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NGAOUNDÉRÉ********** NGAOUNDERE**********
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FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET FACULTY OF ARTS, LETTERS AND
SCIENCES HUMAINES SOCIAL SCIENCES
DÉPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
THE DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
Unité de Formation Doctorale de Géographie
Geography Doctorate Training Unit
Laboratoire de Géomatique
Geomatic’s Labs
http://labogeomatique-un.org
MEMOIRE
DÉPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
THE DEPARTMENT OF GEOGRAPHY
Laboratoire de Géomatique
Geomatic’s Labs
http://labogeomatique-un.org
MEMOIRE
Docteur TALLA Narcisse, notre encadreur scientifique, qui malgré ses multiples occupations,
a eu le temps et la force de nous diriger dans cette recherche.
M. EPAH MBUGE Clive, notre encadreur professionnel, pour ses lectures, ses critiques et
suggestions, qui ont été précieuses pour la confection de ce document.
M. BALEGUEL Didier, notre maitre de stage pour nous avoir accueillies au sein de YIF-
Cameroun et pour n’avoir ménagé aucun effort pour la réussite de notre stage.
A mon époux EFO Ignace Desiré pour ses prières et son soutien multiforme pendant cette
formation. Que tu trouves dans ce travail, l’expression de ma profonde gratitude. Puisse Dieu
te combler de ses bénédictions.
A mon fils EFO Ignace David pour sa chaleur à mes côtés pendant cette formation. Que tu
trouves dans ce travail, l’expression de mes remerciements. Puisse Dieu te combler de ses
bénédictions.
Les familles EFO et MADONG, pour leur soutien tout au long de cette formation.
A tous ceux et celles qui, ont cru en nous et nous ont encouragé dans ce projet d’étude et dont
le soutien indéfectible ne m’a jamais fait défaut, voyez en ce travail l’expression de ma profonde
gratitude. Que Dieu comble vos vies de ses bienfaits.
TABLE DES MATIERES
Liste des figures ............................................................................................................................................... 4
Résumé ............................................................................................................................................................. 10
Abstract ............................................................................................................................................................ 11
0.1 Problématique................................................................................................................. 13
0.5.2.2 Description des relations entre les MN et les éléments de leur biotope ..... 23
Bibliographie :................................................................................................................................................ 84
Annexes : .......................................................................................................................................................... 86
Tableau 1: Distribution des niveaux de nuisances simulidienne des cours d’eau .................... 12
Tableau 2: Caractéristiques de la localité de Monatélé ............................................................ 41
Tableau 3: Caractéristiques de la scène Landsat utilisée ......................................................... 52
Tableau 4: Evaluation des densités de MN en 2017 et 2018.................................................... 59
En 2010, plus de 80% de la population mondiale vit dans des zones où il existe un risque de
contracter l’une des principales maladies à transmission vectorielle. Le Cameroun, pays situé
en zone tropicale n’échappe pas à ce constat. La MN entendu comme vecteur de maladies, est
un obstacle à l’épanouissement et au bien-être des populations du Cameroun en général et de
celles de Monatélé en particulier. Dans le cadre de cette étude, notre questionnement est de
savoir quelles sont les conséquences de la MN dans la localité de Monatélé ? Pour y
répondre, nous analysons d’une part l’évolution des densités de mouches noires et d’autre part
nous analysons leurs incidences sur les populations. A cet effet, l’objectif général de cette étude
est d’analyser l’évolution des densités de mouches noires à Monatélé et leurs conséquences sur
les populations.
Pour atteindre cet objectif, nous exploitons les données de l’enquête nationale menée par YIF
en 2017, des relevés cartographiques du milieu biophysique et humain, des images Landsat de
2017. Ces données de sources diverses sont traitées et analysées par des logiciels de SIG et de
statistiques.
A l’issu de l’analyse des données, nous pouvons dire en termes de résultats obtenus que les
densités de MN fluctuent avec la fréquence des traitements et non avec les saisons. En effet,
l’évaluation des densités simulidiennes à Monatélé au cours des années 2017 et 2018 révèle que
les campagnes de traitement ne sont pas régulières et que les seuils de tolérance ne sont pas
respectés. Cette situation ne contribuent pas améliorer les conditions de vie des populations qui
vivent dans un environnement naturellement propice à la multiplication des mouches noires
comme nous l’avons vu avec la simulation et l’analyse de l’occupation du sol. Il ressort de
l’analyse de l’occupation du sol que les entités majeures sont le couvert forestier (81%) et
l’hydrographie (10%). Quant aux conséquences, pauvreté, maladies, exclusion sociale, baisse
de la productivité sont entre autres quelques-unes dont les populations se plaignent
généralement à du fait de la présence de la Mouche Noire.
In 2010, more than 80% of the world's population lives in areas where there is a risk of
contracting one of the major vector-borne diseases. Cameroon, a country located in the tropical
zone, does not escape this observation. ND, understood as a vector of diseases, is an obstacle
to the development and well-being of the populations of Cameroon in general and those of
Monatélé in particular. In the context of this study, our question is: what are the consequences
of MN in the Monatélé locality? To answer this question, we analyze on the one hand the
evolution of black fly densities and on the other hand we analyze their impact on populations.
To this end, the general objective of this study is to analyze the evolution of black fly densities
at Monatélé and their consequences on populations.
To achieve this goal, we use data from YIF's national survey conducted in 2017, biophysical
and human environment mapping surveys, and Landsat imagery from 2017. These data from
various sources are processed and analyzed by GIS software and statistics.
At the end of the data analysis, we can say in terms of the results obtained that the densities of
MN fluctuate with the frequency of the treatments and not with the seasons. Indeed, the
evaluation of Simulidian densities at Monatélé during the years 2017 and 2018 reveals that the
treatment campaigns are not regular and that the tolerance thresholds are not respected. This
situation does not contribute to improving the living conditions of populations living in an
environment that is naturally conducive to the multiplication of black flies as we have seen with
the simulation and the analysis of land use. The land cover analysis shows that the major
features are forest cover (81%) and hydrography (10%). As for the consequences, poverty,
diseases, social exclusion and a drop in productivity are among others some of which people
generally complain about because of the presence of the Blackfly.
A set of recommendations has been formulated to remedy this, in particular the adoption of a
watershed approach to limit the rate of reinfestation of deposits after treatment.
INTRODUCTION GENERALE
En 2010, plus de 80% de la population mondiale vit dans des zones où il existe un risque de
contracter l’une des principales maladies à transmission vectorielle. Les zones tropicales et
subtropicales sont les plus exposées (OMS, 2010). Les principales maladies à transmission
vectorielles qui constituent des problèmes de santé publique sont l’onchocercose, le paludisme,
la trypanosomiase, la filariose lymphatique, la fièvre jaune, la schistosomiase et l’ulcère de
buruli. La plupart sont des Maladies Tropicales Négligées (MTN) et la mouche noire
(Simuliumspp.) ou simulie, est responsable de nombreuses pathologies liées à l’onchocercose.
Le Cameroun n’échappe pas aux nuisances simulidiennes. Dans ce pays, la mouche noire (MN)
est localement appelée Mout-mout. Elle est présente dans l’ensemble des régions du pays,
autour des cours d’eaux à rapides, chutes et barrages. Une étude menée par Samé-Ekobo en
1979 et adaptée par YIF en 2012 a permis d’hiérarchiser les niveaux de nuisances simulidiennes
des cours d’eau au Cameroun.
Dans une zone étudiée dans la vallée Nyong-Sanaga, la mouche noire est responsable de
l’onchocercose ou Cécité des Rivières et d’un certain nombre de problèmes tels que
l’augmentation de l’infertilité chez les femmes, l’incapacité sexuelle chez les hommes, un taux
élevé d’épileptiques de l’ordre dans la population des jeunes, en plus de la fréquence et de la
gravité de la symptomatologie cutanée (Samé-Ekobo, 2005).
La plupart de ces personnes vivant dans ces villages, rendus morbides sous l’effet de la MN, ne
peuvent pas travailler plus de trois heures par jour même après s'être voilé les parties exposées
du corps avec de vieux tissus (YIF et CHUY, 2005). Les personnes atteintes de MTN et ses
corollaires croupissent sous le joug de la souffrance, ruinées et affaiblies par les pathologies.
Les enfants ne peuvent pas valablement suivre les cours, ce qui a pour conséquence la désertion
des écoles voire leur fermeture. Les cultes dominicaux sont un vrai calvaire. Tout
épanouissement individuel et collectif est impossible.
C’est dans ce contexte que le Cameroun a adopté en 2009 la Vision 2035 qui traduit son
engagement à être émergent, démocratique et uni dans sa diversité à l’horizon 2035. Avec cette
Vision, le Cameroun affirme sa volonté de voir le taux de pauvreté passer en dessous de 10% à
l’horizon 2035. Cette réduction de la pauvreté serait accompagnée d’une généralisation de
l’accès aux services de santé, d’éducation, de formation et au développement des infrastructures
de base telles que l’eau, les routes et l’électricité.
