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12 - 2 N.F.

{200 Frs) DECEMBRE 1959

DE LA SANTE A LA PAIX
CENTRES IGNORAMUS
LETTRE
3e ANNEE

SO�IMAIRE 965262796 -968634054 -


ariana Avenida roma 22
2 Programme du Centre
8 3 Lettre
Comptede NewdeYork
rendu l'Asscmhlec generalc
12 Nous tenir au difficifo...
14 La grande volonte
15 Communique
16 J ardins Kalin a Paris
19 Joie ou tristesse
22 Le Courrier
24 Produits macrohiotiqnes · Restaluants

INS'l'ITUT DE PHILOSOPHIE ET DES SCIENCES D'EXTRf:l\IE-OIUENT


SIEGE INTERNATIONAL DES AMIS D'OIISAWA
LE HOUNZA - 4, rue Meslay, Paris-3°
~

CENTRE IGNORAMUS
CENTRE IGNORAMUS COMPTE RENDU SUCCINCT DE
L'ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE DU 15 DECEMBRE 1959

ACTIVITES DU CENTRE IGNORAMUS La réunion s'est tenue à 21 heures, à la Salle des Quakers, 12, rue
PROGRAMME DU MOIS DE J ANVIEH 1960
Guy-de-la-Brosse. Paris (5'.)
Membres présents : 48
Membres représentés : 26
(
Restaurant « LONGUE VIE », 6, rue Lamartine, Paris {9e)
Métro Cadet - Tél. : TRU 71-98
74 sur 130 inscrits.
Mercredi 20 janvier à 20 h 45 : Cercle d'Etudes pour les Anc.icns. Le quorum exigé par les statuts pour délibérer valablement est
Les débats seront conduits par un ancien. dépassé. .
Sujet : 1. Diagnostic et conduite des tempéraments. La séance est ouverte par le Président, M. Quirin Paul, assisté de

0'
2. Etude du livre de Senséi : ~' Le Principe Unique. »
Mercredi 27 janvier à 20 h 45 : Cercle d'Etudes pour les Débutants.
Les débats seront conduits par J. L. RocHE.
Il M. Bisch, Vice-Président, de M. Roche, Trésorier, de Mme Pollet,
M. Chantereau, M. Perrot, membres du Comité.
Le Président fait rapidement l'historique de l'Association ct de sa
fondation en avril 1957, sous son initiative, de l'organisation du camp de
Sujet : 1. Le Principe Unique selon le goût, l'odeur ct la composi-
tion chimique. Na et K (sodium et potassium.) Chelles en juillet 1957, pour arriver à la première Assemblée générale:
1 en 1958, où la gestion désastreuse a été révélée.
2. Aide-Mémoire : Les spécifiques de base : goma-sio, tahin,
L'Assemblée de décembre 1958 constata l'impossibilité d'examiner
miso, soyu.
les comptes et le bilan de l'exercice 1957-1958, par suite d'une compta-
Les comptes-rendus précis de chacune de ces causeries, ct des ques- bilité non arrêtée et pratiquement inexistan te.
tions qu'elles auront soulevées, parmi les auditeurs seront publiées inté- D'où la nécessité d'en parler aujourd'hui.
gralement clans le numéro de février de La Joie de Vivre, de façon à en
faire bénéficier les abonnés et lecteurs de province et de l'étranger.
RAPPORT MORAL
* La parole est alors donnée à M. Bisch, Vice-Président.
**
Condensé du rapport moral cle M. Bisch
NOS AMIS BELGES NOUS PRIENT D'ANNONCER
« Sur l'instigation et les démarches de certains membres de l'actuel

1• La fondation, le 20 novembre 1959, d'une Association sans but comité, M. Georges Ohsawa a pu revenir en Europe, s'installer à Sceaux,
lucratif: dans un appartement calme et confortable.
Dès ce retour, grâce aux restaurants macrobiotiques, mettant leur
« INSTITUT DIETETIQUE MACROBIOTIQUE » salle et leurs installations à notre disposition, les conférences avaient
Président : M. Doffagne. lieu régulièrement, et les assistants devenaient de plus en plus nom-
breux, tandis que quelques conférences publiques à la salle des Quakers
Secré_taire : Mme de Nayer.
permettaient à Senséi de gagner de nouveaux et nombreux adeptes au
Trésorier : M. Paul Grieten. Centre.
Membres : Mlle de Caters, Mlle Cuylits. Sous la direction de Mme Lima, et grâce au concours précieux et
Rédaction : Mme Scharrer. bénévole de Mmes Quirin, Salomon, Bisch, 4 cours de cuisine eurent
2• L'ouverture d'une clinique, maison de repos dirigée par le lieu chaque semaine jusqu'aux vacances, tandis que deux fois par mois
dévoué Dz: Méganck, homme intègre et acquis à la macrobiotique. Mme Lima organisait à Sceaux, dans son appartement, des réunions
3• L'ouverture du Restaurant macrobiotique le samedi 5 décembre, comportant également un cours de cuisine.
22, rue des Pierres à Bruxelles. L'importance des restaurants macrobiotiques pour le mouvement
est à signaler. Ils constituent des centres de rassemblement, de liaison
* pour les adhérents. M. et Mme Euksuzian, M. Charpentier, Mme Anita
** Incerti, Mme Portois, ont droit à toute notre reconnaissance.
COLLECTION «LA JOIE DE VIVRE» 1959 Notre revue « La Joie de Vivre », trait d'union entre Senséi e t tous
nos amis, instrument d'information, de rayonnement et de propagande,
20 N.F. par versement au siège : Centre Ignoramus, 4, rue Meslay. a vu le jour. Des témoignages de satisfaction sur la qualité de cette
Paris (3') C.C.P. 15 998-91. revue ne cessent de nous parvenir de France et de tous les pays où

3
2
/..
~

Senséi compte des adeptes.


