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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE
DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

***************************************************************
COURS DE MICROECONOMIE
***************************************************************
Mbaye DIENE

Année universitaire 2014 - 2015


Table des matières du premier chapitre
I – Facteurs et fonction de production .................................................................................................... 3
II – Les productivités des facteurs ........................................................................................................... 4
III – Courbes isoquantes .......................................................................................................................... 7
IV. Le Taux marginal de substitution technique (TMST) et rendements d'échelle ................................. 9
4.1 Le Taux marginal de substitution technique ................................................................................. 9
4.2 Les rendements d'échelle ............................................................................................................ 10
V – L’équilibre du producteur................................................................................................................ 13
CHAPITRE 1 : THEORIE DE LA PRODUCTION ET DE LA FIRME

La firme ou entreprise, est un ensemble d’unités de décisions dont l’objectif final est la
réalisation de produits. Pour ce faire, elle utilise des ressources techniques, financières,
administratives, etc. de la façon la plus rationnelle possible, c’est-à-dire en évitant toute forme
de gaspillage. Les ressources techniques sont en général le capital (machines utilisées), le
travail (main d’œuvre), la terre, les matières premières (eau, électricité, etc.).
L’entreprise est considérée comme efficace si avec des ressources données, elle réalise
la production maximale ou si pour une production donnée, elle effectue dépense le moins de
possible.

I – Facteurs et fonction de production

On appelle facteurs de production (ou input) les ressources productives qui concourent
à la réalisation de la production (appelée output). Ces ressources sont acquises sur les marchés
des facteurs tels que celui du capital (noté K) ou celui du travail (noté L). Dans ces marchés
respectifs, les prix sont le taux d’intérêt ( pour le capital), le taux de salaire pour le travail.
La fonction de production est la relation technique qui lie les facteurs de production à
l’output sous la condition de non gaspillage de ressources. C’est une relation fonctionnelle
qu’on peut spécifier ainsi :

Y = F(K, L) où :

 Y = quantité produite;
 F = une fonction croissante, concave par rapport à chacun des facteurs;
Si nous fixons le capital, la fonction de production se représente ainsi :

F (K,
YA A
L)
B
YB
Ensemble de production

L
0
L0
Sur ce graphique, pour une quantité de travail L0, l'entreprise peut obtenir la quantité de
produit YB et YA. On constate que YB < YA, ce qui signifie qu'au point B, elle n'utilise pas
pleinement le facteur travail. Il y a donc gaspillage de ressources en B. LA production
maximale qu'elle peut atteindre, avec L0, est YA. Donc le point A est sur la courbe de
production. L'ensemble des points pour lesquels on a Y ≤ F(K, L) est appelé ensemble de
production, il est convexe. La frontière de cet ensemble, est la fonction de production.

II – Les productivités des facteurs


Elles permettent de mesurer les rendements des facteurs, quand ils sont fixes ou variables. On
distingue :
 La productivité totale : c’est la quantité obtenue lorsqu’un seul facteur varie et que l’autre
est constant. Les productivités totales du L et du K sont respectivement :

PT(K) = F(K, L0) = F1(K)


PT(L) = F(K0, L) = F2(L)

 La productivité moyenne : c’est le rendement d’une unité d'un facteur de production. Les
productivités moyennes du travail et du capital sont respectivement :

F(K,L)
PM L = avec K fixe à K0
L

F(K,L)
PM K = avec L fixe à L0
K
C’est donc la production obtenue en moyenne, avec un seul facteur, c'est à dire la production
par unité da facteur.

