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Mensuel - No 18- 2 N.F.

JUIN-JUILLET 1960

DE LA SANTÉ A LA PAIX
ABONNEMENT ANNUEL 20 N.F. au C. C. P. Paris 15.998-91
CENTRES IGNORAMUS LETTRE IGNORAMUS
4e ANNÉE

SOMMAIRE
3 Editorial : Détachement, J.-L. RocHF.
4 I~e Sens de la Souffrance, MAHTINELLT
5 Confé rences du Camp, OSHAWA
9 Le Jeûne
lJ Lettres de no Ami s
13 Les Tempéraments
18 Menus Macrobiotiques
20 Sel ct Cancer
21 Macrobiotique et Zen

INSTITUT DE PHILOSOPHIE ET DES SCIENCES D'EXTRÊME-ORIENT


SIÈGE INTERNATIONAL DES AMIS D'OHSA WA
LONGUE VIE, 6, rue Lamartine, Paris-9e
CONFËRENCES DU
CENTRE IGNORAMUS
Mois de Juin 1960

Vendredi 4 juin : Restaurant LONGUE-VIE, 6 rue Lamartine, Paris (9'),


à 21 heures.

Discipline Respiratoire Macrobiotique et aperçus sur le Yoga, par


M. P . GARDELLE du Centre Ignoramus.

Vendredi 11 juin :Restaurant LONGUE-VIE, 6 rue Lamartine, Paris (9'),


à 21 heures.

Conférence par le Maître OHSAWA.

Vendredi 18 juin :Restaurant LONGUE-VIE, 6 rue Lamartine, Paris (9'),


à 21 heures.

Etude des Tempéraments, suite et fin, par M. J.-L. RocHE, président


du Centre Ignoramus.

Vendredi 25 juin: Restaurant LONGUE-VIE, 6 rue Lamartine, Paris (9'),


à 21 heures.

La Liberté Infinie - La Justice Absolue et le Bonheur Eternel ou


Incidences Philosophiques et Macrobiotiques, par MM. CHARPENTIER,
LÉVY, RocHE, GARDELLE, etc ... du Centre Ignoramus.

Les Réunions du Vendredi continueront en juillet ct août sous la


direction de notre ami EusKUSIAN.

LA BOULANGERIE POILANE

prép a re pour vous, selon les normes


m a crobiotiques, à partir de farines com-
plè tes , contenant le germe et l'assise
protéique du blé, mais séparées du gros
son

8, rue du Cherche-Midi LE PAIN DU VIElJX MOULIN


Paris (6')- Tél. : LIT. 42-59 cuit au bois, fermenté au levain

3
LA JOIE DE VIVRE No l R - Juin -Juillet 1 960

Rditorial

DETACHEMENT

Il nous a souvent été elit, au cours des conférences passées tan t


par Senséi que par les commentateurs : la pratique sans la théorie
est néfaste, la théorie sans la pratique est inutile. C'est à partir de cette
pensée que nous allons essayer d'approfondir la notion de détachement.

Qu'est-ce que se détacher ?

C'est, pratiquement parlant, se libérer de ses liens, faire tomber ses


chaînes, ou encore retrouver la liberté. Or, quelles sont les chaînes, de
quelle nature sont les liens dont l'homm e est c hargé, comment peut-il
acquérir la Liberté? En se servant de son jugement et non point du
jugement d'autrui. Or, juger avec la pe nsée des autres c'est ce que nous
faisons tous et à longueur de journées, depuis notre plus jeune âge on
nous a inculqué patiemment et avec acharnement des idées et des
habitudes. Si nous sommes nés clans un milieu « bien pensant >> nous
répétons comme des phonographes des idées « bien pensantes >>; si
nous sommes nés dans un milieu révolutionnaire nous répétons, en
général, des phrases et nous faisons des actions révolutionnaires, et si,
par un effet de contraste, nous nous opposons au milieu qui nous a
formé ce n'est que pour répéter les idées du milieu opposé et agir en
fonction de ces idées.
Que nous soyons de droite ou de gauche notre pensée est avant
toute chose conditionnée par notre éducation, elle roule toute :seule,
comme un train sur un rail, et notre action est en général semblable à
notre pensée. C'est ainsi que clans le domaine des habitudes alimen-
taires nous continuons à nous nourrir la plupart du temps comme
notre père nous a nourris, et si en réaction nous adoptons un régime,
nous adoptons le régime que le médecin nous a indiqué ou que tel ou
tel cliéticien nous a proposé et qui nous a paru bon. Or, il ne s'agit
point de cela, il s'agit de penser avec sa propre tê te ct de trouver son
propre régime.
On vient souvent n ous demander : « Que dois-j e manger? Indi-
quez-nous les a lim ents permis et défendu s. >> Si cela est peut-être
valable pour les prcm icrs pas diététiques macmbiotiqucs, cela cesse
de l'être dès que le Principe a été compris.
Si même vous continuez à répéter d e fa çon phonographique :
<< Ceci est Yin, ceci est Yang; ou ceci est permis, ceci est défendu, en
obsenrant scrupuleusement e t de façon parfaitement obéissante les

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conseils qui vous sont donnés de droite e t de gauche et qui, entre
parenthèses, seront souvent contradictoires, hé bien vous oubliez de
vous servir de votre propre jugement et convenez alors que l'épithète
de phonographe ou de perroquet et même d'esclave vous convient par-
faitement.
Qu 'est-cc qui est pt:rmis, qu'est-ce qui est défendu? Tout ... Sauf de
dépendre elu jugement d'autrui.
J.-L. ROCHE.

LE SENS DE LA SOUFFRANCE

S'il suffisai t de parler pour être compris, s'il suffisait de s'adresser


aux gens pour les convaincre, si l'on pouvait se contenter de répandre
des enseignements pour les voir acceptés et mis en pratique, l'humanité
serait depuis longtemps débarassée des peines dues à l'erreur e t se
trouverait en plein épanouissement spirituel.
Heureusement, il ne peut en être ainsi, car l'adoption de principe
réclame le concours de toutes les facultés, obtenu par un travail lent et
progressif, qui commence très souvent par l'épreuve douloureuse.
Quelles sont les personnes les plus désireuses de changer de vie,
de se nourrir sainement, de s'adonner à la pratique des règles de santé?
Ce sont, avant tout, celles qui sont restées plongées une grande
partie de leur vie dans les ténèbres de l'ignorance, qui ont expérimenté
la gamme des tribulations, qui ont épuisé les ressources misérables et
fallacieuses offertes par les théories spécieuses et les remèdes factices.
La souffrance est la grande pourvoyeues de cette classe de la
société composée d'individus que l'on pourrait nommer : les rescapés
de l'illusion, parce qu'elle pousse l'être au fond de lui-même e t lui fait
prendre conscience de sa vraie personnalité.
Sans souffrance, signal d'alarme le plus sonore, pas de réveil pos-
sible, pas d'espoir de retour vers la vraie vie, la vie sans laquelle l'être
humain est condamné à languir et à espérer amèrement un soulage-
m ent qu'il désire instinctivement sans songer que, ne plus souffrir,
c'est parfo is ne plus pouvoir guérir.
Souffrir e ncore, après avoir tout te nté pour ne p lus souffrir, conduit
le malade à sc poser des question sa lutaires.
L'abse nce pro longée de bien-ê tre physique, qu:>::;J elle n'aigrit pas
le caractère, oriente l'esprit vers les form e sa lvatrices. S'il se trouve,
parmi les researés , des demi-conve rtis :; ~.i adaptent les règles de vie à
leurs caprices, cc sont ceux qui ont 1c plus souffert, ceux qui veulent
changer de roule qui s'a ttac he ront Je plus résolument à une discipline
pour ne plus s'e n éca rter.
Ils ont com pri s le sens de la vic, dans une certaine mesure tout au
moins, parce qu'il. ont payé cher cette acquisition.
Ils r eg rcl.ten t gé néra le ment de n'avoir pas été mis plus tôt a u con-
tact des vérités dont ils ont reçu le salut, ne se rendent pas compte
qu'une rnocliftea ti on an téricurc de leur « modus vivendi >> eût été pré-
maturée et que leur conversion, privée de la précession de la souf-
france, n 'eût pas constitué une véritable résurrection.
M. MARTINELLT.
LES CONFËRENCES
DU CAMP D,.ËTË
*
**