Dans cet élan d’émergence, de nombreux chantiers parmi lesquels des barrages ont été lancés
à travers le pays. Cette multiplicité des barrages est susceptible de renforcer le caractère
endémique du pays, avec la prolifération des simulies dont les espèces dominantes ici
appartiennent au complexe Simuliumdamnosum, autrement dit la « simulie des barrages »
(Baleguel et al., 2015). A cet effet, la construction et l’exploitation du barrage et de la centrale
hydroélectrique de Nachtigal sur le fleuve Sanaga est susceptible d’accroître les nuisances
simulidiennes dans les localités de proximité comme Monatélé, Nanga-Eboko, etc.
Une évaluation générale des effets de ces insectes sur la productivité rurale camerounaise, bien
que très peu chiffrée car peu prise en compte dans les grands projets de développement, révèle
un état de désespoir des populations soumises à l’action de cet insecte nuisant.
0.1 PROBLEMATIQUE
Le Gouvernement dans une perspective de remédiation à l’échelle nationale contre la Mouche
Noire, a entrepris à travers le MINEPAT d’élaborer en collaboration avec l’ONG Yaounde
Initiative Foundation (YIF), le Programme de Développement Intégré des Zones Infestées par
la Mouche Noire et autres vecteurs (PDIZIMN). Ce-dernier a été adopté en 2017 et objecte
entre autre éliminer la mouche noire et les autres vecteurs des zones infestées grâce aux mesures
et approches appropriées et intégrées de lutte […]. La stratégie d’élimination des insectes à
travers ce programme s’intègre à la nouvelle stratégie de l’OMS à savoir «réduire la charge de
morbidité et la menace des maladies à transmission vectorielle par une lutte antivectorielle
efficace, durable et adaptée au contexte local » (OMS, 2017).
C’est dans cet élan que nous nous posons la question de savoir quelles sont les conséquences
de la MN dans la localité de Monatélé ? Pour y répondre, notre étude ambitionne d’une part
analyser l’évolution des densités de mouches noires et d’autre part analyser leurs effets sur les
populations. Notre perspective de recherche contribuera étroitement à la composante 1 du
PDIZIMN. Laquelle composante concerne les opérations de lutte contre la mouche noire et les
autres vecteurs.
Pour y arriver, les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) qui constituent un outil
approprié pour la planification spatiale du développement seront requis. Utilisés dans des
domaines très divers, les SIG permettent d’étudier les relations entre l’environnement et la
répartition géographique des phénomènes affectant les populations. De ce fait, ils sont un
instrument au service du développement entendu comme processus d’amélioration des
conditions de vie des populations
0.2 OBJECTIFS :
Objectif général :
L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’amélioration des connaissances dans lutte
anti vectorielle des mouches noires au Cameroun à travers le cas spécifique de la localité de
Monatélé.
Objectifs spécifiques :
OS1 : Evaluer l’évolution des densités simulidiennes à Monatélé (les densités sont celles des
imagos mesurées à l’aide des captures et comptages sur Stickytraps1) ;
0.3 HYPOTHESES :
Hypothèse principale
La présence de la Mouche Noire engendre des conséquences négatives dans la vie des
populations de Monatélé.
Hypothèses secondaires
HS1 : L’irrégularité des traitements larvicides réalisés par YIF influencent l’évolution des
densités simulidiennes à Monatélé ;
HS3 : La mouche noire entraine des conséquences négatives dans la vie des populations de
Monatélé.
- L’évaluation des densités des MN se fera à travers une analyse des courbes évolutives
de densités réalisées sous MS Excel.
- La simulation de l’envahissement par la mouche noire de l’environnement des
populations de Monatélé se fera sous GAMA GIS 1.8. L’enrichissement de cette
1
Les stickytraps sont des pièges à insectes (vecteurs) utilisés par YIF en substitution aux appâts humains
modélisation spatiale sera fait à l’aide carte d’occupation des sols comportant quelques
facteurs d’influence de la reproduction de la MN.
- L’analyse des conséquences de la Mouche noire dans la vie des populations passera par
une exploitation des données d’enquêtes de YIF sur SPSS puis sur MS Excel
L’enjeu méthodologique de ce travail réside dans le fait que la modélisation offre la possibilité
d’intégrer des connaissances issues de données observées pour représenter la dynamique des
mouches noires, comprendre ce qui l’influence. De plus, l’utilisation de SIG permet de
renseigner la composante spatiale du PDIZMIN. L’enjeu professionnel de l’étude est de
présenter aux parties prenantes notamment YIF la nécessité d’une planification rigoureuse des
campagnes de traitement larvicides aux moyens des outils SIG. La suite de notre document est
structurée en trois principales parties :
d’eau. Les mouches adultes remontent à la surface dans une bulle d’air créée pendant
l’émergence. Les adultes femelles de simulie s’attaquent à l’Homme car elles s'alimentent de
sang humain, principalement pour produire leurs œufs (encyclopédie canada, vu le 04/09/19).
En zone intertropicale, les mouches noires sont présentes quasiment toute l’année du fait des
cours d’eau toujours en mouvement quel que soit la saison. Les populations riveraines qui y
résident sont sujettes à des piqures multiples et récurrentes au cours de la journée (Samé Ekobo,
2005). En effet, la distribution de l'onchocercose est liée à la localisation des simulies qui sont
naturellement retrouvées près des cours d'eau agités en zone inter-tropicale. Près de 90% des
cas surviennent en Afrique. L'onchocercose est aussi retrouvée dans 6 pays d'Amérique latine
et au Yemen dans la péninsule arabique, où l'on pense que la maladie a été apportée par la traite
des esclaves (Site web OMS, le 03/09/2019).
Dans certaines communautés d'Afrique de l'Ouest, environ 50% des hommes de plus de 40 ans
sont devenus aveugles à cause de la maladie. En conséquence, les populations ont quitté les
vallées fertiles pour s'installer sur les plateaux moins fertiles. Les manques à gagner annuels
ont été estimés, dans les années 1970, à 30 millions de dollars américains (Site web OMS, le
03/09/2019).
Cycle de vie la MN
Le cycle de vie de la MN varie beaucoup selon les espèces. L’œuf, la larve et la nymphe sont
aquatiques, alors que l'adulte est aérien. Sauf exception, le développement de ces insectes
nécessite la présence d'eau courante. Les mâles et les femelles s'accouplent au sol peu après
leur émergence. Chez la plupart des espèces, la femelle doit absorber un repas de sang pour
amener ses œufs à maturité. La morphologie de l’anatomie de la Mouche noire comporte les 4
étapes ci-après :
Leur mesure varie de 0,15 à 0,3 mm de long et ont un renflement sur un des côtés. Leur
silhouette est grossièrement triangulaire, de couleur blanche lors de la ponte, puis brunâtre,
coque lisse au microscope optique, enrobés d’une substance gluante et groupés en amas de 200
à 300. Ils exploitent des supports immergés à l’instar des feuilles, des brindilles, des branches,
des rochers, etc
La larve qui sort porte sur sa tête une paire de brosses labiales qui s'ouvrent comme des
éventails. La larve mature atteint de 4 à 12 mm de long. Son développement nécessite entre six
et neuf mues, parfois jusqu'à onze. Elle vit la plupart du temps fixée à un support dans l’eau
courante.
Lorsque la larve se transforme en nymphe, elle reste d'abord dans son exuvie2, puis elle tisse un
cocon de soie de forme variable. Le cocon est fixé à un objet submergé. La nymphe y reste
immobile pendant deux à six jours.
2
Peau rejetée par un animal lors de la mue.
À l'émergence, l’adulte peut rester immobile à la surface de l'eau ou prendre son envol aussitôt.
Les simulies ou mouches noires sont des petites mouches trapues dont l'envergure varie entre
1,4 et 6 mm. Malgré leur nom, leur couleur varie selon les espèces. Le thorax est arqué et donne
aux mouches noires un profil de bossu caractéristique. Les six pattes plutôt courtes sont rayées
de bandes blanches chez certaines espèces. L'abdomen des femelles qui absorbent des repas
sanguins est particulièrement extensible. Leurs pièces buccales, courtes et coupantes, sont
adaptées pour cisailler la chair et aspirer le sang.
Cet insecte constitue un véritable frein pour le développement économique des zones infestées.
En effet, les piqûres de la mouche noire et autres insectes ont un impact désastreux sur les
activités scolaires, culturelles et agro-pastorales des zones infestées du Cameroun. Ceci se
mesure au niveau du revenu familial, des conditions de vies qui sont étroitement liées à la
production agricole.
