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COMPTE RENDU DE REUNION

DU COMITE DEONTOLOGIE ET INDEPENDANCE DE L’EXPERTISE


DU VENDREDI 20 JUIN 2016

Membres du comité :
- Mme Emmanuelle Prada Bordenave, Présidente
- Mme Soraya Amrani Mekki
- M. Daniel Couturier
- M. Jean-Roger Le Gall

Autres participants :
- M. Philippe Thibault
- Mme Christine Vincent

Absent excusé :
- M. Eric Molinié
- M. Alain Cordier

ORDRE DU JOUR

1. Approbation du compte rendu de la réunion du 20.05.2016 ;


2. Adoption du rapport annuel du comité ;
3. Aspects déontologiques relatifs à la prise en compte de la perspective patient dans l’évaluation des
produits de santé (contribution des associations de patients au processus d’évaluation) –
Présentation de l’expérimentation par Hervé Nabarette ;
4. Cas pratiques : 1/ appréciation du lien d’intérêt d’un membre de commission consistant en la
participation à un « forum santé publique » d’un laboratoire pharmaceutique ; 2/ Recrutement d’un
chargé de projet travaillant dans le même service hospitalier que le président du groupe de travail ;
5. Analyse du formulaire de DPI au regard des informations déclarées par les industriels sur le site
Transparence-santé et des évolutions prévues par la loi de modernisation de notre système de santé ;
6. Questions diverses.

En préambule, la Présidente informe le comité qu’elle a échangé avec le futur déontologue de la HAS
au cours d’une entrevue informelle.
La présidente relate également les échanges qu’elle a eus avec le collège, le 2 juin. Le collège a
exprimé un vif intérêt pour les travaux du comité et a notamment posé des questions sur les conflits
intellectuels (conflits d’école et conflits professionnels) et sur l’appréciation des liens d’intérêts des
usagers du système de santé.

1. Approbation du compte rendu de la réunion du 20.05.2016


Le compte rendu est approuvé.

Comité Déontologie et indépendance de l’expertise - Compte rendu de la réunion du 20 juin 2016 1


2. Adoption du rapport annuel du comité

Le rapport annuel du comité est adopté.


Le comité souhaite que le collège adresse ce rapport à la Cour des comptes et détaille, par ailleurs, les
mesures prises pour pallier les dysfonctionnements pointés par la Cour dans son rapport sur la
prévention des conflits d’intérêts en matière d’expertise sanitaire.

2. Aspects déontologiques relatifs à la prise en compte de la perspective patient dans


l’évaluation des produits de santé

Hervé Nabarette, conseiller technique auprès du directeur de l’évaluation des produits de santé, présente
l’expérimentation que souhaite mettre en place la HAS pour recueillir le point de vue des patients dans
le cadre de l’évaluation des produits de santé.
Il est prévu que le recueil de ce point de vue se fasse par le biais d’un questionnaire.

Les questions suivantes sont posées au comité :

1. Une association non agréée peut-elle adresser une contribution ? Quelles sont les critères de
recevabilité ?
Le comité s’interroge sur la pertinence de prendre l’agrément administratif comme critère de
recevabilité d’une contribution.
Compte-tenu de l’objet de la contribution associative, il n’est pas évident que la HAS doive retenir les
mêmes critères administratifs que ceux de l’agrément.
Le comité considère, par ailleurs, qu’il serait préférable que la décision concernant la recevabilité d’une
contribution repose sur une instance collégiale plutôt que sur un individu.

2. Faut-il publier les contributions des associations ?


Le comité remarque que la publication sur le site de la HAS des contributions associatives n’apporte pas
de garantie sur la qualité de ces contributions.
En revanche, cette publication est susceptible de mettre en difficulté l’association vis-à-vis de ses
financeurs.
Le comité émet donc des réserves sur une telle publication.

3. Les contributions peuvent-elles être présentées en commission par les membres des associations de
patients qui sont membres de la commission ?
Le comité considère que dans la mesure où la contribution est distribuée à toute la commission, rien ne
s’oppose à ce que le membre patient ou usager présente cette contribution.

Le comité souligne l’importance de rédiger une procédure détaillant l’expérimentation, précisant


notamment :
 Les critères objectifs de recevabilité des contributions associatives
 L’obligation pour les associations de patients de détailler leurs sources de financement
 Les modalités de prise en compte des contributions, notamment lorsqu’elles émanent
d’associations très majoritairement financées par les industriels concernés par le sujet de
l’évaluation.

