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HOMNUM ANNEEVII
1992n.l

EGLISE ETSANTE DANS LE MO^DE

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Actes
de la sixième
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conférence
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internationale
BIBLIOTHEQUE DE THÉOLOGIE
UnivDfsHfi Ca\h(]ltqiie de Louvein
Grand-Place 45
8-1348 LOUVAIN-LA NtUVI

DOLENTIUM HOMINUM organisée

N. J9 (année VU ■ N. !) 1992
REVUE DU CONSEIL PONTIFICAL
par le
DE LA PASTORALE

POUR LES SERVICES DE LA SANTÉ Conseil Pontifical

Comité de Rédaction: de la Pastorale
CARDINAL FIORENZO ANGELINI, Directeur

P. JOSÉ LUIS REDRADO MARCHITE O.H., Rédacteur en chef pour les Services de la Santé
P. FELICE RUFFINl M.I., Secrétaire
DON GIOVANNI D'ERCOLE F.D.P.
SR. CATHERINE DWYER M.M.M. sur
DR. GIOVANNI FALLANI

MONS. JESUS IRIGOYEN

PROF. JÉRÔME LEJEUNE
P. VITO MAGNO R.C.I.

ING. FRANCO PLACIDl

PROF. GOTTFRIED ROTH

MONS. ITALO TADDEI

Collaborent à la Rédaction:
p. DAVID MURRAY

MARJ'A ANGELES CABANA M.ID.

M.ID.
Drogue
SR. MARIE GABRIEL MULTIER
D. JEAN-MARIE M. MPENDAWATU
SR. M. JUDITH WASTE
et alcoolisme
ROSA CALABRETTA M.ID.

