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12- 2 N.F. (200 Frs) DECEMBRE 1959

A.
/

DE LA SANTE A LA PAIX
CENTRES IGNORAMUS LETTRE IGNORAMf:t -
3e ANNÉE

)
),
f
SO~IMAIRE
1

2 Programme du Centre
3 Compte rendu de l'Assemhlé(~ général{~

8 Lettre de New York


12 Nous t enir au difficil~ ...

14 La grande volonté
15 Communiqué
16 Jardins Kahn à Paris
19 Joie ou tristesse
22 Le Courrier
24 Produits macrobiotiques . Restaluants

INSTITUT DE PHILOSOPHIE ET DES SCIENCES D'EXTRf:l\Œ-OHIENT


SIÈGE INTERNATIONAL DES AMIS D'OIISAWA
LE HOUNZA - 4, rue Meslay, Paris-3 8
CENTRE IGNORAMUS

ACTIVITES DU CENTRE IGNORAMUS


PROGRAMME DU MOIS DE J ANVIEH 1960
Restaurant « LONGUE VIE », 6, rue Lamartine, Paris {9e)
Métro Cadet - Tél. : TRU 71-98
Mercredi 20 janvier à 20 h 45 : Cercle d'Etudes pour les Anc.icns.
Les débats seront conduits par un ancien.
Sujet : 1. Diagnostic et conduite des tempéraments.
2. Etude du livre de Senséi : ~' Le Principe Unique. »
Mercredi 27 janvier à 20 h 45 : Cercle d'Etudes pour les Débutants.
Les débats seront conduits par J. L. RocHE.
Sujet : 1. Le Principe Unique selon le goût, l'odeur ct la composi-
tion chimique. Na et K (sodium et potassium.)
2. Aide-Mémoire : Les spécifiques de base : goma-sio, tahin,
miso, soyu.
Les comptes-rendus précis de chacune de ces causeries, ct des ques-
tions qu'elles auront soulevées, parmi les auditeurs seront publiées inté-
gralement clans le numéro de février de La Joie de Vivre, de façon à en
faire bénéficier les abonnés et lecteurs de province et de l'étranger.

*
**
NOS AMIS BELGES NOUS PRIENT D'ANNONCER

1• La fondation, le 20 novembre 1959, d'une Association sans but


lucratif:
« INSTITUT DIETETIQUE MACROBIOTIQUE »
Président : M. Doffagne.
Secré_taire : Mme de Nayer.
Trésorier : M. Paul Grieten.
Membres : Mlle de Caters, Mlle Cuylits.
Rédaction : Mme Scharrer.
2• L'ouverture d'une clinique, maison de repos dirigée par le
dévoué Dz: Méganck, homme intègre et acquis à la macrobiotique.
3• L'ouverture du Restaurant macrobiotique le samedi 5 décembre,
22, rue des Pierres à Bruxelles.
*
**
COLLECTION «LA JOIE DE VIVRE» 1959
20 N.F. par versement au siège : Centre Ignoramus, 4, rue Meslay.
Paris (3') C.C.P. 15 998-91.

2
CENTRE IGNORAMUS
COMPTE RENDU SUCCINCT DE
L'ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 15 DECEMBRE 1959
La réunion s'est tenue à 21 heures, à la Salle des Quakers, 12, rue
Guy-de-la-Brosse. Paris (5'.)
Membres présents : 48
Membres représentés : 26

74 sur 130 inscrits.


Le quorum exigé par les statuts pour délibérer valablement est
dépassé. .
La séance est ouverte par le Président, M. Quirin Paul, assisté de
M. Bisch, Vice-Président, de M. Roche, Trésorier, de Mme Pollet,
M. Chantereau, M. Perrot, membres du Comité.
Le Président fait rapidement l'historique de l'Association ct de sa
fondation en avril 1957, sous son initiative, de l'organisation du camp de
Chelles en juillet 1957, pour arriver à la première Assemblée générale:
en 1958, où la gestion désastreuse a été révélée.
L'Assemblée de décembre 1958 constata l'impossibilité d'examiner
les comptes et le bilan de l'exercice 1957-1958, par suite d'une compta-
bilité non arrêtée et pratiquement inexistan te.
D'où la nécessité d'en parler aujourd'hui.

RAPPORT MORAL
La parole est alors donnée à M. Bisch, Vice-Président.
Condensé du rapport moral cle M. Bisch
« Sur l'instigation et les démarches de certains membres de l'actuel
comité, M. Georges Ohsawa a pu revenir en Europe, s'installer à Sceaux,
dans un appartement calme et confortable.
Dès ce retour, grâce aux restaurants macrobiotiques, mettant leur
salle et leurs installations à notre disposition, les conférences avaient
lieu régulièrement, et les assistants devenaient de plus en plus nom-
breux, tandis que quelques conférences publiques à la salle des Quakers
permettaient à Senséi de gagner de nouveaux et nombreux adeptes au
Centre.
Sous la direction de Mme Lima, et grâce au concours précieux et
bénévole de Mmes Quirin, Salomon, Bisch, 4 cours de cuisine eurent
lieu chaque semaine jusqu'aux vacances, tandis que deux fois par mois
Mme Lima organisait à Sceaux, dans son appartement, des réunions
comportant également un cours de cuisine.
L'importance des restaurants macrobiotiques pour le mouvement
est à signaler. Ils constituent des centres de rassemblement, de liaison
pour les adhérents. M. et Mme Euksuzian, M. Charpentier, Mme Anita
Incerti, Mme Portois, ont droit à toute notre reconnaissance.
Notre revue « La Joie de Vivre », trait d'union entre Senséi e t tous
nos amis, instrument d'information, de rayonnement et de propagande,
a vu le jour. Des témoignages de satisfaction sur la qualité de cette
revue ne cessent de nous parvenir de France et de tous les pays où

3
Senséi compte des adeptes.
C'es t pow· nous la meilleure preuve qu'il traduit admirablement la
pensée ct l'enseignement de Senséi. De ce très important travail cie
rédaction, d'édition, nous ne remercierons jamais assez Mme et M. ·Tur-
schwelL
Parmi les ac tivités nouvelles, un mot sur le groupe de jeunes form é
g!"àce à l'aide de Senséi, sur l'initiative de M. Zakarian. Réunions nom-
breuses, e xtrêmement sympathiques et grâce à ce noyau, auquel nous
souhaitons un constant épanouissement, l'avenir de notre mouvement
nous p araî t assuré.
Evoquons les réunions inoubliables du camp de Choisel. Dans cc·.
site enchanteu r, les causeries de Scnséi ont enthousiasmé les amis,
trop peu nom breux, qui en ont profité.
Le camp de Sainte-Marie-sur-Mer est sans conteste notre plus belle
réalisa tion, celle qui a permis à des centaines d'amis de bénéficier plei -
nement de la présence et des causeries de S cnséi, clans une atmosph ère·
de paix et d'a mitié unique.
Le site é tait merveilleux, l'entente extraordinaire. Diverses nation s
ct plus ieurs continents étaient représentés, ce qui fa it augurer pour
notre mouvem e nt de favorables répercussions même sur le plan inter-
national.
Notre reconnaissance va en premier lieu à Senséi, à Mme Limn.
pui s à nos organisateurs infatigables, M. ct Mme Langlois, M. Quirin,
avec l'a ide de Mmes Pollet et Métha, Mlle Seycloux, Mlle David ,
Ml le Flamion, M. Zanatta, M. Moroch cl de tant d'autres que nous nc.
pouvo ns c i ter, fau te de place.
En de hors de ces réalisa tions, votre Corn i tt: a dû faire face à de'
nomb re uses tàches : ~

- r~ da c ti on d'une correspondance extn:: mc mcnt importante;


- ré vi s ion ct réimpression de l'aide-mémoire;
- étab li sseme nt du fichier des 470 abonnés; expédition de»
ouvrages de Senséi;
- p•·opog~111de, démarches multiples, exposition japonaise dans les
grands ma gus in s, e ntrevues avec notre avocat a u sujet d'une action
jucliciuirc, ••wc notre notaire en vue de la création d'une société de
vente de pr-oduits macrobio tiques, qui n'abouti ra pas en raison de l'ins-
tallation r~<:e n tc d 'un magasin << SES AM » à Paris ; la tenue de la comp-
tabilité du Centre, ainsi que la gestion de sa trésorerie.
- Enfin, ]'.;tude dé taillée de la comptabilité, extrêmement com-
plexe, du Comit é pr-écédent, et les négociation s avec le Dr Mangez ten-
dant à aboutir à un e liquidation honorable de sa gestion et à lui en
donner quitu s.
Pour l'accomplissement des tâches harassan tes qui viennent d'être
sommairemen t évo qu~cs, nous devons des remerciements à M. Quirin,
notre Présid e nt, qui e n a assumé la plus lourde part,· ainsi qu'à
MM. Roche, Bi sch, Chan tcreau, Zahner, à Mlle S eydoux, Mme Roberge,
sans oublier Mlle Tavary, qui assume les fonctions ingrates de caissière
à toutes nos conférences. »

4
L'Assemblée générale, après avoir e ntendu la lecture du rapport
n1oral du Conseil d'Administration, en approuve les termes et en adopt
les conclusions à l'unanimité et applaudit l'exposé .