Nous cherchions, la dernière fois quelle est l'origine, la Mère des


végétaux. '
C'est la Terre, le Minéral, séparé de l'Organique par une solide
frontière.
Cette frontière entre l'organique et l'inorganique, la chlorophylle la
franchit tous les jours, comme la frontière entre la Suisse et la France.
Nous n'avons pas le droit de le faire, nou s sommes prisonniers. C'est
un J:?YSt~re, c'est le plus grand miracle au point de vue physiologique
et bwlog1que.
La terre, les minéraux, sont nés des éléments préatomiques. On ne
les connaît pas encore tous, seulement une trentaine, mais on cherche
toujours dans la physique nucléaire. D'après notre p hilosophie, c'est
faux. Le préatomique vient des 4 énergies dans notre univers. Ces
quatre énergies sont produites par deux pôles = Yin ct Yang. Ces deux
pôles sont venus de l'Un, c'est-à-dire l'infin i. Quelqu'un l'appelait Dieu
quand on était très innocent, ignorant. On J'appel ait Père du Ciel, il
y a des milliers d'années, quand on n e connaissait rien de scientifique.
Maintenant nous vivons cla ns l'époque physique, matérialiste, alors il
faut l'appeler l'Un. Quelques-uns préfèrent l'Infini . On considérait qu'un
grand-père existe dans le ciel. C'est une personne qui mange, qui urine,
etc ... Quelque part, il est écrit : Dieu nous a créés à son image. L'infini
a créé Yin et Yang, c'est cela son image. Mais vous le considérez
comme un personnage. C'est dualiste, c'est là le commencement de la
civilisation occidentale destructive. Pour expliquer à un enfant, c'est
très beau, le Père dans le ciel. Mais nous avons grandi, maintenant
nous devons voir l'image de notre Dieu, nous devons comprendre notre
Dieu, quelle est sa force, sa présence. Mais la science qui cherche la
bombe atomique, les antibiotiques, etc ... c'est une nouvelle religion. Les
Occidentaux ont créé pour la première fois dans leur histoire une reli-
gion, la Science. Les Orientaux en ont fabriqué des milliers. De toutes
ces religions, il n'en reste que cinq ou six. Ce que nous étudions ici, c'est
l'origine de l'origine de toutes ces civilisations, dans un e langue tout à
fait moderne et compréhensible, même pous les scientifiques.
Quand on commençait à employer le mot Père, l'intention était
bonn e, mais au fur et à mesure on le personnifiait, on l'immobilisait,
on l'imaginait tout à fait autrement. C'est une grande faute que vous
commettez tous . L'image de Dieu, c'est l'Infini qui se divise en six
m ondes : Le Monde des deux pôles, celui des quatre Energies, le
Monde des éléments a tomiques, celui des minéraux, puis des végétaux,
et le Monde des Animaux.
Maintenant, nous sommes arrivés jusqu'à l'Infini. Il n' y a rien dans
l'Infini. Il n 'est qu'Un. Dans les autres six mondes il y a des trillions
et des trillions de choses, et toutes sont différentes . L'homme A est
différent de l'homme B, etc. II n'y a aucun homme et aucune femme
identique. Il y a un élémen t qui s'appelle Potassium, mais chaque atome
de cet élément est différen t. C'est ce qui n'est pas encore connu dans
la science . On a trouvé dernièrement quatre différentes sortes d'hydro-
gène. Mais ce n'est pas la même différenciation. Pour chaque atome,
considéré par la Science comme unique et semblable, il y a des milliers
sans nombre d'individus, tous différents.

Les chlorophylles sont très petites, mais il y a toujours Yin et Yang.


La chlorophylle A est Yin, la chlorophylle B est Yang. Quand je
lis des livres scientifiques, je frissonne de joie. J'y trouve toujours Yin
c t Yang.
*
**

CAUSERIE DE SENSEI A STE-MARIE-SUR-MER 27-7-59 matin

Ce matin je me suis levé à 2 h 45 et j'ai lu vos réponses. J'ai sur-


tout senti jusqu'à quel point vous êtes machinaux. Vous ê tes limités
et vous ne vous efforcez pas de sortir de vos limites. C'est triste.

Par exemple : la science a établi des murs t rès épais que personne
ne peut franchir, c, g, s, centimètre, gramme e t seconde, unités de
mesure. Vous ne vous efforcez pas d'aller plus loin, d'aller au-delà de ce
cadre. Vous êtes enfermés ici, vous êtes tranquilles ici. Même une
fourmi creuse un passage dans un mur. Pourquoi restez-vous toujours
clans le même état, immobiles, paralysés. Je ne me suis jamais senti
aussi triste que ce matin. Tous tournent clans leur enclos comme l'ours
au Zoo. Vous n'avez pas le sens de la liberté. Comment peut-on briser,
faire exploser ces murs qui nous entourent depuis des milliers d'an-
nées?

Il y en a touj o urs quelques-uns qui s'échappent du camp le diman-


ch e m atin pour aller à l'Eglise. Cela m'attriste. Concurrence entre
l'Eglise et Georges ! Si vous allez tous les jours à l'Eglise, mais si
vous ne compren ez pas ce que c'est, la justice du Royaume des Cieux,
vous êtes des robots ...
*
**
La philosophie de l'Extrême-Orient nous enseigne comment criti-
quer. Pour critiquer il faut tout d'abord comprendre. Notre critique
n'est pas destructive, elle doit être créatrice. Nous critiquons pour
créer quelque chose, pas pour détruire.
Si vous voulez apprendre quelque chose, abandonnez votre ego,
devenez vide, pour recevoir, et après digérer, et ensuite éliminer.

La philosophie de l'Occident est tout à fait matérialiste, trop dure,


trop grossière. Sa science est tout à fait prisonnière des mesures. Elle
est banale, elle n'explique pas ces choses très importantes pour notre
vie : ni la justice, ni la liberté, ni le bonheur. Et avec cette ignorance
la médecine vous soigne. Quelle faute, quelle grossièreté !

