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équations aux
dérivées partielles
M. Lamnii
25 novembre 2019
Avant-propos
Il y a ...
C’est ainsi que ...
L’objectif ici est de proposer ...
M. Lamnii
ii
Table des matières
iii
iv
1 Méthode des diérences nies
CHAPITRE
Plan de ce chapitre
1
2 Méthode des éléments nis
CHAPITRE
Plan de ce chapitre
I. Approximation variationnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I. 1. Approximation interne et système matriciel équivalent . . . . . . . . . 2
I. 2. Convergence de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II. Méthode des éléments finis en dimension 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II. 1. Éléments finis P1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II. 2. Convergence et estimation d’erreur pour la méthode P1 . . . . . . . . . 9
III. Méthode des éléments finis en dimension d ≥ 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
III. 1. Maillages triangulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
III. 2. Éléments finis Pk en dimension d ≥ 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
I. Approximation variationnelle
Dans ce chapitre, on décrit la méthode générale d’approximation d’une formulation varia-
tionnelle définie dans un espace de Hilbert qui servira de base pour l’élaboration de la mé-
thode des éléments finis.
2
La forme bilinéaire a(·, ·) étant encore coercive et continue sur les sous-espaces Vh , par le
théorème de Lax-Milgram, ª on a existence et unicité de la solution u h ∈ Vh de du problème
h h
approché. Soit φ1 , . . . , φN une base de Vh . Alors, il existe u 1 , . . . , u N ∈ R tels que la solution
©
u h ∈ Vh s’écrit
N
u hj φ j .
X
uh =
j =1
Pour que l’égalité a(u h , v h ) = ( f , v h )V ait lieu pour tout v h ∈ Vh , il faut et il suffit qu’elle ait
lieu pour tous les vecteurs de base φ1 , . . . , φN . En utilisant la bilinéarité de a(·, ·), le problème
approché s’écrit alors
h h
Trouver u 1 , . . . , u N ∈ R tels que :
N
u hj a φ j , φi = f , φi V
X ¡ ¢ ¡ ¢
∀i = 1, . . . , N ,
j =1
h T
En posant Uh := u 1h , . . . , u N ∈ RN , on obtient que notre problème est équivalent au pro-
¡ ¢
K h := a φ j , φi 1≤i , j ≤N f , φi
¡ ¡ ¢¢ ¡¡ ¢ ¢
et b h := V 1≤i ≤N .
Pour la suite, on note m et M les constantes de coercivité et de continuité de a(·, ·), i.e.
∀u ∈ V, a(u, u) ≥ mkukV2 ,
et
Proposition 1
On suppose de plus que a(·, ·) est symétrique. Alors, la matrice K h est définie positive.
En particulier, K h est inversible et donc le système K h Uh = b h admet une solution
unique Uh ∈ RN .
Démonstration
Par définition de K h , il est clair que si a(·, ·) est symétrique alors K h aussi. Soit
ξ ∈ RN \{0}, ξ := (ξ1 , . . . , ξN )T . On pose ξ̃ := ξ1 φ1 + · · · + ξN φN ∈ Vh . Puisque a(·, ·) est
bilinéaire et coercive, on a
N N
Kh ξ · ξ = a φi , φ j ξi ξ j = a ξi φi , ξ j φ j = a(ξ̃, ξ̃) ≥ mkξ̃kV2 > 0,
X ¡ ¢ X ¡ ¢
i , j =1 i , j =1
3
I. 2. Convergence de la méthode
Il reste à montrer que la solution u h ∈ Vh est bien une approximation de u. Pour cela, on
utilise le résultat suivant :
Démonstration
Si w h ∈ Vh , en prenant w h comme fonction test, on obtient
¡ ¢
a (u, w h ) = f , w h V = a (u h , w h )
m ku − u h kV2 ≤ a (u − u h , u − u h ) = a (u − u h , u − v h ) + a (u − u h , v h − u h )
= a (u − u h , u − v h ) ≤ M ku − u h kV ku − v h kV
donc on a
M
∀v h ∈ Vh , ku − u h kV ≤ ku − v h kV ,
m
ce qui donne le résultat.