Pour Baleguel (2012), l’élimination de la mouche noire nécessite un respect des signaux
alarmants et un respect des procédures de traitement pour de meilleurs résultats. Selon lui, une
application répétée de trois traitements larvicides à intervalle hebdomadaire sur des sites de
sections mouillés bien définis sont acceptables pour réduire significativement les densités de
mouches noires. Sur les sites de la zone pilote du PDIZIMN, cette démarche permis des
réductions de nuisances à des seuils très satisfaisants de l’ordre de plus de 97% dans la zone
des barrages un mois après trois séries d’épandages de larvicides successives (Baleguel et al.,
2007 ; Matthews et al., 2009 ; Baleguel et al., 2011).
Des circonstances variées ne permettent cependant pas de respecter ces procédures. Contribuant
ainsi à garder les densités de mouches noires au-dessus de 50 sur certains sites comme
Monatélé. Pourtant d’après les études prévisionnelles, une densité de 10 MN par jour par piège
équivaut à 60 piqures par homme par jour. Cet indicateur est une alerte pour une campagne de
traitement (Baleguel, 2012).
MN et Végétation
La végétation est le principal lieu de repos des simulies. Notamment celle située aux environs
des gîtes larvaires, autour des aires habitées, autour des enclos d’élevage, au niveau des
MN et Sites de ponte
On trouve les stades juvéniles de mouches noires dans la plupart des rivières et des ruisseaux.
La larve vit dans l'eau courante où elle collecte de fines particules de nourriture en filtrant l'eau
avec ses peignes céphaliques (antennes modifiées). Les oeufs (de 150 à 600 par femelle) sont
pondus sur divers objets submergés ou largués au-dessus de l'eau pendant le vol. Les larves
s'accrochent aux rochers ou à la végétation et se développent en 3 à 14 jours, selon la
température de l'eau et la disponibilité de la nourriture. Les adultes émergent à partir des
profondeurs variables et montent à la surface dans une bulle d'air créée pendant l'émergence.
Ils peuvent voler dès qu'ils arrivent en surface. Leur longévité est d'environ trois semaines.
Au Cameroun, les campagnes de traitements antilarvaires ont par le passé permis de réduire les
nuisances des simulies. Ces campagnes, qui avaient débuté en 1965, étaient financées par les
principales entreprises industrielles installées au bord de la Sanaga, telles que la Société
Nationale d’électricité (SONEL), la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM), l’Aluminium
du Cameroun (ALUCAM). Mais, Rivière et al. (2002) soulignent que le vieillissement des
cadres, les difficultés financières, les changements de politique, les difficultés
d’approvisionnement en insecticides et les phénomènes de routine ont rendu ces programmes
difficiles à gérer et inefficaces. A ce jour, certes l’APOC a cessé ses activités, mais le Mectizan
continue d’être distribué avec beaucoup de difficultés.
Ces nouvelles techniques procurent une répartition uniforme du produit le long de la section
mouillée en aval du point de traversée. Ces techniques développées avec le soutien de
l’OMS/FAO présentent une opportunité unique de validation du système de contrôle intégré.
Avec ces techniques, YIF-C exécute les programmes du MINEPAT et d’ENEO de lutte contre
la mouche noire dans une zone limitée du bassin de la Sanaga (entre Edéa et Mbandjock) qui
comprend la zone de concession des barrages hydroélectriques d’Edéa et de Songloulou. Mais
cette approche par section mouillée présente une limite à travers la réinvasion plus rapide des
gîtes traités en raison de la proximité de ceux non traités aussi bien en aval qu’en amont, et du
fait de la présence des cours d’eau secondaires, affluents de la Sanaga.
- 1ère semaine : Epandage des larvicides sur un ensemble de points d’une section mouillée
de la Sanaga pour attaquer les mouches adultes ;
- 2e semaine : Epandage des larvicides sur le même ensemble de points d’une section
mouillée de la Sanaga pour attaquer les nymphes de mouches noires ;
- 3e semaine : Epandage des larvicides sur le même ensemble de points d’une section
mouillée de la Sanaga pour attaquer les larves de mouches noires ;
- 4e semaine : Epandage des larvicides sur le même ensemble de points d’une section
mouillée de la Sanaga pour attaquer les œufs de mouches noires pondus par les adultes
préalablement éliminés
Ainsi suivant le cycle de vie de la MN, les larvicides ont éliminés les MN des gîtes larvaires
traités.
Au Canada, selon le site web « Gdg environnement » consulté le 03/09/2019, Les mouches
noires sont attirées par le CO2 que l’on dégage en respirant et leur piqûre laisse une sensation
de brûlure. Pour éviter les piqûres de mouches noires, le port de vêtements amples et clairs est
recommandé. La mouche noire serait plus attirée par les couleurs foncées, le port du jean est
ainsi déconseillé.
Au Cameroun, les facteurs géographiques et les activités anthropiques tels que le réseau
hydrographique dense de notre pays, la construction annoncée des nouveaux barrages et la
création des couloirs libres par les grands travaux constitueront gîtes potentiels de
développement des vecteurs et de transmission de nouvelles pathologies.
Les nuisances de ces insectes et les maladies qu’ils transmettent freinent tous les efforts
déployés pour le développement. Cette situation, combinée au manque d’un Programme
d’intervention rigoureux, entraîne une pauvre nutrition de la famille, un déclin des revenus des
champs et de l’économie rurale toute entière. Tout ceci maintient les populations de ces régions
dans un état chronique de pauvreté et de souffrance qui s’illustre par un Cercle Vicieux de la
pauvreté et de la morbidité comme le montre la figure 2 ci-dessous.
Face à cette situation, les travaux effectués dans la zone pilote en 2006 et 2007 par Yaoundé
Initiative Foundation (YIF) en collaboration avec le Ministère de l’Economie, de la
Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), ont permis de préparer des
solutions pratiques pour enrayer ces fléaux. Les techniques développées avec le soutien de
l’OMS/FAO présentent une opportunité unique de validation du système de contrôle intégré.
La figure ci-dessous est la carte présentant les zones de la phase pilote qui ont servi aux études
préliminaires.
1. HISTORIQUE DE YIF
Yaounde Initiative Foundation (YIF) a été créée en 2004 suite à un séminaire d’évaluation
du Projet Régional (pour l’Utilisation en toute Sécurité des Pesticides et Appareils de
Pulvérisation en Afrique) coordonné par les actuels directeurs de YIF. Ce projet intitulé IAPSC-
YIF a été légalisée au Royaume-Uni puis autorisée au Cameroun en 2004. Dès lors, elle
travaille avec divers partenaires pour proposer des solutions durables aux préoccupations
d’ordre environnemental, de santé publique, de développement agricole, pour le bien-être des
populations actives et des communautés en général.
Depuis août 2015, YIF s’est scindée en deux entités : YIF-C (Yaounde Initiative Foundation
Cameroon) qui doit poursuivre les activités de YIF au Cameroun et en Afrique ; et YIF
Consulting UK qui est constituée par la partie britannique et qui travaillera comme groupe de
consultation au niveau international en étroite collaboration avec YIF-C.
o Les activités de surveillance de la faune non cible dans les projets de lutte
antivectorielle :
o L’identification des sites contaminés par les produits chimiques et facilitation des
opérations de sauvegarde, d’enlèvement et de sécurisation des stocks de pesticides
obsolètes au Cameroun ;
- En Santé Publique :
o Conduite des opérations de lutte physique et chimique : lutte intégrée contre les
moustiques par Aspersions Intradomiciliaires (AID), par la distribution gratuite des
Moustiquaires Traitées d’Insecticide de Longue Durée d'Action (MTILDA), par
larviciding (épandages d’insecticides antilarvaires), par Aspersions Extra
domiciliaires (AED), par la promotion de l’assainissement de l’environnement, la
promotion de l’amélioration de l’habitat, épandages des larvicides antisimulidiens,
désinfection et assainissement des espaces et domiciles, dératisation, etc. ;
o Les tests de sensibilité des pesticides utilisés et d’efficacité des traitements en santé
publique ;
o Les bioessais dans l’utilisation des insecticides en lutte contre les vecteurs et
évaluations des résistances ;
o Les enquêtes de perception sociale des nuisances des insectes vecteurs de maladies
tels que les moustiques, les simulies et autres cibles secondaires.
