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COURS GEOTECHNIQUE

1. Présentation des sols

1.1 Définition

*Géotechnique ou mécanique des sols : étude des propriétés mécaniques


physiques et hydrauliques des sols en vue de leur application à la construction

*Roches : matériaux durs qui ne peuvent être fragmentés qu’au prix de très
gros efforts mécaniques

*Sols : agrégats minéraux qui peuvent se désagréger en éléments de petites


dimensions ; ils résultent de l’altération des roches

1.2 Principales catégories des sols :

Marnes : matériau constitué par du calcaire et de l’argile, forme une pâte avec
l'eau, l'acide provoque des effervescences

Vases: sédiment fin de couleur foncé, plastique et mal odorant

Tourbes: produit de la décomposition des végétaux

Argiles : composé d’éléments fins, formant une pâte avec l’eau

Limons : contient moins de 10% d'argile

Sables : pas de cohésion, il ne retient pas l'eau

1.3 Classification des sols:

L'identification ou la description d'un sol est soumise à

l'appréciation de chacun, par contre la classification et les propriétés physiques


ne font l'objet d'aucun empirisme, ils dépendent de plusieurs essais que nous
allons étudier

1 Abderrahmane BEKRI
3 critères dans la classification des sols
- La taille des grains et leur répartition pondérale : Granulométrie
- La plasticité des fines : Limites d’ATTERBERG
- La propreté des fines : Equivalent de sable

1.4 Identification ou description des sols:


Un sol est un assemblage de 3 phases:
• Une phase solide: les grains
• Une phase liquide: l'eau
• Une phase gazeuse: l'air
-La taille des grains

Diamètres des grains


Blocs Cailloux Graviers Sable Silt Argiles
200mm 20mm 2mm 0.05mm 5μ

-La forme des grains et leur nature minéralogique

• Ronds, arrondis, anguleux, en plaquette


• Grains silico-calcaire, calcaire, schisteux, quartzeux

-La nature du sol et la répartition des grains

• Sol pulvérulent cohérent : matériau fin (à cohésion)


• Sol pulvérulent : matériau dépourvu de cohésion (sable propre,
grave sans argile)
• Sol cohérent : matériau possédant à la fois des éléments grenus et
des éléments fins, l’identification dominante portera sur la partie
granulométrique la plus importante (ex : sable argileux, limon
sableux….)

-la consistance des sols fins

2 Abderrahmane BEKRI
C'est le point le plus important à préciser pour les sols fins, elle dépendra
de l'humidité du sol.
Très mou → mou → plastique →ferme → raide → dure
(Enfoncement du doigt) (Rayure à l’ongle)

-la répartition granulométrique des sols grenus et leur compacité

-Répartition continue des grains de taille différente (granulométrie


étalée)
-Prédominance d'éléments de même taille (granulométrie étalée)
-Compacité: lâche, moyenne ou serrée

-la couleur du sol et odeur

La couleur ne reflète pas les caractéristiques d'un sol, elle aide à son
identification par contre la présence de matière organique est détectable à
l'odeur

-les points particuliers

Important de noter par exemple: inclusions de rognons calcaires,


feuilletage des couches, présence de blocs, présence de poches très plastiques

-le niveau de l'eau

L'eau a une influence prédominante dans les propriétés d'un sol. La


connaissance du niveau de la nappe phréatique doit donc être relevé avec
précision

1.5 Caractéristiques physiques des sols :

On appelle sol un mélange de grains solide, d'air, d'eau. On considère


qu'un sol est défini lorsque l'on a déterminé la nature des grains, leur forme,
leur dimension....

3 Abderrahmane BEKRI
Par conséquent, on ne change pas le sol lorsqu'on augmente ou que l'on
diminue la quantité d'air ou d'eau. On dit que l'on modifie son état.

