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COURS 1ère Année MASTER DROIT DU

SPORT- FDSPT- (2017-2018):

LA PRATIQUE DU SPORT ET DES


ACTIVITES PHYSIQUES

Par Kamel DEGUICHE

La matière est essentiellement régie par les textes suivants :

• La loi du Loi N° 94-104 du 3 aout 1994, portant organisation et


développement du l’éducation physique et des activités sportives tel que
modifiée par la loi n°2005-62 du 27 juillet 2005.
• La loi organique N°95/11 du 06 Février 1995 relative aux structures sportives
et l’ensemble des textes qui l’ont modifiée et notamment la loi organique
n°79/2006.

La loi de 1994 dispose dans son article premier que :

« L’éducation Physique et les activités sportives sont deux facteurs essentiels pour
le développement de l’individu tant sur les plans de la santé physique, mentale
que morale. Ils contribuent à l’édification de la société, à la complémentarité
entre les individus qui la composent, à l’enrichissement du tissu associatif, au
rapprochement entre les peuples et au renforcement de la solidarité et de l’amitié
entre eux ».

Elle ajoute dans son article 2 ce qui suit :

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« L’éducation physique et la pratique des activités sportives sont un droit
fondamental pour tous les individus ».

Le législateur fait donc de l’éducation physique et des activités sportives un droit


fondamental de l’individu. Un facteur essentiel pour son développement
physique, mental et morale. Des conséquences d’une importance majeure qui
s’étendent même à la société toute entière voire même aux rapports entre les
peuples.

Or, aucune définition n’a été donnée au terme Sport par le législateur Quelle
définition peut-on donc lui attribuer ?

1- Définition du SPORT
Nous pouvons compter deux acceptions du sport : une acception classique,
restreinte et une acception moderne plus large

a- La définition classique du sport

C’est la définition commune qui réduit le sport à l’activité physique. Ainsi Le


Robert définit le sport comme suit :

« Activité physique exercée dans le sens du jeu et de l’effort, et dont la pratique


suppose un entrainement méthodique et le respect de règle » (Dictionnaire Le
Robert, 2002, P.1593)

b- La définition moderne du sport

C’est la définition d’actualité. Celle qui est reprise par tous les ouvrages
spécialisés et même par les publications de vulgarisation tel que Wikipedia
qui définit le sport comme suit :

« Le sport est un ensemble d'exercices physiques ou mentaux se pratiquant sous


forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions. Le
sport est un phénomène quasi universel dans le temps et dans l'espace humain »

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Ainsi, le sport n’est plus uniquement cette activité physique marquée par l’esprit
de compétition et qui nécessite un entrainement régulier et méthodique, le sport
comprend aussi les activités mentales tel que les échecs. En effet, il existe en
Tunisie comme ailleurs une fédération des échecs.
En plus, nous assistons actuellement à l’avènement d’un « sport » virtuel appelé
le « E-sport »
Une question s’impose :est ce qu’il suffit que l’activité soit physique pour la
qualifier de sport ?
Cette problématique est liée à certaines activités physiques, notamment des sports
de combat dont la violence est tellement notoire qu’elle nous interpelle sur sa vraie
nature : ex : le « Vale Tudo » (un art martial mixte né au Brésil), ou « l’ultimate
fighting championship » communément appelé UFC…la difficulté tient au fait
que ces activités couvrent généralement tous les éléments nécessaires à une
activité sportive.

Etymologiquement, le terme de « sport » a pour racine le mot de vieux


français desport qui signifie « divertissement, plaisir physique ou de l'esprit »1.
Contrairement au mot anglais « sport » qui réduit cette activité aux seules activités
physiques et mentales.

La définition du sport pose la question de la frontière entre le sport proprement


dit et le jeu. En effet, certaines pratiques traditionnelles sont à la limite des deux.

Quels sont les éléments qui définissent le sport ?