L'Assemblée générale, après avoir e ntendu la lecture du rapport
C'es t pow· nous la meilleure preuve qu'il traduit admirablement la
n1oral du Conseil d'Administration, en approuve les termes et en adopt
pensée ct l'enseignement de Senséi. De ce très important travail cie
rédaction, d'édition, nous ne remercierons jamais assez Mme et M. ·Tur- les conclusions à l'unanimité et applaudit l'exposé .
schwelL
Parmi les ac tivités nouvelles, un mot sur le groupe de jeunes form é
g!"àce à l'aide de Senséi, sur l'initiative de M. Zakarian. Réunions nom- RAPPORT FINANCIER- GESTION ]957-1958
breuses, e xtrêmement sympathiques et grâce à ce noyau, auquel nous
souhaitons un constant épanouissement, l'avenir de notre mouvement
nous p araî t assuré. M. Zahner a accepté, comme Commissaire aux comptes, de contrôler
les opérations comptables du Centre concernant la période 1957, jus-
Evoquons les réunions inoubliables du camp de Choisel. Dans cc·.
site enchanteu r, les causeries de Scnséi ont enthousiasmé les amis, qu'au mois de décembre 1958. Travailleur acharné et infatigable, il a
trop peu nom breux, qui en ont profité. ""!- trouvé là une tâche à sa mesure.
Le camp de Sainte-Marie-sur-Mer est sans conteste notre plus belle M. Quirin le remercie au nom de tous, pour cc gros travail fait avec
réalisa tion, celle qui a permis à des centaines d'amis de bénéficier plei - des éléments si imprécis.
nement de la présence et des causeries de S cnséi, clans une atmosph ère· M. Zahner vient de nous rem e ttre un aperçu de son travail en nous
de paix et d'a mitié unique. présentant un rapport de dizaines de pa ges chiffrées. De l'examen des
Le site é tait merveilleux, l'entente extraordinaire. Diverses nation s erreurs et omissions relevées, il ressort une carence totale en matière
ct plus ieurs continents étaient représentés, ce qui fa it augurer pour de comptabilité. Il appartient à l'Assemb lée de liquider cette situation.
notre mouvem e nt de favorables répercussions même sur le plan inter-
national. Quelques chiffres.
Notre reconnaissance va en premier lieu à Senséi, à Mme Limn. D'après les premiers chiffres commnniqués par le Dr Mangez, il
pui s à nos organisateurs infatigables, M. ct Mme Langlois, M. Quirin, aurait avancé au Centre 508.846 fran cs.
avec l'a ide de Mmes Pollet et Métha, Mlle Seycloux, Mlle David ,
Ml le Flamion, M. Zanatta, M. Moroch cl de tant d'autres que nous nc. Après rectifications proposées par M. Zahner, ce montant serait
pouvo ns c i ter, fau te de place. réduit à 228.004 francs.
En de hors de ces réalisa tions, votre Corn i tt: a dû faire face à de' Comme, par ailleurs, le Dr Mangez a reçu en prêt un total de
nomb re uses tàches : ~ 245.000francs, pour liquider cette s itu a tion, e n admettant que le DrMar.-
- r~ da c ti on d'une correspondance extn:: mc mcnt importante; gez accepte les redressements propœ :~s par M . Z~1hner, deux possibilités
de transaction sont à envisager :
- ré vi s ion ct réimpression de l'aide-mémoire;
- étab li sseme nt du fichier des 470 abonnés; expédition de» 1 • Demander au Dr Mangez de nous rendre les machines et maté-
ouvrages de Senséi; riel de bureau figurant à l'actif' pou r 816.195 fran ce>, valeur d'achat, et
- p•·opog~111de, démarches multiples, exposition japonaise dans les a) lui rembourser ......... .......... ... ..... ..... 228 .004 francs
grands ma gus in s, e ntrevues avec notre avocat a u sujet d'une action b) rembourser aux prêteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245.000 francs
jucliciuirc, ••wc notre notaire en vue de la création d'une société de
vente de pr-oduits macrobio tiques, qui n'abouti ra pas en raison de l'ins-
soit un débours de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 473 .004 fran cs
tallation r~<:e n tc d 'un magasin << SES AM » à Paris ; la tenue de la comp-
tabilité du Centre, ainsi que la gestion de sa trésorerie. pour avoir, en contre-partie, des mac hi nes dont la valeur marchande ne
représente pas la valeur d'achat.
- Enfin, ]'.;tude dé taillée de la comptabilité, extrêmement com-
plexe, du Comit é pr-écédent, et les négociation s avec le Dr Mangez ten- 2• Proposer au Dr Mangez de lui a l)a ndonner définitivement les
dant à aboutir à un e liquidation honorable de sa gestion et à lui en machines et matériel dont il se sert (d 'une valeur d'achat de 816.195 l')
donner quitu s. à charge pour lui de rembourser aux intéressés les prêts qu'il a rcç11s
Pour l'accomplissement des tâches harassan tes qui viennent d'être - soit 245.000 francs - et d'annuler son avance de 228.004 francs.
sommairemen t évo qu~cs, nous devons des remerciements à M. Quirin, A l'unanimité, les membres présents donnent leur a ccord po•••
notre Présid e nt, qui e n a assumé la plus lourde part,· ainsi qu'à l'abandon des machines au Dr Mangez, le remboursemen t des prCI::
MM. Roche, Bi sch, Chan tcreau, Zahner, à Mlle S eydoux, Mme Roberge, par ses soins, l'annulation du solde de 228.004 francs.
sans oublier Mlle Tavary, qui assume les fonctions ingrates de caissière
à toutes nos conférences. » En conséquence, nos démarches auprès elu Dr Mangez tendron! a
obtenir cette transaction qui mettra fin à cette situation.
4
1· !i
1 1
Avant de passer au renouvellement elu Bureau, M. Quirin, Président,
HAPPORT FINANCIER rappelle les buts et droits de l'Association :
L'Association a pour but d'enseigner ct de pratiquer les Principes
EXERCICE DECEMBRE 1958 A OCTOBRE 1959 de la Philosophie d'Extrême-Orient, et de les diffuser dans le public par
BILAN DU CAMP DE VACANCES a) Réunions, conférences.
b) Fondation de groupements pour faci liter J'application.
ç) Création et exploitation d'établissem en ts fondés sur la pratique
Il est rappelé que les comptes sont à la disposition des memb1'es
de cette philosophie.
1Ya11 1 versé leur cotisation. S'adresser au trésorier.
L'Assemblée n'a le droit de vendre les ouvrages et publications
M. Qui rin , Président, nous annonce au préalable une très bonne qu'entre ses membres.
nouve.lle : les comptes du Camp Sainte-Marie, qu'il vient de recevoir du Les fon ctions de membre du Conse il d'Admi l!ist ration sont /otale-
comptable, laissent apparaître à l'actif un bénéfice net de 700.124 fran cs rn.ent bénévoles, non rémunérées.
plus une va leur marchandise·denrées de . . .. . ........... 144.700 »
e t un s tock de matériel cuisine-camping de . . ....... .. ... 190.783 ,, DEMISSIONS -VAC ANCES - DESfGNATION
soit au total un bénéfice de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.035.607 »
Le Président présente les résu lul ion s :
Désignation :
Condensé du rapport finan cier de M. Roche, Trésorier Selon l'article 10 des statuts, le Conseil s'est adjoint pour l'exercice
1959, à la suite de départs et démissions :
M. Roche commen ce ensuite son rapport en rappelant que c'est Je
13 décembre 1958 qu'i l sollicitait l'honneur de faire p artie elu Bureau, Mme Pollet et M. Chantereau.
ne sc cloutant pas de la somme d'efforts c t de travail que cela allait L'Assemblée ratifie ces nomin a tions à l'una11imité.
cn t raincr pour lui, et rappelle que ce jour-là, la caisse était vide. Commissions aux Comptes :
M. Zahner et M. Offenstadt ont bie n voulu accepter les fonctions
Dépenses pour frais d'impression s et écl i ti ons 918.596 francs de Commissaires aux Comptes pour l'exerc ice 1958-1959.
)) Loyers 498.723 » Approuvé à l'unanimité.
Après un an de gestion honnête et réaliste, la situation est redres- Démissions et Retraits.
·' l;<,; la trésorerie d·i spose actuellemeut, le résultat de Sainte-Marie com- M. Quirin, Président, annonce sun retra it. 11 n'a pas ménagé ses
1.
pris, d'uu montant de 1.495.000 francs à l' actif. efforts durant toute une année c t éprouve Je besoin de se reposer. Il
souhaite que ceux qui vont le rcmpln ccr continuent à embellir et à
li u plus, du matériel pour environ 300.000 francs et un stock de enrichir la belle œuvre commen cée.