RAPPORT FINANCIER- GESTION ]957-1958

M. Zahner a accepté, comme Commissaire aux comptes, de contrôler


les opérations comptables du Centre concernant la période 1957, jus-
qu'au mois de décembre 1958. Travailleur acharné et infatigable, il a
trouvé là une tâche à sa mesure.
M. Quirin le remercie au nom de tous, pour cc gros travail fait avec
des éléments si imprécis.
M. Zahner vient de nous rem e ttre un aperçu de son travail en nous
présentant un rapport de dizaines de pa ges chiffrées. De l'examen des
erreurs et omissions relevées, il ressort une carence totale en matière
de comptabilité. Il appartient à l'Assemb lée de liquider cette situation.

Quelques chiffres.
D'après les premiers chiffres commnniqués par le Dr Mangez, il
aurait avancé au Centre 508.846 fran cs.
Après rectifications proposées par M. Zahner, ce montant serait
réduit à 228.004 francs.
Comme, par ailleurs, le Dr Mangez a reçu en prêt un total de
245.000francs, pour liquider cette s itu a tion, e n admettant que le DrMar.-
gez accepte les redressements propœ :~s par M . Z~1hner, deux possibilités
de transaction sont à envisager :
1 • Demander au Dr Mangez de nous rendre les machines et maté-
riel de bureau figurant à l'actif' pou r 816.195 fran ce>, valeur d'achat, et
a) lui rembourser ......... .......... ... ..... ..... 228 .004 francs
b) rembourser aux prêteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245.000 francs

soit un débours de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 473 .004 fran cs


pour avoir, en contre-partie, des mac hi nes dont la valeur marchande ne
représente pas la valeur d'achat.
2• Proposer au Dr Mangez de lui a l)a ndonner définitivement les
machines et matériel dont il se sert (d 'une valeur d'achat de 816.195 l')
à charge pour lui de rembourser aux intéressés les prêts qu'il a rcç11s
- soit 245.000 francs - et d'annuler son avance de 228.004 francs.
A l'unanimité, les membres présents donnent leur a ccord po•••
l'abandon des machines au Dr Mangez, le remboursemen t des prCI::
par ses soins, l'annulation du solde de 228.004 francs.
En conséquence, nos démarches auprès elu Dr Mangez tendron! a
obtenir cette transaction qui mettra fin à cette situation.

!i
HAPPORT FINANCIER
EXERCICE DECEMBRE 1958 A OCTOBRE 1959
BILAN DU CAMP DE VACANCES

Il est rappelé que les comptes sont à la disposition des memb1'es


1Ya11 1 versé leur cotisation. S'adresser au trésorier.
M. Qui rin , Président, nous annonce au préalable une très bonne
nouve.lle : les comptes du Camp Sainte-Marie, qu'il vient de recevoir du
comptable, laissent apparaître à l'actif un bénéfice net de 700.124 fran cs
plus une va leur marchandise·denrées de . . .. . ........... 144.700 »
e t un s tock de matériel cuisine-camping de . . ....... .. ... 190.783 ,,
soit au total un bénéfice de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.035.607 »

Condensé du rapport finan cier de M. Roche, Trésorier

M. Roche commen ce ensuite son rapport en rappelant que c'est Je


13 décembre 1958 qu'i l sollicitait l'honneur de faire p artie elu Bureau,
ne sc cloutant pas de la somme d'efforts c t de travail que cela allait
cn t raincr pour lui, et rappelle que ce jour-là, la caisse était vide.
Dépenses pour frais d'impression s et écl i ti ons 918.596 francs
)) Loyers 498.723 »

Après un an de gestion honnête et réaliste, la situation est redres-


·' l;<,; la trésorerie d·i spose actuellemeut, le résultat de Sainte-Marie com-
pris, d'uu montant de 1.495.000 francs à l' actif.
li u plus, du matériel pour environ 300.000 francs et un stock de
lilnoirù· eslimé à 200.000 francs (revue, e tc .).
1\ 1'unanimité, l'Assemblée applaudit chale u re usement M. Roche.
L'Assemblée approuve les comptes et le bila n de l'exercice
1958- 19 59 tels qu'ils lu i sont présentés et donn e quitus aux Adminis-
trateurs do leur gestion pour cet e)(ercice, à l'unanimité.

AVENIR DU CENTRE

M. Bi s<.: h, pose la ques tion : Devons-nous continuer?


Un ce rtu lo1 JHIII1bre de personnes sont fati gu ~es , ont changé d 'opi-
nion, ve ulen 1 Ill" '" 1irer ...
Faire vi v o·c k (\·nlre, c'est cotiser, assister aux r éunions, aux cours
de cuisin e, frt.'- qtl!'lll t'l" les restaurants m acrobiotiques, gagner de nou-
veaux acl ep l c~ ...
A l'una nimil 1t : « Nou s devons continuer ! >>

Sensé i m· s ' e~ l p tl'• d{·pensé en vain parmi nous, et lorsqu'il revien·


dra, il trouve ra 1'/\ssol'ialio ll en plein essor.

6
Avant de passer au renouvellement elu Bureau, M. Quirin, Président,
rappelle les buts et droits de l'Association :
L'Association a pour but d'enseigner ct de pratiquer les Principes
de la Philosophie d'Extrême-Orient, et de les diffuser dans le public par
a) Réunions, conférences.
b) Fondation de groupements pour faci liter J'application.
ç) Création et exploitation d'établissem en ts fondés sur la pratique
de cette philosophie.
L'Assemblée n'a le droit de vendre les ouvrages et publications
qu'entre ses membres.
Les fon ctions de membre du Conse il d'Admi l!ist ration sont /otale-
rn.ent bénévoles, non rémunérées.

DEMISSIONS -VAC ANCES - DESfGNATION


Le Président présente les résu lul ion s :
Désignation :
Selon l'article 10 des statuts, le Conseil s'est adjoint pour l'exercice
1959, à la suite de départs et démissions :
Mme Pollet et M. Chantereau.
L'Assemblée ratifie ces nomin a tions à l'una11imité.
Commissions aux Comptes :
M. Zahner et M. Offenstadt ont bie n voulu accepter les fonctions
de Commissaires aux Comptes pour l'exerc ice 1958-1959.
Approuvé à l'unanimité.
Démissions et Retraits.
M. Quirin, Président, annonce sun retra it. 11 n'a pas ménagé ses
efforts durant toute une année c t éprouve Je besoin de se reposer. Il
souhaite que ceux qui vont le rcmpln ccr continuent à embellir et à
enrichir la belle œuvre commen cée.
M. Offenstadt, Mme Incerti, M. Tt11·schwcll ont présenté le ur démis-
sion a u cours de l'année.
Le tirage au sort pour Je rc nouvellcrnent par tiers d u bureau a
désigné les membres sortants :
M. Zakarian : Secrétaire, M ll c Scydoux ct Mme Roberge, Secré-
taires-adjointes.
Renouvellement des m embres dém issinuuaires el sortants :
Les membres du Consei l ci'Aclmi ni s lra tion en fonction:
MM. Bisch , Chantereau, Pcrro l, Roche ct Mme Pollet.
Les membres sui vants sont candidats au Conseil d'Administration
M. Rigail, M. Lévy, M. Gardel le, M. MOt-och, Mme Nicolet.
M. Quirin proclame les nouveaux é lu s à l'unanimité et remcrc.: i1·
I'Assclllhléc d'avoir bien voulu con linul'r l'<~ction entreprise en votanl
l\lules les résol u t ions à l'u nanimi té, ct aux applaudissem ents dl ·~
membres.
Aucune abstentio n, ni vo le contre.
L'o l-clrc du jour étant épuisé, la s~ancc est levée.