 La productivité marginale : c’est la variation de la production lorsque la quantité de


facteurs varie d’une unité. C’est donc le surcroît de produit obtenu avec l’utilisation d’un
facteur supplémentaire. Les productions marginales des facteurs travail et capital sont
respectivement :

∂F(K,L)
𝑃𝑚 L =
∂L

∂F(K,L)
Pm K =
∂K

Exemple : On donne la fonction de production :


𝑌 = 2𝐾 1/2 𝐿1/4 avec K0 = 100 et L0 = 16
Calculer et interpréter les productivités totales et marginales

Réponse :
PT(K) = F(K,L)

= 2 x 𝐾1 2 𝐿 1 4
0

= 2 x 𝐾 1 2 161 4

= 2 x 2 x 𝐾1 2
1
PT(K) = 4 𝐾 2

PT(L) = F(K,L)

= 2 x 𝐾 1 2 𝑥 𝐿1 4
0

= 2 x 1001 2 𝑥 𝐿1 4

1
PT(L) = 20 𝐿 4

- Productivités moyennes

1/2
F(K,L) 2𝑥1001/2 𝐿1/4 2 10 2 𝐿 1/4
PM L = = =
L L 𝐿
1/4 1/4
2 x10 x L 20L
= = = 20L1/4 L−1
L L
1 20
= 20 L(4−1) = 20L−3/4 =
L3/4
20 20 20 20 5
= = 3 = = = = 2,5 unités de production
163/4 24(4) 23 8 2
Interprétation : un travailleur rapporte en moyenne à l’entreprise 2,5 unités de produits.

F(K,L) 2𝐾1/2 𝑥 161/4 2 𝑥 10 𝑥 2 4 2


PM K = = = 2 = 10 = = 0,4 unités de produits.
K 10 2 10 5

Une machine rapporte en moyenne 0,4 unités de produits.


∂F K, L ∂(2𝐾1/2 𝑥 𝐿1/4 ) 1 1
𝑃𝑚 L = = = (20 )L4−1
∂L ∂L 4
20 −3 −3
5 5 5
= 4 𝐿 4 = 5𝐿 4 = 3 4 = 23 = 8 = 0,625
𝐿

Interprétation : une unité supplémentaire de travail entraîne une augmentation de la


production de 0,625 unité.
1
∂F K,L ∂ (2𝐾1/2 𝑥 𝐿1/4 ) ∂(4 x 𝐾2 ) 4 −1
𝑃𝑚 K = = == == 𝐾 2
∂K ∂K ∂K 2
2 2 2
𝑃𝑚 K = 1 = 1 = = 0,2
K 2 100 2 10
Interprétation : une machine supplémentaire entraîne une augmentation de la production de
0,2 unités.
III – Courbes isoquantes

On appelle combinaison de facteurs toute paire de ressources productives (K, L) qui


permet d’obtenir des quantités données du produit.
Une isoquante est l’ensemble des combinaisons de facteurs qui permettent d’obtenir
la même quantité de production. Elle se représente ainsi :
L

LA A
LB B
Y = Y0

0 KA KB K
Si la fonction de production est de la forme Y = F(K,L), on fixe le niveau de production
à Y0 = F(K,L) alors l’équation de la courbe isoquante est L = f(K,Y0) ou bien K = g(L,Y0).
L’isoquante est
𝑑𝐿 𝑑𝐾
- décroissante : si 𝑑𝐾 ≤ 0 𝑜𝑢 ≤0
𝑑𝐿

𝑑2𝐿 𝑑2𝐾
- convexe si 𝑑𝐾 2 ≥ 0 𝑜𝑢 ≥0
𝑑𝐿2

Schématiquement, on peut représenter la fonction de production et les isoquantes de niveaux


Y0 , Y1, etc. de la façon suivante:
Y

Y3

Y2
L Y1
Y0
K
Application Numérique : Donner les propriétés des courbes isoquantes des fonctions de
production suivantes
a) Y = F(K, L) = 4 KL2 avec Y0 = 20
1/2 1/2
b) Y = F(K, L) = 5K L avec Y0 = 20
a b
c) Y = F(K, L) = K L avec Y = Y0, a et b sont des paramètres postitifs
Réponse: On choisit les formulation L = F(K,Y0) ou K = g(L,Y0) selon la simplicité de
l'équation de la courbe.
a) Y = F(K, L) = 4 KL2 avec Y0 = 20
5
i) Equation de l’isoquante: 20 = 4K.L2 K = 𝐿2 = 5L-2

