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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

CURRICULUM VITAE
ETAT CIVIL
TONGALAZA
Jean Pierre
Né le 27 Avril 1992 à Marovoay
CNI : 415 011 011 228 du 20 Mai 2010 à Mahajanga
Nationalité : Malagasy
Sexe : Masculin
Situation matrimoniale : Célibataire
Logement N10 Cité Universitaire de Fianarantsoa
E-mail : tongalaza.pierre@gmail.com
Tel : 032 58 228 70 / 034 42 023 63

CAPACITES
Maitrise parfaite du langage français et ayant la compréhension de l’anglais puis de l’arabe.
Maitrise parfaite des outils informatiques et bureautiques.
Une curiosité intellectuelle et un esprit de synthèse impressionnante.

ATTESTATIONS ET DIPLOMES
2017 : Master 2 en cours, parcours Physique-Chimie à l’Ecole Normale Supérieure,
Université de Fianarantsoa - Madagascar.

2010 : Baccalauréat de l’Enseignement Général au Lycée Antanimalandy,


Mahajanga - Madagascar.

2007 : Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC), Collège d’Enseignement Générale Ampisikina,
Mahajanga - Madagascar.

2003 : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire (CEPE), Ecole Primaire Public Antanimora,
Mahajanga - Madagascar.

FORMATIONS COMPLEMENTAIRES
Novembre Formation ACTP ‘asa avotra mirindra’ District Isandra,
2017 Fianarantsoa_ FID Madagascar.
Formation technique pour la préparation de la troisième intervention,
District Isandra - Fianarantsoa_ FID Madagascar.

2107 Stage pratique au Lycée Raherivelo Ramamonjy à _Fianarantsoa - Madagascar.

Septembre Formation Fonds d’Intervention pour le Développement MADAGASCAR,


2016 Enquêtes PMT TMDH _Tananarive - Madagascar.

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EXPERIENCES PROFESSIONNELLES
Janvier 2018 Agent Enquêteur de l’AROUND THE WORLD de FID sur l’enquête
Plan Alimentaire Mondiale (PAM) au sein de District de Beloha,
Toliara - Madagascar

Décembre Superviseur et Formateur AGEC MIARINA pour la troisième activité du


2017 Programme du Gouvernement Malagasy Filets Sociaux Productifs au sein de
District d’Isandra, Fianarantsoa - Madagascar.

2017 - Président de l’Association des étudiants ZA.MA.MI (Zanak’i Mahajanga Miray)


Université de Fianarantsoa - Madagascar.
- Vice-Président de promotion VONONA à l’Ecole Normale Supérieure,
Université de Fianarantsoa - Madagascar.

Septembre et Agent Enquêteur de l’AROUND THE WORLD (ATW)


Octobre 2016 de FID sur l’enquête PMT à Faratsiho, Tananarive - Madagascar.

Février Agent Enquêteur AGEC MIARINA du projet FID


2016 sur l’enquête PMT au sein de District Isandra, Fianarantsoa - Madagascar.

2013-2014 Chef de classe L3 Physique-Chimie à l’Ecole Normale Supérieure,


Université de Fianarantsoa - Madagascar.

2014 Moniteur des sports à l’association Triangle du NORD,


Université de Fianarantsoa - Madagascar.

2013 Délégué de Bloc au CAMPUS Universitaire,


Université de Fianarantsoa - Madagascar.

APITUDES PARTICULIERES
Capacité d’écoute, d’analyse et communication
Aisance relationnelle
Facilitation de travailler en équipe
Intègre, méthodique et organisé
Disponibilité à se déplacer
CENTRE D’INTERET
Voyage, Sport, Jeu d’Echec, Musique et cinéma
Je certifie sur l’honneur la sincérité et l’exactitude des renseignements énoncés ci-dessus
Fait à Fianarantsoa, le 27 Avril 2018

L’intéressé

TONGALAZA Jean Pierre


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Dédicaces
A mes parents

A qui je dois plus que je ne saurai exprimée.


Mes pauvres mots ne peuvent jamais exprimer ma reconnaissance et ma profonde
gratitude pour le sacrifice que vous avez fait et que vous continuez à faire pour
mon bonheur et ma réussite. Je prie le Tout Puissant pour qu’il vous allouez bonne
santé et longue vie.

A mon petit frère (Jean Noël) et ma petite sœur adorée (Noëline)

Avec tout mon amour et ma tendresse. En témoignage de mon profond amour et


attachement que le Tout Puissant vous procure beaucoup de bonheur et de succès.

A tous mes amis

Pour leur aide précieuse dans l’élaboration de ce travail qu’ils trouvent ici le
témoignage de ma reconnaissance, mon respect et mon affection.

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REMERCIEMENTS
Aucun travail ne s’accomplit dans la solitude. Ainsi, l’entreprise de rédaction du
présent mémoire a été possible grâce à la contribution et à la collaboration de nombreuses
personnalités, à qui nous aimerions tenir nos sincères remerciements, notre profonde
gratitude.
Nous adressons tous nos sincères et vifs remerciements à :
- Professeur RATSIMBAZAFY, Maître de Conférences HDR, Ecole Normale
Supérieure, Directeur de l’Office du Baccalauréat à Fianarantsoa, mon professeur et mon
encadreur pour ses conseils avisés, sa grande disponibilité et ses encouragements tout au long
de mes travaux.
- Docteur ANDRIANANDRASANIRINA Faly Tinasoa, Maître de Conférences,
Directeur de l’Ecole Normale Supérieure de l’Université de Fianarantsoa pour avoir accepté
de présider la soutenance de ce mémoire.
- Docteur RATSIMBAZAFY Aro Pascal, enseignant-chercheur à l’Ecole Normale
Supérieure de l’Université de Fianarantsoa pour avoir accepté d’être examinateur de cette
soutenance.
- Tous les professeurs et enseignants-chercheurs de mention Physique-Chimie et
Mathématique à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université de Fianarantsoa.
- Toutes les personnes qui ont contribué et collaboré de près ou de loin à la
réalisation de cet ouvrage.
Une marque particulière de reconnaissance est adressée également à ma famille, à
mes amis pour leur soutien, leur compréhension, leur encouragement tout au long de mes
études.
On profite cette occasion à remercier également tous les responsables administratifs
de l’ENS pour leur étroite collaboration avec les enseignants et les étudiants.

Merci de votre aimable attention !

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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS …………………………………………………………………………………..i
SOMMAIRE ………………………………………………………………………………………….ii
LISTE DES ACRONYMES ……………………… …………………………………………………iv
LISTE DES NOMENCLATURES……………………………………………………………………v
LISTE DES FIGURES ……………………………………………………………………………….vi
LISTE DES TABLEAUX …………………………………………………………………………...vii
GLOSSAIRE…………………………………………………………………………………………viii
RESUME………………………………………………………………………………………………x
INTRODUCTION GENERALE ……………………………………………………………………....1
PARTIE PREMIERE …………………………………………………………………………3
GENERALITES SUR LES FONDEMENTS DE L’ENERGIE NUCLEAIRE ……………..3
CHAPITRE 1 : PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’ENERGIE NUCLEAIRE ………..4
1.1 : Noyau atomique …………………………………………………………………4
1.2 : Fission nucléaire………………………………………………………………….9
1.3 : Fusion nucléaire ………………………………………………………………...12
1.4 : Radioactivité ……………………………………………………………………14
CHAPITRE 2 : PERSPECTIVE DE L’ELECTONUCLEAIRE ……………………………20
2.1 : Extension de la durée de vie des réacteurs …………………………………………20
2.2 : Cycle du combustible nucléaire …………………………………………………….22
2.3 : Vulnérabilité de l’électronucléaire aux changements climatiques …………………28
2.4 : Sureté nucléaire……………………………………………………………………..31
CHAPITRE 3 : GESTION DES DECHETS RADIOACTIFS ………………………………37
3.1 : Catégories de déchets radioactifs …………………………………………………...37
3.2 : Principes de gestion des déchets radioactifs ………………………………………..39
3.3 : Pratiques de gestion des déchets radioactifs ………………………………………..40
3.4 : Gestion et stockage définitif des déchets …………………………………………...43
PARTIE DEUXIEME ………………………………………………………………………..50
ATTRIBUTION SUR L’EVOLUTION DE L’ENERGIE NUCLEAIRE …………………..50
CHAPITRE 4 : L’ENERGIE NUCLEAIRE A MADAGASCAR …………………………..51
4.1 : Possibilité d’installation des centrales nucléaires …………………………………..51
4.2 : Application de l’énergie nucléaire pour le défi des changements climatiques .…….54
4.3 : Ressources des minerais (Uranium) disponibles à Madagascar ……………………61
4.4 : Avantages et inconvénients de l’énergie nucléaire …………………………………65
CHAPITRE 5 : RADIOPROTECTION ……………………………………………………..68

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5.1 : Objectif et les principes de la radioprotection ……………………………………..68


5.2 : Réglementation de radioprotection à Madagascar ………………………………….71
5.3 : Madagascar – INSTN ………………………………………………………………72
5.4 : Grandeurs utilisées en radioprotection ……………………………………………..73
CHAPITRE 6 : AVENIR DE L’ENERGIE NUCLEAIRE A MADAGASCAR……………75
6.1 : Relation durable entre AIEA et Madagascar ……………………………………….75
6.2 : Risques financiers à long terme et responsabilités …………………………………83
6.3 : Droit de l’énergie nucléaire ………………………………………………………...90
6.4 : Applications de l’énergie nucléaire à Madagascar …………………………………93
CONCLUSION GENERALE ……………………………………………………………….96

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LISTE DES ACRONYMES


AEN : Agence de l’Energie Nucléaire

AIEA : Agence Internationale de l’Energie Atomique

ALARA : As Low As Reasonably Achievably

Art : Article

CE : Capture Electronique

CIPR : Commission Internationale de Protection Radiologique

CNU : Combustible Nucléaire Usé

DFA : Déchets de Faible Activité

DHA : Déchets de Haute Activité

DMA : Déchets de Moyenne Activité

EIE : Etude Impact Environnementale

GES : Gaz à effet de serre

GIEC : Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat

INSTN : Institut National des Sciences et des Techniques Nucléaires

LGIM : Lois sur les Grands Investissements Miniers

LPNPA : Laboratoire de Physique Nucléaire et de Physique Appliqué

OECD : Organisation Economique de Coopération et de Développement

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PAM : Pam Atomique Madagascar

PIB : Produit Intérieur Brut

PRG : Potentiel de réchauffement Global

PUREX : Plutonium Uranium Extraction

R-D : Recherche et Développement

TNP : Traité de Non-prolifération

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LISTE DES NOMENCLATURES


An : Année

Ar : Ariary

CO2 : Dioxyde de carbone

CH4 : Méthane

°C : Degré Celsius

D : Deutérium

e : électron

eV : électron-volt

E/A : Energie de liaison par nucléon

GJ : Giga joule

Gt : Giga tonnes

GWe : Giga Watt électrique

H2CO3 : Acide Carbonique

Kg : Kilogramme

Km : Kilomètre

Kwh : Kilowatt heure

MeV : Méga électron-volt

O3 : Ozone

ppm : petite particule matter

S.I : Système Internationale

UF6 : Hexafluorure d’uranium

UO2 : Dioxyde d’uranium

𝜈 : antineutrino

% : pourcentage

v
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LISTE DES FIGURES

Figure 1-1: Isotope : noyaux de l'hydrogène .............................................................................. 6


Figure 1-2 : Réaction en chaîne ................................................................................................. 9
Figure 1-3 : Réaction de fusion typique ................................................................................... 12
Figure 1-4 : Nébuleuse d'Orion ................................................................................................ 12
Figure 1-5 : Décroissance Radioactive .................................................................................... 17
Figure 2-1 : Concentration d'Uranium (Yellocake) ................................................................. 22
Figure 2-2 : Stockage de combustible usé à sec ....................................................................... 24
Figure 2-3 : Composition et retraitement du combustible usé ................................................. 25
Figure 2-4 : Fréquence des arrêts d'urgence automatiques non programmés dans le monde
(Novembre par 7000 heures).................................................................................................... 35
Figure 3-1 : Décroissance d'un élément radioactif dont la période radioactive est de cinq
jours .......................................................................................................................................... 37
Figure 3-2 : Déchets radioactifs ............................................................................................... 40
Figure 4-1 : Emissions de gaz à effet de serre du secteur de la production d'électricité par
type de combustible .................................................................................................................. 55

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1-1: Masse du noyau atomique ..................................................................................... 5


Tableau 1-2 : Isotope : Noyaux de l'Uranium ............................................................................ 7
Tableau 1-3 : Isotopes importants formés par capture neutronique dans un réacteur nucléaire
.................................................................................................................................................. 10
Tableau 1-4 : Pouvoir énergétique de divers combustibles ..................................................... 10
Tableau 3-1 : Quelques isotopes présents dans le DHA .......................................................... 37
Tableau 3-2 : Volumes indicatifs de déchets radioactifs produits par un réacteur à eau
ordinaire de 1000 MWe (en m3/an) .......................................................................................... 38

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GLOSSAIRE
Centrales nucléaires : constituent les premiers sites de stockage des déchets nucléaires. Le
combustible irradié y est stocké durant une année environ, dans les piscines du réacteur,
équipées de barres de contrôle pour empêcher toute réaction en chaine.

Climat : Le climat dépend des conditions moyennes de température, de vent et de


précipitations existantes à un moment donné. Le terme climat vient de la racine grecque «
klino » qui signifie inclinaison : les observateurs de la nature avaient en effet constaté que la
chaleur dépendait de l’inclinaison des rayons solaires par rapport au sol.

Cycle du combustible : Ensemble des étapes intervenant dans la production, l’utilisation et le


traitement du combustible des réacteurs nucléaires. Cela inclut l’extraction et la concentration
de l’uranium, sa conversion, son enrichissement, la fabrication des éléments combustibles,
leur utilisation dans un réacteur, le retraitement et le stockage des déchets.

Combustible nucléaire usé : Combustible qui a été irradié dans un réacteur nucléaire, et en a
ensuite été définitivement retiré.

Déchets radioactifs : Substances radioactives inutilisables qui s’accumulent dans les


réacteurs nucléaires, après un certain temps de fonctionnement.

Déchets de faible activité : Les DFA sont un type de déchets dont la manipulation n’exige
pas de mesure notable de protection et, en raison de l’absence de radionucléides à vie longue,
ils se prêtent à un stockage en surface ou à faible profondeur.

Déchets de haute activité : Les DHA renferment des radionucléides à vie longue ayant une
activité élevée, qui peuvent aussi produire de la chaleur. Ils sont d’ordinaire concentrés par les
procédés de retraitement et solidifiés par vitrification de manière à produire une substance de
type vitreux se prêtant à un entreposage et, à terme, au stockage final.

Déchets de moyenne activité : Les DMA exigent une protection spécifique lors de leur
manipulation et, selon leur teneur spécifique en radionucléides à vie longue, ils peuvent
nécessiter un stockage final dans des formations géologiques ou se prêter à un stockage en
surface ou à faible profondeur.

Fission : Processus par lequel un noyau atomique se scinde en deux fragments ou davantage,
accompagné de l’émission de neutrons et de la libération de quantités notables d’énergie.

viii
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Fusion : La fusion est une réaction nucléaire dans laquelle des noyaux légers se combinent
pour former des noyaux de masse supérieure avec libération d’énergie. Ce processus
intervient en permanence dans l’univers.

Garanties : Méthodes utilisées pour vérifier que les engagements en matière d’« utilisation à
des fins pacifiques » des accords de non-prolifération sont honorés. Les garanties supposent
qu’un pays précise (autrement dit, déclare) la nature de son inventaire de matières nucléaires
et l’endroit où il se trouve.

Gaz à effet de serre : L’effet de serre est un mécanisme physique naturel qui permet à
l’atmosphère terrestre, grâce à la présence de certains gaz dans sa partie supérieure, de laisser
passer l’énergie du soleil qui nous arrive sous forme de lumière et de piéger cette même
énergie réfléchie sous forme de chaleur par la surface de la terre.

Limitation : Dans le contexte de l’industrie nucléaire, la limitation est le principe permettant


d’assurer que des activités prévues et justifiées n’entraîneront chez quiconque un dépassement
d’un niveau d’exposition réglementaire préétabli. Le chiffre retenu pour la limite
réglementaire correspond à un jugement de valeur subjectif, qui tient compte d’une
appréciation scientifique et sociale.

Optimisation : Dans le contexte de la radioprotection, l’optimisation est le processus


permettant de garantir que les expositions du public et/ou des travailleurs imputables à
l’exécution d’une activité justifiée sont les plus basses qu’il soit raisonnablement possible
d’atteindre compte tenu des facteurs économiques et sociaux.

Radioactivité : Changement spontané d’un atome instable qui entraîne l’émission d’un
rayonnement. Ce phénomène est dénommé transformation, décroissance ou désintégration.
Les atomes radioactifs sont souvent appelés isotopes radioactifs ou radionucléides.

Rayonnement : Énergie se propageant sous la forme de particules à haute vitesse ou d’ondes


électromagnétiques.

Réacteur nucléaire : Dispositif qui utilise la fission nucléaire pour produire de l’énergie.

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RESUME
L’énergie nucléaire est néanmoins l’une des plus importantes sources d’énergie non fossiles et qui
permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre contre le changement du climat. Les
changements climatiques constituent aujourd’hui le principal problème écologique à l’échelle
mondiale. Le changement climatique n’épargne aucun pays quant à ses impacts négatifs, mais ce sont
surtout les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés comme Madagascar qui
sont les plus touchés. Les centrales nucléaires n’émettent pratiquement pas de GES ni de polluants
atmosphériques durant leur période d’exploitation et ne sont à l’origine que d’une très faible quantité
d’émissions sur l’ensemble de leur cycle de vie. Le nucléaire assure la sécurité énergétique et le
développement industriel en fournissant de l’électricité de manière fiable et à des prix stables et
prévisibles. Ce travail met en valeur l’amélioration de compréhension : dans la première partie,
généralités sur les fondements de l’énergie nucléaire. La deuxième partie a été consacrée à l’attribution
sur l’évolution de l’énergie nucléaire. Ce travail montre que l’énergie nucléaire a une place très
importante dans un pays qui ne possède pas des armes nucléaire comme Madagascar. Tous les pays
ont le droit d’utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques et ont le devoir de le faire de façon
sûre et en toute sécurité.
Mots clés : Energie nucléaire, Gaz à effet de serre, changement du climat

ABSTRACT
The nuclear energy is nevertheless one of the most important sources of energy non fossils and that
permits to reduce the emissions of gas to greenhouse effect against the change of the climate. The
climatic changes constitute today the main ecological problem on a world scale. The climatic change
doesn't save any country as for his/her/its negative impacts, but these are especially the countries in
development, in particular the least advanced countries as Madagascar that is the more touch. The
nuclear plants give out neither GES nor atmospheric pollutants practically during their period of
exploitation and are not to the origin that of a very weak quantity of broadcasts on the set of their life
cycle. The nuclear assures the energizing security and the industrial development while providing the
electricity in a reliable manner and to steady and foreseeable prices. This work enhances the
improvement of understanding: in the first part, generalities on the foundations of the nuclear energy.
The second part has been dedicated to the assignment on the evolution of the nuclear energy. This
work shows that the nuclear energy has a very important place in a country that doesn't possess some
weapons nuclear like Madagascar. All countries have the right to use the nuclear technology to pacific
ends and have the duty to make it in a sure way and in all security.
Key words: Nuclear energy, Gas to greenhouse effect, change of the climate.

x
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

INTRODUCTION GENERALE
La Physique est une discipline très appliquée dans la vie quotidienne. Cette matière
constitue l’étude de : la mécanique, l’électricité, l’optique, la chimie et la physique nucléaire
etc. Parmi ces sciences, cet ouvrage va parler de l’énergie nucléaire. Elle est une science qui
s’intéresse à l’ensemble des phénomènes physiques et chimiques de faire intervenir le noyau
atomique. Cette application a pris de l’importance dans la société que ce soit dans le domaine
de l’énergie nucléaire et industrielle.
En physique, l’énergie est la grandeur qui caractérise tout changement d’état d’un
système. Aucune société n’existe sans apport d’énergie. Nous ne pouvons ni créer ni détruire
de l’énergie. Nous pouvons en revanche extraire de l’énergie déjà là pour l’utiliser mais une
partie va inévitablement se dissiper dans le processus.
En fait, une grande question se pose : Est-ce que l’implantation des centrales
nucléaires aux pays sous développé comme MADAGASCAR peut-être envisageable un jour
ou restera qu’une simple illusion?
C’est pour résoudre cette question qu’on a choisi de mettre au point cet ouvrage qui
s’intitule :
« Contribution à l’étude d’exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement
climatique »
L’énergie nucléaire représente à ce jour 39% annualisés en moyenne, soit une forte
part de la production d’électricité du pays. Elle constitue de loin la principale source
d’énergie. Argument de poids en sa faveur : elle respecte le climat, puisque les rejets de CO2
sont quasi nuls avec cette forme d’énergie. Le sujet n’en reste pas moins extrêmement
controversé : le risque d’accident nucléaire et le problème de l’élimination des déchets
radioactifs suscitent la crainte et l’opposition de la population. Actuellement, les pays
développés prennent le risque pour atteindre le plus de consommation mais les déchets
radioactifs presque moins rare à cause des centrales producteurs en millier.
Ce mémoire a pour but de mettre en valeur l’enseignement de la physique nucléaire et
pour faire comprendre aux lecteurs que l’énergie nucléaire à l’apparition des déchets
radioactifs qui pourraient constituer dans le futur une nouvelle source d’énergie.
Pour vous aider de mieux suivre cet ouvrage, on a proposé une démarche à deux grandes
parties :
 Tout d’abord, en première partie, on va parler des généralités sur les fondements de
l’énergie nucléaire : les principes fondamentaux de l’énergie nucléaire, la perspective
de l’électronucléaire et la gestion des déchets radioactifs.
1
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 Enfin, en deuxième partie, on met en évidence l’attribution sur l’évolution de l’énergie


nucléaire à Madagascar : l’énergie nucléaire à Madagascar, la radioprotection et
l’avenir de l’énergie nucléaire à Madagascar.
Cet ouvrage est d’une importance non négligeable car l’énergie nucléaire représente l’une des
grandes énigmes pour développer et évoluer un pays.

2
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On introduit qu’une réaction nucléaire est un processus par lequel le noyau d’un atome
se transforme en entrant en collision avec d’autres corps qui peuvent être des particules alpha,
des rayons gamma, des neutrons, des protons ou d’autres atomes. Parmi toutes les réactions
nucléaires possibles, deux, la fission et la fusion, sont particulièrement intéressantes parce
qu’elles libèrent une grande quantité d’énergie, mais jusqu’à présent seule la fission a pu être
maîtrisée pour produire de l’électricité. Un réacteur nucléaire est simplement un moyen de
produire de la chaleur pour faire bouillir de l’eau qui se transforme en vapeur et entraîne des
turboalternateurs qui produisent de l’électricité. Le présent chapitre décrit les processus mis
en œuvre et les techniques utilisées pour exploiter l’énergie.

Chapitre 1
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’ENERGIE
NUCLEAIRE
1.1 Le Noyau atomique
1.1.1 Les définitions
La force attractive entre les protons (chargés positivement) et les électrons (chargés
négativement) assure la cohésion atomique.
Les neutrons et les protons possèdent environ la même masse, et sont chacun près de 2000
fois plus massif que les électrons.
On retrouve 99,9% de la masse atomique dans le noyau.
1.1.2 Les propriétés générales du noyau atomique
1.1.2.1 Modèles atomiques
Les modèles atomiques sont des représentations simplifiées de la réalité avec lesquelles on
essaie de décrire les propriétés des atomes. Au fil du temps, les modèles de la physique
atomique ont pu calculer et expliquer de manière toujours plus exacte les observations.
Démocrite a établi le premier la théorie que la matière pourrait être constituée de particules
matérielles indivisibles. Sa théorie ne s'appuyait pas sur des expériences, mais sur la réflexion.
1.1.2.2 La cohésion des protons et des neutrons au sein du noyau atomique
Les constituants de la matière sont des atomes comprenant un noyau et des électrons qui
tournent autour. Pénétrons maintenant au cœur de l’atome, dans le noyau.
Celui-ci est un assemblage de protons et de neutrons concentrés dans un très petit
volume et soumis à deux forces différentes: la force nucléaire forte et la force électrique. Le
noyau atomique est très petit (environ 10-12 mm) comparé à l’atome (10-7 mm).
“Force électrique et force nucléaire se compensent pour assurer la cohésion du noyau.”

3
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La force électrique n’agit que sur des particules chargées, attirant celles qui sont de signe
opposé et repoussant celles de même signe. Cette force agissant à “longue” distance permet
aux électrons, porteurs d’une charge négative, d’être retenus autour du noyau chargé
positivement. Les neutrons, en raison de leur absence de charge, ne sont pas soumis à la force
électrique. Par contre, les protons, tous de même signe, ont tendance à se repousser. Pourtant,
dans le noyau, les protons et les neutrons restent bien associés. Cette constatation permet de
dire que la force nucléaire, qui n’agit qu’à très “courte” distance sur les protons et les
neutrons, est plus intense pour ces courtes distances que la force électrique.
Cependant, la force nucléaire ne peut pas compenser à l’infini la force électrique pour la
cohésion des protons et des neutrons dans les noyaux. Lorsqu’il y a beaucoup de protons, les
noyaux des atomes sont moins liés et deviennent instables.
1.1.2.3 Modèle atomique de Rutherford
 L'atome (diamètre 10–8 cm) est constitué d'une enveloppe et d'un petit noyau massif de
manière idéalisée, ponctuel (diamètre 10–13 cm), qui contient pratiquement toute la
masse de l'atome.
 Autour du noyau chargé positivement, il existe un champ électrique puissant; les
électrons chargés négativement forment l'enveloppe atomique.
 Le nombre de charges élémentaires positives dans le noyau (nombre atomique) est
aussi grand que le nombre d'électrons de l'ensemble de l'atome, de sorte qu'il apparaît
neutre vis-à-vis de l'extérieur.
La charge Z du noyau atomique est un multiple entier de la charge élémentaire e. Le
nombre atomique Z correspond au numéro atomique de l'élément chimique correspondant
dans le système périodique des éléments. La charge élémentaire e est égale à la valeur absolue
de la charge d'un électron. Le noyau atomique est constitué de protons et neutrons. Ces
constituants du noyau sont appelés nucléons.
Les rapports de force qui règnent dans le noyau atomique:
o Forces nucléaires (énergie de liaison du noyau): 1
o Forces électriques/de Coulomb (répulsives): 10–3
o
Forces d'attraction gravifique (très faibles): 10–40

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

1.1.2.4 Masse du noyau atomique


a. Nucléide
Les nucléides renferment les nucléons: les protons (portant une charge élémentaire
positive) et les neutrons.
A
Symbole : Z X
A est le nombre de masse et représente le nombre de nucléons.
Z est le nombre atomique et représente le nombre de charges positives élémentaires ou le
nombre de protons. N est le nombre de neutrons.
On a : N  A  Z
4
2 He renferme 4 nucléons : 2 protons et 4 – 2 = 2 neutrons.
238
92 U renferme 92 protons et 238 – 92 = 146 neutrons.
Tableau 1.1: Masse du noyau atomique
Neutron Proton Electron
Charge (C) 0 e = 1,60.10-19 -e

Masse (Kg) 1,674.10-27 1,672.10-27 9,109.10-31

Masse (en u) 1,008 665 1,007 277 0,000549

Energie au repos (MeV) 939,57 938,28 0,511003

Sources : Noyau atomique et radioactivité 13 GE-2013/14

b. Quantité de matière
Elle caractérise la quantité de matière contenue dans un corps.
Unité S. I. : la mole (mol)
1 mol est la quantité de matière d'un système contenant autant d'entités élémentaires qu'il y a
d'atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12.
c. Nombre d’Avogadro NA (Constante d’Avogadro)
Le nombre d’Avogadro NA constitue le nombre d’entités contenues dans une quantité de
matière de 1 mole, donc :

Les entités élémentaires doivent être spécifiées et peuvent être des atomes, des molécules,
des ions, des électrons, d'autres particules ou des groupements spécifiés de telles particules.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

d. Masse molaire M
Elle constitue la masse d’une mole d’atomes ou de molécules, donc de 6,02.1023 atomes
ou molécules.

Unité : 1

A partir de la masse molaire on peut calculer la masse d’un atome, m0:

Application : calcul du nombre d’atomes dans un échantillon de masse m :

e. Unité de masse atomique (1 u)


1 u est la masse correspondant à de la masse d’un atome de 12C .
12 g de 12C renferment une quantité de matière de 1 mole et se composent donc de 6,02 1023
atomes. On obtient :

f. Isotope
L’hydrogène se présente sous la forme d'un mélange d'isotopes. L'hydrogène le plus
abondant ne possède pas de neutron. Les isotopes sont des noyaux atomiques avec le même
nombre de protons mais des nombres de neutrons différents.
Ils sont des noyaux atomiques avec le même nombre de protons mais des nombres de
neutrons différents. L'unité de masse inclut les électrons. Ceci est uniquement possible parce
que la masse de l'électron est négligeable par rapport à la masse du noyau.

Source : Noyau atomique et radioactivité 13GE -2013/14


Figure 1.1: Isotope : noyaux de l'hydrogène

6
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Tableau 1.2 : Isotope : Noyaux de l'Uranium


Type Z A N Fréquence
d’atome
238
92U
92 238 146 99,274%

235
92U 92 235 143 0,72%

234
92U 92 234 142 0,006%

Source : Noyau atomique et radioactivité 13GE -2013/14

L'élément (table de Mendeleïev) et ses propriétés physiques et chimiques sont définis


par Z. Les isotopes diffèrent par le nombre de neutrons (donc par A) qui influe sur les
propriétés nucléaires. La cohésion nucléaire est assurée par l'interaction entre les nucléons :
l'énergie de liaison est équivalente au défaut de masse.
L'énergie de liaison par nucléon (E/A) présente un maximum vers A = 60 (Fe, Ni, Zn).