lilnoirù· eslimé à 200.000 francs (revue, e tc .). M. Offenstadt, Mme Incerti, M. Tt11·schwcll ont présenté le ur démis-
1\ 1'unanimité, l'Assemblée applaudit chale u re usement M. Roche. sion a u cours de l'année.
L'Assemblée approuve les comptes et le bila n de l'exercice Le tirage au sort pour Je rc nouvellcrnent par tiers d u bureau a
1958- 19 59 tels qu'ils lu i sont présentés et donn e quitus aux Adminis- désigné les membres sortants :
trateurs do leur gestion pour cet e)(ercice, à l'unanimité. M. Zakarian : Secrétaire, M ll c Scydoux ct Mme Roberge, Secré-
taires-adjointes.
AVENIR DU CENTRE Renouvellement des m embres dém issinuuaires el sortants :
Les membres du Consei l ci'Aclmi ni s lra tion en fonction:
M. Bi s<.: h, pose la ques tion : Devons-nous continuer? MM. Bisch , Chantereau, Pcrro l, Roche ct Mme Pollet.
Les membres sui vants sont candidats au Conseil d'Administration
Un ce rtu lo1 JHIII1bre de personnes sont fati gu ~es , ont changé d 'opi- M. Rigail, M. Lévy, M. Gardel le, M. MOt-och, Mme Nicolet.
nion, ve ulen 1 Ill" '" 1irer ... M. Quirin proclame les nouveaux é lu s à l'unanimité et remcrc.: i1·
Faire vi v o·c k (\·nlre, c'est cotiser, assister aux r éunions, aux cours I'Assclllhléc d'avoir bien voulu con linul'r l'<~ction entreprise en votanl
de cuisin e, frt.'- qtl!'lll t'l" les restaurants m acrobiotiques, gagner de nou- l\lules les résol u t ions à l'u nanimi té, ct aux applaudissem ents dl ·~
veaux acl ep l c~ ... membres.
A l'una nimil 1t : « Nou s devons continuer ! >> Aucune abstentio n, ni vo le contre.
Sensé i m· s ' e~ l p tl'• d{·pensé en vain parmi nous, et lorsqu'il revien· L'o l-clrc du jour étant épuisé, la s~ancc est levée.
dra, il trouve ra 1'/\ssol'ialio ll en plein essor.
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LETTRE DE NEW YORK On nous avait réservé la chambre qu'occupe toujours le Professeur
Suzuki, lorsqu'il vient à New York. Il est maintenant à Tokyo.
Le 20 novembre, le Dr S. Rao, secrétaire général de l'Institut East-
Mes chères amies et mes chers amis macrobiotiques en Europe, West a organisé une welcome-party (réunion de bienvenue), pour fêter
Notre départ de France a été remis deux fois à cause de la grave notre arrivée, au siège social de U. N ., avec le Dr Kilk Pa trick (88 ans,
muladie de notre ami Z ... Deux fois nos places réservées ont été annu- ex-professeur d'Université), M. Kring, Présiden t de Bcacon Press,
l ~es par l'agent de la Compagnie Cook. Mais la troisième fois a été la Dr D. Evens, Président du Labor-Temple, Michio Kishi, vice-président de
bonne ! Nous sommes partis de notre hôtel du boulevard Saint-Michel, Takashimaya à New Yor k (dont le siège soc.i al à Tokyo est 5 ou 6 fois
à. Paris, avec Mlle Tossi e t notre cher ami C. D ... , étudiant très enthou- plus important que celui des grands magasins du Printemps à Paris),
siaste du Principe Unique, qui nous conduit toujours dans sa voiture, le Dr Shakin, directeur médical de Boro Medi cal Center, Dr Camille
depuis le départ pour le Japon de notre ami brésilien Zanatta (Zanatta Lhérisson, ex-ministre de H aïti, Dr Gchman , président de l'Union Végé-
doit arriver à Kobé le 3 décembre, où l'attend mon disciple Roland pour
tarienne des Etats-Unis, etc.
l'accompagner jusqu'à Tokyo.)
Dans l'après-midi, j'ai visité 4 magasins dirigés par mes disciples.
Nous nous sommes égarés à mi-chemin et sommes arrivés au
<<Takashimaya "• 562 5th Avenu e, est le plus grane\. Vous pouvez y
Havre, d'où le paquebot devait partir, vers midi. En traversant la ville,
sous une très forte pluie, nous avons eu un accident : notre ami a voir tous les objets et articles les plus précieux, qui sont introuvables
voulu éviter un cycliste qui, venant brusquement de la gauche, traversait dans les grands magasins de nouveautés d'Occ id..:nl. C'est une exposition
la route. Notre voiture a dérapé et est entrée en collision avec un permanente de la culture elu Japon.
camion. Lima, qui est extrêmement légère, a été projetée, se faisant une Dans la soirée, j'ai donné une causerie à l'Académie Bouddhiste.
grave blessure au front. Vite, je cherche un taxi e t, laissant notre ami
avec sa voiture abîmée, nous arrivons enfin à la douane. Heureusement Le 2.1 nol'embre, Aveline est venu e nou s voir. Il y a 8 ans, je l'ai
le départ du paquebot avait été retardé d'une heure ! fait partir aux Etats-Unis , avec un ki lo de riz grillé, ma is sans argent.
Maintenant, elle est la femme de Mi chio Kushi, directeur du grand
A bord du paquebot « Liberté » on mange et on boit énormément. magasin Takashimaya, et mère de 4 enfants.
Lima n'a pris que du riz préparé par Tossi, j'ai mangé un peu comme
tout le monde. Un Anglais mangeait parfois 5 glaces dans la journée. Tous les anciens étudiants de la Maison Ignoramus de Tokyo, qui
Et j'ai constaté qu'il avalait tous les jours des médicaments ! sont venus à New York gagnent une moye nne de 1 000 dollars (environ
500 000 francs) p ar mois. Ils ont tous é té envoyés par moi, sans argent ou
Nous avons chaque jour assisté à une séance cinématographique, presque. Mais, grâce au Principe Unique et à la macrobiotique, ils
quelquefois mêm e à deux séances. Il y a à bord une jolie chapelle, et gagnent largement leur vie en étudi a nt. La vie ici est de 2 à 5 fois plus
parmi les passagers se trouvaient une trentaine de religieuses.
chère qu'en France, mais elle semble fa c ile pour tout le monde.
C'est la première fois depuis 7 ans que nous voyageons par mer, Le soir, nous avons dîné dans un r-es tauran t japonais. Il y en a plus
m a is nous avons décidé de ne plus r ecommencer. Nous prendrons tou- d'une trentaine ici. Hier soir, nous é tions aussi dans un autre, « S », qui
j ours l'avion. Le paquebot (plus de 51.000 tonnes) transportait u ne
est le plus important. Il y avait un <.: vingtaine de serveuses japonaises
soc iété d<.: civilisés les plus gourmands. Ce n'est pas pour nous, macro-
en kimono et une dizaine de graves slewards japonais. Au bar, deux
biotiques.
Japonais en habits rouges servaie nt les cocktail s. Dans ce restau ran t,
Le .19 rw vembre, vers 10 heures, nous somm es arrivés à New York. il y a 5 salons tout à fait j apona is cl une vas lc salle japonaise. C'est
Le Dr S. Rno, Romain Sato, Ab Sato, Bak (Coréen) et Aveline nous beaucoup plus chic que chez Prunier ~~ Paris . Mais tous les plats son l
attend ~lien l , voulant nous faire une surprise, car je ne les avais p as
assaisonnés avec des produits chimiqu es, surtout avec « ajino-moto » ,
prévenus de nol re arrivée. Mais depuis plusieurs jours, ils examinaient
les !is les de p:rssagers de tous les paquebots venant de France. Quelle comme à Tokyo ou à Paris.
~
surpri se, quelk joie de nous rencontrer ! Nous étions séparés depuis Le 22 novembre, une réunion ami cale des anciens étudiants de b
8 à 9 ans. Il s sont lous installés ici à New York et bien enracinés. Maison Ignoramus de Tokyo, à laquelle se sont joints quelques nou-
Aveline a un e grosse voilure américaine et nous a tout de suite conduits veaux amis : le Professeur Nakamus i de Central University de Tokyo,
chez Herman11 i\ihara , après avoir déposé nos valises à l'Académie k Dr Kuriyama de l'Université de Kagosima, qui travaille à J'Insli 1111
Bouddhiste. Rockefeller, une trentaine de personnes en tout. Après ma causeri e, 111
Le so ir, lous mes disciples arrivent chez Hermann, et nous avons discussion, très animée, a duré jusqu'à 2 heures.
parlé j usqu'à un <.: heur..: du matin. J'ai ici une vingtaine de fidèles disci- Le 23 novembre, le Professeur Nakam usi accompagne chez moi li-
ples japonais c l 15 p e l i ls-ftl s et petites filles, à New-York seulement. Professeur Fuzisawa de la Nippon University de Tokyo et de New
C'est une nombreu se famille. School de New-York. Je les reçois à l'Académie Bouddhiste. Le Prol'c ~ ·