𝑑𝐾 −10
ii) Sens de variation de la courbe: = (-2) x 5 x L-3 = -10 L-3 = < 0:
𝑑𝐿 𝐿3
La courbe est décroissante

iii) Forme de la courbe

𝑑2 𝐾 30
2
= −10𝐿−3 ′ = −3 −10 𝐿−3−1 = 30𝐿−4 = 4 > 0
𝑑𝐿 𝐿
La courbe est convexe

b) Y = F(K, L) = 5K1/2 L1/2 avec Y0 = 20


i) Equation de l’isoquante:
Y0 = 5K1/2 L1/2
20 = 5K1/2 L1/2
4 = K1/2 L1/2
16
16 = KL  K = : équation de l’isoquante
𝐿
ii) Sens de variation:

𝑑𝐾 16 ′ −16
= = 16𝐿−1 ′
= −16𝐿−2 = <0
𝑑𝐿 𝐿 𝐿−2
La courbe est décroissante

iii) Forme de la courbe:


𝑑2 𝐾 −16 32
= = −16𝐿−2 ′
= 32𝐿−3 = >0
𝑑𝐿2 𝐿2 𝐿3
La courbe est convexe

c) Y = F(K, L) = KaLb avec Y = Y0

Elle est appelée fonction de type Cobb-Douglas.

i) Equation de l’isoquante:
1/𝑎
𝑌 𝑌0 𝐴 1/𝑎
Y0 = Ka Lb Ka = 𝐿0𝑏  K = 𝑏 = 𝑏 en posant pour simplifier: 𝐴 = 𝑌0
𝐿𝑎 𝐿𝑎
ii) Sens de variation:

′ ′
−𝑏 −𝑏
𝑑𝐾 𝐴 −𝑏
= 𝑏 = 𝐴𝐿 𝑎 = 𝐴 𝐿 𝑎 −1
𝑑𝐿 𝑎
𝐿𝑎

−𝑏 − 𝑎
𝑑𝐾 −𝑏 −𝑏 𝐴
= 𝐴 𝐿( 𝑎
)
= 𝑏+𝑎
𝑑𝐿 𝑎
𝑎𝐿 𝑎

−𝑏 −𝑏 𝐴
Sachant que l’on suppose que a  0 et b  0, alors < 0 d’où 𝑏+𝑎 < 0 ; donc la fonction
𝑎 𝑎
𝐿 𝑎
est décroissante.

iii) Forme de la courbe:

′ ′
𝑏+𝑎 𝑏+𝑎
𝑑2𝐾 −𝑏 𝐴 −𝑏 𝐴 𝑏𝐴 𝑏+𝑎
𝐿− 𝐿[− −1]
= 𝑏+𝑎 = 𝑎 = − − 𝑎
𝑑𝐿2 𝑎 𝑎 𝑎
𝑎𝐿 𝑎
(𝑏𝐴) 𝑏 + 𝑎 𝑏+𝑎 (𝑏𝐴) 𝑏 + 𝑎
𝐿−[ +1]
= 𝑎 = >0
𝑎2 𝑏
𝑎2 𝐿𝑎 + 2
Sachant que : a  0 et b  0, la courbe est convexe.