Représentation schématique du sol et notation


Va
Vw
Vs

Echantillon de sol de volume V

W : poids de l’échantillon de sol et de volume total V

Ws : poids des grains solides contenus dans le volume V

Vs : volume des grains solides contenus dans le volume V

Va : volume de l’air contenu dans le volume V

Ww : poids de l’eau contenu dans le volume V

Vw : volume de l’eau contenu dans le volume V

Poids spécifique d'un sol (ɣ)

ɣ= = = (Détermination in-situ)

Poids spécifique d'un sol sec (ɣd)(d=dry)

ɣd = = (Ws: poids de matière sèche obtenu après passage de 24

Heures dans une étuve à 105oC)

Poids spécifique des grains (ɣs)

ɣs = (détermination au laboratoire)

4 Abderrahmane BEKRI
Poids volumique de l'eau (ɣw)

En pratique ɣw = 10 KN/m3

Unités des poids spécifiques

KN / m3

Densités (sans unité)


ɣ
Densité humide
ɣ

ɣd
Densité sèche
ɣ

ɣs
Densité des grains (notation G) G=
ɣ

Porosité ( n)

n= = =
é

La compacité est égale à 1-n

Indice des vides



e= = =

Relation entre e et n

e= n=

Teneur en eau (W %)

W%= x100 (Détermination en laboratoire après passage en étuve)

Degré de saturation (notation Sr)

5 Abderrahmane BEKRI
!é !
Sr = =

Sol sec Sr=0

Sol saturé Sr=1=100%

Poids spécifique déjaugé (notation ɣ')

Caractérise un sol plongé dans une nappe et soumis à la poussée d'Archimède

ɣ' = ɣsat - ɣw = (ɣ - ɣw) (1-n)


Récapitulatif

Le schéma suivant permet de trouver facilement des relations liant les


caractéristiques des sols

Air Va
e n
Eau Vw
1
Grains Vg
1 1-n

Exemples de relation:

ɣd(1+w) ɣs ɣd n
e= -1 e= -1 n =1 - e=
ɣ ɣd ɣs 1−n
ɣ e
ɣd =
1+w n=
1+e

6 Abderrahmane BEKRI
Paramètres physiques d'un sol

Poids volumique total humide ɣh = W / V


3 3
Sable: 17 à 20 KN/M ; Argile: 16 à 22 KN/M

Poids volumique total sec ɣd = Ws / V


3 3
Sable: 14 à 18 KN/M ; Argile: 10 à 20 KN/M

Poids volumique saturé total ɣsat = Wsat / V


3
Sable et Argile: 19 à 22 KN/M

Poids volumique des grains solides ɣs = Ws / Vs


3
(2.6 à 2.7 KN/M )

Poids volumique de l'eau ɣw = Ww / Vw


3
10 KN/M

Poids volumique de l'air ɣa = Wa / Va


(=0)

Poids volumique déjaugé ɣ' =ɣsat - ɣw


3
(en sol saturé)(Sable et Argile:9 à 12 KN/M

Teneur en eau W = (Ww / Ws).100


Indice des vides e = Vv / Vs
Sable: e=0.5 à 1; Argile: e=0.3 à 1 e > 1 peut atteindre la valeur 13 ( cas extrême des argiles de Mexico)

Porosité n = Vv / V
Sable: n=0.25 à 0.50; Argile=0.20 à 0.80 n toujours <1

Degré de saturation Sr =(Vw / Vv).100

7 Abderrahmane BEKRI
2. Analyse granulométrique
2.1 Définition :
L’analyse granulométrique permet de mesurer la distribution

dimensionnelle en poids des éléments d’un sol. Elle comprend 2 opérations :

-Le tamisage, pour la distribution dimensionnelle en poids des grains de


dimensions ≥ à 80 microns

-La sédimentomètrie pour la distribution dimensionnelle en poids des grains de


dimensions < à 80 microns

2.2 Analyse granulométrique par tamisage:

Elle s’effectue en laboratoire par tamisage à sec (matériau pulvérulent,


c=0) ou sous l'eau (par voie humide), matériau cohérent c≠0 .

On utilise des tamis. On représente les résultats par une courbe


granulométrique tracée en coordonnées semi logarithmiques, ce qui permet
une représentation plus précise des fines particules.

Classement et appellation par dimension:

Cailloux 200-20 mm
Gravier 20-2 mm
Sable très gros 2-1 mm
Sable gros 1-0.5 mm
Sable moyen 0.5-0.2 mm
Sable fin 0.2-0.1 mm
Sable très fin 0.1 mm - 50μ
Limon ou silt 50μ-5μ
Argile 5μ-0.2μ
Méthode de tamisage à sec :

Le matériau est fractionné à l’aide de tamis et de passoires. Le refus

8 Abderrahmane BEKRI
(matériau retenu sur chaque tamis ou passoire) est pesé. On calcule ensuite les
% des refus cumulés par rapport au poids du sol sec de chaque tamis ou
passoire et en déduit les % des tamisâts cumulés.