Le sport moderne se définit généralement par les éléments suivants :

• La sollicitation de qualités physiques : activités


d'endurance, de résistance, de force, de coordination,
d'adresse, de souplesse, etc
• Une activité standardisée dans le sens ou un accord
presque universel existe sur ses règles
• Une pratique majoritairement orientée vers
la compétition
• Une pratique organisée sous la tutelle
d'une d’institution spécialisées et fédérées tel que les
fédérations sportives

A notre avis un élément indispensable devrait s’ajouter à ces éléments :

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• L’éthique sportive et le respect de la dignité humaine. C’est élément
qui pourrait justifier l’exclusion de certaines activités physiques très
violentes du domaine sportif. En effet, ces activités sont antinomiques avec
l’éthique sportive dans la mesure ou leur objectif immédiat étant le
rabaissement voire même la mutilation de l’adversaire, constitue un affront
à la dignité humaine.
Pour résumer nous pouvons reprendre les termes du sociologue Pierre
PARLEBAS, qui définit le sport comme "un ensemble de pratiques motrices
codifiées de façon compétitive et institutionnalisée"

La notoriété actuelle du sport a abouti à son rayonnement sur d’autres activités


de la vie sociale. Ainsi, nous parlons de tourisme sportif, de sport loisir, de sport
santé, de sport culturel de sport scolaire et même de sport mystique (le yoga…).

Ces nouvelles formules qui se multiplient de jour en jour ont de plus en plus
tendance à reléguer l’esprit de compétition, marquant le sport moderne, au second
plan derrière certaines valeurs tel que : l’épanouissement de l’être, la santé,
l’éducation ou le simple plaisir…
En effet, les pratiques sportives ne concernent pas uniquement le domaine de la
compétition. Certaines pratiques, individuelles ou collectives, en club ou hors
club, peuvent être qualifiées d'activités physiques et sportives sans pour autant se
dérouler dans un cadre compétitif. Elles répondent à d'autres motivations comme
le souci d'être en bonne santé ou encore la recherche de pratiques collectives, de
lien social et de convivialité.
Les pratiques dites "auto-organisées", comme les sports de rue (skate, roller…),
sont à ce titre un bon exemple de pratiques socialement riches qui favorisent
aujourd’hui de véritables trajectoires sociales, malgré un cadre non
institutionnalisé.

Sport et activités physiques

Le sport est tout en ensemble d’exercices physiques où l’on doit respecter des
règles pouvant aussi être une pratique orientée vers la compétition. Bien que la
capacité physique (l’endurance/la résistance) soit l’élément-clé pour le résultat
final de la pratique sportive, d’autres facteurs sont également décisifs, comme
l’adresse mentale (ou la coordination) ou encore l’équipement du sportif. Outre
les compétences sportives auxquelles la discipline fait appel, le sport est un
divertissement aussi bien pour les pratiquants que pour les spectateurs. Le sport
se définit aussi par des principes fondamentaux et une déontologie

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Malgré la tendance à confondre les concepts de sport et activité physique, ils ne
sont pas synonymes. L’activité physique est une simple pratique alors que le sport
est majoritairement orienté vers un résultat.

Ainsi les termes d'Activités Physiques ou Sportives (APS) regroupent toutes les
pratiques, qu'elles soient sportives, compétitives, de loisirs, extrêmes, libres, au
cours desquelles le corps est utilisé, mis en jeu et ceci quelle que soit la valeur
(physiologique, psychologique, sociologique) que le pratiquant lui prête.

A l’issue de ce qui précède nous pouvons retenir la définition donnée par


Le Conseil de l'Europe au terme Sport dans sa "Charte européenne du sport"
(Article 2.1) (2001):
"On entend par "sport" toutes formes d'activités physiques qui, à travers
une participation organisée ou non, ont pour objectif l'expression ou
l'amélioration de la condition physique et psychique, le développement des
relations sociales ou l'obtention de résultats en compétition de tous niveaux.".

2- Nature juridique et Objectifs du Sport

Le Baron Pierre de Coubertin, le fondateur du mouvement olympique déclare ce


qui suit :
«Le sport fait partie du patrimoine de tout homme et de toute femme et rien ne
pourra jamais compenser son absence.»