∀v ∈ V , lim kv − r h vkV = 0
h→0
lim ku − u h kV = 0.
h→0
4
Démonstration
Soit ε > 0. Puisque V est dense, il existe v ∈ V tel que ku − vkV ≤ ε. De plus, l’existence
de l’opérateur d’interpolation vérifiant ∀v ∈ V , limh→0 kv − r h vkV = 0 entraîne qu’il
existe h 0 > 0 tel que si h ≤ h 0 alors kv − r h vkV ≤ ε. Puisque r h v h ∈ Vh , on a d’après le
lemme de Céa :
M M
ku − u h kV ≤ inf ku − v h kV ≤ ku − r h vkV
m v h ∈Vh m
,
M M 2M
≤ ku − vkV + kv − r h vkV ≤ ε
m m m
ce qui donne le résultat.
avoir convergence de la méthode et aboutir à un système matriciel simple, il faut que l’es-
pace Vh vérifie :
1. qu’il existe un sous-espace dense V sur lequel est défini un opérateur d’interpolation
r h vérifiant ∀v ∈ V , limh→0 kv − r h vkV = 0,
2. qu’il existe une base φ1 , . . . , φN telle que la résolution du système matriciel K h Uh =
© ª
−u 00 = f dans ]0, 1[
(
u(0) = u(1) = 0
2
où f¡ ∈ L
¢ (0, 1). La première étape de discrétisation consiste à choisir un maillage de [0, 1] :
soit x j j =0,...,N +1 une subdivision de [0, 1] telle que
On note Pk l’espace des polynômes sur P à coefficients réels de degré inférieur ou égal à k. La
méthode des éléments finis consiste à définir comme espace d’approximation de H 1 (0, 1) :
n o
Vh := v ∈ C (0, 1), v|[x j ,x j +1 ] ∈ Pk , ∀ j = 0, . . . , N .
5
II. 1. Éléments nis P1
On pose
n o
Vh := v ∈ C (0, 1), v|[x j ,x j +1 ] ∈ P1 , ∀ j = 0, . . . , N .
et
L’espace Vh est l’espace d’approximation de H 1 (0, 1) par la méthode des éléments finis P1
tandis que V0h est l’espace d’approximation de H01 (0, 1). D’après la section précédente, il faut
montrer que ce sont des sous-espaces de, respectivement, H 1 (0, 1) et H01 (0, 1), en déterminer
une base et montrer l’existence d’un opérateur d’interpolation défini sur un sous-espace
dense de H 1 (0, 1) respectivement de H01 (0, 1), et à valeurs dans Vh respectivement dans V0h.
On pose
½
1 − |x| si |x| ≤ 1
φ(x) :=
0 sinon.
³x − xj ´
φ j (x) := φ
h
Les fonctions φ j sont des fonctions “chapeau” (voir Figure 2.1 ), elles vérifient φ j (x i ) = δi j et
φ j ∈ Vh . De plus, supp(φ j ) =]x j −1 , x j +1 [ et on peut encore écrire φ j sur son support par
φj
xj−1 xj xj+1
( x−x j −1 £ ¤
h
si x ∈ x j −1 , x j
φ j (x) = x j +1 −x £ ¤
h si x ∈ x j , x j +1
6
Proposition 2
NX
+1
v x j φ j (x).
¡ ¢
∀x ∈ [0, 1], v(x) =
j =0
1
© l’espaceª vectoriel V0h est un sous-espace de H0 (0, 1) de dimension N et la
De même,
famille φ1 , . . . , φN en est une base. En particulier, pour toute v ∈ V0h , on a
N
v x j φ j (x).
X ¡ ¢
∀x ∈ [0, 1], v(x) =
j =1
Démonstration
On montre d’abord que Vh est un sous-espace de H 1 (0, 1). Si v ∈ Vh alors v ∈ C ([0, 1]) ⊂
L 2 (0, 1), il suffit donc de montrer que v0 ∈ L 2 (0, 1). Soit ϕ ∈ C c∞ (0, 1), on a
Z 1 N Z x j +1
< v 0 , ϕ >= − vϕ0 d x = − v|[x j ,x j +1 ] ϕ0 d x
X
0 j =0 x j
N Z x j +1 N ¡ ¡ ¢ ¡ ¢
0 0
< v , ϕ >= ϕd x − v x j ϕ x j − v x j +1 ϕ x j +1 .