8 D 1

J
.,.,
T
nouvelles étudiantes de la Maison Ignoramus. Ensuite une autre réu11i o n
seur ·Fu zisa wa es t m on ami depuis trente ans. Il parle 13 langues, et il
amicale qui se prolongea jusqu'à minuit.
est sp 6da lis l..: s hintoïste. La joie est grande de cette rencontre inatten-
due. Now.; avons parlé p endant 6 heures. Après cette conversation, il a Le 26 novembre, nous avons été invités par Je Révérend Kring, Pré·
été cowpl è t..:mcnt convaincu, pour la première fois en 30 ans, de la sident de l'Union des Unitariens, à la fête de Thanks-Giving. Il y avait
véri 1é de la macrobiotique et du Principe Unique. Pourquoi n'avais-je s ur la table un dindon de 12 kilos et beaucoup d'autres choses à manger
et à boire. Le Professeur Fuzisawa n'a ni man gé ni bu, mais il a fait une
pu:; ru le con vaincre avant? Parce qu'il est un important professeur trèa
"longue conférence avant, pendant et après le r e pas . Tous les présents, y
occupé, el qL 'il é ta it toujours impossible de discuter longuement avec compris le Révérend Kring ont accepté de co ll a borer à la création de la
lu i. Pendan l la guerre, il était le chef de l'armée culturelle en Chine;:, fondation Ohsawa à New York. Que lle force de persuasion !
tandis que, a ntimilitariste, j'étais toujours en prison. Ce qui doit a rriver
arri ve. Il sc déclare nouveau disciple d'Ohsawa à tous les visiteurs de Le 27 novembre, le Dr S. Rao nous préscn tG le Dr Barnett et sa
femme, tous deux noirs. Ensuite, chez Pa sca l, nous recevons la visite
ce t après-m idi. Il veut consacrer le t emps qui lui reste à vivre à étudier
de Mme Zimmermann et de son mari, qui es t Je frère de M. Zimmer-
et à répandre la macrobiotique aux Etats-Unis et au Japon. Il a 30 jours mann, de Zurich. Mme Zimmerm a nn a com m encé la macrobi otique e n
de plus que moi (qui suis né le 18 octobre 1893). Maintenant il va créer février 1959, après avoir beaucoup souffert pend ant 6 ans : apoplexie,
la Fondation Ohsawa à New York avec la collaboration de tous ses amis paralysie, anémie. Vous vous r a ppe lez san s doute ses lettres, lucs clans
américains e t européens. nos réunions . Elle s'est guér ie e n ci e ux mois. Depuis, elle étudi e le P. U.
d'après mes conseils, par corre s p o n d::~nce . Je l'a i trouvée beaucoup plus
Nous avons beaucoup parlé, puis nous nous sommes tous recueillis jeune et jolie que sur sa photograp hi e e nvoyée il y a 10 moi s .
clans un profond silence, nous rappelant que c'est l'anniversaire où l'on
fête la déesse shintoïste Toyouké, déesse des céréales et de tous les Le soir, réunion et causerie chez l lcrmann.
produits végé taux . Le 29 novembre. tout l'après-midi , ré u nion c hez Aveline. A 20 heures,
c auserie à l'Eglise Universaliste.
Plu s grande la difficulté, plus grande la jo.ie. Après 30 ans, j'ai
réussi à convaincre le Professeur Fuzisawa , pas ù Tokyo, mais à New Le 30 novembre, je rends visite à M. S imon Gould, Président elu
York. Il sc nourrit maintenant le soir chez Corné li a .1:-i'cmlann, ménage Health Guilcl et à M. Jean, édite ur elu " !le re is J-Iealth >>. Nous sommes
macrobiotique, ct dans quelques jours, il quille son h ô tel pour habiter invités à dîner dans un magnif iqLH.: rcs l au r~ull végétarien. Les p lats
é taient tous sucrés ! Le végétari sm e sa ns pr incipe est tout à fait com-
ch ez Pascal, un autre ménage macrobiotique.
mercialisé.
Le 24 novembre nous avons déj euné ch ez Corné li a ct avons encore Je remets mon départ pour Los An geles au 7 décembre a u lieu du
Jongm:rnc nl conversé avec le Professeur F uzisawa . Puis Aveline vient, 3. Voici mon programme avant le dépa rt :
p ar u ne pluie torrentielle, nous prendre en voiLure pour n ou s fai re visi-
1•' décembre : Conférence à la Communily Church.
ter China-Tow n, la ville ch inoise. Le soir, réunion macrobiotique chez
H ermon n. Une l ren taine de participants, y compris un Italien, quelques 2 décembre : Conférence à J' Académie Bouddhiste (pour les
Am é ricain s e l une Américaine de race in di e nne. Fuzisawa parlait en Japonais).
an gla is, e l moi en a nglais e t e n japonais. En quittant la réunion, cette 3 décembre : Causerie au cours du Professeur F.
Indi e nn e·Arn éric::~ in c m 'a serré la main très fortement e t m'a elit : " J'ai 4 décembre : Conférence à la New School.
assis té cc soir à la plus form idable causerie, pour la première fois clans 5 décembre : Visite du Dr Gchm::~n (traducteur de mon livre ).
ma vie. J 'a i 1rouv6 une lumière . >> J'étais très ému, car c'était ma pre- 6 décembre : Dernière réunion chc:z Romain Sato, ancien éditeu r
rnièrc re lll'O IIIrc avec ce tte race. de mon jour na l « Vers le Nouveau Monde ,, cl c
Tokyo.
Le 25 1'10Ve 111 1Jre, toute la matinée, je travaille à mes manuscrits . 7 décembre : Départ pour Los Angeles par avion , où nous ::~ttcnd
Vers midi, Pa sca l vient m c voir avec son plus jeune frère Mikio, qui l'oncle de Lim a, M. Tsuruta, âgé de 90 ans. Je rev ien s
dit : " Scn s6 i, n~ga rcl cz-mo i , je suis tellement changé depuis 3 jours, le 24 décembre à New-York et reprends m es con rt-
que je sui s m oi -m ême étonné. » rences et mes causeries.
Les deux frères de Pascal étaient tout à fait contre leur frère aîné. Mes chers amis, vous m'excuserez si je ne vous écris pas, vo'"'
Ils n'accepta ic: n l p~1s la macrobiotique. Mais depuis le 22 courant, où voyez que je suis très occupé. Mais je pense à vous. Nous vou s souil :d
ils m 'ont rcnconl r6 c t écouté, ils ont commencé s trictement la macro- tons à tous une bonne nouvell e année.
biotique. En trois jours, ils on t tout à fait changé . Mikio est devenu un A bientôt.
beau garçon très h e u re ux . G. O.
L'après-m idi a cu lieu le cours culinaire pour les anciennes et les 30 novembre 1959

li
10
-. -~-·- - - --, .,
NOUS TENIR AU DIFFICILE. .. au point que si nous restions calmes, nous nous d istinguerions à peine ,
par un mimétisme heureux, de ce qui nous entoure. Nous n'avons
aucune raison de nous méfier du monde, car il ne nous est pas con·
traire. S'il y est des frayeurs, ce sont les nôtres : s'il y est des abîmes ,
ce sont nos abîmes; s 'il y est des dan ger s , nou s devons nous elforcer de
" Les ho mmes ont pour toutes les choses des solutions faciles (con- les aimer.
vcnlio nncllcs ), les plus faciles des solutions faciles. Il est pourtant clair Si nous construisons notre vie sur ce pri11.cipe, qu'il nous faut aller
qu e n ous devons nous tenir au difficile. Tout ce qui vit s'y tient. Chaque toujours au plus difficile, alors tout ce qui nous paraît encore aujour-
C: 1r·c sc dé veloppe et se défend selon son mode et tire de lui-mê~ me cette d'hui étranger nous deviendra famili er et fidèle. »
rormc unique qui est son propre, à tout prix et contre tout obstacle. Rainer-Marin RTLK E (Le tt res à u n jeune Poète )
Nous savons peu de choses, mais qu'il faille nous tenir au difficile,
c 'est là une certitude qui ne doit pas nous quitter. Qu'une chose soit
...
difficile doit nous être une raison de plus de nous y tenir.
Nous devons accepter notre existence aussi complètement qu'il est
J\ « ••• Jl n'est point de progrès sa ns acce ptation de ce qu i est. Et
dont tu pars perpétuellement. Tu dJ crches un se ns à la vie , quand le
sens est d'abord de devenir soi-m êm l! . Si quehtue cltose s'oppose à toi et
possible. Tout, même l'inconcevable, doit y de venir possible. Au fond,
le seul courage qui nous est demandé est de faire face à l'étrange, au il te déchire, laisse croître, c'est q11c 111 prel!ds racine et que lu mues.
Bienheureux ton déchirement, qui le fai t i'accouclrcr de toi-m ême ; car
aucune vérité ne se démontre e t ne s'11 11 ein t do ns l' évidence.
m erveilleux, à l'inexplicable que nous ren controns. Que les hommes, là,
aie nt é té veules, il en a coûté infiniment à la vic. Ce tte vie que l'on Car sache que toute contradict iou sans su/111 iorz, tout irréparabl e
app elle imaginaire, ce monde prétendu « su rnaturel », la mort, toutes litige t'oblige de grandir pour l'absorllcr.
ces choses nous sont au fond consubstantiell es, mais elles ont été chas- Et toi-même, si tu veux grandi r, li S l' toi cout re les li tiges : ils con-
sées de la vie par une défense quotidienne, au poin t que les sens qui duisent d'abord vers Dieu. C'est la Sl' Jile rout e qui soit au m onde. Et
aura ient pu les saisir se sont a trophiés. Et encore j e ne parle pas de de là vient que la souffrance te gra11 dit, quand tu l'acceptes. »
Dieu. SA LNT-EXUPÉRY (Citadelle).
La p eur de l'inexplicable n'a pas seulem ent appa uvri l'existence
de l'individu, m ais encore les rapports d'homm e à homme, elle les a
soustraits au fl eu ve des possibilités infinies , pour les abriter en quelque « C'est dans la mesure où l'hom111e se connaît lui-même qu'il par-
lieu sûr de la rive. Ce n'est p as seulement à la paresse que les rapports vient à connaître Dieu. L'homme es / eu v érité Dieu, et Dieu est en
d'homm e à h omm e doivent d'ê tre indiciblement monotones, de se repro- vérité l'homme. »
duire snn s no uv t:a ulés : c 'est à l'appréhension par l'homme d'un nou- Maître ECKHART.
vcnu, do nt il ne p eut prévoir l'issue, et qu'il ne se sent pas de taille à
affronter.
Ce!11i-là se11lem ent qui s'attend à tout, qui n'exclue rien, pas même « Œuvre et E tre. »
l' énignw, v ivra les rapports d'homme à homme comme de la vie, et « Les !?ens ne devraient pas toujou rs tant réfléchir à ce qu'ils doivent
en m êm e tem ps ira au bout de sa propre vie. Si nous nous représen- FAIRE, ils devraient plutôt penser à ce qu'ils doivent ETRE. S'ils
tons la vi c d e l'in d ivid u comm e une pièce plus ou moins grande, il étaient seulement bons et conform es à leur nature, leurs œuvres pour-
devient clair qu e presque tous n'apprenn ent à connaître qu'un coin de raient briller d'une vive clarté. Si tu es juste, tes œuvres le sont aussi.
cette pièce, ce lle place devant la fenêtre, ce rayon dans lequel ils se Ne pense pas mettre ton salut sur un « agir " : c'est sur un ETRE qu'il
m euvent, c l où il ~ trouvent une certaine sécurité. faut le placer.
Comb ien plu s h um a ine est cette insécurité, pleine de dangers, qui l' Car les œuvres ne nous sanctifient pas, mais NOUS devons S(LnC·
tifier les œuvres.
pousse les pri son n iers , cl an s les histoires de Poé, à explorer de leurs
doigts leurs cac ho ts te r rifi ants, à tout connaître des frayeurs indicibles
Il Cherche Dieu et tu trouveras Dieu, et tout le bien par-dessus li'
marché. Celui qui s'attache à Dieu , Dieu et toute qualité solide, s ' (J/
qui en vi enn e nt ! Mnis n ous ne sommes pas des prisonniers. Nulle tache à lui. »
trappe, nul pi ège n e nous m enace. Nous n 'avons ri en à redouter. Nous
avons été pl acés cla ns ln vi c comme dans l'élément qui nous convient le Maître EcKHART.
mieux. Une a dapta tion mil lénaire fait que nous ressemblons au monde, (Trad. PETIT.)