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LETTRE DE NEW YORK

Mes chères amies et mes chers amis macrobiotiques en Europe,


Notre départ de France a été remis deux fois à cause de la grave
muladie de notre ami Z ... Deux fois nos places réservées ont été annu-
l ~es par l'agent de la Compagnie Cook. Mais la troisième fois a été la
bonne ! Nous sommes partis de notre hôtel du boulevard Saint-Michel,
à. Paris, avec Mlle Tossi e t notre cher ami C. D ... , étudiant très enthou-
siaste du Principe Unique, qui nous conduit toujours dans sa voiture,
depuis le départ pour le Japon de notre ami brésilien Zanatta (Zanatta
doit arriver à Kobé le 3 décembre, où l'attend mon disciple Roland pour
l'accompagner jusqu'à Tokyo.)
Nous nous sommes égarés à mi-chemin et sommes arrivés au
Havre, d'où le paquebot devait partir, vers midi. En traversant la ville,
sous une très forte pluie, nous avons eu un accident : notre ami a
voulu éviter un cycliste qui, venant brusquement de la gauche, traversait
la route. Notre voiture a dérapé et est entrée en collision avec un
camion. Lima, qui est extrêmement légère, a été projetée, se faisant une
grave blessure au front. Vite, je cherche un taxi e t, laissant notre ami
avec sa voiture abîmée, nous arrivons enfin à la douane. Heureusement
le départ du paquebot avait été retardé d'une heure !
A bord du paquebot « Liberté » on mange et on boit énormément.
Lima n'a pris que du riz préparé par Tossi, j'ai mangé un peu comme
tout le monde. Un Anglais mangeait parfois 5 glaces dans la journée.
Et j'ai constaté qu'il avalait tous les jours des médicaments !
Nous avons chaque jour assisté à une séance cinématographique,
quelquefois mêm e à deux séances. Il y a à bord une jolie chapelle, et
parmi les passagers se trouvaient une trentaine de religieuses.
C'est la première fois depuis 7 ans que nous voyageons par mer,
m a is nous avons décidé de ne plus r ecommencer. Nous prendrons tou-
j ours l'avion. Le paquebot (plus de 51.000 tonnes) transportait u ne
soc iété d<.: civilisés les plus gourmands. Ce n'est pas pour nous, macro-
biotiques.
Le .19 rw vembre, vers 10 heures, nous somm es arrivés à New York.
Le Dr S. Rno, Romain Sato, Ab Sato, Bak (Coréen) et Aveline nous
attend ~lien l , voulant nous faire une surprise, car je ne les avais p as
prévenus de nol re arrivée. Mais depuis plusieurs jours, ils examinaient
les !is les de p:rssagers de tous les paquebots venant de France. Quelle
surpri se, quelk joie de nous rencontrer ! Nous étions séparés depuis
8 à 9 ans. Il s sont lous installés ici à New York et bien enracinés.
Aveline a un e grosse voilure américaine et nous a tout de suite conduits
chez Herman11 i\ihara , après avoir déposé nos valises à l'Académie
Bouddhiste.
Le so ir, lous mes disciples arrivent chez Hermann, et nous avons
parlé j usqu'à un <.: heur..: du matin. J'ai ici une vingtaine de fidèles disci-
ples japonais c l 15 p e l i ls-ftl s et petites filles, à New-York seulement.
C'est une nombreu se famille.

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~
On nous avait réservé la chambre qu'occupe toujours le Professeur
Suzuki, lorsqu'il vient à New York. Il est maintenant à Tokyo.
Le 20 novembre, le Dr S. Rao, secrétaire général de l'Institut East-
West a organisé une welcome-party (réunion de bienvenue), pour fêter
notre arrivée, au siège social de U. N ., avec le D r Kilk Pa trick (88 ans,
ex-professeur d'Université), M. Kring, Présiden t de Bcacon Press,
Dr D. Evens, Président du Labor-Temple, Michio Kishi, vice-président de
Takashimaya à New Yor k (dont le siège soc.i al à Tokyo est 5 ou 6 fois
plus important que celui des grands magasins du Printemps à Paris),
le Dr Shakin, directeur médical de Boro Medi cal Center, Dr Camille
Lhérisson, ex-ministre de H aïti, Dr Gchman , président de l'Union Végé-
tarienne des Etats-Unis, etc.
Dans l'après-midi, j'ai visité 4 magasins dirigés par mes disciples.
<<Takashimaya "• 562 5th Avenu e, est le plus grane\. Vous pouvez y
voir tous les objets et articles les plus précieux, qui sont introuvables
dans les grands magasins de nouveautés d'Occ id..:nl. C'est une exposition
permanente de la culture elu Japon.
Dans la soirée, j'ai donné une causerie à l'Académie Bouddhiste.
Le 2.1 nol'embre, Aveline est venu e nou s voir. Il y a 8 ans, je l'ai
fait partir aux Etats-Unis , avec un ki lo de riz grillé, ma is sans argent.
Maintenant, elle est la femme de Mi chio Kushi, directeur du grand
magasin Takashimaya, et mère de 4 enfants.
Tous les anciens étudiants de la Maison Ignoramus de Tokyo, qui
sont venus à New York gagnent une moye nne de 1 000 dollars (environ
500 000 francs) p ar mois. Ils ont tous é té envoyés par moi, sans argent ou
presque. Mais, grâce au Principe Unique et à la macrobiotique, ils
gagnent largement leur vie en étudi a nt. La vie ici est de 2 à 5 fois plus
chère qu'en France, mais elle semble fa c ile pour tout le monde.
Le soir, nous avons dîné dans un r-es tauran t japonais. Il y en a plus
d'une trentaine ici. Hier soir, nous é tions aussi dans un autre, « S », qui
est le plus important. Il y avait un <.: vingtaine de serveuses japonaises
en kimono et une dizaine de graves slewards japonais. Au bar, deux
Japonais en habits rouges servaie nt les cocktail s. Dans ce restau ran t,
il y a 5 salons tout à fait j apona is cl une vas lc salle japonaise. C'est
beaucoup plus chic que chez Prunier ~~ Paris . Mais tous les plats son l
assaisonnés avec des produits chimiqu es, surtout avec « ajino-moto » ,
comme à Tokyo ou à Paris.
Le 22 novembre, une réunion ami cale des anciens étudiants de b
Maison Ignoramus de Tokyo, à laquelle se sont joints quelques nou-
veaux amis : le Professeur Nakamus i de Central University de Tokyo,
k Dr Kuriyama de l'Université de Kagosima, qui travaille à J'Insli 1111
Rockefeller, une trentaine de personnes en tout. Après ma causeri e, 111
discussion, très animée, a duré jusqu'à 2 heures.
Le 23 novembre, le Professeur Nakam usi accompagne chez moi li-
Professeur Fuzisawa de la Nippon University de Tokyo et de New
School de New-York. Je les reçois à l'Académie Bouddhiste. Le Prol'c ~ ·

D
seur ·Fu zisa wa es t m on ami depuis trente ans. Il parle 13 langues, et il
est sp 6da lis l..: s hintoïste. La joie est grande de cette rencontre inatten-
due. Now.; avons parlé p endant 6 heures. Après cette conversation, il a
été cowpl è t..:mcnt convaincu, pour la première fois en 30 ans, de la
véri 1é de la macrobiotique et du Principe Unique. Pourquoi n'avais-je
pu:; ru le con vaincre avant? Parce qu'il est un important professeur trèa
occupé, el qL 'il é ta it toujours impossible de discuter longuement avec
lu i. Pendan l la guerre, il était le chef de l'armée culturelle en Chine;:,
tandis que, a ntimilitariste, j'étais toujours en prison. Ce qui doit a rriver
arri ve. Il sc déclare nouveau disciple d'Ohsawa à tous les visiteurs de
ce t après-m idi. Il veut consacrer le t emps qui lui reste à vivre à étudier
et à répandre la macrobiotique aux Etats-Unis et au Japon. Il a 30 jours
de plus que moi (qui suis né le 18 octobre 1893). Maintenant il va créer
la Fondation Ohsawa à New York avec la collaboration de tous ses amis
américains e t européens.
Nous avons beaucoup parlé, puis nous nous sommes tous recueillis
clans un profond silence, nous rappelant que c'est l'anniversaire où l'on
fête la déesse shintoïste Toyouké, déesse des céréales et de tous les
produits végé taux .
Plu s grande la difficulté, plus grande la jo.ie. Après 30 ans, j'ai
réussi à convaincre le Professeur Fuzisawa , pas ù Tokyo, mais à New
York. Il sc nourrit maintenant le soir chez Corné li a .1:-i'cmlann, ménage
macrobiotique, ct dans quelques jours, il quille son h ô tel pour habiter
ch ez Pascal, un autre ménage macrobiotique.
Le 24 novembre nous avons déj euné ch ez Corné li a ct avons encore
Jongm:rnc nl conversé avec le Professeur F uzisawa . Puis Aveline vient,
p ar u ne pluie torrentielle, nous prendre en voiLure pour n ou s fai re visi-
ter China-Tow n, la ville ch inoise. Le soir, réunion macrobiotique chez
H ermon n. Une l ren taine de participants, y compris un Italien, quelques
Am é ricain s e l une Américaine de race in di e nne. Fuzisawa parlait en
an g la is, e l moi en a nglais e t e n japonais. En quittant la réunion, cette
Indi e nn e·Arn éric::~ in c m 'a serré la main très fortement e t m'a elit : " J'ai
assis té cc soir à la plus form idable causerie, pour la première fois clans
ma vie. J 'a i 1rouv6 une lumière . >> J'étais très ému, car c'était ma pre-
rnièrc re lll'O IIIrc avec ce tte race.
Le 25 1'10Ve 111 1Jre, toute la matinée, je travaille à mes manuscrits .
Vers midi, Pa sca l vient m c voir avec son plus jeune frère Mikio, qui
dit : " Scn s6 i, n~ga rcl cz-mo i , je suis tellement changé depuis 3 jours,
que je sui s m oi -m ême étonné. »
Les deux frères de Pascal étaient tout à fait contre leur frère aîné.
Ils n'accepta ic: n l p~1s la macrobiotique. Mais depuis le 22 courant, où
ils m 'ont rcnconl r6 c t écouté, ils ont commencé s trictement la macro-
biotique. En trois jours, ils on t tout à fait changé . Mikio est devenu un
beau garçon très h e u re ux .
L'après-m idi a cu lieu le cours culinaire pour les anciennes et les

