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CENTRE INTERNATIONAL IGNORAMUS


LETTRE MENSUELLE N° 23
Srne ANNÉE - JANVIER 1961

DE LA SANTÉ A LA PAIX

SOMMAIRE :
- lettre de Tokio
- Chronique de la Spirale embrou:l~ée.
- 6 kilos en 6 jours.
- En plein Essor.
(Fondation d'une société coopérative).

et

Par autorisation spécial e


première publication

-LE ZEN
DANS l'ART CHEVALERESQUE
DU TIR A L'ARC

2 NF

Institut de Philosophie et des Sciences d'Extrême-Orient - i 0 bis rue, Lamartine, Paris 9°


1961 1961
Chère amie macrobiotique
Cher ami macrobiotique,
Mes chers amis,
Je vous souhaite une nouvelle année beaucoup plus amusante,
. ~n ce début de cycle 1961, puisque voici venu le moment des vœux, beaucoup plus merveilleuse avec la Spirale Logarithmique qui n'est
Je VIens vous apporter ceux des membres du Conseil de notre Centre autre chose que le Principe Unique, c'est-à-dire le compas universel,
Ignoramus. logique, biologique et physiologique symbolisé, et la Macrobiotique.
~.Jou~ vous souhaiton~ bien autre chose que la santé, le bonheur, L'an dernier, j'ai visité les Etats-Unis deux fois et j'ai vu que ma
la reussite dans vos affaires ... pour vous et votre famille. mission se réalise pour ma stupéfaction pour la première fois depuis
Nous vous souhaitons à tout et de tout notre cœur la Liberté infi- 48 ans. N'est-ce pas intéressant?
nie, la Justice absolue, le Bonheur éternel... qui sont et ;estent à jamais Maintenant, je suis au Japon avec votre Japonaise. Je reçois chaque
les objectifs de notre macrobiotique. jour de grandes et de bonnes nouvelles de tous les coins elu monde, de
Nous vous souhaitons le Jugement de la dernière étape d'où se tous nos amis et amies macrobiotiques. J'attends les vôtres.
trouvent exclus : toute conception étroite, tout calcul égoïs te toute Votre macrobiotique.
pensée mesquine et destructrice. ' Georges et Lima.
Nou~ vou~ s<;>uhaitons de réaliser pleinemen t vos possibilités sans
fin en Dieu, l Umversel sans commencement, puissance génératrice de
tout mouvement et de toute pensée et qui s'exprime en tout forme finie
par ses deux pôles Yin et Yang.
Nous vous souhaitons cette découverte merveill euse de l'identité Mes chères amies et mes chers amis,
absolue de l'Energie qui vous anime avec l'Energie universelle en qui
nous avons l'Etre et le Respir. Ces jours-ci à Toyo, j'ai reçu deux tristes lettres, l'une de Stras-
~ous vous souhaitons du fond du cœur enfin la découverte et l'im- bourg c t l'aut re de Paris. M. R ... et Mme W ... sont gravement souffrants .
m ersiOn dans l'Amour Infini qui unit tous les homm es de bonne volonté A ce propos, je dois répéter ce que je vous ai dit à plusieurs reprises.
et donne cette Paix éternelle en parfait identité avec l'ensemble du On peul guérir n'importe quelle maladie ou n'importe quel mal-
Cosmos. heur en très peu de temps, souvent miraculeusement avec la macro-
. Nous souhaito~s à Senséi _la. Route qu'il jugera bonne pour biotique et Je Principe Unique. Vous le savez tous. Mais si vous n'avez
repandr~ l~ connaissance du Pnncrpe Unique et en ce début d'année pas étudié Je Principe Unique de la science et de la philosophie d'Ex-
nous. l~I re~ffirm<?ns notre ardente résolution de collaboration sans trême-Orient, le Principe Unique de la liberté infinie, du bonheur éter-
restnctwns a la tache entreprise. nel et de la justice absolue, autrement dit la clef du royaume des cieux
Nous souhaitons à tous Joie de Vivre. et sa justice (la constitution-ordre de l'Univers et la loi unique Yin-
Y:mg) en lisant e t relisant mes publications, vous retomberez malade
J. L. RocHE. ou vous redeviendrez malheureux immanquablement. Et cela signifie
que vous êtes inattentif, exclusif, orgueilleux ou que vous manquez du
CONFERENCES DU sens de la précision et de la gratitude.
Vous êtes orgueilleux ou trop superficiel, ou trop crédule, ou
superstitieux. Vous avez cru avoir tout appris et tout compris à propos
CENTRE IGNORAMUS du Principe Unique qui nous ga ran tit la liberté infinie, le bonheur éter-
nel et la justice absolue. Au lieu de cela, vous vous égarez complète-
ment. La médecine officielle qui ne peut guérir ni un cor, ni l'eczéma,
Mois de Janvier-Février 1961 ni un simple rhume, ni le diabète, ni l'asthme, ni l'acné (que vous pou-
vez guérir complètement et une fois pour toujours avec le Principe
Au Restaurant « Longue Vie ,, Unique el la macrobiotique en très peu de temps) demande au moins
6, me Lamartine, Paris (9') à 21 heures JO à 20 ans d'études et d'apprentissage, et une fortune.
Vendred~ 27 {anyier : Présence de Senséi par son fils, René OHSAWA. La médecine macrobiotique et miraculeuse n'exige pas autant. Elle
Vendred~ 3 fe";rt~r : Macrobiotique et politique, J.L. RocHE. demande l'étude quotidienne à table et la méditation incessante du
Vendredz 10 fevner : La Macrobiotique en 1800. Propos sur le docteur Yin-Yang jusqu'à ce que vous puissiez contrôler votre santé, votre
Huffeland, René LÉVY. beauté , votre jeunesse, votre intellect et enfin votre jugement parfai-
Vendredi 17 février : Conférence par M. EUKSUSIAN. tement, en choisissant votre boire et votre manger.
Vendredi 24 février : Conférence par M. GAUTIER WALTER. Vous êtes infidèle à vous-même, exclusif ou ingrat, ou vous man-
quez du sens de la gratitude et a ussi de joie. Vous avez la même consi-
dération pour la médecine macrobiotique et la philosophie d'Extrême-
Orient que pour la connaissance et la technique que des professeurs-
REABONNEZ-VOUS SANS TARDER . C.C.P. PARIS 15998-91 esclaves vendent comme des petits pains à l'université. Alors qu'elles
vous ont donné le plus grand trésor dans cet univers, infiniment plus
grand que la terre entière : Vie et Ame. Que fera-t-on si l'on a reçu un
Numéro de propagande décembre 1960 grand cadeau si merveilleux et sans PAREIL? L'on dansera, chantera
Prix spécial 5 numéros : 5 NF - franco
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de joie et distribuera ce~te _joie; puisque ce cade~u étant !nfini est Ici, au Japon, c'est pareil, car Je Japon est européanisé depuis
inépuisable. Si J'on ~e dJstnb!fe par celte « .JOie-~adeau » a travers 80 ans environ. 80 ans suffisent pour détruire une civilisation et la rem-
toutes les difficultés JOUr et nmt, on e?t e_xcll}Sl [ el mgrat. Ce que vou~ placer par une a utre. La civi lisation est con tagieuse comme la siphylis.
avez devient vôtre quand vous l'avez distnbue. Ce que. vou~ gardez poUI. C'est la loi de Gresham.
vous devient sans exception votre fardeau, ou chagrm. Cest pot;rqum Le Japon d'aujourd'hui est la rhapsodie de la décadence d'une
il est dit : Celui qui a recevra en abondance, ma1s celUI qUI na pas civi lisation cruelle, prosaïque, érotique, sentimentale, sensorie lle et
perdra tout. , chaoti que.
II y a quelques années, en 1958, JY!me Z.;·. est t~mbee dans la rue, EN CONCLUSION, je répète la parole cl'Epictète que vous avez
frappée d'apoplexie, de trombo-embol!e ou d evanoUissement (tous _des écoutée tant de fois :
symptômes Yin, manq~e _de Na_Cl dans le sang). Et e_lle a acclfse la << Tout Je monde est heureux, s inon c'est de sa faute. »
macrobiotique et Je PnnCipe Umque du , ~-oxaun:e des. cieux dep_uiS son J'ajoute :
lit. Mais d'après l'analyse de son sang, c etai l tres clair. Il y avait, da_ns « Si vous êtes malheureux, mécontent, malade, esclave, prisonnier,
son sang, un excès d'éléments Yin , surtout le pl:~sphore, le ylu? Ym: << vol é, trompé, c'est dire que vous ignorez le Principe Unique (la Jus-
C'est dire qu'elle n'avait pas le sens de la prccJsiOn. E_lle. n ava1~ ~a~ << tice) de l'univers infini et que vous n'observez pas elu tout les prin-
étudié suffisamment le Principe Unique Ym-Yang . Elle etait en reahte cipes de la macrobiotique qui sont si simples, si faciles à comprendre
une des plus ingrates ou ignorantes. L'i~l gralituclc,"' l'ig_noranc~ et l'm- << et à pratiquer, et si économiques que tout le monde peut les obser-
compréhension sont une même chose. S1 el le est f·achee en hs_ant ~e~ ver, n'importe où, n'importe quand, s'il le veut. »
lignes, je ne le ser~lis jamais ~~:mr m_a part, car .JC con nais cette Identite Si vous ne pouvez pas comprendre cette philosophie, vous n 'avez
de J'incompréhension et de l mgratitude. . , qu'à manger uniquement et 100 % de riz intégral avec quelques cuille-
Un bel après-midi, il y a 5 ans, j e donn_a iS une ct;mferencc au cen tre rées de Tamari ou Gomasio en buvant peu. Rien n'est plus facile, n'est-
des Quakers à Paris. Dès le début j e fus Im portune par Mme Z ... Elle cc pas? POURQUOI NE POUVEZ-VOUS PAS ME COMPRENDRE?
présenta son mari. Je le vis ~e lo!n . Il, ~ta it gravcme.nt ma~ade et ne \ JE VOUS AI DONNE TOUS MES SECRETS INAPPRECIABLES. Et
pouvait pas rester. Il nous qUitta Immeclwtemcnt ap:es avmr, enten.1~ vous ne pouvez pas vous sauver ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
mes conseils extraordinaires, aidé par sa femme . Apres son depart, J ~I f Pourquoi ne guérissez-vous pas, M. R. .. et Mme W ... comme vous
dit à tout Je monde : " Mes chers amis, vous a vez vu un malade tr~s \. l'avez été par moi? Le plus grand dan ger est Je plus f<~c ile à sauver.
grave . Il a été t_raité p~r. plu~ieurs médecin s, il a tout es:~yé ~ans .avmr Je vous ai sauvé en 10 heures et sauvé plusieurs dizaines de cas sem-
même une petite amelioratiOn. Il v~ mou ni-. Il moun ~ b1entot. Je blables aux Etats-Unis. Et je m'efforce de sauver plus vite encore en
souhaite qu'il observe absolument, stnctemcnl, mes conse1ls ...." . une heure, n'importe quel cas. '
A ma grande stupéfaction, il était sauvé au _h?ul d'ur: m?JS, mira: J e. le répèt~. Prenez 100 % de riz intégral avec un petit p eu de
culeusement. C'était vraiment miraculeux. Auss1lot sa uve, m e lle, n1 Taman, Gomasw ou Tekka clans un cas extrêmem ent difficile. Vous
lui n'ont plus suivi mes cours, et n'ont pas él~.l(lié le Pri~cip~ Uni9ue pouvez le remplacer par de la crèm e de ri~. ~0 jours ou 100. Jusqu'à
malgré mes consei ls si souvent répétés : Guénr l<1 maladie n est nen . c;:e ql:le vous compremez la grandeur du PnnCipe Unique de l'univers