12 1!$

~
LA GRANDE VOLONTE La Volonté Infinie n'a pas besoin de la violence.
,par Georges ÛHSA w A. Ni même de la non-violence.
L'Identification avec la Volonté Infinie, voilà la réalisation de soi !
Et vous avez trouvé le moyen pratique qu i vous donne l'énergie
Tous les jugements (de la première à la sixième étape) ont la volonté infinie, le calme, ~a confiance, pour réali ser cc grand voyage : la nourri·
qui correspond à chaque niveau. ture correcte en accord avec votre cons tituti on, avec la Constitution de
Tel jugement est toujours relatif, donc incomplet et doit faillir à la l'univers.
fin. De même la volonté qui lui correspond, qui est p lutôt vouloir, désir. Vous n'avez aucune raiso n d'avoir p eur.
Le jugement de la septième étape est le seul véritable, réel, et sa Malgr é les difficultés, les misères, Jes acciclcn ls, con tinuez à nager
volon té aussi. C'est la Volonté, la seule qui mérite ce nom. toujours dans la même direction, c'est-à-di re vers votre pays natal qui
est en réalité le Royaume des Sept Cicllx. De jour en jour, d'année en
La Volont é, c'est le soleil de notre vie. année. Avec courage, avec foi.
La Volonté, c'est la Vie ou l'Infini. L'identification de votre âme e t de Ja Volonté sc dé voilera comme
La Volonté, c'est Dieu. le soleil qui monte à l'horizon .
S eul, celui qui a la liberté infinie, le bonheu r étem el ct la justice Vous rencontrerez beaucoup ck: difflc ulLés , le danger, les misères,
absolue a la Volonté. les obstacles. Ce sont eux qui vow; yanguiscn t, qu i vous poussent de
plus en plus vers la Volonté.
Il EST la Volonté.
Il marche comme la Justice. Il n'y a rien qui puisse l'arrê ter.
Reconnaissons l'identité de n os c nncrni.s! 11 n'y a aucun ennemi i:t
attaquer ou à vaincre.
Il ne connaît ni le courage, ni l'honnêteté, n i le devoir, ni l'impos-
Il n'y a aucun ennemi à aimer.
sible, ni l'amour.
Il n'y a que notre peti te volon! ,' lyt·a ttni qu c, qui cherche toujours
Il n'a aucune force, aucune loi, aucune foi.
de petits plaisirs éphémères , qui m'u s 1rcd1isscn t sans cesse et nous
Il EST tout cela. déçoivent. Nous courons de désirs c11 d é· s i rs !
Il fait tout ce qu'il veut, c'est cela la Loi. C'est là, le véritable ennemi: noire pel ilc volonté et nos désirs et
La loi doit être autonome, indépendante. Si la loi nécessite la force esp oirs successifs, produits par n os j11 gc tnc n ls r e latifs.
physique ou les interdictions imposées de l'extérieur, c'est la loi des Notre vouloir, notre désir, nolrt' es poir d a ns cc monde relatif est
ga ngsters, pour des gangsters. une confession involontaire de notre dC.:·I'cti Lismc .
Ce n'est pas la loi de l'homme libre. Si nous désirons, voulons ou cspC.:Tutts po:;sécl cr quelque chose que
Si vous voulez avoir un aperçu de votre volonté, tmtes des expé- nous n 'avons pas dans ce monde Jin i, c 'c.; s l dire que nous ne connaisson s
riences, des écarts et rétablissez-vous. pas ce que nous possédons, qu e nous ne l'apprécions pas, et cela p our-
tant contient tout. C'est dire qu ~.: nutt s voulo ns nous sauver du << statu
N'ayez pas peur. Vous avez la connaissance macrobiotique. Vous quo », au lieu de comprendre, de t·C.:· volut ionner et de r éformer notre
tomberez malade, vous souffrirez, c'est bien. Vous risquerez votre vie, « statu quo ».
c'est normal et juste. La Volonté crée, anime, cl1a tt gc, re nouvelle, détruit et reproduit
Mais sans risques, sans dangers, sans résistances, vous ne pou rrez quelque chose tout à fait nouvea u pu11r toujo urs.
pas vous connaître vous-même, vous ne pourrez pas voir ce que vaut
votre volonté, celle qui doit vous conduire vers la Grande Volonté.
.
••
Vous êtes le plus lamentable aventurier !
Vous êtes venu dans ce monde si dangereux sans être muni COMI\1lJNJ(2UE
d'aucune arme, tout n u, simplemen t, et vous avez commencé la tra- Le Nouveau Comit é, la nouvelle équipe rédact iomzelle de « La Joie
versée de cet océan si vaste, si mouvementé et si tumultueux, la Vic. de Vivre »vont très rapiclcmcnl vous adresser un communiqué qui vous
Et vous avez nagé, cou rageusement parfois, mais en général aveu- mettra au couran t du programme des activités, des projets du Centre
glément, à travers les vagues, sans connaître la destination, et sans Ignoramus pour 1960.
savoi r comment renouveler sans cesse correctement votre énergie. Le Centre a besoin du concours cl c tous, soyons le plus nombre ux
Ceci depuis déjà 30, 50, ou 60 ans ! Bon gré, mal gré. possible aux réunions, restons d'inséparables amis, répondons au co n
cours, à l'aide qui nous est demandée.
Et vous êtes fatigué, épuisé, et presque noyé. Senséi va bientôt rentrer, il doit trouver un Centre en plein ciT()II ,
Mais vous avez enfin trouvé par hasard (est-ce par hasard, en en plein travail, en pleine réussite.
réalité ?) votre orientation : la liberté infinie, la justice absolue, le Il compte sur nous tous.
bonheur éternel, ce Royaume des Cieux, dont Jésus vous dit « Il est Le Centre remercie tous les a mis en France et à l'étra n ger qui n11
en vous. » cours de cette année, lui ont témoigné confiance et aide.