10
T
nouvelles étudiantes de la Maison Ignoramus. Ensuite une autre réu11i o n
amicale qui se prolongea jusqu'à minuit.
Le 26 novembre, nous avons été invités par Je Révérend Kring, Pré·
sident de l'Union des Unitariens, à la fête de Thanks-Giving. Il y avait
s ur la table un dindon de 12 kilos et beaucoup d'autres choses à manger
et à boire. Le Professeur Fuzisawa n'a ni man gé ni bu, mais il a fait une
"longue conférence avant, pendant et après le r e pas . Tous les présents, y
compris le Révérend Kring ont accepté de co ll a borer à la création de la
fondation Ohsawa à New York. Que lle force de persuasion !
Le 27 novembre, le Dr S. Rao nous préscn tG le Dr Barnett et sa
femme, tous deux noirs. Ensuite, chez Pa sca l, nous recevons la visite
de Mme Zimmermann et de son mari, qui es t Je frère de M. Zimmer-
mann, de Zurich. Mme Zimmerm a nn a com m encé la macrobi otique e n
février 1959, après avoir beaucoup souffert pend ant 6 ans : apoplexie,
paralysie, anémie. Vous vous r a ppe lez san s doute ses lettres, lucs clans
nos réunions . Elle s'est guér ie e n ci e ux mois. Depuis, elle étudi e le P. U.
d'après mes conseils, par corre s p o n d::~nce . Je l'a i trouvée beaucoup plus
jeune et jolie que sur sa photograp hi e e nvoyée il y a 10 moi s .
Le soir, réunion et causerie chez l lcrmann.
Le 29 novembre. tout l'après-midi , ré u nion c hez Aveline. A 20 heures,
c auserie à l'Eglise Universaliste.
Le 30 novembre, je rends visite à M. S imon Gould, Président elu
Health Guilcl et à M. Jean, édite ur elu " !le re is J-Iealth >>. Nous sommes
invités à dîner dans un magnif iqLH.: rcs l au r~ull végétarien. Les p lats
é taient tous sucrés ! Le végétari sm e sa ns pr incipe est tout à fait com-
mercialisé.
Je remets mon départ pour Los An geles au 7 décembre a u lieu du
3. Voici mon programme avant le dépa rt :
1•' décembre : Conférence à la Communily Church.
2 décembre : Conférence à J' Académie Bouddhiste (pour les
Japonais).
3 décembre : Causerie au cours du Professeur F.
4 décembre : Conférence à la New School.
5 décembre : Visite du Dr Gchm::~n (traducteur de mon livre ).
6 décembre : Dernière réunion chc:z Romain Sato, ancien éditeu r
de mon jour na l « Vers le Nouveau Monde ,, cl c
Tokyo.
7 décembre : Départ pour Los Angeles par avion , où nous ::~ttcnd
l'oncle de Lim a, M. Tsuruta, âgé de 90 ans. Je rev ien s
le 24 décembre à New-York et reprends m es con rt-
rences et mes causeries.
Mes chers amis, vous m'excuserez si je ne vous écris pas, vo'"'
voyez que je suis très occupé. Mais je pense à vous. Nous vou s souil :d
tons à tous une bonne nouvell e année.
A bientôt.
G. O.
30 novembre 1959

li
NOUS TENIR AU DIFFICILE. ..

" Les ho mmes ont pour toutes les choses des solutions faciles (con-
vcnlio nncllcs ), les plus faciles des solutions faciles. Il est pourtant clair
qu e n ous devons nous tenir au difficile. Tout ce qui vit s'y tient. Chaque
C: 1r·c sc dé veloppe et se défend selon son mode et tire de lui-mê~ me cette
rormc unique qui est son propre, à tout prix et contre tout obstacle.

Nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile,
c 'est là une certitude qui ne doit pas nous quitter. Qu'une chose soit
difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir.
Nous devons accepter notre existence aussi complètement qu'il est
possible. Tout, même l'inconcevable, doit y de venir possible. Au fond,
le seul courage qui nous est demandé est de faire face à l'étrange, au
m erveilleux, à l'inexplicable que nous ren controns. Que les hommes, là,
aie nt é té veules, il en a coûté infiniment à la vic. Ce tte vie que l'on
app elle imaginaire, ce monde prétendu « su rnaturel », la mort, toutes
ces choses nous sont au fond consubstantiell es, mais elles ont été chas-
sées de la vie par une défense quotidienne, au poin t que les sens qui
aura ient pu les saisir se sont a trophiés. Et encore j e ne parle pas de
Dieu.

La p eur de l'inexplicable n'a pas seulem ent appa uvri l'existence


de l'individu, m ais encore les rapports d'homm e à homme, elle les a
soustraits au fl eu ve des possibilités infinies , pour les abriter en quelque
lieu sûr de la rive. Ce n'est p as seulement à la paresse que les rapports
d'homm e à h omm e doivent d'ê tre indiciblement monotones, de se repro-
duire snn s no uv t:a ulés : c 'est à l'appréhension par l'homme d'un nou-
vcnu, do nt il ne p eut prévoir l'issue, et qu'il ne se sent pas de taille à
affronter.
Ce!11i-là se11lem ent qui s'attend à tout, qui n'exclue rien, pas même
l' énignw, v ivra les rapports d'homme à homme comme de la vie, et
en m êm e tem ps ira au bout de sa propre vie. Si nous nous représen-
tons la vi c d e l'in d ivid u comm e une pièce plus ou moins grande, il
devient clair qu e presque tous n'apprenn ent à connaître qu'un coin de
cette pièce, ce lle place devant la fenêtre, ce rayon dans lequel ils se
m euvent, c l où il ~ trouvent une certaine sécurité.

Comb ien plu s h um a ine est cette insécurité, pleine de dangers, qui
pousse les pri son n iers , cl an s les histoires de Poé, à explorer de leurs
doigts leurs cac ho ts te r rifi ants, à tout connaître des frayeurs indicibles
qui en vi enn e nt ! Mnis n ous ne sommes pas des prisonniers. Nulle
trappe, nul pi ège n e nous m enace. Nous n 'avons ri en à redouter. Nous
avons été pl acés cla ns ln vi c comme dans l'élément qui nous convient le
mieux. Une a dapta tion mil lénaire fait que nous ressemblons au monde,

12
au point que si nous restions calmes, nous nous d istinguerions à peine ,
par un mimétisme heureux, de ce qui nous entoure. Nous n'avons
aucune raison de nous méfier du monde, car il ne nous est pas con·
traire. S'il y est des frayeurs, ce sont les nôtres : s'il y est des abîmes ,
ce sont nos abîmes; s 'il y est des dan ger s , nou s devons nous elforcer de
les aimer.
Si nous construisons notre vie sur ce pri11.cipe, qu'il nous faut aller
toujours au plus difficile, alors tout ce qui nous paraît encore aujour-
d'hui étranger nous deviendra famili er et fidèle. »
Rainer-Marin RTLK E (Le tt res à u n jeune Poète )

...
J\ « ••• Jl n'est point de progrès sa ns acce ptation de ce qu i est. Et
dont tu pars perpétuellement. Tu dJ crches un se ns à la vie , quand le
sens est d'abord de devenir soi-m êm l! . Si quehtue cltose s'oppose à toi et
l te déchire, laisse croître, c'est q11c 111 prel!ds racine et que lu mues.
Bienheureux ton déchirement, qui le fai t i'accouclrcr de toi-m ême ; car
aucune vérité ne se démontre e t ne s'11 11 ein t do ns l' évidence.
Car sache que toute contradict iou sans su/111 iorz, tout irréparabl e
litige t'oblige de grandir pour l'absorllcr.
Et toi-même, si tu veux grandi r, li S l' toi cout re les li tiges : ils con-
duisent d'abord vers Dieu. C'est la Sl' Jile rout e qui soit au m onde. Et
de là vient que la souffrance te gra11 dit, quand tu l'acceptes. »
SA LNT-EXUPÉRY (Citadelle).

