcère s'accompagne d'une réaction ganglionnaire locorégionale
du nœud lymphatique axillaire (= hypertrophie), avec suppuration possible.

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 Forme oculo-ganglionnaire : conjonctivite évoluant favorablement et
hypertrophie du NL loco-régional.

 Forme pharyngée ou angineuse (surtout lors d’ingestion) : amygdalite


souvent unilatérale avec ulcération et adénite sous-maxillaire et cervicale
(locorégionale).

 Formes atypiques :
 Formes dissociées : syndrome fébrile seul ou forme ganglionnaire seule
 Formes graves : pulmonaires ou méningées. On trouve ces souches virulentes
surtout aux USA et en Russie. Elles sont rares en Europe, car les souches sont
moins pathogènes.

c. Pronostic, traitement, prévention

Selon la souche, le pronostic est bénin à grave : bénin sous nos climats, plus grave
aux USA (taux de mortalité de 4%, ce qui est important).

Traitement : Antibiothérapie (cyclines, aminosides) et drainage chirurgical des


adénopathies en cas de suppuration.

Prophylaxie : La destruction des tiques et des bactéries du milieu extérieur est


illusoire, on peut donc :
 Avoir recours à l’information des personnes à risque (susceptibles de trouver
des lièvres morts : promeneurs, chasseurs, …)
 Conseiller le port systématique de gants (éviter que la bactérie ne traverse la
peau, même saine !) et, le cas échéant, de lunettes et de masque respiratoire
 Avoir une hygiène rigoureuse lors de la réalisation d’autopsies de lièvres
(toujours penser à la tularémie) : il faut gérer le cadavre comme un déchet
dangereux
 Réaliser une stérilisation rigoureuse des locaux et du matériel.

Remarque : Lors de l’autopsie d’un lièvre, il faut mouiller les poils pour qu’ils
s’agglutinent au lieu de s’envoler (risque de transmission par voie conjonctivale). L’idéal
est de les mouiller avec de l’eau de Javel pour profiter de l’effet désinfectant.
La rate est le prélèvement idéal pour faire le diagnostic (il est important que le
matériel soit très bien stérilisé !).

II. La brucellose

Le lièvre est sensible aux différentes espèces de Brucella dont B. melitensis (petits
ruminants), B. abortus (surtout responsable d’avortements chez les grands ruminants),
B. suis (suidés).
Le lièvre constitue également et surtout un réservoir de Brucella suis biovar 2
qui est peu pathogène pour l’homme, au contraire des autres biovars.

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1) Maladie chez le lièvre

Aspect clinique

Cette maladie est une infection souvent inapparente qui prend l’aspect d'une
maladie chronique, avec amaigrissement progressif et mort en 2 à 3 mois dans un état
de cachexie avancé.
On peut avoir des abcès sous-cutanés et des retentissements génitaux avec
des avortements, des métrites (hase = femelle lièvre) ou encore des orchites (bouquin =
mâle lièvre). Pourquoi appelle-t-on « bouquin » un livre ? A méditer…

Aspect lésionnel

Outre les lésions précédemment évoquées (cachexie, abcès, métrites, orchites),


on peut observer à l’autopsie :
 Une splénomégalie
 Une hépatomégalie
 Des foyers de nécrose (petits nodules renfermant une substance caséeuse
jaunâtre et molle) sur la rate et le foie, et éventuellement sur d’autres tissus (NL,
ovaires, testicules, poumon).

Il est impossible de distinguer la brucellose de la tularémie, puisque ces 2


maladies entraînent une splénomégalie !

2) Maladie chez l’homme

La contamination de l’homme se fait par voie cutanée, conjonctivale, digestive


ou respiratoire.

Aspect clinique

La brucellose humaine n’est pas forcément anodine ! C’est une maladie


septicémique avec :
 Fièvre : ondulante, sudoro-algique. Ondulante = Alternance de pics thermiques
de 15 jours et de périodes de rémission
 Localisation viscérale, essentiellement génitale (surtout chez le mâle :
orchites, souvent unilatérales), ostéo-articulaire (localisations diverses) ou
nerveuse (méningites)
 Evolution vers la chronicité (douleurs ostéo-articulaires et musculaires dues à
un phénomène allergique post-infectieux et asthénie persistante (= gens qui ne
cesse pax de dormir !).

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Traitement : Antibiothérapie (cyclines, rifampycine [action intra et extra-
cellulaire]) pendant 2 mois pour obtenir une guérison clinique et bactériologique.
L’antibiothérapie n’est fonctionnelle que pour la phase bactérienne.

Prophylaxie : comme pour la tularémie.

III. La pseudotuberculose

C’est une maladie due à Yersinia pseudotuberculosis, évoluant sur un mode aigu
ou chronique.
Le tableau nécropsique laisse apparaître :
 Une splénomégalie
 Hypertrophie de certains nœuds lymphatiques (mésentériques)
 Des lésions nodulaires ponctiformes de couleur blanc-jaunâtre sur la rate et,
éventuellement, sur d’autres viscères de la cavité abdominale (foie, reins) et de
la cavité thoracique (cœur, poumons).

Une fois de plus, c’est le même tableau lésionnel !


La Yersiniose à Yersinia pseudotuberculosis est donc une maladie très voisine des
précédentes sur le plan lésionnel. Si on trouve ces lésions sur un lièvre, on ne sait pas
exactement à quelle maladie on fait face, on sait juste qu’il y a un risque de santé
publique ! Il faut donc recourir à un labo pour identifier la bactérie.

La transmission à l’homme se fait par contact direct ou indirect avec des


animaux infectés (inapparents ou malades) ou par l’ingestion de denrées alimentaires
(végétaux) souillées par des déjections animales.
La maladie se manifeste chez l’homme par un syndrome pseudo-appendiculaire
(adénite mésentérique simulant une crise d’appendicite) dans 80 % des cas. Le
traitement repose sur l’antibiothérapie par la streptomycine (puisque c’est une bactérie
à Gram -).
Les rongeurs et les oiseaux peuvent servir de relais à la maladie. Le chat peut
également être porteur passif.

IV. Pour mémoire…

La tularémie est un DS2, dont la déclaration est obligatoire auprès de la DDcPP


dans sa forme clinique confirmée par l'identification de F. tularensis, chez le lièvre ou
une autre espèce, par culture ou par PCR.

La brucellose est un DS1 dans toutes les espèces de mammifères lorsqu’elle est
due à une Brucella autre que B. ovis et B. suis serovar 2. Elle est donc à déclaration
obligatoire auprès de la DDcPP, mais il n’existe aucune mesure spécifique de police
sanitaire aujourd’hui.
Remarque : les brucelloses à B. ovis et B. suis serovar 2 sont des DS2, et uniquement
pour l’espèce porcine.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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Module pathologie infectieuse - CM13-14 : Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants

Cours des RHX revu et corrigé par

Louise KAUTZMANN

Justine ORIEL


CM13-14 – Pathologie Infectieuse / Législation

par Antoine LACHERETZ

le 04/12/2014

Les zoonoses infectieuses


lié es aux ruminants

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Module pathologie infectieuse - CM13-14 : Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants

Sommaire

I. Les zoonoses susceptibles d’être contractées au contact d’animaux vivants ................................ 3


A/ Les zoonoses essentiellement contractées lors d’un contact cutané ............................................ 4
1. Le Cowpox ou Vaccine ou « Bouton de traite » ...................................................................... 4
2. Le Pseudocowpox ou Paravaccine ou Nodule du trayeur ....................................................... 4
B/ Les zoonoses essentiellement contractées lors d’un contact avec les muqueuses buccales ........ 5
1. La Stomatite Papuleuse des bovins ......................................................................................... 5
2. L’Ecthyma Contagieux ............................................................................................................. 6
3. La Fièvre Aphteuse .................................................................................................................. 6
4. La Stomatite Vésiculeuse Contagieuse.................................................................................... 7
5. La Rage .................................................................................................................................... 8
C/ Zoonoses essentiellement contractées lors d’une intervention sur la sphère génitale ................ 9
1. La Brucellose............................................................................................................................ 9
2. La fièvre Q (Querry Fever) ..................................................................................................... 12
3. La Chlamydophilose............................................................................................................... 13
4. La Leptospirose (pour mémoire) ........................................................................................... 13
II. Les zoonoses susceptibles d’être transmises à partir des carcasses et des cadavres................... 14
1. La Fièvre Charbonneuse ............................................................................................................ 14
2. Le Rouget ................................................................................................................................... 16
3. La Tuberculose........................................................................................................................... 16
4. La Maladie d’Aujeszky ............................................................................................................... 18
5. La Rage (pour mémoire) ........................................................................................................... 18
III. Les zoonoses infectieuses susceptibles d’être transmises par les produits.................................. 19

Introduction

Les zoonoses infectieuses associées aux ruminants regroupent un ensemble de


maladies qui peuvent se contracter :

 au contact ou à proximité des animaux vivants (éleveurs, vétérinaires)


 à partir de leurs carcasses ou de leurs cadavres (bouchers, charcutiers,
équarisseurs)
 ou encore de leurs produits.