On porte les valeurs sur la feuille de courbe granulométrique


Poids W de l’échantillon à analyser 200D < W < 600D
D: dimension du plus gros, on se limite généralement à la borne
inférieure

Méthode de tamisage sous l'eau :

Le matériau détrempé dans un bac rempli d'eau. Le matériau est lavé et


tamisé sous l'eau à l'aide à l'aide d'un pinceau sur les différents tamis. Le refus
de chaque tamis est ensuite placé dans une étuve et pesé 24 h plus tard

Tableau des différents tamis et passoires


Module AFNOR Passoire diamètre des Tamis côté maille
trous (mm) carré (mm)
50 100 (80)
49 90 (65)
48 83 (50)
47 50 (40)
46 40 (31.5)
45 31.5 (25)
44 25 (20)
43 20 (16)
42 16 (12.5)
41 12.5 (10)
40 10 (8)
39 8 (6.30)
38 6.3 (5.0)
37 5 (4.0)
36 4 (3.15)
35 3.15 (2.50)
34 2.5 (2.00)
33 2 (1.60)

9 Abderrahmane BEKRI
32 1.60 (1.25)
31 1.25 (1.00)
30 1 (0.80)
29 0.80 (0.63)
28 0.63 (0.50)
27 0.5 (0.40)
26 (0.315)
25 (0.250)
24 (0.200)
23 (0.160)
22 (0.125)
21 (0.100)
20 (0.080)
19 (0.063)
18 (0.050)
17 (0.040)

Tableau des résultats


Diamètre Poids des % des refus % des refus % des
refus cumulés tamisâts
cumulés

La granulométrie d'un sol peut être caractérisée par un coefficient


d'uniformité ou coefficient de Hazen :
Cu = D60/D10
Dy : ouverture du tamis laissant passer y % du poids des grains.
D10 est appelé diamètre efficace.

10 Abderrahmane BEKRI
On définit aussi le coefficient de courbure :
Cc = (D30)2/(D10 × D60)
Lorsque certaines condition sur Cu et Cc sont satisfaites, le sol est dit bien
gradué c'est à dire que sa granulométrie est bien étalée, sans prédominance d'une
fraction particulière.
Quand sa granulométrie est discontinue, avec prédominance d'une fraction
particulière, il est dit mal gradué.
Les sols bien gradués constituent des dépôts naturellement denses avec
une capacité portante élevée. Ils peuvent être aisément compactés en remblais et
forment des pentes stables.

2.3 Sédimentométrie:

Elle est utilisée pour définir la répartition des grains dont le diamètre est
< à 0.080 mm, elle complète l’analyse granulométrique par tamisage

Principe : les grains de diamètre différents sédimentent dans un milieu liquide


au repos à vitesses différentes. La relation entre diamètre des grains et vitesse
de sédimentation est donnée par la loi de ‘’STOKES’’. Cette relation a été
établie par des grains sphériques, on n’obtiendra en l’appliquant aux éléments
d’un sol que des diamètres équivalents.

Mode opératoire : On recueille le passant au tamis 0.1 mm qu’on place dans


une étuve jusqu’à dessiccation complète. On mélange 20g d’échantillon avec 1
litre de liquide en suspension. On agite. Enfin d’agitation, on déclenche le
chronomètre, ce qui définit le début de la sédimentation. On mesure
30s,1,2,5,10,20,40,80,240mn.

3 Limites d’ATTERBERG
3.1 Définition :
Le comportement d’un sol varie dans de larges proportions en
fonction de sa teneur en eau

-Pour une valeur élevée de la teneur en eau, le sol se comporte comme un


liquide, c’est la boue

11 Abderrahmane BEKRI
-Quand la teneur en eau diminue, on peut modeler la terre sans qu’elle
s’effrite, c’est la phase plastique

-Si la teneur en eau diminue encore, on ne peut plus modeler la terre elle se
fendrait au cours du travail, c’est la phase solide

Les teneurs en eau qui correspondent au passage de l’un à l’autre de ces états
sont respectivement :*La limite de liquidité Wl, * La limite de plasticité Wp

Indice de plasticité Ip = Wl – Wp
Phase solide
Sans Avec Phase plastique Phase liquide
retrait retrait
Ip=Ll-Lp
Indice de plasticité