« C'est dans la mesure où l'hom111e se connaît lui-même qu'il par-


vient à connaître Dieu. L'homme es / eu v érité Dieu, et Dieu est en
vérité l'homme. »
Maître ECKHART.

« Œuvre et E tre. »

« Les !?ens ne devraient pas toujou rs tant réfléchir à ce qu'ils doivent


FAIRE, ils devraient plutôt penser à ce qu'ils doivent ETRE. S'ils
étaient seulement bons et conform es à leur nature, leurs œuvres pour-
raient briller d'une vive clarté. Si tu es juste, tes œuvres le sont aussi.
Ne pense pas mettre ton salut sur un « agir " : c'est sur un ETRE qu'il
faut le placer.
l' Car les œuvres ne nous sanctifient pas, mais NOUS devons S(LnC·
tifier les œuvres.
l Cherche Dieu et tu trouveras Dieu, et tout le bien par-dessus li'
marché. Celui qui s'attache à Dieu , Dieu et toute qualité solide, s ' (J/
tache à lui. »
Maître EcKHART.
(Trad. PETIT.)

1!$
LA GRANDE VOLONTE
,par Georges ÛHSA w A.

Tous les jugements (de la première à la sixième étape) ont la volonté


qui correspond à chaque niveau.
Tel jugement est toujours relatif, donc incomplet et doit faillir à la
fin. De même la volonté qui lui correspond, qui est p lutôt vouloir, désir.
Le jugement de la septième étape est le seul véritable, réel, et sa
volon té aussi. C'est la Volonté, la seule qui mérite ce nom.
La Volont é, c'est le soleil de notre vie.
La Volonté, c'est la Vie ou l'Infini.
La Volonté, c'est Dieu.
S eul, celui qui a la liberté infinie, le bonheu r étem el ct la justice
absolue a la Volonté.
Il EST la Volonté.
Il marche comme la Justice. Il n'y a rien qui puisse l'arrê ter.
Il ne connaît ni le courage, ni l'honnêteté, n i le devoir, ni l'impos-
sible, ni l'amour.
Il n'a aucune force, aucune loi, aucune foi.
Il EST tout cela.
Il fait tout ce qu'il veut, c'est cela la Loi.
La loi doit être autonome, indépendante. Si la loi nécessite la force
physique ou les interdictions imposées de l'extérieur, c'est la loi des
ga ngsters, pour des gangsters.
Ce n'est pas la loi de l'homme libre.
Si vous voulez avoir un aperçu de votre volonté, tmtes des expé-
riences, des écarts et rétablissez-vous.
N'ayez pas peur. Vous avez la connaissance macrobiotique. Vous
tomberez malade, vous souffrirez, c'est bien. Vous risquerez votre vie,
c'est normal et juste.
Mais sans risques, sans dangers, sans résistances, vous ne pou rrez
pas vous connaître vous-même, vous ne pourrez pas voir ce que vaut
votre volonté, celle qui doit vous conduire vers la Grande Volonté.
Vous êtes le plus lamentable aventurier !
Vous êtes venu dans ce monde si dangereux sans être muni
d'aucune arme, tout n u, simplemen t, et vous avez commencé la tra-
versée de cet océan si vaste, si mouvementé et si tumultueux, la Vic.
Et vous avez nagé, cou rageusement parfois, mais en général aveu-
glément, à travers les vagues, sans connaître la destination, et sans
savoi r comment renouveler sans cesse correctement votre énergie.
Ceci depuis déjà 30, 50, ou 60 ans ! Bon gré, mal gré.
Et vous êtes fatigué, épuisé, et presque noyé.
Mais vous avez enfin trouvé par hasard (est-ce par hasard, en
réalité ?) votre orientation : la liberté infinie, la justice absolue, le
bonheur éternel, ce Royaume des Cieux, dont Jésus vous dit « Il est
en vous. »

14
La Volonté Infinie n'a pas besoin de la violence.
Ni même de la non-violence.
L'Identification avec la Volonté Infinie, voilà la réalisation de soi !
Et vous avez trouvé le moyen pratique qu i vous donne l'énergie
infinie, le calme, ~a confiance, pour réali ser cc grand voyage : la nourri·
ture correcte en accord avec votre cons tituti on, avec la Constitution de
l'univers.
Vous n'avez aucune raiso n d'avoir p eur.
Malgr é les difficultés, les misères, Jes acciclcn ls, con tinuez à nager
toujours dans la même direction, c'est-à-di re vers votre pays natal qui
est en réalité le Royaume des Sept Cicllx. De jour en jour, d'année en
année. Avec courage, avec foi.
L'identification de votre âme e t de Ja Volonté sc dé voilera comme
le soleil qui monte à l'horizon .
Vous rencontrerez beaucoup ck: difflc ulLés , le danger, les misères,
les obstacles. Ce sont eux qui vow; yanguiscn t, qu i vous poussent de
plus en plus vers la Volonté.
Reconnaissons l'identité de n os c nncrni.s! 11 n'y a aucun ennemi i:t
attaquer ou à vaincre.
Il n'y a aucun ennemi à aimer.
Il n'y a que notre peti te volon! ,' lyt·a ttni qu c, qui cherche toujours
de petits plaisirs éphémères , qui m'u s 1rcd1isscn t sans cesse et nous
déçoivent. Nous courons de désirs c11 d é· s i rs !
C'est là, le véritable ennemi: noire pel ilc volonté et nos désirs et
esp oirs successifs, produits par n os j11 gc tnc n ls r e latifs.
Notre vouloir, notre désir, nolrt' es poir d a ns cc monde relatif est
une confession involontaire de notre dC.:·I'cti Lismc .
Si nous désirons, voulons ou cspC.:Tutts po:;sécl cr quelque chose que
nous n 'avons pas dans ce monde Jin i, c 'c.; s l dire que nous ne connaisson s
pas ce que nous possédons, qu e nous ne l'apprécions pas, et cela p our-
tant contient tout. C'est dire qu ~.: nutt s voulo ns nous sauver du << statu
quo », au lieu de comprendre, de t·C.:· volut ionner et de r éformer notre
« statu quo ».
La Volonté crée, anime, cl1a tt gc, re nouvelle, détruit et reproduit
quelque chose tout à fait nouvea u pu11r toujo urs.
.
••
COMI\1lJNJ(2UE
Le Nouveau Comit é, la nouvelle équipe rédact iomzelle de « La Joie
de Vivre »vont très rapiclcmcnl vous adresser un communiqué qui vous
mettra au couran t du programme des activités, des projets du Centre
Ignoramus pour 1960.
Le Centre a besoin du concours cl c tous, soyons le plus nombre ux
possible aux réunions, restons d'inséparables amis, répondons au co n
cours, à l'aide qui nous est demandée.
Senséi va bientôt rentrer, il doit trouver un Centre en plein ciT()II ,
en plein travail, en pleine réussite.
Il compte sur nous tous.
Le Centre remercie tous les a mis en France et à l'étra n ger qui n11
cours de cette année, lui ont témoigné confiance et aide.