14 15
~

Pourtant, l'homme est créé pour vivre une vie joyeuse et :amusante.
JARDINS KAHN A PARIS Le créateur n'a pas oublié de créer aussi ce qui est nécessaire .·pour sc
nourrir sans se rendre malade. Le bon appétit, en sachant choisir sa
par Georges ÛHSAWA. norn:riture, c'est le bonheur, la santé, la liberté !
Quelle merveille ! Dieu soit Joué ! Tout a été prévu pour que
l'homme se nourrisse bien. Tous les végétaux, lous les an imaux mangent
1\vt.:z-vuus visité les Jardins Kahn à Paris? Non? Allez-y vite et ct grandissent, clans les mauvais jours comme dans les bons.
.rn l1dit t:z. Voyt:z ce tte réussite, tant de beauté réelle. Si vous savez com- Tout est donné et préparé pour nourrir tous ceux qui sont né!;, ceci
prc ndrt: , vous y apprendrez beaucoup. depuis le commencement du commencement.
Au commencement, l'homme est ignorant, mais à la longue il peut Mais pourquoi l'homme doit-il travailler s i mi sérablement pour se
tkvenir sage. nourrir?
Au commencement il ne connaît rien. II ne connaît même pas d'où Toute sa vie, il la passe à trava ill e r pour sc nourrir, sc logt:r, sc
il vien l, comment il vient et ce qu'il est, ni où il va. vêtir. Tout son temps, toutes ses forces pour cd a seulem ent ! Alors que
Pourtant « connais-toi toi-même » est une phrase très connue. Mais tellement plus précieux est à fai1-c aussi ... N'es t-ce pas bizarre, triste,
s i mal interprétée et si négligée. Voilà l'origine de tout malheur. contradictoire ?
On ne se connaît pas, on ne connaît rien, mais on croit tout savoir, Mais c'est un fait. Plus on dev ien t t: ivilisé, sc it:nlifique, pl us on a
tout connaître, et on vit dans l'erreur, passant de la joie éphémère au une vie compliquée et moins de joie .
malheur, elu plaisir à la peine, de l'amour à la haine ou à l'oubli, tou- Quand on est devenu suffisamme nt « savan t » pour savoir domes-
jours balloté de-ci de-là, sans rien comprendre . E t en r ecommençant tiquer la vapeur, on a rencontré de g r;111d t:s di llicultés: la révolution
toujours. industrielle.
Mais sur la fin de sa vie, l'homme commence à cornprt:ndrc (par- L'invention nouvelle, qui soulagt: dan :-- IL! trava il, a ugmente les diffi-
fois) qu'il est extraordinairement ignorant. S'il s't:n ape rçoit, il devient cultés et le désordre social. Est-ce Cüllil';ld it: tuirc '!
sage, ou moins fou ...
Bientôt la deuxième révolution i mlu s tt ·it: ll e : l'ère de l'automation.
On peut donc dire que l'homme demeure ignora11t auss i lo ngtemps Les plus grandes usines fonctionneront automat iquemen t avec un per-
qu'il ne s'est pas rendu compte de sa profonde igno ra nœ. sonnel extrêmement réduit.
Plus on étudie, plus on observe, plus on médite, plus on apprend Que feront les ouvriers, les emplo y~s sans travail? Encore plus
sur sa propre ignorance. d'erreurs, de bê tises peut-être ?
L'homme es t arrogant nu eomrnc nccmc nt. Il st: croi t t rès sage après Dieu a créé le végétal, l'anima l, l'hommt:, dans un milieu fait pour
avoir étudié dix a ns ou vingt ans à l'éco le c t i'l l'Un ivers it é. Mais il ne lui, merveilleux.
connaît pas ce qui es t important. Il« sait , 111 a is il nt: connaît pas, il ne
comprend pas . II a cnregis u-é des information s, il sai l étique ter les Le savoir insuffisant, les connai ssances mal comprises, chassent
choses, mais il n e les comprend pas . l'homme de ce milieu, de son pays rwt ;il , la mère Terre. L'homme devra-
t-il même émigrer sur un nouveau conti nent, ou sur la lune, pour être
Parce q u'on ne lui a pa s donné les moye ns de comp rt:nd re . Ses édu- employé ou salarié ?
cateurs ne comprenant pas non plus.
L'homme moderne ou civilisé a conftance dans la connaissance
Il ne sait pas encore , c l souvent il ne saura j amais ce qu'es t la intellectuelle dite « science ». li croi l que la physiologie, la médecine
liberté infinie, la jus tice absolue , le bonheur é lt: rnd, la santé, l'évolution ont la parfaite connaissance de la v i<:, de la santé, de la technique médi-
biologique ct la physiologie, la ma la die et le mal, l'adaptahili.té, la vie, cale la plus précieuse pour notre cxis t t:ncc .
la mort, la mémoire infinie ...
C'est très, très vrai, en apparen ce. Mais en réalité, c'est tout autre
L'arrogance, c'est l'ignorance de soi. On a toute confiance dans la chose. Elles s 'éloignent de plus en plus de la connaissance la plus
puissance de ce monde fini et relatif, clans des c hoses éphémères, clans importante : l'origine de la vie, e t dt: son but. Cette notion leur manque
de fausses val eurs. On se croit for t, puissant, riche avec tout cela.
toujours.
Mais on ne connaît pas combien on es t ignorant et faible et super-
La connaissance scientifique mod erne sc limite à ce monde phy-
ficiel. sique qui change tout le temps, dont le corps humain n'est qu'un pro-
C'est bizarre qu'il soit si difficil e pour l'homme de voir et d'ad- duit infinitésimal de l'équilibre dynamique de l'univers infini, qui
mettre sa propre ignorance. renouvelle des millions de facteurs à chaque instant, sans cesse.
Pour vivre, il doit manger. Mais il ne sait pas ce qu'il doit manger, Mais elle ignore complètement l'origine ou le créateur ou l'ani-
comment il doit mnnger pour entretenir ce temple merveilleux que le mateur de la vie, l'Ame, la Constitution de l'Univers avec sa jus ti ce
créateur nous a fourni. C'est pourquoi il devient malade, malheureux et unique.
parfois malfaite ur.
17
16
.,

