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Chapitre : Dopage

I- INTRODUCTION
• Le Comite International Olympique (CIO, 1999), défini le dopage :
– l’usage d’une substance ou d’une méthode potentiellement dangereuse pour la sante des
athlètes et/ou susceptible d’améliorer leur performance ;
– la présence dans l’organisme de l’athlète d’une substance ou la constatation de l’application
d’une méthode qui figure sur la liste annexée au présent code.
• Agence Mondiale Antidopage (AMA), le dopage désigne :
– Le fait d’absorber des substances (dont la liste est fixée chaque année) ou à utiliser des actes
médicaux afin d'augmenter artificiellement ses capacités physiques ou mentales.
– L’AMA tient à jour annuellement une liste des substances et méthodes interdites, disponible
annuellement sur http://list.wada-ama.org/fr/.
• L’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) propose un moteur de recherche pour vérifier si
un médicament est interdit : https://www.afld.fr/finder/produits-dopants. ; www.sports.gouv.fr
• Le Maroc : Loi pour lutter contre le dopage : 97-12
• Au moins 2 critères :
– potentiel d’améliorer la performance sportive,
– risque réel ou potentiel pour la santé du sportif,
– contraire à l’esprit sportif décrit dans le code
II- DEFINITION
• Le terme « dopage » est un dérivé du mot anglais « dop » désignant un breuvage particulièrement
alcoolisé utilisé par les populations d’Afrique australe. Il était consommé au cours de fêtes religieuses
pour induire un état de transe.
• Cette terminologie a été conservée, dans un premier temps, en Afrique du Sud par les boers (pionniers
blancs d’Afrique du Sud essentiellement originaires des Pays-Bas) puis par les Anglais (« doping ») qui
l’utiliseront de façon plus générale afin de qualifier une boisson présentant des propriétés stimulantes et
énergisantes.
• D’après l’AMA (Agence Mondiale Antidopage), le dopage désigne :
• La pratique consistant à absorber des substances (dont la liste est fixée chaque année) ou à utiliser des
actes médicaux afin d'augmenter artificiellement ses capacités physiques ou mentales.
• Le dopage concerne, dans sa définition juridique, les sportifs mais aussi les animaux participant à des
manifestations sportives (une réglementation spécifique a été élaborée pour le dopage animal).
• En référence au Code Mondial Antidopage, le dopage se définit comme étant une ou plusieurs
violations des 8 règles antidopage énoncées aux articles 2.1 à 2.8 du Code :
R1 : La première règle porte sur la présence d'une substance interdite, de ses métabolites ou
de ses marqueurs dans un échantillon fourni par le sportif. Il existe une liste des interdictions publiée
par l'Agence mondiale. Le critère pour être mis sur la liste des produits dopants est que l'usage d'un
produit ou d'une méthode est contraire à au moins deux des trois principes suivants.
• Il est mauvais pour la santé,
• il améliore les performances,
• il est contraire à l'éthique sportive.
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R2 : Usage ou tentative d'usage par un sportif d'une substance interdite ou d'une méthode
interdite est une faute.
• Donc, chaque sportif doit faire en sorte qu'aucune substance interdite pénètre son organisme.
• Il y a sanction même si ce n'est pas intentionnel. C'est-à-dire que même si le sportif est contaminé par
accident, parce qu’il s’est trompé de médicament par exemple, ou même si son médecin se trompe,
alors il est en faute.
• L'exemple d'Alain Baxter, Écossais, →
• R2 : Usage ou tentative d'usage par un sportif d'une substance interdite ou d'une méthode interdite est
une faute.
• L'exemple d'Alain Baxter, Écossais, médaille de bronze en slalom à Salt Lake City en 2002, illustre bien les
contraintes de cette règle. Son contrôle positif s'explique par la prise d'un vaporisateur nasal Vicks
destiné, selon lui, à soigner un mal de tête avant la course. Il a acheté ce produit aux États-Unis, et dans
ce pays, ce produit contient un stimulant très puissant, alors que la version britannique n'en contient
pas. Comme cette règle rend les sportifs responsables de toute substance interdite dans le corps, il
aurait dû être attentif à sa composition.
• Le Tribunal arbitral du sport a sanctionné monsieur Baxter, en lui retirant sa médaille, en l'excluant des
Jeux olympiques de Salt Lake City, et en lui infligeant une suspension de trois mois.
• Mais le Tribunal arbitral du sport a tenu à préciser que les juges ont été sensibles à son cas, et l'ont jugé
sincère et honnête, sans intention de tirer profit de cette consommation lors de la compétition. Vous
pouvez retrouver tous les jugements rendus sur le site du Tribunal arbitral du sport.
La troisième règle est le refus ou le fait de se soustraire sans justification valable à un
prélèvement de sang ou d'urine. Ou le fait de ne pas s'y soumettre sans justification valable après
notification conforme aux règles antidopage.
• C'est par exemple s'enfuir, ou se cacher quand il y a une notification de contrôle.
La quatrième règle porte sur la violation des exigences de disponibilité.
• R4 : Violation des exigences applicables en matière de disponibilité des sportifs pour les contrôles en
compétition, y compris le manquement à l'obligation de transmission d'informations sur la localisation,
ainsi que les contrôles établis comme manqués sur la base de règles conformes aux standards
internationaux de contrôle. La combinaison de 3 contrôles manqués et/ou manquements à l'obligation
de transmissions d'informations sur la localisation pendant une période de 18 mois, telle qu'établie par
les organisations antidopage dont relève le sportif, constitue une violation des règles antidopage.
• C'est-à-dire que les sportifs de l'élite doivent fournir des renseignements sur leur localisation pendant
une heure par jour, et ainsi se rendre disponibles pour les contrôles hors compétition. C'est ce qu'on
appelle les whereabouts. C'est-à-dire une obligation de localisation qui se fait habituellement par
l'utilisation du logiciel ADAMS.
• R4 :
• C'est le cas du français Teddy Tamgho, champion du monde 2013 du triple saut, avec un saut à 18,04
mètres. Les contrôleurs antidopage l'ont sollicité à trois reprises mais il n'était pas disponible à l'endroit
prévu. Il a été suspendu un an, sans avoir été contrôlé positif.
• Il n'a pas utilisé de produits ou de méthodes interdites, comme par exemple les transfusions sanguines.
Mais il est sanctionné parce qu'il a violé la règle 4, sur les exigences de disponibilité des sportifs pour les
contrôles hors compétition, et l'obligation de fournir des renseignements sur leur localisation.
R5 : Falsification ou tentative de falsification de tout élément du contrôle du dopage (du processus de
prélèvement ou d'analyse des échantillons).

