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DE LA SANTÉ A LA PAIX
Chers Amis,
Nous rem ercions vivem ent ceux d'e ntre vous qui ont répon.du
à notre questionnaire.
Ils représentent un peu plus de JO % du rw1nbre d es abon-
n és. C' est peu.
Aucun de ceux-là ne désire la supp ression de << La joie de
Vivre » , n i de ~pfondes modifications dans son contenu.
Il faut nous résoudre à ne pas savoir ce que souhaiteraient
tous les autres lecteurs.
Le présent numéro contient une partie essentielle de l' en-
se ignem ent d e S enséi.
Il sera, nous l'es pérons, très u tile à tous les débutants et aux
anciens qui n 'ont pas la possibilit é de relire tous les llum éros
parus de << La Joie de V iv re>> et, de son ancêtre << La Lettre I gno-
rwnus >> .
Conservez ce numéro , vous pourrez le donner à lire à ceux
que vous aurez su diriger v ers la Mac robiotique. Il les aidera à
comprendre et à pratiquer.
Ce numéro aurait dû sortir plus tôt, mais nous avons préféré
le faire double ( 32 pages) pour réunir en une seule plaquett e
tout ce que nous avons jugé être le plus important de l'ensei-
gnem ent de Georges Ohsawa.
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CAMP DE PREFAilLES 1961
3
Pour par ler des activités nombreuses, citons
Yoga matinal.
Initiation à l'Aïkido avec notre hôte Maître Murashigué ct ses
élèves présents, et qui fut la grande attraction du camp; sa simplicité,
sa bonhommic, sa science accomplie, ont marqué profondément les
esprits.
Confére nce sur la macrobiotique à la salle des fêtes de Préfailles
elevant 200 p erso nnes avec une merveil.leuse démonstration cl'A"lkido.
Conférences de spécialistes en diététique.
Causeri es de M. Chuong, qui assura l'étude philosophique depuis le
début du camp, en bon second de Senséi.
Causerie et controverse sur la non-violence par un membre el u
g roupe Lanza del Vasto .
Essai de gymnastique spontanée par Lima.
Promenades matinales, baignades, recherche de bardane, d'algues.
Une excursion fascinante à l'île d'Yeu. Une autre aux alignements
de Carnac.
Mariage symbolique de deux jeunes macrobiotiques par Senséi avec
fête e t bal.
Nombreux j eux de camp et à l'occasion de la plein e lune, une cere-
monie nocturn e et délicieuse donnée à tou s p :w Lima et nos amis
japonais. . .
La cuisine du ca mp, con11ée aux so in s ci e M. Bons, a permls au x
participants une expérime nta tion sérieu se de la macrobi~tiq~e . Les
efforts de notre cui sinie r ont é té un é lé me nt important de reussite.
Le rapport physiologique de M. Baudry, assistant de Senséi, préci-
sera ici les résultats de cette expérience collective qui s'est manifestée
par un amaigri sse m ent indivcluel de 2 à 5 kg.
On ne peut ci ter ici les nombreuses expériences personnelles de
jeûne, d'abstinence d'eau, etc.. . , . . .
En conclusion, le déroulement de ce camp et l enseignement smvi
du Maître ont inscrit avec force en chacun de nous des déterminations
diverses dont la plus importante reste l'application dans la vie du Prin-
cipe Unique. Etude et application.
Oshawa nous a quittés après ces paroles :
« Soyez toujours battu, toujours le dernier vainqueur.
N 'employez jamais d'autre force que l'expansion infinie.»
René LtiVY.
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l'
SENSE! PRESIDE
UNE SÉANCE DU COMITI~
LUNDI 25 SEPTEMBRE 1961
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LA PRATIQUE
MACROBIOTIQUE
par GEOR CES OHSA W A
D'APRÈS LES CONFÉRENCES (1957-58-59)
IMPORTANCE DE LA NOURRITUHE
Vous vous rendez mieux compte maintenant ü que l point l'alimen-
tation commun e est simplement basée sur le goût sensoriel, les habi-
tudes familial es ou régionales, la facilité, la routine . Tantôt vous vous
laissez influencer par tel régime, tantôt par telle théorie nutritive que
vou s adoptez pour qu e lques semaines ou quelques mois, aveuglément
parfois. Ce qui est conseillé par-c i, est déconseillé par-là; mode des
vi tamines, mode des jus de fm its, des cmdités, cuisson à l'eau, à b
vapeur, e tc ... je suppose que vous avez tous plus ou moins touché à tout
cela.
Ne l'oublions pas, la diététique n'est pas tout, e lle est une partie
de la macrobiotique, c'est un moyen, non un but. Le but est grand, très
grand. Avez-vou s déjà réfléchi.
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De plus, vous devez apprendre à savoir supprimer un repas ou deux
de temps en temps, à comprendre aussi ce qu'est le véritable jeüne au
sens où je l'entends. Vous devez adapter votre alimentation selon votre
tempérament, vos activités, votre âge, le climat, la température.
*
**
En tout cas, on ne peut p as être un homme elu jugement suprême
depuis le comm encemen t. On eloi t toul d'abord développer le jugeme nt
le plus bas . Et pour ce la, on doit supporter la cha leur, le froid, la faim
et les difficultés les plu s gl-andes, non seu le ment pe ncbnt son enfan ce,
m a is toute la vic (vivcrc parvo !) e t de plus en plus a vec l'âge .
'*
'*'*
L'homme peut ê tre inférieur à l'ani mal, mai s il a en lui la possi-
bilité de devenir réellement humai n et m ême divin .
Georges OHSAIVA.
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4. - Végétal - Animal terrestre (vache)
S. - Animal végétarien (singe)
6. - Animal carnivore (loup)
7. - Céréalien. L'homm.e qui civilise le monde avec le feu ct le sel.
Si vous voulez vous nourrir seulement avec des crudités, vous rétro-
gradez à l'époque de l'apparition des animaux végétariens (représen-
tant : la vache), soi t des millions et millions d'années en arrière. Votre
or<>anisme supportera cela deux ou trois ans, peut-être davantage, mais
si "'vous continuez longtemps vous tomberez malade ou votre mentalité,
votre compréhension, votre pensée, et, par conséquent, votre compor-
tement rétrog raderont ct seront ceux de la vache (trop yin, faible s,
dépendants).
Si vous man oez principalement de la viande, vous rétrogradez à
l'époque du carni~or i sme, ct vous ê tes sLirs d'all er vers la maladie, sur-
tout vers la maladie mentale, la me ntalité fermée, brutale, cruell e par.
foi s c t m êm e m eurtrière. ,
Symbol es des sept étapes de l'évolution alimentaire :
l. Mer; 2. Plancton; 3. Poisson; 4. Vache; S. Singe; 6. Loup;
7. L'homme.
Chaque être vivant appa rtient à une de ces é tapes, mai s en m ê m e
temps il possède la trace de chaque étape passée et ü ve nir, puisqu'il
se nourrit d'alim e nts qui appartiennent aux différentes étapes.
LES CÉRÉALES
Les céréales sont la dernière étape de l'évolution alimentaire de
l'homme. Elles sont pour lui l'aliment parfai t. Expérimentez sur vous-
mêm e. Vous pouvez vivre p e ndant une centa in e de jours avec seul e-
ment de l'eau, du planc ton, du poi sson. Mais vous ne pouvez pas vivre
100 jours avec uniquemcn t de la viande, il faut la prendre ave.c de s
végétaux, et des fruits. L'étape carnivore est courte e t les carmvorcs
ne vivent pas très lon g temps. La loi de l'alimenta tion :« l'anima l
dépend elu végétal, n'es t qu'une traduction biologique de la loi de
l'univers ou de l'ordre de l'univers (yin produit yang; yin et yan::
s 'atti rent; yin expulse yin; yang expulse yang, etc ... ) '
Bio logiquement parlant e t d'après l'évolution a limentaire de
l'homme, l'homme est végé tarien-céréalien. Vous le .savez, les céréales
ont toujours été, et sont l'aliment-roi clans toutes les traditions sacrées
elu monde. Po urquoi? Composition, équilibre, correspondance avec b
composition et les besoins de l'organisme humain ?... Je vous laisse étu-
dier e t bien comprendre ce suj et.
L'essentiel de l'alim entation es t la bonne proportion de yin et yan g.
L'homme peut vivre une vie carnivore très yang en prenant des
fruits très yin, mais l'équilibre es t très délicat à établir. Il reste fragile.