C 'c~ t !:1 co nn ~ti ss an ce du monde infini qui est éternelle. Cc monde


infini , c'est lu Cu 11 s titution de .l'Univers (le Père), l'Ordre ou le · Principe · ::: --K'ahn ' a 'Créé . ces' j ardin s exotiques, qui son t aujourd 'hui des
Unique avec lequel la Constitution de l'Univers agi t (l'Esprit) et l'Etre perles embellissant · Paris. Et il est ·mort misérablement, à 76 ans, tout
ou Il' Cn\'· qui représente la Con~ti tu tion de l'Univers (le Fils) dans ,le seul, dans une pauvre chambre m eu blée d'un lit qui n e lui appartenait
monde physique, fini. même pas.
Plu s gra nde la connaissance rela tive dite scientifique sans connais· Méditez p rofondément, souvent, sur la vie, su r l'homme. Sur votre
.•un l · ~.: de cc principe, plus grande l'ignorance de l'univers infini. vie. E t ayez la Grande Volonté de vivre .
« Vivere P arvo. ,
Tout le mal, comme tout le malheur ·vient du mauvais jugement.
l'lus bas ct plus simpliste ce mauvais jugement, p lus grand au point de
Vlll' physique le mal e t le malheur. Plus haut et p lus compliqué ce mau- *
va is jugement, plus grand au point de vue intellectuel le mal ou le * *
mallicur, crimes intellectuels, scientifiques, violation des lois de la
nature ...
Dans la politique, dans l'éducation moderne, dans l'industrie, dans
la vie et la rivalité des nations et surtout dans la m édecin e symptoma- JOIE OU TRISTESSE
tique palliative, vous pouvez en trouver des exemples sans nombre qui par Georges 0HSAWA.
se présentent par tout et vont se développer de plus en plus .
Ignorant l'importance de la con stitution de l'univers infini, de son
Dans ce monde et dans vo tre vie, laquelle domine, la joie ou la
principe u nique, l'homme sans racines s'attache à des forces physiques
tristesse?
ou à la force mystique. Il a confiance clans l'at·gc nt, les possessions
matérielles, clans les médicaments, d ans la se ntim entalité rel igie use ou Dans les journaux, nous trouvons lous les jours des articles et des
sociale. nouvelles qui ne donnent que la tri stesse. I l est extrêmement ra re de
rencontrer quelque bonne nouvell e: qu i nous éclaire d 'une grande joie,
Pou rtant, clans le monde civilisé, m êm e la physique nucléa ire nous d'une grande lumière.
enseigne que tout est vide. Même le proton cs l un univers in con nu,
vaste et vide. Cc n'est qu'une écume infinités imale. La nouvelle ou l'ar ticle qui nous donnt:nt elu ccurage, qui nou s
aident à développer notre jugem ent suprê me, qui nous font entrevoir
Après tou t , notre univers si brillant à nos ye ux, 11'cst-il qu'un vide ? la Volonté de vivre à travers des mon lagnes de difficultés, de tristesses,
Et nous, vides cl ans ce vide? de misère et d 'hostilité, devient de plu s en plus rare.
C'est p ourquoi on n 'emporte pas dans l'au-delà cc qu'on a gagné ou Au contraire, le monde devient de plus en plus petit et serré, il est
volé, intellec tue llemen t ou autrement, à travers les difficultés, la lutte, difficile d'y respirer, d'y être libre, il devien t noir et froid.
la violence. Quelle a été la plus grande joie clan s votre vie jusqu'ici? Quelle est
L'homme: doit quitte r ce monde illusoire en laissant tout, nu, la plus grande joie que vous attendez ou que vous recherchez dans votre
comme il es l venu . vie maintenant et dans l'avenir ?
Quel es / dem e ulors le sens de la vie ? quel est son but ? Où son/ , Diplôme ? Fortune ? Belle épouse ? Bon mari ? Enfant intelligent et
quelles sou/ les véritables valeurs? fidèle ? Amis bons et généreux ? Grande réputation ? Grandes posses-
sions matérielles ? Connaissances intellectuelles ?
A quoi de pré férence, consacrer son tem ps, ses efforts, son énergie?
Certes, vous en avez obtenu certains. Mais êtes-vous tout à fa it
N 'êtes-vous pas fa li gués d'être plongés dans la stupidité universelle? contents? Oui? ces succès, ces joies ne sont-ils pas déjà un peu fanés ,
Cons ta tez vo ire éta l, c'es t le premier pas pour en sortir. un peu évaporés, ne sont-ils p as déjà transformés en tristesse? c:n
crainte?
Le p lus grand savant de ce monde fini est souvent le plus grand fou
clans le mond e infini . Le plus doué dans ce monde éphémère, le plus Vous n'avez aucun souci? Vous n'avez pas de tourments ? Plus
riche, est le plu -; misét-ab lc clans le monde infini . aucun rêve ch éri ?
Alors, ne lisez pas les lignes suivantes. Vous perdriez votre temps.
Pourquoi? Parce qu'il leur manque l'essentiel, et aussi parce que ce
Mais, si vous voulez savoir pou r quoi il y a tant de tristesse et de regrets
monde fini es t peuplé, surpeuplé, dirigé par ceux qui ont le jugement
et de misère dans ce monde et si peu de grande joie éternelle, vous pou-
bas ou voilé, c t que celui qui est loué dans ce monde est le plus fidèle
vez continuer cette lecture. Je vais vous raconter une histoire.
représentant de cc ni veau.
<< Il était une fois un petit prince. C'était un enfant très original.
Pour mieux comprendre ce que je viens de vous dire et qui vous Dès la petite enfance il était déjà noyé dans la tristesse. La tristesse
dérange peut-ê tre, allez visiter les Jardins Kahn de Paris. était son jouet unique. Il ne pouvait p as se débarrasser de ses idées
tristes : pourquoi la vie est-elle pleine de tristesse et de souffrance ?
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19
/
l.t· pc•ill prîn <:c est devenu un beau garçon, et · son jouet est devenu à plusieurs reprises, puisqu'elles sont très difficiles à comprendre à
d e p lll'l c•u plus lourd. Jour et ·nuit il se demande : « pourquoi cette cause de mon pauvre français, et en plus, à cause de la grande diffé-
triNic''.•lc' i il faut que je comprenne. » rence qui existe entre votre mentalité occidentale et la mienne, orien-
Jale, presque antagonistes.
!lee J()lcr il qu it te le château de son père en abandonnant sa jeune
l'l'llllli c·, ~011 J)L-re si aimé de son peuple, sa mère si bonne et si gracieuse, Très souvent vous comprenez mal ce que je veux dire, l'inverse
<' 1 il c.·iclre dttn s la profondeur de ' la Grande Forêt. .,. , même parfois. Et peut-être que souvent je comprends mal aussi ce que
vous me dites.
I .e len tps passe ... Pendant des années et des années, il cherche, il Après avoir vécu près de cinq ans parmi mes « amis » civilisés, j'ai
dt LTl: hc dans la Grande Forêt, qui est la grande forêt infinie de la pen- trouvé des milliers d'amis macrobiotiques, plusieurs restaurants macro-
sée la plus profonde, la mère de toutes les grandes religions de l'homme. biotiques se sont créés, plusieurs maisons de régime vendent des pro-
Après avoir vécu de longues années dans la Grande Forêt de l'In- d uits Ohsawa, et nous avons même maintenant une première fabriqu e
fini, il en sort un jour le visage brillant de la Grande Lumière. Il a macrobiotique en Belgique, nous di sposons d'importantes superficies en
trouvé l'origine de toute tristesse, de toutes les souffrances que Europe, où sont déjà cultivés elu r iz, elu sarrazin, du potimarron, des
l'homme rencontre tôt ou tard dans son court séjour sur terre : les petits pois « azuki. »
quatre grandes souffrances de l'homme : celle de vivre, celle de la mala- Des milliers d'amis me di sent << Restez toujours parmi nous. Nous
die, celle de la vieillesse et celle de la mort. sommes tellement reconnaissants pour tout ce que vous nous avez
donné, etc. etc. »
Toutes sont ressenties comme tristesse et souffrance par le juge-
ment voilé de l'homme. Il faut donc dévoiler le jugement suprême pour Etant simple et primitif, je les crois sincères. Mais combien parmi
chasser toute la souffrance, la tris tesse de l'homme. e ux ont bien compris le Principe Uni que de toute philosophie, de toute
science, de toute religion ?
Comment? Le petit prince devenu le Sage a trouvé une méthode Combien parmi eux étudient sérieusement? Même un de mes amis
biologique, physiologique et logique pour chasser la souffrance, pour macrobiotiques, le plus fidèle et le plus brave, est tombé malade après
faire vivre l'homme joyeux comme l'alouette dan s le champ de blé ou avoir pratiqué bon gré, mal gré, la m acro biotique.
le poisson dans l'océan infini.
Notre chemin est difficile, simpl e, mais très difficile. Le chemin
Pendant des dizaines d'années, le Sage a continué ses conférences. macrobiotique est solitaire, escarpé, périlleux et surtout très long, bien
Jusqu'à la fin de sa vie il a aidé les hommes à se libérer de leur souf- qu'il paraisse au début simple, facile ct très efficace.
france, à dévoiler leur jugement. Mais, c'est après cette période qu'il faut beaucoup de courage, de
Beaucoup, beau coup, ont été sauvés par sa doctrine, par sou ensei- foi, de discernement.
gnement. C'est très naturel, puisque c'est le chemin qui peut vous conduire
- si vous faites les efforts nécessaires - vers le jugement suprême, ce
Mais, après des s iècles, l'interprétation de son enseignement par des septième ciel ou si peu arriven t. ·
continuateurs, par des professionnels, s'éloigne de plus en plus de la
pureté origin e lle . Soyez très sérieux. Soyez très prudents .

Il en est toujours ainsi. Aucun enseignement, aucune religion Novembre 1959


n'échappe à cette ch ute ...
Ce que je m'efforce de répandre depuis plus de 40 ans est une nou-
velle interprétation de la philosophie de la Grande Forêt et l'intro-
duction à sa méthode physiologique et biologique, pour mes amis
« civili sés . » << Toute âme, en puissance, est divin e.
Notre but est de manifester le Divin ({t.Li est en nous, en maît risa11t
Si vous êtes des chercheurs réellement décidés à trouver le royaume la nature extérieure et intérieure.
des cieux, vous elevez d'abord être en bonne santé. Une base physiolo-
gique saine es t une nécessité et la plus grande aide dans cette recherche Parvenons-y par le travail, par l'adoration, par la maîtrise de l'esprit
de la sagesse. ou par la philosophie, par l'une ou l'autre ou par plusieurs de ces voies
Et, vous le savez, la santé est liée à l'alimentation. Rien de plus ou par toutes, et soyons libres.
facile que d'entrer dans la bonne voie. Observez tout d'abord mes direc-
tives macrobiotiqu es les plus sii:nples et les plùs faciles pendant dix C'est là toute la religion. Les doctrines, les dogmes, les rites, les
jours - ou deux ou trois semaines, ou plus si vous voulez. livres, les temples et les formes ne sont que des détails secondaires. ,

Observez très strictement et en même temps, lisez mes publications (dans << Raja-Yoga ». VIVEKANANDA.)