O Lf Lp Ll 100%
Sol sec Limite de retrait Limite de plasticité Limite de liquidité Eau pure

3.2 Limite de liquidité

Echantillon: tamisât d'un sol passant au tamis de 0.40 mm

Appareillage normalisé:

Appareil de Casagrande: le matériel couramment utilisé en France se compose:

-d'un socle en bois bakélisé monté sur 4 pieds en caoutchouc

-d'un support métallique portant la coupelle en laiton chromé et la manivelle


actionnant la canne qui soulève de 10mm la coupelle au dessus du socle

Mode opératoire :

- Régler la hauteur de chute de la coupelle à l'aide de la cale

- préparer la pâte ; elle doit être de teneur en eau élevé

12 Abderrahmane BEKRI
- placer environ 70g de pâte dans la coupelle répartie régulièrement avec la
spatule en plusieurs couches

- A l'aide de l'outil à rainurer ; couper la pâte en 2

- A l'aide de la manivelle, donner une série de chocs (2/seconde). Noter le


nombre de chocs nécessaire (ils doivent être compris entre 15 et 35) pour que
les lèvres de la rainure se rejoignent sur une longueur de 1 cm

- Recommencer l'essai pour confirmer le nombre de chocs (les 2 essais ne


doivent pas différer de plus de 1 choc)

- Prélever à la spatule un échantillon de chaque côté de la rainure .En


déterminer la teneur en eau.

Détermination de W1 :

Par définition W1 est la teneur en eau qui correspond à une fermeture des
lèvres de la rainure sur 1 cm après 25 chocs.

Si le nombre de chocs N est différent de 25 mais compris entre 15 et 35


* -.
W1 = W * (+, ) +
la valeur de W1 peur être lue sur le monogramme
traduisant la formule.

On effectue 2 essais successifs, la différence des 2 W1 ne doit pas dépasser 2,5


% sinon faire un 3eme essai.

3.3 Limite de plasticité

Mode opératoire

L'essai est effectué après la limite de liquidité.

- Dessécher l'échantillon en l'étalant sur un marbre et en le malaxant.

- Former une boulette avec l’échantillon.

13 Abderrahmane BEKRI
- La rouler avec la main jusqu'à obtenir un rouleau de 3 mm de diamètre,
longueur du rouleau entre 10 et 15 cm .

* si le rouleau se brise avant d'atteindre un diamètre de 3 mm la teneur en eau


est trop faible.

* S'il ne s'est pas brisé, le soulever en son milieu de 15 à 20 mm la limite de


plasticité est atteinte si la rupture se produit pendant ce soulèvement.

* Si la rupture ne s'est pas produite, laisser la teneur en eau diminuer.

- Placer le rouleau dans un verre de montre préalablement pesé et le porter à


l'étuve jusqu'à dessiccation complète.

Détermination de WP : la limite de plasticité est la teneur en eau du rouleau


qui se brise lorsque son diamètre atteint 3 mm.

On effectue 2 essais successifs, les 2 valeurs de Wp ne doivent pas différer de


plus de 2% sinon faire un 3eme essai

Exemple:

On pourra avoir à titre d’exemple les valeurs suivantes des limites d’Atterberg :

-pour un limon :

Wl=24

Wp=17

Ip=7

-pour une argile limoneuse peu plastique:

Wl=40

Wp=17

Ip=23

14 Abderrahmane BEKRI
-pour une bentonite pure :

Wl=450

Wp=50

Ip=400

Degré de plasticité des sols

Indice de plasticité Degré de plasticité


0 < Ip <5 Sol non plastique
5 < Ip <30 Sol peu plastique
30 < Ip <50 Sol plastique
50 < Ip Sol trés plstique

Nota:
L'indice de plasticité Ip =Wl - wp caractérise l'argilosité d'un sol.

Plus l'indice de plasticité d'un sol est grand plus l'argilosité de celui-ci est forte,
c'est-à-dire qu'il faudra une variation de teneur en eau importante pour qu'il
passe d'un état à un autre .