r
Rien n'est plus facile que guérir la m<~l acl i e elite incurable avec le mfim.
Pri ncipe Unique et la macrobiotique. ETUDIEZ LE PRINCIPE Pourquoi ne pouvez-vous pas recomman der une méthode aussi
UNIQUE JUSQU 'A CE QUE VOUS PUISSIEZ CONTROLER VOTRE simple? Vous n'avez pas encore la FOI. Des révolutionnaires sans la
SANTE TOUT D'ABORD. ET ENSUITE ETUDIEZ PLUS PROFO NDE- Foi ! Si vous n'avez pas la foi, ce n'est pas la peine de vivre dans ce
MENT 'LE PRINCIPE UNIQUE QUI N'EST QUE YIN-YANG POUR pauvre et misérab]e monde.
ASSIMILER LA LIBERTE INFINIE, LE BONHEUR ETERNEL ET Allez, guérissez tout le monde. Le monde est malade .
LA JUSTICE ABSOLUE - SATORI. Georges 0HSA WA.
Mme z... e t son mari ont complètement n ég ligé ces conseils, les plus
importants, ou bien ils considèrent le Principe U niqu ~ et la macro~io­ COMMUNIQUE IMPORTANT
tique comme la médecine-médicament qui est l'm ve ntwn de la MAGIE La directio n de Lima à Latem Saint-Martin (Belgique) est heureuse
NOIRE d e Satan à la mode du xx' siècle. de_ vous ann_onccr que. la ~ab..ricatio~ du Mi~o ~t Tamari (ex-s~uce japo-
· Mme z... , ravie de la guérison de son m_ari, a ensei~né le \~incipe naise) a plcm_cment reussi. Ce sucees est du dune part au devouement
Unique, ou plutôt la technique de la macrobiOtique, au lieu de l et!fclier et aux connaissances de nos amis Japonais qui travaillent ici à J'usine
plus profondément pour elle-même, non seulement en France, m ~ 1 s en d'autre part c'est grâce à la qua li lé des céréales du pays et des fève~
Suisse et en Italie . Ceci plus de deux ans. Avec 100 % de sucees . Et de SOJa dont ces produits sont composés. Maître Ohsawa trouve notre
elle croyait avoir compris tout ce qui concerne cette MEDECINE Miso et TaJ?ari meillc~r que celui fabriqué au Japon. II est seulement
DIVINE. Quelle arrogance ! un peu moms fort (_n101ps dense) e~ n'~st pas ~ncore aussi foncé. L'âge
L'incompréhension aveugle. La compréhension elu royaume des seulement peut paill er a cela. Celui qui est mis en vente maintenant a
cieux et de sa justice est la réalisation d e SOI, la joie de vivre, J'é ter- 1 an. Si au-dessus elu Miso et Tamari se forment des petits flocons
nité de la vie la base fondamentale de la liberté infinie et la gratitude blan~s, cela n'altère en _rien ce produit naturel, on peut les faire c!is-
infinie. La gr~titude est la reconnaissance de J'ord re de l'univers infini. par.mtre de la façon SUivante : m ettre le Miso clans un end roit plus
L'homme moderne est complètement d épourvu de la connaissance de frais, tourner dedans. Quant <Ill Tamari on peut le faire bouillir
l'ordre de J'univers infini, par la magie noire, dite technologie scienti- quelques minutes.
fique occidentale, qui nous fournit le confort et le plai~ir apparen~s, Pierre GEVAERT.
qui nous chasse vers les misères de la guerre, de la maladie, de la folle, Actuellement, en vente à Sésam, 41, rue des Artistes, P aris (14' ),
des crimes infernaux de jour en jour et de plus en plus avec une la racine de Bardane (très yang) qui remplace avantageusement les
vitesse formidable. légumes en période hivernale.
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6 kilos en 6 jours
Ceci est le résultat du jeûne macrobiotique que j'ai effectué du
6 au 11 décembre pour la seule raison que j'avais trop engraissé :
1 rn 65 e t ... 76 kilos 200 le 5 décembre nu, vers 8 heures du matin.
47 ans, bonne santé. Gros travail intellectuel (médecin) sans possi-
bilité, hélas ... , de travailler manuellement puisque pris que je suis
par des malades à mon cabinet du matin au soir.
Nourriture équilibrée mais, jusqu'à cette époque seulement
Chaque jour, peut apporter une lumière nouvelle et peut éteindre réglée par mon seul appétit, puisque depuis mon jeûne macrobiotique
ce qui la veille encore nous apparaissait comme une trouvaille sensa- du printemps dernier je m e portais parfaitement bien. J'appliquai le
tionnelle. PRINCIPE UNIQUE et m'en trouvais heureux au maximum .
Aujourd'hui, je me sens illuminé. DONC LE 6 DECEMBRE : 76 K 200
J'ai trouvé que manger n'était pas se nourrir. Début de j eûne macrobiotique s tric t (que j'applique aux gros
Nous choisissons ce que nous mangc:ons mais nous ne sommes malades) jusqu'au 13 décembre au matin.
pour rien dans la nourriture de notre an atom ie. Pas de petit déjeuner.
Pour se no u rrir, notre corps se passe lie notre jugement qu'il A 13 heures : céréales 80 %, légumes yang : seulement 20 %.
doit trouver un peu trop voilé et i! vit sur ses r0serves. Pas de pain .
Malh eureus~ment, les réserves dont dispose notre corps dépendent
Pas de boisson autre que elu thé Mù, 2 tasses par jour.
des aliments que nous choisissons avec notre jugement. Graines de pot iron g ri liées en bouche pour saliver.
Toute la difficulté est là. Vers 21h30 pet it re pas, t rès peu abondant :céréales 80 %, légumes
Lorsque le corps n'est pas sa tisfait des rC·s..: rves, il le manifeste 20 % .
tout d'abord doucem ent, puis avec violen ce. Sommei l très lége r.
Le plus souvent nous ne comprenons ri e n à ces ré::tctions, et nous Aucu ne sensa tion de faiblesse.
ingurgitons une infinie variété d e produits qui les par::tlysent parfois
et notre corps se tait et prépare une réaction encore plus violente car LE 6 DECEMBRE : 76 KG 200 A 22 HEURES
il n'a pas d'autres moyens d'exprimer sa fureur. LE 7 DECEMBRE : 75 KG A 22 HEURES
Alors notre petit jugement, toujours p lus pudique, se voile davan- Journée excellente sauf la soif, mais c'est le paiement « cruel >>,
tage et nous avalons cette fois la plus haute dose possible de la toute « LIT 0 E » moral si je puis dire (les acupuncteu rs m e compren-
dernière création des magiciens modernes. dront j 'espère).
Notre pauvre carcasse suffoquée se recroqueville ~~ nouveau et
rengaine ce que n ous nommons pompeusement des sym ptômes e t ainsi LE 8 DECEMBRE A 8 HEURES : 73 KG 850
de suite en at tendant le dernier sursaut qui précipitera à la fois notre J'ai passé une excellente nuit, 5 heures d'un très reposan t sommeil,
pauvre jugement satisfait dans un trou que l'on recouvrira avec soin j'ai travaillé en acupuncture de nouveaux poin ts, que je pratique
d'une superbe dalle décorée, il y aura mêm e peut-ê tre de la musique depuis peu, avec une lucidité extraordinaire, me semble-t-il.
et des fleurs. Pour m'amuser, j'ai appris par cœur et sans aucune difficulté un
Quand je prépare ma nourriture, quand j e m ange, j e pense mai n- texte en allemand (langue que j'ignore totalement) en 10 minutes
tenant à ces réserves que mon corps attend . (5 lignes) et ai pu le réciter à l'endroit et à l'envers.
Si ce que je mange n'est pas destiné à faire de bonnes réserves, Il y a du bon, la m émoire revient, le Yin s'en va. L'eau aussi, car
mon corps essaie d'éliminer au plus tôt avant que les sucs ne soient j'ai uriné plus de 3 li tres clans les 24 heures.
installés dans les divers garde-mangers de ma constitution. Je (Voir exam ens cl 'urine plus bas) .
comprends et je l'aide tout en cherchant ce qui a suscité mon erreur. Grosse journée, malades graves, nouveaux, souven t ennuyeux par
Je prends un esprit de magasinier. Je r especte mes stccks, j'essaie de la complexité de leur cas, toujours touchants de confiance e t de gra-
savoir ce qu'il y m a nque et ce qu'il y a en excès. titude.
C'est plus amusant que de penser que la nourriture de chaque LE 8 DECEMBRE A 22 HEURES : 70 KG 700
jour correspond aux besoins de chaque jour. Il y a toujours du bon, je vais dormir 6 heures et reviens da ns mon
Cela prend un caractère d'entreprise de longue haleine. Je deviens bureau frais, peut-être rose, j'avoue ne pas m'ê tre regardé dans une
un chef d'entreprise dont le but est ma santé. glace, mais je sens ma peau moins grasse , mes vêtements flottent.
C'est une société à responsabilité totale, don t le fonctionnement Que je suis bien, détendu et dispos.
est assuré par Madame YIN e t Monsieur YANG. Je m'attaque à la matière médicale Homéopatique et en étudie
pendant 2 heures de nouveaux e t rares remèdes, dans une publication
Signé POTASSIUM
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reçue le jour même avec l'avidité, pour la connaissance, d'un enfant pour les non initiés ou les volontaires de la mort) et pars à mes
de 10 ans. affaires.
Je passe à mon courrier auquel je réponds avec facilité. A 13 heures, je retrouve ma femme et ma fille clans un restaurant
LE 9 DECEMBRE A 4 H 30 JE ME PESE : 70 KG 500 chinois (je déplore qu'aucun restaurant macrobiotique ne soit ouvert
Je vais redormir puisque j 'ai sommeil, ô vertu du Principe Unique à Paris le dimanche) et, je me régale d'une soupe aux légumes et de
et de la Joie de Vivre ... pousses de soja avec, hélas ... elu riz blanc.
Je dors comme un enfant et vers 8 h 10 le matin je ne pt:se plus Le jeûne est fini. Je suis heureux car je me sens libéré de tout
que 69 kg 900. et sur tout rajeuni (la peau du visage s'est éclaircie elle n'est plus
Je travaille et le soir vers 22 heures, 69 kg 900 toujours. grasse du tout).
J'ai uriné 2 litres et demi d'une urine qui brüle : j'élimine donc L'après-midi nous nous promenons à trois joyeusement elevant les
des cristaux. magasins où le Père Noël a entassé de quoi faire rêver enfants et,
LE 10 DECEMBRE A 8 H 20 DU MA TIN : 69 KG 200 peut-être encore plus, parents.
A 18 heures, nous accompagnons notre fille à son pensionnat . J e
Après 5 heures de sommeil et le reste de travail personn el clans
prends ma voiture que j'avais laissée à Paris le dimanche d'avant
mon bureau.
pour révision et, en 3 heures nous rentrons ma femme et moi chez nous
Je décide de faire analyser mon urine par simple et occidentale
(240 kilomètres de Paris) heureu x et détendus d'avoir vu notre fille
(je l'avoue) curiosité. Voici la copie des résultats d'analyse :
Couleur très foncée . Réaction acide, Albumin e 0,40 par litre. grandie et studieuse.
A 21 h 30 je pèse 70 kg 300. Je dors détendu et le 12 décembre je
Cytologie : absence de leucocytes, d'hémati es; etc rares cellules de
me lève à 4 heures, heureux de vivre, je travaille pour moi et ne pèse
l'épithélium vésical.
Très abondants cristaux d'Urat e de soude. que 69 kg 950.
J'ai pourtant dîné la veille ,mais en mangeant comme habituelle-
Bactériologie négative.
ment ce que j'avais envie. Plus de la Macrobiotique pure. Pourquoi
Le 10 décembre toujours, mai s vers 13 heures, mes urines analysées faire ... ? je ne m e sens plus gêné alors pourquoi se contraindre? Ne
à nouveau donnaient ces résultats :
suis-je pas libre ,libre comme le Professeur Ohsawa nous le révèle?
Réaction acide, Albumine 0,50 par litre.
LE 12 DECEMBRE : JE PESE 69 KG 200 A 8 H 30
Cytologie : absence de leucocytes d'hémati es; de rares cellules de Après, depuis 4 heures du matin, un travail intellectuel acharné
l'épithelium vésical.
Cristaux d'urate de soude encore plus abondant s. sur les pouls chinois.
Mon urine ne brüle plus à la miction, voici les résultats d'analyse :
Quelques urates d'amonium.
Bactériologie négative. Couleur foncée.
Le 10 décembre à 19 heures, nouvelle a na lyse d'urines qui ne Réaction acide, absence d'albumine.
brülent plus, réaction acide albumine 0,50 par litre (pas é tonnant cette Cytologie : rares cellules épithéliales.
albumine étant donné mon rapide amaigrissement 7 kg en 5 jours ... Rares polynucléaires.
Nombreux cristaux d'urate de soude.
aucune méthode ne m'aurait permis cela en conservant mon activité
Pas d'hématies ni de microbes visibles à la coloration.
et sans aucune autre gêne qu 'un peu de so if et je vous l'assure, sans
faim aucune) . ' Bactériologie négative.
Travail habituel de praticien, consultant, régime ordinaire : ce
Même cytologie. Bactériologie toujours négative . qui me fait envie (quand j'écris cela, c'est, bien sûr, d'un régime quasi
A 20 heures je me pèse : 69 kg 800 . J'ai repris 600 grammes dans
végétarien et céréali en qu'il s'agit, a u goüt elu moment et boisson à la
la journée en ayant toujours observé mon jeûne tout relatif. 0 m ys tère
demande : thé Mü ou thé de 3 ans) quelle différence entre les deux
de la Vie ...
goüts, quand Je jeünc vous a purifié ... Parfois, du poulet, parfois elu
, , J~ travail~e jusqu'à 21 h 30. Puis je vais à une réunion corporative
cl ou Je sors a 23 h 30. Je fais mon courriet· avec une ex traordinaire
poisson, mais très peu et très rarement.
LE 13 DECEMBRE : 69 KG 400 A 8 H OS
lucidité et prends le train pour Paris à 2 h 13 je ne dors absolument Après une bonne nuit de 6 heures . Je me sens heureux de vivre et
pas ( pas sommeil) mais je médite comme souvent je le fais en
posture orientale sur ma banquette ayant la chance d'être seu l clans attaque ma journée avec optim isme et courage.
mon compartiment . Si je n'avais pas été seul , je crois que j'aurais LE 14 DECEMBRE A 9 HEURES DU MATIN 69 KG 100
pns une pos~ure favorite de méditation tout de même, tant j'étais LE 15 DECEMBRE : A 5 HEURES DU MATIN 69 KG 350
heureux de vrvre et de pouvoir méditer à l'Eternité. Quel calme LE 15 DECEMBRE : A 7 HEURES DU MATIN 69 KG 100
heureux ... J'arrête là ce bavardage qui vous a sûrement rebuté mais, s i j'ai
A Paris, je me couche en arrivant, vers 6 heures, près de ma couché noir sur blanc cette auto-observation c'est, non pas par exhibi-
femme. et s~ns dormir, je bavarde avec elle jusqu'à 9 heures. Alors, tionnisme moral, mais pour vous convaincre que le jeüne Macrobioti-
notre fille vient nous trouver et ce sont les jeux et les rires habituels que est bon souverain pour maigri.r donc pour rajeunir et surtout
de trois êtres heureux . pour guérir.
Je bois une tasse de thé Mü sans sucre bien sùr (le sucre c'est Dr X. X. X.