Le sport est un phénomène social et économique en pleine croissance qui


contribue considérablement à la réalisation des objectifs stratégiques de solidarité
et de prospérité de tout peuple.

Ainsi, l'idéal olympique consistant à développer le sport pour favoriser la paix


et la compréhension mutuelle entre les nations et les cultures ainsi que l'éducation
des jeunes place le sport en son centre.

La charte olympique annonce dans son point 2 de son préambule traitant des
principes fondamentaux de l’olympisme ce qui suit :
1. L’Olympisme est une philosophie de vie, exaltant et combinant en un
ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit. Alliant

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le sport à la culture et à l’éducation, l’Olympisme se veut créateur d’un
style de vie fondé sur la joie dans l’effort, la valeur éducative du bon
exemple, la responsabilité sociale et le respect des principes éthiques
fondamentaux universels.

2. Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement


harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique,
soucieuse de préserver la dignité humaine. »

A/ La nature juridique du sport

L’article 2 de la même loi va encore plus loin en considérant que


« l’éducation physique et la pratique des activités sportives sont un droit
fondamental pour tous les individus »

Avant de poser la question qu’est ce qu’un droit fondamental (b) il faudrait


tout d’abord s’interroger sur la notion de droit subjectif (a)?

a) Le sport un droit (subjectif)

- Définition du droit subjectif :


« Le droit subjectif est l'ensemble des prérogatives, avantages ou
pouvoirs particuliers dont bénéficie et peut se prévaloir un sujet de droit,
qu'il soit personne physique ou morale. Les droits subjectifs sont reconnus
et protégés par le Droit objectif ».

En application de cette définition, le sport en tant que droit subjectif habilite


son titulaire à :

• Réclamer à l’Etat et aux autorités publiques de mettre en œuvre une


politique sportive dont tout individu (et non pas uniquement l’élite) peut en
bénéficier. L’article 43 de la Constitution ouvre la voie à cette réclamation
étant donné qu’il dispose que
« L’État encourage le sport et s’emploie à fournir les moyens nécessaires à
l’exercice des activités sportives et de loisir ».

• Aller en justice (judiciaire ou administrative) afin de réclamer la protection


du Droit objectif en cas de menace d’atteinte à ce droit.

b) Le sport un droit fondamental


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- Définition du droit fondamental

« Les droits fondamentaux désignent l'ensemble des droits subjectifs


essentiels de l'individu qui font l'objet d'une protection au sein des Etats de
droit et des démocraties. Les droits fondamentaux sont aussi appelés
libertés fondamentales, et sont inhérents à la notion même d'individu. Ils
sont généralement protégés par des textes à valeur constitutionnelle. Les
droits fondamentaux incluent les droits de l'Homme, les libertés publiques,
ainsi que certains droits procéduraux »

Le sport est donc plus qu’un simple droit subjectif, c’est un droit
fondamental équivalent aux droits de l’homme et aux libertés publiques.

Ce droit fondamental a aussi été reconnu par l’Organisation des Nations


Unies pour l'éducation, la science et la culture dans sa Charte Internationale
de l’Education physique et du Sport le 21 novembre 1978 qui stipule dans
son Article premier intitulé « La pratique de l'éducation physique et
du sport est un droit fondamental pour tous »

« 1.1. Tout être humain a le droit fondamental d'accéder à l'éducation physique


et au sport, qui sont indispensables à l'épanouissement de sa personnalité. Le
droit de développer des aptitudes physiques, intellectuelles et morales par
l'éducation physique et le sport doit être garanti tant dans le cadre du système
éducatif que dans les autres aspects de la vie sociale.
1.2. Chacun, en accord avec la tradition sportive de son pays, doit avoir toutes
les
possibilités de pratiquer l'éducation physique et le sport, d'améliorer sa condition
physique et de parvenir au niveau de performance sportive correspondant à ses
dons.
1.3. Des conditions particulières doivent être offertes aux jeunes, y compris les
enfants d’âge préscolaire, aux personnes âgées et aux handicapés afin de
permettre le développement intégral de leur personnalité grâce à des programmes
d'éducation physique et de sport adaptés à leurs besoins. »

Mais le sport peut-il se relever au rang de droit constitutionnel ?

c) Le sport est-il un droit constitutionnel ?