Direction, Rédaction,
Administration:
contre la vie
Cité du Vatican
Tel.: 698.31.38;
698.47.20; 698.47.99
Fax: 698.31.39
Telex: 2031 SANITPCVA
Sur la couverture:
21-22-23 novembre
vitrail de P. Costantino Ruggeri
Publication quadrimestrielle
1991
Abonnement: Lires italiennes 60.000
(étranger: 60 dollars ou son
• équivalent en monnaie locale) y
compris les frais d'expédition.
Un exemplaire: Lires italiennes 60.000
(étranger: 60 dollars ou son
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compris les frais d'expédition.
Imprimé par la
Typographie Vaticane
Cité du Vatican
Sped. in abb. post. gr. lV/70%
1 Quadrimestre 1992
 http://www.michel-schooyans.org/
60
MICHEL SCHOOYANS
la drogue et la destruction du tissu social
M! 1 Introduction
Dans cette communication, nous
nous proposons de recourir aux
ressources de la philosophie
contemporaine pour mieux
comprendre les effets destructeurs
que la drogue exerce sur le tissu
social. Nous mettrons d'abord en
œuvre des données offertes par
l'anthropologie philosophique
M contemporaine, spécialement dans
i i !l les courants personnaliste et existen
tialiste; ensuite nous recourrons aux
lumières de la philosophie politi
il que, qui a approfondi la réflexion
sur le phénomène totalitaire.
Nous exposerons d'abord briève
ment ces deux types de ressources
philosophiques. Puis nous montre
rons comment elles permettent de
1î mieux comprendre les effets dissol
vants de la drogue sur le moi, la
i:h
famille et la société. Précisons dès à
présent que nous prendrons le mot
drogue dans son acception la plus
générale des substances naturelles
ou artificielles pouvant modifier le
psychisme humain. Enfin, nous ver
rons que cet apport de la philoso
phie renforce le bien-fondé de cer
taines pratiques thérapeutiques ac
tuellement mises en œuvre pour
remédier aux situations créées par
i' '
la drogue. Cette dernière partie
nous permettra de dépasser l'opti
que philosophique pour accueillir
l'éclairage que la foi porte sur la
drogue.
L'apport de la philosophie
contemporaine
L'anthropologie
a) Le personnalisme, auquel se
rattache le nom de Mounier (1905-
1950), sensible à la double menace
fasciste et communiste, dénonce
tous les totalitarismes dont la per
sonne fait les frais. Il exalte la
« vocation personnelle » de cha
cun, explore les thèmes du choix, de
la liberté, de l'engagement. L'hom
me doit s'affranchir de l'existence
anonyme, mais il n'est pas pour
autant renvoyé à lui-même. Il n'est
lui-même que dans l'ouverture aux
autres et dans le partage. C'est
autrui qui m'éveille à moi-même,
alors que la masse uniformise. C'est
dans le contact avec autrui que je
perçois les exigences morales qui
sont à la mesure de ma singularité.
Ces exigences comportent fonda
mentalement la reconnaissance
d'autrui dans son originalité. L'au
tre joue par rapport à moi le rôle de
révélateur, il m'apprend mes limi
tes, mais aussi ma valeur. Il m'in
terpelle; il me blesse; il me fait
comprendre qui je suis.
b) Uexistentialisme souligne que
l'intersubjectivité se vit dans le
monde et dans l'histoire. La
conscience humaine est intention
nelle, elle est ouverture à l'autre
comme à elle-même. D'où les ré
flexions sur le monde et la corporéi-
té, sur l'histoire et la culture. D'em
blée, l'homme a une compréhen
sion pré-cognitive de la nature et
d'autrui. Primitivement, il y a fami
liarité autant qu'étrangeté entre
l'homme et le monde, entre l'hom
me et ses semblables. L'homme ne
DOLENTIUM HOMINUl^
s'insère pas « bêtement » dans la
nature; il s'y insère péU" son travail,
comme « être-ouvrier ». Il imprime
sa marque dans la nature; il l'huma
nise. C'est pourquoi il s'y reconnaît
et y reconnaît les autres.
Ainsi, toute œuvre culturelle
s'adresse à autrui, est réalisée à
l'intention d'autrui. La reconnais
sance de cette intention rend l'œu
vre significative pour celui qui la
perçoit.
c) Le personnalisme et l'existen
tialisme ont donc stimulé la vigilan
ce face à toutes les menaces pesant
sur la personne. Leurs analyses
trouvent leur prolongement dans la
réflexion sur le totalitarisme menée
par la philosophie politique
contemporaine.
La philosophie politique
Ce qui est mis en lumière par des
études récentes, c'est que le totali
tarisme part en guerre contre le moi
dans toutes ses dimensions physi
que, psychologique, spirituelle. Il
requiert des individus une soumis
sion sans faille. L'Etat totalitaire
soumet le mariage, la procréation,
la famille, l'éducation à un contrôle
très strict. La famille, en parti
culier, est soumise à une surveillan
ce rigoureuse, car c'est en son sein
que se forment les bases de la
personnalité de l'enfant.
L'Etat totalitaire inhibe la capa
cité personnelle de jugement et de
décision; il instaure une police des
idées; culpabilise et endoctrine, dé
programme et reprogramme. Il in
vestit les intelligences, démobilise
leur capacité critique, leur inculque
le prêt-à-porter idéologique, les em-
drogue et alcoolisme contre la vie
prisonne dans un « goulag de l'es-
pj-it ». Car l'idéologie est un opium
de l'intelligence et de la volonté.
Elle dépossède les hommes de toute
responsabilité, elle les soustrait à la
sanction positive ou négative de
leurs conduites. Elle généralise
l'aliénation. Dans ces conditions, le
moi se méprise. Il perd sa dignité à
ses propres yeux et peut incliner à
s'auto-détruire. Bref, le totalitaris-
me fait fond sur l'instinct de mort.
L'intérêt de ces contributions
L'analyse du totalitarisme en phi-
losophie politique présente pour