Un sol plastique (Ip élevé) sera donc très peu sensible aux conditions
atmosphériques. Deux cas peuvent alors se présenter :

- Il se trouve à une teneur en eau ne permettant pas son réemploi. Seul le


traitement de ce sol (dans le cas de terrassement) à la chaux ou au ciment, s'il
est possible, permettra dans ce cas sa réutilisation ;

- Il se trouve à une teneur en eau en permettant son réemploi, sa réutilisation


sera aisée puisque n'étant pas tributaire des conditions atmosphériques mais il
ne faut pas oublier que la plasticité de ce sol entraîne pour les remblais des
risques de glissement d'autant plus grands que les remblais sont élevés.

15 Abderrahmane BEKRI
Inversement, un sol peu ou pas plastique, (Ip faible) facilement réemployable
mais changeant d'état pour une faible variation de teneur en eau, sera très
sensible aux conditions atmosphériques qui peuvent très rapidement
interrompre le chantier par excès de teneur en eau ou contraire conduire à un
sol trop sec.

Conclusion:

La connaissance des limites d'Atterberg permet de classer le sol (en


complément de l'analyse granulométrique) et de connaître la sensibilité de
ce sol à l'eau

3.4 Indice de consistance


L’état d’un sol fin ou cohésif plastique s’apprécie également par l’indice
de consistance.

Ic = (WL - W) / (WL - Wp) = (WL - W) / Ip

On utilise aussi l’indice de liquidité IL, égal au complément à un de


l’indice de consistance :
IL = (W - Wp) / (WL - Wp) = (W - Wp) / Ip = 1 - Ic

Ces deux indices peuvent avoir des valeurs sortant de l’intervalle [0, 1].

4 EQUIVALENT DE SABLE
L'essai d'équivalent de sable, désigné par le symbole E.S., a pour but
d'évaluer la proportion relative d'éléments fins contenus dans le sol et dont la
présence en quantité notable peut modifier le comportement mécanique.
C'est un essai empirique, simple, rapide et ne nécessitant qu'un
appareillage très élémentaire. Il permet de contrôler sur place la constance de
certaines qualités de matériaux mis en œuvre sur chantier à une cadence
rapide. Il est très largement utilisé, en particulier en géotechnique routière.
L'essai consiste à opérer sur l'échantillon de sol (fraction du matériau
dont les éléments sont inférieurs à 5 mm) un lavage énergique de manière à le
séparer de ses matières fines. L'éprouvette contenant le sol et la solution
lavante est soumise à 90 cycles de 20 cm d'amplitude en 30 secondes. La

16 Abderrahmane BEKRI
solution utilisée a, en outre, un pouvoir floculant sur les argiles et les colloïdes
(particules très petites restant en suspension dans l'eau et dont la floculation
produit un gel).
On laisse la solution se décanter (fig. 4). Le sable vrai se dépose dans le
fond de la burette jusqu'à un niveau h2, qui peut être mesuré. Au-dessus du
sable, se dépose le floculat gonflé par la solution.
On peut distinguer un deuxième niveau h1 qui sépare le liquide
contenant le floculat du liquide transparent de solution lavante décanté. On
détermine le rapport entre la hauteur du dépôt solide h2 et la hauteur du
niveau supérieur du floculat h1.
L'équivalent de sable est par définition :

E.S = h2 / h1 .100

Essai d'équivalent de sable


La valeur de l'équivalent de sable chute très rapidement dès qu'il y a un
faible pourcentage de limon ou d'argile dans le sol pulvérulent.
Ordres de grandeur :

Nature Equivalent de sable


Sable pur et propre 100
Sol non plastique 40
Sol plastique 20
Argile pure 0

17 Abderrahmane BEKRI
5 Classification des sols
Les essais précédemment décrits nous permettent de classer les sols

Il existe de nombreuses classifications, nous en donnons ici communément


utilisée en géotechnique routière

5.1 Sols à granulométrie uniforme

cailloux graves gros sable sable fin Limon Argile

20mm 2mm 0.2mm 20μm 2μm


diamètres des grains

5.2 Sols à granulométrie non uniforme

Suivant la classification LPC, on distingue 3 grands types de sols:

les sols grenus dont 50% d'éléments en poids sont supérieurs à 80 μm


les sols fins dont 50% d'éléments en poids sont inférieurs à 80 μm
les sols organiques dont la teneur en matière organique est élevée

5.3 Sols grenus

18 Abderrahmane BEKRI
5.3 Sols fins

19 Abderrahmane BEKRI
20 Abderrahmane BEKRI
5.4 Classification RTR

21 Abderrahmane BEKRI
6 Essai Proctor
6.1 Principe

Déterminer pour une énergie de compactage normalisée la teneur en


eau pour laquelle la densité sèche d’un sol est maximum.

