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SITUATION

DU DIABLE
DE TASMANIE

KOVA AMINOV / LYNA HAMOUD


IMTT ENVIRONNEMENT

Situation actuelle :
Le diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii) est un marsupial carnivore
appartenant à la famille des Dasyuridae. Sa distribution est limitée à la Tasmanie,
l'État insulaire au large de la côte sud-est de l'Australie continentale.
En Tasmanie, Sarcophilus harrisii est la 3eme espèce de mammifères les plus
répandus. Autrefois présent dans tout le sud de l'Australie, S. harrisii a disparu du
continent australien il y a environ 3 000 ans, probablement en raison d'une
convergence d'événements climatiques extrêmes, d'une concurrence avec le
dingo (Canis familiaris dingo), et d'une augmentation de la densité de population
des peuples aborigènes, qui a également développé de nouvelles technologies de
chasse à cette époque.
Les démons de Tasmanie étaient considérés comme une nuisance par les
premiers colons européens de Hobart Town, qui se plaignaient des raids sur les
poulaillers. En 1830, la Van Diemen's Land Co. a introduit un programme de
primes pour éliminer les diables, ainsi que les tigres de Tasmanie et les chiens
sauvages, de leurs propriétés du nord-ouest.

Entièrement protégé par la loi depuis 1941, Sarcophilus harrisii a reçu une
protection accrue en vertu du Règlement sur la faune du “Tasmanian National
Parks and Wildlife Act” de 1971. Jusqu'en 2000 environ, avec des effectifs estimés
à 130 000, le diable était classé par l'Union internationale pour la conservation de
la nature et des ressources naturelles dans la catégorie « Risque faible–
Préoccupation mineure ».
Ce statut a changé après la découverte en 1996 dans une population de nord-est
de la Tasmanie du DFTD (Devil Facial Tumour Disease), une tumeur faciale
évoluant en cancer mortel qui a réduit certaines populations locales de 90 % en
10 ans environ, tout en se propageant sur une grande partie de la Tasmanie.

Menaces :
La tumeur faciale transmissible du diable de Tasmanie est une maladie émergente
(non virale) , l'un des quatre cancers contagieux connus, et le second à avoir été
découvert. Elle se transmet d’individu à individu, souvent via des morsures,
partage de nourriture ou consommation d'une carcasse infectée.
Plus précisément, la transmission est en fait une transplantation d’une cellule
infectée vers le nouvel organisme. Cela est possible car l’organisme du diable ne
parvient pas à

reconnaître une cellule étrangère de sa propre cellule (et donc ne rejette pas la
cellule infectée). Ce qui, au final, pose un doute sur l'efficacité du système
immunitaire du diable et surtout montre la faible diversité génétique de l'espèce.
Une DFTD débute par des lésions situées autour de la bouche. Elles évoluent en
tumeurs, qui se développent ensuite sur et à partir de la face vers l'ensemble du
corps.
Une des conséquences majeures de la propagation de cette tumeur est le grand
changement démographique des populations touchées : la DFTD affecte en
majorité les diables âgés, ce qui réduit drastiquement la moyenne d'âge des
populations.

Solutions envisagées :
En 2003, les gouvernement australiens et tasmaniens ont créé le STDP, “Save the
Tasmanian Devil Program”, rassemblant une équipe de plusieurs spécialistes, et
ayant pour but la préservation long terme de l'espèce. En 2009, le diable a été
classé dans la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature
et des ressources naturelles, signifiant que l'espèce était dorénavant en danger. 1
an avant, en 2008, les responsables du projet ont rapporté que, sur la base des taux
de propagation actuels, l'espèce pourrait disparaître à l'état sauvage d'ici 20 à 30
ans. Beaucoup de recherches ont été menées pour résoudre le problème. La
chimiothérapie et la chirurgie ont été utilisées pour traiter des cas individuels, mais
cette solution n’est pas applicable à l'échelle d’une population.
Les dernières recherches (2022) misent sur une stratégie de vaccination à grande
échelle, plus précisément par une campagne de vaccination pluriannuelle,
potentiellement combinée à l'abattage sélectif des cas gravement touchés.
Les chercheurs ajoutent également que le système immunitaire des diables ne
semble pas se développer suffisamment pour faire face à la maladie, raison de plus
pour envisager la stratégie vaccinale.

Conclusion :
La situation actuelle du diable est problématique. La population n’a cessé de
décroître depuis les années 2000, en partie due à divers accidents routiers mais
surtout à cause de la DFTD. Ce n'est que ces 2 dernières années que les chercheurs
ont commencé à constater une stabilisation de la population. Le programme créé
par le gouvernement australien n’a pas pu mettre en place des solutions à long
terme, et son financement a été drastiquement réduit. En revanche, beaucoup de
recherches ont été menées et les chercheurs comprennent maintenant comment
fonctionne la maladie et comment se propage t-elle. Comme dit auparavant, une
campagne vaccinale est la solution la plus prometteuse, le seul obstacle étant le
temps : on prédit 7 ou 9 ans pour qu’une telle stratégie soit menée à bout.

Sites :
Wikipedia
Department of Natural Resources and Environment
Tasmania
Veterinary Oncology Consultants

Articles :
Robert K. Rose, David A. Pemberton, Nick J. Mooney,
Menna E. Jones; Sarcophilus harrisii (Dasyuromorphia:
Dasyuridae), Mammalian Species, Volume 49, Issue
942, 1 May 2017, Pages 1–17.
Demography, disease and the devil: life‐history changes
in a disease‐affected population of Tasmanian devils
(Sarcophilus harrisii). Journal of Animal Ecology, 78(2),
427-436.
David L. Obendorf, Neil D. McGlashan : Research
priorities in the Tasmanian devil facial tumor debate
Drawert, B., Matthew, S., Powell, M., & Rumsey, B.
(2022). Saving the Devils is in the details: Tasmanian
Devil facial tumor disease can be eliminated with
interventions. bioRxiv.
Stammnitz, M. (2022). Genetics of transmissible
cancers in the Tasmanian devil (Sarcophilus harrisii)
(Doctoral dissertation, University of Cambridge).
Livres :
Murphy, K., Travers, P., Walport, M., & Janeway, C.
(2008). Janeway's immunobiology. New York: Garland
Science.
Fi gu res

Carte de la distribution des cas de


DFTD en 2018

SIMULATION DE L’EVOLUTION DE LA POPULATION SANS DTTD (EN BLEU) , POPULATION


OBSREVEE (EN NOIR)

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