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Je vous demande de critiquer tout parmi nous, entre nous, comme
frères et sœurs, jusqu'au fond. Mais cette critique doit être créatrice,
ce n'est pas une discussion, vous devez en tirer quelque chose.
Notre critique est tout d'abord réceptrice, acceptez tout, digérer
tout, assimilez tout, et après, s'il y a quelque chose d'inutile, éliminez
aussitôt. Mais vous éliminez d'abord et choisissez quelque chose qui
vous semble nécessaire. Notre philosophie, c'est accepter tout, et après,
nous comprendrons, tout est important, tout est précieux, il n'y a rien
d'insignifiant.
.
**
Celui qui connaît la gratitude, guérit miraculeusement, c'est bizarre.
Voyez l'exemple du président Takeuchi.
Ghandi disait : si vous n'avez pas la foi en Dieu, vous ne pouvez pas
guérir.
Si vous avez la foi, vous n'avez pas besoin de chercher des médica-
ments. Si vous cherchez quelque chose en dehors de l'infini, vous ne
connaissez pas l'infnni. Vous êtes perdu jusqu'à ce que vous trouviez
l'infini. La joie ne vous arrive pas, la joie, c'est la connaissance de l'in-
fini.
Des trillions de cellules composent notre corps. Le sang circule
entre les cellules. Ce qui contrôle l'intérieur de chaque cellule, le potas-
sium, c'est la reine, la maîtresse de la maison. Si c'est Monsieur qui
domine à l'intérieur, ce n'est pas normal. A l'extérieur, c'est le sodium
qui domine. Cela, c'est l'état de repos.
Quand on commence une action, un mouvement, alors le potassium
sort de l'intérieur de la cellule et le sodium y pénètre. Aussitôt que
nous arrêtons notre activité, le potassium rentre de nouveau et le
sodium sort. C'est le cas normal. La sortie du potassium est le commen-
cement de notre action. Pendant l'action, le muscle gonfle. Ce gonfle-
ment est dû à l'eau. Sans eau on n'a pas de force. La force, l'activité
Yang vient de l'eau Yin. Yin produit Yang. Cette loi est prouvée même
physiologiquement.
Un auditeur. - Pourquoi ne faut-il alors pas boire?
Ohsawa. - Le corps doit contenir 75 % d'eau, mais vos corps en
contiennent 10 % de plus. Pour perdre ces 10 %, il ne faut pas boire.
Ce jeu entre Potassium et Sodium est contrôlé par le système sym-
pathique. Notre action est possible grâce à l'énergie. Cette énergie
vient des hydrates de carbone, Potassium ct Sodium en sonl seulement
les catalyseurs.
(Senséi nou s [ail lire un article, dans lequ e l on décrit l'expérience
suivante : on a donné à quelques sportifs ct à des rats elu potassium
avant de leur imposer un grand travail physique. Le résultat : ils ne
ressentaient aucune fatigue et aucun malaise. Maintenan t on croit avoir
trouvé un médicament m iraculeux contre la f:ltigue. Senséi nous a
montré le danger de ce faux raisonnement.)
Les sportifs et les rats sont très Yang, ils supportent bien le potas-
sium, qui est très Yin, pendant un certain temps. Si l'on faisait la
même expérience avec les personnes Yin, elles mourraient bientôt. En
Asie, il y a beaucoup de médicaments rajeunissants de cette sorte,
mais les personnes qui en mangent meurent subitement après quelques

.
années.

**
Nous avons appris hier que l'homme vient de sa mère, le végétal. Et
le végétal vient de la terre. Après, c'est le préatomique, ensuite les
énergies, et puis Yin et Yang, et l'infini. C'est une continuité, ce ne sont
pas six cieux séparés, cela continue en spirale. Dans l'entrée de la
spirale, l'infini souffle.
Le souffle passe par toute la spirale avec une vitesse infinie. La
vitesse la plus grande que nous connaissions est celle de la lumière,
mais la vitesse de ce souffle est infinie, le temps et l'espace n'existent
plus. Voilà la bouche de notre existence. Notre corps existe au centre
de la spirale, et ces six cieux sont infiniment petits. Pour nous, cela
paraît grand, m ais dans l'univers c'est infiniment petit. Cela dispa-
raîtr a peut-être bientôt, on ne le sait pas, cela dépend de la volonté de
Dieu. Nous avons notre corps, notre existence. Mais qu'est-ce que c'est :
penser ? D'où vient la pensée dans cette spirale logarithmique ? Penser
aboutit au jugement. Dans le jugement, il y a sept étapes. La première
étape est mécanique, la deuxième sensorielle; ensuite le jugement sen-
timental, intellectuel, social, idéologique, et le jugement suprême. Votre
pensée appartient très souvent aux basses étapes. La pensée qu'on
étudie ici, c'est la pensée de la septième étape du Jugement ou Juge-
ment suprême.

Qu'est-ce que vous êtes ? Qui est votre moi, le maître chez vous ?
C'est votre pensée. A chaque instant vous perdez des cellules, les che-
veux, Jcs dents, la vie. Tout change dans notre corps. Cela s'use à chaque
instant. Les scientifiques, et surtout les biologucs, ont de très grandes
cli[fi cultés pour définir la mort. Ils ne peuvent pas définir la mort, à
plus forte raison la vie, alors, cela n'appartient pas au domaine scienti-
fiqu e. Pour moi, il paraît très simple de définir la mort, mais pour les
biologues, c 'est impossible. Après la mort, les cellules sont encore vivan-
tes (l'exemple d'un général qui est mort dans une bataille à Austerlitz,
21 ans apres on découvre son corps ct l'on voit que sa barbe a poussé
très longue pendnnt ce temps). Le général est mort, mais ses cellules
continuent à vivre. Vous mourrez, mais votre enfant continuera de
vivre. Il est une cellule qui s'est détachée de vous. Alors, oü est la mort?
Voi là la limite de la Science.

Dans notre philosophie, c'est très simple. Qu'est-ce que la mort ou


la vie? Qui est votre moi qui juge? C'est la pensée, le jugement
suprême. Les autres jugements mourront bientôt. Dans votre enfance,
vous avez aimé certaines choses très profondément, mais maintenant
vous n'êtes plus attirés par elles, ce jugement est mort. C'est éphé-
mère et relatif, le jugement bas, ne comptez pas sur vos jugements
inférieurs.

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, Moi ou_ ego, c'est la pensée, ou le penseur, c'est le juge du septième
etage. Qu~ est-ce alors, ce corps ? C'est maya (illusion), qui évolue
selon _la lm de Samsara. Vous pouvez considérer votre corps comme une
ch_emise ou des _chau ssures. Le jour où vous ne l'aimez plus, vous le
r~J e~t~rez. Vous_ Jetez_ v?tre _corps, vous le quittez, puisque vous ètes en
realite la pen see qm l habite. La mort ou la vie de votre corps ne
compte p as. C~ qui e~t essentiel, le plus important, c'est le penseur, le
J~?ement supreme. ~I vous n'êtes ~as encore arrivés jusque là , vous
n etes pas encore nes, vous êtes des fantômes, e t vous aimez d 'autres
fantômes, et vous discutez avec d'autres fan tômes qui n 'exis tent pas .

. Le jugement suprême seul existe. On h abite une poupée, on la


Jettera et recommencera avec une autre poupée. Notre laideur ou
no~re beau_té: ce n'es~ rien; ce qui est important, c'es t notre âme qui
cree ~t qm JUge. Ma1s no~s sommes presque toujours trompés par la
beaute ou par une sensatiOn ou p ar quelques connaissances intellec-
~uelles. Voilà notre ~nalheur. Cette sp iral e logarithmique es t très, très
Importante. Je l'explique depuis 36 ans, mais j e ne l'ai pas encore bien
expliqué. Chaque fois j: me promets de ne pas recommencer, c'est un
accouchement pour mm. C'est très grand , puisque c'est l'Univers. C'est
extrêmement_ lourd , il fa ut s'en décharger. Cc déchargement es t dan-
gereux parfms . Je ne veux pas recommence ,-, ma is après deux ans je
recommence toujou rs.

_Celui qu! ~ornma?de, _notre maître, notre Ego, es t la Pensée qui juge,
qm nous d1nge, qm cree tout. Autrefois on l'appelait Dieu. Dieu et
l'homme étaient séparés.
_Dn phi_losophe occidental a dit : Entre Dieu et moi, il y a un sens
unique, Dreu peut descendre vers nous, m ais nous ne pouvons pas mon-
ter. Quel dualisme ! Maintenant vous avez grandi de deux mille ans
vous devez réfléchir et saisir la véritable signification de J'image d~
Père.