IV. Le Taux marginal de substitution technique (TMST) et rendements


d'échelle

4.1 Le Taux marginal de substitution technique


C'est la quantité de l’un des facteurs à laquelle le producteur doit renoncer s’il veut accroître
la quantité de l’autre facteur d’une unité, tout en maintenant la production constante. Le
TMST s’évalue donc sur une isoquante. Analytiquement, il correspond à la valeur absolue de
la pente (ou de la dérivée) de l’isoquante en un point. Si la fonction de production est Y =
F(K, L) avec Y = Y0 donné, on a :

𝑑𝐾
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = −
𝑑𝐿

L’indice LK signifie qu’on remplace du capital (K) par le travail (L). On en déduit que
𝑑𝐿
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾𝐿 = − est le taux de substitution du travail par du capital.
𝑑𝐾
On peut écrire le TSMT d’une autre façon :

Y = F(K,L) avec Y = Y0
𝜕𝐹 𝜕𝐹
𝑑𝑌 = 𝑑𝐾 + dL
𝜕𝐾 𝜕𝐿

𝜕𝐹 𝜕𝐹
Or si Y = Y0, alors Y est constante, d’où dY = 0, donc: 0 = 𝑑𝐾 + dL
𝜕𝐾 𝜕𝐿

C'est à dire Pm (K)dK + Pm (L)dL = 0


𝑑𝐾 𝑃𝑚 (𝐿)
- Pm (K)dK = Pm (L)dL,  - 𝑑𝐿 = 𝑃𝑚 (𝐾)

𝑑𝐾 𝜕𝐹 𝜕𝐿 𝑃𝑚 (𝐿)
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = − = =
𝑑𝐿 𝜕𝐹 𝜕𝐾 𝑃𝑚 (𝐾)

Exercice : Calculer et interpréter le TSMT au point A(2 ; 4) = A(KA , LA) pour la fonction :
Y = KL2

2𝐾𝐿 2𝐾 2𝑥2
1ère façon : 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = = = =1
𝐿2 𝐿 4
avec Y0 = 2x 42 = 32 unités

Interprétation : Le producteur doit renoncer à une machine s’il veut embaucher un ouvrier
supplémentaire et maintenir sa production constante, c’est-à-dire à 32 unités.

2ème façon : Y0 = 2x 42 = 32
32
32 = KL2 K = = 32𝐿−2
𝐿2
𝑑𝐾 64 64
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = − = − −2 𝑥 32 𝑥 𝐿−3 = 64 𝐿−3 = −3 = =1
𝑑𝐿 4 64

La fonction de la forme : F(K, L) = KaLb est appelée fonction de type Cobb-Douglas.


Le TMSTKL a l’expression suivante :

𝑃𝑚 (𝐿) 𝑏. 𝐾 𝑎 𝐿𝑏−1 𝑏 𝑏𝐾
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾𝐿 = = 𝑎−1 𝑏
= 𝐾 𝑎−𝑎+1 𝐿𝑏−1−𝑏 =
𝑃𝑚 (𝐾) 𝑎. 𝐾 𝐿 𝑎 𝑎𝐿

𝑏𝐾 𝑎 𝐿
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾𝐿 = et 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 =
𝑎 𝐿 𝑏 𝐾

4.2 Les rendements d'échelle


La fonction de production Y = F(K, L) est dite homogène de degré n si l’on a :
F(K, L) = n F(K, L) où  est une constante positive.
Les rendements d’échelle permettent de lier les variations de la production à celles des
facteurs. Ils sont :
- Constants si n = 1 : la production augmente dans la même proportion que les facteurs ;
- Croissants si n  1 ; la production augmente plus que proportionnellement aux facteurs ;
- Décroissants si n  1 ; la production augmente moins que proportionnellement aux
facteurs.

Exemple :
Y = F(K, L) = 3K2L5

F(K, L) = 3(K)2.(L)5


= 32 K25L5
= 73K2L5= 7F(K,L)
n = 7  1 : rendements croissants

Remarque : si F(K, L) = KaLb, alors n = a + b

Exercice :
Considérons la fonction Y = K1/2L1/4 et le point A avec KA = 4 et LA = 8.
1) Calculer les productivités aux points A.
2) Représenter graphiquement l’isoquante passant par A.
3) Trouver le TMST et les rendements d'échelle.