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C'est sur cette valeur sûre que nous basons l'appel lancé a ujou r-
EN PLEIN ESSOR d'hui en espérant que beaucoup d 'entre vous l'entendrons . La société
coopérative << LA MACROBIOTIQUE >> met en vente auprès de tous ses
amis des parts sociales au prix de 100 N.F. donnant droit à la fin de
chaque exercice à une portion de dividendes cor-respondant au nombre
APPEL A TOUS NOS AMIS PROCHES ET LOINTAINS de parts possédées par chaque sociétaire. Nous précisons que, dans le
En vue de la constitution de la Société Coopérative à respon sabi- style coopérative que nous avons choisi, sera réglée en nature, c'est-à-
lités limitées : « La Macrobiotique "· dire en marchandises prises dan s le magasin de la coopérative.
Pour la première fois donc une entreprise commerciale va être
Mes chers amis, mise à la disposition de nos ami s et a dhérents non plus au bénéfice de
Au mois de mai 1960, nous avons fait appe l à votre générosité en l'un d'entre nous, mais pour le bien commun. Garantie par un fonds
vue de doter notre Institut de Philosophie cL des Sciences d'Extrême- de commerce actuellement existant et déjà actif, fondé sur l'expé-
Orient (Centre lgnoramus) d'un local afin d'y ins taller un secrétariat rience des membres du conseil qui s 'engagent à ne mettre à la dispo-
valable et efficace. sition des clients de notre soci é té que des produits particulièrement
frais, contrôlés et équilibrés, l'achat des parts de la société macrobio-
Vous avez répondu avec élan à cet appe l c t, grâce à celui-ci, nous tique représente donc pour chacun d'entre nous, non seulement un pla-
avons la joie de vous annoncer que notre Ccn Lrc s'est rendu acquéreur cement sûr, mais encore un acte de foi dans l'avenir de notre associa-
elu fonds de commerce situé au 10 bis, de la ru e La martine, tout proche
du Restaurant Longue-Vie que vous connaissez Lous si bien. tion et dans sa réussite et son expansio n.