nous un grand intérêt car elle met
en lumière la fragilité et la vulnéra-
bilité du moi. La personnalité hu-
maine se constitue lentement, et son
intégration n'est jamais totalement
assurée. Elle est exposée aux blessu-
res et même à la destruction. Dé
pendant des autres pour être lui-
même, l'individu est aussi à la
merci des autres qui peuvent aller
jusqu'à le dessaisir de lui-même.
L'autre peut en arriver à occuper en
moi le « trône de Dieu », à me
vider de moi-même, à me « possé
der » totalement, à me rendre pri
sonnier. Il peut tuer ma capacité de
relation. Après m'avoir rendu mé
prisable à mes propres yeux, il me
rend odieux aux autres et il me rend
les autres odieux. Destructeur de
moi, le totalitarisme est donc aussi
pour ce même motif, destructeur du
tissu social. L'analyse du totalitaris
me suggère donc dès à présent qu'il
y a une réelle analogie entre les
effets produits par les « machines
totalitaires » et les effets produits
par la drogue.
En revanche, l'anthropologie
philosophique donne à juste titre
un grand relief aux potentialités du
uioi; elle souligne non seulement
l'efficacité de ses mécanismes de
défense, mais ses capacités à se
prendre en mains et à coopérer à
l'« édification » d'autrui. Par là,
l'anthropologie philosophique
consolide, à son niveau proprement
philosophique, le bien-fondé de cer
taines thérapies actuellement mises
en oeuvre, tant au niveau des indi
vidus qu'à celui des groupes.
La drogue destructrice
La destruction du moi
Une chose est presque toujours
soulignée dans les études sur les
drogues, c'est que le toxicomane ou
le futur toxicomane se trouve
confronté avec une image brisée de
lui-même et au lien fusionnel avec
sa mère. C'est cette brisure et cette
incomplétude du moi que, plus
tard, la drogue va combler « jus-
qu'à ce qu'à son tour, les effets du
produit s'épuisent pour des raisons
à la fois neurophysiologiques et
psychoaffectives ».'
Cette approche psychiatrique
souligne la fragilité de l'individu,
Venant de disciplines différentes,
d'autres auteurs confirment cette
interprétation. Le (candidat) dro-
gué, qui est très souvent un adoles
cent, ne s'aime pas, n'est pas ai
mant, n'est pas aimé. Traversé par
une crise de confiance vis-à-vis de
lui-même, méprisant son moi, le
drogué peut être conduit au suicide.^
Ce que le sujet immature trouve
dans la drogue, c'est une réponse à
son insatisfaction. « Mais le plaisir
excessif rend lui-même son absence
insupportable et entretient la néces
sité de le retrouver de façon urgen
te: c'est la dépendance. Le drogué
peut être comparé à un nourrisson
vis-à-vis de sa mère.
La drogue prend fonction de
besoin; la fonction de nourrissage
est essentiellement assurée par le
groupe marginal. Dès cet instant, le
parent peut être amené à considérer
la dépendance, et la vie marginale
qui l'accompagnent comme une
fatalité, un phénomène subi, or,
l'on doit admettre que la dépendan
ce est considérée par l'intoxiqué
comme souhaitable, rassurante, et
recherchée ».^
Ainsi, livré à lui-même par lui-
même, le drogué détruit lentement
son moi. Il détruit sa capacité de
relation. Il devient rapidement inca
pable de relations interpersonnelles.
Cette destruction amène parfois des
situations paradoxales. Il est relati
vement rare, en effet, que l'on
porte plainte contre un drogué; s'il
est condamné, il est lui-même victi
me du délit qu'on lui reproche...
La destruction de la famille
a) Il est clairement établi que les
pathologies familiales prédisposent
l'enfant à la toxicomanie précoce.
Il n'y a là rien d'étonnant dans la
mesure où c'est précisément dans le
réseau des relations familiales que
l'enfant commence à se personnali
ser et à se socialiser.
Cependant, si la famille problé
matique est un moteur pour la
consommation de la drogue, il est
surtout vrai que la drogue est un
facteur de destruction de la famille.
La drogue conduit rapidement le
consommateur à violer les normes
de la vie familiale. L'escalade a été
souvent décrite: le drogué vole chez
lui d'abord, ailleurs ensuite, pour
avoir de l'argent. Il fait des acci
dents, il peut devenir violent. Par
son comportement, il se marginalise
de plus en plus de sa famille, dont il
devient la honte.
Car dans le même temps que le
drogué sombre dans l'enfer, ses
proches ont le sentiment d'avoir
échoué; ils se culpabilisent.
Ils deviennent « parents de dro
gué ». Ils conçoivent dès lors de la
rancœur contre la société qui a
rendu possible ce naufrage ou n'a
rien pu faire pour l'éviter.
On sait alors quelle est l'issue la
plus fréquente de cette situation
complexe une alliance objective
s'établit entre le drogué et son
entourage. C'est l'enfer pour toute
la famille, un enfer fatal. Au terme
de cette évolution, la situation ini
tiale est en quelque sorte inversée.
Le drogué envisageait tant bien que
mal un modus vivendi avec sa
famille. Désormais, c'est la famille
qui va adapter son mode de vie au
toxicomane qui est son hôte. La
crainte de malheurs de plus en plus
grands empêche qu'un terme soit
mis à cette escalade infernale.
Les méfaits de la drogue dans la
cellule familiale ont souvent été
décrits et ils sont hélas confirmés
par d'innombrables cas dont nous
avons tous connaissance. Le trait
dominant de ces méfaits, c'est qu'ils
détruisent les relations interperson
nelles dans la première communau
té humaine, celles où prennent
forme, primordialement, toutes les
formes de solidarité naturelle.
b) Nous devons cependant à un
médecin d'avoir ouvert la voie à
une réflexion plus profonde sur le