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• Certains sportifs avaient des fioles d'urines dissimulées, pour donner une urine propre lors des
contrôles. Par exemple, en 2004, à Athènes, le Hongrois Róbert Fazekas n'avait pas réussi à
donner les 75 millilitres d'urine réglementaire, juste après avoir remporté la médaille d'or du
lancer du disque.
• Il avait évoqué un traumatisme psychologique. Les juges du Tribunal arbitral du sport n'ont pas
été convaincus. Ils lui ont infligé une sanction, une suspension de deux ans, après avoir
découvert qu'il avait surtout été trahi par une défaillance de la valve du mini réservoir d'urine
qu'il avait dissimulé dans son rectum.
• En 2013, c'est l'athlète italien Devis Licciardi, spécialiste du dix kilomètres, qui a été pris pour
l'utilisation d'un faux pénis contenant une urine vierge de tout produit interdit. Il a été
sanctionné par une suspension de trois ans, par le Comité olympique italien.
La règle 6 sanctionne la possession de substances ou l'utilisation de méthodes interdites pour les
sportifs et les membres du personnel d'encadrement aussi.
• C'est le cas du cycliste Lorenzo Bernucci. La police a perquisitionné son domicile en 2010, et elle
y a trouvé des produits dopants. Il n'a pas été prouvé qu'il a pris ces produits dopants. Mais il a
été exclu du cyclisme pendant cinq ans, parce qu'il possédait ces produits, et que par ailleurs, il
avait déjà été sanctionné pour dopage.
La règle 7 porte sur le trafic ou tentative de trafic de substances ou de méthodes interdites.
• Mais souvent les personnes qui trafiquent ne sont pas les sportifs les plus actifs. Parfois, ils ne
sont même pas du tout actifs. L'interdiction de participer à une compétition n'est plus une
sanction pour eux. C'est pourquoi certains pays appliquent des sanctions en référence à leur
législation sur les stupéfiants.
• C'est le cas de Patrick Béon. Équipier d'une des meilleures équipes du Tour de France de 1975 à
1977, il a été condamné en 2003 à 30 mois de prison, dont six fermes par la justice française. En
2000, les douaniers interceptent un colis qui lui était destiné. À l'intérieur, une trentaine de pots
belges. Pot belge, c'est un mélange d'amphétamines, d'antalgiques, d'héroïne, cocaïne, etc. Il
travaille à l'époque pour une marque de sport, et fournissait les produits aux cyclistes.
R8 : Administration ou tentative d'administration à un sportif (en compétition, hors compétition)
d'une substance interdite ou d'une méthode interdite ; ou assistance, incitation, contribution,
dissimulation ou toute autre forme de complicité impliquant la violation, ou toute autre tentative de
violation d'une règle antidopage.
• Donc il ne s’agit pas du sportif mais de son entourage
• Le nouveau Code de 2015 a changé l'ancienne règle 8, en réduisant sa portée et a ajouté deux nouvelles
règles plus précises.
La règle 9, qui porte sur la complicité, auparavant dans la règle 8. Assistance, incitation,
contribution, conspiration, dissimulation ou toute autre forme de complicité intentionnelle
impliquant une violation des règles antidopage, une tentative de violation des règles
antidopage.
La règle 10, qui porte sur l'association au titre personnel ou sportif, entre un sportif et une
autre personne soumise à l'autorité d'une organisation antidopage et un membre du personnel
d'encadrement du sportif, qui aurait été coupable d'une violation des règles antidopage.
III- Historique
– Antiquité : Sports olympiques ; Préparation aux guerres