Mais il ne suffit pas de loger notre Centre. 11 faut encore, pour que En effet, le succès de notre pe tite coopérative du 10 bis, de la rue
celui-ci puisse intensifier son action, se déve loppe!·, améliorer la valeur Lamartine, nous encouragera à diffu se r auprès de nos amis de pro-
des conférences, la tenue de notre revue La Joie de Vivre, intensifier vince et auprès des maisons de régime, à la fois et la théorie et la
les contacts avec les autres nations touchées par la macrobiotique , méthode ainsi que les produits pour le plus grand bien de toutes les
doter le Centre de finances suffisamment importantes pour que c ette personnes qui, autour de nous, soufl'rcnt et attendent dans l'anxiété la
action si nécessaire soit menée à bien . lueur d'espoir qui leur p ermettra de sortir des griffes du malheur.
C'est pourquoi le conseil du Centre Ignoramus a pensé qu'il serait De plus, la bonne march e de la socié té << LA MACROBIOTIQUE >>
possible de créer, parallèlement au Centre Int e rn a tio nal qui est une permettra au Centre Ignoramu s, lui-même possesseur d'un nombre
association sans but lucratif régie par la loi de 190 1, un e Société Coopé- important de parts sociales, de réa liser chaque année le bénéfice qui
rative propre à assurer parmi ses membres c t p~1rmi leurs amis les permettra à tous nos membres d'intensifier leur action par des contacts
produits diététiques, ouvrages et publication s philosophiques, aliments de plus en plus fréquents avec nos amis de province et par la création
spécifiques de notre régime, bref tout ce qui nou s a pp araît nécessaire
pour permettre la pratique de notre ma crobiot ique . C'est ainsi qu'est de nouveaux centres, d'entreprendre une campagne de propagande par
née l'idée de notre association coopérative que nous avon s a ppe lée tout voies d'affiches ou articles de journ aux afin de toucher un public de
simplement << LA MACROBIOTIQUE ''· . plus en plus nombreux, d'améli orer la présentation et la qualité de
notre revue, enfin de faire de celle-ci un mensuel de grande diffusion
Maintenant que nous voici possesseurs elu l'oncls de comme rce elu qui apportera lui-même un concours précieux à la marche du Centre.
10 bis, de la rue Lamartine, cette réalisation es t é minemment souhai- Enfin, nous espérons que la forme coopérative de la société non direc-
table car elle permettra, nous l'espéron s, grâce à votre fidélité et à
votre compréhension, une amélioration cons id é ra ble de J'aspec t finan- tement basée su r Je profit personnel permettra, par des marges béné-
cier de notre activité. ficiaires plus étudiées, de m ettre à la disposition de nos adhéren ls ct
de nos clients des produits ci e qualité toujours supérieure, à des prix
Ce n'est donc pas pour Lill don ou pour un prêt que nous faisons de plus en plu s jus tes.
appel cette fois à votre compréhension et à votre générosité, mais à un
véritable invest!ssement dans une affaire qui vous touche de près, qui Mes chers amis, notre cher fon dateur Georges Ohsawa a souven t
sera votre affaire et gérée par vous-mêm es pour votre bénéfice per- déploré, dans tous les pays oü il est passé, d'avoir assisté à d'exce l-
sonnel ainsi que pour le bénéfice du << Centre I gnoramus >>. Dans cette lentes réussites i[]divicluelles m a is jamais à une réussite coll ec tive,
société, en effet, le Centre Ignoramus sera p rop riétaire d'un nombre c'est-à-dire gérée pour le bien de tous. Il a souvent critiqué les Fra n-
important de parts sociales grâce à l'apport tall[!ib le du fonds de com- çais de n'avoir pas su profiter des précieux enseignements qu'i 1 no us a
merce elu 10 bis, rue Lamartine. ~
apportés par des réalisations valables. Donnons-lui l'imm e nse satisfac-
tion et la grande joie de voir pou r la première fois, et en Fran ce , se
Quand l'individu humain, sourd, aveugle comme les taupes, avec réaliser l'un de ses rêves les plus chers e t nul doute qu'al ors, h e ureux
son amour impropre, commencera à voir, à entendre, à comprendre de voir les fruits portés par les graines qu'il a semées, nous ne Je
l'éthyque cellulaire, planétaire, universelle, il deviendra un homme. revoyons parmi nous, souriant et détendu, plus conf1ant que j <tm ais
clans la mission qui est la sienne et que nous a urons e n!in confirmée
A. SALMANOFF.
par notre action.