Un échantillon de sol préalablement humidifié est compacté dans un


moule par couches successives. Après compactage, on mesure la densité sèche
de l’échantillon. L’opération est effectuée pour différentes teneurs en eau et
les résultats reportés sur un graphique. On tire de la courbe les coordonnées
du maximum correspondant à la teneur en eau optimale Proctor (teneur en
eau conduisant pour une énergie de compactage déterminée, à la masse
volumique apparente sèche maximale, donc à la compacité maximale du
matériau).

Le but du compactage est d’améliorer les propriétés du sol. Le principe


du compactage est d’augmenter la compacité du sol (compacité =1- n où n est
la porosité), c’est-à-dire d’augmenter sa masse volumique sèche / ou encore
01
sa densité sèche
02

Ces valeurs seront des ordres de grandeur car il n’est pas possible de
reproduire au laboratoire le compactage tel qu’il est pratiqué par les engins de
chantier. Par contre, ils permettent une bonne vérification du travail de
chantier.

Le diagramme densité sèche en fonction de la teneur en eau est très utile


pour conduire correctement un chantier de compactage, dès que l’on a pu
établir une correspondance entre le processus de compactage utilisé sur
laboratoire et le nombre des passes de différents engins.

Le compactage en laboratoire permettra également la confection des


échantillons de sol remanié nécessaires pour l’étude des propriétés
mécaniques des sols mis en place par compactage.

22 Abderrahmane BEKRI
Les facteurs agissant sur le compactage d’un sol sont principalement la
teneur en eau du sol et le mode d’application des contraintes ou encore
l’énergie extérieure mise en jeu pour réaliser le compactage.

6.2 Mode opératoire

On distingue 2 types d’essai Proctor et 2 types de moule :

PROCTOR MODIFIE PM : lorsqu’une force portante est exigée (fondations de


route, d’aérodromes).

PROCTOR NORMAL PN : construction de remblais en terre non chargée


(barrage en terre).

- Prendre un échantillon de sol sec


- assembler moule et embase peser ;
- adapter la rehausse ;
- introduire les couches et compacter ;
- peser le moule en fin de compactage ;
- déterminer la teneur en eau sur un échantillon
- déterminer la densité sèche
Caractéristiques de l'essai Proctor

MOULE PROCTOR ∅ = 101,6 mm h = 117 mm


Nature de l’essai
Proctor normal (PN) Proctor modifié (PM)
Caractéristique de l’essai
Poids de la Dame 2490 g 4535 g
Diamètre du mouton 51 mm 51 mm
Hauteur de chute 305mm 457 mm
Nombre de couches 3 5
Nombre de coups par couche 25 25
Poids approximatif d’une couche 650 g 400 g

23 Abderrahmane BEKRI
Nature de l’essai Proctor Normal Proctor Modifié
Diamètre maximal des
5 mm 20 mm 5 mm 20 mm
éléments
Proctor Proctor
Moule à utiliser ou C.B.R ou C.B.R
C.B.R C.B.R

2,5 kg x 6 2,5 kg x 6
Quantité de matériau à
Ou 5,5 kg x 6 Ou 5,5 kg x 6
échantillonner
5,5 kg x 6 5,5 kg x 6

Poids de la dame -2500 g - - 4500 g -

Hauteur de chute du
- 350 mm - - 458 mm -
mouton

Nombre de couches 3 5

Nombre de coups par


25 55 25 55
couche

Poids approximatif d’une


650 g 1700 g 400 g 4050 g
couche

24 Abderrahmane BEKRI
6.3 Opérations à effectuer

Deux cas sont à considérer :


