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Tout d’abord, nous pouvons dire en premier lieu que la tradition est une
contrainte à la modernité.
La modernité ne se définit que par son rapport au temps. On ne peut qualifier de
moderne que ce qui, apparaissant à un moment donné de l’Histoire, se diffère de ce
que l’on connaissait jusqu’alors, c’est à dire savoirs et savoir-faire traditionnels
provenant du passé. L’existence seule de traditions préexistantes permet l’emploi du
terme moderne.
Par exemple, une invention qui ne serait pas transmise devrait sans cesse être
réinventée, il n’y aurait donc pas de nouveautés à proprement parler mais
seulement une redécouverte permanente de savoirs anciens. C’est en se servant
des outils et connaissances du présent, que l’homme façonne le progrès technique,
en désirant changer les structures politiques, sociales, religieuses préexistantes,
qu’il met en place de nouvelles idéologies.
De plus, la tradition est un adversaire historique de la modernité. Le XVIIe siècle
apparaît comme une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Le conflit
débute avec Charles Perrault en 1687 devant l'Académie Française. Opposé aux
Anciens et leur foi dans la valeur intemporelle des modèles antiques, les modernes
parlent de l’idée progrès développée depuis Copernic et Descartes par la science et
la philosophie.
l’idéal de trouver le juste milieu entre les deux pour ne pas tomber dans le
traditionalisme, c’est à dire éviter toute rupture avec la tradition, ou le conservatisme
qui était à l’époque perçu comme positif car la tradition était une valeur à défendre.
Durant le même siècle, l’opposition de la tradition et de la modernité est marqué par
le mouvement romantique, notamment avec Stendhal qui , dans son texte parle de
courant considéré comme un mouvement qui incarne le modernisme radical, comme
“étant l’art de présenter aux peuples les oeuvres littéraires qui, dans l’état actuel de
leur habitudes et de leur croyances sont susceptibles de leurs donner le plus grand
plaisir possible. Le classicisme au contraire, leur présente la littérature qui donnait le
plus grand plaisir possible à leur arrière grand pères”.
On peut donc dire que les traditions sont ce qui est, ce qui doit être, le point de
référence. Elles contiennent toute l'expérience acquise par les générations
précédentes. Leur transmission, orale ou écrite, se fait d'une génération à l'autre.
Elles permettent donc ainsi à une communauté ou une société de prendre
conscience d'elle-même, de ses particularités, de ses spécificités, ce qui va
rapprocher les hommes.
Marx ajoute qu’être trop attaché au passé cause du tort au présent. Hannah Arendt
également, dans la crise de la culture, au sujet de la tradition et la modernité, même
si elle en fait la critique, nous montre que des auteurs tels que Marx, ou Nietzsche,
même s’ils peuvent critiquer la tradition se sont tout de même appuyés sur elle pour
fonder leurs nouvelles théories