8
Le conseil du Centre Ignoramus, composé de personnes particuliè- La Rédaction de la Joie de Vivre est heureuse d'offrir à s es abou-
rement averties des questions sociales et financières, et dont l'honnê- nés la lecture complète d'un ouvrage recommandé par G. Oh sm\'a el
teté et le parfait désintéressement ne peuvent pas être mis en doute dont elle a pu obtenir les droits de reproduction auprès d e l'édil eu r.
vu leurs positions sociales, personnes que vous connaissez bien et en tPaul DERAIN -Lyon)
qui vous avez la plus parfaite confiance, vous lancent un vibrant appel
en vue de répondre avec abondance e t générosité à la composition de
cette société.
Vous trouverez ci-dessous un bulletin de souscription que nous
vous prions de vouloir bien remplir au plus tôt et retourner au siège du
LE ZEN
Centre à l'appui d'un mandat, chèque ou vireme nt à notre C.C.P.
Dès que les statuts de notre société auront é té définitivement mis
au point et les premières souscriptions encaissées, nous provoquerons
DANS L'ART CHEVALERESQUE
une Assemblée générale constitutive qui en p e rm et tra l'installation défi-
nitive.
A titre personnel, et en tant que préside nt du Ce ntre Ignoramus, je
DU TIR A L'ARC
vous prie, mes chers amis, d'e bien comprendre c t de bien peser toute
l'importance de l'acte de souscription que vous ne manquerez pas de par E. HERRIGEl
faire et je vous affirme qu'alors notre Centre Ig noramus, tant sur le
plan international que national, prendra sous ce tte impulsion et grâce
à notre dévouement, tout l'importance qui lui a ppar tient dans notre
société moderne si assoiffée d'équilibre et d e jo ie de vivre.
Préface du Professeur D. T. SUZUKI
Mes chers amis, mes chères amies, le mom e nt es t venu d'apporter
la deuxième pierre à l'édification de ce grand Cen tre Ingoramus dont
nous avons toujours rêvé et que nous désiro ns construire tranquille- Un de s caract ères qui rwu s fra ppen/ le plus dans l'exercice du tir à
ment et avec certitude. Notre but reste le m ê me : un centre interna- l'arc, et en fait de lous les art s t els qu'on les étudie au Japon- et
tional à Paris, pourvu de toutes les derni è res pe rfec ti ons de la tech- probablement aussi dans d'au/ res pays d'Extrême-Orient - c'est qu'a ,~
nique, accueillant, agréable, possédant biblioth èque , sa ll e de réunions, n'en at/end pas des résult ais sùn plem enl utilitaires ou des jouissances
magasin de produits, chambres, salle de judo, de yo ga, etc ... , etc ... Vous uniquement esthétiques mais qu'o r1 y voit un moyen de former le me n-
voyez que nous ne perdons point de vue nos rêves les plus chers, mais tal, et même de le mettre en con /ac t avec la réalité ultime. Aussi le
que nous désirons y parvenir par un travail arden t, confiant et en nous tireur à l'arc ne se propose-t-il pas seulelllenl de toucher la cible ; l'es-
basant sur des possibilités solides et non po int s u r des u topies sans crimeur ne manie pas so>1. épée u niquement pour triompher de son
fonclemen t.
adversaire; le danseur ne danse pas s implement pour exécuter avec so11
C'est clone la deuxième pierre de l'édifice qu e nous a ll on s mainte- corps certains mouvements rythm és. Il faut d'abord que le mental se
nant tous ensemble sceller dans la joie et cl a ns l'a mi tié. mettre au diapason de l'inconscienl .
Le Prés id e nt : J .L. ROCHE. Si l'on veut vraiment maîtriser un art, les connaissances techniques
A découper et expédier ne suffisent pas. Il faut passer cw-delà de la technique, de telle sort e
que cet art devienne « un art san s artifice >>, qui ait ses racines da ns
l'Inconscient.
BULLETIN DE SOUS CRIP T ION Dans le cas du tir à l'arc, celui qui lance el celui qui reçoit ne sou/
à la Société " LA MACROBIOTI Q UE , plus deux entités opposées, mais u ne seule et même réalité. L'archer
n'a plus conscience de lui-même comm e d'un être occupé d'atteindre le
Je soussigné centre de la cible devant lui. Et cet é tat de non-conscience ne s'ob lient
que lorsque l'archer, parfaitement vidé et débarrassé de son ego, ue
Demeurant à . . .. . .... ... . ..... . ......... . .. .. . ... . . . fait plus qu'un avec l'arnélioration d e son habileté t echnique - bien
qu'il y ait dans cette habileté quelque chose d'un ordre tout cliffére rr l
que ne peut donner aucune étude méthodique du tir à l'arc.
Souscrit à la Société dite ,, LA MACROBIOTIQUE ,, . ... . ..... parts à · Ce quelque chose d'un ordre différent est ce qu'on c~ppe ll e le salo ri .
100 N.F. dont je règle le montant par le moye n suivant . .. .. . . . .. .. . . C'est âe l'intuition, mais c'est autre chose que l'inluilion ord inaire; je
Fait à .. .. ... .... ... .. le .... . .. . . . .... 1961 l'appelle intuition prajnique. On peut traduire pra jn :î pa r sagesse
Signature : transcendentale, mais cela ne rend pas to~1tes les rrwu1 ces rlu se ns, c"r
prajnâ est une intuition qui s'aisit à la fois la totalit é el l'iu divi âualil é
des choses. C'est une intuition qui, sans médiation d'aucu11e so rt e, voi t
Centre Ignoramus, 10 bis, rue Lamartine, que zéro est l'infini et que l'infini est zéro. Et cela ne cons titu e pas une
Paris (9' ) - C.C.P. PARIS 15998-91 indication symbolique ou math ématique , mais un fait d "cxpé rie12Ce