Correction

Y = K1/2L1/4 A (KA = 4 ; LA = 8)

1°) Calcul des productivités au point A :


 Productivités moyennes
F(K, L) 𝐾1/2 𝐿1/4
PM L = = = 41/2 x L1/4 x L−1 = 2L−3/4
L L
2 2 2
PM L = = = = 0,42 unités de produit
L 3/4 83/4 4,75

Production en A
YA = K1/2L1/4 = (4)1/2 x (8)1/4 = 2 (8)1/4 = 3,364 unités

F(K, L) 𝐾1/2 𝐿1/4


PM K = = = 81/4 x K1/2 x K −1 = (8)1/4 K −1/2
K K

(8)1/4 (8)1/4
PM K = = = 0,84 unité de produit
K1/2 (4)1/2

Interprétation :
Une machine quelconque (choisie parmi les 4) rapporte en moyenne 0,84 unité de produit à
l’entreprise.

 Productivités marginales
∂F K,L ∂ (𝐾1/2 𝐿1/4 ) 1 (4)1/2
𝑃𝑚 L = = = 𝐾 1/2 𝐿−3/4 = 𝐿−3/4 = 0,105
∂L ∂L 4 4
unité

Interprétation :
Un ouvrier supplémentaire rapporte 0,105 unité de produit à l’entreprise à partir de la
combinaison A.
∂F K, L ∂(𝐾1/2 𝐿1/4 ) 1 1/2(8)1/4 1/2(8)1/4
𝑃𝑚 K = = = 𝐿1/4 𝐾 −1/2 = =
∂K ∂K 2 𝐾1/2 (4)1/2
= 0,42
Une machine supplémentaire rapporte à l’entreprise 0,42 unités de produit à partir de la
combinaison A.
2°) Représentation de l’isoquante passant par le point A.
i) Equation de l’isoquante:
YA = KA1/2LA1/4 = KA1/2LA1/4 = 3,364
(3,364)2 11,3
𝐾= 1/2
= 1/2
𝐿 𝐿
11
𝐾 = 𝐿 1/2
ii) Sens de variation
′ −3
= 11,3 −1 2 𝐿 2 =
𝜕𝐾 11 −5,6
=
𝜕𝐿 𝐿 1/2 𝐿 3/2

𝜕𝐾
< 0 la fonction est décroissante
𝜕𝐿
iii) Forme de la courbe

−5
𝜕2𝐾 3 𝑥5,6 −5
= ( 𝐿 3/2 )′ = (−2 3)(−5,6)𝐿− 2 =
−5,6
𝐿 2
𝜕𝐿2 2

𝜕2𝐾
𝜕𝐿2
 0 La courbe est convexe

4
Y = 3,364

0 8 L
3) Calcul du TMST

𝑃𝑚 (𝐿) 0,105
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = = = 0,25
𝑃𝑚 (𝐾) 0,42

𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = 0,25
Autre méthode :

𝑏 𝐾 1/4 4 1
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾𝐿 = == = = 0,25
𝑎 𝐿 1/2 8 4
Interprétation
Pour augmenter le nombre d’ouvrier d’une unité, il faut renoncer à 0,25 machine (ou
de temps d'utilisation d'une machine), pour garder le même niveau de production Y = 3,364
Calcul du rendement d'échelle

Y = F(K,L)
Y* = F(K ; L)
Y* = (K)1/2 (L)1/4
=1/2 K1/2 1/4 L1/4
= (1/2+1/4) K1/2 x L1/4
= 3/4(K1/2 x L1/4)
Y* = 3/4F(K,L)

On a une fonction homogène de degré ¾  1, les rendements sont donc décroissants. La


production augmente moins que proportionnellement que les facteurs.

V – L’équilibre du producteur

On dit que le producteur a atteint son équilibre lorsqu’il demande des facteurs et
produit des quantités qui lui permettent de maximiser son profit ou de minimiser ses coûts.
Supposons que les prix du capital et du travail soient respectivement r et w et que la
fonction de production soit
Y = F(K, L), le coût total des inputs est :

CT(K, L) = rK + wL.

