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Trinity,Déborah,Rizlaine, Kenza Philosophie de l’art

La tradition est-elle une contrainte à la modernité ?

La tradition est un ensemble de notions relatives au passé, qui sont


transmises de génération en génération.
La question soulève alors un premier problème de contradiction car les termes
tradition et modernité présentent une contradiction, une dichotomie. En effet, cette
question revient à se demander si la tradition exerce une pression sur la modernité ?
Si la tradition présente une gêne à la modernité ? Comment peut-on lier le passé
(tradition) et le présent (modernité)?
La question est d'autant plus étonnante car elle relève un autre problème; un
problème paradoxal. En effet, elle revient à se demander si les notions du passé
sont elles réellement une gêne à la modernité, un raisonnement qui s'oppose à
l'opinion commune qui serait que la tradition présente évidemment une contrainte à
la modernité.
Pour répondre à cela, nous séparerons ce devoir en trois parties.
Premièrement, nous verrons avec Marx, que la tradition est une contrainte à la
modernité.Puis, le passé a une influence sur le présent qu'il faudrait s'en détacher
pour ne pas reproduire le même schéma. Deuxièmement, nous verrons comment il
est possible de lier la tradition et la modernité avec les textes Baudelaire et Foucault,
où l'auteur met en tension les notions “passé” et “présent” et “futur” mais qu'il joue
aussi avec les termes opposés fugitif et éternel. Troisièmement, nous verrons que la
tradition et la modernité peuvent être des alliés au service d’art.

Tout d’abord, nous pouvons dire en premier lieu que la tradition est une
contrainte à la modernité.
La modernité ne se définit que par son rapport au temps. On ne peut qualifier de
moderne que ce qui, apparaissant à un moment donné de l’Histoire, se diffère de ce
que l’on connaissait jusqu’alors, c’est à dire savoirs et savoir-faire traditionnels
provenant du passé. L’existence seule de traditions préexistantes permet l’emploi du
terme moderne.
Par exemple, une invention qui ne serait pas transmise devrait sans cesse être
réinventée, il n’y aurait donc pas de nouveautés à proprement parler mais
seulement une redécouverte permanente de savoirs anciens. C’est en se servant
des outils et connaissances du présent, que l’homme façonne le progrès technique,
en désirant changer les structures politiques, sociales, religieuses préexistantes,
qu’il met en place de nouvelles idéologies.
De plus, la tradition est un adversaire historique de la modernité. Le XVIIe siècle
apparaît comme une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes. Le conflit
débute avec Charles Perrault en 1687 devant l'Académie Française. Opposé aux
Anciens et leur foi dans la valeur intemporelle des modèles antiques, les modernes
parlent de l’idée progrès développée depuis Copernic et Descartes par la science et
la philosophie.
l’idéal de trouver le juste milieu entre les deux pour ne pas tomber dans le
traditionalisme, c’est à dire éviter toute rupture avec la tradition, ou le conservatisme
qui était à l’époque perçu comme positif car la tradition était une valeur à défendre.
Durant le même siècle, l’opposition de la tradition et de la modernité est marqué par
le mouvement romantique, notamment avec Stendhal qui , dans son texte parle de
courant considéré comme un mouvement qui incarne le modernisme radical, comme
“étant l’art de présenter aux peuples les oeuvres littéraires qui, dans l’état actuel de
leur habitudes et de leur croyances sont susceptibles de leurs donner le plus grand
plaisir possible. Le classicisme au contraire, leur présente la littérature qui donnait le
plus grand plaisir possible à leur arrière grand pères”.
On peut donc dire que les traditions sont ce qui est, ce qui doit être, le point de
référence. Elles contiennent toute l'expérience acquise par les générations
précédentes. Leur transmission, orale ou écrite, se fait d'une génération à l'autre.
Elles permettent donc ainsi à une communauté ou une société de prendre
conscience d'elle-même, de ses particularités, de ses spécificités, ce qui va
rapprocher les hommes.
Marx ajoute qu’être trop attaché au passé cause du tort au présent. Hannah Arendt
également, dans la crise de la culture, au sujet de la tradition et la modernité, même
si elle en fait la critique, nous montre que des auteurs tels que Marx, ou Nietzsche,
même s’ils peuvent critiquer la tradition se sont tout de même appuyés sur elle pour
fonder leurs nouvelles théories