10 J1
résultant d'une perception direct e. Psychologiquement parlant , le satori
consiste donc en w1 outre passement des limites de l'ego; logiquement, cinq caractères : so-shi-saï-raï-i (3). Devant lui j'étale mon zagu (4) et je
c'est voir la synthèse de l'affirmat ion et de la négation; métaphysique- me prosterne >>.
ment, c'est savoir par intuition que le devenir est l'être et l'être le On peut fort bien se demander ce que signifie cette façon fantas-
devenir. tique d'écrire et pourquoi celui qui accomplit une telle. prouesse est
La différence la plus caractéristique entre le Zen et tous les a ut res digne d'un immense respect. Un maître Z en répondrait peut-être : << Je
enseif?nements religieux, philosophiques et mystiques, c'est que sans mange quand j'ai faim, je dors quand j'ai sommeil >>. Si son esprit est
}amms sortzr de notre vie quotidienne, avec tout ce qu'elle a de concret tourné vers la nature, il peut au ssi elire : << Hie r il faisait beau et
aujourd'hui il pteut >>. Mais pour le /ec;teu r, la questio;·I peut continuer
et de pratique, le Zen a en lui quelque chose qui le fait se tenir à
l'écart de la scène où se déroule tout ce que Le monde a de sordide et de se poser : << Où est l'arclzer? >> .
d'agité. Dans cet admirable petit liv re, M . l:l errige l, philosophe allemand
qui est venu au Japon ct s'es t adon né au tir à l'arc pour arriver à com-
Et cela nous amène aux rapports entre le Zen et le tir à l'arc - et prendre le Zen , donne clc sa propre ex périence un récit qui nous éclaire .
d'autres arts tels que l'escrime, l'arrangement des fl eurs, la cérémonie Dans sa manière de s'e x prim er, le lec teur occidental trouvera une façon
du thé, la danse, les beaux-arts. moins étran ge et plus familière d'abord er le problème de cette expé-
Le Zen est « l'esprit de tous les jours », comme l'a défini rience orientale quelqu e peu. iuu u.:ess ih!e.
Ma-t-sou (1), et cet « esprit de tous les jours » n'es t pas twtrc chose que ,•Jr.o . Da isetz T. SuzuKr.
« _do;mir quand ?J? c:- sommeil, manger quand on a faim ». Dès qu e nous
Ma i 1953.
reflechzssons, delzberons, conceptualisons, l'inconscience originelle se
perd et une pensée s'interpose. Nous ne mangeo us plu s lorsque nous E tablir un pa rall è le c nL1 e le tir à l'arc c t le Zen (quelque image
ma_ng_eons, nous ne . dormons plus lorsque nous dorm ons. La flèche a que J'on s 'e n rasse) doit 1 a raî trc cie prim e abord une intolérable dépré-
quztte la corde, mazs elle 11c vole pas directem ent ve rs la cible ct la ,r.- . ciation cie ce de rni cr.
cible n'est plus où elle est. Le calcul qui est faux-calcul s'e n· mêle. Tout Düt-on mêm e adrn c lt rc , d a ns le plu s la rge espr it de compréhension,
le ti,r à l'arc en est _faussé. La confusion qui s'es t glissée dans l'esprit que l'on qua lifie d'a r t la p r~1 t iq uc d u tir à l'arc , o n se r ésoudra diffici-
de 1 archer se traduzt dans tous les sens et dans tous les domaines. lement à chercher en ce t ~Hl a ut re c hose qu'u11e pe rfor li1arzce de carac-
tère nettement sportif.
L'homme est bien un roseau pensant, mais ses plus grandes œuvres Le lecteur s 'attendra do nc ;:1 cntc nclrc parle r ici des étrJ nnants
se font quand il ne pense ni ne calcule. Il nous faut red evenir<< comme exploits de maîtres archers j a pona is jouissant elu pri vilègè de pouvoir
des enfants » par de longues années d'entraînem ent à l'art de l'oubli de s'appuyer sur une tradi tion vé né ra bl e c t ininter rompue du rnaniement
~oi. Quand cela est réalité, l'homme pense el pourlai7 t il ne pense pas;
de l'arc et de la flèche .
zl pense comme les ondées qui tombent du ciel ; il pense comme les Depuis quelques génér atio ns st: ul e rne nt, J'Extrêm e-Orient a rem-
vagues qz:i déferlent su_r l'océan; il pense comme les étoiles qui illwni- placé par des armements muck rnes ses anciens moyens de combat.
nent le eze~ nocturne:· ll pense comme le v ert feu illage qui bourgeonne Toutefois, la pratique de ces de rnie rs n'en disparut pas pour autant,
dans la pazx de la brzse ven-raZe . En vérité, il es t les ondées , l'océan, les 1 mais se perpétua et intéressa des cercles toujours plus larges.
étoiles, le feuillage.
Faut-il alors s'attendre à u ne description de la façon dont se pr a-
Lor_squ'un homme est parvenu à cet état d e dévelop pement << s piri- tique de nos jours le tir à l'arc comme sport national au Japon? Rien
tuel », zl ~st un ar~zst e Zen de la vie . Il n'a pas beso in , com me le pein- ne saurait être plus éloigné de la réalité.
;:-e, de to~les, de p1~1cea ux et_ de couleurs ; il ne lui faut pas , comm e à Dans le tir à l'arc au sens tradi tionnel, qu'il estime en tant qu'art
'archer, l arc, la fleche, la ctble et tous les accessoires. Il a ses mem- et vénère en tant qu'héritage du passé, k Japonais ne voit pas un
bres, son corps, sa tête et tout ce qui s'y rattache. Sa vie de Zen sport, mais bien la pratique d'un cu] te, quelque étrange que cela puisse
s'ex_prime au n~oyen de tous ces << outils », important s pour sa manifes- paraître au premier abord. Ainsi donc, celui-ci conçoit l'art clÙ tir à
tatwn. Ses mams et ses pzecls sont les pinceaux; l'univers ent ier est la l'arc non pas comme une capacité spor tive que l'on acquiert par un
tozle sur laquelle il peint sa vie pendant 70, 80 ou m ême 90 ans. Ce en traînement physique progressif, mais bien comme un pouvoir spin-
tableau s'appelle << l'histoire >> . tue] découlant d'exercices où c'est l'esprit qui ajuste le but, de sorte
Hôyen de Gosozen (2) disait : << 1/oici w 1 homme qui verse la
vacuité de l'e.space cla1-rs une feuille de papier, les vagues de l'océan
clans w1 encrzer et le mont Sumeru dans un p inceau en écrivant ce s (3) Ces cinq caractères signifient en chinois, si on les traduit litté-
ralement : << La raison pour laquelle le premier patriarche est venu de
l'Occident [l 'Inde ] >>.C'est un thème fréquen t de mondo. (Voir D.T. Su-
ZliKI, Ess.ais sur le Bouddhisme Zen, vol. 1, pp. 302 sq.) . Cela revient à
demander la chose la plus essentielle du Zen. Lorsque cela est compris,
le Zen est notre corps.
(1) En japonais Baso. Mort en 788. ( 4) Le Zagu est l'un des accessoires que transporte le moine Zen.
(2) Mort en 1104. Le moine l'étend devant lui lorsqu'il se prosterne devant le Bouddha
ou devant son maître.
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13
qu'à bien le mirer l'archer sc vise aussi lui-même et que peut-être il Les Européens n'ignorent pas qu'au Japon les arts se rattachent à
parviendra à s'atteindre. la racine commune elu Bouddhisme. Cette constatation est valable
Assurément, cela paraîtra sibyllin. Comment, dira-t-on, le tir à l'arc, dans la même mesure et dans le même sens, qu'il s'agisse de l'art elu
auquel on s'entraînait jadis en vue de la lutte à mort, n'aurait-il pas tir à l'arc aussi bien que de p eindre au lavis, d'art drama tique ou
même survécu comme sport physique, mais sera it devenu un exercice d'escrime , tout au tan t q ue pour la cérémonie du thé ou l'art des arran-
spirituel ? Qu'est-il besoin, alors, d'arc et de flèche ? N'a-t-on pas renié gements floraux.
ainsi l'art viril des ancêtres, la claire et honnête significa tion du tir à En premier li eu, ce la s ignifi e q ue l'action n'est au fond que le
l'arc, pour le remplacer par une chose imprécise, voire complètement r eflet d'une attitu de m e ntal e c ul tivée se lon le caractère propre à cha-
fa ntastique ? que activité , mainti e n qui d;1ns sa forme la plus parfaite est particu-
Il faut cependant considérer que, depui s que ce t art n'a plus à lière au Boudd hi s m e c l définit les traits essen tiels de l'homme
s 'affirmer dans des compétitions sanglantes, son esprit particulier ne officiant a u sacr ifi ce en La nl que prêtre .
s 'en est manifesté que plus spontaném ::nt c t avec une force plus con- En Europe o n ne conn<:~î t guère qu e le Bouddhisme spécula tif et
vaincante; il n 'a pas été nécessaire d'introdu ire ,-écc mm en t e t artificiel- l'on prétend mê me ê tre arT ivé à le comp ren dre au travers de ses écrits
lement clans la pratique elu tir à l'arc cc l esprit q ui depu is longtcmp~ en appare nce accessibl es; en réali té, il ne s'agi t pas de ce lui-là, mais
y est associ é. elu Dhyâ na-Boucl clh isrne conn u a u J apon sou s la dénomination de Zen .
On ne saurait don c prétendre que la tec hniqu e tTacl ilionnc ll e du Même s i on suppose le comprendre en se basant sur des expériences
tir à l'arc, depuis qu'il ne joue plus aucu n rô le à la guerre, ait été qu'on i m<:~g in c nettes et irrésis tibles, les organes habituels de com-
convertie en un aimable passe-temps vidé de sen s. La « grande doc- préhension ne peuvent le saisir, car il n'est pas spéculation, mais expé-
trine , du ti r à l'arc nous donne une toute a u trc réponse. D'après e lle, rience elu fond insondable de l'être et que l'entendement ne peut con-
aujourd'hui comme jadis, le tir à l'arc de m eu re a ffaire de vie et de cevoir. On le sait en tant qu 'on l'ignore .
mort, dans la mesure où i] est un combat de l'·m.: he r contre lui-même· La découverte au p lus profond de l'âme de l'essence sans fond et
cette form ~ d'assaut n'est pas une médiocre contrefa çon , mais bien c~ sans forme, ou mieux encore, son identification avec elle, découlent
qui inspire et soutient toute lutte contre un e nn em i extérieur, contre d'une méditation dirigée avec méthode, clans les voies propres au Zen
un adversaire en chair et en os par exempl e. et suivies en vue de parvenir à ces expériences décisives .
La nature mystérieuse de cet art se révè le u niquement dans ce Ramené au tir à l'arc, cela signifie - pour employer une formule
combat de l'archer contre lui-même, et il e n rés ult e que l'enseignement toute provisoire et sans doute d iscutable pour cette même raison- que
qui y conduit ne sacrifie rien d'essentiel, lo rsqu'il re non ce à l'utilisation les exercices spirituels susceptibles de faire un art de la technique elu
effective autrefois nécessaire clans le comba t de c heva lerie . tir à l'arc, et éventuellement un art dépouillé d'art, sont des exercices
L'évolution historique de cet art procure clon e it ce lui qui s'y mystiques. C'est-à-dire que le tir à l'arc n e consiste nullement à pour-
adonne de nos jours l'incontestable avantage qu'i l ne succom bera pas à suivre un résultat extérieur avec un ar c e t des flèches, mais unique-
la tentation de troubler ou même de tout à fait e mpêcher la comp ré hen- ment à réaliser quelque chose e n soi-même.
sion de la « Grande Doctrine » par la pours uite d'objectifs pratiques, Voie conduisant à un but, arc et flèch es ne sont que simples auxi-
même s'il ne les avoue pas . Car, cette co mpré he nsion - Lous les " liaires en vue du saut ultime e t décisif, prétextes à un évènement qui
maîtres de l'arc l'ont toujours soutenu - est réscrvéc à ceux-là seuls pourrait tout aussi bien survenir sa ns leur concours.
qui ont le cœur pur c t inaccesible à toutes préocc up ~1t io n s su bs idi aires . Pour comprendre ce qui précède de manière plus approfondie, il
Partant de là, voyons comment les Maî t1·es j ::t ponais du tir à l'arc serait souhaitable de nous référer aux propres exposés de bouddhistes-
conçoivent et dépeignent cette lutte de l'archer contre lui-même. Zen - dont nous ne m a nquon s p as. C'est ai nsi par exemple que
Leur réponse paraîtra certes tout à fait én igma ti que, ca r, d'après D. T. Suzuki en ses Essais su r le Bouddhisme Zen (5) a pu fournir la
eux, le combat consiste dans le fait que l'a rc her sc vise e t que cepen- preuve que la culture j aponaise c t le Zen ont entre eux les plus étroits
dant il ne se pointe pas, et que parfois aussi il pe ul s'atte indre sans se rapports, que, pour cette ra ison, les arts du Japon, l'attitude mentale
toucher. du Samouraï, le mode de vie japonais, la vie morale, esthétique et,
Ainsi il vise et es t la cible, il tire et i l est Louché tout à la fois. jusqu'à un certain point a ussi, la vie intellectuelle des Japonais doivent
Le problème est là : malgré toute son a c ti on, il faut que l'archer leur originalité à cc fo ndement Zen.
devienne un centre immobile, pour employer encore une expression Au ss.i, ce lui qui n'est pas familiarisé avec lui ne peut-il suffisam-
ch_ère à ces maîtres, et c'est alors que se produit le grand événement, le m e nt les comprend re.
faJt ultime ... Les écrits très sign ificatifs de Suzuki, accessibles maintenant en
L'art est dépoui]]é de son art, le tir cesse d 'ê tre un tir, le moniteur frança is, ai ns i que les recherches d'autres spécialistes en questions
devient élève, le mgître redevient un débutant, la fi n devient le com- japonaises ont fait justement sensation. On accorde sans difficulté que
mencement, et le début est achèvement. le Bouddhisme de Dhyâna, né dans l'Inde, parvenu en Chine à sa pleine
Notre esprit, habitué à des concepts plu s clairs, est désorienté par
ces formules d'apparence hermétique qui sont fami lières ct transpa-
rentes à l'homme d'Extrême-Orient, et c'est pour cette raison qu'i l faut (5) Tr aduction française sous la direction de Jean Herbert, 3 volu-
remonter à une origine plus lointaine. mes (Paris, Albin Michel).
14 15
JJJ ;ilurii C·, <1CL'c p l0 lill 'il t: JII t: nl par il: Japon a p rès de profond es tra ns fo r-
ma li o ns c l cultivé jusqu 'à nos jours en une tra dition de meurée vivante,
a d o nné naissance à des modes de vie insoupçonnés jusqu'ici, et avec De telles 1·s ·,·lpli o ii S d11 c hc rnin c t de ~cs diverses s ta tions man-
lesquel s il faut se féliciter de pouvoir enfin se fami liariser. quent presque lol :il ' IIH'Iil d UliS la litté ralurc zénis tc. Cela découle du
En dépit de tous les efforts des vulgarisateurs du Zen, il n'est pas fait que le zé ni s ll" ( prou ve 1111 · g ra nde ré pugn ance à donner une sorte
doute ux que nous, Européens, n'avons pu nous en faire jusqu'ici qu'une de guide de la vi· l> il- 1iiH'ur 'li S •. P <.1r expéri e nce p ersonnelle, il sait que
idée nettement insuffisante. Au bout de quelques pas d'une explora- personne n'cs l L'li Jll t'S IIJ'\' cl' ~Jb ortll: r ce lte voie sans la direction d'un
tion tâ tonnante, d'insurmontables obstacles se dressent, comme si le maître expé rilli L' IliL'· ·1 l'O IJ sc iL: ncicux, n i de poursuivre saroutejusqu'au
Zen se refusait à une pénétration plus profonde. bout sans l'aïd · d · cc Jll t.: Jn t.: m a î tre. Un facteur qui influence aussi sa
Il s'impose comme l'énigme la plus étrange que nous ait présentée d écision cs l la cl' rlilud · qw.: sa ns cesse il devra surmonter et retraver-
la vie spirituelle de l'Extrême-Orient, énigme insoluble et cependant ser ses cxpé ri ·n · •s, s ·s t riomphes e t ses avatars, aussi longtemps qu'il s
d'une irrésistible attraction malgré les impénétrables ténèbres dont il sont « sie ns » , jusqu'à cc que s'annihile tout ce qui est « lui ». C'est
s'enveloppe. à ce prix s ·u l q u 'il pe ut trouver la base d'expériences qui en tant que
Le style des présentations du Zen qui nous ont été données jusqu'à « Vérité e mb rassant to ute chose », l'éveilleront à une vie qui ne soit