15
JARDINS KAHN A PARIS
par Georges ÛHSAWA.

1\vt.:z-vuus visité les Jardins Kahn à Paris? Non? Allez-y vite et


.rn l1dit t:z. Voyt:z ce tte réussite, tant de beauté réelle. Si vous savez com-
prc ndrt: , vous y apprendrez beaucoup.
Au commencement, l'homme est ignorant, mais à la longue il peut
tkvenir sage.
Au commencement il ne connaît rien. II ne connaît même pas d'où
il vien l, comment il vient et ce qu'il est, ni où il va.
Pourtant « connais-toi toi-même » est une phrase très connue. Mais
s i mal interprétée et si négligée. Voilà l'origine de tout malheur.
On ne se connaît pas, on ne connaît rien, mais on croit tout savoir,
tout connaître, et on vit dans l'erreur, passant de la joie éphémère au
malheur, elu plaisir à la peine, de l'amour à la haine ou à l'oubli, tou-
jours balloté de-ci de-là, sans rien comprendre . E t en r ecommençant
toujours.
Mais sur la fin de sa vie, l'homme commence à cornprt:ndrc (par-
fois) qu'il est extraordinairement ignorant. S'il s't:n ape rçoit, il devient
sage, ou moins fou ...
On peut donc dire que l'homme demeure ignora11t auss i lo ngtemps
qu'il ne s'est pas rendu compte de sa profonde igno ra nœ.
Plus on étudie, plus on observe, plus on médite, plus on apprend
sur sa propre ignorance.
L'homme es t arrogant nu eomrnc nccmc nt. Il st: croi t t rès sage après
avoir étudié dix a ns ou vingt ans à l'éco le c t i'l l'Un ivers it é. Mais il ne
connaît pas ce qui es t important. Il« sait , 111 a is il nt: connaît pas, il ne
comprend pas . II a cnregis u-é des information s, il sai l étique ter les
choses, mais il n e les comprend pas .
Parce q u'on ne lui a pa s donné les moye ns de comp rt:nd re . Ses édu-
cateurs ne comprenant pas non plus.
Il ne sait pas encore , c l souvent il ne saura j amais ce qu'es t la
liberté infinie, la jus tice absolue , le bonheur é lt: rnd, la santé, l'évolution
biologique ct la physiologie, la ma la die et le mal, l'adaptahili.té, la vie,
la mort, la mémoire infinie ...
L'arrogance, c'est l'ignorance de soi. On a toute confiance dans la
puissance de ce monde fini et relatif, clans des c hoses éphémères, clans
de fausses val eurs. On se croit for t, puissant, riche avec tout cela.
Mais on ne connaît pas combien on es t ignorant et faible et super-
ficiel.
C'est bizarre qu'il soit si difficil e pour l'homme de voir et d'ad-
mettre sa propre ignorance.
Pour vivre, il doit manger. Mais il ne sait pas ce qu'il doit manger,
comment il doit mnnger pour entretenir ce temple merveilleux que le
créateur nous a fourni. C'est pourquoi il devient malade, malheureux et
parfois malfaite ur.

16
Pourtant, l'homme est créé pour vivre une vie joyeuse et :amusante.
Le créateur n'a pas oublié de créer aussi ce qui est nécessaire .·pour sc
nourrir sans se rendre malade. Le bon appétit, en sachant choisir sa
norn:riture, c'est le bonheur, la santé, la liberté !
Quelle merveille ! Dieu soit Joué ! Tout a été prévu pour que
l'homme se nourrisse bien. Tous les végétaux, lous les an imaux mangent
ct grandissent, clans les mauvais jours comme dans les bons.
Tout est donné et préparé pour nourrir tous ceux qui sont né!;, ceci
depuis le commencement du commencement.
Mais pourquoi l'homme doit-il travailler s i mi sérablement pour se
nourrir?
Toute sa vie, il la passe à trava ill e r pour sc nourrir, sc logt:r, sc
vêtir. Tout son temps, toutes ses forces pour cd a seulem ent ! Alors que
tellement plus précieux est à fai1-c aussi ... N'es t-ce pas bizarre, triste,
contradictoire ?
Mais c'est un fait. Plus on dev ien t t: ivilisé, sc it:nlifique, pl us on a
une vie compliquée et moins de joie .
Quand on est devenu suffisamme nt « savan t » pour savoir domes-
tiquer la vapeur, on a rencontré de g r;111d t:s di llicultés: la révolution
industrielle.
L'invention nouvelle, qui soulagt: dan :-- IL! trava il, a ugmente les diffi-
cultés et le désordre social. Est-ce Cüllil';ld it: tuirc '!
Bientôt la deuxième révolution i mlu s tt ·it: ll e : l'ère de l'automation.
Les plus grandes usines fonctionneront automat iquemen t avec un per-
sonnel extrêmement réduit.
Que feront les ouvriers, les emplo y~s sans travail? Encore plus
d'erreurs, de bê tises peut-être ?
Dieu a créé le végétal, l'anima l, l'hommt:, dans un milieu fait pour
lui, merveilleux.
Le savoir insuffisant, les connai ssances mal comprises, chassent
l'homme de ce milieu, de son pays rwt ;il , la mère Terre. L'homme devra-
t-il même émigrer sur un nouveau conti nent, ou sur la lune, pour être
employé ou salarié ?
L'homme moderne ou civilisé a conftance dans la connaissance
intellectuelle dite « science ». li croi l que la physiologie, la médecine
ont la parfaite connaissance de la v i<:, de la santé, de la technique médi-
cale la plus précieuse pour notre cxis t t:ncc .
C'est très, très vrai, en apparen ce. Mais en réalité, c'est tout autre
chose. Elles s 'éloignent de plus en plus de la connaissance la plus
importante : l'origine de la vie, e t dt: son but. Cette notion leur manque
toujours.
La connaissance scientifique mod erne sc limite à ce monde phy-
sique qui change tout le temps, dont le corps humain n'est qu'un pro-
duit infinitésimal de l'équilibre dynamique de l'univers infini, qui
renouvelle des millions de facteurs à chaque instant, sans cesse.
Mais elle ignore complètement l'origine ou le créateur ou l'ani-
mateur de la vie, l'Ame, la Constitution de l'Univers avec sa jus ti ce
unique.

17
C 'c~ t !:1 co nn ~ti ss an ce du monde infini qui est éternelle. Cc monde
infini , c'est lu Cu 11 s titution de .l'Univers (le Père), l'Ordre ou le · Principe
Unique avec lequel la Constitution de l'Univers agi t (l'Esprit) et l'Etre
ou Il' Cn\'· qui représente la Con~ti tu tion de l'Univers (le Fils) dans ,le
monde physique, fini.
Plu s gra nde la connaissance rela tive dite scientifique sans connais·
.•un l · ~.: de cc principe, plus grande l'ignorance de l'univers infini.
Tout le mal, comme tout le malheur ·vient du mauvais jugement.
l'lus bas ct plus simpliste ce mauvais jugement, p lus grand au point de
Vlll' physique le mal e t le malheur. Plus haut et p lus compliqué ce mau-
va is jugement, plus grand au point de vue intellectuel le mal ou le
mallicur, crimes intellectuels, scientifiques, violation des lois de la
nature ...
Dans la politique, dans l'éducation moderne, dans l'industrie, dans
la vie et la rivalité des nations et surtout dans la m édecin e symptoma-
tique palliative, vous pouvez en trouver des exemples sans nombre qui
se présentent par tout et vont se développer de plus en plus .
Ignorant l'importance de la con stitution de l'univers infini, de son
principe u nique, l'homme sans racines s'attache à des forces physiques
ou à la force mystique. Il a confiance clans l'at·gc nt, les possessions
matérielles, clans les médicaments, d ans la se ntim entalité rel igie use ou
sociale.
Pou rtant, clans le monde civilisé, m êm e la physique nucléa ire nous
enseigne que tout est vide. Même le proton cs l un univers in con nu,
vaste et vide. Cc n'est qu'une écume infinités imale.
Après tou t , notre univers si brillant à nos ye ux, 11'cst-il qu'un vide ?
Et nous, vides cl ans ce vide?
C'est p ourquoi on n 'emporte pas dans l'au-delà cc qu'on a gagné ou
volé, intellec tue llemen t ou autrement, à travers les difficultés, la lutte,
la violence.
L'homme: doit quitte r ce monde illusoire en laissant tout, nu,
comme il es l venu .
Quel es / dem e ulors le sens de la vie ? quel est son but ? Où son/ ,
quelles sou/ les véritables valeurs?
A quoi de pré férence, consacrer son tem ps, ses efforts, son énergie?
N 'êtes-vous pas fa li gués d'être plongés dans la stupidité universelle?
Cons ta tez vo ire éta l, c'es t le premier pas pour en sortir.
Le p lus grand savant de ce monde fini est souvent le plus grand fou
clans le mond e infini . Le plus doué dans ce monde éphémère, le plus
riche, est le plu -; misét-ab lc clans le monde infini .
Pourquoi? Parce qu'il leur manque l'essentiel, et aussi parce que ce
monde fini es t peuplé, surpeuplé, dirigé par ceux qui ont le jugement
bas ou voilé, c t que celui qui est loué dans ce monde est le plus fidèle
représentant de cc ni veau.
Pour mieux comprendre ce que je viens de vous dire et qui vous
dérange peut-ê tre, allez visiter les Jardins Kahn de Paris.