Ensuite, nous pouvons comprendre qu’il est possible de lier la tradition et la


modernité.Cependant, la tradition impose une limite. En effet, un environnement,
baigné de trop de traditions, immergé sous la tradition en quelques sortes n’est pas
bénéfique pour les individus. Le risque est celui du manque de renouvellement, et
ensuite du basculement dans le traditionalisme. En effet, aujourd’hui le monde a
connu plusieurs changements et développement primordial grâce à la technologie.
C’est pour cela que l’homme a besoin de se développer et d’être au courant de la
modernité. En effet, la vie a connu un accroissement très important sur tous les
domaines tels que qu’économie, social, industriel et de ce fait l’être humain doit
escorter ce développement et il doit garder le rythme afin d’assurer son équilibre et
cela se manifeste par le fait qu’il doit passer vers la modernité. l’Homme doit être
moderne mais en gardant toujours ses références, ses traditions et ses mœurs car
ils sont le point d’ancrage et l’identifiant de sa personnalité.Un détachement de la
tradition semble nécessaire. Nietzsche dans considérations inactuelles, tome II,
affirme en effet que la tradition est un danger envers la modernité : « le danger est
que toute chose ancienne et passée, finit par être couverte d’un voile uniforme de
vulnérabilité, tandis que ce qui est nouveau et en train de naître se trouve rejeté et
attaqué ».
De nombreux philosophes considèrent que le passé n’est pas un frein à la
modernité, au contraire. Pour Foucault la modernité n’est pas représentative d’une
discontinuité dans le temps et elle n’est pas non plus une chose qui se répète dans
le temps, car ce n'est pas un mouvement cyclique. D’ailleurs pour l’auteur du texte
“Qu’est-ce-que les Lumières?” La modernité est une attitude qui permet de ressaisir
et d’héroïser le présent.
Ainsi, on se demandera s’il peut-il y avoir modernité sans préexistence de la
tradition ?

Troisièmement, la tradition et la modernité peuvent être des alliés au service


d’art.
La tradition est un vrai pilier pour les hommes : ils peuvent à la fois s’y rattacher, et à
la fois s’appuyer sur elle pour progresser, comme un marchepied, pour « voir mieux
»... Il y a donc un réel lien entre la tradition et la modernité. Autant la tradition doit
s’adapter au présent, autant la modernité s’appuie elle aussi sur la tradition.
Cependant, cela suppose certaines conditions d’utilisations » de la tradition : son
usage doit être limité et non absolu, elle doit être relativisée (notamment à cause de
l’incertitude de son fondement, de sa vérité), au risque de devenir un vestige, elle doit
être utilisée avec la raison. C’est comme cela que la tradition pourra accomplir la
tâche qui lui est assignée, c’est-à-dire être un élément d’osmose, de cohésion pour
les sociétés, les communautés.
La tradition est une base à la modernité et elle est à l’origine des évolution des
hommes dans le monde. Les hommes modernes ont dû s'inspirer du passé pour être
moderne. Il en va de même pour les artistes qui doivent avoir une connaissance
accrue de l’histoire de l’art pour innover leur œuvres. Par exemple, de nombreux
artistes se servent de manifestes pour recréer une nouvelle forme d’art selon eux qui
se différencie de l’art passé. Prenons le Futurisme qui est un courant d'artistes qui
renient toutes les pratiques artistiques qui appartiennent au passé. Si un futuriste
peint il peindra différemment du peintre romantique. Cependant, l’artiste futuristes
ont du respect pour les anciens qui avant eux avaient déjà tenter de sortir du
registres académiques pour créer leur propre règles et innover leur art.
Aujourd'hui, on retrouve d’ailleurs des artistes qui innovent par les concepts comme
Marcel Duchamps avec sa Fontaine, qui nous invitent à nous questionner sur la
sacralisation de l’art en exposant de manière officielle un urinoir.
Ainsi, dans l’art on peut comprendre que la tradition et l’attachement au passé a
servi finalement aux artistes le moyen de se réinventer sans cesse. Ces artistes nous
montrent que la tradition n’est pas un frein à la modernité mais au contraire que si
l’on a une grande connaissance de notre passé nous pouvons nous en servir pour le
futur.
Pour conclure, la tradition à pour risque d’amener à un manque de
renouvellement si elle n’est pas exploité comme il le faut. La modernité commence
quand elle réfléchit sur sa séparation d’avec le monde et la culture précédente .La
tradition et la modernité sont des moments marqués par plusieurs mouvements qui
les caractérisent selon leurs époque et qui ont pour résultat d'ouvrir le champ sur
diverses visions communes, l’une se met en travers de la route de l’autre, l’une est
pour l’autre une vérité qui se retire cependant, qu’il y ait une double vérité ; mais
parce que la vérité qui met l’une et l’autre en branle se soustrait à l’une et à
l’autre et seulement ainsi la met en chemin.
La tradition joue un devoir de mémoire qui forcément reviendra un jour à impacté
cette modernité qui n’aura pas le choix de l'accepter et avancer sans pour autant
se contraindre à la percevoir comme un frein dans son processus créatif avenir.
La tradition ne représente pas une gêne pour la modernité mais elle s’y
complète, la modernité apprend et évolue à travers la tradition, qui en
l'occurrence, elle ne meurt jamais.

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