présent est une des raisons de cette difficulté d'accès . plus sa p w prc vie quotidienne. Parvenu à ce stade, il vit tandis que cc
L'homme raisonnable n'exigera pas du Bouddhiste Zen, qui vit n'es t plus lui qui vit.
désormais dans la vérité inconcevable et inexp r imabl e, qu 'il tente d'es- On comprend aisément la raison qui fait hésiter le zéniste à par-
quisser vaguement les expériences qui l'ont tra ns fo rmé el libéré. ler de lui ct de son évolution, et ce n'est par parce qu'il y voit un
A ce point de vu e, le Zen s'apparen te à la pure m ystique d e bavardage indiscret qu'il s'y refuse, mais bien parce qu'à ses yeux ce
« l'absorption " et quoi que fasse celui qui n'a vécu a ucune expérience serait une véritable trahison elu Zen. La décision de rendre public quoi
mystique, il est et restera en dehors. Cette loi à laque lle obéit toute que ce soit au sujet du Zen est déjà pour lui une bien lourde épreuve.
mys tique véritable ne souffre aucune except ion , cl le fait que l'on Le souvenir de l'un des plus grands m a îtr es qui, quand on lui demanda
dispose d 'une extrême abondance de textes tenu s pour sacrés n 'est pas ce qu'était le Zen, resta aussi impertur ba ble que s'il n'avait pas entendu
en contradiction avec ladite loi. A celui qui a é té jugé cligne cie toutes la question, est déjà pour lui comme un avertissement. Et l'on voudrait
les expériences décisives, ces textes ont en effet la commune propriété que le zéniste donnât des éclaircissem ents su r ce qu'il a r ejeté et dont
de révéler leur sens vivifiant. il ne sent plus l'absence ?
Par suite, tout ce qu'il est, tout ce qu'il possède déjà indépendam- Si j'en r estais là, étant donné cc qui précède, on pourrait me repro-
m ent d'eux, s'y trouvera confirmé. Par contre, pou r J'homme qui n'a cher de me servir uniquement d'un s tyle pinda rique empli de formules
pas vécu ces mêmes expériences, les textes r es te nt muets, puisqu'il paradoxales. Mais mon dessein est a u cont rai r e de je ter quelque lueur
n'est pas capable de lire entre les lignes. Son cs pri t sera de plus attiré sur l'essence elu Zen, en montrant sa m anifes ta tion clans l'un des a rts
immanquabl ement dans un labyrinthe inextri cabl e , m ême s'il aborde sur lesquels il appose sa marque. Au se ns fondamental elu mot, c t
les écrits avec la circonspection la plus gra nde ct le désintéressement selon le Zen, cette lueur ne sera p as encore « illumination >>, mais elle
le p lus total. .. fera entrevoir, comme l'éclair d e c haleur annonce la foudre lointaine,
Comme toute mystique, il résulte que le Zen n 'est donc accessible que, cachée derrière la nappe ép ais e des ténèbres, il y a aussi quelque
qu'au mystique, à celui qui n'est pas exposé à l a tentation de vouloir chose.
comprendre par une voie différente ce que l'expérience mvstique m êm e L'art elu tir à l'arc ainsi conç u s 'apparente à une sorte de propé-
lui a refusé. " deutique elu Zen, et p erm e t d'esqui sser, de manière grossière, il est
Cependant l'existence de l'homme épuré p ar le « feu de la vérité " vrai, et aussi de rendre plus tra nsp arents des processus encore entière-
et qui est passé par la voie du Zen est trop proba nte pour qu 'ell e puisse ment saisissables, mais deve nus in compréhen sibles par eux-mêmes.
échapper à l'attention. Partant de chacun dcs arts qu e nous avons mentionnés, il ser ait
Il n'est donc pas étonnant que l'homme qui se sent attiré par une matériellement tout à f a it poss ible de tr acer un sentier conduisant au
mystérieuse affinité spirituelle et désire a ccéder à la force sans nom chemin du Zen. Décrire la ro ute que doit parcourir un disciple qui
capable de résultats aussi puissants- ne parlons pas du simple curieux apprend Je tir à l'arc mc semble Je moyen le plus simple de réaliser
qui n'a aucun titre à une exigence quelconque - attende en retour que mon proj e t.
Je Zéniste lui décrive au moins le chemin qui m ène au but.
Durant près etc six a nnées de séjour au Japon, je fus instruit par
Mystique ou Zéniste, aucun n'est au commencement celui qu'il est l'un des plus émin e nts pa rmi les m a îtres en cet art, et je vais m'effor-
susceptible de devenir en s'accomplissant. Avant de rencontrer enfin la cer d'exposer cc l e nseignem e nt le plus clairement possible, puisque j e
vérité, il devra vaincre et dépasser beaucoup d'obstacles. Souvent, en J puis parler par expérien ce .
cours de route, il se heurtera à l'impression désolante de poursuivre
l'impossible ... Et cependant, il arrive qu'un jour cet impossible devient Pour être certa in d'êt re compris, je pense qu'il serait sage de
possib le, réel e t comme a llant de soi. Ne peut-on espérer qu'une des- rappeler le détail des obs ta cles que j'ai dû surmonter, et les entraves
cription minutieuse de ce long et difficile chemin n'engage un autre à desquelles il a fallu que je m e libère avant de pouvoir pénétrer dans
se demander si, à son tour, il n'aurait pas la hardiesse de s 'y risquer? l'esprit de la Grande Doc trine. Cette première initiation offre déjà pas
mal d'énigmes. Atteindre le but que je me propose sans parler de moi
16 est impossible, je me bornerai à l'essentiel pour en accuser le relief.
Ce sera donc volontairement que je ne décrirai ni le cadre où je
reçus l'enseignement, ni le souvenir des scènes qui se sont gravées en
moi et, malgré l'intérêt que cela pourrait présenter, je renoncerai aussi
à tracer un portrait du maître. Ici, il ne sera question que de tir à
l'arc. Souvent, j'ai l'impression que l'apprendre est moins difficile que
d'en faire un exposé. Ma présentation vous conduira donc jusqu'à la
limite où poindront les horizons au-delà desquels vit le Zen.
Il faut que j'explique pourquoi je me suis tourné vers le Zen et
pourquoi, afin de m'en faciliter l'étude, j'ai voulu précisément m'initier
à l'art du tir à l'arc. Déjà, étant étudiant, et bien que l'esprit de l'épo-
que fût peu favorable à de telles poursuites, j'obéissais à une force
mystérieuse qui me poussait vers l'étude de la mystique. Cependant, en
dépit de mes efforts, je me rendais compte de plus en plus nettement
que je ne pouvais abor der les écrits mystiques que de l'extérieur.
J'étais capable, il est vrai, de circonscrire ce qu'on peut appeler le fait
mystique primitif ; toutefois, je ne pouvais fra nchir le cercle qui,
comme d'une haute muraille, entourait l'impénétrable.
(A SU!Vl(E)