o Le renforcement des capacités des utilisateurs des pesticides sur l’utilisation en toute
sécurité des pesticides et des appareils de traitement ;
YIF a conclu des accords et conduit des projets à divers niveaux avec des partenaires publics,
privés nationaux et internationaux, entre autres :
- L’accord avec le MINEPAT (ex MINPLAPDAT) pour la lutte antivectorielle, volet lutte
contre la mouche noire (simulie) dans le cadre du projet d’aménagement de la vallée Nyong-
Sanaga depuis 2005, pour lequel YIF est l’Agence d’Exécution ;
- Le contrat avec la fondation SYNGENTA en Suisse pour la lutte contre les moustiques et
les bioessais dans la vallée Nyong-Sanaga en 2008 ;
- L’accord avec AMF pour la distribution des Moustiquaires Traitées d’Insecticide de Longue
Durée d’Action (MILDA) en 2008 ;
- Le contrat-cadre avec Eneo (ex AES-SONEL) depuis 2009 pour la lutte antivectorielle à
travers les épandages de larvicides antisimulidiens autour des implantations des barrages
hydroélectriques d’Edéa et de Songloulou, et la formation des personnels d’Eneo sur les
nouvelles techniques de lutte contre les simulies et les évaluations entomologiques dans les
barrages de retenues et au Centre de Développement des Ressources Humaines d’Eneo de
Ombe ;
- La convention signée en 2009 avec le Natural Resources Institute (NRI) de Londres pour
l’exécution du Projet CleanFarms visant l’identification, la sauvegarde et la sécurisation des
stocks de pesticides obsolètes et leurs emballages vides au Cameroun, un projet financé par
CropLife International suite à une Convention de partenariat signée avec le Gouvernement
camerounais (avec le suivi du MINADER et du MINEPDED) ;
- La lutte antivectorielle à travers les essais pilotes des Aspersions Intradomiciliaires (AID)
avec le MINSANTE en 2009 ;
- La formation des agents communaux sur la lutte antivectorielle, la mise en œuvre des
opérations de lutte et les essais épidémiologiques avec la Commune d’Arrondissement de
Yaoundé VII en 2009.
Après avoir travaillé sur la première mouture depuis 2009, YIF avait également été sollicité
pour contribuer à l’élaboration du Plan National Stratégique de Lutte Intégrée contre les
vecteurs de maladies (PNSLIV) avec l’Etat et d’autres partenaires, document finalement adopté
en mai 2011.
Actuellement, YIF continue de gérer des projets de développement avec ses partenaires locaux
et internationaux.
Eneo : qui finance une partie des interventions de YIF dans le cadre d'un
contrat-cadre pour les épandages de larvicides antisimulidiens autour des
barrages d'Edéa et Songloulou et la formation du personnel d’Eneo dans les
sites des barrages de retenue et au Centre de Ombe ;
o Les ONG telles que Cameroun Ecologie dans le plaidoyer en faveur de la promotion
de la lutte contre la mouche noire au Cameroun.
La nature du réseau hydrographique camerounais dont certains cours d’eau présentent des
chutes et des rapides, est propice au développement des larves de certains vecteurs comme la
mouche noire. La Lékié et par conséquent Monatélé se trouve dans la zone des rapides dit de «
kikot » la plus importante portion à rapides de la Sanaga, dans laquelle les records mondiaux
de nuisances simulidiennes sont enregistrés (17000 piqures/homme/jour) (Riviere et al, 2002).
Pour YIF, le seuil de tolérance des populations est défini à 10 Mouches noires par pièges,
soit 60 piqures/homme/jour. Lorsque ce seuil est dépassé, c’est une alerte impliquant la
planification d’une campagne de traitement afin de ramener l’accalmie.
Dans notre zone d’étude, l’évaluation de ses densités nous permettra de savoir si le seuil est
respecté ou pas. Mais nous allons d’abord procéder à une présentation détaillée de la zone à
étudier.
d’étude a une superficie de 375,5Km². Erigée en commune le 20 juin 1964, Monatélé est limitée
nord par la commune d’Ebebda, au nord –est par la commune de Sa’a, au sud-ouest par la
commune d’Evodoula et le département du Nyong et Kélé, à l’est par la commune d’Obala et
Elig-Mfomo, à l’ouest par le fleuve Sanaga. La Commune de Monatélé est une zone stratégique
dont le fleuve Sanaga constitue une limite naturelle entre le Département du Mbam et de la
Lékié.
Cette position géographique lui confère quelques privilèges naturels et biophysiques, confinés
dans le tableau ci-après.
SECTEURS CARACTERISTIQUES
Flore et Savane, forêt secondaire et tertiaire, les galeries, tout au long du fleuve
Végétation Riche et variée ;
plusieurs essences : moabi, acajou fraké, palétuvier, baobab ayous etc.
Plusieurs PFNL : raphia, bambou de chine, lianes, cola, okok, mangues
sauvages
Faune Plusieurs espèces : hérissons, porc-épic, antilope, biche, rat palmiste,
lièvre ; les reptiles tels que la vipère, le boa, les crocodiles, les varans, sont
devenus rares etc.
Quelques espèces protégées en disparition: hippopotames espèces non
protégées : rat palmiste, porc –épic, hérisson, antilope, etc.
insectes : Mouches noires et moustiques
Relief Fait partie de la formation dite « plateau central » La côte de la plaine qui
longe la fleuve Sanaga varie entre 335m et 397m d’altitude par contre dans
la partie continentale l’on enregistre plutôt une altitude variant entre 400m
et 560m.
Climat Type équatorial humide avec 4 saisons réparties et entrecoupées tout le
long de l’année.
- petite saison sèche : Mai à mi-aout
- grande saison des pluies : mi-août, mi –
novembre
- grande saison sèche mi- Novembre, mi-mars
-petite saison des pluies : mi-mars, Mai
Monatélé et ses environs se trouve dans la zone des rapides dit de « kikot » la plus importante
portion à rapides de la Sanaga, dans laquelle les records mondiaux de nuisances simulidiennes
sont enregistrés. Cette situation est renforcée ici par la mise en place du nouveau barrage de
Nachtigal.
La figure ci-dessous montre la position des villages les plus proches des cours d’eau
et qui sont également les plus exposées aux nuisances des MN.
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
Les structures administratives consultées pour ce travail sont par ordre le MINEPAT à travers
la Direction de l’Aménagement du Territoire (DAT), plus spécifiquement la Cellule de
Cartographie (CC), qui dans le cadre de notre stage d’imprégnation nous a offert l’occasion de
découvrir le PDIZIMN et ses partenaires. C’est donc dans ce cadre que nous avons pris
connaissance du programme et acquis le maximum d’informations liées à notre sujet de
recherche. Par la suite c’est à YIF précisément à la Direction Technique que nous avons mieux
enrichi les informations en rapport avec notre sujet de recherche.
Les bibliothèques consultées dans le cadre de cette recherche sont celles de YIF et de la Faculté
de Médecine et de Sciences Biomédicale (FMSB). A YIF, nous avons pu consulter l’ensemble
de leurs rapports d’activités et d’études en relation avec notre sujet. A la FMSB, nous avons eu
des informations sur le caractère épidémiologique des maladies causés par la Mouche Noire.
La délimitation de notre zone d’étude s’est donc faite grâce à la littérature et aux données
disponibles. Différents supports cartographiques (shape file, cartes topographiques) et de
télédétection (images satellitales) nous ont permis de délimiter notre zone d’étude de façon
pragmatique. Ces supports ont été acquis sur des plateformes libres.
- Google Earth qui nous a permis de reconnaitre la zone d’étude et d’effectuer le repérage des
coordonnées GPS des éléments essentiels comme les carrières de sables, les rapides. Ces
éléments se sont avérés indisponibles dans les bases de données de YIF.
- Earth Explorer nous a permis d’acquérir les images landsat utilisées pour réaliser notre
carte d’occupation du sol.
- Des données vectorielles et tabulaires sont utilisées (dans les institutions publiques et
privées, le cas des limites administratives, des localités, des routes et pistes, de
l’hydrographie de l’aire protégée).
- Une carte topographique à 1/200 000é du zonage national des niveaux d’infestation nous a
permis de situer notre zone d’étude dans sa graduation d’infestation
- Les images SRTM qui sont utilisées pour générer des Modèles Numériques de Terrain
(MNT) dans le but d’extraire les courbes de niveau et de générer les bassins versants
accompagnés du réseau hydrographique.
Evaluation socioéconomique des populations vivant dans les zones infestées par la
mouche noire et autres vecteurs au Cameroun ;
Evaluation des caractéristiques abiotiques des cours d’eau et zones infestées par la
mouche noire et autres vecteurs au Cameroun ;
Evaluation entomologique.
Par ailleurs, dans le cadre de son suivi-évaluation, YIF collecte les densités de mouches noires
dans les sites choisis. Nous avons également reçu l’accord d’exploitation de ces informations
pour les années 2017 et 2018.
Les outils de collecte exploités dans le cadre de cette étude sont présentés à l’annexe 1.
L’objectif général de cette étude a été de déterminer, à travers une enquête de base, les
conditions de vie sociale et économique des populations vivant dans les zones infestées par la
mouche noire au Cameroun.
Méthodologie de l’étude
Nature de l’étude
Dans le cadre de cette étude, YIF a opté, en vue de la collecte efficiente des données sociales
et économiques, pour une étude mixte (avec une dimension quantitative et une dimension
qualitative). La dimension quantitative concerne le recueil des données factuelles
psychosociales et économiques. Elle est de nature descriptive et transversale. La dimension
qualitative envisage les perceptions par les populations de leurs conditions de vie. Elle est
clinique et interprétative.