18
· ::: --K'ahn ' a 'Créé . ces' j ardin s exotiques, qui son t aujourd 'hui des
perles embellissant · Paris. Et il est ·mort misérablement, à 76 ans, tout
seul, dans une pauvre chambre m eu blée d'un lit qui n e lui appartenait
même pas.
Méditez p rofondément, souvent, sur la vie, su r l'homme. Sur votre
vie. E t ayez la Grande Volonté de vivre .
« Vivere P arvo. ,

*
* *

JOIE OU TRISTESSE
par Georges 0HSAWA.

Dans ce monde et dans vo tre vie, laquelle domine, la joie ou la


tristesse?
Dans les journaux, nous trouvons lous les jours des articles et des
nouvelles qui ne donnent que la tri stesse. I l est extrêmement ra re de
rencontrer quelque bonne nouvell e: qu i nous éclaire d 'une grande joie,
d'une grande lumière.
La nouvelle ou l'ar ticle qui nous donnt:nt elu ccurage, qui nou s
aident à développer notre jugem ent suprê me, qui nous font entrevoir
la Volonté de vivre à travers des mon lagnes de difficultés, de tristesses,
de misère et d 'hostilité, devient de plu s en plus rare.
Au contraire, le monde devient de plus en plus petit et serré, il est
difficile d'y respirer, d'y être libre, il devien t noir et froid.
Quelle a été la plus grande joie clan s votre vie jusqu'ici? Quelle est
la plus grande joie que vous attendez ou que vous recherchez dans votre
vie maintenant et dans l'avenir ?
Diplôme ? Fortune ? Belle épouse ? Bon mari ? Enfant intelligent et
fidèle ? Amis bons et généreux ? Grande réputation ? Grandes posses-
sions matérielles ? Connaissances intellectuelles ?
Certes, vous en avez obtenu certains. Mais êtes-vous tout à fa it
contents? Oui? ces succès, ces joies ne sont-ils pas déjà un peu fanés ,
un peu évaporés, ne sont-ils p as déjà transformés en tristesse? c:n
crainte?
Vous n'avez aucun souci? Vous n'avez pas de tourments ? Plus
aucun rêve ch éri ?
Alors, ne lisez pas les lignes suivantes. Vous perdriez votre temps.
Mais, si vous voulez savoir pou r quoi il y a tant de tristesse et de regrets
et de misère dans ce monde et si peu de grande joie éternelle, vous pou-
vez continuer cette lecture. Je vais vous raconter une histoire.
<< Il était une fois un petit prince. C'était un enfant très original.
Dès la petite enfance il était déjà noyé dans la tristesse. La tristesse
était son jouet unique. Il ne pouvait p as se débarrasser de ses idées
tristes : pourquoi la vie est-elle pleine de tristesse et de souffrance ?

19
l.t· pc•ill prîn <:c est devenu un beau garçon, et · son jouet est devenu
d e p lll'l c•u plus lourd. Jour et ·nuit il se demande : « pourquoi cette
triNic''.•lc' i il faut que je comprenne. »
!lee J()lcr il qu it te le château de son père en abandonnant sa jeune
l'l'llllli c·, ~011 J)L-re si aimé de son peuple, sa mère si bonne et si gracieuse,
<' 1 il c.·iclre dttn s la profondeur de ' la Grande Forêt. .,. ,
I .e len tps passe ... Pendant des années et des années, il cherche, il
dt LTl: hc dans la Grande Forêt, qui est la grande forêt infinie de la pen-
sée la plus profonde, la mère de toutes les grandes religions de l'homme.
Après avoir vécu de longues années dans la Grande Forêt de l'In-
fini, il en sort un jour le visage brillant de la Grande Lumière. Il a
trouvé l'origine de toute tristesse, de toutes les souffrances que
l'homme rencontre tôt ou tard dans son court séjour sur terre : les
quatre grandes souffrances de l'homme : celle de vivre, celle de la mala-
die, celle de la vieillesse et celle de la mort.
Toutes sont ressenties comme tristesse et souffrance par le juge-
ment voilé de l'homme. Il faut donc dévoiler le jugement suprême pour
chasser toute la souffrance, la tris tesse de l'homme.
Comment? Le petit prince devenu le Sage a trouvé une méthode
biologique, physiologique et logique pour chasser la souffrance, pour
faire vivre l'homme joyeux comme l'alouette dan s le champ de blé ou
le poisson dans l'océan infini.
Pendant des dizaines d'années, le Sage a continué ses conférences.
Jusqu'à la fin de sa vie il a aidé les hommes à se libérer de leur souf-
france, à dévoiler leur jugement.
Beaucoup, beau coup, ont été sauvés par sa doctrine, par sou ensei-
gnement.
Mais, après des s iècles, l'interprétation de son enseignement par des
continuateurs, par des professionnels, s'éloigne de plus en plus de la
pureté origin e lle .
Il en est toujours ainsi. Aucun enseignement, aucune religion
n'échappe à cette ch ute ...
Ce que je m'efforce de répandre depuis plus de 40 ans est une nou-
velle interprétation de la philosophie de la Grande Forêt et l'intro-
duction à sa méthode physiologique et biologique, pour mes amis
« civili sés . »

Si vous êtes des chercheurs réellement décidés à trouver le royaume


des cieux, vous elevez d'abord être en bonne santé. Une base physiolo-
gique saine es t une nécessité et la plus grande aide dans cette recherche
de la sagesse.
Et, vous le savez, la santé est liée à l'alimentation. Rien de plus
facile que d'entrer dans la bonne voie. Observez tout d'abord mes direc-
tives macrobiotiqu es les plus sii:nples et les plùs faciles pendant dix
jours - ou deux ou trois semaines, ou plus si vous voulez.
Observez très strictement et en même temps, lisez mes publications

20
à plusieurs reprises, puisqu'elles sont très difficiles à comprendre à
cause de mon pauvre français, et en plus, à cause de la grande diffé-
rence qui existe entre votre mentalité occidentale et la mienne, orien-
Jale, presque antagonistes.
Très souvent vous comprenez mal ce que je veux dire, l'inverse
même parfois. Et peut-être que souvent je comprends mal aussi ce que
vous me dites.
Après avoir vécu près de cinq ans parmi mes « amis » civilisés, j'ai
trouvé des milliers d'amis macrobiotiques, plusieurs restaurants macro-
biotiques se sont créés, plusieurs maisons de régime vendent des pro-
d uits Ohsawa, et nous avons même maintenant une première fabriqu e
macrobiotique en Belgique, nous di sposons d'importantes superficies en
Europe, où sont déjà cultivés elu r iz, elu sarrazin, du potimarron, des
petits pois « azuki. »
Des milliers d'amis me di sent << Restez toujours parmi nous. Nous
sommes tellement reconnaissants pour tout ce que vous nous avez
donné, etc. etc. »
Etant simple et primitif, je les crois sincères. Mais combien parmi
e ux ont bien compris le Principe Uni que de toute philosophie, de toute
science, de toute religion ?
Combien parmi eux étudient sérieusement? Même un de mes amis
macrobiotiques, le plus fidèle et le plus brave, est tombé malade après
avoir pratiqué bon gré, mal gré, la m acro biotique.
Notre chemin est difficile, simpl e, mais très difficile. Le chemin
macrobiotique est solitaire, escarpé, périlleux et surtout très long, bien
qu'il paraisse au début simple, facile ct très efficace.
Mais, c'est après cette période qu'il faut beaucoup de courage, de
foi, de discernement.
C'est très naturel, puisque c'est le chemin qui peut vous conduire
- si vous faites les efforts nécessaires - vers le jugement suprême, ce
septième ciel ou si peu arriven t. ·
Soyez très sérieux. Soyez très prudents .

Novembre 1959

<< Toute âme, en puissance, est divin e.


Notre but est de manifester le Divin ({t.Li est en nous, en maît risa11t
la nature extérieure et intérieure.

Parvenons-y par le travail, par l'adoration, par la maîtrise de l'esprit


ou par la philosophie, par l'une ou l'autre ou par plusieurs de ces voies
ou par toutes, et soyons libres.

C'est là toute la religion. Les doctrines, les dogmes, les rites, les
livres, les temples et les formes ne sont que des détails secondaires. ,
(dans << Raja-Yoga ». VIVEKANANDA.)