X X ¡ ¢ ¡ ¢¢
v kx j ,x j +1
j =0 x j j =0
D’autre part, on a
N ¡ ¡ ¢ ¡ ¢ N N
v x j ϕ x j − v x j +1 ϕ x j +1 = v xj ϕ xj − v x j +1 ϕ x j +1
X ¡ ¢ ¡ ¢¢ X ¡ ¢ ¡ ¢ X ¡ ¢ ¡ ¢
j =0 j =0 j =0
N ¡ ¢ ¡ ¢ NX +1 ¡
v xj ϕ xj − v x j +1 ϕ x j +1
X ¢ ¡ ¢
=
j =0 j =1
= v (x 0 ) ϕ (x 0 ) − v (x N +1 ) ϕ (x N +1 ) = 0
N Z x j +1
0 0
< v , ϕ >= ϕd x
X
v kx j ,x j +1
j =0 x j
NX
+1
d’où v 0 = v 0 |[x j ,x j +1 ] χ[x j ,x j +1 ] ∈ L 2 (0, 1).
j =0
Il reste à montrer que Vh a pour base φ0 , . . . , φN +1 . Pour cela voir le cours des splines
© ª
de l’année dernière.
7
gène
−u 00 = f
(
dans ]0, 1[
u(0) = u(1) = 0
est ½
Trouver u h ∈ V0h telle que :
R1 0 0 R1
∀v h ∈ V0h , 0 uh v h d x = 0 f v h d x
qui est la matrice de discrétisation du Laplacien (au coefficient h −1 près) obtenue par la mé-
thode des différences finies du schéma à 5 points (cela est dû au choix d’un pas de maillage
uniforme). Pour calculer le second membre b h , lorsque la fonction f est compliquée, il faut
utiliser une formule de quadrature (appelée aussi intégration numérique) dont on donne
quelques exemples :
- Formule du rectangle
Z b
ψ(x)d x ' (b − a)ψ(a) ' (b − a)ψ(b).
a
- Formule du trapèze
Z b 1
ψ(x)d x ' (b − a)(ψ(a) + ψ(b)).
a 2
8
- Formule de Simpson
Z b
a +b
· µ ¶ ¸
1
ψ(x)d x ' (b − a) ψ(a) + ψ + ψ(b)
a 6 2
Les formules de rectangle et point milieu sont exactes pour les fonctions constantes, la for-
mule du trapèze est exacte pour les fonctions affines, et la formule de Simpson est exacte
pour les polynômes de second degré. Pour les fonctions régulières, ces formules sont appro-
chées avec un reste d’ordre O(h), O(h 2 ) et O(h 3 ) respectivement.
Remarque Par hypothèse on sait seulement que f ∈ L 2 (0, 1) donc f n’est défini que presque
partout. Mais, dans la pratique, f est une donnée donc connue en tout point, ce qui justifie
l’emploi des formules de quadrature ci-dessus.
NX
+1
∀v ∈ H 1 (0, 1), v x j φ j (x)
¡ ¢
r h v(x) :=
j =0
Définition 1
où les fonctions φ0 sont les fonctions chapeaux définies auparavant . En particulier, sur
H01 (0, 1) l’opérateur r h vérifie
N
∀v ∈ H01 (0, 1), v x j φ j (x)
X ¡ ¢
r h v(x) :=
j =1
Remarque :
1- Il est clair que r h v ∈ Vh de plus, si v ∈ Vh , alors r h v = v.
2- La définition a un sens car H 1 (0, 1) est un sous-espace de C (0, 1) et donc toute fonction
de H 1 (0, 1) est définie en tout point de ]0, 1[. En dimension supérieure, les fonctions H 1
ne sont pas nécessairement continues et donc définies seulement presque partout et
la définition précédente n’a plus de sens. Pour définir un opérateur d’interpolation, il
sera nécessaire de considérer un sous-espace V dense dans H 1 et constitué de fonc-
tions régulières.