Les recettes de Mme Bisch


GNOCCHI DE SEMOULE
Dans un litre d'eau bouillante salée, verser en pluie 250 g de
semoule de blé fine en tournant rapidement, afin d'éviter les grumeaux.
Couvrir la casserole et laisser gonfler une dizaine de minutes. Couler
la masse chaude dans un grand plat ou dans deux assiettes, mouillées à
l'eau froide, et laisser refroidir complètement; découper ensuite en
carrés ou en losanges, faire dorer dans une poêle avec un p eu d'huile
chaude. ..
POIREAUX BECHAMEL
Faire blanchir du poireau coupé en tronçons dans de l'eau salée
pendant quinze minutes. Laisser égoutter. Préparer une sauce blanche
avec l'eau de cuisson ; ajouter les poireaux, laisser cuire doucement

l
quelques instants . Servir avec un peu de sauce japonaise.

TARTE AUX OIGNONS


Faire une pâte à tarte avec deux bols de farine complète, une cuil-
lerée à café de sel fin, six cuillerées à soupe d'huile de sésame, bien
mélanger le tout, verser peu à peu de l'eau froide et faire une pâte
assez souple, sans trop la travailler. Etendre au rouleau et en garnir un
moule à tarte.
Dans deux cuillerées à soupe d'huile chaude, faire revenir six beaux
oignons émincés, saler, couvrir et laisser mijoter environ 15 minutes.
Après cuisson ajouter une cuillerée de tahin, un œuf battu et une demi-
cuillerée de farine. Bien mélanger le tout, verser sur la pâte et faire
cuire à four chaud pendant 30 minutes environ.

CENTRE IGNORAMUS · Responsable :Jean-Louis ROCHE - Imp. LIENHART & C 0

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