21
LE CO URRIEH.

" Pourquoi je suis venu au camp?


Sa int Paul dit : « Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon.
(Thcss. 5-21.) De même Saint Paul dit : « Ne savez-vou s pas que vous
les le lcmplc de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quel-
qu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu
est saint, et c'est ce que vous êtes. »
I l y a beaucoup de vérités que j'ai apprises dans les livres de
M. Ohsawa ...
Dans les premières pages de la Bible, il est dit que l'homme a été
mis au paradis, où il avait tout ce qui lui fallait, qu'il y mangea du
fruit défendu, et que le péché entra dans le monde. Jésus entra dans
cette vie dans la modestie, et le chemin de notre salut commença avec
le j e ûne du Christ.
Ce qui m'a attiré à la macrobiotique, c'est le désir d'apprendre com-
ment diminuer les repas sans détruire « le temple » et sans déranger
la santé. Dans cette direction j'ai beaucoup appris, et je remercie infini-
ment M. Ohsawa de m'avoir aidé dans cette voie.
Je vois qu'on cite souvent des paroles de Jésus-Christ, e t cela me
réjouit beaucoup. Mais je vois aussi qu'on cite Bouddl1a c t d'autres
philosophes, comme si c'était à peu près la même c hose . Même on
compare Jésus-Christ à Bouddha et aux autres philosophes orientaux.
Si on parle de J ésus comm'e on parle de Bouddha, cela prouve qu'on ne
voit pas en Lui, en Jésus-Christ, le Seul et Unique Sauveur c t Rédemp-
teur du monde.
Pourtant Il elit : Je s uis le chemin, la vé r-ité c t la vic. Il ne elit pas:
Je suis un chemin, une vérité et une vie. Tous ceu x qui ne peuvent a voir
confiance en Lu i ne Je connaissent pas encore. Hélas, la plupart de ceux
qui confessent êl rc c hrétiens ne le sont p as.
Quant à votre question « Peut-on devenir c hrétie n en restant dua-
liste ? », je réponds non ...

E. F .

**

'' J'ai lu dans « La Joie de Vivre » que certains se sentent davan-


tage chrétiens ou vivent mieux leur religion depuis qu'ils ont rencontré
et surtout expérimen té, approfondi votre enseignement.
C'est bien mon cas. J e ne prétends pas être chrétien, qui donc peut
le prétendre? En vérité, je peux dire que j'essaie de l'être. Et c'est vous,
un bouddhiste, qui m'avez ouvert la voie. Je vous remercie.
J'ai relu la Bible, l'Ancien et le Nouveau Testament. Je suis émer,
veillé par la sagesse qui en découle. L'enseignement du Christ surtout
est tellement, tellement profond et vrai et universel. J'ai aussi relu les
livres sacrés de l'Orient, le remarquable enseignement de Bouddha, la

22
sagesse et la profondeur du Véclanta; des Upanishacls, j'essaie mainte-
~
nant de comprendre le Zen dont vou s parlez souvent.
Ainsi, de tous temps, partout, .l a même préoccupation : ce besoin
profond, cette nécessité absolue de sc réaliser pleinement, de manifester
Dieu vivant en chacun de nou s , en tout.
. Ceci oblige à être tolérant, à une grande ouverture de cœur
et d'esprit. Le but est le m 6mc, toujours, partout.
Je vous remercie de m'avoir fait découvrir une technique elu Jeüne
qui permette le travail, la m édil a tion, qui fasse vivre sur un plan plus
profond que la vie ordinaire.
Car, vivre la macrobiotiq11 <.:, avec souplesse, est une ascèse en réalité .
Qui p enn<.:l te ll ement. Et les bienfaits sur le plan physiologique sont si
remarq11ab les aussi... »
E. M. Paris .

·« U11 a111i a obtenu de lrès ho11 s •·ésultats en s'inspirant de la macro-


biotiqtw. Voici d'ailleurs cc q11'il m 'écrit : « Les clients commencent à
me cl e nliilld c r ce que je fai s pour rajeunir de la sor te . Je suis habillé
·c omme l ' li é té ct je m'en 1rouve très bien:..
Mo11 ''' e ill eur ami à lob le es t le sarrazin. L'équilibre psychologique
stiit de près l'é quilibre phys iqu e, ct je suis · le premier surpris de mc
trouver :- i ~:a ime devant l<::s é vé nements.
Les d~tillats sont mer vei ll eux ... »

10 novembre 1959, Mme P . Paris.

1< Merci d'avoir appo r té votre enseignement en Europe. Je suis


~rrivée fi de très boris résultats avec la 'macrobiotique. J e souffrais beau-
coup de rhumatisme, c l j e rn e sentais faible . Mai ntenant, je ne souffre
·plus ou 1rès peu, et: je mc sens jeune, revitalisée. Je me lève heureuse
de vivrc, de pouvoir être ac t ive, m algré mon âge avancé. Mes doigts qui
étaienl recroquevillés, durc is par les .douleurs, sont beaucoup plus
soupl es . Ma mémoire es t bien meilleure.
Et le c hangement intérieu r est encore plus grand. Il est bon de
vivre ca lmement, de mi cux comprendre, de mi eux aimer. Votre livre
Jack c l Mme Mittie est hien in téressant et utile à lire.
C'es t dur de suivre la macrobiotique et difficile aussi, on est si sou-
vent te nté par ce qui fait m al. Mais votre enseignement est juste. J'en
ai fait l'expérience.
Me rci, merci . d'être venu en Europe. ,.
Mme A. L.

-·-'
?'-'
PRODUITS MACROBIOTIQUES
..
. A Paris, dans les Rest a u~ants Macrobiotiques e t au m agasi n " SE-
SA M » , 41, rue des Artistes, Paris (14') Mé tro Alésia. Té L: KEL: 59-02.
Vous trouverez dans ce magasin tous. les produits recommandés p m
e01·ges Ohsawa et fabriqués ou cultivés sous son cont rôle ct sa direc-
t ion : miso, sauce japonaise, pâtes complètes au froment ct au sarrazin ,
biscuits et galettes de riz, goma-sio, tahin, thé de 3 ans, thé m u, café
\ A Ohsawa, kokkoh ou lait de céréales, potirons japonais (l e polimarron )
1 etc. etc.
Envois dans toute la France. Catalogue sur demaT)dc.
E N BELGIQUE :
Maison Sésam à Gand (11, r ue Clémentine).
Maison J aponaise à Bruxelles (51, rue des Minimes).
Maison Sésam à Liège (1 bis, rue du Mouton-Blanc).
Maison Sésam à Andenarde (5, rue Entrepont).
EN ALLEMAGNE :
M. Nakamura, 4 Haüserstrasse, Heidelberg.
En raison de la demande de plus en plus grande, prochaine ouver·
ture d 'un magasin << SESAM » en SUISSE, en ITALIE (à Bologne), <:n
ANGLETERRE (à Londres).
Senséi rappelle que << l'usine LIMA », la première usine macrobio-
tique en Europe qui fab rique des produits pour le rajeunissement et la
longévité, a commencé ses activités à Latem Saint-Martin, en Belgiqm·.
Nous di sposons de vastes étendues où nous cultivons déjà du poti-
ron japonais, des petits pois rouges, du sarrazin, e tc. etc., d 'après la
méthode Ohsawa, a vec la collaboration technique de plusieurs spécia-
listes agricu lteurs japonais. >>
.
••
Il est rappe lé que la sauce japonaise traditionnelle (soyu), n'étant
pas stabilisée comm e celle du commerce par des produits chimiques, sc
moisit parfois à la longue.
Pour éviter cc l inconvénient, u tiliser toujours des flacons coloré.(
sombres et les garder à l'abri de la lumière, dans un endroit sec si pos-
sible.
A défaut de verres colorés, entourer le flacon avec du papier épais,
sombre. N'utiliser pour le transvasement et la conservation, que des
récipients et des bouchons parfaitement propres et secs.

*
**
RESTAUR ANTS MACROBIOTIQUES PARISIENS
LONGUE VIE, 6, rue Lamartine Paris 9' (métro Cadet) Tél.: TRU . 71-98
Ferm é le samedi
LE HOUNZA 4, rue Meslay Paris 3' (métro République) Tél.: TUR. 89-71
LE HOUNZA 2, rue de l'Abbaye Paris 6' (métro Odéon) Tél.: DAN. 03-24
Fermés le dimanche

CENTRES IGNORAMUS - Re.rpon.<>bl• : Paul QJ!irin Imp. LIENHART & C 0

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