( ) ( )
g. Défaut de masse
Dans les réactions nucléaires, la masse n’est pas conservée, mais la somme masse plus
équivalent en masse de l’énergie est conservée.
Le défaut de masse est la différence entre la masse des particules initiales et celle des
particules finales.
On doit tenir compte de la masse au repos des particules :
1.1.2.5 Masse atomique relative Ar
La masse atomique absolue mA donne la masse d'un atome déterminé en kilogrammes. La
masse atomique relative Ar est le quotient de la masse absolue d'un atome et de la 12 émè partie
de la masse de l'isotope de carbone 126C

( 126C )

7
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1.1.2.6 Masse atomique absolue mA


La masse absolue de l'atome de carbone et donc du noyau (la masse de l'électron est
négligeable vis-à-vis de la masse du noyau) est de:

Les expériences de Rutherford ont montré que la taille d’un noyau atomique est
extrêmement petite par rapport à l’atome entier. Le diamètre du noyau mesure moins que 10–4
du diamètre de l’atome (qui, lui, vaut quelques 10–8 cm).
1.2 La fission nucléaire
1.2.1 Définitions et historique en Physique nucléaire
Lors d’une fission nucléaire, un noyau lourd A > 200 se scinde en deux noyaux plus
légers sous l’impact d’un neutron. Parmi l’impact d’un neutron, certains noyau se cassent en
deux cette fission se répète, produisant une réaction en chaine. Le noyau est dit « fissile ».
La fission nucléaire est une réaction nucléaire qui se produit lorsqu’un neutron rencontre
certains noyaux atomiques lourds. En se cassant, le noyau dégage de l’énergie dont la majeure
partie peut être transformée en chaleur. La fusion est une autre réaction nucléaire calogène,
mais qui n’est pas encore suffisamment maîtrisée pour produire de l’énergie.
Une matière fissile est une matière susceptible de subir une fission sous l’impact d’un
neutron thermique.
1898 Pierre et Marie Curie découvrent le radium.
1939 Frédéric Joliot-Curie découvre la réaction en chaîne.
1939 La fission nucléaire induite est découverte par des physiciens allemands.
1945 Première explosion d'une bombe nucléaire A.
1952 Explosion de la première bombe H.
1960 Première bombe atomique française.
1997 Signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
2005 Le réacteur à fusion nucléaire expérimental à Cadarache.

8
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1.2.2 La réaction en chaîne


La fission est la rupture d’un gros noyau (noyau d’uranium 235, par exemple) qui, sous
l’impact d’un neutron, se scinde en deux noyaux plus petits.
La fission s’accompagne d’un grand dégagement d’énergie. Simultanément se produit la
libération de deux ou trois neutrons. Les neutrons ainsi libérés peuvent provoquer à leur tour
la fission d’autres noyaux et la libération d’autres neutrons, et ainsi de suite.
On a une réaction en chaîne puisqu’en induisant une seule fission dans la masse
d’uranium, on peut obtenir si on ne contrôle pas les neutrons au moins 2 fissions, qui vont en
provoquer 4, puis 8, puis 16, puis 32… Les deux principales utilisations de la fission sont les
réacteurs nucléaires et les bombes nucléaires de type A. Dans les réacteurs, la réaction en
chaîne est stabilisée à un niveau donné, c’est-à-dire qu’une grande partie des neutrons est
capturée afin qu’ils ne provoquent pas d’autres fissions. Il suffit seulement qu’un neutron, à
chaque fission, provoque une nouvelle fission pour libérer régulièrement de l’énergie. Au
contraire, pour la bombe, la réaction en chaîne doit être la plus divergente possible dans le
temps le plus court: on favorise sa croissance et l’on confine l’énergie le plus longtemps
possible. La réalisation d’une bombe nécessite de grandes connaissances technologiques et un
matériau fissile très pur.

Source : CEA
Figure 1.2 : Réaction en chaîne
Les conditions pour obtenir l’amorçage des réactions de fission sont:
-Il faut que le noyau lourd (uranium 235) soit percuté par un neutron.
-Il faut que dans un certain volume la masse des noyaux fissiles soit suffisante (masse
critique).

9
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La production d’énergie dans les centrales nucléaires à partir d’1 gramme d’uranium
235 est équivalente à celle libérée par 1 tonne de pétrole. Le contrôle de la fission s’effectue
grâce à des barres de graphite qui arrêtent les neutrons. Lorsque le noyau d’un atome capture
un neutron sans se scinder, il peut se transformer en un autre élément (transmutation).
Dans un réacteur nucléaire, ces transmutations génèrent toute une série d’éléments à vie
longue qui n’existent pas dans la nature ou y sont très rares.
Tous les éléments sont radioactifs et certains, en particulier le plutonium, peuvent être
utilisés comme combustible nucléaire. En raison de leur longue période radioactive et de leur
forte toxicité biologique et radiologique, ils représentent une autre partie importante des
déchets nucléaires et expliquent pourquoi certains déchets doivent être confinés pendant une
très longue durée.
Tableau 1.3 : Isotopes importants formés par capture neutronique dans un réacteur nucléaire
Elément Période approximative

Neptunium (
237
Np ) 2 140 000 ans

Plutonium (
239
Pu ) 24 000 ans

Américium (
243
Am ) 7 400 ans

Source : Agence pour l’énergie nucléaire (AEN)

La fission nucléaire est une source d’énergie extrêmement puissante et à très forte
densité énergétique, c’est-à-dire qu’elle produit une très forte quantité d’énergie par unité de
combustible consommé. Par rapport à la combustion de combustibles fossiles, les réactions de
fission consomment beaucoup moins de matière première pour produire une quantité
d’énergie équivalente. Ainsi, un kilogramme d’uranium produit autant d’énergie qu’environ
45 000 kg de bois, 22 000 kg de charbon, 15 000 kg de pétrole ou 14 000 kg de gaz naturel
liquide.
Tableau 1.4 : Pouvoir énergétique de divers combustibles
Combustible Pouvoir énergétique approximatif par tonne (GJ)
Bois 14
Charbon 29
Pétrole 42
Gaz naturel (liquéfié) 46
Uranium 630 000

Source : Agence pour l’énergie nucléaire (AEN)

10
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

De même, par rapport aux énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien,


le nucléaire nécessite beaucoup moins d’espace pour produire la même quantité d’énergie.
Ainsi, en l’état actuel de la technique, une centrale nucléaire équipée d’un réacteur de 900
mégawatts électriques (MWe) produit autant d’énergie que 70 km2 de panneaux solaires ou
que quelques milliers d’éoliennes si l’on tient compte de leur rendement et de leur
disponibilité.
1.2.3 Exemple de fission nucléaire
Le noyau d’Uranium 235 a plusieurs possibilités de fission. En voici une :

235
92 U  01n38
94
Sr140
54 Xe  20 n
1

Les lois de conservation sont vérifiées :


o Conservation du nombre de charge : 92 = 38 + 54
o Conservation du nombre de nucléon : 235 + 1 = 94 + 140 + (2×1)
On ne simplifie pas les neutrons dans car ils ne sont pas équivalents.

1.3 Fusion nucléaire


1.3.1 Définitions
Lors d’une réaction de fusion nucléaire, deux noyaux légers s’agglomèrent en un noyau plus
lourd et plus stable.
Alors que la fission nucléaire consiste à fragmenter un noyau atomique lourd pour
récupérer l’énergie de fission, la fusion nucléaire consiste à agglomérer des noyaux légers
pour former un noyau plus lourd et récupérer l’énergie de fusion. La fusion nucléaire est un
phénomène qui se produit en permanence dans l’univers.
Au centre du soleil, à des températures de 10 à 15 millions de degrés Celsius, l’hydrogène
se transforme en hélium et libère l’énergie qui permet la vie sur terre. Il y a des décennies que
l’on cherche à produire de l’énergie de fusion à l’échelle industrielle.
1.3.2 La fusion sur terre
L’homme cherche à maîtriser les réactions de fusion pour récupérer cette fabuleuse
énergie. Il a réussi à maîtriser celle-ci dans les bombes nucléaires de type H mais pas encore
pour produire de l’électricité. Pour une application civile de la fusion, la réaction la plus
étudiée est la fusion de deux noyaux d’isotopes de l’hydrogène, le deutérium et le tritium qui
fusionnent pour créer un noyau plus lourd, celui de l’hélium. Pour atteindre des températures
très élevées et des densités suffisantes de noyaux et pour augmenter la probabilité qu’ils se
rencontrent, l’homme se heurte à de nombreuses difficultés techniques.
11
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Deux types d’expériences sont étudiés en laboratoire :


• à faible concentration, le mélange d’isotopes d’hydrogène gazeux (deutérium et tritium) à
fusionner peut être renfermé à l’intérieur de parois immatérielles créées par des champs
magnétiques. Les noyaux sont portés à plus de 100 millions de degrés dans des machines
appelées;
• à forte concentration, le mélange d’isotopes d’hydrogène à fusionner est contenu dans une
microbille que l’on irradie très rapidement avec des faisceaux de lasers très puissants.

D  T 4He  n  énergie

Source : Joint European Torus


Figure 1.3 : Réaction de fusion typique

1.3.3 La réaction en chaîne dans les étoiles


Condition pour obtenir l’amorçage des réactions de fusion :
Pour amorcer une réaction de fusion nucléaire, il faut élever la température à plus d’un
million de kelvin pour vaincre la répulsion coulombienne qui s’exercent entre les protons.
Ces conditions extrêmes existent au sein des étoiles où la température est de l’ordre de
plusieurs dizaines de millions de degrés.

Source : Philippe Morin


Figure 1.4 : Nébuleuse d'Orion

12
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Une réaction en chaîne débutant par la fusion de noyaux légers comme l’hydrogène a lieu :
1
1 H  11H  12 H  10 e
2
1 H  11H  23 He
3
2 He 23He 24 He 11H  11H
Ces réactions nucléaires libèrent beaucoup d’énergie. La surface des étoiles peut atteindre
5700 °C. Dans des étoiles plus massives que le Soleil, des températures encore plus élevées
permettent la fusion de noyaux plus lourds pouvant former par fusion des noyaux comme
ceux de carbone, d’oxygène ou de fer.
1.3.4 Exemple de fusion nucléaire
2
2
1 H 11H  23 He   1
1
H : deuterium
1 H : protium
Les lois de conservation sont vérifiées :
o Conservation du nombre de charge : 1 + 1 = 2
o Conservation du nombre de nucléon : 2 + 1 = 3

1.4 Radioactivité
1.4.1. Quelques définitions de la radioactivité
o On appelle radioactivité la transformation de noyaux atomiques au cours desquelles un
rayonnement est émis.
o La radioactivité est le processus par lequel certains noyaux atomiques émettent de
façon spontanée un rayonnement.
« La radioactivité est la désintégration spontanée du noyau d’un atome avec émission de
particule ou de rayonnement électromagnétique ».
Pourtant, certains atomes sont des noyaux instables. Ils sont dits radioactifs. Il est possible de
transformer des atomes stables en atomes instables. Lorsque, un noyau de l’atome est
bombardé par une cible, un déséquilibre nucléaire entre les protons et neutrons se produisent.
Le noyau de l’atome émet des rayonnements ( ) pour retrouver sa stabilité.
Dont il existe deux types de radioactivité : la radioactivité naturelle et la radioactivité
artificielle.
1.4.2. La radioactivité dans la nature
La radioactivité est d’origine naturelle. L’intégralité des éléments présents sur Terre, y
compris les noyaux radioactifs, ont été formés dans la phase de nucléosynthèse aux premiers
instants de l’univers, pour les éléments légers (hydrogène et hélium).

13
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La radioactivité est à l’origine de l’apparition de la vie sur Terre. C’est la chaleur qu’elle
génère qui maintient le noyau terrestre sous forme liquide, et qui a permis lors des éruptions
volcaniques la formation de l’atmosphère primitive (protection contre les météorites, effet de
serre pour diminuer les écarts thermiques entre le jour et la nuit).
C’est aussi la radioactivité qui entretient la combustion au sein du soleil, par le biais des
réactions thermonucléaires où l’hydrogène est transformé en hélium.
1.4.3. La radioactivité et l’homme
Depuis plus d’un siècle, l’homme a découvert l’existence de la radioactivité. Il a su
exploiter l’énergie fabuleuse cachée au cœur de la matière, avec plus ou moins de bonheur, et
même créer de nouveaux éléments qui n’existent pas sur Terre.
Quelques applications :
Énergétiques : centrales nucléaires à fission.
Médicales : utilisation de traceurs radioactifs pour les diagnostics, traitement des cancers.
Biologiques / géologie : études in vivo à l’aide de marqueurs radioactifs, datation.
Militaires : bombes nucléaires à fusion ou à fission.
1.4.4. Bilan d’énergie de masse
Lors d’une réaction nucléaire spontanée, la masse des particules dans l’état initial est
supérieure à la masse des produits de désintégration.
Par exemple :
La désintégration  : 82 Pb  
Po 208
212
84 avec

La désintégration :
60
27 Co28
60
Ni  𝜈 avec

On observe une différence de masse entre mi (masse de la particule dans l’état initial) et mf
(somme des masses des particules dans l’état final) :
On appelle bilan d’énergie de masse de la désintégration la quantité définie par :
( )
C’est cette transformation de l’énergie de masse en énergie cinétique et / ou d’excitation qui
est communiquée aux produits de désintégration.
1.4.5. Les différents types de la radioactivité
0
1.4.5.1 Radioactivité : émission d’un électron 1 e
La radioactivité affecte les nucléides X présentant un excès de neutrons; lors de cette
désintégration, il y a émission d’un électron 10 e , et d’un antineutrino 𝜈 (particule sans charge
et sans masse, nécessaire pour assurer le principe de conservation de l’énergie).

14
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

A
Z   Z A1 *  10 e  

Exemple :
3
1 H  23 He 10 e  
Le rayonnement est moyennement pénétrant, arrêté par une feuille d’aluminium de
quelques mm d’épaisseur ; Son pouvoir d’ionisation est moyen ; Réaction isobarique puisque
A n’est pas modifié ; Les particules et  se partagent de manière aléatoire l’énergie E de
la réaction, d’où un spectre d’émission continu : il s’étend de 0 quand  emporte toute
l’énergie, jusqu’à E quand  n’emporte aucune énergie.
o Condition d’émission de la radioactivité :
La réaction n'a lieu que si la différence de masse entre atome-père et atome-fils > 0.
La réaction n'a lieu que si la différence énergétique entre atome-père et atome-fils > 0.
0
1.4.5.2 Radioactivité : émission d’un positon 1 e
La radioactivité β- affecte les nucléides X présentant un excès de protons ; lors de cette
désintégration, il y a émission d’un positon 0
1 e (antiparticule associée à l’électron), et d’un
neutrino 𝜈.
A
Z   Z A1 *  10 e  

Exemple :
30
15 P14 Si  10e  
30 *

Réaction isobarique puisque A n’est pas modifié ; La radioactivité β+ ne concerne que les
noyaux artificiels, ce sont des particules à durée de vie très courte ; Ainsi que le rayonnement
β-, le rayonnement β+ est moyennement pénétrant, arrêté par une feuille d’aluminium de
0
quelques mm d’épaisseur ; Son pouvoir d’ionisation est moyen ; Deux particules, 1 e et 𝜈 se
partagent de façon aléatoire l’énergie émise : spectre continu ; Le positon émis entre en
contact avec les électrons du milieu extérieur : il s’annihile avec un électron :
0
1 e 10 e  2
La matière disparaît, au profit de deux : énergie de 0,511MeV chacun et émis à 180°
l’un de l’autre. La double émission est caractéristique du .
o Condition d’émission de la radioactivité β+ :
La réaction n'a lieu que si la différence de masse entre atome-père et atome-fils >2.m ( ).
La réaction n'a lieu que si la différence énergétique entre atome-père et
atome-fils >1,022MeV.

15
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

1.4.5.3 Capture électronique CE : processus qui conduit au même élément-fils que


le
Si la condition n’est pas respectée, la CE peut éventuellement avoir
lieu ; elle intervient lorsqu’un noyau capture un électron de son propre cortège électronique :
un proton du noyau réagit alors avec cet électron, transmutant celui-ci en un neutron.
Il y a également toujours formation d’un neutrino :
1
1 p 10 e01n  

Pour atome donné :


A
Z X  10 e Z A1Y *  
Exemple :
55
26 Fe 10 e25
55
Mn  

1.4.5.4 Radioactivité α (alpha)


L’émission d’un noyau d’Hélium 24 He :

A
Z  AZ42 *  24He

81Tl  2 He  
Bi208
212 * 4
Exemple : 83

Radioactivité naturelle ou induite concernant les noyaux lourds ; Pouvoir de pénétration faible
: ce sont des particules facilement arrêtées par quelques cm d’air ou une feuille de papier ;
Du fait de leur taille et de leur double charge positive, le rayonnement α est le plus ionisant ;
Toutes les particules α émises ont la même énergie.
1.4.5.5 Désexcitation gamma
Au même titre que les atomes, les noyaux peuvent se trouver dans un état excité. Le
nouveau état d’un noyau après désexcitation gamma se différencie de son état initial au
niveau énergétique, il n’y a pas de modification sur la composition car le nombre de masse et
le numéro atomique ne change pas. Les réarrangements de la structure du noyau qui résulte
correspondent donc à une désexcitation nucléaire : c’est l’isomérie nucléaire.
A
Z X *  ZA X  
Elle s’agit de l’émission d’un rayonnement électromagnétique que l’on appelle rayonnement
gamma ou photon . Les particules et les rayonnements électromagnétiques émis par la
radioactivité sont des rayonnements ionisants.

16
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Remarque :
o Pour l’émission d’un électron 0
1 e
A A
Z X : noyau-père instable ; Y * : noyau-fils dans l’état excité ;
Z 1
0
1 e : électron

o Pour l’émission d’un positon 0


1 e
A
Z X : noyau-père instable ; Y * : noyau-fils dans l’état excité ;
A
Z 1
0
1 e : électron

o Pour l’émission d’un noyau d’hélium 24 He


A A 4
Z X : noyau-père instable ; Z 2 Y * : noyau-fils dans l’état excité ; 24 He : noyau d’hélium
1.4.6 Loi de la radioactivité
1.4.6.1 Définition de la décroissance radioactive
La décroissance radioactive est la réduction du nombre des noyaux radioactifs (instables) dans
un échantillon. Elle se produit jusqu’à ce que tous les noyaux de l’échantillon soient stables.
1.4.6.2 La loi de la décroissance radioactive

La loi décroissance des noyaux radioactifs a été établie expérimentalement en 1902 par
Rutherford et Soddy. Le nombre , des désintégrations nucléaires spontanées qui se
produisent dans une quantité donnée de matière pendant un temps petit est proportionnel
au nombre d’atomes radioactifs ( ) et au temps selon la relation : .
Dans un échantillon de matière radioactive constitué de noyaux radioactifs d’une espèce
donnée, le nombre de noyaux va décroître au cours du temps t, et sera noté ( ). Si on
appelle le nombre d’atomes radioactifs présents initial (t=0) et constante de la
radioactive, on a la relation :
( )

Source : cours radioactivité Yannick ARNOUD


Figure 1.5 : Décroissance Radioactive

17
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

1.4.7 Activité d’une source


1.4.7.1 Définition
On appelle activité, notée ( ) , le nombre de désintégrations par unité de temps. On
calcule l’activité en multipliant la probabilité qu’a un noyau de se désintégrer par unité de
temps ( ) par le nombre de noyaux :
( ) ( )
Avec : L’activité initial à
: L’activité au temps t
: Le temps écoulé entre t et
: La constante radioactive donnée

1.4.7.2 Unités
L’activité s’exprime en Becquerel (Bq), qui correspond à une désintégration par seconde. On
trouve une autre unité historique, le Curie (Ci) qui correspond à Bq.
1.4.8 Période radioactive
La période radioactive ou demi-vie est le temps nécessaire pour que la moitié des atomes
radioactifs initialement se soient désintégrés.
( ) représente le nombre de radionucléide à l’instant t.
La période T est le temps au bout duquel le nombre de noyaux initialement présent a été
divisé par un facteur 2.

T est défini par ( )

Cette équation devient :

Donc, on a relation :

Les périodes des différents radionucléides couvrent de .


En guise de conclusion, le but de ce cours est de permettre aux étudiants qui seront
amenés à utiliser des sources radioactives d’acquérir les bases de la radioactivité. Aussi bien
au niveau du vocabulaire que des mesures de radioprotection.

18
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On introduit que l’électronucléaire est l’ensemble de technique visant à la production


d’électricité à partir de l’énergie nucléaire.

Chapitre 2
PERSPECTIVES DE L’ELECTRONUCLEAIRE
2.1 Extension de la durée de vie des réacteurs nucléaires
De nombreux États Membres de l’AIEA considèrent comme une tâche prioritaire de
délivrer des autorisations pour que leurs centrales nucléaires puissent fonctionné plus
longtemps (30 ou 40 ans, par exemple) que la durée initialement prévue. En décembre 2013,
sur les 434 centrales nucléaires qui étaient en exploitation dans les États Membres de l’AIEA,
environ 80 % étaient en service depuis au moins 20 ans. Dans la plupart des États Membres,
la tâche qui consiste à gérer le vieillissement d’une centrale relève d’une spécialité appelée
gestion de la durée de vie des centrales, qui applique une analyse systématique au
vieillissement des structures, systèmes et composants. Cette activité peut être définie comme
l’intégration du vieillissement et de la planification économique en vue de maintenir un haut
niveau de sûreté et une performance optimale pour une centrale en s’occupant des problèmes
de vieillissement, de la hiérarchisation des priorités en matière de maintenance, des examens
périodiques de sûreté et de la formation théorique et pratique. La centrale doit conserver un
niveau acceptable de performance et maximiser le retour sur investissement tout en
maintenant ou en renforçant la sûreté.
La rentabilité constitue un critère essentiel de l’exploitation à long terme. Cela veut dire
que les charges d’exploitation d’une centrale nucléaire à long terme doivent être comparées au
coût d’une quantité d’électricité équivalente produite par des moyens classiques
(combustibles fossiles, énergie hydraulique ou autres énergies renouvelables), importée ou
fournie dans le cadre d’un contrat avec un producteur d’électricité indépendant. L’analyse
économique préliminaire doit étudier les charges d’exploitation et de maintenance qui seront
supportées pendant la période de prolongation d’exploitation, les coûts liés à la mise à niveau
du matériel (y compris la rénovation et le remplacement des gros composants) et des logiciels
de la centrale, le coût d’achat du combustible, les recettes perçues pendant la période de
prolongation d’exploitation, l’amortissement de l’investissement.
Une analyse économique détaillée ne peut être réalisée que quand toutes les charges (liées par
exemple à la rénovation, à la mise à niveau ou au remplacement) associées à la gestion de la
durée de vie des centrales et à l’exploitation à long terme sont connues ou que des estimations
satisfaisantes existent. Les coûts liés à la gestion, au conditionnement,
19
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

à l’entreposage et au stockage définitif des déchets radioactifs doivent également être exposés
dans l’argumentation et les analyses de l’étude.
2.1.1 Projections relatives à l’électronucléaire
Fin 2013, 434 réacteurs nucléaires de puissance étaient en service dans le monde entier,
pour une puissance totale de 371,7 GWe. Cela représente une baisse d’environ 1,3 GWe de la
puissance totale par rapport à 2012. En 2013, il n’y a eu que quatre nouveaux couplages au
réseau, tandis que six réacteurs ont été officiellement déclarés définitivement arrêtés. Chaque
année, l’AIEA publie des estimations concernant la demande mondiale d’énergie et
d’électricité, les capacités de production électronucléaire dans le monde et la production
d’électricité dans les décennies à venir. Les projections qui figurent dans l’édition 2014
reposent sur trois sources importantes :
o les estimations nationales communiquées par les pays dans le cadre d’une étude
réalisée conjointement par l’AIEA et l’AEN ;
o les données et les indicateurs publiés par la Banque mondiale dans ses indicateurs du
développement dans le monde ;
o les projections mondiales et régionales relatives à l’énergie, à l’électricité et à
l’électronucléaire qui sont établies par d’autres organisations internationales.
Les estimations relatives aux capacités de production électronucléaire futures sont
obtenues en faisant la somme des évaluations pays par pays. Elles sont établies par un groupe
d’experts qui se rencontrent chaque année à l’AIEA pour une réunion sur les projections
relatives à la capacité nucléaire installée. Ces projections reposent sur un examen des projets
et des programmes électronucléaires en cours dans les États Membres de l’AIEA. Les experts
passent en revue l’ensemble des réacteurs en service, des éventuels renouvellements de
licence, des mises à l’arrêt prévues et des probables projets de construction attendus dans les
prochaines décennies. Les estimations sont établies en évaluant la probabilité de
concrétisation pour chaque projet au vu d’un ensemble d’hypothèses fortes ou faibles.
2.1.2 Acceptation par le public
Entre la première centrale nucléaire, construite en 1954, et les réacteurs de génération III+
qui sont aujourd’hui proposés par plusieurs fabricants, l’électronucléaire a connu de
nombreuses évolutions techniques. Dans de nombreux pays, l’acceptation de l’énergie
nucléaire par le public a fluctué en réponse à des incidents mineurs. L’acceptation par le
public dépend de nombreux facteurs, notamment la géographie (distance entre la population et
les centrales nucléaires), l’histoire (expérience accumulée), des critères économiques
(compétitivité-coûts par rapport à d’autres technologies) et les risques perçus (accidents,

20
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

déchets radioactifs). Dans les pays où des centrales nucléaires sont en service, le soutien du
public à l’électronucléaire est généralement plus élevé et remonte plus rapidement après un
incident ou un accident. L’expérience accumulée par un pays en matière d’électronucléaire a
également une forte influence sur l’acceptation de l’énergie nucléaire par le public.
2.2 Cycle du combustible nucléaire
Le cycle du combustible nucléaire est une chaîne de processus qui commence au stade de
l’extraction de l’uranium, en vue de fabriquer des combustibles nucléaires qui seront utilisés
dans des réacteurs, et qui s’achève par la gestion du combustible usé après sa sortie des
réacteurs. Le cycle à passage unique, ou cycle ouvert, qui consiste à stocker directement le
combustible usé sans le retraiter, est couramment pratiqué, mais plusieurs pays ont opté pour
le recyclage du combustible usé (cycle fermé), principalement pour tirer un meilleur parti du
combustible et pour réduire au minimum la radiotoxicité des déchets à long terme.
Le cycle du combustible nucléaire est la chaîne des processus qui permet de fabriquer le
combustible nucléaire et d’en assurer la gestion avant et après son utilisation dans des
réacteurs nucléaires, ces deux phases constituant le début (« amont ») et la fin (« aval ») du
cycle. La phase de récupération de l’énergie du combustible dans les réacteurs n’est pas
considérée comme faisant partie du cycle du combustible nucléaire.
Il existe deux cycles principaux : le cycle ouvert et le cycle fermé qui se différencient par
le mode de gestion du combustible usé. Dans le cycle ouvert, le combustible usé retiré du
réacteur est entreposé dans des aires de stockage intermédiaire en vue de son stockage final.
Dans le cycle fermé, également appelé « retraitement recyclage », la matière fissile résiduelle
du combustible usé est récupérée pour produire de nouveaux combustibles et, par conséquent,
de l’énergie.
2.2.1 Début du cycle
2.2.1.1 Extraction et concentration de l’uranium
L’extraction du minerai d’uranium des gisements uranifères s’effectue selon des méthodes
similaires à celles utilisées pour extraire d’autres minerais, comme le cuivre, par exemple.
Plus de 70 % de l’uranium est produit à l’aide de techniques d’extraction souterraines ou à
ciel ouvert. Le reste est obtenu principalement par lixiviation in situ, technique qui consiste à
injecter un solvant dans le sous-sol afin de dissoudre l’uranium et de le récupérer sous forme
de solution dans des puits d’extraction. La concentration est l’étape qui consiste à broyer le
minerai d’uranium jusqu’à la granulométrie souhaitée, puis à lui faire subir un traitement
chimique pour en extraire l’uranium et le raffiner. Cette étape permet aussi de réduire le
volume de produit à transporter sur le site de l’étape suivante du cycle.

21
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Le produit issu de ce traitement (U3O8) est un concentré solide appelé « yellowcake » en


raison de sa couleur et de sa consistance, bien qu’il présente parfois une couleur grise.

Source : agence pour l’énergie nucléaire organisation de coopération et de développement économiques


Figure 2-1 : Concentration d'Uranium (Yellocake)
L’extraction et la concentration du minerai d’uranium engendrent différents types de
déchets qui doivent faire l’objet d’un traitement approprié. Les déchets de l’extraction
souterraine ou à ciel ouvert sont des résidus et/ou des roches stériles. Ils peuvent encore
contenir du minerai dont la teneur en uranium est trop basse pour permettre un traitement
économique ou dont la teneur en contaminants est excessive. L’étape de la concentration du
minerai est celle qui produit le plus grand volume de déchets sous forme de résidus, mélange
de roches finement broyées et de solutions chimiques. Les résidus de traitement posent des
problèmes particuliers à cause de leur grand volume et de leurs contaminants radiologiques et
chimiques. La lixiviation in situ ne produit ni roches stériles, ni résidus de traitement, mais
elle exige des conditions géologiques spécifiques pour pouvoir être mise en œuvre et elle
impose des mesures appropriées pour protéger les eaux souterraines. Le volume de minerai
nécessaire pour obtenir une tonne de produit, qu’il s’agisse de cuivre ou d’uranium et que
l’extraction soit souterraine ou à ciel ouvert, dépend essentiellement de la teneur moyenne du
minerai et fluctue entre 10 et 1000 tonnes, ce qui correspond à des teneurs moyennes
comprises entre 10 % et 0,1 %. Les techniques d’extraction et de concentration sont matures
et sont mises en œuvre sur des marchés internationaux concurrentiels.
2.2.1.2 La conversion et l’enrichissement
La conversion est l’étape de traitement chimique qui consiste à transformer le concentré
d’uranium en hexafluorure d’uranium (UF6). Cette opération n’est pratiquée que dans un petit
nombre d’usines implantées pour la plupart dans les pays de l’OCDE. À température
ambiante, l’hexafluorure d’uranium est à l’état solide, mais il passe facilement à l’état gazeux
à une température inférieure au point d’ébullition de l’eau. Sous forme gazeuse, il se prête très
bien à l’enrichissement.