Variables de l’étude
Les variables théoriques : les variables théoriques sont relatives aux perceptions propres
des populations. Elles seront évaluées par la technique des Focus groups. Elles concernent :
Techniques d’échantillonnage
Les techniques d’échantillonnage utilisé sont à la fois randomisées (concernant les données
quantitatives) et raisonnées (concernant la dimension qualitative).
La dimension quantitative
II, ECAM III, EDSC III, EDSIV), nous avons opté pour la base EDSC IV qui reste relativement
récente et qui est accompagnée des supports cartographiques et d’outils techniques de haute
facture.
Elle concerne la situation sociale et économique des populations. La technique
d’échantillonnage est stratifiée par degré.
Taille de l’échantillon : étant donné que l’étude se situe dans le cadre d’un sondage aléatoire,
la formule indiquée pour le calcul de la taille de l’échantillon est la suivante :
N=N2P(1-P)N/(D2(N-1)+ Z2P(1-P))Avec :
N = effectif
D = plan d’échantillonnage
= ( )/2
Les indicateurs étant multiples et leurs valeurs non connues, nous avons adopté des valeurs
moyennes ; soit =0,5 et = 0,65 parfaitement acceptables dans les cas similaires ; de même que
nous avons adopté Z= 1,96, tel qu’il est recommandé pour les études en sciences sociales.
Tirage de l’échantillon : le tirage de l’échantillon des ménages s’est fait sur deux niveaux ou
degrés, décrivant la procédure ayant conduit les enquêtés jusqu’à la cible finale, l’individu dans
le ménage.
Premier degré : sélection aléatoirement des ZD dans chacun des sites. Le nombre de ZD à tirer
par site d’enquête dépendait de son poids démographique et se fondait sur l’incidence connue
du phénomène (nombre de piqûres par personne/jour, ou épidémiologie de l’onchocercose).
Deuxième degré : choix des ménages, et dans les ménages choix des personnes éligibles âgés
de 15 à 60 ans et plus par la méthode de Kish.
La dimension qualitative
La revue de la littérature existante sur la question de la perception des personnes qui s’est faite
au moyen des groupes de discussions focaux.
- Les jeunes;
- Les chefs de ménages;
- Les femmes;
- Les leaders sociaux et traditionnels
Chaque groupe comportait au plus 06 participants pour des discussions plus dynamiques.
Elle s’est étalée sur trois mois, se Juin à septembre 2017 sur l’ensemble des sites choisis.
De la base de données des densités de mouches noires des différents sites qui nous a été fournis,
nous avons extrait les informations concernant Monatélé. En effet, notre zone d’étude dispose
de de deux sticky traps. Les pièges à adultes (Stickytraps) dont 2 par site d’épandage sont placés
dans des endroits fréquentés et utilisés avant, pendant et après les traitements. La collecte des
données s’est faite chaque semaine par YIF. Une courbe d’évolution par année sera tracée en
guise d’évaluation au moyen du logiciel MS Excel.
C’est la somme des informations de chaque sticky trap basé à dans notre localité d’étude qui
nous a permis de constituer les données pour chacune des années fournies. Cette extraction
d’information s’est faite sur MS Excel
La mise en œuvre du modèle de notre étude se fera sur la plateforme GAMA GIS 1.8 GIS. Il
s’agit d’une plateforme qui permet de définir des modèles à l’aide d’un langage de
modélisation dédié. Un Geographical Information System (GIS) est un ensemble de techniques
permettant d’acquérir, d’analyser, d’archiver, d’afficher et de rendre accessible des données à
référence spatiale. Les SIG, parfois conjointement aux analyses statistiques, peuvent être
utilisés pour fournir des informations sur la localisation et les relations spatiales entre
les objets géographiques, informations qui pourront être analysées statistiquement ou
servir de données d’entrées dans les modèles mathématiques ou de simulations
(Tischendorf, 1997).
- Le bloc global représente le modèle de notre étude et en décrit les composantes (qui peuvent
concerner tous les agents). Le lancement de la première simulation correspond à la création
de notre zone d’étude ;
- Le bloc des espèces représente le bloc des objets ou classes d’entités qui interviendront dans
notre modèle
- Le bloc des expérimentations est celui qui décrit les cadres d’exécution d’une simulation.
On y définit les entrées (paramètres) et sorties (fenêtre d’affichage, moniteurs) qui seront
accessibles aux utilisateurs.
L’analyse des éléments d’occupation du sol a également permis de mieux enrichir cet
envahissement de l’environnement étudié quand le seuil n’est pas respecté. A cet effet, une
carte d’occupation des sols comportant quelques facteurs d’influence de la reproduction de la
MN sera réalisée au moyen de l’exploitation des images satellitales landsat 8 acquises via Earth
Explorer et traiter par les logiciels Envi 4.5 et Envi 5.5. Ces traitements seront ensuite exploités
sur QGIS2.14 pour produire la carte d’occupation du sol de Monatélé.
Traitement numérique
Une composition colorée combinant les bandes 5,4 et 6 a été réalisée en vue d’avoir une
bonne discrimination des éléments d’occupation des sols. Cette combinaison offre
conjointement une bonne séparation de l’eau et des autres types de surface et une bonne
séparation de la végétation et du bâti malgré qu’il existe un risque de confusion entre certains
sols cultivés et la végétation.
L’exploitation des données issues des groupes de discussion s’est faite manuellement. Les
données ont été analysées suivant la technique d’analyse de contenu appliquée aux entretiens
(individuels et groupe) et aux résultats de collecte documentaire. Un rapprochement entre les
profils des répondants/participants d’une part et les réponses, d’autre part a été fait. Ceci a
permis de mettre en évidence les spécificités et différences liées aux paramètres
sociodémographiques et culturels. Les rapprochements entre les réponses ont permis de
rechercher l’association entre certains phénomènes.
Conception de la base de
données personnalisée
Rédaction du mémoire
- Batis - Limites
- Routes arrondissement
- Couvert forestier - Densité MN
- Sablières
Description du MCD
Dans ce modèle nous voyons que c’est la zone d’étude qui héberge tous les mouvements
dynamique liés à la mouche noire. En effet, ce sont les caractéristiques climatiques,
environnementales propre à la zone qui déterminent la localisation du point d’épandage sur la
portion de la Sanaga qui passe par Monatélé. Le choix du point d’épandage est aussi tributaire
des caractéristiques du réseau hydrographique notamment le débit, la température, la
conductivité de l’eau (ce paramètre renseigne sur les caractéristiques de l’eau comme la
température et la concentration ionique), de l’oxygène (la concentration en oxygène dissous est
un paramètre essentiel dans le maintien de la vie, et donc dans les phénomènes de dégradation
de la matière organique et de la photosynthèse) et de la vitesse des vents (pour les insectes
volants, elle peut représenter un paramètre d’influence de l’amplitude de vol ou de la capacité
de déplacement de ces vecteurs dans l’espace, longitudinalement et radialement à partir des
gîtes larvaires).
Ainsi nous pouvons dire que les éléments d’occupation du sol ont une influence sur
l’envahissement de la zone d’étude à travers des éléments comme le couvert forestier, les
champs. Par ailleurs, la zone d’étude influence la localisation du point d’épandage à partir
duquel sont effectués les traitements larvicides. Le choix de ce point d’épandage est aussi
influencé par les caractéristiques du cours d’eau principal, lequel cours d’eau influence aussi la
délimitation de la zone d’étude et la reproduction des larves simulidiennes.
Pour cette évaluation, des tableaux statistiques ont été conçus sur la base des données à notre
disposition. Et quelques indicateurs comme la moyenne hebdomadaire des densités et les
moyennes annuelles ont été générés.
A partir de ces données, des graphiques ont été conçus et interpréter dans le cadre de la rédaction
du mémoire.
L’étude de référence étant transversale, l’analyse des données est essentiellement descriptive.
De ce fait, il est question d’examiner les associations entre chaque variable indépendante et la
présence de la mouche noire à Monatélé sur SPSS 25. Des résultats obtenus sur SPSS 25, des
tableaux croisés et des graphiques ont été conçus sur MS Excell. Les informations interprétées
dans le mémoire sont les pourcentages représentés sur les graphiques conçus à cet effet.
Les cartes thématiques conçues étaient destinées à localiser la zone ainsi que certaines de ces
réalités afin de mieux justifier certains éléments de littérature et partant de mieux présenter la
zone d’étude.
Gama Gis nous a permis de représenter la mouche noire dans la localité étudiée afin que par sa
dispersion, l’on puisse avoir un aperçu de l’environnement quand le seuil de tolérance est
respecté et quand le seuil de tolérance n’est pas respecté. Le but étant de décrire la zone lorsque
la mouche noire envahit l’espace et donc perturbe la vie des populations.