1. Pour toute v ∈ H 2 (0, 1), il existe une constante c > 0 indépendante de h telle que
9
Démonstration
2 2
1)- On montre l’inégalité pour v ∈ ° C0 ([0, 1]),0 °par densité on en déduit pour v ∈ H (0, 1).
Il faut estimer kv − r h vkL 2 (0,1) et °v − (r h v) °L 2 (0,1) en fonction de h. Soit x ∈ [x j , x j +1 ].
Comme r h v ∈ Vh , on a r h v(x) = αx + β. De plus, r h v(x j ) = v(x j ) et r h v(x j +1 ) = v(x j +1 )
donc ¡ ¢ ¡ ¢
¡ ¢ v x j +1 − v x j ¡ ¢
r h v(x) = v x j + x − xj
h
On obtient ¡ ¢ ¡ ¢
¡ ¢ v x j +1 − v x j ¡ ¢
v(x) − r h v(x) = v(x) − v x j − x − xj
Z x Z h
0
x − x j x j +1 0
= v (t )d t − v (t )d t
xj h xj
On intègre x sur [x j , x j +1 ]
Z x j +1 Z x j +1 ¯
2 4 ¯v 00 (t )¯2 d t .
¯
|v(x) − r h v(x)| d x ≤ h
xj xj
10
Démonstration (suite)
En intégrant x sur [x j , x j +1 ], on a
Z x j +1 Z x j +1 ¯
¯v (x) − (r h v)0 (x)¯2 d x ≤ h 2 ¯v 00 (y)¯2 d y
¯ 0 ¯ ¯
xj xj
On en déduit °v 0 − (r h v)0 ° ≤ h °v 00 °
° ° ° °
L 2 (0,1) L 2 (0,1) , d’où
°2
kv − r h vk2H 1 (0,1) = kv − r h vk2L 2 (0,1) + °v 0 − (r h v)0 °L 2 (0,1)
°
° °2 ° °2 ° °2
≤ h 4 °v 00 °L 2 (0,1) + h 2 °v 00 °L 2 (0,1) ≤ ch 2 °v 00 °L 2 (0,1) .
2)- On montre l’inégalité pour v ∈ C 1 ([0, 1]). Le raisonnement est le même que pour 1).
On montre tout d’abord que kv − r h vkL 2 (0,1) converge vers 0. Soit x ∈ [x j , x j +1 ], on a
Z x x − xj
Z x j +1
0
v(x) − r h v(x) = v (t )d t − v 0 (t )d t .
xj h xj
d’où Z x j +1 ¯ Z x j +1 ¯ Z x j +1 ¯
¯v 0 (t )¯ d t + ¯v 0 (t )¯ d t = 2 ¯v 0 (t )¯ d t .
¯ ¯ ¯
|v(x) − r h v(x)| ≤
xi xi xi
p ° 0°
2h °v °L 2 (0,1) −→ 0.
donc kv − r h vkL 2 (0,1) ≤
° h→0
Il reste à montrer que °v − (r h v)0 °L 2 (0,1) −→ 0. Soit ε > 0. Puisque C 2 ([0, 1]) est
° 0
h→0
dense dans C 1 ([0, 1]), il existe φ ∈ C 2 ([0, 1]) telle que
° 0
°v − φ0 ° ≤ε
°
L 2 (0,1)
° ¢0 ° °¡ ¢0 °
°(r h v)0 − r h φ ° = ° r h (v − φ) ° ≤ °v 0 − φ0 °L 2 (0,1) ≤ ε.
° ¡ ° ° ° ° °
L 2 (0,1) L 2 (0,1)
d’où
° 0 ° ¢0 ° °¡ ¢0 °
°v − (r h v)0 °
° 0 0° ° 0 ¡
φ φ + ° r h φ − (r h v)0 °
° °
≤ v − + − r
° ° °
h
°
L 2 (0,1) L 2 (0,1) °φ °
L 2 (0,1) L 2 (0,1)
≤ c ε −→ 0.