Si le prix unitaire de vente du produit est p, alors les recettes totales sont RT(Y) = pY. Le
profit, noté , est la différence entre les recettes et les dépenses.

𝜋 𝐾, 𝐿 = 𝑅𝑇 𝑌 − 𝐶𝑇(𝐾, 𝐿)
C’est-à-dire
𝜋 𝐾, 𝐿 = 𝑝𝐹 𝐾, 𝐿 − 𝑟𝐾 − 𝑤𝐿
Maximisons ce profit :

𝜕𝜋 𝜕𝐹
=𝑝 −𝑟 =0 1
𝜕𝐾 𝜕𝐾

𝜕𝜋 𝜕𝐹
=𝑝 −𝑤 =0 2
𝜕𝐿 𝜕𝐿
En transposant, on aura :
𝜕𝐹
𝑝 =𝑟 1 ′
𝜕𝐾

𝜕𝐹
𝑝 =𝑤 2 ′
𝜕𝐿

En divisant (2)’ par (1)’, on a :


𝜕𝐹
𝜕𝐿 𝑤
𝜕𝐹
= 3
𝑟
𝜕𝐾
𝑃𝑚 (𝐿) 𝑤
Ce qui équivaut à écrire: =
𝑃𝑚 (𝐾) 𝑟
D’où, pour que le producteur maximise son profit, on doit avoir:

𝑤
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿𝐾 = (E)
𝑟
A l’optimum, le TMST est égal au rapport des prix. Les demandes factorielles qui
maximisent le profit sont celles qui égalisent le TMST au prix relatif des facteurs. L’équation
(E) correspond à une courbe appelée sentier d’expansion : c’est l’ensemble des
combinaisons optimales de facteurs, lorsque le budget de l’entreprise varie et que les prix des
facteurs restent constants. Les demandes optimales sont de la forme :
K* = f(Y)
L* = g(Y)

Exemple : Considérons la fonction de production suivante : Y = KL1/2


r = 16 unités monétaires et w = 2 unités monétaires.
L’entreprise veut produire la quantité Y = 100. Trouvons les quantités de travail et de capital
à demander.
𝑤
Correction 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾𝐿 = 𝑟 c’est-à-dire :
𝑃𝑚(𝐿) 𝑤
=
𝑃𝑚(𝐾) 𝑟
1
𝐾 𝐿−1/2 𝑤 1𝐾 𝑤 𝑤
2
=  = 𝐾 =2 𝐿
𝐿1/2 𝑟 2𝐿 𝑟 𝑟
𝑤
𝐾∗ = 2 𝑟
𝐿∗ C’est l’équation du sentier l’expansion.
*
On remplace K par son expression dans la fonction de production
𝑤 𝑤
𝑌 = (2 𝐿)𝐿1/2 = 2 𝐿3/2
𝑟 𝑟
Trouvons l’expression de L :
𝑟 𝑟2 2
𝑌 = 𝐿3/2  𝑌 = 𝐿3
2𝑤 4𝑤 2

1/3
𝑟2
 𝐿∗ = 𝑌 2/3 = 𝑔(𝑌)
4𝑤 2

Application Numérique :
256 1/3
𝐿∗ = (100)2/3 = (16)1/3 𝑥 (100)2/3 = (16000)1/3 = 54
4 𝑥 22
ouvriers

𝑤 2
𝐿∗ = 54 𝐾∗ = 2 𝐿∗ = 2 54 =13,5 machines
𝑟 16

On a utilisé l’équation du sentier d’expansion pour trouver K*

Exercice 1

Représenter l’équilibre de l’entrepreneur dans les conditions de l’exemple précédent.


