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MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch
Correction du problème 1 –
Partie I – Prélimiaires
1 f0
|
f1
f2
f3
|
f4
|
2
|
3
|
|
1
|
3
|
|
| | | | | | | | | |
|
1 2 1
3 3
2. (a) À chaque étape, on subdivise chaque intervalle en 3 : ainsi, on multiplie le nombre de segments par un
facteur 3. Par conséquent, αn = 3n .
(b) • Pour n = 0 : p0,1 = 1 .
1
• Pour n = 1 : p1,1 = 2, p1,2 = −1, p1,3 = 2
i 1 2 3 4 5 6 7 8 9
• Pour n = 2 :
p2,i 4 −2 4 −2 1 −2 4 −2 4
i 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
• Pour n = 3 :
p2,i 8 −4 8 −4 2 −4 8 −4 8 −4 2 −4 2 −1 2
16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27
−4 2 −4 8 −4 8 −4 2 −4 8 −4 8
(c) Pour tout k ∈ [[ 1, 3n ]] ,
pn+1,3k−2 = 2pn,k
pn+1,3k−1 = −pn,k
pn+1,3k = 2pn,k
Cela provient directement de la description de fn . Cela peut se dire sans plus de justification. Si vous voulez
des justifications, en voilà, pour pn+1,3k−2 (les autres à l’avenant) :
3k−1
k−1
car fn est linéaire sur , 3kn , donc sur k−1
3n , 3n+1 , de pente pn,k .
3n
(d) Soit, pour tout n dans N∗ , la propriété P(n): max (pn,j ) = 2n et min (pn,j ) = −2n−1 .
j∈[[1,3n ]] j∈[[1,3n ]]
∗ si pn,j 6 0,
−2n = 2 min(pn,1 , . . . , pn,3n ) 6 2pn,j 6 pn+1,k 6 −pn,j 6 − min(pn,1 , . . . , pn,3n ) = 2n−1 6 2n+1 ,
2
k k+1
3. Soit n ∈ N, et k ∈ [[ 0, 3n − 1 ]] . On note In,k = .
3n , 3n
fn+1 ([a, c]) = [fn (a), fn (d)], fn+1 ([c, d]) = [fn (c), fn (d)] fn+1 ([d, b]) = [fn (c), fn (b)].
Par conséquent,
fn+1 (In,k ) = [fn (a), fn (d)] ∪ [fn (c), fn (d)] ∪ [fn (c), fn (b)] = [fn (a), fn (b)].
3ℓ−1 (k+1)−1
[
fn+ℓ−1 (In,k ) = fn+ℓ−1 (In+ℓ−1,j ),
j=3ℓ−1 k
Ainsi,
3
Cette dernière égalité se vérifie sur les graphes, et se montre facilement par la définition des fn .
Or, d’après la question précédente, fn+ℓ (In+2,9k+1 ) = fn+2 (In+2,9k+1 ), donc pour tout x ∈ In+2,9k+1 ,
9k + 2
fn+ℓ (x) > fn > fn (x),
3n+2
On applique maintenant l’hypothèse de récurrence au rang ℓ − 2 sur l’intervalle In+2,9k+2 sur lequel fn+2
est croissante :
∀x ∈ In+2,9k+2 , fn+ℓ (x) > fn+2 (x) > fn (x).
On en déduit que pour tout x ∈ In,3k , fn+ℓ (x) > fn (x) , ce qui est P(ℓ).
Le principe de récurrence nous permet alors de dire que cette propriété est vraie pour tout ℓ > 0.
(c) Aidons-nous d’un dessin.
fn
fn+1
fn+2
k
k
pn,k+1
x 7→ fn 3n + x− 3n 3
| | | | | | | | | |
k 3k+1 3k+2 k+1
3n 3n+1 3n+1 3n
4
3k + 1 k 3k + 1
Ainsi, pour tout x ∈ , , et tout m > n, fm (x) > fn . Cela reste tricialement vrai
3n+1 3n pn,k+1 3n+1
k
pour m = n. Or, la fonction x 7→ x − 3n 3 est croissante sur In,k . On en déduit que pour tout
3k + 1 k
x∈ , ,
3n+1 3n
k k pn,k+1 k k+1 k pn,k+1 k 1 3k + 1
fn + x − 6 f n + − = f n + p n,k+1 = f n .
3n 3n 3 3n 3n 3n 3 3n 3n+1 3n+1
3k + 1 k
Par conséquent, pour tout x ∈ , , et tout m > n,
3n+1 3n
k k pn,k+1 k k pn,k+1
fm (x) > fn + x − = f m + x − .
3n 3n 3 3n 3n 3
Il reste à montrer que cette inégalité reste vraie sur In+1,3k . Cela résulte de la question précédente. En effet,
puisque pn,k+1 > 0, pour tout m > n et tout x ∈ In+1,3k ,
k k k k pn,k+1 k k pn,k+1
fm (x) > fn (x) = fn + x− p n,k+1 > f n + x− = f m + x−
3n 3n 3n 3n 3 3n 3n 3
Ainsi, pour tout réel x ∈ In,k , et tout entier m > n,
k k pn,k+1
fm (x) − fm > x − .