Cette carte permet de mieux décrire la présence de la mouche noire à Monatélé sous l’influence
d’autres facteurs environnementaux. L'interprétation visuelle des images qui a pour rôle
d'établir une relation entre le terrain et l'image a permis d'identifier des détails comme
l’hydrographie, le couvert forestier, l’agriculture, l’urbanisation et les nuages et ombres. La
connaissance du terrain a guidé notre choix vers une classification supervisée sous le logiciel
ENVI 4.5. Cette méthode consiste à appliquer à chaque pixel le même traitement
indépendamment du pixel voisin. La qualité de la classification a été évaluée par la matrice de
confusion qu’est le coefficient Kappa (voir annexe 2).
Pour YIF, le seuil de densité non sensible est de 10 MN par Stickytrap car 10 piqûres équivalent
à 60 piqûres/homme/jour. Si ce seuil n’est pas atteint alors, il y’a nécessité de poursuivre les
campagnes de traitements. Lors de notre étude nous avons évalué les densités de MN des années
2017 et 2018 de manière arithmétique et de manière graphique. Les informations exploitées
pour cette évaluation ont été collectées de manière hebdomadaire au cours de la période à l’aide
des Sticky trap.
Sur la base du seuil moyen de densité de MN au bout duquel YIF organise des épandages, nous
avons pu distinguer les semaines qui ont eu de meilleurs résultats après traitement (coloriées
en jaune) et les semaines qui n’ont pas atteint ce seuil (coloriées en rouge). Ainsi nous pouvons
dire que les campagnes de traitement menées par YIF en 2017 ont eu de meilleurs résultats que
celles menées en 2018. En effet, pour l’année 2017 on observe sur le tableau que les semaines
2, 3, 4 et 5 ont des densités inférieures à 10MN/ sticky trap alors qu’en 2018 aucune semaine
n’a atteint le record de 10MN/ sticky trap. Toutes les semaines sont au-dessus de ce seuil. Ainsi
nous pouvons dire que lorsque les campagnes de traitement de YIF donne des densités inférieur
à 10 MN/ Sticky trap comme en 2017, alors la moyenne des densités est satisfaisante soit 4,5
MN/Sticky trap.
semaine50 93 47
semaine51 107 44
semaine52 33
Densité moyenne hebdomadaire 63,1960784 45,5098039
Moyenne des densités <10 4,5 0
Source : Exploitation des données de YIF par MESSAGA, 2019
120
Densité de Mouche Noire
100
80
60
40
20
0
semaine19
semaine33
semaine47
semaine1
semaine3
semaine5
semaine7
semaine9
semaine11
semaine13
semaine15
semaine17
semaine21
semaine23
semaine25
semaine27
semaine29
semaine31
semaine35
semaine37
semaine39
semaine41
semaine43
semaine45
semaine49
semaine51
Date
La sous période 1 est caractérisé par des densités élevées atteignant des pics supérieurs à 100
en 2017 et supérieurs à 60 en 2018. Sachant que le débit des cours d’eau dans la zone diminue
en saison sèche, les densités d’insectes devaient en principe se réduire si elles étaient
influencées par le climat. Au contraire, les résultats alarmants obtenus dénotent non seulement
une influence négative des saisons sur le processus de reproduction des MN mais aussi une
faible fréquence des traitements au cours de la période surtout en 2017. En 2017, notons qu’au
cours de cette période, le mois de Janvier (semaine 1 à 4), les densités enregistrées sont
inférieures au seuil de tolérance (10). Ceci s’explique par le respect des 4 séries d’épandages
au cours de ce mois qui maintiennent les mouches noires à un niveau non inquiétant.
La sous période 2 est caractérisé par des densités relativement faibles au cours de l’année que
l’on soit en 2017 ou 2018. Pour ces deux années, nous remarquons que les densités des semaines
17, 18 et 19 sont identiques et faibles bien que supérieures à 10. Ces résultats montrent la
nécessité de respecter les seuils d’alertes dans la planification des campagnes de traitement pour
améliorer les conditions de vie des populations de Monatélé.
La sous période 3 est marqué par une nette augmentation des densités de mouches noires par
rapport à la dernière sous période. Les densités enregistrées en 2017 restent toujours supérieures
à celles de 2018. Pour les deux années, les densités restent supérieures à 10 au cours de la sous
période, ce qui signifie qu’il y’a absence de traitement au cours de cette période.
La sous période 4 est marqué par une baisse non négligeable des densités en 2018 par rapport
à 2017. Autrement dit, la fréquence des traitements était plus significative en 2018 qu’en 2017.
Cependant, pour ces deux années, on enregistre une chute des densités dans les semaines 40 et
41, semaines correspondant à la grande saison de pluies.
Au terme de cette analyse nous pouvons dire que les densités de MN fluctuent avec les
traitements et non avec les saisons. En effet, la reproduction des mouches noires est assurée
dans les chutes et les rapides quelques soit la saison climatique. Les densités de ces insectes
décroissent avec le temps et que suivant les saisons, les densités les plus importantes sont
enregistrées en saison sèche. De plus, l’irrégularité des campagnes de traitement n’est pas de
nature à freiner la reproduction des densités de MN.
De ce fait, nous pouvons confirmer notre hypothèse HS1 selon laquelle « L’irrégularité des
traitements larvicides réalisés par YIF influencent l’évolution des densités simulidiennes ».
YIF doit donc s’inspirer du mode d’action employé en 2017 lors des semaines 2,3,4 et 5 pour
améliorer ses résultats et garantir la sérénité aux populations riveraines.
Rappelons ici que le cycle de vie d’une MN est de 4 semaines. Nous allons représenter cela
dans un modèle nommé « MN4»
Difficultés rencontrées
- Lors de la définition du rayon autour duquel les insectes doivent être produits, les
valeurs supérieures à 1 ne donnent pas de résultats alors que la valeur 0 donne le
résultat ci-dessus.
Sachant que le cycle de vie de la MN est de 4 semaines ou 1 mois, nous faisons l’hypothèse
que le cycle de vie de la Mouche Noire est de 1 jour pour créer le mouvement dans GAMA
GIS.
- 1 mois = 1 jour
- Temps minimum pour commencer le travail : 0 à 1 jour = 0 à 1h
- Temps maximum pour commencer le travail : 1 à 7 jours = 1 à 7h
- Temps minimum pour arrêter le travail : 7 à 14 jours = 7 à 14h
- Temps maximum pour arrêter le travail : 14 à 28 jours = 14 à 24h
S’agissant de la vitesse de déplacement des MN, elle est calculée sur la base de la vitesse de
vents moyenne de vol qui est de 0,8m/seconde. Ainsi nous supposons comme :
Hypothèse : La conception de ce modèle s’est faite sur la base des densités moyennes
obtenues précédemment. Ainsi nous allons générer les insectes à partir de la moyenne des deux
densités moyennes hebdomadaires obtenues en 2017 et 2018.
MN= (63+46)/2
MN= 54,5
Pour représenter les MN dans le cas où le seuil est dépassé, nous allons créer un nouveau modèle
nommé « MN5 ». La procédure de création de ce modèle reste la même que le précédent
modèle. De ce fait nous ne reviendrons pas sur la création d’un nouveau modèle et nous
passerons directement à la génération des insectes.
- Lors de la définition du rayon autour duquel les insectes doivent être produits, les
valeurs supérieures à 1 ne donnent pas de résultats alors que la valeur 0 donne le
résultat ci-dessus
Sachant que le cycle de vie de la MN est de 4 semaines ou 1 mois, nous faisons l’hypothèse
que le cycle de vie de la Mouche Noire est de 1 jour pour créer le mouvement dans GAMA
GIS.
- 1 mois = 1 jour
- Temps minimum pour commencer le travail : 0 à 1 jour = 0 à 1h
- Temps maximum pour commencer le travail : 1 à 7 jours = 1 à 7h
- Temps minimum pour arrêter le travail : 7 à 14 jours = 7 à 14h
- Temps maximum pour arrêter le travail : 14 à 28 jours = 14 à 24h
S’agissant de la vitesse de déplacement des MN, elle est calculée sur la base de la vitesse de
vents moyenne de vol qui est de 0,8m/seconde. Ainsi nous supposons comme :
A cet effet, les éléments majeurs identifiés dans notre zone d’étude sont l’hydrographie,
le couvert forestier, l’agriculture, l’urbanisation. Mais les éléments secondaires comme les
carrières de sables et les rapides ne sont pas à négligés.