Et si on peut vivre longtemps en bonne santé avec une a limentation
carnée et des fmits, légumes, aliments très yin, la pensée devient plus
analytique, souvent destructrice, tandis qu'avec une alimentation céréa-
lienne équilibrée la pensée devient plus synthétique, plus unifica~ric~.
Les aliments hémoglobiniques (animaux) se décomposent plus diffici-
lement dans l'organisme animal et les produits finaux de leur décom-
position, de leur assimilation partielle, dégagent beaucoup d'éléments
yin qui influencent et modifient tout l'être humain.
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Avec une alimentation carnée, sous un climat tempéré ou chaud,
l'homme devie nt de plu s en plus yang, fort, énergique, vigoureux, actif,
ex traverti, mais à la longue e t parfois très vite, vaniteux, se croyant
supérieur, violent, cruel, brutal m éprisant. ·Ceux qui mangent beaucoup
de produits animaux sont bruyants, de mentalité très ordinaire ou
même médiocre, Il s sont forts ex térieurement, mais très yin intérieu-
rement, très faibles, sentimentaux ct dépendants, en réalité très
égoïstes . ,
Si vous vous alim e ntez avec lOO % de fruits, vous tomberez malade
assez vite. Vous serez cloux, ra ible, timide, hésitant, intraverti, trop
yin; vous aurez un jour ou l'autre un complexe d'infériorité, vous serez
victime, vaincu clans la vie sociale.
L'EQUILIBRE ALIMENTAIRE
L'équilibre alimentaire est essentiel à réaliser. Pour beaucoup il est
particulièrement difficile à obtenir. Il exige beaucoup d'efforts. Si on
consomme trop de yang fort (viande, fromage, œuf, poi sson, poulet,
g ibier, etc ... ) on a obligatoirement nécessa irem e nt îe désir et le besoin
cie yin (vin, bière, a lcoo l, boisson , eau, fruits, sa lad es, cmclités, etc ... )
déchargement brusque de yang sexuel tyra nni e c t esclavage sexuel, on
n e sait pas rester clan s les limites ju stes, on n'a aucune ni réelle maî-
trise de soi-même. ,
L'homme équilib ré es t yin en apparence :Extérieuremen t calme,
sil encieux, ouvert, profond, récep tif; mai s très fort, très yang et abso-
lum ent indépendant intérieurement. Voilà le véritable Homme.
Sachez distingu er bon yang et mauvais yang, bon yin et mauvais
yin , bonne qualité et mauvaise qualité, bonne et mauvaise quantité.
La quantité tue la qualité. C'est toujours et partout vrai, compre
nez-l e pronfondément.
Les pacifiques et calmes végétariens sont toujours les victimes des
carnivores plus entreprenants et brutaux. Et ces derniers sont convain-
c us ou vaincus à la lon gue par les céréaliens équilibrés ...
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HAPPORT SODIUM (Na) - POTASSIUM (K)
Le rapport normal pour l'être humain doit être de 5 à 1 (5 de K
lJour 1 de Na). Le riz complet, les céréales ont ce rapport équilibré,
entre 4,5 ct S. Pour la tomate il est d'environ 80; pour la pomme de
terre 512, pour l'orange 570, le pamplemousse 390, la banane 840, pour
la caro tte, le poireau, le cresson, le pissenlit, la proportion est bonne.
Parmi les fruits, les pommes et les petites fraises sont les plus équi-
li brés. Dans notre sang, dans notre cor ps, se manifeste aussi ce rapport
Na-K. Si vous ê tes malade, faible et que vous preniez surtout des ali-
men ls rich es en K, vous aggraverez votre maladie, ou vous ailaiblirez
e ncore plus votre constitution, et vous inviterez les microbes ü pénétrer
e n vou s.
Mais cette fonction chimique n 'est pas seule à considérer, elle est
d'aill eurs variable: le haut d'une carotte n'a pas la mê,rnc composition
que Je bas, la partie violette du navet est différente aussi de composi-
tio n, la pomme qui pousse sur la branche élevée de l'arbre est plus yin
qu e ce lle qui mùrit sur la branche basse, etc ...
Il faut tenir compte aussi du poids, cie la densité; elu pays d'origine,
de la répartiti o n géog raphique, de l'aclap té1 hililé. Cc qui pousse le mieux,
o u s'adapte très bien clans les pays froids ou en hiver est plus yang que
cc qui pousse mieux clans les pays chauds, ou en été. Le cresson, le
pissenlit par exemple, sont très yan g. Il faut sc demander où, comment,
quand, chercher à bien comprendre. D'abord le choix, puis la prépara-
tion culinaire, avec laquelle on peu t yanguiser ou yiniser. Voici l'art de
sc nournr.
Le Feu, le Sel la Pression, la Déshydratation ct le Temps
sont les principaux facteurs de yanguisation. Le froid, l'eau,
la dilatation, yiniscnt.
L'œuf cuit est plus yang. L'œuf contient peu de K, le rapport est
environ de 1 à 1 pour l'œuf, il varie dans le blanc el le jaune. Si vous
prenez de l'œuf, prenez le blanc et le jaune. Mais on ne doit pas en
consommer beaucoup ou tous les jours, puisqu'il est trop yang 1/1,
alors que notre constitution doit être nourrie avec une alimentation
équilibrée de 5/1. Vous pouvez d'ailleurs expérimenter sur des enfants. Si
vous donnez un œuf par jour à un enfa nt de 10 ans p lu sieurs jours de
sui te son comportement changera vite. I l sera agité, agressif, difficile,
révoÙé . Il aura mauvais caractère. Les enfants ne doivent pas prendre
de produits animaux ou Je moins possibl e, sinon toute leur vie d'adulte
en souffrira beaucoup, e t toutes les maladies et malheurs ont leur
origine dans cette erreur.
Si vous donnez tous les jours de la viande, des œufs, elu fromage,
des graisses animales à un enfant, il sera trop nerveux, instable, il sera
impatient, ne pourra pas concentrer son attention, il n'apprendra pas
à l'école c t son intellect sera voilé. Il aura besion d'une grande activité
physique , il sera peut-être un grand sportif, mais seulement pour cer-
tains sports, ne demandant pas une grande endurance. Il en sera de
même, pour sa vie. Il ne pourra pas développer harmonieu'sement ses
facultés intellectuelles, spirituelles, pour aboutir au jugement suprême;
il restera dans les basses étapes elu jugement. Et au point de vue phy-
siologique vous lui préparez la fatigue, la maladie du foie, des reins, le
rhuma tisme, etc ...
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CHALEUH (feu) - SEL - PRESSION
LA CHALEUR
L'emploi du feu csl le moyen le plus facile, le moins dangereu x.
Bien sûr, en chauffant trop, vous pouvez brûler ce que vous devez
yanguiser, mais peut-être tant mieux, vous mangerez moins !
LA PRESSION
Est très efficace. Par exemple, la cuisson clans un a uto-cuiseur es t
très bonne. Mais il n'est pas toujours facile de réaliser ou d'utiliser la
pression.
LE SEL
Il Y a bujours une c·~rtaine limite à l'em!_Jloi du sel, on ne pe;Jt pas
sa ler indéfiniment, et si on sale trop, on provoque une grande soif qui
fait absorber des boissons en excès, et on perd ainsi tout le bénéfice de
ce qu'on a obtenu jusqu'alors. Pourtant le sel es t un moyen de yangui-
sa tion plus fort que la chaleur.
LE RANSYO
Vo ic i un e rcccllc tt n'utiliser qu'en cas d'urgence , elle est très effi-
cace, très bonne pour ceux qui sont très affaiblis, pour les cardiaques
surtout. On peut en prendre une fois par jour, trois jours de suite, pas
plus. C'est le Ransyo, une thérapeutique très efficace. Vous prenez un
œuf fécondé (ronel d'un côté, pointu de l'autre). Vous le cassez soigneu-
sement en deux, vous remplissez la moitié de la coquille avec la sauce
de soja traditionnelle non chimique, vous mélangez avec l'œuf, vous
battez le mélange assez fortement et vous avalez d'un trait.
Apprenez clone à utiliser le sel. A quoi cela sert-il d'en prendre beau-
coup si vous buvez beaucoup ? Dans ce cas, c'est nuisible. Chacun doit
trouver la quantité nécessaire utile à son organisme, selon la tempé-
rature, le travail, J'alimentation, l'état de santé, etc ...
Encore une fois, je le répète : « la quantité tue la qualité>>.