LE JEUNE
<< L'homme moderne a soif de jeûn e. >>Cette phrase qui est du Père
Regamey nous a p aru résumer de façon laconique, mais précise une
des grandes erreurs de notre société m oderne plongée dans le bain
d'une Economie dont le mot d 'ordre est Je maximum de Production
p our le maximum de Consomma ti on.
La m ajorité de nos concitoyens a pri s l'habi tude de consommer
jusqu'à la limite de leurs forces. Or, l'organisme hum ain s'il a besoin
d 'une r éfection permanente de ses cell u les et de ses éne;gies , n 'en est
pas moins constitué pour faire fa ce aux périodes de disette et aux
p ériodes de sous-alimentation par le jeu des réserves que le corps
accumule en divers endroits.
La vic clans r,os sociétés occidcn talcs, donnant peu l'occasion de
fai re face aux périodes de disette forcée il s 'en suit un encombrement
p ermanent des organes dont la conséquence naturelle est la pléthore
ou état congestif d'_o ù : sentiment de lassitude, de fatigue permanente,
d 'abattement psych1que, de manque d'énergie et de joie de vivre. Nous
sommes tous des Encombrés : richesse du sang excessive, lymphes
abondantes, amas graisseux autour des organes vi taux, m ême chez les
personnes d'{!pparence maigre. Tout ceci constitue pour la Maladie un
terrain particulièrem ent favorab le à ses diverses expressions .
Dans leur sagesse, e t bien que nos ancêtres aient eu beaucoup plus
souvent que nous l'occasion de souffrir de la faim, les diverses religions
et philosophies qui se partagent la surface du globe ont toutes p rescrit
des périodes de jeûne e t d 'abstinence judicie usement r éparties aux
changements de saison afin d'effectuer dans notre corps un nettoyage
salutaire et de nous ob liger à un ac te de volonté propre à renforcer
nos énergies mora les et psychiques. C'est ainsi que le j eûne fa it p a rtie
intrinsèque de toutes les religions orientales (Brahmanisme, Boud-
dhisme, Taoïsme, etc ... ); que le Judaïsme et le Christianisme lui ont
fait une place de choix sa ns oubli er l'Islam ct son célèbre Ramadam.
Ainsi donc la tradi tion le veut, la sagesse le demande et la raison
l'exige : il faut jeûner.
Comm en t jeûner?
Beaucoup d 'entre nous souhaiteraient qu'on les guide, qu'on les
force, qu'on c ulr mâche la besogne, qu'on leur indique les jours, les
h eures précises ct qu'ils n'aient évidemment qu'à se laisser guider
moutonnièrement sans avoir le moindre effort à faire. Tel n'est pas
notre intention. La macrobiotique nous enseigne que nous devons
prendre la responsabilité de nos propres gestes, du choix de notre
nourriture c t connaître les conséquences de ceux-ci et les aboutissants
de celle-là. A vous donc, mes chers amis, de choisir la hauteur, la lon-
gueur, la qualité et la profondeur de votre jeûne.
Pour les uns il sera un simple retour, p endant une ou deux
semaines, à une macrobiotique stricte (75 à 90 % de céréales, 10 à 25 %
de légumes); pour d'autres, il sera l'abstention complète et totale de
boissons pendant 12 à 24 heures et ceci à plusieurs r eprises; pour
d 'autres encore il sera la privation de nourritrue en buvant seulemen t
un peu d'eau ou de tisane chaude p endan t 24 à 48 heures. Cette courte
diè te pourra être répétée plusieurs fois sur une période de 25-30 ou
40 jours; pour d'autres l'abstention d'un seul repas et son remplace-
ment par une lecture passionnante et de préfére nce susceptible de ren-
forcer la volonté et d'élever l'esprit. Par exemp le, il sera it tout à fai t
judicieux de s'adonner à la .lecture d'ouvŒges passionnants comme " le
retour à la santé par le jeûne , elu Dr E. BDRT IIOI.LET, ou la petite bro-
chure de Mme H. Ch. GEOFFROY intitul ée « le J e(mc, moyen de purifica-
tion totale ,, ou encore les co nférences du Père REGAMEY dans le cycle
du Carême ct bien d'aut J-cs en core suscep tibles de nous encourager à
cette pratique sa lutaire.
Pour nos amis plu s évu lu s c t p lus entraînés, des périodes plus
prolongées de jeünc pouv ~tnt al ler jusqu'à 8 ct 15 jours, lorsque l'occu-
pation h abi tue lle n'exige pas trop d e dépense m usculaire, sera un des
sommets de la vic macrobiotiqul! de l'année. Enfin, pour les plus faibles
d'entre nous, ceux qui ne parv iennent pas à se passer de nourriture, il
serait souhaitable qu'un effort soit fait pour si m inime soit-il comme,
par exemple, la simple priva tion pendant quelques jours de l'habitude
de fumer ou d'un dessert sucré qui exigerait et commencerait ainsi
une heureuse culture de la volonté.
Cette liste de moyens n'est pas limitative. Chacun peut en inventer
de nouveaux et adapter sa façon d'agir à son propre cas, à son tempé-
rament, à son état de santé actuel, mais il serait souhaitable que cette
période du début de printemps ne s'achève pas sans que nous n'ayons
tenté au moins quelques efforts dans le sens du jeûne.

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Que pouvons-nous attendre de pareilles pratiques et quel sera le
salaire de nos efforts ?
Tout d'abord, un certain repos accordé à cet appareil digestif si
souvent violenté dans le passé alors que nous ne pratiquions pas la
mcarobiotique; si souvent poussé à l'extrême fatigue par les abus de
toutes sortes, faits sans aucune considération, sans souci d'équilibre et
sans modération. Un repos donc pour notre estomac, nos glandes, nos 1
reins, notre foie, nos intestins qui travaillent depuis notre naissance
sans que nous ne laissions jamais à ce fidèle serviteur le temps néces-
saire pour récupérer et se détendre (comment s'étonner alors qu'il se
fatigue si vite, vieillisse et meure prématurément?)
Ensuite, et par conséquent, une meilleure ouverture de l'esprit, un
psychisme plus léger, une façon moins matérielle d'envisager l'exis-
tence, à dire vrai un certain détachement (qu'il ne faut pas confondre
avec un désintéressement) des choses de la terre.
Etre dans le monde, sans être du monde. Voilà ce à quoi nous pré-
dispose une pratique de jeûne intelligemment condui te e t énergique-
ment menée à bien.
Nous souhaiterions que nos amis q ui ont pratiqué une expérience
de cette nature veuillent bien nous la commun iquer afin que nous puis-
sions en faire publication, étant bien entendu que, dans ce domaine,
nous ne saurions accepter que l'anonyma t k plus complet.
De par même la parole qui dit : « Lorsque tu jeûnes, parfume ta
tête, montre-toi joyeux ct que personne ne s'aperçoive de ton jeûne. »
J. L. ROCilE.

LETTRES DE NOS AMIS ...


ON NOUS ECRIT DE PARIS :

.. . « Voici encore trois cas graves guéris comme les au tœs , par
l ' alimcn ta tion macrobiotique :

Fern.me de 50 ans : cœur malade depuis plusieurs années, mauvais


fo nctionnement de la thyroïde, en plus troubles importants depuis la
ménopause. Cette malade était soignée sans succès depuis plusieurs
années.
Après seulement trois semaines de trai tcmcnt, très grosse amélio-
r ation elu cœur, plus de crises cardiaques d'après les d ires de la malade,
vérifié par moi, le pouls était à 75/80 au .lieu de 110/120, guérison
ultérieure totale en 2 mois. Tous les troubles ont disparu à peu près
totalement (cardiaques, thyroïdiens, circula toi res, nerveux, digestifs).
La malad e a recommencé à travailler.