La grande superficie occupée par la forêt favorise la reproduction des MN. Dans l’étude
des facteurs environnementaux de la mouche noire, nous avons souligné que la végétation est
le principal lieu de repos des simulies. Notamment celle située aux environs des gîtes larvaires,
autour des aires habitées, autour des enclos d’élevage, au niveau des exploitations agricoles. La
végétation est une caractéristique majeure des sites de localisation des simulies. Cette analyse
confirme l’idée selon laquelle les galeries forestières sont des lieux favorables à la prolifération
des simulies (MINEPAT, 2015).
L’agriculture est la principale activité économique de la localité. Les nuisances de la
MN ne permettent pas un essor de cette activité sachant les difficultés qu’elles causent aux
populations. En effet, l’étude menée par Samé Ekobo en 2005 a permis de relever qu’au plan
socio-économique, les piqûres de la mouche noire ont un impact désastreux sur les activités
socio-économiques et agro-pastorales des zones infestées. Cette simulation de l’envahissement
Coiffure Artisan
Autres
3% 1%
16%
Couture Tissage
3% 0%
Enseignant
3%
Commerce
9% Agriculture
65%
Des entretiens exploités, nous avons eu la confirmation des populations que les Mouches
Noires ont un impact négatif sur les activités économiques des populations.
Les modalités spécifiques des conséquences de l’action des vecteurs sur l’économie sont
données dans le graphique ci-dessous :
Dépendance à l’autre
Absence de l'école
Perte de revenu
Empêcher de travailler
5%
Oui
Non
95%
Graphique 4: Répartition des enquêtés suivant l’éventualité d’épouser quelqu’un qui a la peau
de Léopard
Source : exploitation des données de YIF
- Lien marital et épilepsie
L’épilepsie est une pathologie pour laquelle de nombreux scientifiques ont pu établir
une liaison étroite avec l’onchocercose. Ils pensent qu’en cas de forte infestation, les embryons
(produits des nodules sous cutanés) peuvent être retrouvés dans le sang, les urines et le liquide
céphalo-rachidien. Il est donc possible qu’ils pénètrent aussi dans le tissu cérébral, entraînant
une irritation à ce niveau, et donc des crises d’épilepsie. A Monatélé, l’épilepsie est une cause
d’exclusion sociale. Dans cette localité, 96% de la population n’est pas disposée à marier une
personne atteinte de cette pathologie. Ce résultat est inquiétant et corrobore l’affirmation de
Samé Ekobo qui pense que l’épilepsie est un des corollaires de l’Onchocercose qui affecte
majoritairement les populations exposées aux piqures de simulies. Dans son étude menée dans
la vallée du Nyong-Sanaga, il a trouvé un taux élevé d’épileptiques de l’ordre de 20 à 40% dans
la population des jeunes.
Le graphique 5 ci-après présente le résultat de la relation entre le lien marital et
l’épilepsie.
4%
Oui
Non
96%
Graphique 5: Répartition des enquêtés suivant l’éventualité d’épouser quelqu’un qui est
épileptique
Source : exploitation des données de YIF
- Lien marital et nanisme
Le nanisme est généralement défini par une taille adulte de 1 mètre 45 ou moins (la taille
moyenne étant de 1 mètre 22). En effet, une infection importante d'Onchocerca volvulus peut
entraîner des troubles du développement structuro-pondéral du type diminution modérées mais
significatives du poids des sujets infectés ou du type nanisme harmonieux avec infantilisme
sexuel souvent associé à une épilepsie et à un retard mental. En effet, selon Samé Ekobo, la
mouche noire est responsable de l’onchocercose ou Cécité des Rivières et d’un certain nombre
de problèmes tels que l’augmentation de l’infertilité chez les femmes, l’incapacité sexuelle chez
les hommes dans la vallée du Nyong-Sanaga. Ceci dénote la stigmatisation que peuvent vivre
les personnes affectées par ses pathologies. A Monatélé, seulement 3% de la population est
capable d’accepter de se marier avec un nain.
3%
Oui
Non
97%
Graphique 6: Répartition des enquêtés suivant l’éventualité d’épouser quelqu’un qui est atteint
de nanisme
Source : exploitation des données de YIF
- Lien marital et Eléphantiasis
L’infection d’un organisme humain par la mouche noire femelle peut aboutir à une
production de millions de jeunes microfilaires. Les microfilaires migrent à travers la peau et,
lorsqu'elles meurent, causent des lymphoedèmes provoquant un éléphantiasis.
A Monatélé, 3% de la population est capable d’épouser une personne atteinte
d’éléphantiasis ; maladie cause d’exclusion sociale.
3%
Oui
Non
97%
3%
Oui
Non
97%
Graphique 8: Répartition des enquêtés suivant l’éventualité d’épouser quelqu’un qui est
aveugle.
Source : exploitation des données de YIF
L’on voit que dans l’ensemble, il existe une forte stigmatisation sociale des personnes
affectées par les pathologies liées aux piqures des mouches noires. Nous pouvons affirmer sur
la base de ces résultats que notre hypothèse HS3 selon laquelle « La mouche noire entraine
des conséquences négatives dans la vie des populations » est confirmée.
Conclusion et recommandations :
Selon l’OMS, la lutte contre les gîtes larvaires d'insectes de MN dans les rivières constitue un
des piliers de la prévention de l’onchocercose et des pathologies y associées.
A Monatélé comme dans d’autres sites infestés du pays, YIF et ses partenaires pratiquent la
lutte antilarvaire grâce aux nouvelles méthodes d’épandages des larvicides développées, qui
sont synchronisés de manière à toucher la quasi-totalité des gîtes larvaires à la même période
(couverture maximale) pour éviter les réinfestations. La reconnaissance par l’OMS de la qualité
des larvicides employés par YIF pour lutter contre la mouche noire est un atout indéniable.
La quintessence de nos résultats confirme notre hypothèse générale selon laquelle « la présence
de la mouche noire engendre des conséquences négatives dans la vie des populations de
Monatélé ».
Tout d’abord nous avons trouvés que les densités de MN fluctuent avec la fréquence des
traitements et non avec les saisons. Ce qui nous a permis de confirmer notre hypothèse
spécifique 1 selon laquelle « L’irrégularité des traitements larvicides réalisés par YIF
influencent l’évolution des densités simulidiennes à Monatélé ». En effet, la reproduction des
mouches noires est assurée dans les chutes et les rapides quelques soit la saison climatique. Les
densités de ces insectes décroissent avec le temps et que suivant les saisons, les densités les plus
importantes sont enregistrées en saison sèche. De plus, l’irrégularité des campagnes de
traitement n’est pas de nature à freiner la reproduction des densités de MN.
prolifération de la mouche noire, un insecte nuisible. Sur la base de cette analyse, nous pouvons
affirmer notre hypothèse HS2 selon laquelle « L’envahissement par la mouche noire de
l’environnement de Monatélé expose les populations aux piqûres d’insectes».
En d’autres termes, cette simulation laisse présager une certaine quiétude des populations qui
ressentent moins la présence de cet insecte nuisible dans un contexte où les campagnes de
traitement sont régulières. Une telle situation rendue réelle contribue à donner aux populations
un meilleur cadre de vie. Dans ces conditions, c’est la santé des populations qui s’améliore, la
productivité qui augmente améliorant ainsi la contribution de Monatélé à la croissance du
Cameroun.
En outre, les résultats de l’analyse de de la MN par les populations de Monatélé, montre que
les conséquences socioéconomiques de la Mouche noire sont plus ressenties sur la productivité.
Pour 50,7% d’entre eux, la mouche noire les empêche de travailler. La moyenne des répondants
déclare perdre trois jours de travail par mois du fait de la mouche noire. De même, la moyenne
des répondants déclare également perdre en moyenne trois jours par mois de travail à cause des
conditions de santé induites par le vecteur. La deuxième conséquence en importance identifiée
par les répondants sur l’économie des familles est relative aux dépenses de santé. 28, 7% des
répondants déclarent que les piqûres de la mouche noire, en augmentant les dépenses de santé,
contribuent à la diminution des revenus des ménages.
Sur le plan sanitaire, il existe une forte stigmatisation sociale des personnes affectées par les
pathologies liées aux nuisances silulidiennes. Ce qui nous a permis de confirmer notre
hypothèse HS3 selon laquelle « La mouche noire entraine des conséquences négatives dans
la vie des populations de Monatélé ».
En somme, nous trois hypothèses spécifiques de travail ont pu être confirmées. Face à ces
résultats, notamment ceux de l’évaluation des densités simulidiennes à Monatélé au cours des
années 2017 et 2018 nous avons vu que les actions de cette lutte ne sont pas régulières et que
les seuils de tolérance ne sont pas respectés. Cette situation ne contribuent pas améliorer les
conditions de vie des populations exposées qui sont victimes de nombreuses paralysies sociales.
Pauvreté, maladies, exclusion sociale, baisse de la productivité sont entre autres quelques-unes
dont les populations se plaignent généralement à Monatélé du fait de la présence de la Mouche
noire.