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– Evolution de la perception de la fraude dans le sport : apport de la médecine moderne aux
performances physiques ; Essais lors de la deuxième guerre mondiale
– Evolution des normes juridiques dans certains pays et à l’échelle mondiale !
• 1999 : Agence Mondiale Antidopage
• 2003 : Code mondial antidopage (révision 2009)
– Document de base: pratiques, règlements pour autorités publiques et organisations sportives
– Standards internationaux : liste des produits, organisation des contrôles, analyse des
échantillons, AUT, protection des renseignements professionnels
• 2006 : Convention internationale contre le dopage dans le sport sous l’égide UNESCO
– Ratifiée par 158/193 états
– Dispositions contraignantes pour les états: contrôles, éducation-formation des sportifs et
encadrement, recherche
IV- Dopage & Conduites dopantes
• On parle de conduite dopante lorsqu’à des fins de performance ou simplement pour surmonter un
obstacle (réel ou supposé), on a recours à un produit tel que médicament, complément alimentaire ou
produit stupéfiant illégal. L’obstacle peut être un examen, un entretien d’embauche, un travail difficile
et/ou pénible, une épreuve sportive, etc.
• Exemple Avlocardyl (Propranolol) qui est à l’origine utilisé pour traiter certains troubles du rythme
cardiaque → il peut être utilisé « en prévention de situation stressante ».
• Le dopage, quant à lui, ne concerne que les sportifs (professionnels ou amateurs) qui, dans le cadre de
compétitions ou de leur préparation en vue d’une compétition, utilisent des substances ou des
méthodes interdites, inscrites sur une liste établie chaque année par l’Agence mondiale antidopage
(AMA). Sans autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT).
V- EPIDEMIOLOGIE
• En France, prés de 4 % des contrôles antidopage réalisés en 2012 contenaient des substances interdites
(avant vérification d’une éventuelle Autorisation d’Utilisation Thérapeutique(AUT)).
• En Flandres (Belgique), sur 20 salles de sport (amateurs) contrôlées, par l’Organisation nationale
antidopage francophone (Onad), plus de 30 % de sujets étaient positifs aux substances dopantes.
VI- Causes du dopage
A- Introduction
• Le sport est plein d’excès : dans la ferveur populaire et la médiatisation, et dans les enjeux économiques
et financiers. Ce qui est le lit de l'escalade du dopage et de sa banalisation. En effet de plus en plus
fréquemment on note des contrôles positifs sur des sportifs connus.
• Tous les sportifs veulent gagner, que ce soit pour des raisons financières, pour la médiatisation ou pour
l’égo.
• Les raisons pour qu’un sportif essaie de se doper pour améliorer ses performances de manière illégale
sont multiples et les motivations de chaque sportif différentes selon sa situation.
B- Facteurs de risque
• Age : nb usagers augmente au cours de l’adolescence
• Sexe : en moyenne les garçons se dopent plus que les filles
– Filles : performances intellectuelles et scolaires
– Garçons : performances physiques
C- Aspects financiers