2' cas :

Femme de 38 ans : (parente) avec goître et mauvais état général.


Les traitements médicaux sont sans effets. Le médecin conseille l'opé-
ration et cela pour trois raisons :

12
a) échec des traitements médicaux,
b) importance elu goître,
c) approche de la ménopause.
Cette malade a été guérie en 2 mois. Le docteur n'en revenait pas.

'
A signaler : utilisation d'algues marines en poudre mélangées aux
aliments .
1 3' cas :

Femme de 63 ans : (parente) Je voyais rarement cette personne.


Quand je lui ai rendu vi si te à l'occasion d'un décès dans la famille,
elle était paralysée depuis six mois. Maladie de Parkinson, paralysie
agitante flasqu e, les médecins n'ayant rien pû fa ire, guérison obtenue
en 2 mois 1/2.
A signaler : emploi de chlorure de magnésium.
Signalons aussi qu'il y a 200.000 paralysés en France, d'après la
presse m édicale.

P.-S. Les personnes ci-dessus qui ont trouvé la guérison par l'adop-
tion de notre alimentation ont été très heureuses, évidemment, de
retrouver la santé. Mais sauf une (la jeune femme cardiaque signalée
dans la « Joie de Vivre » de mai 1960) elles ne mordent pas à la macro-
biotique et je peux même dire que c'est sans aucun plaisir et presque
avec répugnance qu'elles suivaient la partie alimentaire de leur traite-
ment (céréales, goma-sio, sauce de soja, et tisane sans sucre). Elles ont
suivi mon traitement uniquement parce que toutes les médecines
qu'elles avaient essayées n'avaient pu les guérir, que je leur promettais
la guérison en peu de temps et que je leur inspirais confiance.
Aucune, sauf la jeune femme cardiaque, n'a compris et n'a fait
d'efforts pour comprendre la macrobiotique et la philosophie de la
médecine d'Extrême-Orient. Toutes, une fois guéries, ont repris en
grande partie, sinon complètement, l'alimentation antérieure. C'est peut-
être un petit peu de ma faute, mais c'est très certainement en grande
partie de la leur, si le ur jugement reste voilé; la p lupart cles gens ne
font rien d'ailleurs pour le dévoiler même lon;qu'on leur donne tous les
éléments pour le faire.

.. P.

LA PtH:SS I•: VOUS PARLE. ..


<< Je suis sorti houleversé de ma visite dans les hôpitaux psychiatri-
ques » , a dit hier Je Dr Huet, ancien maire d'Asnières, à la tribune du
Conseil général de la Seine. « Les malades y sont entassés dans une
promiscuité effroyable. Ceux qui n'ont pas encore totalement perdu la
raison ne tardent pas à devenir incurables. »
L'administration a confirmé : Je nombre exact des malades men-
taux hospitalisés atteint 11.095 pour seulement 8.000 lits. Or, il existe,
en fait, 20.000 malades qui devraient être soignés.
Les projets de création de nouveaux établissements permettent de
compter sur 3.150 lits supplémentaires clans quelques années .
Victoire de la Science ; on augmente le nombre de lits dans les
hôpitaux psychiatriques ...

13
CONFERENCE DU VEN DREDI 11 MARS 1960
par M. Jean-Louis RocHE du Centre Ignoramus.

LES QUATRE TEMPERAMENTS

A - Les trois âges de la vie.


B - Diagnostics par examen du visage.
C - Maladies et tempéraments.

Nous avons étudié, lors de notre dernière conférence, les 4 types


de tempérament tels que les définit traditionnellement Hippocrate, père
de la médecine. Nous avons distingué successivement le tempérament
lymphatique, le tempérament sanguin, le bileux e t le nerveux. Nous
avons décrit sommairement la forme du corps correspondant à chacun
de ces types; c'est ainsi que nous avons vu le lympha tique en forme
dilatée ovoïde; le sanguin en forme carrée, le bileux en forme triangu-
laire et le nerveux en form e allongée linéaire.
Nous avons montr é combien il é tait difficile de rencontrer parmi
les individus qui nous entourent des t empé ra m e nt s p urs e t comment,
d'une façon générale, ces t e mpé raments se m éla n geaient deux à deux.
De préférence lymphatique ct san guin, bile ux-n erve ux. Bea ucoup plus
rarement bil eu x-sanguin, e t très r arem ent lymphatique-n er veu x.
Nous en a vions conclu que, du point de vue m acrobiotique , les
tempér am en ts p ouvaie nt ê tre en réali té classés en deux catégor ies :
l'une, catégor ie des d ila tés, comprenant les sanguins et les lympha-
tiques; l'autre, ca tégo rie des r é tra ctés, comprenant les bileux e t les
nerveux. Ces deux catégories oscillant autour d 'un point fixe idéal q ue
nous avions appelé : t empérament équilibré. Ainsi, à partir du point
d'équilibre, les dilatés pouvaient ê tre considérés comme des tempéra-
m ents Yang à des degrés divers et les contractés pouvaient être consi-
dérés comme Yin à d es degrés divers également. Les deux tempéra-
ments extrêmes : lymphatiques e t nerveux, pouvant se concevoir
comme les tempéraments les plus dégradés par rapport à un tempéra-
ment équilibré; au contraire, les deux moyens lerm es : sanguin et
bileux, semblant se rapprocher du type idéal, seraient par conséquent
proches de l'équilibre.
C'est ainsi que la notion du Principe Unique nous p erme t d'éclairer
d'une vue nouvelle les très anciennes conceptions h ypocratiques et les
conceptions modernes des écoles de morpho-physiologie et de morpho-
psychologie du docteur SIGAUD et de ses disciples.
Aujourd'hui poussant plus loin l'étude morphologique, nous allons
nous demander s'il n'existe pas :
1o Dans le sens de l'évolution à travers le temps, c'est-à-dire selon
l'âge des changements de types;
2o Dans chacune des catégories envisagée, comment l'on peut con-
cevoir des types cependant extrêmement différents et ceci nous
amènera à l'étude des visages;
3o Quelles sont les prédispositions morbides, c'est-à-dire les prédis-
positions maladives, de chacun de ces types.
1• Etude rapide de l' évolution morphologique aux différen ts âges

A - Les troi s âges de la vi e

Il est classiqu e de: di s tingue r l ru is pé riod es de l'existence

a) l'enfance c l la j eunesse;
b) l'âge mûr;
c) la vieill esse.

a) l'enfance el la j eu11 esse : 11 es t facil e de constater que la mor-


phologie généra le des enfants nouveaux-nés, jusqu'à l'âge de 7 ans, se
rapproche con s id ~ ra blcm ent de la morphologie lymphatique.
Le nouveau-né es t rond, ronel de visage, rond de ventre, potelé des
membres. Sa prédominance est une prédominance digestive, lèvres
épaisses, n ez point encore formé , petit en boule, yeux grands ouverts
et ronds, che veux rares.
Ce spectacle charmant chez l'enfant l'est beaucoup moins lorsqu'il
s'agi t de l'adulte, mais prouve bien que la prédominance lymphatique
reste celle de l'enfance jusqu'à l'âge dit de raison . Quelquefois plus
longtemps, ca r ce n'est qu'à la puberté que l'on voit se dessiner alors
musculature, traits du visage, et toutes les caractéristiques du tempé-
rament sanguin. A ce moment-là, en général, le teint est frais, coloré,
rosé, l'activité assez grande et les impulsions et les enthousiasmes de
la jeunesse correspondent à la nature profonde des tempéraments san-
guins.