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Module pathologie infectieuse - CM13-14 : Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants

I. Les zoonoses susceptibles d’être contractées au contact


d’animaux vivants


En pratique, ces maladies peuvent être diversement contractées :

 par l’intermédiaire du revêtement cutané des animaux (la mamelle et les


trayons, classiquement manipulés lors de la traite). Deux poxviroses entrent
dans ce cadre : le Cowpox (virus de la variole) et le Pseudocowpox (virus de la
pseudo-variole).

 par l’intermédiaire de la cavité buccale (contact avec les muqueuses
buccales). L’on doit citer ici des poxviroses, dont la Stomatite papuleuse
(bovins) et l’Ecthyma contagieux (ovins et caprins), mais également une
picornavirose représentée par la Fièvre aphteuse (zoonose incertaine), et deux
rhabdoviroses avec la Stomatite vésiculeuse (signes cutanés) et la Rage
(signes nerveux). Ces deux dernières maladies représentent le plus grand
danger pour les vétérinaires et les éleveurs.

 par l’intermédiaire de l’appareil génital des femelles (à la faveur d’une
intervention sur la sphère génitale, dans le contexte d’un suivi d’élevage :
diagnostic de gestation, aide à la mise-bas, avortement…). Outre la Leptospirose
(avortements), principalement étudiée au titre de saprozoonose, trois maladies
retiennent l’attention : la Brucellose, la Fièvre Q et la Chlamydophilose. Les
problèmes les plus classiques étaient dus anciennement à la Brucellose et sont dus
actuellement à la Fièvre Q et à la Chlamydophilose. Ces maladies très localisées
sont aussi les plus à risques.


Chez l’homme, la prévention de ces maladies repose principalement sur le
port de gants (mains, avant-bras, bras lors de « plongée dans l’animal »). Cette mesure
simple et non contraignante permet d’éviter l’essentiel des risques de contamination.
Nous verrons toutefois que le port de lunettes et de masque respiratoire peut
avantageusement compléter la protection, du fait du risque de transmission par voie
conjonctivale.

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Module pathologie infectieuse - CM13-14 : Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants

A/ Les zoonoses essentiellement contractées lors d’un contact cutané


1. Le Cowpox ou Vaccine ou « Bouton de traite »



LA MALADIE CHEZ LA VACHE

Clinique : La Variole de la vache se présente classiquement sous la forme d’une


éruption variolique, qui concerne essentiellement la mamelle et les trayons. Se
développent successivement, sur une quinzaine de jours : des macules, des papules
(vésicules), des pustules (à centre ombiliqué), des croûtes puis des cicatrices.

Transmission : La contamination des veaux à la mamelle se traduit par une


stomatite et une péri-stomatite (mufle et naseaux) d’évolution favorable.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : Elle a lieu classiquement lors d’un contact avec des lésions
animales (manipulation à mains nues, contact avec la cavité buccale des veaux…).

Clinique : Elle se traduit par une éruption variolique localisée aux mains et
aux doigts (« bouton de traite ») ou à la face. Il existe des formes graves de la maladie,
avec généralisation de l’éruption ou développement d’une encéphalite démyélinisante
(enfants immuno-déprimés).

Pour mémoire, le virus de la Variole bovine peut également être présent chez les
chats, chez lesquels il induit la formation de nodules cutanés érythémateux de 0,5 à 1cm
de diamètre. Ces nodules évoluent favorablement vers l’ulcération et la cicatrisation en 5 à
6 semaines. La contamination des chats se réalise à la faveur de contacts avec des rongeurs
infectés (campagnols, mulots, etc…). Des cas de contamination humaine ont également été
décrits à partir de rats de compagnie (France et Allemagne - 2009). Les rongeurs
pourraient constituer un réservoir éventuel de la maladie.

Remarque : La transmission inter-humaine n’est pas possible, donc il n’y a pas


d’épidémiologie chez l’homme.

2. Le Pseudocowpox ou Paravaccine ou Nodule du trayeur



DEFINITION

Le Pseudo-cowpox est une poxvirose bénigne des bovins. Elle est marquée par
le développement sur les trayons de nodules de 0,1 à 1cm de diamètre. Durs et
indolores, ces nodules disparaissent en 4 à 6 semaines sans laisser de trace. Il y a
une stabilisation au stade de papules, ce qui va donner des nodules.

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LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : Elle se réalise lors d’un contact cutané, essentiellement à


l’occasion de la traite.

Clinique : C’est une zoonose isosymptomatique. Elle est donc marquée par le
développement d’un ou plusieurs nodules sur les mains (doigts). Ces nodules sont
hémisphériques, de la taille d’un pois, rosés ou rougeâtres (lésions souvent
hémorragiques), indolores mais volontiers prurigineux. Ils disparaissent en quelques
semaines (3 à 6 semaines), sans laisser de cicatrice.



B/ Les zoonoses essentiellement contractées lors d’un contact avec les
muqueuses buccales

1. La Stomatite Papuleuse des bovins



LA MALADIE CHEZ LA VACHE

Définition : La Stomatite papuleuse des bovins est une poxvirose peu


contagieuse et bénigne, caractérisée par une stomatite liée à une éruption papuleuse
localisée à la cavité buccale, aux lèvres et au mufle.

Clinique : Les lésions, bénignes, se présentent sous la forme d’élevures


entourées par un liseré congestif (papules). Elles évoluent en quelques semaines (1
à 4) vers la régression ou l’ulcération (stade papuleux), laissant ultérieurement place à
des cicatrices brunâtres.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : Elle se fait par contact cutané avec les lésions buccales des
animaux.

Clinique : La maladie se limite chez l’homme au développement sur les mains


(les doigts) de quelques papules ou nodules cutanés, qui disparaissent
spontanément en quelques jours.

Il existe une stomatite voisine dans ses aspects cliniques à la Stomatite papuleuse,
appelée « Stomatite pseudo-aphteuse ». Chez les bovins, elle s’exprime de la même
façon que la stomatite papuleuse. Mais, chez l’homme, elle est responsable d’une
méningite qui évolue favorablement vers la guérison en une semaine. La clinique est
marquée par :

 un syndrome fébrile initial de quelques jours, qui associe un érythème


bucco-pharyngé

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 un syndrome méningé avec vomissements, céphalée et raideur de la nuque. Il


s’agit d’une méningite à liquide clair, riche en lymphocytes.

2. L’Ecthyma Contagieux (assez fréquent)

DEFINITION

Cette poxvirose des petits ruminants (ovins et caprins) se caractérise par une
éruption papuleuse concernant la cavité buccale et les lèvres des jeunes, et
secondairement retrouvée sur la mamelle de leur mère.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME OU ORF (EN REFERENCE A UN VIRUS ORPHELIN)

Contamination : Elle se réalise chez l’homme par la voie cutanée lors d’un
contact avec les lésions des animaux malades. C’est très fréquent.

Clinique : Elle se traduit cliniquement par une éruption papuleuse localisée


(papules rougeâtres, peu douloureuses mais prurigineuses), évoluant vers la guérison.
La guérison se fait sans séquelles ; elle peut survenir précocement ou en 3-4 semaines,
après un passage par les stades vésicules, vésiculo-pustules et croûtes. Il existe une
forme extensive (rare).


3. La Fièvre Aphteuse

Cette maladie a longtemps été considérée comme une zoonose. Cependant, au vu de


sa rareté chez l’homme même dans un foyer déclaré de fièvre aphteuse, on se demande si
cette maladie est réellement une zoonose, ou simplement la coexistence de deux maladies
différentes (zoonose incertaine). Ce serait un Picornavirus qui évoluerait chez l’homme
parallèlement à la fièvre aphteuse chez les bovins, donc il y aurait évolution concomitante
avec les épizooties animales.

LA MALADIE CHEZ LES RUMINANTS

Définition : La Fièvre aphteuse est une maladie virale très contagieuse des
animaux domestiques et sauvages à nombre pair d’onglons (bovins, ovins, caprins,
porcins).

Clinique : Elle se caractérise par une fièvre et une éruption vésiculeuse (aphtes)
essentiellement localisée à la cavité buccale, aux extrémités digitées et à la mamelle
(trayons).

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : La fièvre aphteuse se transmet à l’homme par effraction


cutanéo-muqueuse lors de la manipulation de produits ou matières virulentes.

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Chez l’homme, la fièvre aphteuse est une maladie qui peut être qualifiée de :
 iso-symptomatique : la fièvre aphteuse associe chez l’homme une fièvre et une
éruption vésiculeuse buccale et digitée (péri-unguéale et inter-digitée)
 bénigne : la maladie évolue favorablement en 2 à 3 jours
 rare : elle est exceptionnellement observée, même chez les personnes présentes
dans le foyer ou travaillant avec des animaux infectés
 bornée : il n’y a pas d’évolution extensive interhumaine décrite.


4. La Stomatite Vésiculeuse Contagieuse

DEFINITION

Maladie animale très voisine de la fièvre aphteuse sur le plan clinique


(stomatite) et lésionnel (éruption vésiculeuse), sauf que la stomatite vésiculeuse peut
affecter les équidés alors que la fièvre aphteuse touche seulement les animaux à nombre
d’onglons pair.
Elle s’en distingue néanmoins par son étiologie (Rhabdovirus), son mode de
transmission (par contacts ou vectoriel par des arthropodes, mais on ne parle pas
d’arbovirose car le virus ne se multiplie pas dans le vecteur), les espèces sensibles
(bovins, suidés et équidés) et sa répartition géographique (cantonnée au continent
américain ; partout ailleurs, limitée aux laboratoires de recherche fondamentale en
virologie : le seul risque est donc celui d’une mauvaise manipulation).

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : La stomatite vésiculeuse contagieuse se transmet naturellement :


 par contact avec des animaux malades
 par piqûre d’arthropodes vecteurs.

NB : La maladie peut également être contractée au laboratoire (diagnostic ou
recherche).

Clinique : La maladie s’exprime chez l’homme après une période d’incubation
courte (1 à 2 jours). Elle se présente sous la forme d’un syndrome fébrile et elle
associe plus rarement une éruption vésiculeuse (mains et cavité buccale). Elle évolue
favorablement vers la guérison en une semaine.