22
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

L’hexafluorure d’uranium est généralement stocké et transporté à l’état solide dans de grands
cylindres de 122 cm de diamètre nominal qui peuvent contenir environ 12000 kg de produit.
À ce stade, l’uranium a la même composition isotopique que l’uranium nature.
L’enrichissement de l’uranium consiste à séparer partiellement ses deux principaux
isotopes (235U et 238
U) en deux flux, le premier étant enrichi en 235
U pour accroître sa teneur
naturelle (0,711 %) et le second étant appauvri en conséquence. La plupart des réacteurs
industriels consomment de l’uranium enrichi à moins de 5 %. Quelques réacteurs de
recherche utilisent du combustible d’uranium fortement enrichi, sa teneur en isotope-235
dépassant 20 %, mais des programmes sont actuellement en cours pour utiliser un uranium
plus faiblement enrichi. L’enrichissement produit aussi de l’uranium appauvri dont le stock
était estimé, fin 1999, à plus de 1,2 million de tonnes provenant principalement de la diffusion
gazeuse. L’uranium appauvri provenant de la diffusion gazeuse contient souvent encore de
l’uranium-235 récupérable, en général environ 0,3 % (contre une teneur de 0,711 % dans
l’uranium naturel). Les stratégies mises en œuvre pour gérer l’uranium appauvri diffèrent
selon les pays.
2.2.1.3 Fabrication du combustible nucléaire
La plupart des réacteurs consomment de l’oxyde d’uranium (UO2). La production de ce
combustible nécessite de transformer l’UF6 en poudre d’UO2 qui est ensuite comprimée et
chauffée à haute température (jusqu’à 1400 °C) pour produire des pastilles cylindriques de la
taille d’un dé. Les pastilles sont ensuite empilées dans de longs tubes métalliques (crayons
combustibles) réunis pour former des assemblages combustibles. Le métal choisi pour ces
tubes et ces assemblages est très résistant à la corrosion. C’est en général de l’acier
inoxydable ou un alliage de zirconium. Plus de 730 assemblages combustibles comportant
quelque 46000 crayons combustibles composent le cœur d’un réacteur à eau bouillante de
modèle récent.
2.2.2 Fin du cycle
L’aval du cycle du combustible nucléaire commence lorsque le combustible usé (on dit
aussi « irradié ») est retiré du réacteur et stocké sur le site, en général pour une période de
cinq à dix ans. Ce stockage initial consiste à placer le combustible usé dans des « piscines »
remplies d’eau. L’eau fait écran aux rayonnements puissants émis par le combustible qui vient
d’être déchargé et sert aussi à refroidir le combustible. À l’issue de cette première étape de
refroidissement, qui correspond à la phase de la dissipation thermique maximale, la
température du combustible a beaucoup baissé et un stockage à long terme ou un retraitement,
dans l’option avec recyclage, peut être entrepris.

23
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Le stockage à long terme du combustible usé peut s’effectuer en conditions humides ou


sèches. Dans l’option humide, le combustible usé est transféré de la piscine de stockage
provisoire sur site à une autre piscine similaire. Une autre solution appelée « stockage à sec »,
de plus en plus utilisée aujourd’hui, consiste à placer le combustible dans de gros conteneurs
blindés (« châteaux ») où il sera maintenu à la température requise grâce à une ventilation
naturelle. Ces conteneurs peuvent être transportés par route ou par fer sur d’autres sites, si
nécessaire. Le combustible usé peut être stocké à sec ou en piscine pendant plus de 30 à 50
ans avant qu’un conditionnement ou un reconditionnement ne s’impose ou avant que le
combustible ne soit stocké définitivement.

Source : agence pour l’énergie nucléaire organisation de coopération et de développement économiques


Figure 2-2 : Stockage de combustible usé à sec
2.2.2.1 Retraitement
Le retraitement a pour but de récupérer les matières énergétiques encore contenues dans le
combustible usé en vue de leur réutilisation future ou, parfois, de conditionner le combustible
usé en vue de son stockage définitif. Il sert aussi à réduire le volume et la radiotoxicité des
déchets destinés au stockage final. Dans l’usine de retraitement, l’uranium et le plutonium
sont séparés des autres isotopes par un procédé d’extraction chimique appelé PUREX
(« Plutonium Uranium Extraction »).
Les déchets, sous forme de produits de fission et d’actinides mineurs, sont hautement
radioactifs. La structure métallique insoluble des assemblages combustibles (« coques et
embouts ») est un autre type de déchets. Les usines de retraitement actuelles sont des
installations volumineuses, complexes et coûteuses, ce qui explique qu’on n’en trouve que
dans un petit nombre de pays. La production d’isotopes du plutonium non fissiles par les
neutrons thermiques (« lents ») présents dans les réacteurs à eau ordinaire et d’éléments
indésirables, en particulier le curium, limite le nombre de recyclages du plutonium qu’il est
possible de réaliser avec les méthodes de retraitement et les technologies actuelles de
réacteurs. Après deux ou trois cycles, le combustible doit être traité comme un déchet,

24
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

à l’instant de ce qui se pratique dans l’option à cycle ouvert. Le combustible usé échappe
cependant à cette limitation si la matière recyclée est destinée à un réacteur surgénérateur à
neutrons rapides. Dans le passé, l’uranium récupéré par retraitement était réutilisé pour entrer
dans la composition de nouveaux combustibles, mais ce n’est pas le cas actuellement. La
tendance est plutôt à son stockage en vue de sa réutilisation future. Ce choix tient à ce que
l’uranium recyclé est plus radioactif que l’uranium naturel à cause de l’exposition aux
neutrons qu’il a subi dans le réacteur et son recyclage compliquerait sa mise en œuvre parce
qu’il contaminerait les usines d’enrichissement et de fabrication du combustible. Il faudrait
prévoir des installations spécifiques, ce qui n’est pas intéressant économiquement à l’heure
actuelle.

Source : METI, Japon


Figure 2-3 : Composition et retraitement du combustible usé
2.2.2.2 Déclassement et fermeture définitive
Lorsqu’une installation nucléaire ferme définitivement, qu’il s’agisse d’un réacteur, d’une
mine d’uranium ou d’une installation du cycle du combustible, il faut faire en sorte qu’elle ne
crée aucun danger pour le public, les travailleurs ou l’environnement.
Cette opération, appelée « déclassement », comprend généralement plusieurs étapes. À la date
de janvier 2003, plus de 120 réacteurs de type industriel sont arrêtés définitivement et se
trouvent à différents niveaux de déclassement.
Le combustible usé est retiré du réacteur et stocké selon la procédure habituelle, les
circuits sont vidangés, les systèmes d’exploitation sont débranchés et les ouvertures sur
l’extérieur condamnées ou scellées. L’atmosphère de l’enceinte de confinement est contrôlée
et l’accès à cette enceinte est restreint ; des systèmes de surveillance sont installés. En général,
la fermeture définitive intervient très peu de temps après l’arrêt définitif du réacteur.
Toutes les surfaces sont nettoyées à l’eau ou traitées par un procédé mécanique, chimique ou
électrochimique pour éliminer la radioactivité (décontamination).
Tous les équipements d’exploitation et toutes les constructions liées au processus sont
démontés et, après contrôle de leur radioactivité résiduelle, recyclés ou stockés
25
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

provisoirement. Seules les structures du réacteur, en particulier la cuve et son blindage de


protection, sont laissés sur place. Les structures non nucléaires comme les bureaux, turbines,
chaudières, sont mises à la ferraille ou réutilisées ailleurs. Une surveillance appropriée est
maintenue sur le site pour les matériels restants et le contrôle de l’environnement. Toutes ces
activités peuvent intervenir dix ans, vingt ans ou plus après l’arrêt du réacteur.
2.2.2.3 Démolition et libération du site des déchets de déclassement
Pour finir, tous les matériels restants et l’installation elle-même seront déblayés, sauf si
certains éléments sont récupérables, puis le site sera déclassé et libéré pour d’autres
utilisations. Ce sont des facteurs économiques, techniques et réglementaires qui déterminent
le calendrier de cette dernière étape du processus de déclassement dans chaque pays. Dans
certains cas, il peut s’écouler un délai très long, qui peut atteindre cent ans après l’arrêt du
réacteur, jusqu’à cette étape finale. Cependant, l’introduction de techniques robotiques et de
télémanipulation permet souvent de la réaliser plus tôt. Les longs délais entre les trois étapes
du déclassement sont prévus pour permettre la décroissance radioactive et protéger les
ouvriers qui procèdent aux opérations de déclassement, ainsi que pour faciliter l’entreposage
puis le stockage final des matériels radioactifs. Les centrales nucléaires ont atteint d’ores et
déjà des stades de déclassement avancés aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Europe. Les
pratiques de déclassement arrivent à maturité et les échanges d’expérience sont tels que les
opérations de déclassement peuvent être considérées désormais comme une phase maîtrisée
du cycle de vie d’un réacteur. Le déclassement d’une centrale nucléaire ou de tout type
d’installation nucléaire produit un gros volume de déchets radioactifs, principalement de
faible activité. La Commission européenne estime que le déclassement d’une centrale
nucléaire « moyenne » produit jusqu’à 10 000 m3 de déchets radioactifs. Le béton et d’autres
matériaux de construction qui ne contiennent qu’une très faible radioactivité représentent, en
volume, le gros de ces déchets. Le combustible usé du réacteur est la principale source de
radioactivité. Après son enlèvement, l’inventaire radioactif du site est réduit de 99 %. Les
gros composants tels que la cuve et les générateurs de vapeur sont également traités comme
des déchets radioactifs mais ils posent des problèmes très spécifiques par leurs dimensions. Il
est possible de les découper en morceaux de dimensions plus faciles à traiter ou, comme cela
se pratique couramment, ils peuvent être transportés tels quels dans des dépôts de déchets de
faible activité. Un point qui fait actuellement débat est la définition d’une limite de
radioactivité reconnue à l’échelle internationale au-dessous de laquelle les matériaux
légèrement contaminés ne seraient plus soumis au contrôle radiologique réglementaire.
D’un côté, l’exemption de contrôle et le recyclage d’importants volumes de béton et de
métaux légèrement contaminés issus du déclassement réduiraient considérablement le coût de
26
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

l’élimination de ces matériaux et ne présenteraient qu’un risque radiologique très faible. D’un
autre côté, la perception par le public de ce qui est un risque justifiable et acceptable a conduit
le plus souvent les gouvernements à se prononcer contre l’exemption de contrôle de ces
déchets de déclassement qui sont donc stockés en général dans des dépôts pour déchets de
faible activité.
2.3 Vulnérabilité de l’électronucléaire aux changements
climatiques
Dans les prochaines décennies, le système énergétique mondial sera confronté à un double
défi : d’une part, il sera transformé par les obligations relatives à l’atténuation des
changements climatiques et par les politiques correspondantes et, d’autre part, l’adaptation
aux conséquences des récentes modifications du climat et du temps seront essentielle pour
garantir la sécurité d’approvisionnement énergétique. Les services énergétiques, les
infrastructures et les ressources, ainsi que la demande saisonnière, seront de plus en plus
influencés par les changements de tendance, l’accroissement de la variabilité, des épisodes
extrêmes plus marqués et de grandes variations interannuelles des paramètres climatiques
dans certaines régions. Le changement climatique graduel, les phénomènes météorologiques
extrêmes et l’association des deux soumettront l’industrie nucléaire à des contraintes
supplémentaires à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement en énergie : extraction
et transport des sources d’énergie primaire, transformation en énergie secondaire et
distribution pour être utilisée comme énergie finale. L’extraction de l’uranium sera
principalement affectée par les phénomènes météorologiques extrêmes. Le degré de
vulnérabilité de cette activité dépendra de la méthode d’extraction. L’exploitation à ciel
ouvert pourrait être particulièrement touchée par des épisodes de précipitations extrêmes et les
inondations et l’érosion qui en résulteraient. Ces phénomènes peuvent accroître la quantité
d’éléments en trace qui s’échappent des terrains de couverture par suite du lessivage et donc
leur impact environnemental sur les masses d’eau. Les températures extrêmes, en particulier
le froid extrême, pourraient également nuire aux activités d’extraction. Le transport de
l’uranium et des combustibles nucléaires ne sera que modestement affecté par le changement
climatique graduel. Dans les régions où la moyenne des précipitations annuelles diminuera, la
baisse du niveau des eaux influera sur le transport par bateau ou par barge sur les fleuves. Les
installations portuaires, ainsi que les routes côtières et les voies ferrées, devront être adaptées
à la hausse progressive du niveau moyen de la mer afin d’éviter ou au moins de réduire les
dommages causés par les inondations.
En revanche, les conséquences de la fréquence et de l’intensité accrues des phénomènes
météorologiques extrêmes seront plus graves et potentiellement plus coûteuses pour le secteur
27
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

des transports. Ainsi, une température de l’air supérieure à 43 ou 45 °C entraîne une


augmentation du nombre de déformations des voies ferrées et de déraillements, un
ramollissement du revêtement des routes en général et un orniérage et un ressuage des
enrobés.
Les centrales nucléaires sont situées dans des régions aux climats différents et sont
bien adaptées aux conditions météorologiques actuelles. Cependant, par suite des
changements climatiques, elles pourraient être confrontées à des problèmes nouveaux, et des
mesures lourdes (méthodes de conception ou structurelles) ou légères (procédures
d’exploitation) devront être adoptées, surtout pour celles dont la durée de vie économique
restante est d’au moins 30 ans. Dans l’ensemble, la hausse des températures moyennes va
entraîner une baisse du rendement de la conversion thermique et une augmentation de la
température de l’eau de refroidissement. Ces phénomènes peuvent avoir pour effet une
exploitation à une puissance réduite, voire l’arrêt temporaire d’une centrale. Les solutions
d’adaptation comprennent des moyens relativement simples et peu coûteux comme
l’exploitation des ressources en eau non conventionnelles. Parmi les mesures plus radicales et
plus coûteuses, on peut citer l’installation d’aéroréfrigérants secs, d’échangeurs à caloduc et
de dispositifs de refroidissement régénératif. Il est plus facile et moins coûteux de planifier et
de concevoir la construction de nouvelles centrales, en tenant compte des effets du
changement climatique graduel, et de choisir la technologie de refroidissement adaptée et
d’un bon rapport coût-efficacité que de rénover les centrales existantes, surtout celles qui sont
proches de leur fin de vie économique. Comme de nombreuses centrales nucléaires sont
situées dans des zones côtières basses, il est nécessaire de construire des barrières pour les
protéger des inondations dues à une élévation du niveau de la mer, en prenant en
considération les conséquences des caractéristiques nouvelles des tempêtes côtières. Pour les
futures centrales, il suffira que le choix du site tienne compte de l’élévation du niveau de la
mer. La plupart des phénomènes météorologiques extrêmes accentuent les effets des
changements progressifs des caractéristiques climatiques sur les centrales nucléaires. La
fréquence accrue des périodes où les températures sont extrêmement élevées et où il y a eu
peu de précipitations aggrave les conséquences des climats déjà chauds : baisse du rendement
thermique et de l’efficacité du refroidissement, bâtiments surchauffés et problèmes liés à la
disponibilité en eau. Dans les centrales nucléaires, il est indispensable de refroidir les
bâtiments, en particulier ceux qui abritent les principaux équipements de contrôle-commande.
En revanche, il y aura moins de corrosion, car les épisodes de froid extrême ou de gel seront
moins fréquents. Les rejets d’eau de refroidissement devront être limités si les températures
sont trop élevées au regard de la réglementation sur la qualité de l’eau.
28
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Des températures extrêmement élevées rendent nécessaires des mesures d’adaptation plus
importantes que celles qui sont destinées à atténuer les conséquences d’un changement
climatique graduel. Répercussion secondaire, la chaleur peut favoriser la croissance rapide
d’un matériel biologique qui est susceptible de venir boucher la prise d’eau de
refroidissement, entraînant une réduction ou un arrêt de la production. Pour lutter contre ce
phénomène, il suffit de renforcer la maintenance des filtres. Des épisodes localisés de fortes
précipitations peuvent provoquer des inondations directement sur le site d’une centrale
nucléaire et endommager ainsi des bâtiments, des équipements et des composants qui
concernent la partie terminale du cycle du combustible, par exemple ceux qui servent à
l’entreposage des combustibles usés. Les moyens d’adaptation possibles comprennent des
mesures lourdes, comme la protection contre les inondations grâce à des barrages, à des
digues, à des bassins écrêteurs, à des étangs, à des canaux, à l’amélioration de l’écoulement
des eaux et à la réorganisation et à l’isolation des réseaux de conduites d’eau, et des mesures
légères, parmi lesquelles le zonage et la limitation des activités dans les zones inondables.
Dans une centrale nucléaire, la foudre peut provoquer un court-circuit ou créer de faux
signaux dans les appareils et entraîner un court-circuit dans le poste haute tension, la
connexion aux générateurs de secours ou les dispositifs de contrôle de ces générateurs. Ce
risque peut être réduit en s’assurant que les circuits sont isolés et mis à la terre, que les circuits
essentiels sont enterrés et que les dispositifs de contrôle des générateurs de secours sont
blindés. Les vents et les tempêtes extrêmes (tornades et autres phénomènes rares) peuvent
endommager les bâtiments, les tours de refroidissement et les réservoirs. Le renforcement des
normes de construction peut contribuer à réduire le risque de dommages structurels. Par
ailleurs, la sécheresse peut provoquer des incendies de forêt et la fumée qui s’en dégage,
poussée vers les centrales nucléaires, peut endommager des équipements critiques, faire
obstacle aux livraisons et empêcher le personnel indispensable et le personnel d’intervention
d’urgence d’accéder au site. Les ondes de tempête, ajoutées à l’élévation du niveau de la mer,
accroissent le risque d’inondation pour toutes les installations situées dans des zones côtières
basses. Compte tenu du rythme relativement lent des changements attendus pour les
caractéristiques climatiques générales et celles qui concernent les phénomènes extrêmes, le
délai sera bien suffisant pour réaliser des investissements dans l’infrastructure et pour engager
et mettre en œuvre des modifications des procédures et des pratiques d’exploitation afin
d’atténuer les conséquences de ces changements sur les centrales nucléaires et les autres
éléments de la chaîne du nucléaire.
Moderniser l’infrastructure existante pour faire face aux répercussions de l’évolution
du climat peut être onéreux.
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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La stratégie d’adaptation la moins coûteuse consiste sans doute à prendre en considération les
changements climatiques régionaux attendus lors de l’élaboration de la réglementation
relative au choix du site, des éléments de la base de conception concernés et des normes de
construction.
2.4 Sûreté nucléaire
2.4.1 Introduction sur la sûreté nucléaire
La sûreté d’une installation nucléaire dépend de la protection dont elle bénéficie par
conception ainsi que de l’organisation, de la formation, des procédures et du comportement du
personnel d’exploitation. Le principe à la base de la sûreté nucléaire est la défense en
profondeur qui se caractérise essentiellement par l’interposition de plusieurs barrières de
protection destinées à prévenir tout relâchement de radioactivité, chacune d’entre elles
intervenant en cas de défaillance de la précédente. L’énergie nucléaire peut nuire à l’homme
et à son environnement en cas d’émission accidentelle de substances radioactives nocives.
C’est pourquoi son utilisation a toujours été subordonnée à un niveau de sûreté très élevé.
Toutefois, même si le risque résiduel est minime, il n’est pas nul, comme dans tant d’autres
activités humaines.
2.4.2 Éléments fondamentaux de la sûreté nucléaire
La sûreté nucléaire est le résultat de toute une série d’actions qui se recoupent et qui se
complètent (figure 9) :

 Il faut veiller attentivement, dès le début, à tous les facteurs qui influent sur la sûreté
d’une installation en projet, c’est-à-dire au choix de son site, à sa conception, qui doit
être saine et éprouvée, à la haute qualité de la fabrication de ses composants et de sa
construction et à l’exhaustivité des essais avant mise en service.
 Il faut veiller à ce que la probabilité de défaillance de l’installation soit faible, qu’elle
soit prise en compte dans la conception et que de nombreuses protections soient
prévues pour prévenir tout défaut ou toute défaillance susceptible de provoquer un
accident (principe de « défense en profondeur »).
 Il faut accorder beaucoup d’attention à l’élément humain grâce à la mise en œuvre de
systèmes de gestion et de pratiques opérationnelles judicieux qui prévoient des
évaluations périodiques de la sûreté et qui stimulent la culture de sûreté dans les
services d’exploitation et chez les autorités de sûreté.
 Il faut qu’une autorité de sûreté indépendante surveille et inspecte les installations et
soit habilitée à en suspendre le fonctionnement et même, en dernier ressort, à en retirer
l’autorisation d’exploitation.
30
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Les installations nucléaires, qu’il s’agisse de centrales, d’usines de retraitement ou de


conditionnement ou d’installations de stockage du combustible usé, abritent en général une
grande quantité de radioactivité qui pourrait contaminer l’environnement et nuire à la santé
humaine si elle n’était pas confinée. L’objectif premier de toutes les mesures de sûreté
nucléaire est donc d’assurer que la radioactivité reste confinée quelles que soient les
circonstances ou, s’il y a relâchement de radioactivité, que cette émission soit contrôlée et
limitée en quantité de façon qu’elle n’apporte aucune nuisance significative. De façon
générale, la sûreté nucléaire peut donc être définie comme l’aptitude des systèmes et du
personnel à prévenir les accidents ou à en minimiser les conséquences. Au final, l’impact
radiologique sur l’homme et sur son environnement doit être aussi réduit que possible, aussi
bien en régime de fonctionnement normal qu’en cas d’accident. Pour y parvenir, en d’autres
termes pour faire en sorte que l’installation nucléaire soit jugée suffisamment sûre, des
mesures techniques et organisationnelles sont prévues à tous les stades de sa vie, depuis le
choix du site et la phase de conception jusqu’au déclassement final en passant par la
fabrication des composants, la construction de l’installation, sa mise en service et son
exploitation. Un accident de réacteur nucléaire est potentiellement plus dangereux qu’un
accident touchant un autre type d’installation nucléaire parce que la fission nucléaire engendre
une concentration considérable de radioactivité. En outre, les énergies mises en œuvre sont
énormes et les liquides et gaz de procédé peuvent servir de vecteurs pour disséminer la
radioactivité sur de vastes étendues. C’est pourquoi l’essentiel des réflexions suivantes
concernent principalement les centrales nucléaires, mais les mêmes principes et les mêmes
stratégies s’appliquent aux autres installations nucléaires.
2.4.2.1 Choix du site
Le choix du site d’implantation d’une centrale nucléaire (ou d’une autre installation
nucléaire) est régi par la législation du pays concerné et doit être approuvé par l’autorité de
sûreté. Les critères pris en compte pour la sûreté sont les caractéristiques hydrologiques,
géologiques, météorologiques, sismiques et démographiques du site envisagé. L’objectif est
de réduire au minimum l’exposition des individus et de l’environnement à tout relâchement de
radioactivité et de faire en sorte que les structures et les systèmes de sauvegarde résistent à
l’événement maximal prévisible d’origine naturelle ou humaine comme un séisme, par
exemple. Dans toute la mesure du possible, les centrales nucléaires sont donc implantées en
général loin des zones densément peuplées.
Les sites peuvent être réévalués au fur et à mesure que les connaissances ou les méthodes
d’évaluation des risques potentiels d’origine naturelle ou humaine progressent.

31
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

2.4.2.2 Conception saine et éprouvée


Le principe à la base de la conception des installations nucléaires est la « défense en
profondeur », c’est-à-dire l’interposition de plusieurs niveaux de protection contre le
relâchement de substances radioactives. La première ligne de défense est la prévention des
défaillances. Les installations nucléaires sont conçues pour garantir un fonctionnement fiable,
stable et facile à gérer. Le recours à des technologies de haute qualité et la prise en compte de
très grandes marges de sécurité pour la résistance et la capacité des composants importants
pour la sûreté sont des éléments essentiels à cet égard. Outre leur apport pour la sûreté, ces
mesures contribuent également à maximiser la productivité. La deuxième ligne de défense est
la détection et la maîtrise des défaillances pour garantir que tout écart par rapport au
fonctionnement normal peut être détecté rapidement et, si possible, corrigé automatiquement
par les systèmes de contrôle et de protection sans perturber le fonctionnement normal. Si ces
systèmes sont défaillants à cause d’un événement anormal, des systèmes de sauvegarde (voir
plus loin) sont prévus pour amener automatiquement le réacteur dans un état sûr et pour
confiner les matières radioactives. Ces systèmes sont conçus pour résister aux accidents de
dimensionnement (appelés parfois accidents de référence), c’est-à-dire à une série de régimes
anormaux et d’accidents hypothétiques pris en compte dans la conception de l’installation. La
maîtrise de ces accidents de dimensionnement est la troisième ligne de défense. Les principes
de conception résumés plus haut représentent les premier, deuxième et troisième niveaux de
défense en profondeur contre un accident nucléaire. Les quatrième et cinquième niveaux
consistent à maîtriser les accidents sévères afin d’en limiter les conséquences et de prévenir
une dispersion extérieure de radioactivité (au besoin, en sacrifiant l’exploitation future de
l’installation) et, si une importante quantité de radioactivité est relâchée malgré ces mesures, à
en atténuer ses conséquences radiologiques grâce à la mise en œuvre de plans d’urgence hors
site (voir le chapitre 6 pour des informations complémentaires sur les réponses aux accidents).
2.4.2.3 Systèmes de sauvegarde
Dans une centrale nucléaire, ces circuits visent à s’assurer : (1) que les matières
radioactives restent constamment confinées, (2) que la fission (la réaction en chaîne) peut être
stoppée à tout moment quasi instantanément, si un régime anormal persiste, afin d’arrêter
l’essentiel de la production de chaleur, et (3) que la chaleur résiduelle peut être évacuée après
l’arrêt du réacteur pour sauvegarder l’intégrité des barrières qui évitent la dispersion de la
radioactivité. Ces préoccupations ont conduit à concevoir un système de barrières multiples
pour prévenir le relâchement de radioactivité.
La première barrière est la matrice du combustible et son enveloppe hermétique, la gaine.

32
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La deuxième barrière est l’enveloppe du circuit primaire, structure très résistante véhiculant le
fluide de refroidissement (ou réfrigérant) en fonctionnement normal et comprenant en
particulier la cuve qui abrite le cœur du réacteur. Normalement, la dernière barrière est
l’enceinte de confinement, structure en béton armé destinée à la fois à empêcher l’émission
dans l’environnement de substances radioactives qui auraient franchi accidentellement les
premières barrières et à protéger les structures du circuit primaire d’agressions externes telles
que missiles, incendies ou explosions. Analyse de sûreté de haute qualité de fabrication et de
construction
La haute qualité du matériel conditionne la fiabilité de son fonctionnement. C’est la raison
pour laquelle l’assurance qualité est une composante essentielle de la sûreté nucléaire. Une
série spéciale de codes et normes a été mise au point pour les équipements et les composants
des installations nucléaires. Ces textes exigent des contrôles rigoureux pour vérifier le respect
des normes de qualité et leurs critères sont si stricts qu’ils garantissent que seules des
technologies connues et éprouvées sont utilisées. Les autorités réglementaires nationales
surveillent la mise en œuvre de l’assurance qualité et des contrôles périodiques associés dont
le coût supplémentaire représente une part importante du coût élevé de construction et
d’entretien des installations nucléaires.
La sûreté de toutes les installations nucléaires doit être évaluée en analysant
systématiquement une série déterminée de défaillances potentielles et leur interaction avec les
barrières de sûreté. C’est ce que l’on appelle l’approche déterministe de la sûreté. L’approche
déterministe utilise des hypothèses pénalisantes pour démontrer que la réponse de
l’installation et de ses systèmes de sauvegarde à une série d’accidents de référence, comme la
perte de réfrigérant primaire, par exemple, reste dans les limites et les exigences
réglementaires prescrites. Elle ne tient pas compte de la probabilité d’occurrence de ces
accidents et postule que tous les systèmes de sauvegarde de l’installation seront disponibles
pour assurer les fonctions de sûreté qui leur sont dévolues. Cette analyse est réalisée avant la
fin de l’étape de conception de façon à confirmer l’aptitude de l’installation à fonctionner sans
difficulté dans les limites opérationnelles et réglementaires prescrites compte tenu des
caractéristiques du site proposé. Ces analyses sont présentées dans un « rapport de sûreté » ou
dans un « dossier de sûreté ». Les autorités de sûreté les soumettent à un examen critique
avant de délivrer les autorisations. Elles servent ensuite de référence pour la sûreté de
fonctionnement de l’installation. Bien souvent, les réglementations nationales imposent aussi
une analyse de sûreté systématique et périodique sur toute la durée de vie des installations
nucléaires, ainsi que des autoévaluations par les exploitants, pour s’assurer que les

33
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

installations peuvent continuer à fonctionner conformément à leur dossier de sûreté et aux


autres exigences d’exploitation.
2.4.2.4 Surveillance et réglementation
La responsabilité de la sûreté nucléaire incombe avant tout aux pouvoirs publics, chaque
pays étant responsable de la sûreté des centrales nucléaires dont il a autorisé la construction et
l’exploitation sur son territoire. La responsabilité première de la sûreté est le plus souvent
dévolue aux exploitants qui sont les titulaires des licences. Cependant, la coopération
internationale, à laquelle participent des organisations comme l’Agence de l’OCDE pour
l’énergie nucléaire (AEN) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a de tout
temps contribué de façon essentielle à l’élaboration de concepts pertinents et à la diffusion de
bonnes pratiques. Ainsi, la Convention sur la sûreté nucléaire, dont tous les pays exploitant
des centrales nucléaires sont signataires, définit un ensemble de principes reconnus à l’échelle
internationale et une série d’obligations concernant les éléments fondamentaux pour assurer la
sûreté. Même si la responsabilité de la sûreté nucléaire incombe aux exploitants, la
surveillance et les contrôles exercés par les organismes de réglementation sont essentiels.
Tous les pays qui exploitent un parc nucléaire ont une autorité de sûreté nucléaire qui délivre
les autorisations et veille au respect de la réglementation.
Ces organismes de réglementation :
o élaborent et promulguent les exigences réglementaires, les normes de sûreté et les
réglementations appropriées ;
o délivrent les autorisations après évaluation de la sûreté de l’installation ;
Un principe important, qui est ancré dans la Convention sur la sûreté nucléaire, est la
séparation effective entre l’organisme de réglementation nucléaire et les entités chargées de la
promotion ou de l’utilisation de l’énergie nucléaire, de façon que l’autorité de sûreté et son
processus décisionnel échappent aux pressions externes injustifiées.
2.4.3 Expérience d’exploitation
Une expérience d’exploitation de plus de 10000 réacteurs-an pour le monde entier a permis de
recueillir une masse d’informations et de tirer de nombreux enseignements. Ces
enseignements sont systématiquement partagés par le biais des banques de données et des
rapports des organisations internationales, de revues et de conférences.
L’amélioration continue de la sûreté opérationnelle des centrales nucléaires, en particulier
dans les années récentes, est un résultat tangible de cet échange d’expérience. Ainsi, le
nombre d’arrêts d’urgence automatiques non programmés a diminué au cours de la dernière
décennie, ce qui traduit une amélioration générale de l’exploitation des centrales.

