les écrivant, avait considérablement développé la doctrine
pneumatologique, qui, jusque là, était restée dans les limbes. Il avait mis au point, en les noyant un peu, il est vrai, au milieu de considérations secondaires, les notions essentielles de divinité, de consubstantialité (ces deux mots n'apparaissaient pas, nous l'avons déjà dit), d'opération de l'Esprit Saint ; il avait extrait de l'Écriture les textes qui les fondaient et fourni de ceux-ci l'exégèse authentique qui reléguait au bêtisier l'interprétation des hérétiques. C'était un livre utile, une sorte de catalogue d'arguments contre les hérétiques, et l'on peut penser que plus d'un évêque en dehors de Sérapion eut la possibilité de lire ou de faire transcrire à son usage les Lettres qui avaient été adressées à l'un des leurs. Ces circonstances, avec les rapprochements entre les textes que nous serons amenés à constater, permettent de penser à juste titre que Didyme a lu les Lettres à Sérapion avant d'écrire son propre Traité du Saint Esprit. Or Athanase avait sa manière. Écrivant à un corres pondant, il adopte un ton familier et didactique à la fois. Il ne se sent pas tenu à un exposé méthodique. Il sait pourtant que ses lettres seront lues à un public qui attend de lui une formule de vérité simple et nette. A ses yeux, la nouveauté de la question demande des explica tions. C'est alors qu'Athanase s'étire sur la divinité du Fils et que le public ne le suit plus. Sérapion le rappelle donc à la brièveté. Athanase dit bien : « Les frères ont demandé que je résume encore mon exposé... » (Sérap. II, 1), mais la suite de la Lettre montre qu'il n'a pas su le faire ; il se rattrape un peu dans la troisième Lettre, longue encore mais bien sur le sujet. Didyme n'a pas les mêmes impératifs : il écrit pour tout le monde et il ne se sent pas tenu à la brièveté.
Règles pour la direction de l'esprit suivi de Recherche de la Vérité par les lumières naturelles, le Monde ou Traité de la Lumière, L'Homme,Méditations Métaphysiques
Essais d'un dictionnaire universel: Contenant généralement tous les mots François tant vieux que modernes, & les termes de toutes les Sciences & des Arts