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5. La Rage

LA MALADIE CHEZ LES RUMINANTS

Définition : la Rage est une encéphalomyélite virale.

Clinique : La maladie se caractérise habituellement par une période


d’incubation longue (2 à 4 mois) et une évolution clinique brève (3 à 8 jours). Elle est
marquée de façon constante par l’apparition de paralysies flasques envahissantes, la
mort survenant par paralysie des muscles de la respiration.
De façon inconstante, l’évolution clinique de la rage laisse apparaître des
troubles nerveux divers, notamment de l’agressivité. Chez les ruminants, la
particularité est l’apparition d’une dysphagie très facilement remarquable avec troubles
de la déglutition, or ce signe clinique est classiquement dû à la présence d’un corps
étranger ! Il faut donc faire attention en cas de manipulation bucco-pharyngée si on a des
lésions sur les mains, du fait du risque d’inoculation du virus via la salive !

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : S’agissant des risques zoonosiques liés aux ruminants, c’est


une réalité qu’il faut prendre en compte en tant que vétérinaire. Ainsi, on doit citer les
cas de Rage décrits chez des vétérinaires qui, outre à n’être pas vaccinés, s’étaient
inoculé le virus :

 pour les uns, lors de la réalisation d’une manipulation bucco-pharyngée
non protégée pour dysphagie (diagnostic différentiel de la Rage avec une
obstruction par corps étranger)

 pour les autres, lors de l’ouverture sans précaution de la boîte crânienne


pour extraire l’encéphale (pour envoyer un échantillon au laboratoire afin de
confirmer un diagnostic), soit à l’aide d’un marteau et d’un burin (inoculation
accidentelle), soit à l’aide d’une scie électrique (inhalation de l’aérosol généré
contenant des agents infectieux ; un habillement de protection avec casque est
préconisé).

N’oubliez pas qu’on meurt de la rage si on n’est pas vacciné !!!


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C/ Zoonoses essentiellement contractées lors d’une intervention sur la


sphère génitale

1. La Brucellose

DEFINITION

La Brucellose est une maladie due à des bactéries du genre Brucella


(coccobacilles à gram négatif, intra et extra-cellulaires). Elle se traduit essentiellement
chez les animaux par une pathologie génitale de type avortement ou orchi-
épididymite (qui entraîne une stérilité du mâle en cas de chronicité).
Cette maladie a donc des répercussions importantes sur la reproduction en
élevage, et est à l’origine de pertes économiques importantes, puisque les produits à
naître ne sont pas viables

CLASSIFICATION

La barrière d’espèces des différentes bactéries du genre Brucella est réelle mais
non exclusive, et elle n’épargne pas l’homme.
L’homme peut ainsi être infecté principalement par B. suis (suidés et léporidés ;
seul le sérovar 2 ne contamine pas l’homme) et B. melitensis (petits ruminants), mais
également pas B. abortus (bovins) et très rarement B. canis (chien).

Remarques : Le nom « Brucella » vient du major anglais Bruce, qui est tombé
malade en buvant du lait de chèvre infecté sur l’île de Malte…
Les Brucella rough sont des coccobacilles rugueux (B. ovis, B. canis) et les Brucella
smooth sont des coccobacilles lisses (B. melitensis, B. suis, B abortus). Les lisses sont plus
pathogènes que les rugueux.

LA MALADIE CHEZ LA VACHE

Lorsque les bactéries arrivent pour la première fois dans la sphère génitale
femelle, il n’y a pas de réponse immunitaire. Ainsi, elles se multiplient et sont à l’origine
d’une placentite, qui empêche les échanges respiratoires avec le fœtus : celui-ci meurt, il
y a donc avortement.
Lors de la saison suivante, l’immunité locale qui est mise en place par la mère
entraîne une diminution de la multiplication des bactéries, donc le fœtus peut ne pas
être atteint ou très peu. Il y a tout de même un risque de mort du fœtus à la naissance, du
fait d’une anoxie lors de la vie intra-utérine.
Encore une saison plus tard, la gestation et la naissance se déroulent
normalement, malgré les adhérences du placenta avec la cavité utérine et donc une non-
délivrance. Ainsi, tout peut paraître normal, mais les Brucella se multiplient toujours

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(même à faible niveau), donc le risque de contamination humaine reste présent lors des
examens gynécologiques.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination :

 Elle peut avoir lieu lors d’une intervention sur l’appareil génital d’une
femelle (avortement, non-délivrance, mise-bas ou délivrance apparemment
normale, suivi gynécologique). Attention : en cas d’infection, la gestation tourne
généralement mal (placentite et atteinte du fœtus, d’où avortement). Mais la
normalité de la gestation, sans avortement et avec une mise-bas a priori normale,
n’exclut pas le risque infectieux ! De plus, l’infection peut paraître normale quand
ça fait longtemps qu’elle évolue…

 Elle peut également se faire par ingestion de lait ou de produits dérivés frais
(en cas de délocalisation des bactéries dans la mamelle), ou encore de légumes
récoltés sur des terrains amendés avec du fumier provenant d’exploitations
infectées (même pour les légumes bio !! Il est interdit d’utiliser du fumier
provenant d’élevages non officiellement indemnes, car on trouve parfois des
avortons ou du placenta sur le tas de fumier…). La maladie peut donc dépasser le
cadre de la maladie professionnelle et entrer dans la sphère publique !

 L’on doit également citer : les contaminations de laboratoire (prélèvements
mal conditionnés) ou vaccinales (injection accidentelle de vaccin vivant atténué
[pouvoir pathogène potentiel], projection sur la conjonctive).

Clinique : l’incubation dure de 1 à 3 semaines. Dans sa forme aiguë classique, la


maladie évolue en trois phases :

 une phase septicémique : « fièvre ondulante » (ça s’en va et ça revient…) avec
des phases fébriles de 15 jours entrecoupées de phases de rémission de 2-3
jours, et ce pendant 2-3 mois ; « fièvre sudoro-algique » (sueurs nocturnes à
odeur dite de paille pourrie et douleurs ostéo-articulaires)
 une phase de localisation viscérale notamment génitale (orchi-épididymite
possible), nerveuse (méningite) ou articulaire (arthrite au niveau des grosses
articulations). Contrairement aux animaux, l’orchi-épididymite ne touche pas tout
l’appareil génital : il s’agit d’une atteinte unilatérale d’évolution favorable en 8
jours et sans stérilité
 une phase chronique en l’absence de traitement (asthénie [« patraquerie
brucellique »] et douleurs ostéo-articulaires). Ce sont les phénomènes immuno-
pathologiques sous-jacents les plus agressifs.

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Il existe des formes graves, typhiques (« typhose mélitococcique » avec


évolution vers la mort, ou poly-viscérales ; des formes mineures (syndrome grippal)
et des formes frustres ou inapparentes.

Diagnostic : comme chez l’animal, il repose classiquement sur la bactériologie, la
sérologie et les tests allergiques.

Traitement : le principe du traitement implique de recourir à des antibiotiques
actifs contre des bactéries à gram négatif, intra (tétracycline) et extra-cellulaires
(streptomycine). Le traitement de référence associait ainsi sur 30 jours la tétracycline
(per os) et la streptomycine (IM). Cette IM quotidienne pendant un mois était fastidieuse
(jours et nuits).
Actuellement, le traitement associe, sur 2 mois et toutes les 3 heures, une
cycline (minocycline ou doxycycline) et la rifampicine (ou autre), toutes deux
administrées per os. Attention à l’observance : risque de récidives ou de passage à la
chronicité si on écourte le traitement…

Prévention de la maladie humaine : elle repose sur :



 la lutte contre les Brucelloses animales (cf brucelloses = DS1 et prophylaxies
collectives obligatoires)
 le respect des règles élémentaires d’hygiène, notamment lors des
interventions obstétricales et gynécologiques (bottes, blouse en caoutchouc,
gants couvrant les avant-bras)
 la pasteurisation ou la stérilisation des aliments à risques (notamment le
lait et les produits dérivés)
 l’interdiction d’utiliser, pour les cultures maraîchères, des engrais
animaux provenant d’exploitations non reconnues indemnes de
Brucellose (il peut en particulier y avoir contamination par un placenta
infecté).

Pour info : En 1968, 50% du cheptel français était infecté mais à l’heure actuelle,
la France est reconnue indemne (cela n’empêche pas la réapparition d’un foyer de temps
en temps).

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2. La fièvre Q (Querry Fever)



C’est l’une des maladies à risque pour les femmes enceintes… Elle est très
importante !!!

DEFINITION

La Fièvre Q est une rickettsiose (germe intra cellulaire à gram négatif décrit sous
le nom de Coxiella burnetii) rencontrée dans toutes les espèces animales et
principalement les ruminants, chez lesquels elle est responsable de pathologie
abortive.

EPIDEMIOLOGIE

La Fièvre Q associe une épidémiologie complexe impliquant les tiques


(évolution trans-stadiale) et les animaux domestiques et sauvages. Cette maladie et
donc très difficile à gérer.

Tiques adultes

Morsure de tique (exceptionnel)



LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : Elle se fait essentiellement par voie respiratoire ou


conjonctivale, à partir des matières et poussières virulentes constituées dans
l’environnement des animaux infectés (placenta, secrétions génitales, urines, sol, paille,
fumier, laine de mouton…). Elle se fait aussi plus rarement par ingestion de lait
contaminé, et exceptionnellement par morsure de tique.
La transmission inter-humaine est possible, mais rarement constatée.