34
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Source : agence pour l’énergie nucléaire organisation de coopération et de développement économiques

Figure 2-4 : Fréquence des arrêts d'urgence automatiques non programmés dans le monde
(Novembre par 7000 heures)

2.4.4 Impact de la déréglementation des marchés sur la sûreté


nucléaire
On a vu récemment de plus en plus de marchés de l’électricité s’ouvrir à la concurrence.
S’il ne fait guère de doute que la déréglementation améliorera la rentabilité économique
globale de la production d’électricité, son impact sur la sûreté nucléaire mérite discussion.
D’après les premières indications recueillies, le respect de la réglementation et la
compétitivité économique ne sont pas antagonistes bien qu’une surveillance indépendante et
vigilante soit nécessaire pour vérifier qu’il en sera toujours ainsi.
2.4.5 Sûreté des réacteurs du futur
Dans les prochaines décennies, il se peut que de nouveaux modèles de réacteurs soient mis
en service pour concurrencer les autres moyens de production d’électricité. Ces modèles du
futur devront concilier réduction des coûts de production et maintien ou amélioration des
niveaux de sûreté.
Pour conclure, il se peut que les organismes de réglementation soient amenés à faire
évoluer et à adapter leurs réglementations et leur personnel pour faire face aux nouvelles
conditions du marché afin de s’assurer qu’une surveillance efficace est maintenue sans influer
inutilement sur la capacité de l’exploitant à être compétitif sur un marché ouvert. Les déchets
radioactifs sont issus de toute activité mettant en œuvre des matières nucléaires, qu’il s’agisse
de réacteurs nucléaires, d’utilisations médicales ou d’applications industrielles. Quelle que
soit leur origine, ils doivent être traités sûrement et économiquement, de façon acceptable
pour la population et pour l’environnement.

35
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On introduit que les déchets radioactifs sont issus de plusieurs activités industrielles et
médicales, la production d’énergie nucléaire étant la principale source à cause des volumes de
déchets produits et de leur longue durée de vie. On distingue en général trois catégories de
déchets radioactifs : les déchets de faible activité, les déchets de moyenne activité et les
déchets de haute activité selon leur niveau d’activité et le temps pendant lequel ils restent
dangereux. Le stockage final des déchets de faible activité et de la plupart des déchets de
moyenne activité est une opération bien maîtrisée. Le stockage final des déchets de haute
activité sans rejets dommageables pour l’environnement est jugé faisable par la communauté
scientifique et technique, mais il n’y a guère de consensus social jusqu’à présent pour le
mettre en œuvre.

Chapitre 3
GESTION DES DECHETS RADIOACTIFS
Les déchets radioactifs sont issus de toute activité mettant en œuvre des matières
nucléaires, qu’il s’agisse de réacteurs nucléaires, d’utilisations médicales ou d’applications
industrielles. Quelle que soit leur origine, ils doivent être traités sûrement et économiquement,
de façon acceptable pour la population et pour l’environnement.
3.1 Catégories de déchets radioactifs
Afin de faciliter la réglementation de leur manutention, de leur entreposage et de leur
stockage final, les déchets radioactifs sont normalement classés en un petit nombre de
catégories d’après leur concentration de matières radioactives et la durée de vie de ces
matières. Les définitions de ces catégories diffèrent selon les pays. Cependant, on distingue en
général les déchets de faible, de moyenne et de haute activité.
Les déchets de faible activité ou faiblement radioactifs (DFA) sont en général des objets
qui ont été en contact avec de petites quantités de radioactivité à vie courte comme les tenues
vestimentaires, les récipients, les seringues, etc. Les DFA peuvent être manipulés en général à
l’aide de gants de caoutchouc. Les déchets produits pendant les opérations de déclassement
des centrales nucléaires sont traités pour l’essentiel comme des DFA.
Les déchets de moyenne activité ou moyennement radioactifs (DMA) sont en général des
objets à caractère plus industriel, comme les équipements utilisés dans la mise en œuvre des
matières nucléaires ou les résines échangeuses d’ions usées utilisées pour purifier les liquides
radioactifs. Ils n’engendrent en général que très peu de chaleur, mais ils émettent des
rayonnements qui nécessitent des écrans pour protéger les individus. Au stade du retraitement
du combustible usé, les structures métalliques non dissoutes des crayons combustibles
(« coques et embouts ») sont des déchets classés DMA.
36
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Les déchets de haute activité ou hautement radioactifs (DHA) sont principalement des
produits de fission très radioactifs et souvent à longue durée de vie. Ils doivent être confinés
derrière des blindages épais et il faut en général les refroidir. Dans cette catégorie on distingue
le combustible nucléaire usé (CNU) qui ne sera pas retraité et les résidus de retraitement. Bien
que ces deux types de DHA soient traités de façon similaire à bien des égards, ils diffèrent par
leur forme et leur contenu, en particulier parce que les résidus de retraitement sont produits le
plus souvent sous forme liquide. Le niveau de radioactivité est le critère déterminant pour la
manipulation ou le transport des déchets. Pour le stockage final, la durée de confinement
nécessaire du produit, fonction de la période radioactive des isotopes qu’il contient, est aussi
un critère important. Quelques isotopes à vie longue comme ceux présents dans les DHA ou
dans le CNU doivent être confinés pendant des milliers d’années.

Source : agence pour l’énergie nucléaire organisation de coopération et de développement économiques

Figure 3-1 : Décroissance d'un élément radioactif dont la période radioactive est de cinq
jours
Tableau 3.1 : Quelques isotopes présents dans le DHA
Isotope Période radioactive approximative
Strontium_90 29 ans
Césium_137 30 ans
Américium_241 430 ans
Américium_243 7400 ans
Plutonium_239 24 000 ans
Technétium_99 213 000 ans
Source : agence pour l’énergie nucléaire (AEN)

La période d’un isotope radioactif est le temps nécessaire pour que la moitié de ses atomes
soit désintégrée (décroissance radioactive). Elle peut varier de moins d’une seconde à l’infini
(état stable) selon l’isotope.

37
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La figure 3-1 montre qu’après cinq périodes, il ne reste plus qu’environ 3 % de la


quantité initiale de l’isotope radioactif. Après dix périodes, il n’en reste plus que 0,1 %. Le
tableau 5 recense quelques-uns des isotopes importants pour déterminer les conditions de
stockage final des DHA et du CNU. Le césium, le strontium et le technétium sont des produits
de fission ; les autres sont produits par capture neutronique.
3.1.1 Volume des déchets radioactifs produits par l’industrie
nucléaire
Du fait de sa forte densité énergétique, l’énergie nucléaire ne produit que relativement peu
de déchets par unité d’énergie produite. Le volume et la nature des déchets varient selon la
filière nucléaire et le cycle du combustible. Le tableau 6 donne néanmoins une idée
approximative des volumes de déchets engendrés par la production d’énergie nucléaire. On
note une tendance générale à la réduction du volume des déchets produits pour une quantité
d’électricité donnée grâce à l’amélioration des pratiques et des technologies, un des objectifs
étant de diminuer les coûts d’exploitation et de maintenance. Pour mettre ces volumes en
perspective, il convient de rappeler que les usines, les hôpitaux et les centres de traitement du
cancer produisent aussi de grandes quantités de déchets radioactifs, et que ces déchets ne
représentent qu’une petite partie des déchets toxiques industriels produits chaque année et une
partie encore plus faible de tous les déchets produits par la société.

Tableau 3.2 : Volumes indicatifs de déchets radioactifs produits par un réacteur à eau
ordinaire de 1000 MWe (en m3/an)

Catégories de déchets Cycle ouvert Cycle fermé


DFA/DMA 50-100 70-190
DHA 0 15-35
CNU 45-55 0

Source : Commission européenne, La gestion des déchets radioactifs dans l’Union européenne

3.2 Principes de gestion des déchets radioactifs


Dans tous les pays, la gestion et le stockage final des déchets radioactifs sont réputés
relever de la responsabilité nationale. Même si l’on recense des stratégies de gestion des
déchets différentes selon les pays, la coopération internationale a permis de définir une série
de principes fondamentaux et d’obligations communément admis : Les principes de gestion
des déchets radioactifs de l’AIEA en sont un exemple.

38
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Pour résumer succinctement, ce document établit que les déchets radioactifs doivent être
gérés de façon à s’assurer que :
 Il existe un niveau acceptable de protection de la santé humaine et de l’environnement
s’appliquant au-delà des frontières nationales.
 L’impact sur les générations futures n’est pas plus grand que celui acceptable
aujourd’hui et aucune charge indue ne pèse sur les générations futures.
 Il existe un cadre juridique national approprié qui définit clairement les responsabilités
et un système de réglementation indépendant.
 La production des déchets est réduite au minimum praticable, compte tenu des
interdépendances entre les différentes étapes nécessaires.
 La sûreté des installations de gestion des déchets est correctement assurée.
Bref, environ 90 % du volume des déchets radioactifs produits dans le monde chaque
année sont des DFA, bien qu’ils représentent seulement 1 % environ de l’activité totale des
déchets radioactifs. À peu près 99 % de l’activité totale résultant de la fission nucléaire se
retrouvent dans les DHA.
3.3 Pratiques de gestion des déchets radioactifs
Le volume de DHA engendré par l’énergie nucléaire nécessaire pour produire la quantité
d’électricité consommée par un individu pendant toute sa vie tiendrait dans une seule main.
La chaleur dégagée et la radioactivité des DHA requièrent une protection importante.
Les activités à mettre en œuvre pour gérer correctement les déchets radioactifs peuvent
être classées comme suit :
o Réduction de la production de déchets ;
o Conditionnement et emballage des déchets pour permettre leur manipulation en toute
sécurité et pour les protéger pendant le transport ;
o Stockage provisoire ;
o Stockage définitif.
3.3.1 Réduction de la production de déchets
En faisant preuve de prévoyance et en appliquant de bonnes pratiques, les installations
existantes peuvent réduire leur production de déchets. Les nouvelles technologies et les
nouveaux concepts industriels contribuent aussi à réduire la production des déchets par des
moyens tels que la simplification des procédures d’entretien.

39
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

3.3.2 Conditionnement et emballage


Le volume des DFA et des DMA solides peut être fortement réduit par un compactage
puissant. Quant aux déchets liquides, comme ils ne peuvent pas être rejetés, il faut les
transformer en déchets solides.
Les éléments radioactifs peuvent être extraits des solutions liquides par filtration ou
par échange d’ions, puis séchés et incorporés dans une matrice stable ou solidifiés dans du
béton. Après conditionnement, les DFA et les DMA peuvent être emballés dans des fûts ou
des conteneurs en acier en vue d’un stockage provisoire ou définitif. Ainsi, les résidus
métalliques du retraitement sont généralement compactés, puis cimentés dans des fûts en acier
avant leur stockage définitif.
Les DHA, sous-produits du retraitement, se présentent sous forme liquide et doivent
donc être solidifiés, ce qui s’effectue souvent par un procédé de vitrification qui donne un
type de verre spécial. D’autres produits, tels que les céramiques, ont été testés pour la
solidification des déchets liquides. Ces conditionnements ont pour caractéristiques communes
d’avoir une très longue durée de vie et de pouvoir immobiliser les déchets pendant très
longtemps. Le CNU non destiné à être retraité n’exige guère d’autre conditionnement que
d’être placé dans des conteneurs spéciaux en vue de son stockage provisoire ou définitif.
Les déchets radioactifs sont des atomes d'Uranium cassés pour créer l'énergie
électrique. Ces déchets sont traités : vitrifiés puis enterrés dans des fûts afin d’une radio-
toxicité la plus basse possible.

Source : Arthur Legoupillot Baptiste Nechar : le nucléaire, une


source d'énergie propre
Figure 3-2 : Déchets radioactifs

3.3.3 Stockage provisoire


Le stockage provisoire diffère du stockage définitif en ce qu’il est conçu dans
l’intention de récupérer les déchets dans un futur indéfini. Pour des raisons de sécurité et de
sûreté, des contrôles institutionnels, une maintenance et une surveillance active s’imposent.
Lorsqu’un site de stockage définitif est disponible, il est possible d’y envoyer directement des
DFA et des DMA à intervalles réguliers.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Dans le cas contraire, il faut prévoir un stockage provisoire dans une structure de surface.
Pour les DHA et le CNU, un stockage provisoire a toujours été jugé nécessaire afin de
permettre la décroissance radioactive et thermique des déchets. Le stockage provisoire des
déchets peut être requis et réalisé en toute sécurité pendant plusieurs décennies.
3.3.4 Stockage définitif
Le stockage définitif est l’étape finale de la gestion des déchets radioactifs. En général,
il est conçu comme irréversible, c’est-à-dire sans intention de récupérer les déchets, un
contrôle et une surveillance à très long terme ne s’imposant pas pour veiller à ce que les
déchets soient isolés de façon sûre du public et de l’environnement. Les déchets radioactifs
sont stockés dans des installations spéciales et ne sont pas mélangés avec les autres types de
déchets.
3.3.5 Déchets à vie courte
Les DFA et les DMA à vie courte sont stockés de façon routinière dans de nombreux
sites implantés dans beaucoup de pays. Quelques sites, dont la capacité de stockage est
épuisée, sont déjà fermés. La plupart des installations sont peu profondes et en général dotées
de barrières ouvragées simples pour en améliorer l’isolement revêtement de béton ou d’un
autre matériau dans les tranchées de stockage. Les espaces entre les colis de déchets sont
souvent comblés avec de la terre, de l’argile ou du béton. Des revêtements peu perméables
sont ajoutés pour minimiser les entrées d’eau et des systèmes de drainage éloignent l’eau des
tranchées ou des fosses de stockage. Ces précautions allongent la durée de vie des colis de
déchets et visent à prévenir les risques de migration de radioactivité. Néanmoins, des
contrôles actifs et passifs seront effectués pendant une période d’environ 100 à 300 ans après
la fermeture d’un site de stockage de DFA et de DMA, notamment la surveillance des nappes
phréatiques, des restrictions d’accès au site, un entretien périodique et des restrictions
d’utilisation des sols. À l’issue de cette période, la radioactivité des isotopes présents dans les
déchets sera revenue à un niveau négligeable.
3.3.6 Déchets à vie longue
Le principal modèle de stockage définitif activement étudié pour les déchets à vie
longue est l’enfouissement à grande profondeur, pour garantir la sécurité et le confinement
des déchets sur une très longue durée. Le résultat recherché est un système stable sur la durée,
présentant une bonne sécurité passive, n’imposant aucun fardeau aux générations futures et
garantissant qu’aucune radioactivité importante ne remonte à la surface.

41
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Le handicap majeur de ce modèle est que le public n’est pas convaincu que la connaissance
des phénomènes géologiques et des propriétés des matériaux est suffisante pour garantir un
confinement des déchets sur la longue échelle de temps concernée.
3.4 Gestion et stockage définitif des déchets
Les déchets nucléaires constituent un sujet qui préoccupe depuis longtemps le public :
s’ils ne sont pas gérés correctement, ils peuvent présenter un risque pour l’homme et pour
l’environnement pendant des siècles ou des millénaires. Au cours des deux dernières
décennies, de grands progrès, qu’il s’agisse des connaissances scientifiques, des
développements techniques ou de la mise en œuvre, ont été réalisés en vue de l’entreposage
de façon sûre et du stockage définitif des déchets radioactifs. Les nouvelles solutions relatives
à l’entreposage à long terme du combustible usé et au stockage définitif des déchets
radioactifs de haute activité et du combustible usé lorsqu’il est considéré comme un déchet et
le fait que des moyens existent déjà pour les déchets de faible ou moyenne activité montrent
que l’énergie nucléaire peut contribuer à l’atténuation des changements climatiques sans créer
d’autres problèmes pour l’environnement.
Au cours du processus de fission dans le réacteur, le combustible devient extrêmement
radioactif en raison de la formation de nouveaux radionucléides, appelés produits de fission.
Ces produits font baisser le rendement du réacteur et doivent être retirés. Les combustibles
usés doivent ensuite être entreposés le temps qu’ils émettent moins de chaleur. Cette phase
d’entreposage constitue une étape importante pour que les déchets radioactifs soient gérés de
façon sûre, car elle contribue à réduire les rayonnements et la chaleur émise avant que les
déchets ne soient manipulés et transférés vers leur site de stockage définitif.
Durant les dernières décennies, il a été établi que, tant qu’une surveillance et une
maintenance actives sont effectuées, les déchets radioactifs peuvent être entreposés de façon
sûre. De plus, cet entreposage est techniquement possible et constitue une solution sûre pour
plusieurs décennies si la surveillance, le contrôle et l’entretien sont correctement mis en
œuvre.
Le stockage définitif du combustible nucléaire usé, des déchets radioactifs de haute
activité et des déchets de moyenne activité à vie longue en formations géologiques est une
méthode techniquement viable et sûre pour isoler ces substances de l’hydrosphère, de
l’atmosphère et de la biosphère. Les principes fondamentaux sur lesquels repose le stockage
géologique sont bien connus. Les dépôts géologiques sont conçus pour assurer une sûreté
passive. Cette dernière est obtenue grâce au concept de barrières multiples, selon lequel la
sûreté à long terme résulte de la synergie entre plusieurs barrières naturelles ou artificielles.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Ces barrières empêchent ou réduisent le déplacement des radionucléides dans les eaux
souterraines, qui constituent généralement le principal moyen de déplacement.
Elles influent aussi sur la migration des gaz qui sont produits dans les dépôts de
déchets radioactifs par des réactions chimiques ou biochimiques et par les désintégrations
radioactives.
Dans le concept de barrières multiples, la barrière artificielle comprend la matrice qui
contient les déchets solides et les divers conteneurs et matériaux de remplissage utilisés pour
immobiliser les déchets à l’intérieur du dépôt.
La barrière naturelle (la géosphère) est principalement constituée des roches et des
eaux souterraines qui isolent le dépôt et la barrière artificielle de la biosphère.
La roche hôte est la partie de la barrière naturelle dans laquelle le dépôt se situe. Les déchets
sont placés dans des structures ouvragées qui sont installées en profondeur dans des roches
adaptées et leur emplacement est principalement déterminé par le fait que l’environnement
géologique permet un confinement à long terme.
À des profondeurs de plusieurs centaines de mètres et dans un environnement
tectoniquement stable, les processus qui pourraient porter atteinte au dépôt sont si lents que
les roches et les eaux souterraines resteront pratiquement inchangées pendant des centaines de
milliers d’années, voire plus.
Les programmes de stockage définitif du combustible usé sont bien avancés dans
plusieurs pays. La sélection et la caractérisation de dépôts géologiques profonds ont
commencé dans les années 70.
Au départ, le site fonctionnera comme une installation souterraine de caractérisation
des roches afin de vérifier qu’il est adapté au besoin. Le tunnel d’accès et les autres structures
souterraines seront ensuite utilisés pour le stockage définitif. La demande d’autorisation de
construction a été déposée en 2012 et la procédure d’autorisation d’exploitation devrait être
achevée autour de 2020. Le stockage définitif du combustible nucléaire usé devrait
commencer en 2022 et se poursuivre pendant environ 100 ans.
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs prépare actuellement une
demande d’autorisation qui sera déposée en deux temps : une demande préliminaire en 2015
et une version définitive en 2017, en vue d’obtenir le décret d’autorisation de création à
l’horizon 2020. Ces exemples montrent que le processus de sélection, d’analyse et de
caractérisation des sites (aspects scientifiques et politiques, participation du public) est long.
Dans chaque cas, le stockage géologique des déchets de haute activité et du combustible usé
est apparu comme la meilleure solution.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

L’entreposage et le stockage définitif sont des activités complémentaires et non


concurrentes : elles sont toutes les deux nécessaires pour assurer une gestion des déchets
radioactifs qui soit sûre et fiable.
Le calendrier et la durée de ces activités dépendent de nombreux facteurs. Il n’est pas
possible d’envisager un entreposage perpétuel, car les contrôles actifs ne peuvent pas être
garantis indéfiniment, mais il n’y a pas de nécessité impérieuse de l’abandonner pour des
questions techniques ou économiques. Néanmoins, des raisons éthiques et des considérations
relatives à la sûreté imposent de construire des centres de stockage définitif.
3.4.1 Barrières géologiques et ouvragées
Les formations géologiques susceptibles d’accueillir les déchets sont choisis pour leur
stabilité à l’échelle géologique et pour leur aptitude à accueillir une installation suffisamment
grande et à prévenir ou réduire considérablement toute libération éventuelle de radioactivité.
Une caractéristique essentielle de ces formations est la lenteur de l’écoulement des eaux
souterraines parce que c’est potentiellement la voie de migration la plus probable vers
l’environnement humain. Les principaux types de formations étudiées jusqu’à présent sont les
formations salines, les formations sédimentaires (argiles et schistes), les formations
cristallines (granite) et les formations volcaniques.
Les barrières ouvragées sont destinées à compléter les barrières naturelles pour assurer
le confinement physique et chimique des colis de déchets. Les barrières ouvragées sont
généralement :
 La matrice de verre, dans le cas des DHA ;
 Les pastilles de combustible et le gainage, dans le cas du CNU ;
 Le ciment ou un autre type de matrice, dans le cas des autres déchets.
Ces barrières ouvragées sont complétées par l’emballage d’acier ou de béton et par le
matériau de remplissage qui enrobe les conteneurs dans le site de stockage. De nombreux
modèles de conteneurs et de matériaux ont été proposés en fonction de l’environnement
géologique et de leur fonction de sûreté spécifique. Les barrières ouvragées visent à ralentir la
migration vers les eaux souterraines. Elles peuvent aussi créer des conditions chimiques qui
garantissent que dans le cas improbable d’une fuite du colis de déchets, le déchet ne pourra
pas se dissoudre facilement et que tout déchet dissous sera immobilisé.
3.4.2 Garantie de performances
Étant donné que les échelles de temps en jeu dans le stockage géologique sont bien
supérieures à l’expérience humaine dont on a la trace et que les interactions physico-
chimiques sont complexes, il est difficile de démontrer qu’un site de stockage géologique

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

restera sûr tout au long de son existence. Définir des modèles appropriés et obtenir les
données nécessaires pour évaluer les performances constituent donc un véritable défi.
La durée pendant laquelle il faut démontrer qu’un site de stockage fonctionne de façon
sûre varie selon les pays ; certains pays l’ont fixée à 10000 ans, d’autres à des échéances plus
lointaines, d’autres enfin exigent une durée illimitée. Toute prévision à des échéances
pareilles est davantage une indication qualitative de la sûreté qu’une prévision précise du
comportement du site. Toutefois, même en tenant compte d’une marge d’incertitude égale à
plusieurs ordres de grandeur, les rejets calculés restent largement dans les limites acceptables.
La confiance dans la faisabilité technique du stockage géologique repose sur les
connaissances scientifiques fondamentales en géologie, hydrologie, géochimie et science des
matériaux. Les laboratoires, généralement installés dans des mines désaffectées, ont permis de
recueillir des données sur les caractéristiques des sites et de tester les modèles conçus pour
garantir les performances requises. La confiance est également nourrie par les études du
comportement des gisements d’uranium et des radionucléides associés dans leur
environnement naturel sur de très longues échelles de temps, c’est-à-dire en comparant ces
analogues naturels avec les situations spécifiques des sites de stockage. Globalement, ces
études confirment que le stockage géologique peut être conçu de façon à prévenir une
libération dommageable de radioactivité. Il faudrait que des événements très peu probables se
produisent pour donner lieu à un rejet potentiellement important.
3.4.3 Transport
On pratique en général un entreposage et un stockage centralisés en raison des
volumes de déchets relativement minimes et de la nécessité d’un isolement à long terme. Ce
choix oblige à transporter les déchets sur les sites sélectionnés. Les matières radioactives
utilisées dans les applications médicales et industrielles doivent également être transportées
du fournisseur chez l’utilisateur.
Le transport sûr des matières radioactives relève principalement de la responsabilité
nationale. Néanmoins, une soixantaine de pays appliquent les Règles de transport des matières
radioactives de l’AIEA qui servent à harmoniser et normaliser les transports. Par ailleurs,
l’Organisation de l’aviation civile internationale (188 parties contractantes) et l’Organisation
maritime internationale (162 pays membres) font appel aux principes de l’AIEA, rendant leur
application obligatoire dans le transport aérien et maritime. Ces règles postulent comme
principe de base que la sûreté dépend de l’emballage de la matière radioactive, quel que soit le
moyen de transport. Les accidents de transport ne pouvant être exclus, ce principe vise à
prévenir toute conséquence radiologique, même en cas d’accident grave.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La sévérité des exigences et des contrôles est fonction du risque inhérent à la matière
transportée.
Toutes sortes de matières et de déchets nucléaires font l’objet de multiples transports
chaque année dans le monde et les incidents sont rarissimes. En France, par exemple, on
recense environ 300000 mouvements de ce type chaque année, dont 15000 sont liés au cycle
du combustible et 750 concernent du combustible neuf ou usé ou des déchets de haute
activité. Entre 1975 et 1997, on ne dénombre qu’environ un incident par an à impact local
potentiel, comme la contamination du conteneur, par exemple. Au niveau mondial, il y a eu
plus de 20000 transports de combustible nucléaire usé et de déchets de haute activité par train,
par camion ou par bateau depuis 1971, ce qui représente globalement plus de 50000 tonnes de
matières transportées sur plus de 30 millions de kilomètres. On ne recense aucun accident
ayant entraîné la rupture d’un château ou un relâchement de radioactivité.

3.4.4 Considérations sociales et politiques


La gestion des déchets radioactifs a parfois été considérée comme le « talon d’Achille
» de l’industrie électronucléaire à cause de l’absence d’installations de stockage final. On
rencontre des difficultés à susciter dans la société et dans la sphère politique la confiance dans
des stratégies qui visent à protéger les générations actuelles et futures de tout risque.
Les experts techniques sont convaincus que le stockage de déchets hautement
radioactifs dans des formations géologiques profondes pour les soustraire à l’environnement
humain est judicieux du point de vue éthique et environnemental et que la technologie est à la
fois bien maîtrisée et fiable.
Cependant, nombreux sont les membres du public qui ne partagent pas cette
conviction. La communication avec le public est donc un élément clé et un véritable enjeu
pour l’industrie nucléaire. Quel qu’éloignés que soient les risques du stockage de
radionucléides à vie longue pour l’homme, une partie de l’opinion publique estime qu’ils
représentent un fardeau pour les générations futures, ce qui n’est pas satisfaisant sur le plan de
l’éthique.
Une autre partie a tendance à considérer que des risques aussi faibles, qui pèseront sur des
générations dont nous ne pouvons même pas imaginer l’environnement et les capacités
techniques, sont négligeables à l’aune des risques que ces générations auront à supporter. En
tout état de cause, ces divergences philosophiques empêchent d’adopter des solutions de
stockage. Pourtant, les déchets existent et il faudra bien prendre une décision un jour. Les
autres aspects du stockage final des déchets actuellement débattus sont le stockage à long

46
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

terme dans l’attente d’un stockage définitif, la réversibilité du stockage définitif et l’attrait de
centres de stockage internationaux.

3.4.4.1 Stockage à long terme


Une alternative au stockage définitif des DHA et du CNU disponible dans le court terme
est le stockage à long terme en surface. Il est largement admis que c’est faisable
techniquement et en fait c’est déjà pratiqué. Cependant, le stockage à long terme est
généralement considéré comme un « second choix » et le besoin d’assurer la sécurité du site
et de surveiller son environnement accroît son coût. La dégradation inévitable des installations
de stockage et des colis de déchets stockés revient à léguer aux générations futures le coût et
les risques de leur remplacement périodique. De plus, cette solution ne fait que repousser une
décision éventuelle sur la question du stockage définitif des déchets. Elle représente
néanmoins une option réalisable à moyen terme ou comme solution semi-permanente.

3.4.4.2 Réversibilité
Les solutions qui prévoient la réversibilité du stockage final, c’est-à-dire qui permettent de
récupérer les déchets déjà stockés, s’apparentent au modèle du stockage à long terme et ont
beaucoup de points communs sur le plan des coûts et des risques. Elles sont faisables
techniquement, mais peuvent aller contre l’objectif d’un isolement maximal. De plus, elles
peuvent impliquer un financement ultérieur pour la deuxième étape du stockage. On pourrait
cependant adopter une approche par étapes conduisant progressivement à une configuration
finale avec l’ensemble des déchets stockés et le site confiné pour assurer une sûreté passive
maximale tout en repoussant les étapes à caractère difficilement réversible.

3.4.4.3 Sites de stockage internationaux


Les volumes de déchets nécessitant un stockage géologique sont suffisamment petits pour
que le principe d’un site de stockage ouvert à plusieurs pays soit séduisant, tout
particulièrement pour les petits pays pour lesquels les coûts fixes de développement d’un site
de stockage représenteraient un lourd fardeau ou pour les pays dont les conditions
géologiques ou environnementales ne sont pas favorables.
Les études montrent qu’il ne devrait pas y avoir d’obstacles techniques ou environnementaux
sérieux à la création d’un site de stockage international.
Bref, les problèmes éthiques et politiques du choix des sites et la répugnance du public
à accepter les déchets d’autres pays semblent constituer des obstacles majeurs, tout au moins
dans le proche avenir. Ainsi, par exemple, certains colis d’isotopes médicaux peuvent être
transportés dans des emballages de carton relativement simples, ce qui n’empêche pas que le

47
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

contenu radioactif est strictement limité, qu’il faut prévoir un étiquetage clair, que les
emballages doivent être agréés pour ce type de transport et que les transporteurs doivent
posséder les documents de transport appropriés. À l’autre extrémité, le combustible nucléaire
usé et les déchets de haute activité doivent être transportés dans des conteneurs (« châteaux »)
particulièrement résistants conçus pour protéger les individus et pour garantir le confinement
des matières radioactives dans des conditions d’accident extrêmes.