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20
~
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LE CO URRIEH. sagesse et la profondeur du Véclanta; des Upanishacls, j'essaie mainte-


nant de comprendre le Zen dont vou s parlez souvent.
Ainsi, de tous temps, partout, .l a même préoccupation : ce besoin
" Pourquoi je suis venu au camp? profond, cette nécessité absolue de sc réaliser pleinement, de manifester
Sa int Paul dit : « Examinez toutes choses; retenez ce qui est bon. Dieu vivant en chacun de nou s , en tout.
(Thcss. 5-21.) De même Saint Paul dit : « Ne savez-vou s pas que vous . Ceci oblige à être tolérant, à une grande ouverture de cœur
les le lcmplc de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quel- et d'esprit. Le but est le m 6mc, toujours, partout.
qu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu
est saint, et c'est ce que vous êtes. » Je vous remercie de m'avoir fait découvrir une technique elu Jeüne
qui permette le travail, la m édil a tion, qui fasse vivre sur un plan plus
I l y a beaucoup de vérités que j'ai apprises dans les livres de profond que la vie ordinaire.
M. Ohsawa ...
Car, vivre la macrobiotiq11 <.:, avec souplesse, est une ascèse en réalité .
Dans les premières pages de la Bible, il est dit que l'homme a été Qui p enn<.:l te ll ement. Et les bienfaits sur le plan physiologique sont si
mis au paradis, où il avait tout ce qui lui fallait, qu'il y mangea du remarq11ab les aussi... »
fruit défendu, et que le péché entra dans le monde. Jésus entra dans
cette vie dans la modestie, et le chemin de notre salut commença avec E. M. Paris .
le j e ûne du Christ.
Ce qui m'a attiré à la macrobiotique, c'est le désir d'apprendre com-
ment diminuer les repas sans détruire « le temple » et sans déranger
la santé. Dans cette direction j'ai beaucoup appris, et je remercie infini-
r . ment M. Ohsawa de m'avoir aidé dans cette voie. ·« U11 a111i a obtenu de lrès ho11 s •·ésultats en s'inspirant de la macro-
Je vois qu'on cite souvent des paroles de Jésus-Christ, e t cela me biotiqtw. Voici d'ailleurs cc q11'il m 'écrit : « Les clients commencent à
réjouit beaucoup. Mais je vois aussi qu'on cite Bouddl1a c t d'autres me cl e nliilld c r ce que je fai s pour rajeunir de la sor te . Je suis habillé
philosophes, comme si c'était à peu près la même c hose . Même on ·c omme l ' li é té ct je m'en 1rouve très bien:..
compare Jésus-Christ à Bouddha et aux autres philosophes orientaux.
Si on parle de J ésus comm'e on parle de Bouddha, cela prouve qu'on ne Mo11 ''' e ill eur ami à lob le es t le sarrazin. L'équilibre psychologique
voit pas en Lui, en Jésus-Christ, le Seul et Unique Sauveur c t Rédemp- stiit de près l'é quilibre phys iqu e, ct je suis · le premier surpris de mc
teur du monde. trouver :- i ~:a ime devant l<::s é vé nements.
Les d~tillats sont mer vei ll eux ... »
Pourtant Il elit : Je s uis le chemin, la vé r-ité c t la vic. Il ne elit pas:
Je suis un chemin, une vérité et une vie. Tous ceu x qui ne peuvent a voir 10 novembre 1959, Mme P . Paris.
confiance en Lu i ne Je connaissent pas encore. Hélas, la plupart de ceux
qui confessent êl rc c hrétiens ne le sont p as.
Quant à votre question « Peut-on devenir c hrétie n en restant dua-
liste ? », je réponds non ...

E. F . 1< Merci d'avoir appo r té votre enseignement en Europe. Je suis


~rrivée fi de très boris résultats avec la 'macrobiotique. J e souffrais beau-
coup de rhumatisme, c l j e rn e sentais faible . Mai ntenant, je ne souffre
** ·plus ou 1rès peu, et: je mc sens jeune, revitalisée. Je me lève heureuse
de vivrc, de pouvoir être ac t ive, m algré mon âge avancé. Mes doigts qui
'' J'ai lu dans « La Joie de Vivre » que certains se sentent davan- étaienl recroquevillés, durc is par les .douleurs, sont beaucoup plus
tage chrétiens ou vivent mieux leur religion depuis qu'ils ont rencontré soupl es . Ma mémoire es t bien meilleure.
et surtout expérimen té, approfondi votre enseignement. Et le c hangement intérieu r est encore plus grand. Il est bon de
C'est bien mon cas. J e ne prétends pas être chrétien, qui donc peut vivre ca lmement, de mi cux comprendre, de mi eux aimer. Votre livre
le prétendre? En vérité, je peux dire que j'essaie de l'être. Et c'est vous, Jack c l Mme Mittie est hien in téressant et utile à lire.
un bouddhiste, qui m'avez ouvert la voie. Je vous remercie. C'es t dur de suivre la macrobiotique et difficile aussi, on est si sou-
J'ai relu la Bible, l'Ancien et le Nouveau Testament. Je suis émer, vent te nté par ce qui fait m al. Mais votre enseignement est juste. J'en
veillé par la sagesse qui en découle. L'enseignement du Christ surtout ai fait l'expérience.
est tellement, tellement profond et vrai et universel. J'ai aussi relu les
Me rci, merci . d'être venu en Europe. ,.
livres sacrés de l'Orient, le remarquable enseignement de Bouddha, la
Mme A. L.
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PRODUITS MACROBIOTIQUES
..
. A Paris, dans les Rest a u~ants Macrobiotiques e t au m agasi n " SE-
SA M » , 41, rue des Artistes, Paris (14') Mé tro Alésia. Té L: KEL: 59-02.
Vous trouverez dans ce magasin tous. les produits recommandés p m
e01·ges Ohsawa et fabriqués ou cultivés sous son cont rôle ct sa direc-
t ion : miso, sauce japonaise, pâtes complètes au froment ct au sarrazin ,
biscuits et galettes de riz, goma-sio, tahin, thé de 3 ans, thé m u, café
\ A Ohsawa, kokkoh ou lait de céréales, potirons japonais (l e polimarron )
1 etc. etc.
Envois dans toute la France. Catalogue sur demaT)dc.
E N BELGIQUE :
Maison Sésam à Gand (11, r ue Clémentine).
Maison J aponaise à Bruxelles (51, rue des Minimes).
Maison Sésam à Liège (1 bis, rue du Mouton-Blanc).
Maison Sésam à Andenarde (5, rue Entrepont).
EN ALLEMAGNE :
M. Nakamura, 4 Haüserstrasse, Heidelberg.
En raison de la demande de plus en plus grande, prochaine ouver·
ture d 'un magasin << SESAM » en SUISSE, en ITALIE (à Bologne), <:n
ANGLETERRE (à Londres).
Senséi rappelle que << l'usine LIMA », la première usine macrobio-
tique en Europe qui fab rique des produits pour le rajeunissement et la
longévité, a commencé ses activités à Latem Saint-Martin, en Belgiqm·.
Nous di sposons de vastes étendues où nous cultivons déjà du poti-
ron japonais, des petits pois rouges, du sarrazin, e tc. etc., d 'après la
méthode Ohsawa, a vec la collaboration technique de plusieurs spécia-
listes agricu lteurs japonais. >>
.
••
Il est rappe lé que la sauce japonaise traditionnelle (soyu), n'étant
pas stabilisée comm e celle du commerce par des produits chimiques, sc
moisit parfois à la longue.
Pour éviter cc l inconvénient, u tiliser toujours des flacons coloré.(
sombres et les garder à l'abri de la lumière, dans un endroit sec si pos-
sible.
A défaut de verres colorés, entourer le flacon avec du papier épais,
sombre. N'utiliser pour le transvasement et la conservation, que des
récipients et des bouchons parfaitement propres et secs.

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RESTAUR ANTS MACROBIOTIQUES PARISIENS
LONGUE VIE, 6, rue Lamartine Paris 9' (métro Cadet) Tél.: TRU . 71-98
Ferm é le samedi
LE HOUNZA 4, rue Meslay Paris 3' (métro République) Tél.: TUR. 89-71
LE HOUNZA 2, rue de l'Abbaye Paris 6' (métro Odéon) Tél.: DAN. 03-24
Fermés le dimanche

CENTRES IGNORAMUS - Re.rpon.<>bl• : Paul QJ!irin Imp. LIENHART & C 0

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