b) Lorsqu'apparaît l'âge mûr, la morphologie s'accuse encore, s'har-


monie et atteint son plein équilibre. C'est le passage à la p ériode équi-
librée au cours duquel, morphologiquement e t elu point de vue de
l'action, l'individu donne son plein re ndem ent. Selon sa dominante
alors on assiste à : caractéris tiques du tempé ram ent sanguin ou à
celui du tempérame nt bileux selon la n a ture profond e de la p ersonne,
mai s, d'ores et déj à, vers le déclin de l'âge mü.r s'amorce un e descente
vers une certain e contrac ti on muscu lai re, ve rs un e perte de poids, vers
un ce1·1ain déssèch c mcnl du cor-ps c l du carac tè re qui s 'apparente bien
plus a u x lcmpé ramc nl s bil eux c l prépar e la venue de la vieillesse
don l la prédo m in ance se ra ncl-vcuse .
c ) La v i e ill esse : L'a spec t gé néra l du vie ill ard est bien celui que
décrit le te mpé rame nt n erve ux. Asp ect sec, visage tiré et ridé, gestes
indécis ct lre mbl o ta n 1, dé m a rche rai de ct h eurtée. Les caractéristiques
de la vieill esse sc re tro u ve nt donc n otamment dans le tempérament
nrveux et vi ce et ve rsa.
Ain si ,e t d 'une certain e m a n ière, l'évolution selon l'âge pourrait
corr espondre à : p arcou rs d'u n pôle vers l'autre des tempéramen ts
auxquels serait sou m is chaque type quelle qu e soit sa n ature.
Exemple : un lym phatique se rait t rès lym phatique pendant sa j eu-
n esse, le deviendrait beaucoup moins à l'approche de son âge m û r et
penda nt son âge m ûr, et , p erda n t du poids, se rapprocherait du tem-
p érament nerveux à l'approche de sa vieillesse. Ainsi vieillirait-il selon
Je Principe Unique du plus Yang a u p lus Yin et nous p ourrions faire
portrait semblable pour les q ua tre tempéram ents . Le j eu de polarisa-

15
tion s'exerçant alors dans le temps, il convient donc de savoir que, à
nature donnée correspond selon l'âge une tendance plus ou moins
grande dans l'ordre du Yin et du Yang. J e m'explique : un lympha-
tique d'âge mûr se trouvant quelquefois plus sanguin qu'un sanguin
d'âge enfantin, et un bileux qui a atteint la vieillesse se trouvant quel-
quefois beaucoup plus nerveux qu'un nerveux à l'état adulte, tout ccci
dépend évidemment du plus ou moins degrés d'évolution.

B - Diagnostics par examen du visage :

C'est un fait d'observation courant pour qui s'intéresse aux tempé-


raments des personnes de son entourage, qu'il existe diverses espèces
de lymphatiques, diverses espèces de sanguins, de bileux et de nerveux,
et qu'à l'intérieur de chacun de ces types il y a de nombreuses variétés
d'individus. Ce qui a fait souvent dire aux p ersonnes peu observatrices
que les classifications des types humains é taient une utopie et ne cor-
respondaient à aucune réalité profonde. Il est plus facile évidemmen t
de renoncer à y voir clair que de tenter une classification. La nô tre va
s'éclairer considérablement lorsque nous aurons in troduit clans l'é tude
générale morphologique l'étude plus précise de l'examen elu visage ,
étude traditionnelle sur laquelle se sont penchés de tout temps des
p ersonnes désireuses de percer les secrets de la na ture hum aine .
Le visage, elit-on communément, est le reflet de l'âme . << Si ton œil
est clair, dit le Christ, tout le reste de ton corps sera dans la lumière »
et nous connaisson·s tous le proverbe japonais : << l'œi l cent francs ,
l'oreill e mille francs >> montrant que nos amis Orientaux attachent
sans doute plus d 'importance au lobe auditif, qu'au globe oculaire .

Ainsi do nc, passo ns maintenant à l'examen des visages.

Pour cela nous e mploierons la méthode classique de la morphcr


physiologie que n ous empruntons comme toujours au docteur Cormier,
élève du docteur Sigaucl. Le visage se compose de deux parties :
1o le cadre, c'est-à-dire la forme générale elu visage;
zoles ouvertures sensorielles, c'es t-à-dire les yeux, le n ez , la bouche
et les oreilles.

On peut ajouter que l'ensemble elu visage peut s'étudier en trois


étages :
a) l'étage oculaire frontal qui correspond de faço n évidente à
l'intellecte et aux psychiques de l'individu;
b) l'étage moyen nasal qui correspond à la partie supérieure du
buste respiratoire et cardiaque;
c) l'étage inférieur : bouche, menton, qui correspond normalement
àla partie inférieure du corps : tube digestif et appareils loccr
moteurs et sexuels.

Voici donc deux façons d'aborder l'étude du visage.


Commençons par la première :
a) Etude du cadre du visage : Il est en général assez peu variable
pour chaque type. Le lymphatique a le visage rond ou ovale, plus ou
moins allongé ou plus ou moins aplati; le sanguin a le visage carré ou

16
trapézoïdal, la base en bas (larges mâchoires); le bileux a le visage
trapézoïdal, mais base en haut; quant au nerveux, il a le visage trian-
gulaire plus ou moins équilatéral.
Ainsi le simple examen du visage permet de déceler t rès vite le
type de tempérament, au ronel, de celui que l'on observe.
Cette notion donne déjà un r enseignement précieux, mais insuffi-
san t et qu'il convi e nt de préciser.

b) Les ves tibules sensoriels : Il convien t, tout d'abord, d'examiner


la plus ou moi ns grande ouverture de ces vestibules en déterminant
l'importance qu'occupe Je quaclrilataire obtenu en abaissant une ligne
fictive du coin de l'œi l au coin de la bouche correspondant. Si ce qua-
drilataire occupe une lat-ge s urface dans la surface générale du visage
nous dirons qu e nous sommes en présence d 'un type dispersé. Si, au
contraire, cc q uaclril a taire occupe une petite surface dans la surface
généra le du visage, nous dirons que nous sommes en présence d'un
type conccllt ré. Ainsi , nous nous trouvons en présence d'une notion
apparemment nouvelle : la notion de dispersion et la notion de con-
centra tion . Le j e u du Principe Unique saute aux yeux immédiatement.
Les dispersés étant Yin, les concentrés étant Yang. Ce qui nous amène
dans chacun des quatre tempéraments de distinguer par exemple :
des lym p hatiques dispersés ,c'est-à-dire des lympha tiques très Yin ;
des lymphatiques concentrés, c 'est-à-dire des lymphatiques moins Yin.
La première catégorie étant caractérisée par de grands yeux, une
grande bouche, un nez largement ouvert et étalé sur le visage.
La deuxième catégorie étant caractérisée par des yeux petits, prcr
fondément enfoncés dans les orbites, des n arines pincées et des lèvres
très minces (bouche en lame de r asoir). ·
De toute évidence quoique lymphatiques, les dispersés n 'auront ni
.l e m ême comportemen t, ni la même nature que les concentrés et
ainsi dans les quatre t ypes.
Quelle est la signification profonde de la notion de cadre du
visage et de la notion de dispersion et de concentra tion des vestibules
sensoriels ?
D'apèrs le docteur Cormier, le caclt-e elu visage indiquerait dans
c hacune des catégories la plus ou moi ns grande quantité de vitali té
na turell e ct les n ot ions de dispersion ou de concentration des vestibules
sensoriels s ignifi ant la plus ou moins grande facilité à déverser à
l'cxt ét·icur ce tte vit a lit é na ture ll e. Le dispersé ayant tendance, par des
vest ibules la rge me nt ouverts, à déverser abondamment vers l'extérieur
son énergie vita le, tandis que k concentré ayant tendance à reteni r
cette énergie ct à ne la lai sser filtrer que difficilem·ent.
On elit alors q t 1C te l tem pérament est un tempérament généreux,
tel autre un tempéram e nt rep li é sur lui-même. Ce sont là des notions
simplistes cl'obscrvalion quotidi e nne et qui corroborent la théorie de
l'école morpho-phys io logique.
Ainsi, avon s-nous t rui s éléments précis d'étude des tempéraments,
qui nous permettent déjà une classification plus étroite et plus serrée
et une distinction plu s juste car nous pouvons désormais, dans chacun
des qua tre grands groupes, diagnostiquer deux sous-groupes ce qui
J?Orte à huit le nombre. des t empéran:ent~ connus. N~us aurons succ~s­
sivement des lymphattqucs d1sperses, ues lymphatiques concentres,
des sanguins dispersés e t des sangui ns concentrés , des bileux dispersés