Il recommande, par ailleurs, d’informer en amont les industriels de cette expérimentation et de les
alerter sur le fait qu’ils ne doivent pas s’immiscer dans les contributions associatives.

Enfin, le comité suggère de remplacer les termes « perspective patient » par « contributions associatives
pour exprimer le pont de vue du patient » qui sont plus explicites sur l’objectif de l’expérimentation.

Comité Déontologie et indépendance de l’expertise - Compte rendu de la réunion du 20 juin 2016 2


En conclusion, le comité exprime le souhait que lui soit présentés lors de la prochaine séance la
procédure détaillée de l’expérimentation ainsi que le questionnaire-type adressé aux associations de
patients.

3. Cas pratique :
1/ Appréciation du lien d’intérêt d’un membre de commission consistant en la participation
à un « forum santé publique » d’un laboratoire pharmaceutique
La question suivante est posée au comité : un membre de commission qui a été rémunéré pour
participer à un « forum santé publique » organisé par un laboratoire pharmaceutique sur internet peut-
il participer à l’évaluation d’un produit de ce laboratoire ?
Le comité considère que la participation rémunérée au forum constitue une prestation pour le compte
du laboratoire pharmaceutique. En conséquence, le membre de commission ne peut participer à
l’évaluation du produit de ce laboratoire.

2/ Recrutement d’un chargé de projet travaillant dans le même service hospitalier que le
président du groupe de travail

La question suivante est posée au comité : dans le cadre de l’élaboration d’une recommandation de
bonne pratique, peut-on recruter un chargé de projet pour analyser la littérature et rédiger
l’argumentaire scientifique qui exerce son activité dans le même service hospitalier que le président
du groupe de travail (GT) ?
Michel Laurence, chef du service des bonnes pratiques professionnelles, vient exposer la
problématique.

Les éléments suivants sont pris en considération :


 La HAS a recruté trois chargés de projet pour réaliser l’analyse de la littérature ;
 Les mots clés pour l’analyse de la littérature sont déterminés après discussion entre les
chargés de projet et le président du GT ;
 Le président du GT et le chargé de projet qui exercent dans le même service hospitalier
sont tous deux chirurgiens PU-PH, sans lien hiérarchique entre eux ;
 Leur candidature a été proposée par une société savante ;
 La recommandation de bonne pratique est élaborée par les membres du GT à partir de
l’analyse de la littérature.

Le chef du service des bonnes pratiques professionnelles précise que :


 trois chargés de projet sont chargés de l’analyse de la littérature,
 la sélection des mots clés est faite d’un commun accord entre les trois chargés de projet
et le président du GT,
 l’analyse de la littérature est répartie entre les trois chargés de projet puis soumise à la
relecture de chacun d’eux.

Comité Déontologie et indépendance de l’expertise - Compte rendu de la réunion du 20 juin 2016 3


Le comité rappelle l’importance de diversifier les points de vue ; le risque d’un biais dans l’analyse
de la littérature est plus important si deux des protagonistes travaillent dans le même service, quand
bien même il n’y a pas de lien hiérarchique entre eux.
Même si le fait de travailler dans un même service n’empêche pas d’avoir des points de vue
divergents, le risque de soupçon quant à un manque d’impartialité pourra plus difficilement être
écarté.
Le comité considère donc que, de manière générale, il est préférable de ne pas recruter des personnes
qui exercent dans un même service hospitalier.

Dans le cas précis soumis à l’examen du comité, le sujet fait l’objet d’une vive controverse entre des
écoles dont certaines sont enracinées dans des services hospitaliers parfaitement identifiés par les
professionnels concernés,
Le comité estime que le risque de biais dans l’analyse de la littérature est réel et, qu’en outre, la
perception par le public de l’existence d’un tel biais est élevée. Le risque d’affaiblissement de la
recommandation de la HAS est donc grand.

Le comité suggère que soit organisée pour les sociétés savantes une formation aux règles
déontologiques.

4. Analyse du formulaire de DPI au regard des informations déclarées par les industriels sur
le site Transparence-santé et des évolutions prévues par la loi de modernisation de notre
système de santé
Ce point est reporté à la séance suivante.

5. Questions diverses
Aucune question n’est soulevée.

Les prochaines réunions sont fixées :


- vendredi 16 septembre 2016 de 9h00 à 12h
- vendredi 14 octobre 2016 de 9h00 à 12h.

la Présidente

Emmanuelle Prada Bordenave

Comité Déontologie et indépendance de l’expertise - Compte rendu de la réunion du 20 juin 2016 4

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