Clinique : L’incubation est de 2 à 3 semaines. On distingue ensuite
schématiquement :
 dans un peu moins de 50 % des cas, des formes inapparentes
(éventuellement détectées lors d’un examen sérologique)
 dans une même proportion, des formes pseudo-grippales souvent associées
à une hépatite (palpation sensible, élévation des transaminases), évoluant
favorablement en 4-5 jours
 pour le pourcentage restant, des formes cliniques variées graves
essentiellement pulmonaires (broncho-pneumonie hilaire [= du hile]) ;
parfois extra-pulmonaires dont : des formes génitales (avortements,

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malformations fœtales) et des formes cardiaques (endocardite à hémoculture


négative sur valvulopathie préexistante [prothèses valvulaires]).

Attention donc pour les femmes enceintes au contact de ruminants infectés ou
même de chats infectés et allant mettre bas ! Attention aussi aux personnes âgées avec
valvulopathie (= problèmes cardiaques), car elles peuvent être très sensibles à cette
bactérie.

Diagnostic : cliniquement difficile (« grippe », « hépatite », « pneumonie »). Le


recours au laboratoire est indispensable (diagnostic direct ou surtout indirect).

Traitement : doxycycline (guérison microbiologique et clinique en 2 semaines).

Prophylaxie : Il est difficile d’agir sur le réservoir de Coxiella burnetii
(réservoir impliquant principalement des tiques et des animaux sauvages). Les
mesures de précaution individuelles sont dès lors importantes à respecter
(destruction des matières virulentes [placenta, secrétions génitales, paille, litière, etc...],
pasteurisation du lait, éviction des femmes enceintes [pas de TP ou clinique en repro dans
notre école ! Il faut informer le bureau des études pour en être dispensée] et des
valvulopathes, antibioprévention des sujets exposés).

3. La Chlamydophilose

C’est aussi l’une des maladies à risque pour les femmes enceintes… Elle est très
importante !!!

DEFINITION

La Chlamydophilose ou Chlamydiose des ruminants est une maladie abortive


due à des bactéries décrites sous les noms de Chlamydophyla abortus et de
Parachlamydia acanthamoeba.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : Elle est contractée dans l’environnement des animaux infectés,


notamment lors de mise-bas infectieuse.

Clinique : Elle associe cliniquement chez les femmes enceintes un syndrome


fébrile, des naissances prématurées, des avortements ou des mortinatalités.

Prévention : Elle intéresse surtout les femmes enceintes qui doivent éviter tout
contact avec des femelles infectées, notamment en période de mise-bas.

4. La Leptospirose (pour mémoire)


Cf cours sur les zoonoses des rongeurs !

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II. Les zoonoses susceptibles d’être transmises à partir des


carcasses et des cadavres

Indépendamment des maladies évoquées précédemment, on doit penser aux


zoonoses essentiellement transmises par inoculation accidentelle lors de la réalisation
d’une autopsie ou de la préparation d’un animal à l’abattoir.
Sans oublier le Tétanos, il faut notamment citer : la Fièvre charbonneuse, le
Rouget et la Tuberculose et, au titre des maladies virales, la Rage et la Maladie
d’Aujeszky (zoonose potentielle, pas certaine).

La prévention de ce type d’accidents repose sur l’acquisition de gestes sûrs
(« c’est en forgeant qu’on devient forgeron ! »), le port de gants anti-coupures (anti-
effraction) et la vaccination (Tétanos, Tuberculose [BCG], Rage).

1. La Fièvre Charbonneuse

DEFINITION

La Fièvre charbonneuse est une maladie animale (tous les mammifères) à


réservoir hydro-tellurique, due à une bactérie décrite sous le nom de Bacillus
anthracis (bacille à Gram positif).

LA MALADIE CHEZ L’ANIMAL

Il s’agit d’une maladie septicémique (multiplication des germes dans le sang),


oedématogène et asphyxiante (paralysie des centres nerveux), d’évolution
rapidement mortelle (« mort subites » par asphyxie).

Elle se caractérise à l’autopsie par :
 un sang noirâtre, visqueux et incoagulable
 une tumeur externe ou interne, œdémateuse, centrée par un NL noirâtre (=
nécrose hémorragique)
 une rate hypertrophiée, boueuse à la coupe et, le cas échéant, une hématurie
et une entérite (si l’évolution est longue).

Etiologie : Bacillus anthracis peut se présenter sous deux formes


morphologiques distinctes et réversibles :

 La forme sporulée est la forme de résistance (entretien de l’agent infectieux
dans le milieu extérieur) et de contagiosité (transmission de la maladie par
voie cutanée [charbon externe] ou muqueuse [charbon interne, les NL
mésentériques sont les premiers concernés])

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Module pathologie infectieuse - CM13-14 : Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants

 La forme bacillaire est la forme pathogène. Elle est virulente (capacité à


diffuser et à se multiplier qui entraîne une septicémie, capsule = protection
contre la phagocytose) et toxinogène, la toxine associant une action
œdématogène (tumeur charbonneuse sur les NL, splénomégalie) et létale
(mort rapide par asphyxie, par inhibition des centres nerveux de contrôle des
fonctions cardiaques et respiratoires).

Remarque : Il y a encore régulièrement des cas sur le territoire national. Vous avez
d’ailleurs pu le constater lorsque, fin Novembre, nous avons été informés d’une suspicion
d’un cas de Bacillus anthracis en salle d’autopsie (les analyses ont ensuite confirmé que ce
n’était pas cette bactérie).

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : elle a lieu essentiellement par voie cutanée, respiratoire ou


digestive :
 La contamination percutanée se traduit par le développement de deux types
de lésions, d’évolution isolée ou concomitante :
 une « pustule maligne » (élevure cutanée prurigineuse évoluant en une
escarre noire, entourée d’une auréole de vésicules pleines d’un liquide
citrin résultant d’une infiltration liquidienne)
 ET/OU un « œdème malin » qui évolue vers l’aggravation (œdème
inflammatoire localisé envahissant, mou, prurigineux et cuisant).
L’évolution peut se faire vers la guérison en certains cas de pustule maligne,
mais, le plus souvent, il y a évolution clinique vers la septicémie et la mort.

 La contamination respiratoire a lieu par inhalation de poussières associant
des spores (tannerie, mégisserie [laine des moutons], farines animales,
enveloppes postales [bioterrorisme]). Elle se traduit par un syndrome grippal
(signes généraux, toux, dyspnée, expectorations brunâtres), la mort survenant
en quelques jours par septicémie.

 La contamination digestive résulte de l’ingestion de viande ou d’abats


d’animaux morts du charbon. Elle se traduit par une maladie fébrile avec
atteinte gastro-intestinale (vomissements, diarrhée, coliques). La mort
survient également par septicémie.

Traitement : Le traitement du charbon repose sur l’antibiothérapie. Il doit être


mis en place très rapidement. L’antibiotique de référence est la Pénicilline. Il doit
être conduit à dose modérée (éviter une lyse massive des corps bactériens et,
parallèlement, une libération massive de toxines), de façon prolongée (trois semaines).

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Prophylaxie : Elle repose sur l’information des professionnels exposés (surtout


les vétérinaires qui font leur diagnostic ou qui sont en autopsie), l’hygiène et la lutte
contre la maladie animale (DS1). On peut éventuellement envisager la vaccination (il
existe un vaccin [soldats américains / conflit irakien]).


2. Le Rouget

DEFINITION

Le Rouget est une maladie due à un bacille à gram positif et ubiquitaire :


Erysipelothrix rhusiopathiae (thrix = cheveu, erysipel = lésion cutanée externe,
rhusiopathiae = pathologie rouge). Il résiste très bien sans spores dans le milieu
extérieur : la contamination des animaux se fait par ce biais.
Il intéresse les animaux aquatiques (poissons, crustacés), les oiseaux
(notamment les dindons) et les mammifères, dont les porcins (surtout) et les agneaux
(arthrites exsudatives fibrineuses). Si l’on n’arrive pas à retenir le nom de la bactérie,
« bacille du rouget » suffira amplement !

ZOONOSE

Contamination : Elle a lieu classiquement par inoculation cutanée accidentelle


lors de la manipulation d’une carcasse ou lors de la réalisation d’une autopsie.

Clinique : Elle se traduit par l’apparition d’une tâche congestive (vésicule


centrale) qui devient rapidement de couleur rouge sombre (lie de vin) et qui a
tendance à s’étendre de façon centrifuge en quelques jours (vers la surface).
L’évolution est souvent favorable (guérison en 2 à 3 semaines). Néanmoins, il existe des
formes compliquées ou graves généralisées (arthrites loco-régionales, endocardites,
septicémie). Les arthrites et les endocardites (formation en chou-fleur qui se développe
sur les valvules cardiaques) concernent surtout les porcins.

Traitement : Il repose sur l’antibiothérapie (Pénicilline).


3. La Tuberculose

DEFINITION

La Tuberculose est une maladie qui est due à des bactéries du genre
Mycobacterium dont M. tuberculosis (surtout l’homme), M. bovis (surtout les bovins) et
M. avium (surtout les oiseaux). Il existe de nombreuses interférences entre les espèces.

Elle se caractérise initialement par des lésions inflammatoires nodulaires


chroniques à dominante cellulaire (aiguës ou chroniques, faisant des masses ou

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« tubercules » cf pomme de terre), accompagnées d’une adénite satellite (le NL


locorégional réagit et s’hypertrophie).
Ces « complexes primaires » peuvent être diversement localisés selon la porte
d’entrée de l’agent infectieux. Ils évoluent ultérieurement vers la régression (/ !\
différent d’une disparition !), la stabilisation ou l’extension, selon l’agressivité de l’agent
infectieux et les compétences immunitaires de l’hôte.