3n 3n 3
5
n
2
Ainsi, pour tout n ∈ N et tout x ∈ [0, 1], |fn+1 (x) − fn (x)| 6 .
3
n
!
X
(b) Soit x ∈ [0, 1]. La suite |fn+1 (x) − fn (x)| est croissante (car les termes de la somme sont positifs)
k=0 n∈N
et
n n n +∞ n
X X 2 X 2 1
|fn+1 (x) − fn (x)| 6 6 = 2 = 3.
3 3 1− 3
k=0 k=0 k=0
Ainsi, sa somme partielle étant croissante et majorée, la série |fn+1 (x) − fn (x)| est convergente. D’après
P
Par télescopage, on en déduit que la suite (fn (x))n∈N admet une limite finie f (x) .
(c) Pour tout m > n, fm 3kn = fn 3kn . Ainsi, en passant à la limite : f 3kn = fn 3kn .
2. Continuité de f
n
(a) La suite 23 tend vers 0. Par définition de la limite d’une suite, il existe n0 ∈ N tel que quel que
n∈N∗
2 n
soit n > n0 , 3 6 ε. Tout entier n > n0 répond donc à la question posée.
(b) Par définition de la partie entière, ⌊3n x0 ⌋ 6 3n x0 < ⌊3n x0 ⌋ + 1, donc α 6 3n x0 < α + 1, puis
α α+1
n
6 x0 < .
3 3n
(c) Cela résulte de ce que pour tout m > n, fm (In,α ) = fn (In,α ). Or, fn est de pente au maximum 2n (en
valeur abolue), sur l’intervalle In,α de longueur 31n . Ainsi, fn (In,α ) (et donc fm (In,α )) est un intervalle de
n
longueur au plus 23n : pour tout x, y ∈ In,α ,
n
2
|fm (x) − fm (y)| 6 .
3
6
• soit fn ( 3kn ) < fn ( k−1 k k+1
3n ) et fn ( 3n ) < fn ( 3n ) et on en déduit de même que :
k k−1 k k+1
f( ) < f( n ) et f( ) < f ( n );
3n 3 3n 3
Dans les deux cas, cela contredit la monotonie de f sur I .
4. Étude de la dérivabilité de f .
Soit x ∈ [0, 1[, et pour tout n, In (x) = In,αn . On note pn (x) = pn,αn +1 la pente sur In (x) de la fonction fn ,
affine sur cet intervalle.
(a) Si pn (α) et pn+1 (α) sont de même signe, cela signifie que In+1 (x) est le premier ou le dernier tiers de
l’intervalle In (x). La description de fn+1 en fonction de fn amène alors pn+1 (x) = 2pn (x) .
(b) Premier cas : supposons qu’il existe n0 ∈ N tel que les entiers pn (x), n > n0 , soient tous de même signe. Pour
se fixer les idées, supposons ce signe positif (démonstration similaire pour un signe négatif, en s’appuyant
sur la question I-3(d)).
βn
Posons pour tout n, xn = n .
3
Soit n0 un tel entier. D’après la question I-3(c), puisque x ∈ In (x), pour tout m > n,
pn (x)
fm (x) − fm (xn ) > (x − xn ) ,
3
soit, en passant à la limite lorsque m tend vers +∞ :
pn (x)
f (x) − f (xn ) > (x − xn ) ,
3
. Comme x − xn > 0 (raison pour laquelle on a privilégié la partie entière supérieure), on a :
D’après l’hypothèse faite, chacun des deux cas de figure se produit une infinité de fois, donc, dans la suite
(tn (x)), il y aura une infinité de termes 6 − 31 et une infinité de termes > 31 . Ainsi, (tn (x))n∈N ne peut pas
admettre de limite.
(d) Puisque xn → x, la non existence d’une limite finie du taux d’accroissement tn (x) entre x et xn montre que
f n’est pas dérivable en x. Ceci étant vrai pour tout x ∈]0, 1], f n’est dérivable en aucun point de ]0, 1].
Par symétrie de la courbe par rapport au point 12 , 12 , on récupère la non dérivabilité (à droite) en 0. Cet
argument de symétrie avait déjà été utilisé pour obtenir la continuité en 1 à partir de celle en 0.
Ainsi f n’est dérivable en aucun point de [0, 1].
1
Partie III – Résolution de l’équation f (x) = 2
7
1. Pour tout n ∈ N, fn ( 12 ) = 12 , et plus précisément, 21 , 12 est le milieu du segment fn (In,kn ). En effet, c’est vrai
pour n = 0. Si c’est vrai au rang n, alors, par construction, cela reste encore le milieu du deuxième des trois
segments obtenus en construisant fn+1 par subdivision de In,kn : 21 , 12 est le milieu du segment fn (In+1,kn+1 )
kn 3n − 1 3n+1 − 3 kn+1 − 1
= = = .
3n 2 · 3n 2 · 3n+1 3n+1
Ainsi, les cn sont deux à deux distincts : on a bien trouvé une infinité de solutions de l’équation. Une solution
particulière : x = 21 (déjà prouvé).