48
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On introduit que le changement climatique anthropique constitue la principale priorité


en matière d’environnement à l’échelle mondiale. La combustion de combustibles fossiles
dans le secteur de l’énergie est l’une des principales sources d’émission de gaz à effet de serre
(GES), en particulier le CO2.

Chapitre 4
L’ENERGIE NUCLEAIRE A MADAGASCAR
L’ile Madagascar est la plus riche au point de vue minéralogique. Les produits de
grand valeur attirent particulièrement l’attention des chercheurs et de prospecteurs.
Madagascar se met en phase avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
fixés au niveau du Système des Nations-Unies. L’objectif principal est de réduire la pauvreté
de moitié en 2015.
4.1 Possibilité de l’installation des centrales nucléaires
4.1.1 Autorisation de l’adhésion des centrales nucléaires à
Madagascar
Afin de mettre en œuvre le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP), ratifié par
Madagascar le 8 octobre 1970, une Convention relative à la sûreté nucléaire a été adoptée à
Vienne le 17 juin 1994 dans le cadre de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (voir
annexe). Cette Convention constitue le premier instrument international traitant de la sûreté
nucléaire, appliquée en l'espèce aux centrales et installations nucléaires civiles fixes.
L'instrument prévoit que les Parties introduisent dans leur droit interne les principes de sûreté
contenus dans la Convention. Pour la mise en œuvre de ces obligations, il est stipulé que
chaque Partie fait rapport devant les autres Parties lors de « réunions d'examen » périodiques.
Ces dispositions sont complétées par des clauses finales.
En outre, tenue d'établir et de maintenir en vigueur un cadre législatif, réglementaire et
administratif pour régir la sûreté des centrales nucléaires et de créer un ou des organismes de
réglementation en matière de sûreté chargés d'élaborer et de mettre en œuvre les dispositions
adoptées en ce domaine. Ces organismes devront être indépendants de toute autre structure
chargée de la promotion ou de l'utilisation de l'énergie nucléaire.
Les Etats Parties établissent un rapport sur les mesures qu'elle a prises pour remplir
chacune des dispositions énoncées dans la convention. Elle présente ce rapport aux autres
Parties au cours de «réunions d'examen».
Le but de «ce mécanisme d'examen par les pairs» est d'inciter les Parties à améliorer
volontairement leur réglementation ainsi que le niveau de sûreté de leurs installations.

49
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Au 9 janvier 2014, cette Convention avait fait l'objet de soixante-cinq signatures et


compte soixante-dix-sept Etats Parties.
4.1.2 Enjeux des grandes exploitations minières à Madagascar
L’activité minière à Madagascar est devenue un secteur clé de l’économie malgache. Sa
contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) est de plus en plus importante. A ce jour, le
secteur minier attire de nombreux acteurs nationaux et internationaux contribuant au
renforcement du tissu économique malgache. L’activité minière est sujette à différents
enjeux :
a. Sur le plan légal et réglementaire :
L’enjeu légal et réglementaire concerne les dispositions prises par l’Administration
Publique au niveau fiscal et légal. En ce qui concerne la Loi sur les Grands Investissements
Miniers (LGIM), le principal enjeu réside dans la stabilité offerte aux investisseurs,
indépendamment du changement de régime politique et au changement de gouvernement.
b. Sur le plan social :
L’implication de la population locale dans l’implantation des grandes exploitations
minières joue un rôle important dans la réalisation du projet. L’engagement de la communauté
locale constitue une garantie et une licence sociale d’opérer dans une optique d’équité et de
développement durable. A l’inverse, les communautés d’implantation peuvent constituer une
barrière, retardant, ou même, mettant un terme au projet.
c. Sur le plan économique :
L’implantation d’une exploitation minière favorise la création d’emplois directs et la
création d’activités périphériques nécessaires au projet minier, assurant ainsi le
développement d’un tissu économique autour de l’activité minière, à travers notamment la
création d’emplois indirects et induits.
d. Sur le plan environnemental :
Le cadre environnemental est d’une importance capitale dans la mise en place d’une
grande exploitation minière. Le titulaire du projet doit respecter le cahier des charges établi
lors de l’Etude d’Impact Environnementale (EIE), ce qui traduit un engagement de
l’investisseur envers les autorités compétentes et les communautés concernées, en matière de
respect de l’environnement.
e. Sur le plan des infrastructures :
Compte tenu de la dimension des unités industrielles minières, les grandes exploitations
requièrent en général des sources d’énergie importantes. Celles disponibles localement restent
insuffisantes ou inexistantes dans les zones d’exploitation minière, pour la majorité des cas.

50
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Les investisseurs sont contraints dans ce cas de créer une source d’énergie qui leur est propre
et qui satisfait leur besoin. Le développement des projets miniers nécessite également des
infrastructures de transport, d’exportation, et d’hébergement.
4.1.3 Garanties
Il convient de se référer aux traités et accords internationaux, tels que le Traité sur la
non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par lequel les États parties s’engagent à accepter
l’application de garanties. Ces garanties sont énoncées dans un accord négocié et conclu avec
l’AIEA à seule fin de vérifier le respect des obligations acceptées en vertu de ces traités, afin
de prévenir le détournement de l’énergie nucléaire des utilisations pacifiques vers des armes
nucléaires ou d’autres dispositifs nucléaires explosifs.
À cet égard, un État qui envisage un programme électronucléaire devrait analyser en détail
ses obligations internationales en matière de non-prolifération et son accord de garanties avec
l’AIEA, et prendre des engagements à cet égard. Cela permettra de comprendre les
engagements en matière de garanties qui sont inhérents à l’utilisation de l’énergie nucléaire, et
aidera l’État à mettre en œuvre une stratégie efficace pour s’acquitter de ces obligations.
Coopération entre l’État, l’exploitant de l’installation et l’AIEA pour l’application des
garanties.
Les mesures de garanties s’appliquent habituellement à l’ensemble des matières nucléaires
et, en tant que de besoin, aux activités et installations nucléaires pertinentes qui sont sous le
contrôle ou la juridiction d’un État. Avant le franchissement, les lois et règlements nationaux
en matière de garanties doivent avoir identifié clairement les activités, établissements,
installations, emplacements et matières nucléaires auxquels les garanties s’appliqueront. Les
installations devraient être en place, de même qu’un processus permettant d’en assurer la
continuité effective, avant la réception du combustible initial pour la première centrale
nucléaire.
4.1.4 Lancement d’un appel d’offres pour la première centrale
nucléaire
Même si les dangers radiologiques liés à l’exploitation d’une centrale nucléaire sont
absents pendant un certain temps, des mesures préliminaires doivent être prises pour préparer
des programmes de protection adéquats :
 passer en revue les lois régissant la radioprotection et veiller à la promulgation de la
législation nécessaire pour l’améliorer ;
 faire élaborer une réglementation spécifique par l’organisme de réglementation ;

51
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 faire prévoir par le propriétaire/l’exploitant des programmes de contrôle radiologique


et de protection des travailleurs, du public et de l’environnement ;
 recenser les difficultés spécifiques du contrôle radiologique de l’environnement sur le
site retenu et élaborer des plans pour y remédier ;
 caractériser et mesurer les sources de rayonnement de fond sur le site.

4.2 Application de l’énergie nucléaire pour le défi des


changements climatiques
4.2.1 Utilité du nucléaire
Le changement climatique constitue incontestablement un risque majeur. Il est
l’augmentation de la température moyenne à la surface de la planète. Ainsi qu’il est dû aux
gaz à effet de serre rejetés par les activités humaines (industrie, transports, agriculture…) et
retenus dans l’atmosphère.
Le Groupe de travail I du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(GIEC) a confirmé avec un degré de confiance plus élevé que jamais que le climat de la terre
est en train d’évoluer par suite des émissions anthropiques de GES : Le réchauffement du
système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements
observés sont sans précédent depuis des décennies. Sur la période 1880-2012, la température
moyenne à la surface de la terre a augmenté de 0,85 °C. La couche supérieure de l’océan se
réchauffe.
Une nouvelle démarche a été adoptée pour prévoir le changement climatique anthropique
dans les prochaines décennies et les prochains siècles. Abandonnant la méthode classique qui
consiste à s’appuyer sur les scénarios de développement socio-économique et sur les
émissions de GES correspondantes qui résultent de la consommation d’énergie et du
changement d’affectation des terres pour déterminer les concentrations de GES dans
l’atmosphère et le forçage radiatif pour en déduire des caractéristiques climatiques comme la
température ou les précipitations, les nouvelles projections reposent sur différentes hypothèses
concernant les valeurs du forçage radiatif pour l’année 2100. Les nouveaux scénarios du
GIEC se composent de quatre profils représentatifs d’évolution de concentration permettant
d’étudier, à court et à long terme, les conséquences sur les changements climatiques de
différentes trajectoires pour les émissions de tous les GES, les aérosols et d’autres facteurs
climatiques.

52
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

4.2.2 L’énergie nucléaire fait partie de la solution pour relever le


défi du changement climatique
Respecter le droit de chaque Etat à choisir l’énergie nucléaire pour réduire les émissions
de gaz à effet de serre, répondre aux autres objectifs énergétiques et soutenir le
développement économique. Et s'assurer que ce droit ne soit pas entravé notamment pour ce
qui concerne l'accès aux mécanismes de financement climatique tels que les Fonds vert pour
le climat.
Pour lutter contre le changement climatique et assurer le développement des pays
émergents, le monde aura besoin de toutes les énergies bas-carbone y compris l'énergie
nucléaire.
Le défi est immense : selon le GIEC, dans 35 ans, 80 % de l’électricité mondiale devra
être bas-carbone (contre 32 % aujourd’hui) pour limiter le changement climatique. Dans le
même temps, la demande d’électricité mondiale est appelée à doubler sous les effets
conjugués de l’accroissement de la population et de l’essor économique des pays émergents.
L'électricité bas-carbone jouera un rôle majeur dans la décarbonisation des autres secteurs.
Pour mettre toutes les chances de son côté, l’humanité devra utiliser toutes les technologies
bas-carbone identifiées par le GIEC : énergies renouvelables, énergie nucléaire et captage et
stockage du CO2.
Le monde doit prendre des mesures urgentes pour réduire ses émissions de gaz à effet de
serre. L'énergie nucléaire est une solution bas-carbone éprouvée, disponible aujourd'hui à
grande échelle : une part importante du CO2 émis reste dans l'atmosphère pendant une longue
période et s’accumule. Pour freiner l'augmentation de la concentration, nous devons
commencer à réduire nos émissions de CO2 dès maintenant. Les transitions énergétiques
mettent plusieurs décennies à se réaliser. Pour contenir le changement climatique, nous
devons tirer parti de l'ensemble des solutions bas-carbone disponibles aujourd'hui, tout en
continuant à développer les technologies qui pourront être mises en œuvre d'ici 2050.
L'énergie nucléaire est l'une des rares solutions énergétiques qui ait déjà démontré son
efficacité et qui peut être déployée immédiatement, à grande échelle.
Chaque pays a le droit d’accéder à un portefeuille le plus large possible de technologies
bas-carbone pour réduire ses émissions de CO2 et atteindre ses objectifs en matière d'énergie
et de développement : les climatologues et les experts de l’énergie conviennent que les
scénarios qui présentent la plus grande probabilité de succès pour réduire les émissions de
CO2 incluent une part significative d'énergie nucléaire.

53
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Les pays doivent atteindre les objectifs climatiques et, en même temps, répondre aux autres
objectifs de leur politique énergétique. L’énergie nucléaire permet de réduire les émissions de
CO2, renforcer la sécurité d’approvisionnement, apporter une énergie compétitive et
contribuer au développement économique et industriel.
4.2.2.1 Impacts direct sur l’environnement
L’énergie nucléaire est une des rares formes d’énergie à n’émettre quasiment ni polluant
atmosphérique ni gaz à effet de serre. Selon les estimations, le cycle complet du combustible
nucléaire, y compris l’extraction du minerai et la construction des centrales, émet entre 2,5 et
6 grammes d’équivalent carbone par kilowattheure (kWh) produit. C’est sensiblement égal
aux émissions estimées des sources d’énergie renouvelables (hydraulique, éolien et solaire) et
environ 20 à 75 fois moins que les émissions des moyens de production d’électricité à base de
gaz naturel, qui est le combustible fossile le plus propre. L’énergie nucléaire est donc l’un des
principaux moyens disponibles pour limiter les émissions de carbone dans l’environnement.
Rien que dans les pays de l’OCDE, les centrales nucléaires évitent annuellement l’émission
d’environ 1 milliard 200 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2). Si toutes les
centrales nucléaires du monde entier étaient remplacées par des centrales modernes brûlant
des combustibles fossiles, les émissions de CO2 du secteur de l’énergie augmenteraient
d’environ 8 %. L’énergie nucléaire évite l’émission localisée, sous forme de gaz et de
particules, de polluants atmosphériques, tels que les oxydes de soufre et d’azote, qui sont
responsables des pluies acides et de troubles respiratoires. Elle engendre beaucoup moins de
déchets solides pour la même quantité d’électricité produite que n’importe quel combustible
fossile. Sa production de déchets solides est à peu près équivalente à celle des énergies
renouvelables comme le solaire. Toutefois, pour que la filière nucléaire contribue de façon
très significative à prévenir un réchauffement planétaire excessif, il faudrait la développer
massivement. Or, à l’heure actuelle, elle sert uniquement à la production d’électricité, un des
secteurs d’utilisation de l’énergie.

54
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Source : AIEA

Figure 4-1 : Emissions de gaz à effet de serre du secteur de la production d'électricité par
type de combustible

4.2.3 Gaz à effet de serre


Grace à l’énergie nucléaire les taux des émissions de gaz à effet de serre sont réduites.
L’effet de serre est un mécanisme physique naturel qui permet à l’atmosphère terrestre,
grâce à la présence de certains gaz dans sa partie supérieure, de laisser passer l’énergie du
soleil qui nous arrive sous forme de lumière et de piéger cette même énergie réfléchie sous
forme de chaleur par la surface de la terre.
Il convient de dire que l'effet de serre nous est bénéfique dans la mesure où il nous permet
de vivre. En effet, sans effet de serre, la température de la Terre serait de -18°C, alors qu'elle
est de 14 à 15°C en moyenne, favorable à la vie. La Terre reçoit environ 1368W/m² d'énergie
solaire, dont 11 %, soit 146W/m², est retenu dans la basse atmosphère et constitue « l'effet de
serre ». Les nuages peuvent refléter jusqu'à 50W/m² ou absorber jusqu'à 30W/m². La
fourchette se situe donc entre 96 et 176W/m². La vapeur d'eau joue un grand rôle dans l'effet
de serre. D'après les travaux de Peixoto et Oort en 1992, la vapeur d'eau dans l'atmosphère
équivaut à un voile de 2,5 cm d'eau enveloppant la Terre, avec un temps de résidence de 9
jours.
Il est admis que le gaz à effet de serre le plus important de par sa contribution à l'effet de
serre est la vapeur d'eau H20, à hauteur de 55 %, ensuite arrive le CO2 pour 39 %, puis le
protoxyde d'azote N2O à 2 %, le méthane CH4 à 2 % et l'ozone O3 à 2 % ; il y a aussi
différents gaz, dans des proportions moindres. Ces gaz ont un potentiel de réchauffement
global (PRG) différent.
Le CO2 dans l'atmosphère représente une quantité d'environ 810 Gt (gigatonnes c'est-à-
dire milliards de tonnes). L'océan (hydrosphère) contient environ 38 000 Gt de carbone (soit
presque 50 fois plus que l'atmosphère). Enfin, la biosphère (plantes, sols, animaux) constitue
55
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

un réservoir de 2 000 Gt de carbone et la lithosphère (sédiments, roches) est le plus gros


réservoir, avec 20 millions de Gt de carbone.
Des échanges se font entre les différents réservoirs, les plantes absorbent du CO2 lors de la
photosynthèse, les animaux rejettent du CO2 en respirant. 120 Gt sont ainsi échangés entre
l'atmosphère et la biosphère. Les plantes, lorsqu'elles meurent, libèrent tout le carbone
emmagasiné qui sera stocké au niveau des sols, puis emprisonné dans la lithosphère.
4.2.4 Les mécanismes qui régissent le climat
Les mécanismes qui régissent le climat d’une planète sont connus depuis bientôt deux
siècles, grâce aux travaux de Fourier dès 1824, puis de Tyndall quelques décennies plus tard.
La puissance du flux lumineux solaire qui éclaire la Terre est de 1,3 kW par m² de surface
perpendiculaire aux rayons solaires. Un tiers environ de ce rayonnement est réfléchi dans
l’espace par l’atmosphère et le sol ; un sixième est absorbé par l'atmosphère. Le reste, soit la
moitié du rayonnement incident est absorbé par la surface du sol et de la mer. L’énergie reçue
par m² dépend de l’angle des rayons solaires par rapport au sol. Elle est donc plus forte au
voisinage de l’équateur qu’au voisinage des pôles. Il en résulte un mouvement des eaux
océaniques et des gaz atmosphériques qui tend à réduire cet écart. Ce dernier constitue donc
un moteur essentiel des courants d’ensemble qui affectent l’océan et l’atmosphère et
redistribuent aux diverses latitudes l’énergie fournie par le soleil. La chaleur de l’intérieur de
la Terre est due à l’énergie d’accrétion initiale et à la radioactivité de certains de ses
composants et elle donne naissance à un flux de chaleur ascendant qui alimente également le
sol, mais est négligeable devant l’apport du flux lumineux du soleil.
Considérée dans sa globalité, la surface de la Terre (océans et continents) absorbe jour
après jour du rayonnement solaire et elle ne peut cesser de se réchauffer indéfiniment qu’en
évacuant dans l’espace une quantité d’énergie égale à celle qu’elle emmagasine. Elle le fait en
rayonnant elle-même des ondes de même nature que les ondes lumineuses du soleil, mais qui,
compte tenu de sa température beaucoup plus faible, sont d’une longueur d’onde plus grande,
correspondant à une couleur, l’infrarouge, invisible pour l’œil humain. Ce rayonnement
infrarouge doit commencer par traverser l’atmosphère et plus cette dernière contient de gaz
ayant la propriété de l’absorber, plus le rapport entre l’énergie qui sort de la surface terrestre
et celle qui s’échappe dans l’espace est grand. La présence de tels gaz tend donc à accroître la
température de la Terre.
L’atmosphère de la Terre contient naturellement de la vapeur d’eau et du gaz carbonique
(CO2) qui sont des gaz à effet de serre (GES) et sans leur présence, la température au sol serait
inférieure d’une trentaine de degrés à ce qu’elle est.

56
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

4.2.5 Risques climatiques à Madagascar


Pour Madagascar, le taux d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) est de 0,2% dans le
monde. Ce pourcentage démontre que sa part est infime par rapport à celle de la Chine et celle
des Etats-Unis lesquelles arrivent en tête respectivement avec 20% et 17%. Cependant, dans
le rang des pays les plus vulnérables par rapport aux conséquences du réchauffement
climatique causé par ces GES, Madagascar se trouve à une position critique. Lors du Sommet
sur le Climat qui préparait l’Accord de Paris, le 23 septembre 2014, le Journal Jeune Afrique
a publié la carte des quinze lieux d’Afrique les plus menacés par le réchauffement.
Madagascar a été classé troisième pays au monde le plus exposé aux risques climatiques
extrêmes. Les inondations qui ont touché la capitale et le sud du pays, la sécheresse qui
touche actuellement ce dernier et les érosions, démontrent que le pays n’est plus à l’abri. Dans
le cadre de l’Accord de Paris, adopté en décembre 2015, Madagascar s’est engagé, d’ici 2030,
à réduire de 14% les émissions de GES et à augmenter à plus de 32% la capacité d’absorption
de carbone. Pour atteindre ces objectifs, le pays a besoin d’un financement de l’ordre de 42
milliards de Dollars, ce qui équivaut à 140 000 milliards d’Ariary, soit quarante fois le budget
annuel de l’Etat.
Le changement climatique est l’un des problèmes environnementaux auxquels
l’humanité fait face aujourd’hui. Cette préoccupation mondiale se traduit par le réchauffement
planétaire dont les impacts sont dangereusement inquiétants pour l’Homme et
l’environnement en général.
Le changement climatique n’épargne aucun pays quant à ses impacts négatifs, mais ce
sont surtout les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés comme
Madagascar qui sont les plus touchés.
A Madagascar, le changement climatique est une réalité dont les conséquences se font
ressentir depuis quelques temps. A titre indicatif, Les températures ont augmenté ces
dernières décades : dans la moitié Sud de Madagascar, les températures moyennes de l’air ont
augmenté de l’ordre de 21,5 à 22,4°C. Quant à la moitié Nord, elles ont augmenté de 23,3°C à
23,5°C depuis une trentaine d’années. Concernant les précipitations, elles sont devenues plus
intenses entraînant l’augmentation des risques d’inondation. Les périodes sèches ont tendance
à s’allonger sur les Hauts Plateaux et la côte Est ; tandis que sur la région occidentale, les
pluies sont devenues plus intenses. Dans l’ensemble, le pays expérimente des saisons sèches
de plus en plus longues et d’épisode secs de plus en plus courants. Les cyclones tropicaux
touchant la Grande île avec des vents supérieurs à 250km/h sont plus fréquents.

57
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La politique nationale sur le changement climatique sera traduite en termes de


programme ou de plan d’action national dont la mise en œuvre sera assurée en partenariat
avec les différents acteurs entre autres, le secteur public, le secteur privé, les sociétés civiles,
les Organisations Non Gouvernementales, les communautés locales, etc.
La coordination de cette mise en œuvre sera assurée par le Ministère chargé de
l’Environnement.
La politique et le plan d’action national sur le changement climatique constituent le
cadre de référence pour toute action à entreprendre dans le domaine du changement
climatique à Madagascar.
4.2.5.1 Intégration du changement climatique à tous les niveaux
a. Responsabilisation des différentes parties à tous les niveaux dans la lutte contre le
changement climatique
o Définition des rôles et responsabilités des Départements ministériels (au niveau central
et déconcentré), des Collectivités Territoriales Décentralisées, des Organismes Non
Gouvernementaux, des associations ou groupements, de chaque citoyen dans les
efforts nationaux de lutte contre le changement climatique.
o Développement et vulgarisation des outils et instruments nécessaires pour faciliter la
prise de responsabilité à tous les niveaux.
o Transfert des compétences et des ressources en matière de lutte contre le changement
climatique.
b. Renforcement de l’intégration des enjeux du changement climatique dans les
différents secteurs.
o Intégration de la dimension « changement climatique » dans les politiques et stratégies
nationales, régionales et sectorielles (public, privé).
o Mise en place d’un cadre juridique adapté au contexte de la vulnérabilité vis-à-vis du
changement climatique.
o Renforcement du partenariat entre les parties prenantes pour atteindre les objectifs
fixés.
o Renforcement des capacités des secteurs pour la prise en compte effective des
informations à base scientifiques solides sur le changement climatique et à leur niveau
respectif.
c. Amplification de l’Information, Education et Communication sur le changement
climatique.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

o Education du public pour que chaque citoyen participe pleinement aux initiatives
nationales de lutte contre le changement climatique.
o Plaidoyer auprès des décideurs pour la prise en compte de la lutte contre le
changement climatique dans la prise des décisions.
o Conscientisation à tous les niveaux pour une meilleure compréhension et
considération de la question changement climatique.
o Promouvoir l'intégration effective de l'éducation au Changement Climatique dans les
programmes éducatifs, scolaires et académiques du secteur formel, informel et non
formel.
o Accessibilité et disponibilité des informations environnementales et spatiales sur le
changement climatique.
4.3 Ressources des minerais disponibles à Madagascar
4.3.1 Ressources d’uranium disponibles
La quantité limitée de ressources d’uranium disponibles constitue un motif d’inquiétude
qui s’exprime de temps en temps concernant l’éventuelle contribution significative de
l’électronucléaire à l’atténuation des changements climatiques. Il a été avancé que les
ressources en uranium seraient épuisées dans 20 ou 30 ans. La présente section se penche sur
ce problème, surnommé le « pic d’uranium ». Il existe principalement deux méthodes pour
évaluer les ressources d’uranium disponibles. La première, que l’on pourrait appeler méthode
d’extrapolation, consiste à effectuer un échantillonnage pour mesurer l’abondance crustale
(c’est-à-dire la concentration moyenne d’uranium dans la croûte terrestre ou dans des parties
de celle-ci), puis une extrapolation pour ventiler cette abondance en différentes teneurs ou
catégories. La deuxième repose sur des études de terrain et sert de fondement à ce qui
constitue sans doute la meilleure source connue d’estimations sur les ressources en uranium,
le rapport établi conjointement par l’AIEA sur l’uranium (ressources, production et demande).
Les estimations de la composition de la croûte terrestre, effectuées grâce à des méthodes qui
comprennent un large échantillonnage des roches qui affleurent à la surface, et le calcul de
moyennes pour les roches sédimentaires ou les dépôts glaciaires sont fondamentales pour
obtenir des estimations de l’abondance crustale en uranium telles que : « Jusqu’à une
profondeur de 25 kilomètres, la croûte terrestre contient environ 80 billions de tonnes
d’uranium.
La concentration crustale moyenne de cet élément étant de 2,8 ppm, il est beaucoup plus
répandu que l’argent (0,1 ppm) et le tungstène (1,4 ppm). Il est cependant moins abondant que
le plomb (13 ppm) ou le cuivre (55 ppm) ». L’uranium n’est bien sûr pas réparti

59
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

uniformément dans la croûte supérieure et c’est l’existence de poches contenant des


concentrations anormalement élevées d’uranium (supérieures à la concentration crustale
moyenne) qui a rendu l’extraction de cette ressource économiquement viable au prix
généralement constaté jusqu’à présent. À cette fin, on emploie habituellement trois grandes
techniques, en partant d’une estimation de l’abondance crustale pour parvenir à évaluer la
ressource économiquement utile, qui consistent :
A établir une relation entre la concentration crustale et les réserves de minerai à partir de
caractéristiques observées régulièrement pour plusieurs éléments ;
A établir une relation entre la quantité et la qualité (tonnage et teneur) d’un seul élément ;
A paramétrer une distribution de probabilité relative à la concentration de cet élément. Ces
techniques ont conduit à une grande diversité d’estimations de la quantité d’uranium
susceptible d’être découverte et pour laquelle l’extraction pourrait être rentable dans les
conditions actuelles ou futures. Les chercheurs ont cherché à établir si la distribution de
l’uranium dans la croûte terrestre suivait à peu près à une courbe log-normale. Afin de tester
cette hypothèse, ils ont estimé la masse des diverses « unités » géologiques qui contiennent de
l’uranium et se sont servis de chiffres publiés sur la concentration moyenne d’uranium dans
ces unités pour les classer par ordre de concentration décroissante.
4.3.2 Le potentiel minier à Madagascar
La composition du sous-sol malgache est liée à son histoire géologique (tectonique,
volcanisme, érosion). Madagascar dispose d’énormes richesses, incluant les pierres précieuses
et les minerais industriels. Néanmoins, l’absence de bonne visibilité du cadre réglementaire et
le manque de connaissances sur les ressources potentielles du pays ont ralenti le
développement du secteur minier (voir annexe).
La Grande Ile dispose d’importantes réserves minérales dans son sous-sol, non seulement
en pierres précieuses mais aussi en minerais industriels, et ceci, répartis dans tout le pays. Les
substances minérales sont classifiées de la manière suivante :
 Les substances minérales non métalliques utilisées à des fins de constructions et de
travaux publics et d’énergie telles que le sable, l’argile, le marbre, le calcaire;
 Les substances minérales à usage industriel comme le fer, le chrome, le manganèse, le
vanadium, le titane, le zirconium, l’ilménite;
 Les métaux de bases comme le cuivre, le fer, le plomb, l’aluminium, l’étain, le cobalt,
le nickel;
 Les métaux précieux comme l’or, l’argent ou le platine;

60
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 Les pierres précieuses et semi-précieuses comme le béryl, le saphir, l’émeraude, le


rubis, le quartz rose, la topaze, la tourmaline, l’améthyste, l’aigue-marine;
 Les substances minérales énergétiques comme la houille, le charbon, le lignite, le
graphite;
 Les substances minérales autres comme le mercure, le lithium, le magnésium, le
radium et les terres rares, l’uranium, le vanadium;
Les principales substances ayant pour le moment le plus attiré les Investissements Directs
Etrangers sont le nickel-cobalt (Projet Ambatovy, actuellement en phase de production) et
l’ilménite-bioxyde de titane et de fer (en phase d’exploitation depuis 2009). Cependant,
d’autres ressources sont en phase d’exploration tel que le charbon, le fer, le graphite, ou
encore le calcaire.
4.3.3 Minerais en exploitation à Madagascar
 Nickel et cobalt
Le Nickel est un métal blanc argenté qui a une grande résistance à l’oxydation
et à la corrosion. Grâce à ses propriétés, il est généralement utilisé dans les fonderies d’acier
inoxydable et dans certains alliages. Le cobalt est un métal qui permet d’augmenter les
propriétés mécaniques, la résistance à l’usure et à la corrosion des alliages. Les principales
utilisations du cobalt sont dans des superalliages pour la fabrication de pièces de moteurs et
dans des accumulateurs. Jusqu’à ce jour, Ambatovy est la plus importante activité minière à
Madagascar. Il devrait produire chaque année et sur 29 ans, 60 000 tonnes de nickel, 5 600
tonnes de cobalt et 210 000 tonnes de sulfate d’ammonium. La réalisation des infrastructures
telles que le pipe-line, l’usine de traitement et de raffinage, l’agrandissement du port de
Tamatave a été initié par le lancement d’appels d’offre en 2007. La quantité de nickel
exportée au courant de l’année 2012-2013 est de 30 098, 66 tonnes avec une valeur
d’exportation de 997 milliards d’Ar. La quantité de cobalt exportée est de 2 445 tonnes avec
une valeur d’exportation de 143 milliards d’Ar.
 Uranium
Ce minerai est utilisé dans le fonctionnement de réacteurs nucléaires afin de
produire de l’électricité. La société Pam Atomique Madagascar (PAM) s’est lancée dans la
prospection sur 4 sites dans le sud (Folakary, Makay, Faratsiho et Tranomora). Depuis 2005,
de nombreuses sociétés se sont lancées dans la prospection de l’uranium.
PAM a détecté la présence d’uranium de haute qualité dans le gisement de Tranomora, au
Nord-Ouest de Fort Dauphin avec une concentration moyenne de 4,329gr/t. La société Red
Island Resources Uranium travaille dans la région de Beninitra. Quant à, Pencari Mining

61
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Corp, elle a ses activités dans les régions du Centre, de l’Ouest et du Sud, ainsi que les
sociétés Haddington et Uranium Star.
Les minerais d'uranium et, par conséquent, de radium peuvent être divisés en deux groupes:
Les minerais primaires, éléments anciens de pegmatites potassiques;
Les minerais secondaires formés par la décomposition des premiers, mais pàr transport à
distance. Les premiers comprennent l'uraninite ou pechblende, découverte en 1925 et presque
simultanément en deux endroits très éloignés : Malakialina sur le Mangoky, à la limite des
provinces de Fianarantsoa et de Morondava, non loin de la limite des terrains sédimentaires,
et dans la province de Vohémar à 20 kilomètres environ au Sud de la Loky, dans une
pegmatite exploitée pour sa muscovite verdâtre et contenant aussi du grenat. Le gisement de
Malakialina est constitué par une pegmatite potassique à tourmaline noire, béryl bleu et jaune,
apatite vert émeraude et columbite manganésifère et titanifère exploitée pour sa muscovite ;
Il existe aussi des titanonihates radioactifs. Depuis cette époque, les rninerais radioactifs ayant
été délaissés, il n'y a pas eu de nouvelles recherches.
Les minerais radioactifs primaires suivants, beaucoup moins riches en radium
que l'uraninite, sont des composés complexes des acides titaniques, niobiques et tantaliques de
terres yttriques et d'urane avec accessoirement des terres cériques, de la thorine, etc.
Quelques-uns étaient déjà connus : la fergusonite, l'euxénite, la samarskite, la blomstrandite,
et trois sont spéciaux à Madagascar : la bétafite, l'ampangabéite et la samirésite. Le minerai
secondaire est de l'autunite ou phosphate d'uranium hydraté ; il se rencontre dans un très
grand nombre de pegmatites uranifères de Madagascar. Le seul gisement de Vinaninkarena,
situé à une dizaine de kilomètres au Sud d 'Antsirabe, a une importance économique ;
l'autunite est disséminée en paillettes jaune citron dans les couches tourbeuses des alluvions
de la Fitamalama.
 Zircon
Le zircon est le principal minerai de zirconium et de hafnium, utilisés dans les
réacteurs nucléaires. Il est utilisé dans les industries nucléaires et chimiques en raison de sa
résistance à haute température et aux minéraux radioactifs. Il est également utilisé dans les
fonderies des industries réfractaires et tient un rôle non négligeable dans le secteur de la
construction (travaux publics, construction navale). La valeur estimée de ce minerai dans les
régions de Tamatave et de Manantenina est de 1,6 millions de tonnes.
La quantité de minerais de zirconium exportée est de 96 371,1 tonnes avec une valeur
d’exportation de 139 milliards d’Ar.