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PROTÉINES - HYDRATES DE CARBONE- LIPIDE:-3
LES LIPIDES
Les graisses animales comme le beurre, le sa indoux, sont très
estimées en Occident. La médecine habituelle reconnai t maintenant
qu'elles sont nuisibles . Il faut consommer des huiles végé.tale?, comme
l'huile c\e sésame, d'olives, de colza, de tourn esol, et qm sment obte-
nues sans traitement chimique. Il faut arriver à cultiver de « l'égoma"
sous vos climats européens. Il faut l'entreprendre, la développer. Il faut
aussi cultiver du soya. Ce serait une importante source de proté ines
c t d'huiles végétales en Europe. ,
A propos de l'huile, je vous conseille de ne pas prendre pl.us
d'une cuillerée à soupe par jour et par perso nne, cela suffit pour cu1~c
les nitukés de légumes ou vos céréal es .Les Occidentaux, les Françats
surtout, très go urmands, ont trop c hm·gé leu r foie, fatigu~ leur esto-
mac e t leur intestin , cette quant ité leur suf'Ftt. Le goma-slO est aussi
un apport de lipides (sésa m e très assimilable, mélangé à elu sel).
12
LES VITAMINES
Presque toutes les vitamin es sont acides (yin), surtout la Vit. C
(acide ascorbique). Un excès de Vil. C provoque des crampes. D'ailleurs
beaucoup ici l'ont cons taté; il leur a suffi d'arrêter la con sommation
d'oranges, de citrons, de fruits ou légumes contenant beaucoup de
Vit. C pour supprimer radi ca lem e nt des crampes , des rhumatismes, de
J'arthri te etc ... dont aucun tra item e nt médical n'avait pu le débarrasser
pendant de longues a nnées. Les v itamines A.E.D.K. sont un peu plus
yang. On les trouve en quantité normale dans l'alimentation macro-
biotique. La v itamine B 1 s~ trouve clans l'enveloppe des céréales c'est
elle qui permet l'utilisation des glucides la bonne assimilation. Sa
privation cause des troubles. Et on les soigne en donnant de la vita-
mine B chimique ! Voilà le crime du pain blanc du r iz blanc des
farines trop raffinées des produits morts !
Dans les minéraux c'est la relation Na à K qui est intéressante à
connaître. Magnésium, calcium, fer, cuivre, zinc, etc .. . son apportés par
les céréales complètes et pa r le sésame, sou s une forme trl:s ass imi-
lable, clan s la proportion ju s t~.
13
ORGANIQUE ET INORGANIQUE
Nous sommes composés de produits organiques, nous sommes un e
organisation, un organisme, yang. L'organisation est yang, un état sans
organisation est yin, l'inorganisation est décomposition, mort. Vous
en avez la preuve dans tous les domaines, n'est-ce pas, des plus. fin s
aux plus grossiers.
D'où vient cet te force d'organisation et de contrôle? Qui est la
forc e organisa tri ee ?
La composition de notre corps, protéine, hydrates de carbone, tous
organiques, cl'ol1 viennent-ils? de l'a liment ation, c'est-à-dire du ~égéta ~ ,
de l'inorganiqu e plus yin (m ê me s i vou s consomm ez des prodmts am-
maux vous consommez aussi du végé tal, mais déj à transformé et pas
p ar vous-même ! Ceci es t difficile à comprendre pour le m~ment, vou.s
com prendrez bien lorsque vous serez complètement chan~es, .en yratl-
quant la macrobiotique, et que vous serez devenus tout a fatt hbres).
Les minéraux inorganiques une fois absorbés par les végétau:
deviennent organiques, assimilables pour J'anima l, pour J'homme. L'an i-
mal décompose, détruit ces éléments organiques végétaux ~our ~xtrmrc
l 'énergie primordiale de l'univers. Ce n 'es t pas elu tout l'energie cal?-
rifique destructrice qui est importante et necessa1re pour notre v1 c
cr éa trice.
Presque tout est chimique maintena nt, mais. n'oubliez pas l'Impor-
tance du feu, elu sel, de la p ress ion. Les proclmts ym ct les effets d es
cn.-rrais yin sont détruits ou neutralisés par la cuisson. Et en plus, S t
notre santé es t bonne, les engrais chimiques peuvent ê tre filtrés p ar
notre organisme. Et ccci n'es t pas« jusqu'à un cer tain point", mais
indéfi niment. Tout dépe nd de votre cornpré11en sio n et de votre juge-
m ent suprême, vous pouvez changer, tra nsrrfl1er tout , le mal en bie n,
la mort en vie, vous ê tes créate ur, Vou s ê tes infiniment libreS! Vous
des libérés de ce monde Ji.ni. Voilà Je plus haut but de notre
philosophie.
En réalité, nous traitons toujours le même problème fondamental,
m ême si les sujets abordés vous semblent parfois incohérents; sachcz
appronfondir, élargir et relier votre compréhension. .
D'après notre Spirale Logarithmique, nous sommes au termmu s
de la création, au point le plus yang de l'univers. Au-delà de cette
limite c'est Dieu, l'infini, qui es t yin. Voilà, yang sc transforme en ym,
ou bidn yin es t la continuité de yang, ou bien y~ng ct yin ne sont que
les deux phases différen ciées par nos yeux dualistes. . . ,
En tout cas l'homme ne peut pas comprendre D1eu sans aboutir a
l'extrémité de ;ang. D'après la constitution de l'univers, yang est pr_o-
duit à partir de yin (végétaux) et produit ou se lransfor.me en ym
(spiritualité, réceptivité, compréhension profonde, am~ur um~ ersel, ,JU S-
tice absolue, liberté infinie). Devenir yang par carmvonsme n est q~ _un e
régression biologique. Vous le savez bi e n, c~ans toutes le~ tra~Itlon s
sacrées supprimer ou réduire la consommatiOn des prodmts ammaux
au minimum, a toujours été un.e nécessité .pour le;> Sages, _les Respon-
sables, les Guides, pour ceux qm ont compns ce qu est la V te, so? sens,
son But. La vic, c'est Ja transmutation é tern elle permanente. Meme ~a
mort est une transmutation. Il n'y a que la vic clans cet univers, la VIC
est é ternelle.
14
LES PLANTES QUI GUÉRISSENT
La nature nous offre tou te l'année , des plantes sauvages aux pro-
priétés curatives, très bonnes cuites en légumes ou préparées en bois-
son . Certaines plantes par contre sont mauvaises, parce qu'elles sont
yin ou yang en excès. La vie es t équilibre entre yin et yang. Et cet
équilibre est dû d'abo rd à la nourriture que vous donnez à votre sang,
qui nourrit vos cellules, c t par con séquent votre constitution. Nous pou-
vons affirmer que la sagesse vient. d'abord de la cuisine et Je malheur
aussi. Choix, préci s ion quantitative ct qualitative, proportions justes,
conscience de l'importance cie l'alimentation, ordre, amour elu travail
bien fait, tout cela es t essentiel clans cet art sacré :se nourrir.
Au Japon, quand on organise des camps de vacances, les étudiants
ramassent les feuilles, les racines et les plantes sauvages pour les
repas, on n'achète pas de légumes, on ne mange que des produits de
Dieu. Dieu prépare toujours ce dont ses en fants ont besoin . En hiver,
nous organisons le camp en hmlte montagne, e ntre 2 000 ct 3 000 m.
Il y a parfois deux mètres cle neige, mais nous trouvon s tou jours qu e l-
qu es herbes, quelqu es plantes co mes tib les sous la neige, ct clan s l'cau
g la cée des torrents nou s cue ill o ns elu cresson sa uva ge , le plus délicieux
c l le plu s yang en cet te saiso n yin. Les lapins et les sang licïs s'en
nourrissent, c l il s ne sont pas l'ril c ux ni rhumatisants, ni asthma-
ti ques ! Le cresso n sa uva ge di spa rait e n 'été, il es t lc!lcmc nt ya ng!
LA BARDANE
Mangez de la ba rdane. La racine s urtout est très bonne, vou s pou-
vez e n prépa rer un légume très yang pour l'hiver; vous lavez bien la
racine ,puis vous la faites " revenir» clans l'huile de sésame, vous la
cuisez, vous salez el vous mettez en pots. Plus tard, vous mangez cette
préparation très yang avec vos céréales . Ramassez-en beaucoup en été
pour en avoir toute l'année. Elle es t très efficace pour guérir les
arthrites, la polyomyélite, l'ast hme, les hémor rhoïcl cs e t toute maladie
clécalcifian te.