rôle de la drogue dans la destruc
tion de la famille. Ce que nous
avons vu ci-dessus montre que la
drogue peut transformer le milieu
familial en un enfer, mais il ne
s'ensuit pas nécessairement que
Vexistence de la cellule familiale
soit menacée. Or, en montrant la
corrélation entre la pilule et la
drogue, le médecin dont nous al
lons résumer la pensée, montre que
cette alliance (pilule-drogue) peut
déboucher sur la destruction de la
famille. Ce médecin a lui-même été
condamné pour des faits liés à
l'exercice de la médecine; il est
toujours en détention, et c'est la
raison pour laquelle, déontologi-
quement, nous ne pouvons faire
état de son identité. Que dit, en
1991, ce praticien très expérimenté?
« 1960, c'est l'année de la mise
sur le marché de la pilule anti
conceptionnelle. Evénement qui va
bouleverser les mœurs de tout l'Oc
cident. Il va y avoir une véritable
révolution dans le comportement
sexuel des jeunes adolescents. C'est
à partir de ce moment qu'on va
assister à cette montée de l'usage de
la drogue chez les jeunes. La crainte
de la grossesse, cette barrière aux
rapports sexuels en dehors des liens
du mariage, tombe et disparaît. Les
rapports entre condisciples de classe
et d'école se multiplient.
« Quant aux conséquences néfas
tes de la pilule, c'est le silence le
plus, complet à tous les niveaux. Il
faut savoir qu'il y a d'énormes
intérêts économiques en jeu {suit
une relation des risques de maladies
liées à la contraception hormonale).
Voyons les instructions de l'Or
dre des Médecins (de Belgique) à
propos de la pilule. Le médecin
peut prescrire la pilule aux filles qui
en font la demande et sont âgées de
16 ans. Tenu par le secret médical,
le médecin ne peut avertir les pa
rents de cette prescription à leur
fille.
« Les rapports sont donc autori
sés dès l'âge de 16 ans, avec la
bénédiction muette du corps médi
cal mais... car il y a un mais...
En Belgique, il y a d'un côté
l'obligation scolaire jusqu'à 18 ans,
et d'un autre côté, l'hôtel n'est
accessible aux couples qu'à partir
de 18 ans. D'où le double problème
pour les jeunes. L'argent? Le local?
L'argent? La seule solution: le vol!
En ville, le vol en bande organisée
est facile. Il y a les grandes surfa
ces, les voitures en stationnement,
l'arrachage des sacs, occasionnelle
ment, la prostitution.
« Le local? Les maisons vides. Y
faire le squatter pendant l'été est
agréable; en hiver, il faut trouver le
local chauffé. L'appartement des
parents au travail, la chambre d'un
camarade majeur (...). A plusieurs
couples dans un même local, cela
tourne facilement à l'échangisme
(...). Bien souvent, l'alcool aidant,
on va se livrer à différents excès. Il
y a toujours des meneurs de jeu, des
instigateurs à l'usage d'excitants, de
créateurs d'ambiance. Le meilleur
des meilleurs est évidemment l'hé
roïne. Le produit fascinant pour
lequel on va mentir à ses parents,
puis voler, se prostituer.
Une fois qu'on a goûté à la
drogue, on en devient esclave.
Le médecin que nous citons lon
guement évoque quelques stations
de cet esclavage inhalation, injec
tions, flash, « speed-ball », « tiret
tes », ainsi que la « déchéance phy
sique et mentale complète » dans
laquelle meurent les drogués, « le
plus souvent avant quarante-cinq
ans ». Et il conclut: « La pilule
semble donc bien avoir été à l'ori
gine de l'extension de l'usage de la
CHAMELEOK NERO.
DOLENTIUM HOMINUM
drogue, surtout de l'héroïne, la
drogue euphorisante et aphrodisia
que par excellence ».
II ressort de cette étude prélimi
naire à la création d'un centre de
cure pour toxicomanes que l'asso
ciation pilule-drogue potentialise les
effets de la pilule sur la famille. On
sait déjà que la pilule peut provo
quer, directement ou indirectement,
des effets nocifs sur la cellule
familiale. Ces effets, liés à la dis
jonction entre procréation et épa
nouissement des conjoints, ne doi
vent pas être réexposés ici. La
nouveauté qui est mise en relief par
notre médecin, c'est la radicalisa-
tion des effets nocifs de la pilule,
qui découle de l'association entre la
pilule et la drogue. La drogue
exaspère l'appel au plaisir indivi
duel, multiplié et amplifié. Un indi
vidu esclave du plaisir et de la
drogue qui y conduit s'enferme en
lui-même et n'est pas vraiment
capable de s'ouvrir librement à
autrui, ni d'être pleinement
« conjoint » dans une communauté
familiale stable.
La destruction de la société
Une première chose doit être
constatée ici. De même que la
famille, la société peut pousser
certains individus à consommer de
la drogue. Quelqu'un qui souffre
profondément de ne pouvoir chan
ger la société peut être tenté de
changer son moi en se réfugiant
dans la drogue. De même une
société qui ne respecte plus aucune
norme ou qui relativise les valeurs
finit-elle par créer un climat favora
ble à la drogue. Du rapport établi
par le médecin que nous citions
ci-dessus, il ressort qu'une société
sexuellement permissive pousse à
l'usage de la drogue. Il en va de
même lorsqu'une société se montre
tolérante vis-à-vis de la drogue
elle-même: plus la drogue est dispo
nible dans une société, plus on en
abuse.
Mais si la société contribue à
faire croître le nombre de drogués,
en revanche, ceux-ci constituent un
redoutable facteur de dissolution
pour la société où ils vivent.
En effet, les drogues amènent
rapidement à violer les normes de la
vie en société. Socialement parlant,
le drogué est un déviant qui s'ins
talle, pour ainsi dire, dans la dé-
pHOCUE ET ALCOOLISME CONTRE LA VIE