Reprendre la question de l’exemple pour le cas suivant

Y = K1/2L1/4 Y = 25 ; w = r = 1
1/2
Y = K.L
K* = 13,5 machines
L* = 54 ouvriers
On a :
Y* = K*.L*1/2 = 13,5 x (54)1/2 = 99,20  100
Y* = 100
Trouvons l’équation de l’isoquante optimale : on a :

y* = K.L*1/2
Exprimons L en fonction de K
2
𝑦∗ 𝑦∗ 1002
1/2
𝐿 = 𝐿 = = = 10000𝐾 −2 (1)
𝐾 𝐾 𝐾2

Exprimons K en fonction de L

y* = K.L*1/2

𝑦∗ 100
𝐾 = = = 100𝐿−1/2 𝐾 = 100𝐿−1/2
𝐿 ∗1/2 𝐿 1/2
Choisissons l’équation (1) pour tracer l’isoquante (car son expression est plus simple que celle
de l’équation (2).
- Son sens de variation :
𝜕𝐿
= −2 𝑥 100 𝐾 −3 < 0, donc la courbe est décroissante.
𝜕𝐾

- Sa forme :
𝜕2𝐿
= −3 𝑥 −20000 𝐾 −4 = 60000 𝐾 −4  0 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑏𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑥𝑒
𝜕𝐾 2

Trouvons l’équation d’isocoût, c’est-à-dire l’ensemble des combinaisons de K et L qui


coûtent le même montant (minimal) à l’entreprise.

Cherchons ce coût minimal

CT* = rK* + wL*

Application Numérique :
CT* = 16 x 13,5 + 2 x 54 = 324
CT* = 324 unités

La droite d’isocoût a pour équation


324 = rK* + wL*
324 = 16K + 2L  168 = 8K + L
 168 - 8 K équation de l’isocoût

 Sens de variation de l’isocoût

𝑑𝐿
= −8  0 donc la courbe est décroissante.
𝑑𝐾

Isoquant Sentier
e d’expansion
L
162
L*
E
Y*= 100

0 K* 20,25 K
Isocoût
L = 162 – 8 K
Exercice 2
y = K1/2. L1/4 Y = 25 w=r=1

Minimisons le coût pour atteindre la production Y = 25


CT = rK + wL
Exprimons K en fonction de L à partir de la fonction de production
Y = KL or Y = Y = 25
25
25 = KL  𝐾=
𝐿

Remplaçons l’expression de K dans la fonction de coût


25 25
𝐶𝑇 = 𝑟 + 𝑤𝐿 = +𝐿
𝐿 𝐿

𝐶𝑇 = 25𝐿−1 + 𝐿

Minimisons CT en dérivant 𝐶𝑇 ′ = −25𝐿−2 + 1


Annulons CT’
25
−25𝐿−2 + 1 = 0  25𝐿−2 = 1  𝐿2 = 1  L* = 5
25 = KL or L* = 5
25
𝐾= = 5  K* = 5
5
Le coût minimal atteint est
CT = rK + wL
CT* = 1 x 5 + 1 x 5 = 10
Cherchons le sens de variation de la courbe de l’isocoût
CT* = rK + wL
10 = K + L
K = 10 – L
𝑑𝐾
= -1  0 ; La courbe est décroissante
𝑑𝐿

10 

5  E E

Y = 25

0 5 10 L
Autre procédé : sentier d’expansion et isocoût
Y = KL Y = 25 w=r=1
- Equation du sentier d’expansion :
 = RT – CT
 = pY – (rK + wK)
 = pKL – rK – wL
𝜕𝜋
= 𝑝𝐿 − 𝑟 = 0 1  𝑃𝐿 = 𝑟 (1)
𝜕𝐾
𝜕𝜋
= 𝑝𝐾 − 𝑤 = 0  𝑃𝐾 = 𝑤 (2)
𝜕𝐿
1 𝑃𝐿 𝐿 𝑟 𝑟
2
 𝑃𝐾
= 𝐾
= 𝑤
 𝐿 = 𝑤
𝐾 sentier d’expansion
- Isocoût
K = 10 – L

Calcul de L* et K*
L=K
10 – L = K
20 K = 10  K* = 5 ; L* = K* = 5
K

10 x
Sentier
d’expansion

5 x  E

0 5 x L
10

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