LE PISSENLIT ( clanclelion)
. Il est très précieux, la racine surtout est très active pour soigner
les maladies de cœur. Mangez-en pour vous fortifier. D'ailleurs, m ême
en Occident, on cannait un p eu les vertus du pissenlit. L'homéopathie,
qui l'appelle taraxacum, en a fait un de ses principaux draineurs pour
Je foie et pour dépurer l'organisme. Et dans vos campagnes, on sait
bien que c'est une plante utile . Vous mangez les feuilles c'est bien,
mais mangez surtout la racine, cuite comme des carottes, e;1 nituké, ou
en tempura (beignets}, ou séch és, grill ée, en infusion.
15
Cette racine bien grillée, moulue ,mélangée avec de l'orge grillée,
vous donnera un café trés sain et très tonique. Cueillez le pissenlit en
hiver.
Quand on cli t en Ft·ance « manger du pissenlit par la racine» cela
signifie qu'on es t mort ct enterré. N'attendez pas d'être enterré. man-
gez-en maintenant ct régalez-vous. On en trouve presque toute l'année
selon les région s. C'est une plante qui a une adaptabilité extraorclinair~
clans les pays froids. En Suisse, j'ai vu des champs de pissenlits, des
collines, cl cs prairies entièrement recouvertes, c'est la montagne aux
trésors. Man gez-en en soupe, en nituké, en salade bien salée, en
conserve, vous obtiendrez une grande aclaptabtlité contre le froid et
une rés is tan ce e xtraordinaire aux maladies .
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PENSEES ET PROPOS DE SENSËI
(EXTRAITS DES PREMIERS NUMEROS DE 1A "LETTRE IGNORAMUS'')
TANT MIEU X
On vous p osera beaucoup de qu es tion s di fftc iles, on [cra des obj ec-
ti o ns , on vous a ttaq uera , l'o n sc m oqu era de vo tre e nse ig ne me nt. Ta nt
mieu x : plu s o n vou s :lllaqucr:1, plu s fon vo us dcv icncl rcz .
( Le ttre lgnoramu s n " l , p age 17 .)
MA SEULE JOIE
Quitter toutes vale urs te rres t res c t m o ndial es te lles que arge nt ,
réputation intell ec tu a lité c l pouvo ir, v o il ~1 ma se ule ambition , m o n seul
secre t et ~ a seul e do ic cla ns ce tte vi c.
(Le ttre Tgo ram us n " 11 , p age 13. )
17
A TOUS LES NIVEAUX
LE BAROMETRE
MES REBUS
Ceux qui s 'e fforcemnt de résoudre ces rébus sont mes amis cie la
libe rté infini e. (Lettre n o 1.)
Je m c se ns tout à !"ait seu l comme Basyo (rondatc ur de l'école de
poés ie cles Haïku, poèmes en 17 syllabes ), tou t seul sur un chemin
solitaire. Ccci parmi vous qui m'écoutez cl qui ne ré pondez pas à un e
se ul e question.
CALORIES
JE SUIS FANTOME
18
MODESTIE
Rares sont ceux qui ont le sens du péché « mea cul pa » ou qui ont
la modestie infinie non-conditionnée en Occident..
Voilà pourquoi le Bouddhisme n'est ni compris, ni accepté et pour-
quoi le Christianisme est déchristianisé en Occident.
SOUFFRANCE
Si la douleur nous tourm en te malgré l'observa nce la plus stricte
de l'alimentation macro biotique, on doit être heureux puisqu'il y a une
opération qui s'effectue dans les profondeurs cellulaires (la diminu lion
d u taux de potassium intra-cellulaire et l'augmentation de celui elu
sodium inter-cellulaire). On doit la supporter avec toutes ses force s. S i
l'on soulage ce tte douleur avec quelques narcotique ou antib iotique,
on arrê te cette opération, on tu c la force guerisseuse.
On n'a pa s co nfi a nce dan s la jus ti ce abso lue de la Const itution de
J'U nivers.
(Le ttre Tg noramu s n " 2, pa ge 6.)
K ET Na
19
sort. Non se ul eme nt la vilcssc ct la souplesse d'action et de réaction
mai s la résistan ce c l !'adap labil i lé physiologiques de votre corps dépen-
dent atlSSJ de la ion c ll o n K/Na inlra et extra-cellulaire. Cette fonction
cs l é tablie. clans les première~ an nées de notre vie, surtout à l'époqu e
cm~)ryo l og rqu c c l ri cs l c!Iffictle ou presque impossible de la changer
ultcrr~urcm c nl sau f e n prcn.ant pendant très longtemps certains grou-
p es cl a !Jmc nls ou de prodmts pharmaceutiques .
. Vou s pouvez concevoir combien il est terrible e t fat al pour un bébé
qui va vc nrr a u 111onclc que sa mère pren ne des médicaments et sur-
toul des narco tiq ues.
Vou s pouvez imaginer maintenant, pourquoi il y a des enfams
anorm::w x ou malheureux, physiologiquempenl, psychologiquement ou
mora le men l clan s les familles de médecins et ci e ri ches où l'emploi de
m écli c.amenls es t fréque nt, et pourquoi les cas de dégénérescence phy-
SI?I ogJquc ml~l! cc lu cll e, morale des civilisés son t si nombreux compa-
res a ux pnrr11ti1 s comme les Bantous ou les Hounzas.
~ans cha nger le laux de K inter-cellul aire, il n'y a aucune guéri-
so n 1on cl amen la le de la constitution ou de la mala cl ie cons ti tutionnell c
ou fonclionnc lle.
Mais ch anger ce taux domina nt de K prend de longues années de
ré gime extrêmement s trict.
Voilà pourquoi tous les fond ateurs de la religion exigent de leurs
di sciples qu 'il s vivent un e vie commune monastique.
Voilü pourquoi il y a parfois dégén é rescence physiologique inte l-
Jcclucllc, mo ra le ou sp irit uelle clans certains gro upes religieux où l'on
n'observe pas la loi bio log iqu e, phys iologiq ue, c t log iq ue établie par un
grand fondateur le i qu e Jésu s.
Vous avez compi-is ma in tenant l'impor tance cl la s ig nifi ca tion de la
m édecin e macrobiotiqu e qui guér i l non seu le me nt la maladie actuelle
et à venir mais gara ntit de refaire voire co ns tituti o n pour que vous
pui ssiez r épondre à toute attaque ex té ri eure avec toute libe rté et sou-
pl esse d'ac tio n cl de pensée .
ALLERGIE
D'une manière générale, la douleur c'est une a larme qui vous
recommande de changer de direction ... si vous J'évitez, vous perdez ]a
chan ce de guérison pour toujou rs ; si vous répétez la faut e, votre vi e
deviendra de plus en plu s petite c t votre e nnemi de plus en p lus invin-
cible pour aboutir ainsi à une constitution infiniment fragile elite « aller-
gique >>; une vie de tortures et de menaces perpétu elles , vous succom-
berez un j our subitement par un accident in signifi ant.
(Lcllrc I gnoramu s n " II, page 9.)
L'INUTILE
L'inutile est toujours nui sibl e. Le nui s ibl e accumulé, c'est le
malheur.
20
LE ZEN
DANS L'ART CHEVAlERESQUE
DU TIR A l'ARC
par E. HERRIGEL (Editeur Paul Derain- Lyon)
(suite)
21
p~utô! par une cli~posi.tion à céder sans résistance. Mais, pour que
reussisse comme dmstmct ce comportement passif, il faut à l'âme une
armature interne; elle acquiert en se concentrant sur l'acte respira-
toire. Cette con centration s'opère en pleine conscience en y apportant
u?e sorte de pécl a 1~ li s me : inspiration et expiration sont exécutées sépa-
rement et avec son1 .
Le r és ultat de cet exercice ne se fait pas longtemps attendre. Car
plus inten sé me nt l'on se concentre sur l'acte respiratoire, et plus
s 'atténu e nt les cxc.itations venues de l'extérieur. Elles s'engloutissent
clans un vague murmure, auquel on commence par ne plus prêter qu'à
demi l'ore ill e, pour n'en être finalement pas plus troublé que ne l'es t
celui qui es t habitué au murmure de l'océan. On devient insensible, a
la longue, à des ~ xcitations même intenses, et en même temps, on se
so~Islrmt plu s t~Cilem ent et plus vite à leur dépendance. Que le corps
sOit debout, ass1s ou couché, il suffit de veiller à le tenir détendu au
maximum, c,t si l'on se concentre alors sur l'acte respiratoire, on se
trouve bientot comme isolé par des enveloppes imperméables.
La seule c hose qu 'on sache et sente encore, c'est qu'on respire.