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• Les salaires sont très importants, cela dépend des sponsors, des publicitaires, de la médiatisation et de
l'image du sportif prés de son public.
• L'argent a une importante part de responsabilité dans la montée en puissance du dopage.
D- Aspects sociaux
• Le sport est extrêmement médiatisé, il est présent dans tous les médias : journaux, télévision, radio,
internet.
• Cette sur-médiatisation fait des sportifs de véritables stars, icônes... Mais elle vient obligatoirement
après les résultats.
• Le public et les supporters sont très exigeants avec les joueurs,
• Les jeunes veulent ressembler aux stars : être le prochain
• Saïd Aouta, Hicham El Guerouj, Moutawakil, Bidaouane
• Inaoui, Arazi Zinedine Zidane.
E- Aspects sportifs qui poussent au Dopage
E.1- Aspects psychologiques
• Sont rencontrés plus chez les amateurs !
• Facteurs liés au pratiquant du sport
• Stress, anxiété, estime de soi peu élevée
• Incapacité à demander de l’aide
• Sentiment de n’être pas soutenu
• Manque d’investissement dans d’autres activités.
• Facteurs liés à l’environnement
• Isolement social : éloignement du domicile, lieux d’étude ou d’entrainement
E.2- Pression de la performance
• Recherche de la performance (augmenter la chance de rapporter des victoires)
• La grande majorité des athlètes de haut niveau sont de vrais compétiteurs. Ils ont un grand égo,
leur première motivation est bien évidement la soif de victoire. "il faut être le plus fort".
• Certains sportifs sont soumis à une forte pression extérieure ou se fixent eux-mêmes des
objectifs de performance élevés, ce qui les pousse à recourir à des produits dopants. Même les
jeunes athlètes qui ne sont qu’au début de leur carrière peuvent céder à la pression.
• Barres de sélection sont de + en + exigeantes dans les sport médiatisés et pratiqués
• L’obligation de résultats, culture excessive de résultats, discours « incitateur » ambiant
• Système de carrière, recherche de célébrité, gestion de la fin de carrière
• Les joueurs se doivent d'être à 100% à chaque compétition, chaque match …
E.3- Maintien du niveau dans la durée (volonté de prolonger une carrière).
E.4. Limites corporelles
• Certains sportifs ne veulent ou ne peuvent pas accepter les limites de leur corps. Ils ont alors
volontairement recours à des substances ou méthodes interdites afin de repousser ces limites.
• Assumer la charge d’entrainement
E.5. Blessures
– Les blessures font partie du quotidien d’un sportif, plus particulièrement à haut niveau. La
diminution des capacités corporelles peut conduire un sportif à se tourner vers des méthodes
interdites afin d’accélérer le processus de guérison.