Pour permettre à cette lutte d’obtenir des résultats plus concrets au niveau de la population, une
planification rigoureuse des campagnes de traitements s’impose. A Monatélé, la simulation de
la dispersion des MN lorsque le seuil de tolérance est respecté est une contribution
encourageante à l’endroit de YIF.
Au rang des recommandations que nous formulons à l’endroit de YIF et de ses partenaires, nous
avons :
Bibliographie :
Sighomnou D., SighaNkamdjou L., Lienou G., Dezetter A., Mahé G., Servat E., Paturel
J-E., Olivry J-C., Tchoua F. et Ekodeck G.E., 2007. Impacts des fluctuations climatiques sur
le régime des écoulements du fleuve Sanaga au Cameroun, prospectives pour le XXIème siècle.
In Climatic and Anthropogenic Impacts on the Variability of Water Resources.
www.landsat.com
Annexes :
A. IDENTIFICATION
1. Code ménage_____________________
2. Langue de l’interview
3. Nom et code de l'enquêteur_____________________
4. Région ______________________
5. Département ______________________
6. Arrondissement/site______________________
7. Langue de l’interview Français_______ Anglais _______ autre _______
8. Heure de début de l'enquête Heures [__|__] Minutes [__|__]
B. INFORMATIONS SOCIODEMOGRAPHIQUES
9. Sexe: 1 = Homme, 2 = Femme
10. Age : 15-24 ______; 25-34 _______; 35 - 44________; 45-54 _____; 55 ans et plus
_______
11. Statut matrimonial : Célibataire______ Marié______ Séparé ______Divorcé
______Veuve /Veuf______
12. Combien êtes-vous dans votre ménage? _______________
13. Quel est votre niveau d’étude le plus élevé? Jamais été à l'école_____ Éducation
primaire_____ CEPE_____ BEPEC______PROBATOIRE______ BACC______ Etudes
universitaire______
6. Quelle est votre religion? Catholique______; Musulman______; Adventiste du septième jour
______; Protestant (tous sauf SDA) ______; Témoin de Jéhovah______ ; Religion
traditionnelle africaine______
14. Groupe ethnique _______________
C. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
15. Quelle est votre profession principale? Aucun______; Agriculture ______; Commerce
____ Enseignant; ______Couture______ ; Tissage______; Coiffure ______;
Artisan______; Autres______
41. Que doit-on faire d’après vous pour régler le problèmes ?----------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
------------------------------
42. Avez-vous entendu parler l’onchocercose ? Oui_______ Non ______
43. 18. Si «oui» de qui? _________________________
44. Savez-vous ce que c’est que l’onchocercose ? Oui_______ Non ______
45. Si oui, qu’est-ce que c’est ? _________________________
46. Si non ou si la réponse n’est pas correcte, expliquer que l’onchocercose est une
filariose/maladie transmise par la mouche noire ou mout mout, qui est elle même à l’origine
d’autres maladie comme la cataracte, l’épilepsie, les problèmes de la peau (peau de
léopard,) l’infertilité, le nanisme, l’éléphantiasis, etc.
F. Impact social de la mouche noire
47. Appartenez-vous à un groupe ou plusieurs social/sociaux (tontine, association, chorale,
etc.)? Oui______ ; Non ______
48. Quels sont d’après vous les problèmes sociaux que connaissent les gens de votre
localité (Expliquer que les problèmes sociaux sont liés aux relations sociales, aux conflits,
aux jeux de rôle, à l’intégration, etc.)? Santé _____Education_____ Hygiène et salubrité
_____ Alimentation _____Eau potable_____ Electrification rurale_____ Entretien des
réseaux routier _____Autres_____
49. Pensez-vous que des gens quittent le village/localité pour fuir les problèmes causés par la
mouche noire ? Oui______ ; Non ______
50. Pensez-vous que des gens refusent de venir au village/localité à cause des problèmes causés
par la mouche noire ? Oui______ ; Non ______
51. Pouvez-vous épouser quelqu'un qui a une peau de léopard? Oui______ ; Non ______
52. Pouvez-vous épouser quelqu'un qui est épileptique? Oui______ ; Non ______
53. Pouvez-vous épouser quelqu'un qui est atteint de nanisme ? Oui______ ; Non ______
54. Pouvez-vous épouser quelqu'un qui a l’éléphantiasis ? Oui______ ; Non ______
55. Pouvez-vous épouser quelqu'un qui est aveugle? Oui______ ; Non ______
56. Connaissez-vous des couples qui ont divorcé pour ces problèmes ? Oui______ ; Non
______
57. Y-a-t-il dans votre localité des familles où ces problèmes ont créé des conflits ? Oui______
; Non ______
G. Impact économique
58. Quels sont d’après vous les problèmes économiques que connaissent les gens de votre
localité (Expliquer que les problèmes économiques sont liés aux besoins individuels et
collectifs, aux richesses, à la capacité de la localité et des ménages à répondre à leurs
besoins) ? Santé _____pauvreté _____ accès au travail _____ développement rural
_____accès à l’alimentation _____ accès aux loisirs_____ accès à la santé_____
Autres_____
59. Combien de jour de travail perdez-vous par mois à cause de la mouche noire ?
(Homme/jours)______
60. Combien de jour de travail perdez-vous par mois à cause de vos conditions de santé
(homme/jours)______
61. Quelles sont les conséquences des piqures de la mouche noire ?
Empêcher de travailler __________; perte de revenu______ ; Absence de l'école __________;
Faible estime de soi______; Augmentation des dépenses en soins de santé __________;
Dépendance à d'autres __________; Absence de rassemblement social; divorce ou Entraver les
perspectives de mariage __________
Région _________________________
Ville/Village____________________________
1. Avant tout nous allons commencer par parler de la mouche noire ou mout mout. Que
savez vous à son sujet ? (si ne sait pas, expliquer : la mouche noire ou mout mout la petite
mouche qui vit dans votre région et pique souvent plusieurs fois dans la journée) ?
2. Qu’est-ce qui selon vous est à l’origine de la prolifération (augmentation) de la mouche
noire dans votre localité ?
3. Quels sont les problèmes dans votre localité qui, de votre point de vue sont causés par
cet insecte ?
4. Quels sont d’après vous les problèmes sociaux que connaissent les gens de votre
localité (Expliquer que les problèmes sociaux sont liés aux relations sociales, aux conflits, aux
jeux de rôle, à l’intégration, etc.)?
5. Des maladies comme : l’onchocercose, la cataracte, l’épilepsie, les problèmes de la
peau (peau de léopard), l’infertilité, le nanisme, l’éléphantiasis, etc., sont causé par les mouts
mouts. Ces maladies sont-elles à l’origine des problèmes dans la famille et les couples ?
(Explorer les différents problèmes, pour les familles, les couples ; conflits, divorces,
séparation, abandon, rejet, etc.).
6. Ces maladies sont-elles à l’origine des conflits dans le village/localité (entre
différentes familles et personnes (explorer ces conflits) ?
7. Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes ?
Nous sommes arrivés à la fin de notre discussion. Nous vous remercions beaucoup pour
le temps que vous avez consacré à répondre à nos questions.
Région _________________________
Ville/Village____________________________
15. Quels ont les principaux problèmes de santé et d’hygiène qui sont causés par la mouche
noire et les autres vecteurs dans votre localité ?
Prendre chaque problème individuel et faire établir le lien de causalité, du point de vue des
participants.
16. Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes ? (explorer les solutions
pour les problèmes sociaux, individuellement, puis pour les problèmes sanitaires)
III. PERCEPTIONS DE L’ACTION ECONOMIQUE DE LA MOUCHE NOIRE
17. La mouche noire affecte-t-elle vos conditions de vie (explorer les condition de travail,
la productivité) ?
18. D’après vos observations, quels sont les problèmes économiques spécifiques que vous
rattacherez à l’action de la mouche noire ? (Expliquer que les problèmes économiques sont
liés aux besoins individuels et collectifs, aux richesses, à la capacité de la localité et des
ménages à répondre à leurs besoins essentiels)
19. Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes ? (Explorer les solutions
pour les problèmes sociaux, individuellement, puis pour les problèmes sanitaires)
Nous sommes arrivés à la fin de notre discussion. Nous vous remercions beaucoup pour
le temps que vous avez consacré à répondre à nos questions.
Confusion
Matrix:
(1081/1095)= 98.7215
Overall Accuracy 0,987214612 %
Kappa
Coefficient = 0.9834
Comm
Class C ommission Omission i ssion Omission
(Percent) (Percent) (Pi xels) (Pixels)
Batis [Red] 7 15.05 0.00 14/93 0/79
Eau [Green] 2 0.00 0.00 0/235 0/235
Forets [Blue] 0.00 0.00 0/317 0/317
Cultures [Yel 0.00 0.00 0/284 0/284
Ombres_Nuages 0.00 7.78 0/166 14/180