L’article 43 de la Constitution dispose que :

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« L’État encourage le sport et s’emploie à fournir les moyens nécessaires
à l’exercice des activités sportives et de loisir ».
Cette disposition appelle les remarques suivantes :
• Le législateur n’a pas utilisé le terme droit au sport contrairement au droit
au travail (article 40), au droit de propriété (article 41) ou au droit à la
culture

• L’Etat ne peut donc « garantir » un quelconque « droit au sport »


(contrairement aux autres droits constitutionnels), inexistant, il ne peut
qu’ « encourager » le sport. L’obligation qui pèse sur l’Etat en matière
sportive n’est qu’une simple obligation de moyen et non pas de résultat.
L’Etat « s’emploie » à fournir les moyens nécessaires à l’exercice des
activités sportives et de loisirs ». C’est-à-dire que personne ne peut lui
reprocher l’inexistence réelle de ces moyens si le manque de financement
par exemple l’empêche de le faire.

Le sport n’est donc pas un droit ayant valeur constitutionnelle. C’est un droit
fondamental dont la pratique est constitutionnellement encouragée par l’Etat.

Toutefois, même si le sport n’est pas directement considéré comme un droit


constitutionnel, il entretient des rapports directs avec certains droits à valeur
constitutionnelle tel que le droit à la santé. En effet, l’article 38 de la constitution
dispose que « Tout être humain a droit à la santé » et il ajoute dans l’alinéa 2
« l’Etat garantit la prévention et les soins de santé à tout citoyen et assure les
moyens nécessaires à la sécurité et à la qualité des services de santé ».

Or, qu’est ce qu’on entend par prévention si ce n’est essentiellement la pratique


du sport.

Les études modernes sont formelles : le sport constitue l’un des moyens les plus
efficaces pour la prévention des maladies en général et de certaines maladies en
particulier tel que le diabète et l’hypertension.
En plus, outre ses caractéristiques préventives, le sport constitue médicalement un
soin contre certaines maladies.

Cette affirmation est tellement vraie que le Droit français a intégré la


préconisation du sport en tant qu’outil de soin. Ainsi, le décret n°2016-1990 du
30 décembre 2016 relatif aux « conditions de dispensation de l’activité physique
adaptée prescrite par le médecin traitant à des patients atteints d’une affection
de longue durée », prévoit dans l’Art..L.1172-1 ce qui suit : « dans le cadre du
parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin
traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux
capacités physiques et au risque médical du patient »

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Ainsi, la pratique du sport conçue aussi bien comme prévention ou comme soin
devrait être garantie par l’Etat en application des dispositions de l’article 38 de la
constitution dur le droit à la santé.

Le sport gagne ainsi sur le terrain du droit à la santé ce qu’il a perdu sur le
terrain du sport proprement dit c’est-à-dire en tant qu’activité autonome.

Enfin, peut-on dire que le sport relève des droits de l’homme ?


d) Le sport fait-il partie des droits de l’homme ?
« Les droits de l’homme sont une notion selon laquelle tout être humain
possède des droits universels, inaliénables, quel que soit le Droit en
vigueur dans l’Etat ou groupe d’Etas ou ils se trouve, quelles que soient
les coutumes au niveau local, liées à l’ethnie, à la nationalité ou à la
religion » (définition la Toupie)
Les droits de l’homme sont donc marqués par deux dimensions : ils sont
inaliénables et universels.

D’une part ils sont inaliénables, c’est-à-dire que ces droits sont liés à la
personne humaine et qu’aucune autorité politique ne peut les confisquer.

D’autre part, ils sont universels dans la mesure ou ils constituent le point
commun entre tous les hommes et femmes quel que soit leur race ou leur
couleur.

C’est pour cette raison que tous les textes fondamentaux régissant le sport
sur le plan international s’accordent à considérer que le sport fait partie
des droits de l’homme.
Ainsi, la Charte olympique stipule dans son point 4 de ses « principes
fondamentaux de l’olympisme » ce qui suit :
« La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit
avoir la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte et
dans l’esprit olympique, qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit
d’amitié, de solidarité et de fair-play ».