17
et des bileux concentrés, des nerveux dispersés ct des nerveux concen-
trés. La connaissance précise de ces notions vous per mettrait déjà une
appréciation juste de la plupart de vos interlocuteurs et vous donne-
rait, dès le premier coup d'œil, une idée assez nette de leur caractère,
de leur comportemen, de leurs tendances maladives et de la façon
dont il convient de leur parler afin d 'obtenir d'eux ce que l'on désire,
ceci pour le côté pratique de la connaissance des tempéraments.

c) L'étage inférieur : Il nous appartient maintenant d'aller plus au


fond encore et de préciser les notions de dispersion et de concentra-
tion par l'étude des trois étages du visage. En effet, il nous arrivera de
rencontrer dans la rue des lymphatiques dont la dilatation ne portera
que sur les · yeux, le nez et la bouche restan t concentrés. Nous nous
trouverons alors en présence d 'un lymphatique qui ne sera ni dispersé,
ni concentré et qu'il nous sera alors très difficile d e classer dans l'une
ou l'autre des catégories.
Pareille chose suffira à nous dé rou ter e l à nous fa ire douter de la
valeur de notre classification. C'est pourquoi la notio n de l'étude des
étages du visage apparaît alors comme n écessaire.
La dilatation ou la concentration p eut, en effel, ne porter que sur
l'un ou sur deux des trois é tages. Nous ne somm es pas alors en pré-
sence d'un concentré pur ou d'un dilaté pur, ceci nous amène à distin-
guer dans chacune de nos deux catégories deux sous-groupes :
1• Le plus r épandu paraît être le sous-groupe des dilatations de
l'état disgestif (bouche, menton) qui s'accompagne en général d'une
dilatation moindre de l'étage respiratoire. Nous aurons alors un visage
portant une prédominance de dispersion, mais dont l'étage supérieur,
yeux, front et souvent mê!pe oreilles, restera extrêmement concentré.
Si, au contraire, l'étage supérieur est extrêmement dilaté, front large ,
yeux exorbités, nous aurons alors un type mixte à dilatation supérieure.
Nous pouvons également nous trouver en présence d'un type mixte à
dilataiton de l'étage moyen et nous aurons alors un nez et des pom-
mettes largement ouverts et très dilatés. Répété dans chacune des
quatre catégories nous nous trouvons ainsi en présence de trois sous-
groupes différents ou encore trois types mixtes diffé rents.

ATTENTION!
A partir du 15 Mai 1960,

le siège de l'INS TITUT de PHILOSOPHIE e t de SCIENCES


d'EXTREME-ORIENT
Siège International des Amis d'OHSAWA

est transporté au Restaurant LONGUE-VIE, 6, rue Lamartine, Paris (9').


Tél. : TRU. 71-98
MENUS MACROBIOTIQUES

Beignets d e poti ron


C rème de riz
Bo u !o ur an ehonx-flen·r

SOUFFLE AU POTIRON

. Faire ri ssole r des oignons émincés dans un peu d'hui le de sésame;


aJouter du poli mn coupé en lamelles longues. Faire une béchamel avec
moitié farine de blé Cl de sarrazin, du sel, de l'eau, un jaune d'œuf et
le blanc battu . Verser dans un moule a soufflé et faire monter.

BOULGOUR AU CHOU-FLEUR
. Le chou-fl eur émincé sera rissolé dans un peu d'huile ; y ajouter du
boulgom·, se l, c l l'cau nécessaire. Faire mijoter une demi-heure .

BEIGNETS DE POTI RON

~~cc _moitié farine de sarrazin et de blé complet, faire une pâte


dcm t-hqllldc en y ajouta nt un œuf e ntier, du sel et de l'eau.
Couper du potiron , sans être épluché, en tranches fines, enrober
c haque tranche d'un p eu de cette pâte et mettre à frire dans de l'huile
d'olive. Saupoudrer d'un peu de sel fin.

Crème de l"Îz
Pissaladière
Tortillons et b eignets
CREME DE RIZ

. . Fa ire griller du riz dans un peu d'huile de sésame. Le réduire en


larme - délayer avec de l'eau froid e jusqu'à consistance voulue. Ajou-
le ': le ~el e t la 1_s ser cuir e 15-20 minutes. Avant de servir, ajouter une
c ulllcree ci e tahm , saupoudrer de persil haché.

PISSALADl ERE

SUl- un c pâ tc ét:.déc, él~n d_rc des o ignons émincés et du poireau, le


tout rcven 11 dnns un peu d hwlc. Garnir avec q uelques filets d'anchois
ct des o l1 vcs noires . Faire cu i1·e au four environ trente minutes.

TORTI LLONS DE BEIGNETS

F":ire une p âte as. ez soupl e avec moitié farine de blé, et moitié
sarrazm, du sel, de l'hui le, une cuillerée de tahin et de l'eau. Etaler
finement au rouleau. Couper des bandes de 1 cm. Les tourner comme
des tire-bouchons, le sposer sur une plaque - les dorer au jaune d'œuf
et les faire cuire au four moyen.
Pour les beignets, découper la même pâte à l'emporte-pièce rond,
et mettre à la friture chaude mais non fumante.

Hl
Crème de sarrazin
Riz brésilien
Puri

CREME DE SARRAZIN

Dans un peu d'huile, faire dorer de la farine de sarrazin. Délayer


avec de l'eau, ajouter du sel et laisser bouillir sans cesser de tourner,
pour éviter les grumeaux. Faire bouillir doucement, à casserole décou-
verte, afin de faire évaporer l'excès d'eau. Servi r avec des croütons
frits dans l 'huile et une pincée de persil.

RIZ BRESILIEN

Faire chauffer de l'huile de sésa me, y faire dorer d es dés d 'oignons,


ajouter des navets et d es c arottes coupées gross ièrem ent. Aj outer du
riz préalablem ent grillé dans un p e u d'huile ; sa ler , couv rir d'cau et
faire cuire.

PURI

Faire une pâte ferme avec m oi tié de blé et sarrazin, sel, huile, eau.
graines de sésam e. E ta ler fin em ent au rouleau. Découper des galettes
et m e ttre à la grande friture. On peut y ajouter de la cannelle.

*
* *

Magasin Sesam
41 , rue des Artistes, Paris (14' )

On nous prie de rappeler que le magasin « Sesa m » est fermé les


Dimanche et lundi, et ch a que jou r entre 13 e t 15 h eures. Cependant, en
cas de nécessité, il est possible de demander p ar téléphone (K EL. 59-02)
et à l'avance autant que possible, si on p eut ê tre reçu à tel jour e t
h eure de fermeture, notamment pour nos ami s d e prov ince ou de ban-
lieue loin taine p assant p ar Paris c t disposant d'un temps lim ité pour
leurs achats : KEL. 59-02.