62
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

4.4 Avantages et inconvénients de l’énergie nucléaire


4.4.1 Les avantages de l'énergie nucléaire
Actuellement, environ un tiers de l'énergie produite en Europe provient de l'énergie
nucléaire, ce qui signifie que 700 millions de tonnes de CO2 laissent d'être émises ainsi que
d'autres polluants produits par la combustion de combustibles fossiles.
À ce jour, la consommation de combustibles fossiles est plus élevée que ceux produits, de
sorte que dans un avenir assez proche, les conséquences seraient soit un épuisement total de
ces ressources, soit une augmentation telle du prix qu'ils deviendraient inaccessibles à la
majorité de la population qui les consomme.
Comme le cas à Madagascar, l’installation des centrales nucléaires ne risque aucuns
terrorismes, sabotages et le taux de tremblement de terre est très faible puissance.
La quantité de carburant nécessaire est un autre avantage relevant ; grâce à peu de
carburant, on obtient de grandes quantités d'énergie.
Ceci permet d'économiser les matières premières, mais aussi le transport, l'extraction et la
manipulation du combustible nucléaire. Le coût du combustible représente alors 20 % du coût
de l'énergie produite.
La production d'énergie électrique est continue. Une centrale nucléaire produit de
l'électricité pendant une durée de près de 90 % du total de l'année. Ceci réduit l'instabilité des
prix qui existe pour d'autres combustibles comme le pétrole. Cette continuité de production
permet également une meilleure planification électrique étant donné qu'elle réduit
considérablement toute dépendance aux éléments naturels. Un des plus grands inconvénients
des énergies renouvelables, comme l'énergie solaire , peut se résoudre ainsi puisqu'en effet,
les horaires solaires et de vent ne coïncident pas toujours avec les heures de plus grande
demande énergétique aussi l'emploi de l'énergie nucléaire le compense.
Comme il s'agit d'une alternative aux combustibles fossiles, il n'est pas nécessaire de
consommer une aussi grande quantité de combustibles comme le charbon ou le pétrole. Par
conséquent, le problème du réchauffement global se réduit ce qui pourrait impliquer une
grande influence sur le changement climatique de notre planète.
La réduction de la consommation des combustibles fossiles amélioreraient aussi la qualité
de l'air que nous respirons ce qui aurait de bonnes conséquences quant à la diminution des
maladies et à la qualité de vie.
Actuellement, la production d'électricité dans les réacteurs nucléaires se réalise grâce aux
réactions de fission nucléaire. Pour le moment, la fusion nucléaire n'est pas applicable pour
produire de l'énergie électrique.

63
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Elle est en voie de développement, mais si la fusion nucléaire pouvait être mise en pratique,
elle offrirait de grands avantages par rapport à la fission nucléaire :
 Obtenir une source de carburant pratiquement inépuisable,
 Éviter des accidents dans le réacteur dus aux réactions en chaîne qui se produisent
dans les fissions,
 Produire des résidus beaucoup moins radioactifs.
D'autre part, l'énergie nucléaire de fusion est non-viable en raison de la difficulté de
chauffer le gaz à des températures si élevées. Pour maintenir une quantité suffisante de
noyaux pendant une durée adéquate pour obtenir une énergie libérée supérieure à la quantité
nécessaire pour chauffer et retenir le gaz, il faut compter sur un coût extrêmement élevé.
4.4.2 Les inconvénients de l'énergie nucléaire
L'avantage décrit précédemment et les organismes en faveur de l'énergie nucléaire utilisée
régulièrement, consiste en la diminution de la consommation des combustibles fossiles et
donc en la réduction du réchauffement climatique. Ceci n'est pas tout à fait réel :
effectivement, il est vrai qu'actuellement on n'utilise l'énergie nucléaire que pour produire de
l'énergie électrique. Ainsi, la consommation des combustibles fossiles se réduit mais
seulement celle consommée pour produire l'énergie nucléaire. Mais la plus grande part de la
consommation des combustibles fossiles provient du transport routier, de leur utilisation dans
les moteurs à combustion interne (véhicules diesel, à essence, etc.). L'utilisation de l'énergie
nucléaire pour la transformer en énergie mécanique est très faible.
Le principal inconvénient, et ce qui la rend plus dangereuse, est que la sécurité de son
utilisation est sous l'entière responsabilité de l'homme. Bien qu'il existe de nombreux
systèmes de sécurité automatisés dans les centrales nucléaires, les personnes peuvent prendre
des décisions erronées ou irresponsables. Une série de mauvaises décisions provoqua le pire
accident nucléaire. Une fois produit l'accident, la façon de le gérer et de le résoudre dépend
des décisions prises par les personnes responsables. Dans ce cas, nous avons l'exemple de
l'accident nucléaire de Fukushima pour lequel il y eu de nombreux doutes quant à la façon de
gérer l'accident.
Il est probable que l'inconvénient le plus alarmant soit l'utilisation donnée à l'énergie
nucléaire dans le secteur militaire.
Sur le plan civil, un des grands inconvénients est la production de résidus nucléaires et la
difficulté pour les gérer étant donné qu'ils tardent des années à perdre leur radioactivité et leur
caractère dangereux.

64
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Une fois construits, les réacteurs nucléaires ont une date de caducité. Une fois atteinte
cette date, il faut les démonter de façon que, dans les principaux pays producteurs d'énergie
nucléaire, pour y maintenir une quantité constante de réacteurs opératifs, il faudrait construire
environ 80 nouveaux réacteurs nucléaires dans les dix prochaines années.
C'est précisément parce que les centrales nucléaires ont une durée de vie limitée que
l'investissement pour la construction d'une centrale nucléaire est très élevé et il faut l'amortir
en très peu de temps, d'où la hausse du coût de l'énergie électrique produite. En d'autres
termes, l'énergie produite a un coût peu élevé en comparaison avec le coût du carburant, mais
étant donné le besoin d'amortissement de la construction de la centrale nucléaire les prix
augmentent sensiblement.
Les centrales nucléaires sont des cibles pour les organisations terroristes.
La production d'énergie nucléaire implique une dépendance extérieure. Peu de pays ont des
mines d'uranium et tous ne disposent pas de technologie nucléaire : c'est pourquoi, il leur faut
employer ces deux produits issus de l'étranger. Les réacteurs nucléaires actuels fonctionnent
au moyen de réactions nucléaires par fission. Ces réactions se produisent en chaîne de sorte
que si les systèmes de contrôle ne fonctionnent pas, il se produirait chaque fois plus de
réactions jusqu'à provoquer une explosion radioactive qui serait presque impossible de
contenir.
En guise de conclusion, selon les estimations, même en décuplant la puissance nucléaire
installée d’ici 2100, la part du nucléaire dans la consommation d’énergie primaire passerait de
7 à 25 % seulement, ce qui éviterait environ 15 % des émissions de carbone cumulées
attendues pendant cette période. En même temps, si ce programme était réalisé avec les
technologies actuelles, le volume accumulé de déchets radioactifs (et leur radioactivité)
augmenterait considérablement. C’est donc l’effet de serre qui a permis l’apparition de la vie.
Les autres planètes sont régies par les mêmes lois physiques et c’est ainsi que l’atmosphère
dense de Vénus, composée essentiellement de CO2, provoque un effet de serre très important
qui explique la température de 450 °C qui y règne.

65
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On introduit que la radioactivité fait partie de notre environnement et ses propriétés


sont utilisées pour des applications médicales et industrielles. Elle représente un des risques
sanitaires les plus étudiés et ces risques sont de mieux en mieux connus.

Chapitre 5
RADIOPROTECTION
Il existe beaucoup de types de rayonnements, certains plus nocifs que d’autres, et
beaucoup de moyens d’assurer une utilisation sûre et utile des rayonnements ainsi que des
processus qui en émettent. La protection radiologique du public, de l’environnement et des
travailleurs est l’objectif premier de la sûreté pour l’industrie nucléaire. Les stratégies de la
radioprotection reposent sur trois principes : justification des pratiques, optimisation de la
protection et limitation de l’exposition
5.1 L’objectif et les principes de la radioprotection
5.1.1 Définition de la radioprotection
La radioprotection est l’ensemble des moyens utilisés pour se protéger contre les effets
néfastes des rayonnements ionisants.
Elle est donc :
 Un ensemble de bases scientifiques qui décrivent le risque et les moyens matériels de
s’en protéger ;
 Des principes généraux fixant les objectifs et les moyens d’y parvenir ;
 Une organisation et une réglementation qui imposent le niveau de protection à
atteindre et les dispositions nécessaires pour y parvenir.
5.1.2 L’objectif de la radioprotection
La radioprotection a pour objet de protéger les individus des effets potentiellement
dangereux des rayonnements tout en permettant l’exercice d’activités bénéfiques entraînant
une exposition aux rayonnements.
Elle a pour but d’éviter l’apparition les effets déterministes et limiter la probabilité
d’apparition des cancers radio-induits liés à l’exposition aux faibles doses. Pour éviter ces
dangers, Le système de radioprotection et ses fondements réglementaires s’appuie sur trois
principes essentiels :
 La justification des pratiques entraînant une exposition aux rayonnements ;
 L’optimisation de la protection ;
 La limitation de l’exposition des individus.

66
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Pour appliquer ces principes, la radioprotection met en œuvre des moyens réglementaires et
techniques spécifiquement adaptées à trois catégories de population :
 Le public
 Les patients
 Les travailleurs
5.1.3 Les principes de la radioprotection
5.1.3.1 La justification des pratiques entraînant une exposition aux
rayonnements
Le principe de la justification dit qu’aucun usage ne devrait être autorisé s’il n’est pas
justifié En l’espèce, les critères de décision ne peuvent se limiter aux seules considérations
scientifiques et ils doivent faire intervenir des facteurs sociaux, économiques et éthiques. La
communauté scientifique peut évaluer les risques et en informer la société, mais c’est en
dernier ressort à cette dernière, à travers ses processus démocratiques, qu’il appartient de
décider si une pratique risquée est justifiée, le processus étant essentiellement subjectif. Le
principe de la justification s’applique au cas par cas, l’important étant que ceux qui prennent
la décision d’exposer des individus aux rayonnements soient prêts à expliquer les raisons de
leurs décisions et à accepter qu’elles puissent être contestées. Pour prendre un cas général, on
considère que l’utilisation médicale aux rayons X est justifiée, mais on attend du personnel
médical qu’il considère l’intérêt de chaque exposition avant de la décider. Il doit apprécier le
très faible accroissement du risque de cancer à l’aune du bénéfice qu’il attend d’un diagnostic
précis. Pareillement, dans beaucoup de pays, l’intérêt de l’utilisation de l’énergie nucléaire
pour produire de l’électricité a été évalué eu égard aux risques encourus (mis en question) et
des décisions politiques ont été prises en conséquence.
5.1.3.2 L’optimisation de la protection
Le principe de l’optimisation de la protection s’applique uniquement aux usages que l’on
juge justifiés. Ce principe établit que toutes les expositions doivent être maintenues au niveau
le plus bas qu’il est raisonnablement possible d’atteindre (principe ALARA). De façon
pratique, ce principe revient à se poser les questions suivantes :
Est-ce qu’on en a fait assez pour réduire l’exposition dans ce cas particulier ?
Serait-il possible et raisonnable de réduire l’exposition davantage ?
Il est à noter que l’objectif de l’optimisation concrétisé par le principe ALARA ne vise pas à
réduire l’exposition à zéro, mais à garantir que les risques sont réduits à un niveau acceptable
dans les circonstances propres à chaque cas. Le niveau acceptable est une question
d’appréciation scientifique et sociale.

67
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On peut employer différents moyens pour y parvenir : réduire au minimum l’importance


de la source de rayonnement, limiter le temps d’exposition de chaque individu, accroître au
maximum la distance entre les individus et les sources de rayonnement, mettre en place des
écrans de protection, etc.
5.1.3.3 La limitation de l’exposition des individus
Il existe de limite annuelle d’exposition à ne pas dépasser. La réglementation nationale en
radioprotection fixe les limites de dose pour le public et les travailleurs.
Dans la pratique, grâce à l’application du principe ALARA et à diverses mesures comme
la limitation des rejets d’effluents gazeux et liquides, les doses effectives et moyennes se
situent normalement bien en-deçà des limites fixées. À l’instar des limites de vitesse sur les
autoroutes, le dépassement de la limite de dose n’entraîne pas forcément des conséquences
dramatiques, pas plus que son respect ne les exclut. La limite de dose représente simplement
un seuil au-delà duquel les collectivités et leurs responsables politiques préfèrent ne pas
s’aventurer pour les activités courantes. Comme pour bien d’autres décisions radiologiques,
elle implique la meilleure connaissance scientifique possible des risques mais elle reste
subjective au final.
En résumé, il faut optimiser la protection radiologique pour chaque usage justifié de façon
que toutes les doses individuelles soient maintenues au niveau le plus bas qu’il est
raisonnablement possible d’atteindre et, en tout état de cause, qu’elles restent inférieures aux
limites réglementaires fixées.
5.1.4 Radioprotection dans l’industrie nucléaire
Dans l’industrie nucléaire, la radioprotection est au centre des préoccupations en matière
de sûreté parce que l’uranium et ses descendants émettent naturellement des rayonnements et
parce que la fission nucléaire émet elle aussi des rayonnements et produit des déchets
radioactifs. Toutefois, les différents secteurs du cycle du combustible ne sont pas confrontés
aux mêmes problèmes de radioprotection.
Ainsi, l’extraction de l’uranium expose les travailleurs à des poussières d’uranium et de
ses descendants. Ces produits peuvent être dangereux pour les poumons à cause des
radionucléides émetteurs alpha qui peuvent être inhalés, ce qui nécessite de bien aérer la mine
et de prévoir une protection respiratoire pour le personnel.
Ces mêmes radionucléides sont également la principale source de risque potentiel dans les
étapes initiales du cycle du combustible.
Dans les centrales nucléaires, la radio-exposition du personnel est due en général à des
radionucléides émetteurs gamma plus pénétrants comme le cobalt-60. À l’intérieur de la

68
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

centrale, cette radioactivité est limitée aux tuyauteries et aux circuits qui interviennent
directement dans le refroidissement du cœur du réacteur. En général, elle représente un risque
pour le personnel uniquement pendant les opérations de maintenance de ces circuits. En
fonctionnement normal, ces circuits sont protégés et le personnel n’a pas accès aux zones
dangereuses. Pendant les opérations d’entretien, la protection des travailleurs est assurée par
l’interposition d’écrans, en sélectionnant judicieusement les tâches à effectuer et en gérant les
travaux de façon à réduire au minimum le temps passé par le personnel à proximité des
sources radioactives. Les risques d’exposition aux rayonnements dans les opérations de
gestion des déchets, dont la manutention du combustible usé, viennent principalement des
radionucléides émetteurs gamma. Dans les déchets de faible et de moyenne activité, c’est le
cobalt-60 qui est la source de rayonnement principale. Dans les déchets de haute activité et
dans le combustible usé, ce sont les produits de fission, comme le césium-137 et le strontium-
90. Afin de réduire au minimum l’exposition lors des opérations de gestion des déchets, on
utilise des installations, des équipements et des procédures spécialement conçus pour
maintenir les travailleurs le plus loin possible des sources de rayonnement.
Plusieurs étapes du cycle du combustible libèrent de petites quantités de radioactivité
dans l’environnement. Ces émissions proviennent pour l’essentiel du retraitement du
combustible usé, mais aussi des centrales nucléaires lorsqu’elles sont en service. Il faut donc
réduire ces effluents au minimum et les mesurer afin de protéger le public et l’environnement.
Des systèmes de filtration et de purification des effluents gazeux et liquides limitent ces rejets
et l’environnement est strictement contrôlé dans le voisinage de toutes les installations
nucléaires pour s’assurer que ces systèmes fonctionnent efficacement.
5.2 La réglementation de radioprotection à Madagascar
A propos du développement de l’application des rayonnements ionisants à Madagascar
surtout dans le domaine de l’énergie nucléaire et médical, en 1993, la réglementation de la
radioprotection contre les effets néfastes des rayonnements ionisants a été mise en place. Suite
à la publication par l’AIEA des nouvelles normes fondamentales en radioprotection en 1996,
Madagascar a préparé une nouvelle réglementation en radioprotection. Cette réglementation
est composée d’une Loi et quatre Décrets :
 Loi N° 97-041 du janvier 1998 : relative à la protection contre les dangers des
rayonnements ionisants et à la gestion des déchets radioactifs à Madagascar.
 Décret N° 2002-569 : fixant les attributions et le fonctionnement des divers organes
chargés de la protection contre les dangers des rayonnements ionisants et de la gestion
des déchets radioactifs à Madagascar.

69
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 Décret N° 2002-1161 : fixant les principaux généraux régissant la détention et


l’utilisation des sources régissant la détention et l’utilisation de source des
rayonnements ionisants destinées à fins de l’énergie ou médicales.
 Décret N° 2002-1199 : fixant les principaux généraux de la gestion des déchets
radioactifs.
Des lois, règlements et programmes de contrôle radiologique sont nécessaires pour assurer
la protection des travailleurs, du public et de l’environnement en toutes circonstances. La
plupart des pays ont adopté des dispositions en matière de radioprotection car les
rayonnements ionisants sont utilisés en médecine, dans l’industrie et dans la recherche partout
dans le monde. Un État Membre qui envisage de lancer un programme électronucléaire
devrait disposer d’une infrastructure nationale de sûreté radiologique et de sûreté du transport
et des déchets qui soit conforme aux normes internationales et couvre.
Toutes les activités, pratiques et installations existant dans cet État Membre. Si les aspects
de radioprotection d’un programme électronucléaire requièrent une attention spécifique, la
radioprotection devrait continuer de s’appuyer sur l’infrastructure existante. Elle doit être
développée pour répondre aux besoins spécifiques d’un programme électronucléaire.
5.3 Madagascar – INSTN
A Madagascar, l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire est dans le domaine de
recherche, en milieu industriel et l’éducation. La seule institution à Madagascar chargées des
applications des sciences et de l’énergie nucléaire est l’Institut National des sciences et
Techniques Nucléaires (Madagascar-INSTN). L’Institut National des Sciences et Techniques
Nucléaires, Madagascar-INSTN a été créé en 1992. Suite à l’extension du laboratoire de
Physique nucléaire et de Physique Appliqué (LPNPA) de la faculté des Sciences de
l’Université d’Antananarivo qui a été créé en 1976 par le Professeur RAOELINA
ANDRIAMBOLOLONA (voir annexe), à partir de zéro (sans laboratoire, sans techniciens,
sans étudiants). C’est la seule institution à Madagascar chargée, d’après son statut, de
conseiller le Gouvernement sur les applications des sciences et des techniques nucléaires.
A la veille de la transformation du LPNPA en Madagascar-INSTN, ce dernier comptait le
département de spectroscopie Nucléaire, d’électronique Nucléaire et Maintenance, de
fluorescence X, de physique théorique et de physique appliquée, l’informatique et de
radioprotection.
Quand le laboratoire s’est libéré de la tutelle du département de physique de la Faculté des
Sciences de l’Université d’Antananarivo, il a été transformé en Madagascar-INSTN et a été
officiellement inauguré le 26 novembre 1992.

70
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

5.3.1 Mission de Madagascar-INSTN


D’après le décret sa création n°92-869 du 30 septembre 1992, Madagascar-INSTN a une
triple mission :
FORMATION : distribué des enseignements spécifiques et technique nucléaire au niveau des
premier, deuxième et troisième cycles des universités;
RECHERCHE : coordonner et harmoniser tous les programmes nationaux ou internationaux
des recherches nécessitant l’utilisation pacifique des sciences et techniques nucléaires,
participer à leur élaboration et exécution ;
PRODUCTION : mettre son savoir-faire et des opérateurs économiques pour le
développement économique.
5.4 Les grandeurs utilisées en radioprotection
En radioprotection, il existe trois types de grandeur :
o Grandeurs physiques ;
o Grandeurs de protection ;
o Grandeurs opérationnelles.
5.4.1 Les grandeurs physiques
Les grandeurs physiques sont des grandeurs qui sont accessibles par le calcul ou par la
mesure. Les grandeurs sont utilisées pour caractériser le champ de rayonnement et aussi pour
caractériser l’effet physique de rayonnement sur la matière en termes de l’énergie.
5.4.2 Les grandeurs de protection
Les grandeurs de protection sont utilisées à quantifier les risques encourus par un individu
lorsqu’il est soumis à une exposition interne ou externe. Elles sont définies par la commission
internationale de la protection.
5.4.3 Les grandeurs opérationnelles
Les grandeurs opérationnelles ont des caractéristiques suivantes :
Elles sont mesurées par de instruments équipés de détecteur des rayonnements ionisants
Elles sont des estimateurs généralement majorants de la dose efficace équivalents aux
organes, pour les rayonnements fortement et faiblement pénétrants.
En appuyant les normes de la radioprotection qui sont l’ensemble des limites fixées par les
recommandations des organisations internationales compétentes en radioprotection. Les
normes de radioprotection précisent les doses en dessous desquelles, on peut affirmer
qu’aucun individu, ni la population ne subissent de dommage appréciable.

71
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

5.4.4 Radioprotection : l’Etat membre est prêt à s’engager en


connaissance de cause dans un programme nucléaire
On devrait analyser les risques supplémentaires liés à l’exploitation d’une centrale
nucléaire par rapport aux risques des applications des rayonnements ionisants en médecine,
dans l’industrie et dans la recherche. Les Normes fondamentales internationales et autres
normes de sûreté de l’AIEA fournissent des orientations aux exploitants et organismes de
réglementation concernant les prescriptions et les pratiques en matière de radioprotection. Les
normes de sûreté de l’AIEA prennent en compte les lignes directrices de la Commission
internationale de protection radiologique ainsi que les connaissances scientifiques sur les
conséquences de l’exposition aux rayonnements présentées dans le cadre du Comité
scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants.
La prise de conscience des dangers radiologiques liés à l’exploitation d’une centrale
nucléaire ainsi qu’au transport et à l’entreposage de matières nucléaires, de même qu’à la
gestion des déchets, et de la nécessité d’améliorer les lois et programmes nationaux revient à
reconnaître les engagements qu’il est nécessaire de prendre dans ce domaine.
Tous les programmes de contrôle et de protection radiologiques doivent être mis en œuvre
avant l’arrivée sur le site des premières matières nucléaires. Ainsi, avant la première livraison
de combustible, les conditions suivantes doivent être réunies :
 l’équipement de contrôle radiologique doit être en place et opérationnel sur site et hors
site ;
 un programme de contrôle radiologique de l’environnement du site doit être
pleinement opérationnel ;
 des programmes de contrôle radiologique hors site doivent être opérationnels ;
 les prescriptions en termes de dosimétrie des rayonnements doivent être en place pour
tous les travailleurs ;
 des programmes doivent être élaborés pour optimiser la radio-exposition durant
l’exploitation et la maintenance de la centrale ;
 des capacités de gestion des déchets doivent être en place.
Bref, Le nombre de personnes exposées lors de chaque opération et la distribution
géographique des doses (exposition des personnes du public aux rayonnements dans une zone
géographique donnée, par exemple) sont aussi d’importantes considérations prises en compte
dans le processus d’optimisation.

72
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

On introduit que l’avenir de l’énergie nucléaire à Madagascar dépend de l’interaction de


quatre facteurs – croissance de la demande d’énergie, compétitivité économique par rapport
aux autres sources d’énergie, considérations environnementales et attitude et perception du
public. Selon que ces facteurs évolueront favorablement et selon le rythme du progrès
technique, l’énergie nucléaire pourrait connaître beaucoup d’applications nouvelles et
élargies, dont la production d’hydrogène, le dessalement de l’eau de mer et une production
accrue d’isotopes à des fins médicales. La recherche se poursuit activement pour développer
ces applications possibles et pour améliorer les performances des systèmes d’énergie
nucléaire actuels.

Chapitre 6
AVENIR DE L’ENERGIE NUCLEAIRE A
MADAGASCAR
6.1 Relation durable entre AIEA et Madagascar
Après 40 ans de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA),
des projets d’envergure gouvernementale sont discutés actuellement entre l’Institut national
des sciences et techniques nucléaires (INSTN) de Madagascar et l’Agence internationale de
l’énergie atomique (AIEA). Proposés depuis plusieurs décennies par les chercheurs
scientifiques au sein de l’INSTN, ces projets sont finalement en cours de réalisation, si
d’autres seront bientôt mis en œuvre. D’autre part, « pour la coopération, en considérant
l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique est devenu le point focal auprès de l’AIEA, et ce pour l’effet
transversal et multidisciplinaire des recherches effectuées par ce ministère.
Ainsi, l’AIEA agira à travers ce dernier et en collaboration avec d’autres ministères, au
développement de Madagascar dans les domaines de la santé, de l’énergie, de l’agriculture et
de l’élevage ».
6.1.1 Le Gouvernement Malagasy et l’AIEA
Madagascar souscrit aux objectifs de cet anniversaire placé sous le thème de « l’atome
pour la paix et le développement » à l’occasion de 60émè anniversaire de l’AIEA.
Madagascar apportera sa contribution à cet important évènement international; nous
prévoyons, en effet, au mois de mars 2017, organiser, par le biais de notre bureau National de
Liaison, une manifestation sur les Sciences et Technologies Nucléaires pour le
Développement durable.