ESSAI DANS LE MOULE PROCTOR ESSAI DANS LE MOULE C.B.R

- Peser le moule Proctor muni de son embrase, 5 g près. - Peser le moule C.B.R muni de son embrase, à 5 g près.
- Adapter la hausse - Adapter la hausse et introduire le disque
- Fixer solidement le moule sur l’embrase. d’espacement
- Mettre en place un papier filtre sur l’embrase. - Fixer solidement le moule sur l’embrase.
- Introduire dans le moule la 1ére couche de matériau - Mettre en place un papier filtre sur le disque
• Soit 650g environ (essai Proctor normal) 3 d’espacement.
couches ; - Introduire dans le moule la 1ére couche de matériau
• Soit 400 g environ (essai Proctor modifié) 5 • Soit 1700 g environ (essai Proctor normal) 3
couches ; couches ;
- Compacter la 1 ère couche à l’aide de la dame Proctor • Soit 1050 g environ (essai Proctor modifié) 5
normal ou modifié, en appliquant 25 coups par couche couches ;
uniformément répartis sur la totalité de la section du - Compacter la 1 ère couche à l’aide de la dame Proctor
moule, c’est-à-dire en répétant 6 fois le cycle suivant, 4 normal ou modifié, en appliquant 55 coups par couche
coups dans des quadrants séparés et le 25 e coup au uniformément répartis sur la totalité de la section du
centre moule, c’est-à-dire en répétant 8 fois le cycle suivant, 6
coups adjacents entre eux et à la paroi du moule et le
7 e coup au centre ( le dernier ne comportera pas de
coup au centre).

- Scarifier légèrement la surface compactée à l’aide d’un


couteau
- Introduire successivement 2 autres couches de 650 g
(Proctor normal) ou 4 couches de 400 g (Proctor
modifié) et recommencer les mêmes opérations de - Scarifier légèrement la surface compactée à l’aide d’un
compactage et de scarification. couteau
- Introduire successivement 2 autres couches de 1700 g
(Proctor normal) ou 4 couches de 1050 g (Proctor
modifié) et recommencer les mêmes opérations de
compactage et de scarification.

25 Abderrahmane BEKRI
- Après compactage de la derniére couche de matériau, enlever la hausse :
on doit constater que le niveau du terrain est à 1 cm environ au desuus du
niveau supérieur du moule. Si cette condition n’est pas remplie l’essai n’est
pas valable et doit être recommencé.

- L’éxcédent du sol est arasé soigneusement au niveau du moule, en opérant


à partir du centre vers l’extérieur du moule.

- A l’aide d’un pinceau nettoyer les parois du moule auxquellees peuvent


adhérer des pellicules de terre.

- peser l’ensemble à 5 g près.

- Prélever à la spatule 2 échantillons, le premier dans la partie supérieur de


l’éprouvette compactée, le second dans la partie inférieure après avoir
retourné le moule et enlevé l’embrase. Le poids de chaque échantillon peut
aller de 150 g (sols fins) à la totalité du matériau contenu dans le moule.

- Disposer ces prélèvements dans des cristallisoirs tarés les peser


immédiatement au dg près.

- Mettre ces prélèvements dans une étuve à 105 °C jusqu’à dessiccation


totale.

- Démouler l’échantillon en l’attaquant au burin, couteau et marteau.

- Le 1er point de la courbe étant ainsi obtenu on - Le 1er point de la courbe étant ainsi obtenu on
recommence avec une seconde les mêmes opérations recommence avec une seconde les mêmes opérations
que précédemment à une augmentation que précédemment après avoir ajouté 110 g d’eau qui
approximative de la teneur en eau de 2 %. correspondent à une augmentation approximative de
la teneur en eau de 2 %.

On obtient ainsi le 2e point de la courbe.


- Les 3e, 4e et 5e points seront obtenus en répétant les - Les 3e, 4e et 5e points seront obtenus en répétant les
mêmes opérations après avoir ajouté respectivement mêmes opérations après avoir ajouté respectivement
100 g, 150 g et 200 g d’eau. 220 g, 330 g et 440 g d’eau.

26 Abderrahmane BEKRI
On doit constater que lors de la détermination du 5e point l'augmentation du poids
de sol humide est bien inférieure à la différence des quantités d'eau ajouté pour les deux

derniers compactages. Si cette condition n'est pas remplie on risque de n'avoir pas
dépassé la teneur en eau optimale. Dans ce cas on refait un ou plusieurs compactages
supplémentaires en faisant croître les teneurs en eau de 2 en 2% et on arrête l'essai dés
que le poids humide du dernier échantillon compacté satisfait à la condition
précédemment indiquée.

Lorsque les prélèvements effectués sur les échantillons compactés sont


complètement secs ce qui demande normalement 12 à 15 heures à l'étuve à 1050C, on les
pèse au décigramme prés.

27 Abderrahmane BEKRI

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