ZOONOSE (tuberculose à M. bovis)

Contamination par le bacille tuberculeux bovin : elle peut avoir lieu par
inoculation cutanée (découpe d’une carcasse, autopsie), par inhalation (locaux
d’élevage hébergeant des animaux tousseurs) ou par ingestion (lait, viande ou abats
provenant d’animaux tuberculeux).

Clinique : L’infection se traduit par un complexe primaire :


 cutané (nodule évoluant vers l’ulcération, adénopathie satellite), avec extension
possible du processus infectieux
 pulmonaire (forme pulmonaire identique à la tuberculose respiratoire à M.
tuberculosis)
 ou digestif (adénite cervicale, adénite mésentérique, tuberculose abdominale).

Traitement : il fait classiquement appel à l’utilisation de substances
spécifiquement actives : les « antituberculeux » (isoniazide, rifampicine, pyrazinamide,
éthambutol).

Remarque : M. bovis présente une résistance naturelle au pyrazinamide… Le
traitement de la tuberculose est interdit chez les Ruminants pour éviter tout
développement d’antibio-résistance et toute baisse d'efficacité du traitement donné en
humaine.

Prophylaxie : Outre les mesures individuelles, la prévention repose notamment


sur :

 le respect des mesures d’hygiène relatives à la consommation du lait


(traitement thermique), de la viande et des abats (inspection et saisies à
l’abattoir, cuisson)
 l’éradication de la maladie animale (DS1, Prophylaxie collective obligatoire = la
première à avoir été menée depuis 1933)
 l’interdiction du traitement des animaux (éviter de sélectionner des souches
résistantes aux antituberculeux).

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4. La Maladie d’Aujeszky

DEFINITION

La maladie d’Aujeszky est une herpèsvirose spécifique des suidés,


éventuellement transmissibles à d’autres mammifères (dont les ruminants) et à
l’homme. C’est une zoonose incertaine.

Chez les suidés, l’expression clinique est fonction de l’âge des animaux. On
observe ainsi :
 une méningo-encéphalite chez les jeunes, à mortalité très élevée
 des troubles respiratoires (toux) chez les porcs à l’engrais
 des avortements chez les reproducteurs (témoins de la présence du virus).

Chez les autres mammifères, la maladie d’Aujeszky est responsable, quel que soit
l’âge des animaux atteints, d’une méningo-encéphalite d’incubation brève (1 à 2 jours)
et d’évolution rapide vers la mort (quelques jours).
Elle se caractérise par un prurit localisé, incoercible, démentiel avec auto-
mutilation, et une paralysie initialement pharyngée (ptyalisme, troubles de la
déglutition) ayant tendance à se généraliser (en quelques heures, voire quelques jours,
cela va très vite !).

CHEZ L’HOMME

Clinique : La maladie d’Aujeszky est une maladie iso-symptomatique


(incubation courte, fièvre modérée, prurit localisé), mais rare et bénigne (guérison
spontanée en 3 à 5 jours).

Contamination : Elle fait suite à une blessure réalisée lors d’une autopsie ou d’une
manipulation de laboratoire.
C’est une zoonose incertaine : l’hypothèse selon laquelle la forme clinique peut
être contractée auprès des animaux est remise en question. Elle est progressivement
remplacée par celle d’une concomitance avec un problème de santé humaine
indépendant, en parallèle de la maladie d’Aujeszky.

Prévention : Le respect des précautions élémentaires d’hygiène (élimination des
cadavres, autopsie, abattoir) suffisent à éviter l’apparition de cette maladie chez
l’homme.


5. La Rage
Pour mémoire, cf I.B/5.

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Module pathologie infectieuse - CM13-14 : Les zoonoses infectieuses liées aux ruminants

III. Les zoonoses infectieuses susceptibles d’être transmises


par les produits

Nous retiendrons dans ce cadre :

 les maladies qui sont susceptibles de se transmettre à l’homme lors de la


consommation de viande ou de lait : la Rage, l’ESB, la Fièvre Charbonneuse, la
Tuberculose, la Brucellose, les Salmonelloses.

 les TIA(C) : les principaux germes en cause sont les salmonelles non typhiques,
Shigella, Campylobacter (jejuni), Yersinia enterocolitica, Vibrio parahaemolyticus,
Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens, Bacillus cereus, Escherichia coli
entérotoxinogènes et entérohémorragiques, Aeromonas hydrophila, Listeria (…).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Zoonoses liees aux Oiseaux
Sommaire

I. Maladie de Newcastle .................................................................................................................... 3


1) La maladie animale ..................................................................................................................... 3
a. Aspects cliniques (forme aiguë) .............................................................................................. 3
b. Aspects lésionnels .................................................................................................................. 4
2) La maladie chez l’homme ........................................................................................................... 4
II. L’influenza aviaire........................................................................................................................... 5
III. L’ornithose-psittacose .................................................................................................................... 6
1) La maladie animale ..................................................................................................................... 6
2) La maladie chez l’homme ........................................................................................................... 6
a. Aspect clinique ....................................................................................................................... 6
b. Traitement et prophylaxie ...................................................................................................... 7
IV. Le rouget ........................................................................................................................................ 8
1) La maladie animale .................................................................................................................... 8
2) La maladie chez l’homme ........................................................................................................... 8
a. Aspect clinique ........................................................................................................................ 8
b. Traitement et prévention ........................................................................................................ 9
V. La tuberculose aviaire .................................................................................................................... 9
1) La maladie animale ..................................................................................................................... 9
2) La maladie chez l’homme ......................................................................................................... 10

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Les zoonoses liées aux oiseaux sont assez nombreuses et se transmettent à
l’homme essentiellement par voie digestive, mais aussi par les voies respiratoire,
percutanée ou mixte. Elles sont souvent communes à d’autres espèces animales.

 Voie digestive : via les abats et surtout les œufs. Cette voie concerne
essentiellement la Salmonellose et la Campylobactériose (TIAC). On trouve
également la Yersiniose.
 Voie respiratoire : concerne surtout les pestes aviaires virales (Maladie de
Newcastle et Influenza aviaire, qui sont des maladies réglementées très graves
pour les oiseaux et bénignes chez l’homme) et l’Ornithose-psittacose
bactérienne. Cette voie est la plus classique pour les personnes côtoyant des
oiseaux.
 Voie percutanée (= effraction de la barrière cutanée) : voie de transmission du
bacille du Rouget
 Mixité des voies de transmission : se rencontre dans la tuberculose aviaire à
Mycobacterium avium (voies digestives et percutanées)

Les oiseaux peuvent aussi être le réservoir de nombreuses arboviroses à


tropisme nerveux (cf cours Métazoonoses) pouvant atteindre d’autres animaux et
l’homme (encéphalites West Nile chez les équidés, encéphalite japonaise).

Au final, tout le monde est concerné par ces zoonoses :


 Les consommateurs (voie digestive et TIA(C)), donc attention à l’hygiène !
 Les éleveurs et les personnes travaillant en amont et en aval des élevages
(couvoirs et abattoirs)
 Les marchands et les propriétaires d’oiseaux d’agrément (surtout les oiseaux
exotiques plus ou moins légaux…)
 Les particuliers visitant une exposition d’oiseaux ou se promenant dans les
lieux ouverts au public (places, jardins, zoos) « les amoureux qui s’bécotent sur
les bancs publics,… »
 Les vétérinaires appelés à recevoir des oiseaux en consultation ou à réaliser
des autopsies.

Tout le monde est donc concerné !

Remarque : En pathologie aviaire, la sémiologie est peu variée… C’est fort


sympathique !

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I. Maladie de Newcastle

C’est une maladie septicémique très contagieuse des oiseaux. Elle est due à un
paramyxovirus et la conclusion de cette maladie est souvent mortelle.
L’évolution de cette maladie associe chez les oiseaux un pronostic médical et un
pronostic économique graves (classée DS1). Il s’agit en revanche d’une zoonose rare et
bénigne chez l’homme, donc anisosymptomatique.

1) La maladie animale

a. Aspects cliniques (forme aiguë)

Elle se traduit par une altération marquée de l’état général. On observe


également des symptômes locaux :
 Cutanés : œdème et/ou congestion de la crête et des barbillons, qui deviennent
ainsi turgescents, luisants et violacés
 Digestifs : diarrhée
 Respiratoires : type coryza avec rhinite, ainsi qu’une dyspnée (difficulté à
respirer due à une accumulation de mucus, qui conduit à une asphyxie de
l’animal)
 Nerveux : on peut constater la présence de troubles de l’équilibre, paralysies
diverses (têtes, ailes, pattes), convulsions, cou déjeté vers l’arrière
 Génitaux : troubles de la ponte (œufs petits, mous, mal formés).

Ces troubles peuvent être isolés ou diversement associés chez les oiseaux d’un
même élevage. La souche est dite pantrope (affinité pour plusieurs tissus).

Œufs de poules atteintes de la maladie de Newcastle Troubles nerveux

La forme aiguë est rapidement mortelle (3-4 jours). Elle peut cependant évoluer
vers une guérison, avec séquelles. Dans tous les cas, elle conduit à des pertes
économiques considérables, du fait des troubles de la ponte et des séquelles diverses.

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En ce qui concerne le diagnostic, il est nécessaire de réaliser une autopsie pour
déterminer les aspects lésionnels afin de voir s’il s’agit bien de peste des oiseaux.

b. Aspects lésionnels

Il s’agit d’un tableau congestivo-hémorragique généralisé à dominante


pétéchiale (petites ponctuations hémorragiques sur divers organes) concernant
notamment :
 Le tube digestif : pétéchies et suffusions (muqueuse intestinale, ventricule
succenturié, gésier), éventuellement des ulcères à contenu fibrino-nécrotique
sur les formations lymphoïdes associées au tube digestif, et hypertrophie des
amygdales cæcales à la jonction iléo-cæcale, qui deviennent ainsi visibles
(couleur marron). Les lésions hémorragiques sur le ventricule succenturié sont
le support du diagnostic de la maladie à l’autopsie.