Pour se libérer de ce sentiment, de cette conscience, point n'est besoin
de nouvelle résolution; la respiration se ralentit d'elle-même réduit
de plus en plus la dépense de souffle et, uniformément égalisée,' s'éteint
peu à peu, ne laissant finalement à l'attention aucun point d'attache.
Hélas, a u début, ce t heureux était d'impassible concentration en soi
n e dure pas . JI es t menacé de destruction s par l'intérieur. Soudain,
comme sorta nt du néant, des états d'âme, des sentime nts, des souhaits,
des soucis, vo ire cl cs p e nsées s urgissent e n un m élange incohér ent. Et
ce s~mt préci sém e nt ceux qui vi ennent elu plu s loin , ceux qui nous
pa~:atssent le plus étrangers, qui ont le moins de rapports avec les
objets de notre consctcncc, cc sont ce ux-là qui s'accrochent le plus
obstinément. On elirait qu'ils ve ulent se venger de ce que la concentra-
tion atteint clcs domaines qui d'ordinaire lui échappent. Mais ici aussi
on réussit à neutraliser ce trouble si, continuant de respirer avec insou~
ciance, l'esprit joyeux, on laisse pénétrer ce qui apparaît, on s'y habitue
et on apprend à le regarder avec équanimité jusqu'au moment où l'on
:st finalement lassé du spectacle. Ainsi, graduellement, on arrive à un
etat détendu, semblable à l'état où l'on passe avant de sombrer dans le
sommeil, où tout est demi-teintes.
Le dange_r .à éviter est d'y glisser définitivem ent. On y parvient par
un effort special de la concentration qu'on pourrait comparer à la
secousse que se donne l'homme qui sait que de la vi gil ance de tous ses
sens dépend sa vie et que le sommeil tente d 'e nvahir. Réu ss i une fois,
ce sursaut pourra se reproduire avec certitude . Grâce à lui, l'âme entre
c?mme spo?tanément clans un e sorte de vibration su sceptible de s'inten-
s~fier et qm peut créer ce tte impress ion, éprou vée lors de rêves excep-
tiOnnels, d'une aisance parti culi èr e c t de la bienheureuse certitude de
disposer d'énergie qu'on pourra a ppliquer où l'on voudra accumuler ou
résoudre avec un parfait contrôl e. '
Cet état dans lequel on ne pense, projette, poursuit, souhaite ou
n'attend plus rien de déterminé, où l'on se sent capable du possible
comme de l'impossible, dans l'intégrité d 'une force non influencée cet
état auquel toute intention, tout égoïsme sont étran <>ers est désigné par
le Maître comme proprement « spirituel ». Chargé e~ effet de con-
22
~ci cncc spirituelle, il reçoit aussi le nom de " véritable présence d'cs-
prit ». Entendons par là que " l'esprit » est omniprésent parce que
nulle part il ne s'attache à un endroit particulier. Ce qui lui permet de
res ter présent, c'est que, alors même qu'il s'applique à tel ou tel
objet, il ne s'y attache pas en réfléchissant, p erdant ainsi toute sa
mobilité originelle. Comparable à l'eau qui, remplissant un étang, est
toujours prête à se déverser, il lui est possible, de temps à autre, d'agir
a vec sa force inépuisable parce qu'il est libre, et de s'ouvrir à toute
chose parce qu'il est vacant. Un cercle vide, symbole de cet état pro-
prement primitif, parle à celui qui s'y trouve inclus.
C'est donc par la toute-puissance de sa présence d'esprit, non trou-
blée par une volonté d'intention, si déguisée soit-elle, que I'J:wmme
dégagé de toute connexion doit pratiquer un art quelconque . Mms, pour
qu'il puisse s'insérer en parfait oubli de soi-même au processus de la
réalisation formelle, il faut que la pratique de l'art soit préalablement
amorcée.
S'il fallait qu'il affront e un e situa tion à laquelle il n e pourrait
s'adapter d'instinct, il fauch-ait que l'homm e p erdu en soi la .réalise
d'abord en sa conscience. Et par là, à nouveau, il sc r e trouverait atta-
ché là d'où il s'était libéré; il se rait comparable à l'homme qui s'éveille
et médite le programme de sa journée e t non à l'homme é veillé à l'é tat
primitif et qui agit d'après lui. Il n'au ra jamais cette impression que
tous les éléments de l'accomplissement de l'acte se succèdent comme
en un jeu et comme mus par une intervention supérieure. Jamai~ non
plus, il n'apprendrait comment l'élan d'un acte peut se con:m~_J~Iquer
à celui qui lui-même n'est que mouvement, et comment, en realite, tout
est déjà accompli avant qu'il ne s'en soit rendu compte.
Plus on attend de l'absolue présence d'esprit, moins on doit laisse r
à des dispositions naturelles favorables ou au hasard le soin de provo-
quer le détachement et la libération de soi-même, le repliement et la
concentration de la vie qui sont exigés . On ne s'abandonnera pas non
plus au petit bonheur au déroulement de l'acte, qui exige le concours
de toutes les forces, avec l'assurance que la con centration nécessaire
s'établira bien d'elle-même.
Au contraire, c'est préalabl em ent à toute action et à toute perfor-
mance, avant tout don et soumiss ion d e soi, que cette présence d:esprit
est réalisée et assurée par l'exercice. Cependant, dès qu'on réussit non
seulement à la réaliser par-ci par-là, mais à se l'assurer à volonté en
peu de temps, la concentration, comme auparavant la respiration, se
trouve étroitement liée au tir à l'arc.
Pour s'engager comme en se jouant dans la série des ac tes, - t en-
sion de l'arc et déclenchement du coup, - l'archer commence à se
concentrer en s'agenouillant sur le côté, d'un pa s solennel il marche
vers le but présentant l'arc et la flèche comme une offrande. Après
s'être profondément incliné, il dispose la flèche, élève l'arc, le bande
e t attend en parfait éveil spirituel. Après le lâcher du coup, bref comme
l'éclair et par conséquent la fin de la tension, l'archer conserve la posi-
tion qu'il occupait au moment où il a tiré, jusqu'à ce qu'il se voie
contraint de respirer à nouveau, après une expiration lentement ména-
gée. C'est seulement alors qu'il laisse retomber les bras, s'incline devant
le but et, lentement, se retire vers l'arrière-plan, s'il n'a pas d'autres
fl èches à décocher.
23
Par ce moyen, le tir à l'arc s'est mué en une cérémonie qui inter-
prète la Grand e Doctrine. Parvenu à se stade, si le disciple ne saiSit
pas encore toute la portée de ses coups, il n'en comprend pas moins
définitivement pourquoi le tir à l'arc ne peut être un simple sport ou
un exercice de gymnastique. En connaissance de cause, il comprend
qu'il doit à force d'exercices acquérir toutes les capacités que la tech-
nique peut procurer.
Quand tout découle de l'oubli total de soi et du fait qu'on s'intègre
à l'événement sans aucune intention propre, il convient que sans
aucune réflexion, direction ou contrôle, l'accomplissement extérieur de
l'acte se déroule de Jui-même.
En effet, c'est vers cette absolue maîtrise des formes que tend l'en-
seignement japonais. S'exercer, répéter sans cesse le déjà répété, conti-
nuité de progrès sur de longs espaces, telles sont ses caractéristiques.
Pour tous les arts reliés à la tradition, cela peut du moins se vérifier.
Amener, do nner un modèle et en pénétrer l'esprit, le reproduire,
telle est la rel a ti on fond amentale de l'enseignement, bien qu'avec l'in-
troduction de nouveaux sujets d'études, au cours des dernières géné-
rations, des méthodes pédagogiques européennes se soient également
implantées et qu'on les ait appliquées avec une indéni ab le compréhen-
sion. Comment se fait-il alors que, malgré l'enthous iasme h abituel pour
la nouveauté, l'essentiel de l'art japonais n'ait pas été autrement affecté
par ces réformes didactiques? Il n'est pas faci le de répondre à cette
question.
Cependant, clan s l'intention d'éclairer plus nettement le style de
l'enseignement, c t le se ns de l'initia tion, il faut essayer d'y parvenir,
fut-ce d'une manière sommaire.
Le disciple japonais apporte trois choses : une bonne éducation,
un amour passionné pour l'art qu'il a choisi, et une vénération du
Maître, exclusive de tout esprit de critique.
Depuis les temps les plus reculés, la relation maître-élève appar-
tient aux rapports élémentaires de l'existence, et de cela, il découle
que le maître endosse une énorme responsabilité en soi et qui déborde
du cadre de son enseignement particulier.