La Charte Européenne sur le Sport annonce :


« But de la Charte :

Les gouvernements, en vue de la promotion du sport en tant que facteur important


du développement humain, prendront les mesures nécessaires pour donner effet

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aux dispositions de la présente Charte, en accord avec les principes énoncés dans
le Code d'Ethique sportive, afin :

i. de donner à chaque individu la possibilité de pratiquer le sport, notamment:


a. en assurant à tous les jeunes la possibilité de bénéficier de programmes
d'éducation physique pour développer leurs aptitudes sportives de base;
b. en assurant à chacun la possibilité de pratiquer le sport et de participer à des
activités physiques récréatives dans un environnement sûr et sain; et en
coopération avec les organismes sportifs appropriés,
c. en assurant à chacun, s'il en manifeste le désir et possède les compétences
nécessaires, la possibilité d'améliorer son niveau de performance et de réaliser
son potentiel de développement personnel et/ou d'atteindre des niveaux
d'excellence publiquement reconnus;
ii. de protéger et de développer les bases morales et éthiques du sport, ainsi que
la dignité humaine et la sécurité de ceux qui participent à des activités sportives,
en protégeant le sport, les sportifs et les sportives de toute exploitation à des fins
politiques, commerciales et financières, et de pratiques abusives et avilissantes, y
compris l'abus de drogues ainsi que le harcèlement et l'abus sexuels, en
particulier des enfants, des jeunes et des femmes »

La Charte européenne du Sport fournit des conseils aux Etats membres du Conseil
de l’Europe pour améliorer les législations existantes ou d’autres politiques et
pour développer un cadre d’ensemble pour le sport.
Construite sur les principes de la “Charte européenne du Sport pour tous”, la
Charte européenne du Sport a été adoptée en 1992 dans le but de fournir un
ensemble de principes commun à toute l’Europe. La Charte fournit un cadre aux
politiques sportives pour lesquelles tous les pays européens doivent mettre leur
nom. Le Code d’éthique sportive agit en tant que complément à la Charte.
Dans ces documents, les gouvernements se sont engagés à fournir à leurs
citoyens des opportunités de pratiquer le sport dans des conditions bien définies.
Le Sport doit être :
• accessible à tous
• disponible pour les enfants et les jeunes en particulier
• sain et sûr, équitable et tolérant, construit sur des valeurs éthiques élevées
• capable d’encourager la satisfaction personnelle à tous les niveaux
• respectueux de l’environnement
• protecteur de la dignité humaine

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• contre toute forme d’exploitation de ceux qui s’engagent dans le sport

B/ LES OBJECTIFS DU SPORT


Le sport est un facteur d’évolution et d’amélioration de l’individu (1), de la société
(2) ainsi qu’un facteur de rapprochement des peuples (3)
1- Le sport facteur d’amélioration de l’individu :

L’article 1er de la loi de 1994 dispose : « L’éducation Physique et les


activités sportives sont deux facteurs essentiels pour le développement de
l’individu tant sur les plans de la santé physique, mentale que morale ».

Le législateur a confié cette mission d’amélioration de l’individu, entre


autre, aux structures sportives privées (associations et fédérations) dont le
but est, selon l’article 2 de la loi organique de 1995 sur les structures
sportives, «la formation, l’encadrement de la jeunesse, le développement
de ses capacités physiques et techniques, et son accession aux plus hauts
niveaux sportifs et moral »

Cet objectif d’amélioration de l’individu semble être quasi universel puisqu’on


le retrouve dans les textes fondamentaux régissant le sport sur le plan
international dont notamment la Charte des Nations Unies sur le Sport qui
annonce dans son article 2.2 ce qui suit :

« Au niveau de l'individu, l'éducation physique et le sport contribuent à la


préservation et à l'amélioration de la santé et à une saine occupation des loisirs
et permettent à l’être humain de mieux résister aux inconvénients de la vie
moderne. Au niveau de la
communauté, ils enrichissent les rapports sociaux et développent l'esprit sportif
(fair-play) qui, au-delà du sport lui-même, est indispensable à la vie en société »

2- Le sport facteur d’édification de la société

L’article 1er de la loi de 1994 considère que l’éducation physique et les


activités sportives sont deux facteurs qui « contribuent à l’édification de la
société, à la complémentarité entre les individus qui la composent, à

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l’enrichissement du tissu associatif… ». La dimension sociétale du sport a
ainsi été clairement annoncée.