ε→0
Autrement dit, la méthodes des éléments finis P1 converge. De plus, si u ∈ H 2 (0, 1) alors
il existe une constante c > 0 telle que
Démonstration
La convergence est la conséquence du Lemme d’interpolation P1 et du Théorème de
convergence. L’estimation de l’erreur s’obtient à partir du lemme de Céa et du Lemme
d’interpolation P1
En dimension 2 (resp. dimension 3) une triangulation d’un domaine Ω est une subdivision
de Ω en triangles (resp. tétraèdre). Dans ce cas, le maillage ne peut remplir entièrement Ω
que si Ω est une réunion finie de polyèdres, on dit que Ω est polyédrique. On donnera à la
fin de cette section une rapide description de la méthode lorsque le domaine Ω n’est pas
polyédrique.
12
dimension 3 (non dégénérés au sens non vides).
¡ ¢d
Soient d + 1 points a j := a i j i =1 , 1 ≤ j ≤ d + 1, non situés dans un même hyperplan de
Rd , c’est à dire tels que la matrice d’ordre d + 1
a 11 a 12 . . . . . . a 1d +1
Définition 2
a 21 a 22 . . . . . . a 2d +1
.. .. ..
A :=
. . ... ... .
a d 1 a d 2 . . . . . . a d d +1
1 1 ... ... 1
¡ ¢
est inversible. On appelle d-simplexe non dégénéré K de sommets a j 1≤ j ≤d +1 l’enve-
loppe convexe des points a j , 1 ≤ j ≤ d + 1.
F IGURE 2.2 – Exemples de maillages non admissible à gauche et admissible à droite, en di-
mension 2
13
Soient K un d-simplexe non dégénéré de Rd de sommets a j , 1 ≤ j ≤ d + 1 et x ∈ Rd .
Définition 4 Alors, x est caractérisé par ses coordonnées barycentriques λKj (x) ∈ R où 1 ≤ j ≤ d + 1,
par rapport à K , définies comme solutions du système linéaire
dX
+1 dX
+1
Les
λKj (x) = 1 et x= λKj (x)a j .
j =1 j =1
k −1
½ ½ ¾ ¾
1
Σk := x ∈ K | λ j (x) ∈ 0, , . . . , , 1 , ∀ j = 1, . . . , d − 1 .
k k
Comme vu dans le cas de la dimension 1, celle-ci sera nécessaire dans l’étude la méthode
des éléments finis Pk pour k > 1. On peut aussi définir Σ0 comme étant le singleton réduit au
barycentre de K .
Exemple :
1. Pour k = 1, on a
Σ1 := x ∈ K | λ j (x) ∈ {0, 1} , ∀ j = 1, . . . , d − 1 .
© ª
2. Pour k = 2, Σ2 est l’ensemble des sommets et des points milieux (i.e. les centres des
arêtes).
F IGURE 2.3 – Treillis d’ordre 2 pour un triangle à gauche et pour un tétraèdre à droite
i i
∀x ∈ Rd , αi 1 ,...,i d x 11 . . . x dd
X
p(x) =
i 1 ≥0,...,i d ≥0
i 1 +···+i d ≤k
où αi 1 ,...,i d ∈ R.
14
On peut montrer facilement que l’on a :
Lemme 3 (admis)
Soient K un d -simplexe non dégénéré de Rd et, pour k ∈ N∗ , Σk le treillis d’ordre k de K .
On désigne par σ j 1≤ j ≤N les points de Σk . Alors, tout polynôme de Pk est déterminé
¡ ¢
k
de manière unique par ses valeurs aux points σ j 1≤ j ≤N . Plus précisément, il existe une
¡ ¢
k
base ψ j 1≤ j ≤N de Pk telle que :
¡ ¢
k
ψ j (σ j ) = δi j pour tout 1 ≤ j ≤ Nk .
Dans la suite, ce lemme a essentiellement deux applications importantes. Tout d’abord, celui-
ci permettra de construire une base de l’espace d’approximation. Ensuite, celui-ci permet de
montrer le résultat suivant :
Lemme 4
Soient K et K 0 d -simplexes non dégénérés de Rd ayant une face commune Γ := ∂K ∩∂K 0 .
Soit un entier k ≥ 1. Alors, leurs treillis d’ordre k, Σk . et Σ0k coïncident sur cette face Γ.