viance pour continuer à se droguer.
Mais par le fait même, il contribue
à l'expansion de la toxicomanie.
Son comportement déviant de toxi
comane devient contagieux et se
propage. II se propage même assez
rapidement: des études ont montré
que neuf mois à peine séparaient le
moment où un individu est initié et
le moment où lui-même initie un
autre individu.'^
Ce processus de contagion
conduit ainsi rapidement le drogué
à s'intégrer à un groupe marginal.
Ce groupe se coupe de la société
globale. Le groupe auquel appar
tient le drogué se distance des
communautés naturelles, comme la
famille, et de la communauté de
travail. Il s'en distance, il s'en
marginalise, et cette marginalisa
tion entraîne le drogué à se sentir
rejeté par toute la société. Les
groupes de drogués créent leurs
propres frontières; ils ont leur ar
got; ils organisent leurs cérémonies
initiatiques, leurs partouzes, leurs
fumoirs plus ou moins sordides.
Certains groupes se caractérisent
par l'usage de telle drogue plutôt
que telle autre. Tous ont leur style
particulier, mais tous ont la confi
guration d'un « cercle vicieux ».
Un va-et-vient s'installe entre la
délinquance, voire le crime, et l'usa
ge de la drogue. Car pour acheter
celle-ci, il faut entrer en délinquan
ce.
On observe cependant que les
frontières du groupe finissent par
céder. Les études nous apprennent
que des cercles fermés où se retrou
vaient, par exemple, des artistes, ou
des criminels, finissent rapidement
par s'ouvrir. Leurs pratiques se
disséminent dans l'ensemble de la
population. Un des exemples les
plus célèbres est celui du cannabis.
Pendant tout un temps, sa consom
mation a été limitée au cercle des
musiciens de jazz. Mais c'est à
partir d'eux que l'usage de cette
drogue s'est répandue, avec la mu
sique pop, à la jeunesse occidenta
le.^
On sait ce qui se produit alors. A
mesure que se dissémine l'usage de
la drogue, la transgression est bana
lisée. Le fait qu'un individu soit
toxicomane ne suffit plus à le
considérer comme un déviant.
On conclura donc que la drogue
est destructrice du tissu social parce
qu'elle détruit les normes de
conduite sociale et pervertit la per
ception des valeurs.
tion de la toxicomanie passe donc
par une éducation de la liberté et à
la liberté. Or la liberté humaine ne
tourne pas à vide, elle, s'exerce
compte tenu de certaines balises, de
normes et de valeurs. Une société
ne peut vivre sans repères moraux
objectifs. Les normes morales
n'empêchent pas la transgression,
mais les hommes doivent savoir
quand les normes sont transgressées
et les valeurs bafouées. La préven
tion de la toxicomanie passe donc
par la restauration de plus de
moralité dans la vie sociale. L'hé
donisme qui a envahi nos sociétés
occidentales doit donc être contes
té, car il pousse à l'usage de la
drogue.
Mais cette prévention passe éga
lement par Vaccueil, par l'homme,
de sa condition humaine. La dro
gue plonge l'homme dans l'irréali
té. Elle est évasion, « voyage »,
aliénation: le drogué est étranger à
la réalité de son moi, à la réalité de
son entourage, à la réalité de la
société. La prévention de la toxi
comanie passe donc ici par l'accep
tation consciente et libre de notre
condition incarnée. L'exercice de
notre responsabilité dans le monde
est irrémédiablement rendu sans