Remarque : les oiseaux ne


possèdent pas de nœuds
lymphatiques mais des
« formations lymphoïdes ».

 Les voies respiratoires : mucus abondant dans les voies respiratoires,


congestion et pétéchies sur les muqueuses. Les poumons peuvent apparaître
normaux, congestifs ou hémorragiques (pétéchies ou suffusions) et l’animal a
des difficultés à respirer (asphyxie des oiseaux du fait de l’abondance de
mucus).
 Le système nerveux : lésions macroscopiques souvent absentes ou discrètes et
lésions microscopiques d’encéphalite virale à l’examen histopathologique .

2) La maladie chez l’homme

La contamination se fait par voie respiratoire (inhalation) ou voie


conjonctivale (aérienne ou digitée). Le risque pour la santé publique est mineur.
Elle a lieu dans des foyers de la maladie ou lors de la vaccination collective des
volailles, lorsqu’elle est réalisée avec des aérosols de vaccins vivants atténués. La
quantité de vaccin dépend du volume du local. Il faut donc prendre des précautions lors
de l’utilisation de ce type de protocole, notamment porter des lunettes et un masque.

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Elle se traduit par le développement, en 3 à 5 jours, d’une conjonctivite uni ou
bilatérale, qui peut éventuellement être accompagnée d’une réaction fébrile témoignant
de la généralisation de l’infection. La guérison survient spontanément sans séquelles en
1 à 2 semaines sauf (« nonobstant » =P) cas de surinfection bactérienne.

Remarque : La vaccination de l’animal peut aussi se faire par injection d’un vaccin inactivé.

II. L’influenza aviaire

C’est une maladie très contagieuse des oiseaux, appartenant aux pestes aviaires,
due à un Orthomyxovirus.
Indépendamment de son étiologie, l’Influenza aviaire est comparable à la maladie
de Newcastle (symptômes, lésions, épidémiologie). Elle est également inscrite sur la liste
des DS1 dans toutes les espèces d’oiseaux, en raison de la gravité de son pronostic
médical et de son importance économique.

L’influenza aviaire retient également l’attention par son potentiel zoonotique et


sa gravité pour l’homme, qui semble étroitement liée à la nature des souches
circulantes. Ainsi, la grippe aviaire peut être :

 Strictement animale (longtemps considérée comme telle)


 Une zoonose « bornée » : certaines souches sont susceptibles de se transmettre
de l’animal à l’homme, mais ce dernier constitue un « cul-de-sac
épidémiologique » (donc pas de transmission d’homme à homme). Cela a été le
cas du virus H5N1, qui a provoqué un nombre peu élevé de malades (quelques
centaines, vivant dans des régions à forte présence de la maladie), mais avec un
taux de létalité apparent de l’ordre de 60 %. Un seul cas de transmission inter-
humaine a été signalé (mais pas confirmé) en Thaïlande.
 Une zoonose « extensive » réverse ou surtout inter-humaine : c’est une
situation qui est régulièrement redoutée et qui a justifié la mise en place d’un
plan de surveillance épidémiologique et d’un plan d’intervention d’urgence

Remarque 1 : La situation est identique pour les autres orthomyxoviroses


animales : des cas de grippes d’origine porcine et équine ont déjà été décrits chez
l’homme, notamment chez des porchers et des palefreniers, avec multiplication des
virus. Il s’agit d’un phénomène ancien et connu, mais restant confiné.

Remarque 2 : Il est possible de vacciner efficacement les oiseaux contre la


maladie de Newcastle car il n’existe qu’un seul type immunogénique de Paramyxovirus,
donc une seule souche protège l’individu contre toutes les autres.
En revanche, il existe de très nombreux sérotypes immunologiquement différents
pour les Orthomyxovirus, du fait du nombre et des associations diverses de
neuraminidases et hémagglutinines : il est plus difficile d’envisager une vaccination
cohérente car il faut sans cesse pouvoir adapter les vaccins à la souche circulante. De
plus, il existe un risque de recombinaison entre les différents Orthomyxovirus (cf Viro).

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III. L’ornithose-psittacose

C’est une maladie initialement décrite chez les psittacidés (perruche,


perroquet…), d’où le terme de « psittacose ». Elle a ensuite été reconnue dans toutes les
espèces d’oiseaux domestiques et sauvages (canards, dindes, pigeons…), d’où le terme
« d’ornithose ».
Cette maladie est due à une bactérie intracellulaire obligatoire, Chlamydophila
psittaci (« Chlamydophilose aviaire »). Il s’agit d’une zoonose qualifiée de « majeure »
du fait de sa fréquence et de sa gravité potentielle chez l’homme.

1) La maladie animale

Le portage latent sans symptômes est fréquent, avec une excrétion virulente
majorée, ou une évolution vers la clinique à la faveur d’un stress occasionné lors de
transport, de refroidissement, de fatigue, de sous-alimentation ou de surpeuplement par
exemple.
Remarque : dans le cas des exportations clandestines, les oiseaux sont capturés,
entassés dans des caisses, transportés par avion ou bateau sans boisson, ni chauffage, ni
nourriture ! Cela favorise une réexpression massive de la maladie et ces oiseaux peuvent
alors contaminer l’homme à l’arrivée !

La forme aigüe se caractérise par une


altération de l’état général avec
amaigrissement rapide et présence, de façon
isolée ou diversement associée, d’un catarrhe
oculo-nasal (conjonctivite et rhinite), de
symptômes respiratoires (dyspnée), de
symptômes digestifs (diarrhée) et nerveux
(troubles de l’équilibre, paralysies,
convulsions). La mort survient en 1 à 2
semaines. Catarrhe oculo-nasal

Ces symptômes sont les mêmes que pour les pestes aviaires ; en revanche, les
lésions à l’autopsie sont différentes.

A l’autopsie, on observe des lésions liées aux symptômes : fonte musculaire,


entérite, pneumonie. On observe également une hypertrophie du foie et de la rate, ainsi
que des « psittacomes », qui sont des foyers nécrotiques plus ou moins développés.

2) La maladie chez l’homme

a. Aspect clinique

Les matières virulentes sont essentiellement représentées par les sécrétions


oculo-nasales et les fientes des oiseaux infectés. La contamination inter-humaine est
possible.

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La transmission se fait essentiellement par inhalation de poussières ou
d’aérosols (battement d’ailes, plumage…) virulents, présents dans l’environnement des
oiseaux infectés (attention si vous allez sur un banc public en amoureux… <3, attention
également aux marchands d’oiseaux !).

Il existe :
 une forme bénigne, pseudo-grippale, évoluant spontanément vers la guérison
en huit jours environ
 une forme grave, qui associe un syndrome fébrile intense avec un état typhique
(altération marquée de l’état général) et une pneumopathie (broncho-
pneumonie ou pleuropneumonie). Des troubles digestifs ou méningés peuvent
se surajouter.

L’évolution se fait en 2 à 4 semaines, en général vers la guérison (convalescence


longue avec abattement et asthénie). La mort peut néanmoins survenir dans 20 à 40 %
des cas sans traitement, donc le pronostic médical est « potentiellement terrifiant ! ».

b. Traitement et prophylaxie

Le traitement est à base de cyclines. La doxycycline per os pendant 10-15 j est


très efficace, même dans les formes graves de la maladie : le taux de mortalité est
ramené à 1%.

La prophylaxie de la maladie animale repose sur :


 Le contrôle des importations : autoriser l’importation uniquement des
animaux reconnus non infectés et dans de meilleures conditions, mais contrôle
difficile
 L’isolement et le traitement des animaux infectés, leur euthanasie
éventuelle (préférée au traitement, cher et avec une guérison microbiologique
incertaine)(Mais les propriétaires ne sont pas toujours d’accord cf le perroquet qui
vaut 30 000 euros !)
 La destruction des cadavres, la désinfection des cages et du matériel à l’eau
de Javel et la désinfection des locaux (formol gazeux)
 Le respect de mesures d’hygiène au contact des oiseaux reconnus infectés,
contaminés ou suspects (port de masque et de lunettes) pour tout vétérinaire
amené à intervenir dans une volière où l’on suspecte la maladie car les oiseaux
sont dangereux (pattes, griffes, becs).

Législation : C’est un DS2 chez les volailles et toutes les espèces d’oiseaux
captifs. La mise en évidence de l’agent pathogène se fait par PCR, sur prélèvements ou
après culture sur œufs embryonnés. Cette maladie est un souci permanent en santé
publique…

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IV. Le rouget

C’est une maladie due à un bacille à Gram positif, Erysipelothrix rhusiopathiae,


plus communément appelée bacille du Rouget. Cette bactérie est très présente et
résistante dans le milieu extérieur.

1) La maladie animale

Elle concerne de très nombreuses espèces animales :


 Les poissons et crustacés, d’où un risque pour les poissonniers
 Les porcs (animaux les plus sensibles), dont l’infection est très semblable à
celle de l’homme : dans sa forme aiguë classique, c’est une maladie
septicémique avec fièvre et tâches cutanées congestives non-hémorragiques,
évoluant volontiers vers la mort ; dans sa forme chronique, on observe
notamment des arthrites et des endocardites
 Les ovins avec l’arthrite à Rouget de l’agneau
 Les oiseaux (dindons surtout) avec des septicémies

2) La maladie chez l’homme

a. Aspect clinique

La transmission à l’homme du bacille du Rouget se fait essentiellement de façon


accidentelle par voie percutanée, lors d’autopsies ou de découpe à l’abattoir. Il s’agit
donc essentiellement d’une zoonose professionnelle, concernant notamment les pêcheurs
et les écailleurs, les personnels des abattoirs et des ateliers d’équarrissage, les bouchers,
charcutiers et les vétérinaires. La voie digestive est rarement à l’origine de l’infection
humaine. Il n’y a pas de transmission inter-humaine : c’est une zoonose bornée.