73
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Le Parlement et le Sénat de Madagascar ont voté la ratification et adhésions aux


conventions suivantes :
o l’amendement du 08 juillet 2005 à la convention sur la protection physique des
matières nucléaires
o la convention commune de 1997 sur la sûreté de la gestion du combustible usé et sur
la sureté de la gestion des déchets radioactifs
o la convention de 1986 sur l’assistance en cas d’accident nucléaire ou de situation
d’urgence radiologique
o la convention de 1986 sur la notification rapide d’un accident nucléaire
o la convention de 1994 sur la sûreté nucléaire
o la convention Internationale de 2005 pour la répression des actes de terrorisme
nucléaire
Les gouvernements Malagasy renforcent davantage la sensibilisation des décideurs
nationaux dans le domaine du nucléaire Compte-tenu des procédures constitutionnelles, les
instruments vous parviendront incessamment. Par ailleurs, pour marquer notre entrée dans la
nanoscience et la nanotechnologie, nous envisageons d’organiser un colloque international
dans ce domaine, les 16 et 17 novembre 2017, sous la coordination de l’Institut National des
Sciences et Techniques Nucléaires qui est placé sous la tutelle du mon Département de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Nous ne manquerons pas d’inviter l’AIEA à
cette manifestation. Nous aurons l’occasion de vous partager nos quelques expériences sur la
nanotechnologie, par l’intermédiaire du RAOELINA Andriambololona, Directeur Général de
l’INSTN et membre de la Délégation malgache au cours de cette semaine.
Les visions de l’AIEA portant sur l’orientation des produits de recherche vers l’unique
finalité du développement socio-économique de ses Etats membre et celles de Madagascar se
rejoignent davantage : nous venons de nous doter de 4 Plans Directeurs de la Recherche,
donnant de nouvelles orientations, dans lesquels les sciences et les technologies nucléaires, la
nanotechnologie ont toutes leur place dans la recherche des voies et moyens dans les
domaines prioritaires du développement durable qui sont :
 La biodiversité et la santé humaine
 Les énergies renouvelables
 L’Agriculture, Sécurité alimentaire et Nutrition
 L’environnement lié au changement climatique
L’AIEA a pour son appui constant en termes de coopération technique au développement
durable, dans les domaines de la santé publique, la planification énergétique, la reproduction
animale, la mines, l’agriculture liée au changement climatique, les ressources en eau, la
74
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

préservation de l’environnement. Ceci confirme le bien-fondé de notre coopération technique


avec l’Agence.
Expression de la reconnaissance du Gouvernement de Madagascar à l’AIEA pour son
assistance dans le cadre d’un plan d’action conjoint en vue de l’amélioration des mesures en
matière de sécurité nucléaires, dans l’organisation du 16émè Sommet de la Francophonie qui
se tiendra à Antananarivo du 22 au 27 novembre 2016.
Au nom du Gouvernement de Madagascar, au nom de la Délégation que l’honneur de
conduire aujourd’hui et réitérer l’engagement à la non-prolifération nucléaire et à l’utilisation
de l’énergie atomique au service du développement.
6.1.2 Energies Alternatives à Madagascar
Sur la base des travaux continus et des programmes et projets en énergies actuellement en
cours, des conférences, ateliers, expositions et présentations seront organisées. Il faudra bien
noter que l’Année des Energies Alternatives ne se résume pas dans ces activités ponctuelles.
Ce sont plutôt des expressions du travail continu.
De plus, l’information publique de l’Année ne se manifestera pas uniquement par ces
conférences, ateliers, expositions et présentations, mais aussi par les articles de journaux et
émissions à la radio et à la télévision.
Il est prévu qu’une « exposition-stand sur les énergies alternatives » soit organisée de
manière tournante au cours de l’année dans différentes villes de Madagascar, à commencer en
juin 2007 à Antananarivo dans le cadre du mois de l’environnement.
Les activités de l’Année des Energies Alternatives et les travaux réalisés au courant de
cette Année pourront contribuer au « Strategic Decision Meeting » pour le secteur de
l’énergie à Madagascar, prévu au mois d’octobre. Cependant, ce Strategic Decision Meeting
ne fait pas partie de l’organisation de l’Année.
Ce programme est prévisionnel, d’autres évènements ayant trait aux énergies alternatives
et à l’initiative d’acteurs en fonction de l’évolution de leurs projets et programmes pourront
être inclus dans le courant de l’année.
6.1.3 Cadre réglementaire
L’existence d’un organisme de réglementation nucléaire compétent et indépendant est
essentielle à la réussite à long terme du programme électronucléaire national. C’est l’efficacité
de l’organisme de réglementation qui assure la confiance de l’opinion publique et de la
communauté internationale. L’Organisation dans le cadre devrait comprendre l’importance
d’un organisme de réglementation compétent et efficace et y accorder la priorité en étroite
concertation avec l’organisme de réglementation existant pour le contrôle des sources de

75
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

rayonnements. Le développement des ressources humaines compétentes et des ressources


physiques destinées à l’organisme de réglementation, qu’il soit nouveau ou élargi, est aussi
important que pour le propriétaire/l’exploitant. La formation technique, les compétences et les
capacités de l’organisme de réglementation devraient lui permettre d’interagir de manière
compétente avec le propriétaire/l’exploitant, les fournisseurs et les consultants.
L’expérience montre que le meilleur moyen d’assurer la sûreté et la crédibilité est de
séparer totalement l’organisme de réglementation des organismes de promotion et de mise en
œuvre, ainsi que du processus politique. Si tous les États n’ont pas respecté ce principe au
moment d’engager leur programme nucléaire, la quasi-totalité d’entre eux adoptent
aujourd’hui cette approche.
Les États Membres qui se lancent dans un programme électronucléaire devraient étudier
l’intérêt de s’appuyer sur l’infrastructure nationale existante de sûreté radiologique et de
sûreté du transport et des déchets. Élargir le champ de compétence de l’organisme de
réglementation existant pour lui confier une centrale nucléaire semble présenter des avantages
significatifs en termes d’utilisation de ressources (installations et ressources humaines) qui
risquent d’être limitées dans de nombreux États Membres.
Les règlements requis pour appuyer pleinement un programme nucléaire sont nombreux.
Certains États ont engagé le processus en adoptant la réglementation de l’État fournissant la
première centrale nucléaire. Cette approche est tout à fait acceptable sous réserve qu’elle soit
compatible avec la législation en vigueur. Cependant, au fur et à mesure de l’augmentation
des effectifs et de l’expérience de l’organisme de réglementation, il est souhaitable d’adapter
cette réglementation à la situation culturelle locale.
Les paragraphes ci-après concernent le cadre réglementaire à chaque étape du processus.
6.1.3.1 Dans le cadre réglementaire : l’État Membre est prêt à s’engager en
connaissance de cause dans un programme nucléaire
Les éléments essentiels du cadre réglementaire sont les suivants :
 désignation d’un organisme de réglementation indépendant et efficace, doté de
pouvoirs clairs et de ressources humaines et financières adéquates ;
 attribution des fonctions essentielles en ce qui concerne l’élaboration de la
réglementation, la délivrance des autorisations, l’examen et l’évaluation, l’inspection,
les mesures coercitives et l’information du public ;
 pouvoir de solliciter un soutien technique en tant que de besoin ;
 définition claire des relations entre l’organisme de réglementation et les autres
organismes ;
 définition des droits et des responsabilités des titulaires d’autorisations ;
76
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 pouvoir de mettre en œuvre les obligations internationales, y compris au titre des


garanties de l’AIEA ;
 pouvoir de s’engager dans une coopération internationale ;
 dispositions pour protéger les informations relatives à la propriété intellectuelle, à la
confidentialité et à la sécurité ;
 dispositions pour l’information des parties prenantes et du public et pour la
coordination ;
 compatibilité avec le cadre réglementaire existant de sûreté radiologique et de sûreté
du transport et des déchets.
6.1.3.2 A ce stade du développement
La législation élaborée en vertu du cadre législatif crée l’organisme de réglementation
indépendant et efficace approprié et définit ses pouvoirs. Une fois les dispositions juridiques
adoptées, l’organisme de réglementation est créé à part entière et doté des pouvoirs prévus par
la législation d’habilitation. Des mécanismes doivent avoir été mis en place pour assurer des
communications ouvertes avec le propriétaire/l’exploitant. Ces mécanismes doivent être
transparents et mettre ainsi en évidence l’indépendance de l’organisme de réglementation.
L’important est de prendre en compte de manière compétente les questions de sûreté.
L’ensemble du processus d’autorisation devrait être élaboré et rendu public afin qu’il soit clair
pour toutes les parties prenantes. Les critères réglementaires pour l’acceptation et
l’approbation de la conception de la centrale nucléaire devraient être déterminés avant le
lancement de l’appel d’offres.
Les questions prioritaires en la matière sont les suivantes :
 organisation générale, recrutement et formation du personnel ;
 sécurité ;
 transport, manutention et entreposage des matières nucléaires et radioactives ;
 processus formel d’autorisation ;
 règlements, codes et normes concernant le choix du site, la conception, la construction
et l’exploitation nécessaires pour l’autorisation d’une centrale nucléaire, y compris le
système de gestion ;
 exigences en termes de préparation des interventions d’urgence (sur site, hors site et
au niveau national) ;
 instauration de relations internationales avec d’autres organismes de réglementation ;
 gestion des déchets, y compris les questions liées au stockage définitif.
Des règlements, codes et normes appropriés ont été élaborés ou modifiés concernant :

77
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 l’importation et l’exportation, le transbordement, le transport, l’entreposage et la


manutention des matières nucléaires et radioactives ;
 l’évaluation environnementale et l’autorisation du site ;
 le choix du site, la conception, la construction et la mise en service de la centrale
nucléaire ;
 la sécurité et les garanties ;
 la gestion des déchets ;
 la planification des interventions d’urgence.
Le personnel compétent a été recruté pour :
 procéder à l’autorisation des sites ;
 examiner, évaluer et autoriser la conception de la centrale nucléaire ;
 mettre au point des programmes pour l’inspection et le contrôle de la construction de
la centrale nucléaire ;
 élaborer les prescriptions en matière de formation et de certification des opérateurs ;
 préparer l’inspection et le contrôle opérationnels.
L’organisme de réglementation est en place et prévoit de recruter du personnel en tant que
de besoin afin d’assumer ses fonctions durant les différentes phases de l’autorisation, de la
construction, de la mise en service et de l’exploitation de la centrale.
6.1.3.3 Mettre en service et à exploiter la première centrale nucléaire
Tous les règlements, codes et normes pour la construction de la centrale nucléaire ont été
adoptés et les effectifs sont suffisants pour analyser le dossier de la centrale nucléaire de
manière efficace et efficiente et délivrer l’autorisation. Les prescriptions réglementaires
concernant la formation et la certification des opérateurs de la centrale ont été définies.
L’organisme de réglementation a confirmé que le titulaire de l’autorisation a fait la preuve
qu’il se conforme aux différentes prescriptions réglementaires.
Avant la mise en service de la centrale, l’organisme de réglementation demeure compétent
pour tous les aspects de l’autorisation et du contrôle. Des plans pour le maintien du personnel
compétent et la formation de personnel supplémentaire existent. Une communication ouverte
existe avec le gouvernement, l’exploitant et le public, et des relations internationales et
professionnelles ont été mises en place.
Avant les essais de criticité et d’exploitation, l’organisme de réglementation a délivré les
autorisations et les permis nécessaires à l’exploitation de l’installation nucléaire. Le personnel
est en place et a les compétences voulues pour surveiller et contrôler l’exploitation et la
maintenance de la centrale conformément aux programmes établis.

78
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Un organisme de réglementation indépendant et compétent est en place pour inspecter les


activités de toutes les installations nucléaires et veiller au respect des conditions des
autorisations et des autres prescriptions réglementaires pendant toute la durée de vie de
l’installation.
6.1.4 Rôle des industriels
De nombreux produits, composants et services sont nécessaires pour construire une
installation nucléaire et en assurer l’exploitation. Les besoins en matière d’assistance sont
multiples : pièces de rechange, consommables, services de réparation et d’étalonnage des
instruments, etc. Ces activités de soutien peuvent être une source d’emplois et de croissance
économique pour le pays et la région. Toutefois, pour fournir des équipements et des services
pour l’exploitation d’une centrale nucléaire, les industriels doivent pouvoir se conformer aux
codes et aux normes et appliquer des programmes de qualité rigoureux. Dans les premières
phases du programme nucléaire, le pays devrait définir sa politique concernant la création ou
l’amélioration des capacités industrielles. Cette politique devrait se traduire ensuite par des
plans fermes de mise en place des installations, programmes et compétences pour atteindre le
niveau de participation requis.
Dès le départ, on prévoit la possibilité d’une participation des industriels locaux et
nationaux et leur soutien au programme électronucléaire. Mais pour que la participation des
industriels soit un succès, il est essentiel qu’ils soient pleinement qualifiés pour fournir les
équipements et services nucléaires. Il importe donc qu’ils respectent strictement les normes de
qualité pour les équipements et services nucléaires, qui sont bien plus rigoureuses que pour
d’autres installations industrielles. Un fournisseur de centrale nucléaire, qu’il s’agisse ou non
d’un contrat clés en main, devra être assuré qu’il existe des capacités industrielles compatibles
avec le mode d’acquisition avant d’accepter une participation de l’industrie nationale de
quelque ampleur que ce soit.
Dans son étude de la réalisation du programme nucléaire inclure :
 des évaluations des capacités industrielles nationales et locales ;
 une évaluation de l’intérêt des chefs d’entreprises commerciales et industrielles pour
une participation au programme nucléaire compte tenu des exigences particulières de
ce secteur ;
 l’étude de l’aptitude à obtenir les investissements nécessaires pour le renforcement
prévu des installations et des programmes industriels ;
 l’élaboration de politiques à court et à long termes pour parvenir au niveau de
participation utile et souhaité.

79
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Une politique nationale concernant la participation des industriels locaux et nationaux,


associée à la prise en compte des exigences en matière d’appui au programme nucléaire,
équivaut à une reconnaissance claire des engagements.
Une évaluation réaliste des capacités nationales et locales en matière de fourniture des
produits, composants et services pour la construction de l’installation nucléaire devrait être
réalisée par le service du propriétaire de l’exploitant responsable de la rédaction des
spécifications de l’appel d’offres et des critères d’acceptation. Quels que soient les souhaits et
les stratégies en matière de participation industrielle nationale, la capacité de respecter le
calendrier et les exigences de qualité est cruciale pour le succès de la construction d’une
installation nucléaire dans les délais et avec le budget prévus. Les retards de construction et
les défauts de qualité majoreront fortement le coût d’un projet et auront un effet négatif sur la
confiance de l’organisme de réglementation et du public. La participation prévue de
l’industrie nationale doit figurer dans les spécifications de l’appel d’offres et devra être
négociée avec le fournisseur de la centrale nucléaire. Mais il peut également y avoir des
possibilités de participation de l’industrie locale à des aspects du projet qui ne relèvent pas de
la sûreté nucléaire. Certains éléments du cycle ou certains bâtiments ou structures peuvent
être construits selon les normes industrielles habituelles. Des plans et programmes du
gouvernement ou des industriels peuvent également être mis en place à titre transitoire en
attendant que les fournisseurs locaux et nationaux aient acquis la capacité nécessaire.
À ce stade, le propriétaire/l’exploitant devrait examiner :
 quels fournisseurs locaux ou nationaux peuvent fournir de manière fiable des produits,
composants ou services pour les parties nucléaires ou non nucléaires de l’installation à
construire ;
 quelles améliorations en compétences et capacités sont concevables dans les délais
nécessaires pour réaliser la construction de la centrale nucléaire ;
 les décisions fermes sur les sources d’approvisionnement nationales ou étrangères
pour les produits, composants et services pour la première centrale nucléaire ;
 la clarté des spécifications de l’appel d’offres conformément à ces décisions.
Une fois qu’auront été clairement identifiées les sources d’approvisionnement appropriées
pour assurer la réussite et le déroulement dans les temps du programme de construction, cette
étape est franchie.
Lorsque la phase de construction du programme électronucléaire touche à sa fin, une
réévaluation des sources d’approvisionnement durant l’exploitation peut être entreprise. Si les
structures industrielles nationales et locales ont suffisamment progressé, la fourniture de
pièces de rechange, de consommables, de services de maintenance et d’étalonnage peut être
80
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

attribuée en conséquence. Mais le propriétaire/l’exploitant exigera pour cet appui opérationnel


les mêmes qualifications que pour la construction de l’installation.
6.2 Risques financiers à long termes et responsabilité
La décision de construire une centrale nucléaire ou de poursuivre son exploitation
représente, pour plusieurs raisons, un risque commercial plus grand que pour les autres
sources d’énergie :
L’horizon de planification lointain et la longue durée de vie des centrales nucléaires
accroissent le risque que des changements n’affectent le marché à long terme et n’influent
favorablement ou défavorablement sur les revenus attendus.
L’importance des coûts fixes, qui résulte essentiellement des dépenses d’investissement
élevées, rend la production électronucléaire plus vulnérable aux fluctuations à court terme des
conditions du marché.
Le cadre réglementaire strict réduit la souplesse d’exploitation et peut entraîner une
modification des exigences réglementaires susceptible de se répercuter négativement sur les
coûts (cela s’est déjà produit dans le passé).
Les coûts du déclassement et du stockage des déchets à vie longue, ainsi que les échelles
de temps en jeu, sont sources d’incertitudes.
Alors que les centrales classiques peuvent commercialiser ou vendre l’essentiel de leur
coût de base lorsque les conditions économiques sont défavorables, ce n’est pratiquement pas
possible pour les centrales nucléaires (une centrale au gaz, par exemple, peut céder son
approvisionnement contractuel en gaz sur le marché libre).
Bien que les coûts du déclassement et de la gestion des déchets de déclassement soient
élevés, ils ne représentent qu’une partie relativement minime des coûts totaux du cycle de vie
d’une centrale nucléaire, notamment parce que la longueur du délai avant démantèlement en
réduit considérablement le coût actualisé. La précision des prévisions de coûts ne peut être
garantie en raison de la longue durée de vie des réacteurs et des possibilités d’évolution de la
réglementation, en général dans le sens d’un renforcement. Les provisions constituées pour
couvrir les coûts du déclassement prévoient donc une marge pour incertitudes. Si ces coûts
sont supposés financés par les revenus attendus sur la durée de vie prévue de la centrale, il y a
un risque que les fonds accumulés soient insuffisants si les conditions économiques
conduisent à un arrêt prématuré de l’installation ou si les revenus réels sont inférieurs à ces
revenus attendus. La pratique montre cependant que les fonds nécessaires sont obtenus sur des
périodes beaucoup plus courtes que la durée de vie réelle des installations.

81
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

La probabilité existe aussi que les progrès techniques permettent de réduire ces coûts par
rapport aux estimations.
6.2.1 L’économie de l’énergie nucléaire
L’énergie nucléaire se caractérise par des coûts de production bas, des coûts
d’investissement élevés, une insensibilité aux variations du prix du combustible, une longue
durée de vie utile et des coûts liés à la réglementation élevés. Les centrales nucléaires
actuelles sont en général compétitives, même dans des marchés déréglementés, en particulier
lorsque les coûts d’investissement initiaux ont été amortis. En raison notamment des coûts
d’investissement élevés, les décisions de construction de nouvelles centrales nucléaires
peuvent beaucoup dépendre de la politique menée par les pouvoirs publics. L’énergie
nucléaire se distingue des autres formes d’énergie servant à produire de l’électricité en ce que
certains coûts essentiellement externes dans le cas des autres sources d’énergie sont
internalisés dans le cas du nucléaire. Le coût de la production d’électricité d’origine nucléaire
se subdivise en trois grands postes : l’investissement, l’exploitation et la maintenance, et le
combustible. Les dépenses d’investissement incluent les coûts de conception et de
construction, le coût des rénovations majeures et le coût du déclassement. Les coûts du
déclassement englobent tous les coûts depuis l’arrêt définitif de la centrale jusqu’à la
libération du site conformément à la législation du pays et incluent aussi les coûts de la
gestion des déchets radioactifs et non radioactifs produits pendant le déclassement jusqu’au
stade de leur stockage. Aux coûts d’investissement s’ajoutent les coûts exposés pour obtenir
les autorisations réglementaires de construction et d’exploitation. Il faut financer les dépenses
d’investissement, ce qui génère des intérêts. Les dépenses d’investissement sont amorties sur
une durée qui peut être de l’ordre de 20 à 25 ans et le service de la dette est un élément du
coût de la production d’électricité. Il faut aussi que les exploitants constituent des provisions
ou versent des sommes qui serviront à financer le déclassement et le stockage des déchets de
déclassement, opérations qui peuvent s’étendre sur un grand nombre de décennies. Les coûts
d’exploitation et de maintenance englobent tous les coûts qui ne relèvent pas de
l’investissement ou du combustible, c’est-à-dire principalement ceux du personnel
d’exploitation et de soutien, de la formation, de la sécurité, de la protection de la santé et de la
sûreté, ainsi que de la gestion et du stockage des déchets d’exploitation. Ils comprennent aussi
les coûts des opérations d’entretien, de maintenance et d’inspection quotidiennes et
périodiques (pendant lesquelles il faut généralement arrêter la centrale). Comme les coûts
d’investissement sont essentiellement fixes après la construction, les coûts représentent un
moyen important de réduction des coûts dans une centrale en exploitation.

82
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Les coûts du combustible comprennent les coûts de l’ensemble du cycle du combustible,


c’est-à-dire les coûts d’achat, de conversion et d’enrichissement de l’uranium, de fabrication
du combustible, de conditionnement du combustible usé, de retraitement, de stockage du
combustible usé ou des déchets de haute activité issus du retraitement, et de transport. Les
coûts du combustible représentent quelque 20 % des coûts de l’électricité d’origine nucléaire,
ce qui explique que la production électronucléaire est peu sensible aux fluctuations du prix du
combustible, contrairement à la production d’électricité d’origine fossile. Bien que les coûts
de production varient selon les pays.
6.2.2 Mode de production de l’électricité par l’énergie nucléaire
Le nucléaire assure la sécurité énergétique et le développement industriel en fournissant
de l’électricité de manière fiable et à des prix stables et prévisibles.
L’énergie nucléaire se différencie des autres modes de production de l’électricité en ce
qu’elle supporte des coûts qui ne sont pas inclus dans les coûts des autres modes (coûts
externes). Ainsi, les coûts de la production électronucléaire pris en compte dans les tarifs de
l’électricité proposée sur le marché libre incluent la gestion et le stockage des déchets
radioactifs. La production électrique d’origine fossile supporte certains coûts de réduction de
ses effluents gazeux et liquides, comme le nucléaire, mais une part considérable de ses
effluents est rejetée dans l’atmosphère et fait peser sur la collectivité des coûts que les tarifs
de l’électricité ne reflètent pas. Les résultats d’une vaste étude de la Commission européenne
sur les coûts externes de la production d’électricité par type de combustible, comprenant non
seulement les coûts du stockage des déchets, mais aussi leur impact sur la santé publique,
ainsi que certains autres détriments dont les coûts sont généralement supportés par la
collectivité plutôt que par le consommateur.
La compétitivité économique du nucléaire pourrait considérablement augmenter si les
coûts externes de la production d’électricité d’origine fossile étaient internalisés. À moins
d’une forte réduction des coûts d’investissement dans le nucléaire, d’une hausse importante et
suivie des coûts des combustibles fossiles ou de décisions politiques visant à internaliser une
partie des coûts externes des énergies fossiles, les investisseurs privés prêts à financer de
nouvelles centrales nucléaires risquent de manquer. Dans l’intervalle, il est probable que les
décisions de création de nouvelles centrales nucléaires seront largement influencées par des
facteurs politiques tels que la sécurité d’approvisionnement.
Dans le monde entier les centrales nucléaires actuellement en service ont dans l’ensemble
fait la preuve de leur compétitivité, étant donné le coût relativement faible du combustible

83
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

nucléaire, les améliorations récentes de leur rendement et l’amortissement de la plus grande


partie des coûts d’investissement initiaux pour nombre d’entre elles.
Du point de vue économique, les centrales nucléaires en service ont donc vocation à
continuer de fonctionner, en particulier parce que les coûts d’allongement de leur durée de vie
ou d’accroissement de leur puissance sont beaucoup plus bas que ceux de la construction de
nouvelles unités.
En général, la réponse à la déréglementation du marché a été une amélioration du
rendement et de la rentabilité d’exploitation. La pression qui s’exerce en faveur d’une gestion
saine de la centrale afin de respecter les règles strictes de sûreté nucléaire se révèle un bon
moteur pour parvenir à des performances compétitives.
L’étude montre par exemple que l’énergie nucléaire est la moins chère dans cinq des
douze pays étudiés si le taux d’actualisation est de 5 % par an alors qu’elle n’est jamais la
moins chère si ce taux passe à 10 %. Les coûts d’investissement relativement importants des
centrales nucléaires jouent un grand rôle. Pour que la construction de nouvelles centrales soit
plus intéressante sur les marchés compétitifs, il faut réduire les coûts d’investissement. De
nouveaux modèles à meilleur rapport coût-efficacité, une amélioration des méthodes de
construction, la normalisation, l’effet de série et les centrales à tranches multiples concourent
à réduire les coûts d’investissement des centrales nucléaires. Des progrès sont possibles.
Cependant, en raison du niveau des engagements et des risques financiers sur un marché
compétitif, le secteur privé peut difficilement financer des centrales nucléaires à lui tout seul,
même en tenant compte des gains de temps et des économies de coût possibles. L’histoire
montre que ce sont les partenariats public-privé qui ont joué un rôle moteur dans
l’exploitation de l’énergie nucléaire sur des bases très innovantes. Il convient cependant de se
demander si ces partenariats peuvent ou doivent continuer à exister sur des marchés
déréglementés.
6.2.3 Protection de l’environnement
La protection de l’environnement devrait faire l’objet d’une attention particulière dès
qu’un programme nucléaire est envisagé. La production d’électricité d’origine nucléaire
impose de prendre en compte tout particulièrement les émissions d’effluents radioactifs
liquides et gazeux durant l’exploitation normale de l’installation. Des émissions importantes
de radioactivité sont des événements peu probables qui sont mieux pris en compte dans le
cadre du programme de sûreté nucléaire. Il faut aussi prendre en considération l’utilisation des
sols, l’utilisation et la qualité de l’eau et des impacts plus classiques sur l’environnement.
L’impact global variera en fonction des installations nécessaires selon la stratégie du cycle du

84
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

combustible adoptée. L’impact des autres installations liées à la centrale nucléaire devrait
aussi être pris en compte.
La construction et l’exploitation d’installations nucléaires devraient faire l’objet du
même examen minutieux et du même respect des lois et règlements nationaux en matière
d’environnement que n’importe quelle autre source d’énergie ou installation industrielle.
Les impacts potentiels sur l’environnement et les améliorations correspondantes devraient être
communiqués dans le cadre du programme global de développement nucléaire.
Les points suivants sont à prendre en considération :
o l’utilisation des sols et de l’eau et les effets environnementaux des effluents faiblement
radioactifs résultant des opérations normales d’exploitation et de maintenance sont les
principaux problèmes environnementaux liés aux installations nucléaires ;
o il peut être nécessaire de revoir et de renforcer les lois et règlements existants en
matière d’environnement pour couvrir la construction et l’exploitation des installations
nucléaires ;
o les responsabilités de l’organisme de réglementation et des autres instances
environnementales devraient être clairement définies ;
o des études et rapports officiels sur l’environnement devraient être produits
suffisamment tôt, dès la caractérisation et la sélection du site.
Des études environnementales devraient être réalisées pour le site potentiel ou sélectionné
pour des installations nucléaires afin de s’assurer que les lois et règlements en matière
d’environnement peuvent être respectés et les vulnérabilités environnementales particulières
identifiées. Ces dernières devraient apparaître dans les spécifications de l’appel d’offres si
elles impliquent des dispositions spécifiques pour la conception ou les techniques de
construction de la centrale.
Les questions à traiter concernent :
o les voies de transport et de concentration des effluents dans l’environnement proche ;
o la faune et la flore prédominante et leur vulnérabilité particulière ;
o le profil et les tendances démographiques de la population locale ;
o l’usage prédominant des sols ;
o l’utilisation de l’eau et les éventuels besoins en eau pour les tours de refroidissement ;
o l’impact des activités de construction sur l’environnement local.
L’assurance que les lois et règlements en matière d’environnement seront respectés devrait
avoir été obtenue dans le cadre du processus d’autorisation du site et de la centrale nucléaire.
Des programmes de contrôle radiologique et d’évaluation devraient être intégralement mis en
œuvre.
85
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Les conditions qui devraient être remplies ou en passe de l’être sont notamment :
o l’identification des prescriptions spécifiques en matière d’environnement et leur
intégration dans les conditions d’autorisation pour l’exploitation de l’installation ;
o la caractérisation complète du site et de ses alentours pour établir la situation de
référence ;
o l’élaboration et la mise en œuvre complète des programmes de contrôle radiologique
de l’environnement conformément aux normes internationales.
6.2.4 La sécurité et protection physique
La sécurité et la protection physique ont pour but d’empêcher les actes malveillants
d’ennemis intérieurs ou extérieurs susceptibles de mettre en danger la population ou
l’environnement. Des programmes de sécurité et de protection physique de la centrale
nucléaire et d’autres installations, et du transport et de l’entreposage des matières nucléaires,
du combustible et des déchets radioactifs doivent être disponibles en permanence. La sécurité
nucléaire exige des efforts concertés et l’engagement de tous les organismes intervenant dans
la planification, la conception, la construction et l’exploitation d’une centrale nucléaire. Pour
des raisons d’efficacité, il faut impérativement que ces organismes reconnaissent l’importance
de la sécurité nucléaire et adhèrent à une culture de sécurité nucléaire. Des directives sur la
sécurité nucléaire sont disponibles dans la collection Sécurité nucléaire de l’AIEA.
Des lois prévoyant des autorités de sécurité nucléaire et des sanctions pénales en cas
d’infractions sont nécessaires. Un premier niveau de prévention est assuré par le personnel de
sécurité présent sur le site. Des accords avec les autorités locales et nationales permettent de
compléter le personnel sur le site et d’offrir un deuxième niveau de prévention. Des
programmes pour une sélection rigoureuse et la qualification du personnel ayant accès aux
installations et aux matières nucléaires permettent d’exclure les menaces internes ou une
collaboration avec des ennemis externes. Les plans et procédures de sécurité devraient être
soigneusement coordonnés avec les prescriptions de sûreté nucléaire afin que des conflits
n’augmentent pas les risques pour le public.
Le recours au nucléaire impose de prendre l’engagement d’empêcher dans la mesure du
possible tout acte malveillant susceptible de mettre en danger le public et d’avoir dans le
même temps un impact sur la communauté nucléaire internationale. Il convient donc de
s’engager à instaurer une culture de sécurité forte avant d’entreprendre un programme
nucléaire.
La prise en compte des prescriptions de sécurité et de protection physique et
l’identification de la législation nécessaire valent reconnaissance des engagements.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Au moment du lancement d’un appel d’offres pour la première centrale nucléaire, les
conditions suivantes devraient être réunies :
 des lois prévoyant des autorités appropriées pour la sécurité et la protection physique
ont été promulguées ;
 les prescriptions de sécurité et les caractéristiques souhaitées en ce qui concerne le
site, le plan et la conception de la centrale nucléaire ont été formulées ;
 des protocoles et des programmes pour obtenir l’aide des forces de l’ordre locales et
nationales ont été mis en place ;
 des programmes de définition des informations sensibles, des exigences de protection
et des sanctions associées ont été mis en place ;
 des lois prévoyant des sanctions en cas d’actes malveillants, de détention illicite et de
trafic de matières nucléaires, conformes aux instruments internationaux, ont été
promulguées ;
 des programmes de sélection rigoureuse et de qualification du personnel du
programme nucléaire ayant accès aux installations ou aux informations sensibles sont
en place ou sont en cours de mise en œuvre ;
 un programme de définition d’une menace de référence a été adopté :
 le concept de « conséquences inacceptables », qui sert de base à l’élaboration des
systèmes de protection physique, a été défini au niveau de l’État ;
 l’existence d’une culture de sécurité reconnaissant l’importance des matières
nucléaires est avérée.
Lors de la mise en service de la première centrale nucléaire, les conditions suivantes devraient
être réunies :
 définition des cibles se trouvant sur site dont l’attaque aurait des conséquences
inacceptables ;
 approbation par l’État d’une menace de référence ;
 conception d’un système de protection physique pour protéger les cibles contre la
menace de référence ;
 construction, essai et acceptation du système de protection physique par l’exploitant ;
 acceptation du plan de sécurité de l’exploitant par le pays ;
 formation des gardes et des opérateurs ;
 formation et équipement du personnel approprié pour empêcher le trafic illicite de
matières nucléaires ;

87
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 mise au point d’un système de protection physique pour le transport et l’entreposage


de matières et de déchets nucléaires ;
 élaboration d’accords de responsabilité avec des forces d’intervention extérieures pour
appuyer le personnel sur site ;
 coordination des plans de sécurité et de sûreté nucléaires pour répondre aux situations
d’urgence d’origine malveillante ;
 exercices du système de protection physique et coordination avec les forces
d’intervention extérieures et avec les forces d’intervention en matière de sûreté.
6.3 Droit de l’énergie nucléaire
Presque tous les aspects de l’utilisation de l’énergie nucléaire sont régis par les
législations nationales s’appuyant généralement sur des principes qui ont été convenus au
niveau international et qui sont souvent repris dans des accords internationaux et d’autres
instruments. Les accords et les instruments qui traitent spécifiquement de la non-prolifération
en sont un volet particulièrement important en ce qu’ils répondent aux inquiétudes largement
partagées des populations face au risque de dissémination des armes nucléaires. Le Traité sur
la non-prolifération de 1968 est le socle juridique du régime international de la non-
prolifération.
Le présent chapitre ne prétend pas traiter de façon exhaustive la masse des accords,
conventions, lois, réglementations, normes et institutions qui régissent les questions
nucléaires. Il se concentre au contraire sur deux aspects particulièrement importants de
l’utilisation de l’énergie nucléaire, en l’occurrence son cadre juridique et la non-prolifération
des armes nucléaires.
6.3.1 Droit nucléaire international et la non-prolifération
Depuis les débuts de l’énergie nucléaire, une réglementation responsable a toujours été
indispensable pour susciter la confiance du public dans l’exploitation de cette forme
d’énergie. À cet effet, il faut disposer d’un cadre juridique exhaustif et efficace ayant pour
objet de protéger la santé du public, d’assurer sa sécurité, de garantir la sûreté des installations
et de protéger l’environnement naturel. Il faut aussi que le public ait confiance dans les
institutions en place, qu’il s’agisse de l’organisme de réglementation ou des acteurs tenus de
l’appliquer. Cette confiance passe notamment par la transparence et par une communication
active. Un cadre juridique efficace suppose des exigences fortes et des moyens pour veiller au
respect de ces exigences. Dans le même temps, il faut que le cadre soit suffisamment souple
pour s’adapter à l’évolution de la technologie et des préoccupations du public.