Or, que signifient ces notions ?

Aucune définition n’a été donnée à ces objectifs vagues et abstraits.

Le Droit français est beaucoup plus concret sur ce point. En effet, l’article
100-1 du Code du Sport français dispose ce qui suit :
« Les activités physiques et sportives constituent un élément important de
l'éducation, de la culture, de l'intégration et de la vie sociale.

Elles contribuent notamment à la lutte contre l'échec scolaire et à la réduction


des inégalités sociales et culturelles, ainsi qu'à la santé.

La promotion et le développement des activités physiques et sportives pour tous,


notamment pour les personnes handicapées, sont d'intérêt général.

L'égal accès des hommes et des femmes aux activités sportives, sous toutes leurs
formes, est d'intérêt général ».

Ainsi, en s’inspirant du Droit comparé nous pouvons donner un sens aux notions
citées ci-haut :

• l’édification de la société peut être entendue dans le sens de la dimension


éducative, culturelle et environnementale de la société
• la complémentarité entre les individus qui composent la société pourrait
nous faire penser à l’égalité entre les hommes et les femmes, une notion
fondamentale du sport moderne
• l’enrichissement du tissu associatif n’est autre que celui incarné par la
prolifération des associations sportives

3- Le sport facteur de rapprochement des peuples

L’article 1er de la loi de 1994 dispose enfin que « l’éducation Physique et les
activités sportives sont deux facteurs essentiels …. au rapprochement entre les
peuples et au renforcement de la solidarité et de l’amitié entre eux ».

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Cette déclaration s’inscrit certainement dans la philosophie de l’olympisme dont
la Charte annonce :

2- « Le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du


développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une
société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ».

Cette philosophie est concrétisée dans la réalité par l’organisation des jeux
olympiques. Ainsi la Charte ajoute :

3- « Le Mouvement olympique est l’action concertée, organisée,


universelle et permanente, exercée sous l’autorité suprême du CIO,
de tous les individus et entités inspirés par les valeurs de
l’Olympisme. Elle s’étend aux cinq continents. Elle atteint son point
culminant lors du rassemblement des athlètes du monde au grand
festival du sport que sont les Jeux Olympiques. Son symbole est
constitué de cinq anneaux entrelacés. »

La charte des nations Unies pour le sport reprend aussi les mêmes principes :

« Soulignant en conséquence que l'éducation physique et le sport doivent tendre


à promouvoir les rapprochements entre les peuples comme entre les individus
ainsi que l'émulation désintéressée, la solidarité et la fraternité, le respect et la
compréhension mutuels, la reconnaissance de l'intégrité et la dignité des êtres
humains,

Soulignant l'importance, pour la paix et pour l'amitié entre les peuples, de la


coopération entre les organisations internationales gouvernementales et non
gouvernementales, responsables de l'éducation physique et du sport »

Cet objectif, de rapprochement des peuples n’a pas empêché certaines dérives en
matière sportive dues à la politisation de certaines manifestations universelles (la
cause des noirs en 1968 à Mexico ou la prise d’otages israéliens en 1972 à
Munich)

C- Le Sport un service public

L’Art. 9. De la loi de 1995 sur les structures sportives dispose : « La fédération


sportive veille à l'exécution d'un service public dans le cadre des attributions qui
lui sont confiées par le ministère chargé du sport »
Le sport est donc un service public (voir Ouerfelli, P. 36 et suivants). En tant
que tel le sport doit obéir aux principes régissant les services public :

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• L’égalité
• La gratuité
• La continuité

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