Contre le désespoir, l'espérance

GR AMIGN A.
De ce qui précède, découlent
quelques conclusions: les unes ré
confortantes, les autres préoc
cupantes. Mais quelles que soient
les difficultés, et surtout là où
guette la tentation de désespoir, il
faut faire jaillir l'espérance.

La communauté familiale

Il est tout d'abord réconfortant

pour les thérapeutes (entendus au
sens le plus large) de constater que
l'anthropologie philosophique
confirme le bien-fondé de certaines
de leurs initiatives. Dans un domai
ne aussi austère et aussi riche en
échecs que la lutte contre la drogue,
cette constatation doit être un motif
d'espérance pour les drogués
d'abord, et ensuite pour tous ceux
qui se soucient d'eux.
11 ressort en effet de ce qui
précède que la dépendance patholo
gique de l'homme vis-à-vis de la
drogue est l'expression d'un mau
vais usage de la liberté. La préven-

objet à partir du moment où nous
nous évadons mentalement. Contre
cette démobilisation, il faut remet
tre en honneur notre condition
incarnée.
La lutte contre la drogue passe
donc par l'ensemble complexe des
réseaux éducatifs qui forment la
personnalité en préparant celle-ci à
exercer toutes ses responsabilités.
Il faut réaffirmer ensuite le rôle
capital de la famille dans la préven
tion de la toxicomanie et la lutte
contre celle-ci. De fait, si la patho
logie familiale incline l'enfant et
l'adolescent à la consommation de
la drogue, on peut s'attendre à ce
qu'une famille solidement structu
rée et aimante soit un rempart
contre l'usage de la drogue. C'est
dans la famille que s'allument pour
la première fois tous les clignotants.
L'affection permettra aux membres
de la cellule familiale de discerner
les signaux de détresse. On a dit
avec raison que la famille était une
bouée pour l'individu manifestant
des dispositions à la drogue; elle
peut le défragiliser. Cela veut dire
que là où c'est nécessaire, soigner la
cellule familiale est, socialement
parlant, une des mesures prioritai
res pour prévenir la toxicomanie.
Enfin, il faut qu'en tout état de
cause, et qu'en dépit de ce que cela
peut entraîner de souffrances, la
famille s'interdise de devenir
complice du drogué qui est son
hôte. Cette complicité ne peut que
précipiter la déchéance du drogué
en question et entraîner dans la
ruine la communauté familiale elle-
même.
La communauté politique
a) Les conclusions les plus im
portantes de notre bref exposé
concernent cependant la vie politi
que et sociale. Il va tout d'abord de
soi que la société doit se défendre
énergiquement contre la drogue et
juguler cette épidémie. Le laxisme
en la matière conduit toujours à
l'échec et les lois doivent être plus
sévères.
Toutefois, il faut ici poser certai
nes questions à un niveau très large.
De l'avis d'un officier supérieur
spécialisé dans ces questions, la
drogue constitue actuellement le
plus grand danger et la plus grande
menace pesant sur la sécurité de la
société humaine. Elle vient avant le
Sida, avant les hypothèques qui
pèsent sur l'écosystème, avant les
dangers que comportent les armes
nucléaires et bactériologiques. Les
éléments philosophiques que nous
avons rappelés au début de notre
exposé et la brève analyse à laquelle
nous avons procédé ensuite nous
permettent de comprendre le bien-
fondé de cette affirmation.
b) Les études de philosophie po
litique sur le totalitarisme montrent
que le but même des régimes totali
taires, c'est la destruction du moi.
Les régimes totalitaires classiques
— communisme, fascisme, nazis
me — qui ont sévi en notre siècle
ont tous cette caractéristique
commune la volonté de détruire le
moi. Dans ce but, ils exploitent
l'inclination de l'homme à se sou
mettre à l'autorité, car cette soumis
sion précipite la décomposition de
la personne. Ces divers régimes
utilisent des moyens identiques:
éducation à la haine, destruction de
la famille, lutte contre la vie intel
lectuelle et artistique, déresponsabi
lisation dans la vie économique,
suppression de la variété, naufrage
dans l'anonymat, culte grégaire du
DOLENTIUM HOMINUM
chef, colonisation mentale du moi
par l'idéologie, etc.
De notre analyse de la toxicoma
nie, il résulte que la destruction du
moi est obtenue plus rapidement et
plus efficacement encore par l'usa
ge de la drogue que par les machi
nes totalitaires classiques.
Or les machines totalitaires clas
siques sont toujours au service d'un
Chef, d'un Parti ou d'une Race que
l'on connaît ou qu'il y a moyen
d'identifier. C'est au bénéfice du
Chef, du Parti, de la Race, que le
moi est détruit.
Dans la nouvelle machine des
tructrice du moi, dont la drogue est
la pièce maîtresse, il est bien diffi
cile de savoir au bénéfice de qui
s'opère la destruction du moi. Mais
une chose est certaine: c'est que
celui ou ceux qui contrôleraient
cette machine auraient à portée de
main un pouvoir totalitaire sans
aucun précédent dans l'histoire. Ce
pouvoir serait encore décuplé si,
après maîtrise ou élimination des
drogues naturelles, on y substituait
les drogues artificielles ou de syn
thèses, présentes et à venir.
Un précédent nous offre une pâle
idée de ce que pourrait être cet
usage politique de la drogue. La
Guerre de l'Opium (1839- 1842) a
été déclenchée par les Anglais parce
que le gouvernement mandchou
interdisait la drogue en Chine, alors
que des marchands étrangers y
importaient frauduleusement de
l'opium en provenance de l'Inde.
Cet opium était du reste utilisé, en
Chine même, pour corrompre des
fonctionnaires.
Il n'est pas interdit d'imaginer
que, dans la mentalité coloniale de
l'époque, imprégnée d'un libéra
lisme suspect, la drogue était perçue
non seulement comme une source
de profits grâce au commerce au
quel elle donnait lieu, mais_ aussi
comme un moyen d'avachir des
populations entières, et en parti
culier leurs chefs, pour les tenir plus
docilement sous le joug impérial.
Au-delà des rebondissements
auxquels on assiste dans des procès
de drogue retentissants, nous de
vons donc, dans une perspective de
morale sociale et politique, nous
poser quelques questions à propos
de la drogue: Cui prodest? A qui
profite-t-elle? Est-ce une arme des
pays pauvres? Est-ce une arme des
pays riches? Contre qui est-elle
dirigée? Par qui est-elle utilisée?
drogue etalcoolisme contre la vie
En tout état de cause, la drogue
est bel et bien l'une des plus grandes
menaces qui pèsent sur la société
humaine. Elle met à la disposition
de ceux qui la contrôlent une arme
absolue: celle qui peut détruire
l'humanité de l'homme; celle qui
peut détruire non seulement les
individus mais les tissus mêmes de
la communauté humaine.
Puissions-nous, au cours de ce
colloque, mieux cerner la gravité de
ces enjeux.
Un message d'espérance
Malgré ces sombres perspectives,
c'est pourtant un message d'espé
rance que l'Eglise proclame à pro
pos de la drogue. Nous pourrions
évoquer ici les déclarations pontifi
cales récentes sur la question, et
rappeler les initiatives prises à ce
sujet par le prestigieux Dicastère
organisateur de la présente Confé
rence internationale.
Nous procéderons pourtant par
un autre biais.
Constatons d'abord que nous
pouvons dès à présent nous rendre
compte du rôle déterminant joué
par le Pape Jean-Paul II dans la
contestation du totalitarisme tel
qu'il s'était concrétisé dans le
communisme soviétique. La criti
que de Jean-Paul II diffère de celle
des Papes antérieurs sur un point
très révélateur. Pie XII, par exem
ple, reprochait au communisme son
caractère athée. Jean-Paul II re
prend, certes, cette critique, mais il
la renouvelle profondément à partir
d'une anthropologie philosophique
et chrétienne qui lui tient particuliè
rement à cœur. Or au centre de
cette anthropologie, Jean-Paul II
donne un relief unique à la liberté
religieuse. Il y a à cela une raison
précise et très profonde. En effet,
dans l'acte de foi, la personnalité de
l'homme s'épanouit, du fait que la
relation interpersonnelle la plus in
time que je puisse nouer, c'est celle
qui m'unit dans la foi à mon
Créateur et à mon Sauveur.
Jean-Paul II sait très bien que le
totalitarisme s'applique à brimer
cette liberté religieuse parce qu'elle
est personnalisante et parce
qu'étant personnalisante elle nour
rit les forces intérieures qui permet
tent à chaque croyant de résister
aux tentatives totalitaires et destruc
trices de la personne. L'exemple des
chrétiens des pays de l'Est illustre et
confirme que la foi vécue est le
meilleur vaccin contre tous les
opiums idéologiques, contre toutes
les aliénations qui vident l'homme
de lui-même. Pour Jean-Paul II, la
vie religieuse authentique est en
dernière instance le meilleur antido
te contre tous les totalitarismes. La
vie religieuse authentique est le
meilleur ferment de libération non
seulement individuelle mais aussi
sociale et politique.
Il est facile de voir que cet
enseignement de Jean-Paul II peut
s'étendre à la drogue. L'homme
libéré par la foi en Dieu, épanoui
dans son être par la relation inter
personnelle qui l'unit à Dieu, ne
cherchera pas dans la drogue le
dépassement illusoire de lui-même,
ni dans la dépendance, une libéra
tion synonyme de servitude, ni dans
l'opium un nirvana signalant le
naufrage dans l'irréel.
Face aux drogués, l'Eglise doit
donc proclamer au nom de Dieu
une parole de foi et d'espérance.
Contra spem, in spem! C'est pour
quoi, le souci des drogués doit être
pleinement assumé par la commu
nauté ecclésiale dans la perspective
de la nouvelle Evangélisation.
Puisse notre Conférence nous
ouvrir tous à une nouvelle compré
hension de la Parole décisive de
Jésus: « Ce que vous avez fait à
l'un de ces plus petits de mes frères,
c'est à moi que vous l'avez fait »
{Mt 25, 40).
MICHEL SCHOOYANS
Professeur de Philosophie Politique,
d'Idéologie Contemporaine et de
Morale Sociale à l'Université de
Louvain (Belgique)
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^ J. P. Soubrier, Conduites suicidaires...,
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'N. Bejerot, Un modèle..., p. 89.
http;/A«ww.michel-schooyans.org/
65
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Walter, Jean-Jacques, Les machines totali
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Sommaire