Au début, l'élève doit seulement reproduire consciencieusement ce
que le maître lui montre. Ce dernier, ennemi des longs enseignements
et des longues justifications, se borne en général à de brèves indica-
tions et ne s'attend pas à ce que le disciple pose des questions. Avec
flegme, il assiste à des efforts tâtonnants sa ns rien attendre de l'indé-
pendance ou de l'initi a tive de l'é lève ; c'est au ss i avec patience qu'il
attendra croissance c l maturation. Le maître n e h âte rien l'élève
s'avance sans précipitation, perso nn e n'es t pressé. '
L'instructeur ne désire null e me nt que J'artiste s'éveille prématuré-
ment dans l'élève; au contraire, il estime que son premier devoir est
de parfaire, en lui, le connaisseur capable de dominer tout ce qui est
métier, et par son infatiga ble labeur, l'élève secondera cette visée. Rési-
g~é .en appar~nce, comme s'il n'avait aucune prétention plus élevée, le
diSCiple se laisse emplir, et ce n'est que plus tard, lorsqu'il aura acquis
la maî~rise parfaite des formes, que l'expérience lui montrera que, loin
d'~ppnmer, elles libèrent. De jour en jour, il lui devient plus facile de
smvre sans effort les suggestions techniques qu'on lui propose, mais il
24
devient aussi capable de retirer de son observation scrupuleuse des
in spirations neuves pour son propre enrichissement. Ainsi, par exemple.
la main qui guide le pinceau, au moment précis où l'esprit commence
à élaborer des formes, a déjà trouvé et réalisé ce qui la hante, et en
fin de compte l'élève ignore si c'est la main ou l'esprit qui a combiné
l'œuvre.
Mais pour en arriver au point où le savoir se spiritualise, il faut,
comme pour l'art du tir à l'arc, la concentration totale des énergies
psysiques et animiques. Par de nouveaux exemples, nous montrerons
qu'en aucune circonstance, il n'est possible de la supprimer.
Prenons le cas du peintre à l'encre de Chine. Celui-ci prend place
devant ses élèves, il examine ses pinceaux, les apprête avec minutie
e t les dépose. Devant lui, étalée sur la natte, se trouve une longue et
étroite bande de papier, il la met aussi convenablement en place;
ensuite, après être demeuréé un long moment dans une concentration
profonde où il semble impassible, il brosse, en traits rapides et d'une
sûreté absolu e, un tableau qu'il n'es t ni possible ni nécessaire de retou-
cher et le propose en modèle ~~ ses élèves.
Le maître en arrangements [!orau x, lui, commence son enseigne-
ment en dénouant avec précaution le lien qui réunit fleurs et rameaux
fleuris, l'enroule et le mel so ig neusem e nt de côté. E nsuite, après avoir
examiné à plusieurs reprises chaque branc he séparément, il choisit les
meilleures, les recourbe atten tivement dans la forme nécessitée par le
rôle qu'il leur destine et les assemblera finalement dans un vase choisi
avec recherche. On elirait, à contempler la réussite de cette création,
que le maître a pressenti ce qui hante les rêves obscurs de la nature.
Qu'il me soit permis de me borner à ces deux exemples, dans les-
quels les maîtres agissent exactement comme s'ils étaient seuls. C'est à
peine si les élèves sont gratifiés d'un seul regard, moins encore d'une
parole.
Oublieux de soi, comme perdus clans leurs pensées, ils exécutent les
gestes préparatoires avec calme; ils s'absorbent dans l'acte de la créa-
tion et de la réalisation en form es, qui, elu premier geste jusqu'au com-
plet achèvement de l'œuvre, donne chez tous deux l'impression elu com-
plet déroulement d'un tout.
De ces gestes, il se dégage une telle puissance d'expression que le
spectateur est frappé devant la beauté de ces images.
Cependant, pourquoi, par exemple, le maître ne fait-il clone pas
exécuter par un disciple expérimenté ces préparatifs qui, -;'ils sont
inévitables, sont néanmoins secondaires ?
Quand il frotte lui-même son bâton d'encre, clé Aùe le raphia avec
tant de soin, au lieu de le trancher rapidement ct de le rejeter avec
négligence, est-ce que sa faculté de vision et de réalisation en serait
par cela stimulée? Qu'est-ce donc qui le détermine à répéter inlassable-
ment à chaque leçon cette série d'actes, sans en omettre aucun, avec la
même insistance inexorable et pédantesque, pour les faire répéter
ensuite par les élèves ? S'il demeure a in s i fidèle à la tradition, c'est
parce qu'il sait par expérience que les travaux de mise en train de
l'œuvre ont pour effet d'engendrer l'état favorable à la création artisti-
que. C'est au calme méditatif dans lequel il les exécute qu'il doit cette
d~ co ntraction et l'influence décisive de l'harmonisation de toutes ses
25
puissances. Jamais une œuvre parfaite ne peut naître sans ce recueil-
lement et cette présen ce d'esprit. Tout absorbé dans son action, il est
ainsi conduit, sans a ucune volonté d'intervention, vers le moment où
l'ouvrage elon t les li gnes idéales emplissent sa pensée se réalise comme
de lui-m ême.
De m ême que les p as et les attitudes dans le tir à l'arc, d'autres
gestes liminaires, mutatis mutandis, ont ici une signification identique.
Pour le cas elu d a nseur rituel ou de l'acteur, par exemple, et unique-
ment lors qu'il n e p eut en être autrement, concentration et absorption
en soi sont repor tées a vant l'entrée en scène. Tout comme pour le tir à
l 'arc, cl an s ces exempl es également il s'agit sans conteste de cérémonies.
Bie n plu s clairement que le maître ne parviendrait à l'exprïmer par
des paroles, l 'élève déduit cette leçon que l'artiste a atteint l'état d'es-
prit conve nable dès que s'enchaînent, intimement et sans suture visible,
m é tier c t é lé me nt arti stique, matériel et spirituel, a ccidentel et fonda-
m e ntal. E t gr âce à cela, il a découvert un nouveau sujet d'imitation.
Mainte na nt , on a ttend de lui qu'il soit parfaitement capable cle
dominer les m é thodes de concentration, absorption et détachement de
soi. L'imita tion se fait plus libre, plus mobile, plus spiritualisée, et non
plus rapporté e cette fois à des é léments obj ectifs que chacun doit être
cap a bl e de reproduire avec de la bonne volo nté . L'élève se voit placé
deva nt de nouvelles possibilités, mais il appre nd aussi en m ême temps
que le ur réa li sa tio n n e dép end plus e n aucune m esure de son simple
bon vouloir.
Supposou.s que les don s d 'un disciple l'élè vent à ce degré, il se
trouvera en f ace d 'un da nger qu'il es t presque impossible d'éviter au
cours de son dé velopp em e nt d 'artiste. Certes, il n e s'agit pas ici du dan-
ger de se conswner en un vain narcissism e, - l'Extrême-Orient n'ap-
porte aucune disposition de ce genre, - mais plutôt celui de res1ter
confiné aux limites de ses possibilités actuelles confirmées par le succès
et cé lébrées par la renommée. Par conséquent, il risque de se compor-
ter comme si l'existence artistique était une forme caractérisée de la
\'ie, née spontan ém ent e t justifiée en soi.
Avec la circonspection et l'art consommé d'un conducteur d'âmes,
le maître s'efforce en temps voulu de prévenir le péril en libérant
l'élève de lui-même. Voici la m éthode qu'il emploie pour cela. Partout,
et sans y insister, comme si l'expérience que l'élève doit avoir déjà
faite avait à peine assez de valeur pour que par hasard on en fasse
mention, il signale que toute cré ation conven a ble n e peut r éussir que
dans l'état purement désintéressé, état oü Je cr éateur est absent en tant
que lui-même.
Seul l'esprit es t préscn t, e n une sor le d'é tat de veille, qui n e se
colore p as précisém ent de la t einte elu << Mo i », e l plus capable de
pénétrer tous les espaces, toutes les profonde urs, avec « des yeux qui
entendent et des o reilles qui voient "·
Ainsi le professeur a mène l'élève à fa ire le tour de soi, tandis que
celui-ci devient de plus en plus capable, sous l'œil du maître, de porter
le regard sur des choses dont il a souvent entendu parler, mais dont la
réalité sur la base d'expérience personnelle ne s'est pas encore imposée
à lui.
Peu importe le nom que donne le maître à ce qu'il désire lui faire
26
voir, et s'il lui en donne un, l'élève le comprendra même à travers le
silence le plus complet de son guide.