De plus, étant donné p K et p K 0 deux polynômes de Pk , la fonction v définie par
½
p K (x) si x ∈ K
v(x) :=
p K 0 (x) si x ∈ K 0
Démonstration
Si v est continue sur K ∪ K 0 alors p K = p K 0 sur Γ. Réciproquement, supposons que
p K et p K 0 coïncident aux points des treillis sur Γ. Donc , p K et p K 0 sont uniquement
déterminés sur Γ par leurs valeurs sur Σk ∩ Γ (en étant des polynômes 1 d )donc, si
celles-ci coïncident, on a nécessairement p K = p K 0 sur Γ donc v est continue sur K ∪
K 0.
15
III. 2. Éléments nis Pk en dimension d ≥2
Dans toute la suite Ω est un domaine polyédrique. On donne tout d’abord la définition des
espaces d’approximation de H 1 (Ω) et H01 (Ω) associés à une triangulation Th de Ω.
2 Les nœuds de degrés de liberté sont les points σi , 1 ≤ i ≤ Nd l , des treillis d’ordre k
de chaque K de Th . Le nombre de degrés de liberté Nd l ne compte qu’une fois les
points communs de deux treillis.
3 Les degrés de liberté d’une fonction v ∈ Vh sont les la valeurs v (σi ) de v aux points
σi .
4 L’espace H01 (Ω) est approché par l’espace
Notation : Dans la suite, on note Nbor d le nombre de nœuds de degrés de liberté appartenant
à ∂Ω et N := Nd l − Nbor d . De plus, on suppose les nœuds σi , 1 ≤ i ≤ Nd l , rangés de sorte
que les σi , pour i = 1, . . . , N , sont des points intérieurs de Ω tandis que les σi pour i = N +
1, . . . , Nd l , sont sur ∂Ω.
Proposition 3
L’espace Vh est un sous-espace de H 1 (Ω) de dimension finie Nd l . De plus, il existe une
base φi , 1 ≤ i ≤ Nd l de Vh définie par
φi σ j = δi j pour tout 1 ≤ i , j ≤ Nd l
¡ ¢
N dl
v (σi ) φi .
X
v=
i =1
De même, l’espace V0h est un sous-espace de H01 (Ω) de dimension finie N = Nd l −Nbor d ,
où Nbor d est le nombre nœuds sur ∂Ω. De plus, pour toute v ∈ V0h , on a
N
v (σi ) φi .
X
v=
i =1
16
Démonstration
Soit v h ∈ Vh . Comme v h est continue sur Ω borné, v h ∈ L 2 (Ω). Ainsi, pour montrer
que v h ∈ H 1 (Ω), il suffit de montrer que, pour tout i = 1, . . . , d , ∂xi v h ∈ L 2 (Ω). Soient
i ∈ {1, . . . , d } et ϕ ∈ C c∞ (Ω). On a
∂ϕ ∂ϕ
Z X Z
∂x i v h , ϕ = − v h
®
dx = − v h|K dx
Ω ∂x i K ∈Th K ∂x i
X Z ∂v h|K X Z
∂x i v h , ϕ = ϕd x − v h|K ϕνKi d x
®
K ∈Th K ∂x i K ∈Th ∂K
¢T
où νK := νK1 , . . . , νKd est la normale extérieure unitaire de ∂K . Or. K m , K n ∈ Th sont
¡
tels que Γ := ∂K m ∩ ∂K n est une face commune alors νK n = −νK m sur Γ. Ainsi, comme
v h et ϕ sont continues dans Ω̄, on obtient
Z Z
K K
v h|K ϕνi n d x + v h|K ϕνi m d x = 0
∂K n ∂K m
On en déduit que la somme des intégrales de bord de réduit à une intégrale sur le bord
de Ω qui s’annule car ϕ ∈ C c∞ (Ω). Finalement, on a
X ∂v h|K
∂x i v h , ϕ = ϕd x
®
K ∈Th ∂x i
On en déduit que la somme des intégrales de bord de se réduit à une intégrale d’où
∂xi v h = K ∈Th ∂xi v h|K ∈ L 2 (Ω), donc v h ∈ H 1 (Ω).
P
17