La toxicomanie et l'alcoolisme Le comportement antisocial du

sont contre la vie toxicomane et la loi
Jean-Paul II Rosa Russo Jervolino

10 Adresse d'hommage du Cardinal

Contra spem in spem: drogue et alcoolisme
Fiorenzo Angelini au Saint-Père
CONTRE LA VIE
Cardinal Fiorenzo Angelini

11 Message du Président des Etats-Unis

40 Tous unis dans la lutte contre
d'Amérique aux participants le fléau de la drogue
à la Sixième Conférence Internationale Manuel Velasco-Suarez
George Bush
44 Usage, abus et dépendance
12 La diffusion de la toxicomanie et de Herbert Kleber
l'alcoolisme est un signe de la crise
de valeurs 50 La coca andine: aspect médical
Cardinal Fiorenzo Angelini et culturel
Zdzislaw Jan Ryn
14 En faveur d'une écologie humaine
Cardinal Alfonso Lôpez Trujillo 55 La valeur du corps dans la lutte contre
l'alcoolisme et ta drogue
19 Drogue et alcoolisme: un obstacle radical Bonifacio Honings
à la liberté, à la vie en commun et au
bonheur des hommes
60 La drogue et la destruction du tissu
social
Sa Majesté la Reine d'Espagne Sophie
Michel Schooyans