Là est l'origine d'un mouvement intérieur décisif, que le maître
suit sans influencer le cours par de nouveaux enseignements qui ne
p ourraient que le contrarier. Il assis te l'élève de la fa çon la plus
intime et la plus discrète qui soit en son pouvoir. Selon la formule en
usage dans les cercles bouddhiques, « conune avec une bougie on en
enflamme d'autres », ainsi, afin de les éclairer, le maître transmet d 'un
cœur à un autre, par un influx direct de l'esprit, le sens de l'art vrai.
Alors, si la grâce lui en est réservée, l'élève découvre en soi que
l'œuvre intime qu'il doit réaliser est bien plus importante que les
œ uvres extérieures les plus prestigieuses, s'il lui arrive un jour de
s uivre sa vocation d'artiste véritable.
Mais ce qui caractérise l'œuvre intime, c'est que lui, l'homme qu'il
es t, le Moi qu'il se nt être tel qu'il se retrouve toujours , devient la subs-
tan ce d'une créa ti o n, d 'un e r éa li sation en formes a u terme de laquelle
sc trouve la ma î tri se. Da ns la m aîtrise, comme en quelque chose de
p lus é le vé, lé SC II S arli s tiquc c t l'hum a in cla ns toute son a ccepti o n se
rctrouvcul. Cc qui do llll c l'o i c 11 e ll e co mm e fo rm e d'exis tence, c'es t
qu'elle vit de la vé r·ité inl'ini c qui p o rte e n e ll e l'a rt de la vi e o ri g in ell e.
Le Maître ne c herc he plu s m a is trouve .
Comme artis te, il es t ho mme ci e carac tèr e saccrclo la l; comme
homme, il est l'artis te dont le cœur es t p én é tré par le rega rd de
Bouddha, quoi qu'il f asse ou ne fasse pas, qu'il crée ou se taise, qu'il
soit ou ne soit pas.
L'homme, l'artiste, l'œuvre form ent un tout. L'art du travail inté-
rieur, de l'œuvre qui n e se sépare pas de l'artiste comme une p roduc-
tion extérieure, de cet ouvrage qu'il ne peut exécuter, mais au contra ire
q u'il est toujours, surgit des profondeurs, qui ne connaissent pas le
,i our.
Le chemin de la maîtrise es t abrupt. Il arrive souvent que la seule
chose qui conserve l'élève en mouvement est sa foi dans le Maître en
qui alors seulement il entrevoit la maîtrise : celui-ci vit alors devant
lui le travail intérieur c t ne le conva inc par rien d'autre que par son
unique existence.
C'est à ce stade que l'imitation elu Maître prend son sens ultime
c t le plus parfait; elle conclu i t le discipl e à p articiper à l'esprit même
de la maîtrise.
Le Maître ins tructeur n e sc souc ie pas de savoir jusqu'à quel point
ira l'élève. Dès qu'il lui a m ontré le vrai chemin, il convient qu'il le
la isse continuer seul. Anfin qu e l'é lève tri o mphe cie l'épreuve de la soli-
tude, il lui reste une chose à fai re ; le maî tre le déta ch e de lui, l'exhor-
tan t cordialement à continuer plus lo in que lui, c t « à s'élever sur les
épaules de son initiateur ».
Aussi loin que puisse le conduire son chemin, l'élève ne pourra
oublier son Maître, même s'il le p erd de vue. Il lui témoignera cette
forme nouvelle de la vénération ave ugle elu novice, de la foi salvatrice
de l'artiste, avec une gratitude prê te à tous les sacrifices. Par de nom-
breux exemples remontant au plus lointain passé, on montrerait faci-
lement que cette reconnaissance dépasse de beaucoup la mesure habi-
tuelle de l'humanité.
27
TEXTES RECUEILLIS PAR G. CHARPENTIER
**
Il es t c u r ieux ci e c iter, tt la suite ci e cette dép êche, le fragment
suivan t cie l'enseignement de Ramana Maharshi, le Sage hindou mort
en 1950, après avoir connu, toute sa vie, l'é tat de grand Satori :
« Dieu n'a pas de dessein. 1.1 est lié par aucune action. Les acti-
vités de ce monde ne peuvent pas le toucher. Comparez-le avec le soleil.
Le soleil se lève sans désirs; il ne se propose rien et ne fait pas d'ef-
forts. Mais dès qu'il se lève, d'innombrables activités naissent, sous
l 'effet de ses rayons : Les boutons de la fleur de lotus s'épanouissent,
l'eau s'évapore et toute créature vivante se met au travail, s'y consacre
ct finalement s 'en détache.
Mais le soleil n'es t affec té par a uc une de ces a c tivités puisqu'il
n 'agit qu'en accord avec s a nature, se lo n des loi s fix es, sans aucun but.
en simple témoin ...
Il en est de même pour Dieu. Dieu n'a ni dés ir, ni objcc Lil' lo rsqu'il
créé, qu'il se manifeste, se retire, lorsqu'il a ccorde le salut.
(Extrait de Romana Mahars hi par Arthur Osborne,
Editions Vi ctor Atlin gc r)
Les propos très proches en apparence, ciil.lèrc nt par les mentalités
de ceux qui les ont exprimés. M. " K >> plai sa ntait un croyant en lui
consei llant la neutralité . Le Marharshi ne plai santait pas . Seul le Sage
conserve aux mots leur pureté, car il n'a d'autre but que de les expri-
mer.
28
L'EAU ET LA SOIF
Ce n'est pas raisonner inte lli ge mm e nt que elire : « Mo n foie es t en
désordre; c'est pourquo i .ic doi s pre ndre c inq pillules de calomel >> .
Il est plus sage de dire : " Mon foie es t en désordre; je dois cher-
cher la cause de ce fait clan s ma nourriture et m'abstenir de ce qui
r uine manifes tem ent ma cons ti tu tion. ,
*
**
L'absorption de l'eau est un processus vital e t non pas mécanique,
e t cela es t une énorme différence quand on cherche la solu tion des
probl èmes diététiques.
**..
Une pe rsonn e aux ti ss tl s ~tqu c u x ou hydropiques es t touj ours
suj c ll c ~tu x m ~tl ;.ti scs c l soull"rc toujours d'une vitalité :Jmoinciric.
..* *
Cc sont les llo nllll cs durs c l secs qui so nt so lides c l pl ein s cie
vita lité, qui s uppuriL"III 1 • c il uc des u p é r~lli u n s, qui sc ré Ltb lissc nl
rapidement cie le urs ble ss ures c l l ll~tl <.1i scs c l qui ont un e large immu-
nité face aux m a la dies.
.
.. *
L'homme qui boit sans mes ure a toujours so if, c t ce lui qui s'ab s-
tient constamment de boire es t rarement troublé par la so ir .
..
**
Toutes les cellules elu corps réagissent plus vi goureusem ent quand
elles n'ont pas d'excès d'eau da ns leur substance.
L'eau que nous buvons est absorbée par le courant sanguin e t par
~ uite donne un trava il s uppl ém e ntaire a u cœur.
..
.. *
L'homme a besoin d'une quantité phys iologique de liquide et p <.ts
davantage, et cet te qu a ntité es t mie ux évalu ée lorsqu'on boit seule-
ment de l'eau; a lors la so ir norma Je vi e nt à notre aide et proclame la
quantité requise. Après un e se ma in e ou de ux d'abstention de liquide de
toute sorte excepté J'cau l' ro iclc huc quand il y a l'impératif de la soif.
nous déterminons quelle qu a ntité es t requ ise, physiologiquement par
chaque individu.
La quantité de boi sson s c haud es , boi sso ns cluu ccs, boi sson s alcooli-
sées, thés et cafés qu'un homm e absorbe ha bi l uc ll c men t n'es t pas un
critère des besoins du corps. Ce tte façon de boire est seulement la
conséquence de l'habitude c t ci e la s timul at ion excess ive des cellules.
En donnant à un animal un e no urriture épicée, vous pouvez lui
donner un appétit factice et l'e ngra issé a in si pour le marché.
En donnant à un homme elu bacon sa lé ou elu whisky ou elu thé
chaud, vous pouvez le pourvoir d'une soif fictive qu'il prendra plais ir
à étancher par d'autres boissons, mai s ce tte ha bi tude aura pour résul-
tat une constitution faible et maladive .
29
J e n'ai j a mai s oub li é l'av is que je reçus d'un vie ux coch er , alors
que j'éta is d er rière lui pen d ant qu'il conduisai t une dili gen ce le lon g
d e la cô te d e To ul o n : « L'homme et le c h ev~ll sont semblab les en ccci,
s i vous voulez obtenir un long effort de dur travail de l'un ou de l'au-
tre, donnez-leur un repa s sec e t tout le temps pou r le manger et il s
é'uront ai n si la fOl-cc vitale en eux pour des heures .