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F erm és le Dim anche

20
A PROPOS D'UN ARTICLE ...
SEL ET CANCER

Un articl e récent de J'hebdom a dai re << Cons tellation , a fortement


ému nos ami s macrobiotiques, tan t de Paris que de province et de
l'étranger.

Dans cet arti cle .il es t [ait éta t d'une recrudescence considérable
des cancers de l'es to mac c hez les Japonais moyens.

Considérant que le pourcentage le , plus nombreux tm.1chait les popu-


latitins les plus é loignés des côtes, les statisticiens médicaux en vien-
nent à conclure à la culpabilité du .sel dans cette recrudescence.

<< En effet, di sent-ils, l'alimentation traditionnelle japonaise est faite


d'aliments extrêm ement riches en sel : poissons salés entre autres et
sauces de poisson . Seuls les habitants des côtes consomment du poisson
frais, ce qui les préserverait partiellement des méfaits de l'alimenta-
tion hypcrchlorurée. »

Qu'y a-t-il de vrai là-dedans ?

D'abord, la grande teneur en sel de l'alimentation traditionnelle


japonaise. Senséi nous l'a souvent dit, les ouvriers japonais absorbent
jusqu'à trois et quatre fois plus de sel que les ouvriers français.

De plus, l'alimentation traditionne lle riche en céréales fournit au


sel un excellent véhicule et favori se son assimilation.

Enfin le poisson et m ême les f ru its salés, ainsi que les sauces et les
boissons traditionnelles ne font qu'augmenter encore le taux de sodium
quotidie nn ement a bsorbé.

Al ors, que fa ut-il e n conclure?

Not re.: macrobiotiqu e es t-elle une erreur à la base?


Le sel lo in d 'ê tre un aliment médicament de base est-il un dange-
re ux e nn e mi ? Devon s-nous désormais le fuir et l'écarter de notre ali-
m e nta ti on ?
Le s uj e t a é té longuem ent discuté à l'une de nos toutes dernières
r éunio ns du Cent re. Il en es t résulté que le s ignataire de l'article et les
enquê te urs qui on l é tudié la carte du Cancer du Japon ont oublié un
élément essentiel et qui explique bien des choses. Le Japon d'aujour-
d'hui n'es t pl us cel ui de << Ma dam e Butterfly . »
Pierre Lo ti r ' trouve ra it sans cloute de charmantes << geyshas ,
mais elles se ra ien t a u service de gros indu striels japon a is, de com-
merçants posscssc u rs cie magasi ns à succursales multiples et d'impor-
tateurs enr ichis p a r l'i nt ro cluclion en masse de pr oduits américains e t
occidentaux. Comment s 'é to n ner alors qu'une gr ande partie de la popu-
lation, sans renoncer a ux pla ts tradi tionnels, n'y ajoutent désorma is :

21
sucre, sa_uces .épicées, .et surtout boissons alcoolisées, crèmes glacées,
etc ... ca~es qm furent mconnus au Japon jusqu'à ces cinquante derniè-
res annees.

Le Yang pousse au Yin - Les Japonais traditionnellement très yan-


guisés ont « accueilli avec reconnaissance , la civilisation occidentale
dans ce qu'elle a de plus dangereux avec ses pompes, ses œuvres et ...
le Cancer qu'elle entraîne dans ses bagages avec la Tuberculose et la
Folie. ·

~e~i dit, Yang en excès produit Yin, ne le perdons jamais de vue:


mais Il Y a peu de chance pour que nos excès de Yang soient des excès
de Sel. ·
*
"'*
CONFERENCE DU 8 AVRIL 1960
La Macrobiotique et le Bouddhisme Zen
(Résumé de l'exposé de Gabriel Charpentier)
, « Quelle merveille surnaturelle ! Je porte du bois et je tire de
leau ... » Cette phrase d'un maître Zen nous met aussitôt dans l'am-
biance du Zen, non-doctrinal, non-intellectuel, non-moral. Le Zen essaye
de faire surgir (c'est la voie << abrupte , ou instantanée) un ét at d'esprit
nouveau, en une soudaine révolution de l'esprit, savamment préparée.
Lorsque nous avons cessé de faire surgir et d'entretenir les problèmes
que, seul, notre propre esprit crée d'instant en instant, il nous reste
le .bonhe~r .d'êt~e vivants et conscients, la joie de vivre toute simple ,
qm surgirait, sr nous n'y mettions obstacle, du seul fait d'être plein
de santé, de voir la lumière du soleil, d'en sentir la chaleur, d'aller et
venir en << portant du bois » et en << tirant de l'eau "· Ohsawa a donc
raison de nous enseigner que le ·Christianisme (que nous n'avons pas
compris, hélas'!) nous eüt apporté la Sagesse qui s'est si longtemps
maintenue en Orient. L'enseignement central de Jésus est en effet celui
du Sermon sur la Montagne et sa phrase-clé :
Ne vous souciez pas de ce que vous mangerez demain et de quoi
vous serez vêtu ....
L'esprit, sans la vaine agitation qu'il s'impose, voit enfin ce qui est,
di t Krishnamurti, et ce qui est, est la Réalité, incréée, éter-
nelle, immuable.
....
EN PASSANT ...

<< ••• Nous sommes à l'ère de la science appliquée, avec tout ce que
cela peut comporter de réglementations.
Au lieu de vivre sous le règne des rois, des prélats, nous vivons sous
le règne des savants ... ,
Avec, pour ceux qui tombent, sans défense, dans leurs mains, électro-
chocs et Cortisone à discrétion ...
Monsieur MiUer (Henri) serait fondé à parler de dictature
des Savants, plutôt que de << règne , ?
Pourquoi pas de '' Tyrannie » ? ...

22
LISTE DES OUVRAGES ET DES PUBLICATIONS
EN LECTURE AU CENTRE IGNORAMUS...
de Georges OHSAWA :
- La Philosophie de la Médecine d'Extrême-Orient.
- Le Livre du Judo.
- Le Principe Unique.
-L'Aide-Mémoire.
- Jack et Mittié en Occident.
Divers :
de Ralph BIRCHER :
- Les Hounza.
de Jean COURTINE :
- L'Assassin est à votre table.
d'Amaury de RIENCOURT:
-L'Ame de la Chine.
de Lanza DEL V ASTO :
- Les Quatre Fléaux.
de Louis CATTIAUX:
- Le Message Retrouvé.
du Docteur André MIGOT :
- Le Bouddha.
du Docteur E. PLISNIER :
- Je mange de la santé.
de B. SAVARIN :
- La Physiologie du Goü t.
- Kri shnamurti.
de Frank BUCHMAN :
- Refaire le Monde.
par le LAMA ANAGARIK' GOVINDA :
- Les Fondements de la Mystique Tibétaine.
- Bouddhisme et Christianisme.
d'Aldos HUXLEY :
- Retour au Meilleur des Mondes.
elu Docteur E. AGASSE-LAFONT :
- Les Laboratoires Modernes elu Praticien .
par René QurNTON (2' Edition) :
- L'Eau de Mer, Milieu Organique.
Et parmi les publications contenant de nombreux articles Macrobio-
tiques :
- Lecture pour tous (février-mars).
- La Onzième Heure.
- Un e étude Macrobiotique de notre ami Offenstadt.
- Les Publications des Amis de l'Arches.
- L'hebdomadaire " Santé»,
Etc ... , etc ...
Tous ces ouvrages peuvent être consultés sur place tous les jours de
14 heures à 18 heures, sauf le samedi, le meilleur accueil vous sera
réservé.
CENTRE IGNORAMUS, 6, rue Lamartine, Paris (9'). TRU. 71-98.
CENTRES JGNORAMUS • Responsable: Jean .Louis ROCHE - Imp. LIENHART & C 0

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