88
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Enfin, il doit avoir une dimension internationale parce que les conséquences de l’utilisation de
l’énergie nucléaire ne s’arrêtent pas aux frontières des États.
L’incroyable pouvoir destructeur des armes nucléaires a conduit la communauté
internationale à en prévenir la prolifération, autrement dit à « laisser le génie à l’intérieur de la
lampe à huile ». Pourtant, on sait que les applications pacifiques de l’énergie nucléaire
apportent beaucoup de bienfaits. Comme une bonne partie de la connaissance sur les armes
nucléaires s’acquiert automatiquement pendant la phase de préparation à l’utilisation de
l’énergie nucléaire et des installations nucléaires de recherche ainsi que pendant leur
utilisation effective, il est difficile de prévenir la prolifération tout en autorisant le
développement nucléaire civil. Par conséquent, le risque de prolifération d’armes nucléaires
demeurera un handicap pour l’énergie nucléaire et une préoccupation importante pour le
public aussi longtemps que le lien entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire n’a pas été
efficacement et définitivement rompu. Il est difficile de fabriquer des armes nucléaires. Il faut
non seulement se procurer la matière fissile appropriée mais aussi disposer des connaissances
et des techniques nécessaires pour les concevoir, les construire, les manipuler et les utiliser.
Par ailleurs, une expérimentation physique sera parfois recherchée pour vérifier la fiabilité et
l’efficacité de l’arme nucléaire.
6.3.2 Exigences nationales et cadre international
La plupart des pays ont adopté un système d’autorisation obligatoire, forme de
réglementation selon laquelle certaines activités ne peuvent être exercées légalement qu’en
vertu des termes et conditions spécifiés dans un permis délivré par l’autorité publique
compétente. Dans la grande majorité des cas, cette autorité vérifie le respect du permis en
procédant à des inspections systématiques et en examinant les rapports que le titulaire du
permis est tenu de lui adresser. Toute violation des conditions d’attribution du permis peut
entraîner la suspension ou l’annulation du permis, des amendes, voire l’emprisonnement du
titulaire du permis ou de toute personne responsable en fonction de la gravité de l’infraction.
Compte tenu des progrès rapides de la science et de la technologie nucléaires au cours des
dernières décennies, les gouvernements ont dû veiller à ce que leur législation reste en phase
avec les nouvelles technologies et avec les nouvelles applications des technologies en place.
Les législations nationales ont ainsi vu leur portée s’étendre continuellement afin de protéger
le public et l’environnement des risques associés à ces nouveaux développements.
Aujourd’hui, elles couvrent un champ d’activités extrêmement large :
o extraction et concentration de l’uranium ;
o conditionnement et transport des matières radioactives et du combustible nucléaire ;

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

o sûreté nucléaire à tous les stades de la vie des installations nucléaires, depuis les
centrales nucléaires jusqu’à la radiothérapie et depuis la conception des installations
jusqu’à leur déclassement ;
o protection physique (sécurité) des matières et des installations nucléaires ;
o commerce international de matières, d’équipements et de technologies nucléaires ;
o gestion du combustible usé et des déchets radioactifs ;
o obligations de non-prolifération et de garanties ;
o plans d’intervention en cas d’urgence radiologique et mesures d’intervention en cas
d’incident ;
o responsabilité civile et réparation des dommages subis à la suite d’accidents. Nombre
de ces dispositions législatives s’inspirent des principes et des normes reconnus au
niveau international ou les adoptent. Ainsi, la plupart des pays industrialisés suivent
les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique
(CIPR) pour les débits de dose bien que certains fixent des limites encore plus sévères.
Ils suivent pareillement les Normes fondamentales internationales de protection contre
les rayonnements ionisants et de sûreté des sources de rayonnements de l’Agence
internationale de l’énergie atomique (AIEA), ainsi que ses Règles de transport des
matières radioactives. Ces instruments internationaux naissent de la coopération et des
conseils des gouvernements et des experts.
6.3.3 L’énergie nucléaire dans le contexte international
La législation fédérale sur l'inspection fédérale de la sécurité nucléaire :
Art 90 : Energie nucléaire
La législation sur l'énergie nucléaire relève de la compétence de la Confédération.
Attribution de la compétence législative à la Confédération
Art. 118 : Protection de la santé
Dans les limites de ses compétences, la Confédération prend des mesures afin de protéger la
santé.
Art. 61 : Protection civile
Art. 89 : Politique énergétique
Sur la responsabilité civile en matière nucléaire :
Responsabilité de l'exploitant d'une installation nucléaire.
Assurance de l'exploitant d'une installation nucléaire.
Assurance pour les transports.
Le régime des autorisations nucléaires.

90
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

 L’autorisation générale
 L’autorisation de construire
 L’autorisation d'exploiter
6.3.4 L’autorisation générale de construire
 Conditions :
Protection de l'homme et de l'environnement ;
Aucun autre motif prévu par la législation fédérale ne s'y oppose ;
Projet de désaffectation ou de phase d'observation et un projet de fermeture de l'installation ;
Démontrer que les déchets radioactifs produits seront évacués ;
Dépôts en profondeur: les résultats des études géologiques confirment que le site s'y prête.
 Teneur :
Détenteur de l'autorisation ;
Site de l'installation ;
But de l'installation ;
Grandes lignes du projet ;
Limite maximale d’exposition des personnes aux radiations aux alentours de l’installation ;
 Procédure
Ouverture de la procédure (art. 42)
Expertises (art. 43)
Participation du canton d'implantation (art. 44)
Objections et oppositions (art. 46)
Avis sur les objections et les oppositions (art. 47)
Décision (art. 48)
6.4 Applications de l’énergie nucléaire à Madagascar
Jusqu’à présent, l’énergie nucléaire a servi presque uniquement à produire de l’électricité.
Il existe beaucoup d’autres applications potentielles à l’avenir de l’énergie nucléaire à
Madagascar et l’avenir du nucléaire dépendra aussi du développement de ces nouvelles
applications.
6.4.1 Application au dessalement de l’eau de mer
La vie n’est pas possible sans eau douce de bonne qualité. Dans beaucoup de régions du
monde, en particulier en Afrique (par exemple à Madagascar), il est de plus en plus difficile
de satisfaire les besoins croissants de l’agriculture, de l’industrie, du développement urbain et
des populations en expansion. La purification de l’eau de mer exige énormément d’énergie
thermique et des usines de dessalement nucléaires fonctionnent déjà au Japon et aux États-
91
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Unis. Ces unités procurent essentiellement de l’eau douce pour les besoins propres du site
plutôt que pour la consommation de masse.
Néanmoins, elles ont démontré qu’avec la croissance de la demande de dessalement d’eau
de mer l’énergie nucléaire pouvait devenir une alternative viable aux combustibles fossiles
pour la production de chaleur nécessaire.
6.4.2 Application dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie
L’industrie est un gros utilisateur d’isotopes, principalement dans l’instrumentation et
dans les équipements de processus. Les applications comprennent l’instrumentation d’analyse
et de sécurité, la mesure de la pollution, la mesure de grandeurs physiques, l’irradiation des
aliments et les contrôles non destructifs. L’irradiation des aliments a fait ses preuves pour les
épices, les fruits, les grains, la viande, le poisson et la chair de poulet. L’Organisation
mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture sont favorables à cette utilisation des isotopes et un nombre croissant de pays
l’autorisent pour améliorer la sécurité et la valeur nutritionnelle des aliments.
Dans l’industrie en général, la demande d’isotopes est relativement stable. Toutefois, si
l’irradiation des aliments se généralise, elle créera une demande importante de cobalt
radioactif. Comme beaucoup d’isotopes peuvent être produits dans des accélérateurs, il est
difficile de prédire dans quelle mesure l’évolution de la demande d’isotopes créera un
nouveau besoin de capacité de production en réacteurs.
L’hydrogène est principalement utilisé dans l’industrie chimique, dans la production
d’engrais et dans le raffinage du pétrole, secteur dans lequel sa demande est appelée à croître
sensiblement au fur et à mesure que les réserves de pétrole de haute qualité diminueront et
que les exigences de pureté des combustibles et carburants augmenteront. L’énergie nucléaire
pourrait devenir une source d’hydrogène « durable » soit en fournissant la chaleur à haute
température requise, soit en passant par le biais de l’électricité. La production d’hydrogène
par craquage de l’eau ou par conversion de combustibles fossiles à partir d’énergie d’origine
nucléaire est faisable techniquement et pourrait procurer de l’énergie tout en diminuant la
production mondiale de gaz à effet de serre.
6.4.3 Applications médicales
Il y a plus de trente ans que les isotopes sont utilisés couramment en médecine.
Aujourd’hui, ils sont utilisés annuellement dans plus de 30 millions de protocoles médicaux
importants dans le monde entier. Ils servent à détecter des tumeurs et toute une gamme
d’affections diverses (dont des troubles cardiaques) grâce à l’imagerie de diagnostic par
caméra gamma. L’isotope le plus utilisé à cet effet est le technétium-99 qui est produit en

92
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

réacteurs. En thérapie, l’implantation de sources radioactives scellées est utilisée pour traiter
les cancers du col de l’utérus, de l’utérus, du sein, des poumons, du pancréas, de la prostate et
de l’œsophage.
Dans le domaine médical en général, les applications se multiplient et l’utilisation des
isotopes avec elles. Les tendances varient cependant en fonction des applications. Ainsi, par
exemple, on s’attend à un déclin progressif de la thérapie télécommandée au cobalt et à un
essor de la brachythérapie. Par ailleurs, le développement de nouvelles applications, comme
les soins palliatifs, accroît la demande d’isotopes déjà utilisés et de nouveaux isotopes. Dans
l’industrie en général, la demande d’isotopes est relativement stable. Toutefois, si l’irradiation
des aliments se généralise, elle créera une demande importante de cobalt radioactif. Comme
beaucoup d’isotopes peuvent être produits dans des accélérateurs, il est difficile de prédire
dans quelle mesure l’évolution de la demande d’isotopes créera un nouveau besoin de
capacité de production en réacteurs. Ils sont les plus utilisés à cet effet sont l’iode (125I) et le
palladium (103Pd) produits en réacteurs.
6.4.4 Application aux générations futures
La recherche-développement (R-D), qui a joué un rôle central dans toutes les applications
de l’énergie nucléaire, est à l’origine de beaucoup de progrès majeurs de la connaissance
humaine. Parmi les nombreux domaines d’intérêt de la R-D, trois thèmes prédominent
aujourd’hui : les réacteurs avancés et les cycles du combustible ; les traitements avancés des
déchets ; l’amélioration de la sûreté d’exploitation. La recherche est menée par des
universitaires, les pouvoirs publics (dont les autorités de sûreté) et l’industrie, séparément ou
en partenariat, l’accent étant mis sur la coopération internationale dans la R-D nucléaire.
Plusieurs types de réacteurs à haute température pourraient fournir les températures de
l’ordre de 1000°C nécessaires pour produire directement de l’hydrogène, comme les réacteurs
refroidis par gaz ou par métaux liquides. Beaucoup de pays et plusieurs agences
internationales comme l’AEN et l’AIEA procèdent à des travaux de recherche et de
développement portant sur l’utilisation du nucléaire pour la production d’hydrogène. Tous
suivent et encouragent cette importante application éventuelle du nucléaire dans le futur.
Pour conclure, à long terme, l’accent sera mis sur des technologies nucléaires et des cycles
du combustible plus innovants. Les modèles étudiés sont les réacteurs à métaux liquides, les
réacteurs à haute température, les réacteurs consommant du thorium et les technologies de
recyclage améliorées pour mieux valoriser les réserves d’uranium et de plutonium. Ces
technologies avancées promettent d’améliorer fortement la durabilité de l’énergie nucléaire.

93
Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

CONCLUSION GENERALE
Bref, ce mémoire décrit l’utilisation de l’énergie nucléaire qui ne cesse de se
développer en milieu industriel. Ces énergies nécessitent l’utilisation des déchets radioactifs.
Ce travail montre aux lecteurs que la physique nucléaire ne concerne pas seulement de la
fabrication des bombes atomiques mais utilisé surtout pour le bien et besoin de l’homme.
Lorsque l’on étudie la contribution potentielle de l’énergie nucléaire à l’atténuation
des changements climatiques à long terme, il est important de s’intéresser aux ressources
naturelles sur lesquelles repose cette technologie. En dépit de l’abondance relative des
réserves mondiales d’uranium, de leur répartition assez homogène sur l’ensemble de la
planète et d’une expérience industrielle significative du cycle du combustible à l’uranium,
certains facteurs pourraient favoriser le recours à d’autres types de combustible. Parmi ces
facteurs, on peut citer la nécessiter d’améliorer la résistance à la prolifération et de produire
des quantités plus faibles de déchets de haute activité. C’est sans doute l’essor de l’industrie
nucléaire due à la croissance de la demande mondiale d’énergie et à l’obligation d’atteindre
des objectifs d’atténuation des émissions de CO2 à l’échelle mondiale qui incitera à chercher
des substituts à l’uranium.
En résumé, dans la première partie, cet ouvrage parle des généralités sur les
fondements de l’énergie nucléaire : les principes, la perspective de l’électronucléaire et la
gestion des déchets radioactifs. Dans la deuxième partie, on a présenté l’avenir de l’énergie
nucléaire à Madagascar et la radioprotection liée aux protections de l’environnement et des
individus sur les changements climatiques. La suite de ce travail est d’approfondir le système
d’implantation de l’énergie nucléaire à Madagascar et d’améliorer le besoin de chaque
individus d’abord puis se progresser l’économie Malgache.
Finalement, ce travail permet d’aider le lecteur à comprendre l’utilisation pacifique de
l’énergie nucléaire, en plus cet ouvrage pourra aider les enseignants, les chercheurs, les
étudiants etc. d’approfondir leurs connaissances de physique nucléaire. A Madagascar, on a
maintenant beaucoup source de l’énergie renouvelable (biomasse, éolienne, hydraulique, etc.)
mais on ne possède pas encore de l’énergie nucléaire. On espère donc l’implantation de
l’énergie nucléaire à Madagascar s’est une nouvelle source d’énergie du futur.

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

ANNEXES

ANNEXE 1
CARTE DES PRINCIPAUX INDICES ET DES POTENTIELS
MINIERS

Source : Direction des Mines et de la Géologie


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ANNEXE 2
LOCALISATION DES GISEMENTS MINIERS A MADAGASCAR

Source : Base des données de Gouvernance des Ressources Minérales

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ANNEXE 3
 MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
 SECRETARIAT GENERAL
 DIRECTION GENERALE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
60ème ANNIVERSAIRE DE L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ENERGIE
ATOMIQUE, discours du Pr RASOAZANANERA Marie Monique, Ministre de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique MADAGASCAR
Loi n°2016-026
Autorisant l’adhésion de Madagascar à la Convention de 1986 sur la notification rapide d'un
accident nucléaire
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté en leurs séances plénières respectives en date
du 17 juin 2016 et du 30 juin 2016, la loi dont la teneur suit :
Article 1. - Est autorisé l’adhésion de Madagascar à la Convention de 1986 sur la notification
rapide d'un accident nucléaire.
Article 2.- La présente loi sera publié au Journal Officiel de la République.
Elle sera exécutée comme loi de l’Etat.

ANNEXE 4
Selon Pr. RAOELINA ANDRIAMBOLOLONA, OFFICIER NATIONAL DE LIAISON DE
AIEA, un tel cadre « doit-être instauré car il est incontestable que Madagascar ait besoin de
l'énergie nucléaire, même pour pallier au problème énergétique ». Si demain il devait y avoir
des centrales nucléaires à Madagascar, il faudrait mieux transférer par avance la totalité des
populations de l'Océan Indien vers un autre continent.
Mardi 27 Mars 2012 - 11:04

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

Table des matières


CURRICULUM VITAE
DEDICACES
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................. i
SOMMAIRE ................................................................................................................................................ii
LISTE DES ACRONYMES ...................................................................................................................iv
LISTE DES NOMENCLATURES………………………………………………………..……….v
LISTE DES FIGURES............................................................................................................................vi
LISTE DES TABLEAUX..................................................................................................................... vii
GLOSSAIRE ........................................................................................................................................... viii
RESUME………………………………………………………………………………………x
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………..1
Chapitre 1 ..................................................................................................................................................... 3
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE L’ENERGIE NUCLEAIRE ................................. 3
1.1 Le Noyau atomique .................................................................................................................... 3
1.1.1 Les définitions ............................................................................................................................. 3
1.1.2 Les propriétés générales du noyau atomique ...................................................................... 3
1.1.2.1 Modèles atomiques .................................................................................................................... 3
1.1.2.2 La cohésion des protons et des neutrons au sein du noyau atomique ............................ 3
1.1.2.3 Modèle atomique de Rutherford ............................................................................................. 4
1.1.2.4 Masse du noyau atomique ........................................................................................................ 5
a. Nucléide ........................................................................................................................................ 5
b. Quantité de matière ................................................................................................................... 5
c. Nombre d’Avogadro NA (Constante d’Avogadro) .............................................................. 5
d. Masse molaire M ........................................................................................................................ 6
e. Unité de masse atomique (1 u) ................................................................................................ 6
f. Isotope .......................................................................................................................................... 6
g. Défaut de masse .......................................................................................................................... 7
1.1.2.5 Masse atomique relative Ar ..................................................................................................... 7
1.1.2.6 Masse atomique absolue mA .................................................................................................... 8
1.2 La fission nucléaire .................................................................................................................... 8
1.2.1 Définitions et historique en Physique nucléaire ................................................................. 8
1.2.2 La réaction en chaîne................................................................................................................. 9
1.2.3 Exemple de fission nucléaire ................................................................................................ 11
1.3 Fusion nucléaire ...................................................................................................................... 11

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Exploitation de l’énergie nucléaire sur le changement climatique Master 2_Physique-chimie

1.3.1 Définitions ................................................................................................................................ 11


1.3.2 La fusion sur terre................................................................................................................... 11
1.3.3 La réaction en chaîne dans les étoiles ................................................................................. 12
1.3.4 Exemple de fusion nucléaire ................................................................................................. 13
1.4 Radioactivité............................................................................................................................. 13
1.4.1. Quelques définitions de la radioactivité ............................................................................. 13
1.4.2. La radioactivité dans la nature ............................................................................................. 13
1.4.3. La radioactivité et l’homme .................................................................................................. 14
1.4.4. Bilan d’énergie de masse........................................................................................................ 14
1.4.5. Les différents types de la radioactivité ............................................................................... 14
0
1.4.5.1 Radioactivité : émission d’un électron 1 e .............................................................. 14
0
1.4.5.2 Radioactivité : émission d’un positon 1 e .............................................................. 15
1.4.5.3 Capture électronique CE : processus qui conduit au même élément-fils que le 16
1.4.5.4 Radioactivité α (alpha) ........................................................................................................... 16
1.4.5.5 Désexcitation gamma ............................................................................................................. 16
1.4.6 Loi de la radioactivité ............................................................................................................. 17
1.4.6.1 Définition de la décroissance radioactive........................................................................... 17
1.4.6.2 La loi de la décroissance radioactive ................................................................................... 17
1.4.7 Activité d’une source .............................................................................................................. 18
1.4.7.1 Définition .................................................................................................................................. 18
1.4.7.2 Unités ......................................................................................................................................... 18
1.4.8 Période radioactive ................................................................................................................. 18
Chapitre 2……………………………………………………………………………………………...19

PERSPECTIVES DE L’ELECTRONUCLEAIRE ........................................................................ 19


2.1 Extension de la durée de vie des réacteurs nucléaires .................................................... 19
2.1.1 Projections relatives à l’électronucléaire ........................................................................... 20
2.1.2 Acceptation par le public ....................................................................................................... 20
2.2 Cycle du combustible nucléaire............................................................................................ 21
2.2.1 Début du cycle ......................................................................................................................... 21
2.2.1.1 Extraction et concentration de l’uranium ......................................................................... 21
2.2.1.2 La conversion et l’enrichissement ....................................................................................... 22
2.2.1.3 Fabrication du combustible nucléaire................................................................................. 23
2.2.2 Fin du cycle .............................................................................................................................. 23
2.2.2.1 Retraitement ............................................................................................................................ 24

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2.2.2.2 Déclassement et fermeture définitive ................................................................................. 25


2.2.2.3 Démolition et libération du site des déchets de déclassement ...................................... 26
2.3 Vulnérabilité de l’électronucléaire aux changements climatiques ............................... 27
2.4 Sûreté nucléaire ....................................................................................................................... 30
2.4.1 Introduction sur la sûreté nucléaire.................................................................................... 30
2.4.2 Éléments fondamentaux de la sûreté nucléaire ................................................................ 30
2.4.2.1 Choix du site ............................................................................................................................ 31
2.4.2.2 Conception saine et éprouvée ............................................................................................... 32
2.4.2.3 Systèmes de sauvegarde ........................................................................................................ 32
2.4.2.4 Surveillance et réglementation ............................................................................................ 34
2.4.3 Expérience d’exploitation...................................................................................................... 34
2.4.4 Impact de la déréglementation des marchés sur la sûreté nucléaire ........................... 35
2.4.5 Sûreté des réacteurs du futur................................................................................................ 35
Chapitre 3 .................................................................................................................................................. 36
GESTION DES DECHETS RADIOACTIFS................................................................................. 36
3.1 Catégories de déchets radioactifs ........................................................................................ 36
3.1.1 Volume des déchets radioactifs produits par l’industrie nucléaire .............................. 38
3.2 Principes de gestion des déchets radioactifs ..................................................................... 38
3.3 Pratiques de gestion des déchets radioactifs ..................................................................... 39
3.3.1 Réduction de la production de déchets............................................................................... 39
3.3.2 Conditionnement et emballage ............................................................................................ 40
3.3.3 Stockage provisoire ................................................................................................................ 40
3.3.4 Stockage définitif ..................................................................................................................... 41
3.3.5 Déchets à vie courte................................................................................................................ 41
3.3.6 Déchets à vie longue............................................................................................................... 41
3.4 Gestion et stockage définitif des déchets ........................................................................... 42
3.4.1 Barrières géologiques et ouvragées .................................................................................... 44
3.4.2 Garantie de performances ..................................................................................................... 44
3.4.3 Transport .................................................................................................................................. 45
3.4.4 Considérations sociales et politiques .................................................................................. 46
3.4.4.1 Stockage à long terme ............................................................................................................ 47
3.4.4.2 Réversibilité.............................................................................................................................. 47
3.4.4.3 Sites de stockage internationaux ......................................................................................... 47
Chapitre 4 .................................................................................................................................................. 49
L’ENERGIE NUCLEAIRE A MADAGASCAR ............................................................................ 49

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4.1 Possibilité de l’installation des centrales nucléaires ....................................................... 49


4.1.1 Autorisation de l’adhésion des centrales nucléaires à Madagascar ............................. 49
4.1.2 Enjeux des grandes exploitations minières à Madagascar ............................................ 50
4.1.3 Garanties ................................................................................................................................... 51
4.1.4 Lancement d’un appel d’offres pour la première centrale nucléaire ............................ 51
4.2 Application de l’énergie nucléaire pour le défi des changements climatiques .......... 52
4.2.1 Utilité du nucléaire ................................................................................................................. 52
4.2.2 L’énergie nucléaire fait partie de la solution pour relever le défi du changement
climatique .................................................................................................................................................. 53
4.2.2.1 Impacts direct sur l’environnement .................................................................................... 54
4.2.3 Gaz à effet de serre ................................................................................................................. 55
4.2.4 Les mécanismes qui régissent le climat ............................................................................. 56
4.2.5 Risques climatiques à Madagascar ...................................................................................... 57
4.2.5.1 Intégration du changement climatique à tous les niveaux ............................................ 58
4.3 Ressources des minerais disponibles à Madagascar ........................................................ 59
4.3.1 Ressources d’uranium disponibles....................................................................................... 59
4.3.2 Le potentiel minier à Madagascar ....................................................................................... 60
4.3.3 Minerais en exploitation à Madagascar ............................................................................. 61
4.4 Avantages et inconvénients de l’énergie nucléaire .......................................................... 63
4.4.1 Les avantages de l'énergie nucléaire ................................................................................... 63
4.4.2 Les inconvénients de l'énergie nucléaire ........................................................................... 64
Chapitre 5 .................................................................................................................................................. 66
RADIOPROTECTION ......................................................................................................................... 66
5.1 L’objectif et les principes de la radioprotection ............................................................... 66
5.1.1 Définition de la radioprotection ........................................................................................... 66
5.1.2 L’objectif de la radioprotection ............................................................................................ 66
5.1.3 Les principes de la radioprotection ..................................................................................... 67
5.1.3.1 La justification des pratiques entraînant une exposition aux rayonnements ............ 67
5.1.3.2 L’optimisation de la protection ............................................................................................ 67
5.1.3.3 La limitation de l’exposition des individus ........................................................................ 68
5.1.4 Radioprotection dans l’industrie nucléaire ........................................................................ 68
5.2 La réglementation de radioprotection à Madagascar ..................................................... 69
5.3 Madagascar – INSTN ............................................................................................................ 70
5.3.1 Mission de Madagascar-INSTN.......................................................................................... 71
5.4 Les grandeurs utilisées en radioprotection ....................................................................... 71

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5.4.1 Les grandeurs physiques ....................................................................................................... 71


5.4.2 Les grandeurs de protection ................................................................................................. 71
5.4.3 Les grandeurs opérationnelles ............................................................................................. 71
5.4.4 Radioprotection : l’Etat membre est prêt à s’engager en connaissance de cause dans
un programme nucléaire ........................................................................................................................ 72
Chapitre 6 .................................................................................................................................................. 73
AVENIR DE L’ENERGIE NUCLEAIRE A MADAGASCAR .................................................. 73
6.1 Relation durable entre AIEA et Madagascar ................................................................... 73
6.1.1 Le Gouvernement Malagasy et l’AIEA ............................................................................. 73
6.1.2 Energies Alternatives à Madagascar .................................................................................. 75
6.1.3 Cadre réglementaire ............................................................................................................... 75
6.1.3.1 Dans le cadre réglementaire : l’État Membre est prêt à s’engager en connaissance
de cause dans un programme nucléaire .............................................................................................. 76
6.1.3.2 A ce stade du développement ............................................................................................... 77
6.1.3.3 Mettre en service et à exploiter la première centrale nucléaire ................................... 78
6.1.4 Rôle des industriels................................................................................................................. 79
6.2 Risques financiers à long termes et responsabilité .......................................................... 81
6.2.1 L’économie de l’énergie nucléaire........................................................................................ 82
6.2.2 Mode de production de l’électricité par l’énergie nucléaire .......................................... 83
6.2.3 Protection de l’environnement............................................................................................. 84
6.2.4 La sécurité et protection physique ...................................................................................... 86
6.3 Droit de l’énergie nucléaire .................................................................................................. 88
6.3.1 Droit nucléaire international et la non-prolifération ...................................................... 88
6.3.2 Exigences nationales et cadre international ..................................................................... 89
6.3.3 L’énergie nucléaire dans le contexte international ......................................................... 90
6.3.4 L’autorisation générale de construire................................................................................. 91
6.4 Applications de l’énergie nucléaire à Madagascar ........................................................... 91
6.4.1 Application au dessalement de l’eau de mer ...................................................................... 91
6.4.2 Application dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie .................................. 92
6.4.3 Applications médicales ........................................................................................................... 92
6.4.4 Application aux générations futures ................................................................................... 93
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………..94
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………95
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES…………………………………………………….97
ANNEXE…………………………………………………………………………………….98

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