Un h omm e ne doit j a mais craindre de n e pas boire assez, la soif
phys iolog iqu e le préserve de ce risque.
Dan s un très gra nd nombre de cas de d éb ilité et perte d'énergie,
d' accroissem e nt d es m esu res abdominales et acc roi ssem ent d es varico-
s ités vein euses le bén é fice qu 'on peut attendre ci e l'ad option de b
« cure d'a lim c ,;t a li o n sèche » es t ex traordinaire .
(de : « EAT NATURE 'S FOOD AND LIV E LONG ,,
elu Dr Josiah OLDFIELD)
l'ENSEIGNEMENT DE RAMAKRISHNA
« Savez-vous co mmen t !t::s paysa ns a ch è te nt le u rs hœu l s pour la
charrue.
Ils sont très ex perts e n ces choses ct save nt ciloi., ir lk huns bœufs .
Pour savo ir s i ces animaux sont fou gue ux o n no n , il s leur tire nt la
que ue. L'crie l es t mira cul eux.
Ce u x qui n'ont pas d 'a rd e ur sc lai sse nt l'aire ct sc couc he nt s ur le
sol, com m e s 'il s vou la ien t dormir. Les bœ ul's qui on t ci e la fou gu e sc
ca bre nt, p ro tes tent cont re la libe rt é qu'on pren d sur eux. Les paysans
~1l o rs c ho is isse nt ces clcmi crs.
Il fa ut qu'un ho mm e <1 il de l'arde ur e n lui s'il ve ut ré ussir clan s la
v ic . MC! is il y en a bcé1u coup qui n'o nt point de r és ist<1n ce , qui sont
co mm e du ri z soufflé cu it cla ns elu la it, cloux et collant.
Ils n'ont ni vo lo nté, ni force, ni capacité d' effort souten u.
Li s sont les râlés d e la vie.
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UNE NOUVELLE
QUI VOUS FERA PLAISIR
Madame SABLÉ donne des Cours de Cuisine
par correspondance
LUI ECRIRE
13, RUE LÉON - PARIS 18e
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PREMIERS PAS
Nou s adm e t lo ns L u 11 ~. 11 uus so mmes même persuadés que l'é tat de
santé a un <.: illl'lll l' II C · p1 ·o r(mdc su r notre ju gement .
Nou s adn 1c lli o 11 s n· l;1 :1van l m ê m e d e commencer l'alim entation
ma crobiotiq11 c , ll (l ll s h:1s;1111 s ur des faits très simples, tel que : un e
nourrilurc !l'Op co pi · 11 ~L· ohsu 11 ·c it les idées, un ver re d e whisky peul
s ulïin.: p0 111· L'S I01 np c 1· 1111 souc i, d o nn e r momentanément elu courage
' le ... Là sc li111il ~ 1il s ' ll s ihklll l' Jit 11os co nn aissances di é tétiques, ma1s
1;.1 l'uree ' de pc i'S II as io ll d11 M:1Î ll'c 0 1!SA WA c t not re violent ? ésir de
c ha nge m e nt. co ncc nt1 ·:1icnl tou tes 11 0s é 11 crg ics P?u'· su 1vrc s tn c tet?ent
ct aveuglé me nt les rè g les s lTi clcs q ui s 'app!Jqucnt a ux prem1ercs
semaines . Nous commençons lou s p a r ê tre d es Jana L1qucs 1gnoran ls ,
e nsui te viennent les vra ies di[ficullés .
D'abord nous subissons un e secousse phys io logique. Cette secousse
n'améliore pas notre entendem ent mais elle désagrège p~utôt cette con-
centration d'énergie qui soutenait notre aveu gle con vJCtJOn.
Que se passe-t-il a lors ?
Nous cherchons des soutiens, nous interrogeons, nou s consu l tons ,
nous lison s. Rares sont ceux qui peuvent d éjà chercher en eux-m êmes
une réponse à cel le ag itation gén érale . Rares son t ceux qui p cnseJ.1l à
c hercher en e ux-m ê mes. Et pourta nt, là seulemen t, es t la bonne vmc.
C'est la p ériod e des abandons ou des excès sp ec ta culaires : ~m
litre de cidre ou trois g laces , un kilo de fruits, deux ou tro1 s clemJs .
malaises, ra ncœurs fatigue .
Quelques-uns r eprennen t ce qu'ils considèrent comme une chaine
c t l'entendement s 'embrume encore.
Rien de ce qui con tracte la réflexion n 'es t bon pou r l'homme.
Le détachement va de pair avec la libéra tion de la p en sée .
Tous nos malaises toutes nos révoltes ont une cause simpl e qu'il
faut trouver par des expériences raisonnables. , .
Si vous souffrez trop de la soif, commen cez p ar m ac hcr m1eux c t
mangez moins, n e m an gez p as ce qui assoiffe trop. P as de h:i tu rcs,
moin s de goma-sio, pas d e desserts. Si les souffrances contmu: r:t,
au gm ente r un pe u les légu m es c l enfin boire . un ,peu. plu s . La. rests-
la ncc du dé but do it an 1c nc r les g landes sa li\' Ll 'rcs a m Jc ux fonc twnner
c l d e cc fait ~~ réduire le beso in de liquid e.
Si vou s 111 a ig ri ssc:r. trop vil.(' , ~~ vo tre gré, il 1':1Li l ré J'J échir : Votre
sommeil es t-il s ulïi s:1nt ? Man ge r moins le so ir.
Pensez à un aven ir proc he c t plu s ·a im e . Av;111l de vous couch er
passez-vous le co rps ~~ l'célll ti ède avec un ga 11l d e loi lcl le ct séch ez-
vous de la main nue , douce m e nt.
Pensez à vous . I l es t lm p tô t. puur pe nse r aux au t res.
Choisissez clans vos amis m acro bi o t iqucs, ceux dont la présence e t
Je langage peuven t. vo us apaise r.
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Pensez que b nature ne sc trompe pas, qu'e lle es t jus te, pui s-
qu'elle n'est pas se ntimentale.
La flamme b r ùle aussi bien le chef-d'œuvre que l'ordure .
Tout malaise vient d'une erreur. L'erreu r est partout oü il y a
i nterpréta ti on gén érale car nous sommes tous des cas particuliers.
Notre compr éhens io n progresse trop lentement.
Plus nous res tons ignorants, plus nous a vons tenda nce à cr oire à
notre sagesse .
Corrigeons nos er reurs p a r des erreurs m oin s grandes. Longtemps
nous ne conn aîtron s que l'erreur , mais ell e ira e n s 'amenui sa nt.
Il n'y a p as de cert il uclc cl ans J'expérie nce : lill aba ttem ent peut
ê tre précurseur d'un regai n ck force , une exc ita ti on p;:ul être le signe
d'un proc he e ïfondrc mc n t.
Ecouton s notre in st inct , ass uro ns- no us qu'il n'es t pas fau ssé par les
menson ges les dissi mulatlo ns que nous cnlrclc nons au ton d ci e nous.
Voyon~-nou s , no us m êmes en spectateurs, sympathisants, sans nous
prendre a u tra giq ue.
Notre corps es t plein de ressou rces, il nous ~:i d e ra à tro uver la
bonne voi e. C'es t à la foi s not re victime e t notre sauveu r , i l fé1 it parti e
de n o tre esprit, comme l'oiseau fait partie de son chant.
Le corps est e n contact direct avec notre j ugem ent p ar la douleur
et le plaisir, il s'expr ime par enflures, crevasses, courbatures, e t autres
manifestations.
Essayons de co mprendre ce curieux lan ga ge . Il veut quelq ue chose
il veut durer p a rce que nous voulon s durer, c l qu e nou s sommes la
même p er sonn e d ans l'Univers impersonne l. S i nc us lui do nnons ce
qu'il ve ut n ous pe nserons mieux et nous s auron s mi eux encore le satis-
faire e t le che min apparaîtra.
Il veut soit plu s ou moin s d'a ir, soit plu s ou moin s d'ca u. soit plu s
ou moins de terr e soit p lus ou m o in s de fe u , soit plus ou m oins de
Yin, soit plus ou J~o i n s de Yan g.
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Ouvrages de G. OHSA W A
N. -B. - Ajouter à chacun des prix ci-dessus fil somme de N.F. 1,95 pour
frais d 'envoi.