La période d’incubation est habituellement brève, de 1 à 2 jours.


La clinique se caractérise par le développement, au point d’inoculation (face dorsale
des mains, doigt), d’une tâche congestive très prurigineuse, parfois centrée par une
phlyctène (vésicule) à contenu séreux ou séro-hémorragique. La lésion prend en quelques
heures une coloration rouge sombre (lie de vin), puis elle s’étend en quelques jours de
façon centrifuge, en tâche d’huile sur les mains, sans atteindre le poignet ni la paume.

Le plus souvent, l’évolution se fait favorablement vers la guérison en 2 à 3 semaines,


sans adénite (l’infection reste localisée au lieu d’inoculation), ni lymphangite, ni fièvre.
Le pronostic est donc souvent bénin, néanmoins des complications sont
possibles en l’absence de traitement : localisations articulaires (poignet), localisation
cardiaque (endocardite), septicémies après passage dans le sang. Il existe par ailleurs chez
l’homme des formes d’emblée généralisées à l’image de ce que l’on connaît chez le porc
(fièvre, localisations cutanées multiples, adénopathies, arthralgies).

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b. Traitement et prévention

Le traitement repose sur l’emploi des pénicillines (bacille à gram positif), aussi
bien chez l’homme que chez l’animal. La prévention consiste à porter des gants anti-
coupures, en particulier lors d’autopsies.

V. La tuberculose aviaire

De manière générale, les animaux peuvent transmettre le bacille tuberculeux à


l’homme, qui déclare alors la maladie. Cette dernière peut être due à M. tuberculosis,
bovis, microti ou, dans le cas des volailles, à Mycobacterium avium.

1) La maladie animale

Chez les oiseaux, la tuberculose est volontiers inapparente. Lorsqu’elle


s’exprime cliniquement (poule fermière en particulier), elle se caractérise par :
 des nodules caséeux (pourtour des yeux, commissure du bec, base des plumes)
 des boiteries avec tuméfaction des pattes (ostéo-périostite diffuse) et des
articulations (arthrites subaigues fémoro-tibio-rotuliennes)
 une diarrhée, d’installation tardive, qui persiste et s’aggrave jusqu’à la mort qui
survient en quelques semaines.

A l’autopsie des volailles, les lésions de tuberculose sont de type nodulaire à


caséification précoce et à calcification exceptionnelle. Elles sont essentiellement
localisées au niveau du foie et de la rate, mais elles peuvent également concerner
d’autres tissus comme l’intestin (ulcérations caséeuses) et le péritoine (grappes de
perles à la surface), les ovaires et les oviductes, les os et les articulations.
Les lésions pulmonaires sont rares chez les gallinacées (mais ces oiseaux sont les
plus concernés par la tuberculose aviaire), plus fréquentes chez les palmipèdes (chez qui
la tuberculose reste très exceptionnelle).

Remarque : Les oiseaux n’ont pas de nœuds lymphatiques !

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Lésions pulmonaires et de la rate

2) La maladie chez l’homme

La transmission à l’homme peut néanmoins avoir lieu par :


 Voie percutanée : accidentellement (autopsie, préparation de carcasses de
volailles). L’inoculation se traduit par une réaction inflammatoire locale
(mains) d’aspect nodulaire qui a tendance à s’ulcérer, associée à une
adénopathie
 Voie respiratoire : par inhalation d’aérosols ou de poussières virulentes. Elle
peut aboutir à une forme pulmonaire de tuberculose
 Voie digestive : ingestion d’œufs ou de volailles tuberculeuses.

En pratique, l’homme apparaît naturellement résistant au bacille aviaire, mais


persiste le problème des personnes immunodéprimées. Les formes cliniques
observées sont alors en lien avec la voie d’infection.
Précautions : cuire correctement les volailles, car la cuisson élimine le bacille
tuberculeux.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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Zoonoses liees aux Equides

Sommaire

I. Equidés en tant que relais potentiel pour l’homme ....................................................................... 2


II. Equidé en tant que réservoirs essentiels (primaires) ..................................................................... 2
1) Stomatite vésiculeuse contagieuse (DS1) ................................................................................... 2
2) Anémie infectieuse des équidés (DS1) ....................................................................................... 3
3) La morve (DS2) ........................................................................................................................... 3
a. Transmission........................................................................................................................... 3
b. Evolution clinique ................................................................................................................... 3
c. Traitement et prophylaxie ...................................................................................................... 4
4) Maladie due au virus Hendra...................................................................................................... 4
5) La grippe équine ......................................................................................................................... 4
Zoonoses des reptiles et des poissons.................................................................................................... 5

Les zoonoses susceptibles d’être transmises à l’homme par les équidés


comprennent :

 des maladies communes à d’autres espèces animales, les chevaux ne


constituant qu’un relais potentiel ou occasionnel de transmission. C’est le cas le
plus fréquemment rencontré.
 des maladies plus spécifiques d’espèces, pour lesquelles les équidés constituent
un réservoir primaire essentiel. Ces maladies ne posent pas trop de problèmes
en France et en UE aujourd’hui.

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I. Equidés en tant que relais potentiel pour l’homme

 Certaines sont des DS1 dans toutes les espèces de Mammifères : rage (touche
surtout les chiens et les chats mais possible chez les chevaux donc attention aux
cavaliers mettant le mors (salive)), brucellose, fièvre charbonneuse (surtout
ruminants), maladie d’Aujesky (pour rappel, c’est une zoonose potentielle),
tuberculose (les chevaux en sont très rarement atteints, même lorsqu’ils vivent avec
des ruminants).

 D’autres, également DS1, font partie des arboviroses (réservoirs = rongeurs ou


oiseaux) : encéphalomyélites et encéphalites virales des équidés (américaines de
l’Est et de l’Ouest, Vénézuélienne avec une transmission respiratoire possible,
Japonaise, West Nile).

 Certaines, non réglementées, sont des saprozoonoses : tétanos (les chevaux y


sont très sensibles, et ont un rôle important dans l’amplification du risque tétanique
dans leur TD ; la vaccination est systématique), leptospirose, mélioïdose.

II. Equidé en tant que réservoirs essentiels (primaires)

On trouve des DS1 (Stomatite vésiculeuse contagieuse et AIE), un DS2 (la


Morve), et des maladies non réglementées (Grippe et maladie due au virus de Hendra).

1) Stomatite vésiculeuse contagieuse (DS1)

C’est une maladie voisine de la fièvre aphteuse due à un Rhabdovirus, qui


concerne les bovins et les suidés (chez qui le diagnostic différentiel avec la FA est très
important !), mais également les équidés.
Elle est exclusivement localisée au continent américain. Néanmoins, le virus est
couramment utilisé pour les études de virologie fondamentale dans les laboratoires du
monde entier.

La contamination de l’homme se fait :


 par piqûre d’arthropode vecteur (arbovirose ?)
 au contact d’animaux naturellement infectés, des animaux de laboratoire
inoculés ou des cultures cellulaires de virus, à la faveur d’une effraction cutanée
ou par voie respiratoire.

La maladie s’exprime, après une incubation de 1 à 2 jours, sous la forme d’un


syndrome grippal associant éventuellement une éruption vésiculeuse (bouche,
pharynx, mains). La guérison survient habituellement sans séquelles en quelques jours.

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2) Anémie infectieuse des équidés (DS1)

Cette maladie est une zoonose exceptionnelle ou potentielle : 2 cas seulement


auraient été décrits chez l’homme. Cependant, le diagnostic a pu être confondu avec une
fatigue naturelle ou une autre infection.
La transmission à l’homme se ferait par effraction cutanée (autopsie). L’AIE
humaine associerait un syndrome fébrile accompagné principalement d’un
amaigrissement et d’une anémie (symptômes voisins chez le cheval). La guérison
survient après une longue période de convalescence.

Chez le cheval, cette maladie a posé problème pour les chevaux de guerre pour ce
qui est de la fatigue, et elle reste aujourd’hui catastrophique dans les écuries de
trotteurs. La maladie n’a pas encore totalement disparu en France.

3) La morve (DS2)

C’est une zoonose infectieuse grave, isosymptomatique chez l’homme et le


cheval, due à Burkholderia mallei.
Elle a longtemps été reconnue comme un fléau pour les équidés et les humains,
mais elle est devenue exceptionnelle en Europe (disparue depuis 1925). Cependant, elle
est encore présente au Proche Orient (Turquie), en Asie et en Amérique du Sud, donc
elle est potentiellement à nos portes si on ne contrôle pas nos importations !!

a. Transmission

La transmission à l’homme (et au cheval) peut se faire par voie :


 percutanée, avec effraction cutanée ou contamination d’une plaie
 respiratoire ou conjonctivale, dans l’environnement d’un cheval qui s’ébroue
 digestive, par ingestion de viande de cheval infectée (saisie totale des viandes
[et lasagnes] morveuses).

La transmission interhumaine a été décrite (attention notamment à l’entourage


des malades et aux infirmiers).

b. Evolution clinique

Cliniquement, la maladie survient après une incubation de 10 jours à 1 mois.


Elle se traduit initialement par des manifestations cutanées ou nasales selon la voie
de contamination.

 La morve cutanée est caractérisée par des abcès à pus « huileux » ayant
tendance à l’ulcération (perte de substance par ouverture des abcès, mais ceux-ci
persistent et ne cicatrisent pas) et entrainant une adénite et une lymphangite
(= hypertrophie des vaisseaux lymphatiques) de voisinage.