21 La lutte contre la drogue: 66 Aide apportée par l'épidémiologie

responsabilité de tous dans la compréhension des phénomènes
Jaime Paz Zamora de la toxicomanie
Lloyd Johnston
25 Engagement commun des gouvernements
dans l'éradication de la drogue 73 Drogue: problème concernant
Giulio Andreotti toute l'humanité
Valentin Pokrovskij
29 Rôle des Nations Unies dans le domaine
76 Alcoolisme: un défi pour
du contrôle international des drogues
les Nations Unies
Javier Pérez de Cuéllar
Jacek Morawski

32 Drogue et alcoolisme: entraves à la 84 Alcoolisme: moralité individuelle

civilisation des peuples et mouvements de masse
Louis JV. Sullivan Helge J. Kolstad

34 Drogue et alcoolisme: ennemis de la 92 Les psycholeptiques: de l'usage

culture et des peuples thérapeutique au risque d'abus
Dick Thornburgh Bruno Silvestrini
97 Le problème de la toxicomanie 168 Alcool et marginalisation: aspects
en Chine sociologiques et pastoraux
Zhang Ju James Cassidy

101 Alcool, drogue et mentalité contre la vie
Gonzalo Herranz
106 Convergence du religieux et du spirituel
pour la dignité de la personne
Elio Toaff
172 Coexistence de l'abus de l'alcool, de la
drogue et des troubles mentaux
Frederick K. Goodwin
179 La nature de la toxicomanie
et la recerche scientifique
Floyd E. Bloom

108 Sobriété: défi à la culture du plaisir 183 Conséquences de la drogue chez le

John Haas nouveau-né
Antonia Novello
113 Le concept de maladie dans la
dépendance de Talcool et de la drogue 187 A propos de l'influence combinée
Roger Meyer de l'irradiation ionisante et de l'éthanol
sur l'organisme
122 Caractéristiques génétiques individuelles Anatoly Romanenko
et comportement
Francesco Antonio Manzoli 189 Adolescence, environnement, toxicomanie
François Rûegg
125 Les bases génétiques de l'alcoolisme
Bernard Hillerhand 193 La personnalité et le profil socio-culturel
du toxicomane
138 Réflexions sur le syndrome Antonio Maurâu Cavalcante
alcoolo-fœtal
Jérôme Lejeune 195 Drogue et liberté sexuelle
Elio Sgreccia, Maria Luisa Di Pietro
143 Liberté et lucidité: le problème de la
drogue 201 La repression du trafic de la drogue
Julian Marias Pietro Soggiu

146 L'alcoolisme caché 205 Toxicomanie et souffrance morale

Jean-Paul Roussaux Ferruccio Antonelli

150 Désordres somatiques dans l'abus 207 Intoxication aiguë par substances
d'alcool psychotropes: aspects diagnostiques
Charles S. Lieber et thérapeutiques
Corrado Manni
154 Aspect socio-culturels de l'alcoolisme
et spiritualité 214 Survivance de l'humanité en face de
Yurij Lisitsin l'alcool et la drogue
Valeri Vorontsov
157 Difficulté d'un diagnostic précoce
de l'alcoolisme 215 Toxicomanie et infection HIV-1
A. Beretta Anguissola, E. Bartoli L. Ortona, A. Antinori
225 Le milieu pénitentiaire et la drogue 283 Le rôle de l'Eglise
Maria Claudia Di Paolo Pierre de Parcevaux

245 Le milieu militaire et la drogue 289 Le rôle des organismes de santé

Carlos Pérez i Tester Hiroshi Nakajima

249 Drogue et politiques européennes 292 Le rôle des mass média

Jack-Steward Clark Joaqum Navarro-Valls

253 Effets économiques du trafic illégal 295 Le rôle du sport

de stupéfiants Juan Antonio Samaranch
Juarï Zàrate Gambini
301 Le problème du doping
Primo Nebiolo
259 L'importance de la réduction
de la demande de drogue dans
les pays producteurs
Hans Emblad Table ronde:

La thérapie et la réhabilitation
263 Les jeunes et la drogue PSYCHOSOCIALE
Colin N. Power

304 Les valeurs de réhabilitation

Table ronde: José Saraiva Martins
La coordination internationale
308 Le rôle de la thérapie pharmacologique
Jérôme Jaffe
266 La coordination internationale 312 Le rôle de la psychothérapie
dans la lutte contre le trafic et l'abus Wanda Pôltawska
des drogues*
Ambassadeurs près le Saint-Siège 318 Le rôle du travail
Franco Marini
Table ronde:

La, prévention 321 Les communautés thérapeutiques

William B. O'Brien
270 La prévention de l'alcoolisme
et de la toxicomanie 327 Les alcooliques anonymes
Aires Gameiro William J. Clausen

273 La rôle de la famille 332 « Chalk-talk » sur l'alcool

Rafaël Pich Joseph C. Martin

279 Le rôle de l'école 334 Drogue et bénévolat: un défi

Jorge Alberto Serrano Mario Picchi