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 La morve nasale est marquée par une rhinite avec des sécrétions successivement
muco-sanguinolentes puis muco-purulentes (jetage), des ulcères de la pituitaire
et une réaction des NL sous-glossiens.

L’évolution clinique se fait vers l’atteinte des tissus profonds et l’altération de


l’état général (fatigue, amaigrissement, poussées fébriles). La mort survient après
plusieurs mois ou années d’évolution (maladie longue, chronique cachectisante), mais
peut être accélérée en quelques jours par une septicémie. Si elle n’est pas traitée
précocement cela entraîne la mort de la personne atteinte.

c. Traitement et prophylaxie

Le traitement repose sur l’antibiothérapie : streptomycine (gram négatif).

La prophylaxie repose sur la lutte contre la maladie animale (DS2) et, le cas
échéant, sur l’application de mesures de protection individuelles.
La morve est l’une des premières maladies réglementées ayant fait l’objet d’une
police sanitaire (dépistage + abattage). De plus, la disparition de la morve équine a
entraîné la disparition de la morve humaine.

4) Maladie due au virus Hendra

La maladie est due à un virus qui a été isolé pour la première fois en 1994, en
Australie, dans un haras dénommé Hendra.

Elle se traduit cliniquement, chez l’homme comme chez le cheval, par des
symptômes respiratoires aigus et parfois des symptômes nerveux.
Le taux de létalité apparaît très élevé (70% chez les chevaux et >50% chez
l’homme).

Le réservoir du virus est représenté par différentes espèces de chauves-souris


roussettes. La transmission directe du cheval à l’homme est possible.

Pour le moment, cette maladie ne nous concerne pas car elle est lointaine, mais
attention en particulier aux importations.

5) La grippe équine

Cette maladie est un problème constant dans les écuries : les chevaux atteints
sont inutilisables pour cause de mauvaises performances durant toute la saison.

Pour mémoire, les grippes animales (Orthomyxovirus de type A) sont


transmissibles à l’homme, qu’il s’agisse des grippes aviaire, porcine ou équine ! C’est un
problème constant qui cause toujours des frayeurs notamment vis-à-vis de son passage
à l’homme !

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Zoonoses des reptiles et des poissons

Cette partie est un complément du cours, à titre d’information.

Pour ce qui est des reptiles : le problème majeur est celui de la Salmonellose.
C’est un grand classique rencontré chez les enfants qui ont une tortue. Les pouvoirs
publics en interdisent de temps en temps la vente, mais ces mesures sont toujours
temporaires pour le moment.

Pour ce qui est des poissons : le principal problème est celui posé par
Mycobacterium marinum. En effet, les poissons sont des porteurs inapparents de cette
bactérie, et peuvent la transmettre à l’homme par contact cutané via des lésions
préexistantes.
Il ne faut donc jamais nettoyer un aquarium à mains nues mais avec des gants,
car cette mycobactérie cause des lésions nodulaires aux extrémités avec une
inflammation chronique. Ceux-ci ne régressent pas, mais évoluent en une tumeur isolée
qui évolue vers l’ulcération. Il n’existe aucun traitement car les antibiotiques classiques
sont inactifs, si bien que la seule possibilité reste l’exérèse chirurgicale.
Les animaleries ont de plus en plus de poissons exotiques multicolores ce qui n’est
pas sans risque !!!

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Zoonoses liees aux Suides

Sommaire

I. Maladies transmises par d’autres espèces animales ...................................................................... 2


II. Maladies plus spécifiques aux suidés ............................................................................................. 2
1) Infections à Streptococcus suis ................................................................................................... 3
2) Staphylococcies à SARM ............................................................................................................. 3
3) Infection par le virus Nipah (DS1) ............................................................................................... 3
4) Encéphalo-myocardite................................................................................................................ 4
5) Hépatite E ................................................................................................................................... 4

Les zoonoses susceptibles d’être transmises par les suidés correspondent :


 soit à des maladies également transmissibles par d’autres espèces animales
 soit à des maladies transmises de façon plus spécifique.

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I. Maladies transmises par d’autres espèces animales

Maladies bactériennes

 Fièvre charbonneuse (DS1 dans toutes les espèces)


 Brucellose (DS1)
 Tuberculose (DS1)
 Salmonellose (ex-DS2 chez les porcs ; on s'intéresse surtout à la salmonellose
aviaire, car elle peut être à l'origine d'une forte contamination des aliments)
 Pasteurellose
 Leptospirose

Maladies virales

 Rage (DS1)
 Fièvre aphteuse (DS1)
 Stomatite vésiculeuse contagieuse (DS1)
 Maladie vésiculeuse du porc (DS1)
 Encéphalite japonaise (DS1 chez les volailles, les équidés et les porcins)
 Grippe porcine

II. Maladies plus spécifiques aux suidés

Il s’agit des maladies plus fréquemment rencontrées chez les suidés que chez les
autres espèces animales, maladies qui sont donc liées à la filière porcine.

Maladies bactériennes

 Rouget  voir cours sur les zoonoses des ruminants


 Infections à Streptococcus suis
 Staphylococcies à SARM

Maladies virales

 Maladie d’Aujeszky (DS1)  voir cours sur les zoonoses des ruminants
 Infection par le virus Nipah (DS1) (encéphalite)
 Encéphalomyocardite
 Hépatite E

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1) Infections à Streptococcus suis

Ce sont des coques à Gram positif disposées en chaînettes.

LA MALADIE CHEZ LES SUIDES

Les streptococcies du porc s’expriment classiquement chez ces animaux par des
méningites et des septicémies. C’est donc une infection grave !

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Epidémiologie : Différents cas de méningites et/ou septicémies à Streptocoques


ont été observés chez des personnes travaillant auprès des suidés en tant qu’éleveurs,
personnels d’abattoir ou charcutiers (Danemark, Hollande, France), plus rarement
chez des vétérinaires pratiquant des autopsies. Les chasseurs de sangliers sont
également concernés (découpe notamment).

Contamination : elle serait consécutive à la souillure d’une plaie (préexistante


ou d’inoculation).

2) Staphylococcies à SARM

Ces dernières années ont été marquées par la mise en évidence de souches de
Staphylocoques (Staphylococcus aureus) résistantes à la méticilline (SARM). Ce sont
des bactéries gram + qui forment des grappes de raisins. Ces souches sont apparemment
très répandues en élevage porcin (Europe, Canada, USA) et secondairement retrouvées
chez l’homme, notamment chez les porchers.

Clinique : Les manifestations cliniques observées chez l’animal et l’homme sont


de même nature que celles observées dans toute staphylococcie (germes pyogènes,
d’où suppurations diversement localisées, septicémie, septicopyohémie).

3) Infection par le virus Nipah (DS1)

Voisin du virus Hendra (équin), le virus Nipah a été identifié en Malaisie à la fin
des années 1990, où il occasionna la mort d’une centaine de personnes. Il entraîna
l’abattage de près d’un million de porcs, dès lors que les porcs avaient été identifiés
comme étant les réservoirs du virus. Ces mesures ont été prises par les pouvoirs publics
locaux et l’OMS.
La maladie a ensuite été identifiée au Bengladesh au début du siècle.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : contact indirect avec des chauves-souris frugivores (qui


semblent être un réservoir) par l’intermédiaire de fruits ou de jus de fruits.
La transmission de la chauve-souris à l’homme peut aussi se faire de manière
directe. La contamination interhumaine semble possible.

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Clinique : comme chez le porc, le virus Nipah est responsable chez l’homme soit
d’une infection inapparente, soit d’un syndrome fébrile, soit de troubles nerveux et
respiratoires.
Le taux de mortalité chez l’homme est élevé, il peut dépasser 90%.

Traitement : la ribavirine (antiviral à large spectre).

4) Encéphalo-myocardite

L’Encéphalo-myocardite est due à un Picornavirus du genre Cardiovirus (ex-


Enterovirus), dont le réservoir est représenté par les rongeurs (muridés sauvages),
chez lesquels l’infection reste inapparente.
L’infection peut secondairement concerner d’autres espèces, notamment le singe
et le porc (décrits à titre de relais).

LA MALADIE CHEZ LES PORCS

L’infection peut rester inapparente ou s’exprimer par des troubles nerveux


(encéphalomyélite) et cardiaques (nécrose du myocarde) rapidement mortels chez les
porcelets.

LA MALADIE CHEZ L’HOMME

Contamination : L’infection humaine semble avoir lieu à partir des excréments


des animaux infectés (enterovirus) et via le contact avec les animaux relais.
Clinique : Elle peut être inapparente, prendre l’aspect d’une maladie fébrile
bénigne ou s’exprimer par une encéphalomyélite et une myosite de pronostic médical
favorable en l’absence de lésion cardiaque (pronostic grave sinon).

Prévention : Elle passe, en amont, par la lutte contre les rongeurs (difficile) et
le respect de mesure d’hygiène lors de la manipulation des porcs et des singes.

5) Hépatite E

Les génotypes 3 et 4 du virus de l’Hépatite E peuvent éventuellement être relayés


par les porcs. La contamination humaine a lieu par contact avec les selles, ou par
absorption d’eau contaminée ou de viande et abats insuffisamment cuits.

Remarque sur les hépatites virales : L’homme peut être atteint par plusieurs virus
responsables d’une hépatite, dont certains sont responsables de zoonoses avérées. Ainsi,
l’hépatite A est éventuellement relayée par les singes infectés et leur environnement.

Conclusion : Les porcs deviennent de plus en plus les réservoirs premiers de


certaines maladies.

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