E.6. Manque de résultats

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– Bien que les sportifs s’entraînent dur et se préparent consciencieusement à leurs compétitions
et matches, le succès n’est pas toujours au rendez-vous.
– Certains voient alors le dopage comme une solution à leur manque de résultats.
E.7. Méconnaissances
– De nombreux sportifs ne savent pas exactement quelles substances et méthodes sont inscrites
sur la Liste des interdictions de l’AMA. Cette méconnaissance peut mener à un contrôle de
dopage positif, par exemple en raison de l’absorption de certains aliments ou compléments
alimentaires.
– L’envie d’expérimenter (plus chez l’amateur ou le novice)
E.8. Disponibilité des produits interdits
– L’incitation aux pratiques dopantes par le référent, l’entourage, le milieu familial, le
comportement des aînés, la consommation des coéquipiers
– Facilité pour se procurer les substances, croyance dans leur efficacité…
VII- Sources d’approvisionnement
A- Avant discuter le comportement addictif & les conduites dopantes et
le lien avec les CA:
B- Où
– Circuit pharmaceutique légal : médicaments détournés de leur usage souvent prescrit sur
ordonnance médicale / parapharmacie
– Internet
– Lieux de pratique: salles de sport, de musculation
– Magasins de diététique
– Marchés clandestins
C- Sources
D. Qui ?
– camarade, partenaire d’entrainement…
– entraîneur, préparateur, coach
– professionnels de la santé : médecin, pharmacien, infirmier, kiné…
– parents
VIII- LES CAS ILLUSTRES
Lance Armstrong : 7 maillots jaunes du Tour de France
Ben Johnson, athlète Canadien exclu des Jeux Olympiques de Séoul en 1988 pour dopage, déclara " Enfant, je
voulais battre mes camarades pour être le plus fort. Cela n'a rien à voir avec l'argent ou bien la gloire. Lorsque
l'on vient d'où je viens, il faut se battre pour survire, il faut donc être le plus fort".
• L‘affaire FESTINA (Tour de France 1998)
• Le 8 juillet, à 5 h 40 du matin, au niveau de la frontière franco-belge, un soigneur de l'équipe Festina, est
interpellé au volant de sa voiture par la douane française. Dans le coffre, les douaniers mettent la main
sur des sacs isothermes contenant plus de quatre cents flacons de produits dopants et stupéfiants
– 235 ampoules d'érythropoïétine (EPO), 120 capsules d'amphétamines,
– 82 solutions d'hormone de croissance, 60 flacons de testostérone et des corticoïdes
• Il s’agit d’un dopage organisé et médicalisé au sein de l’équipe, entre la direction, les soigneurs, les
médecins et les coureurs

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• Le directeur sportif de Festina et le médecin de l'équipe sont écroués pour « administration et incitation
à l'usage de produits dopants » selon la loi Bamuck du 28 juin 1989
• L'image de l'athlétisme marocain a été entachée par des affaires de dopage. Cinq athlètes marocains ont
été suspendus en 2016 par la commission de discipline de la Fédération royale marocaine d'athlétisme
(FRMA) de toute compétition pour "violation des règles anti-dopage constatée par l'IAAF" (association
des fédérations internationales d'athlétisme).
• Lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, 3 athlètes, avaient été contrôlés positifs aux tests de
dopage et exclus de la compétition
• En Novembre 2017 : La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a sévi contre 4 athlètes marocains
dans différentes affaires de dopage.

IX- Classification des Substances dopantes et Méthodes interdites

A- Substances dopantes interdites


S0- Substances non approuvées
• Toute substance pharmacologique non incluse dans la liste et qui n’est pas actuellement approuvée
pour une utilisation thérapeutique chez l’Homme par une autorité gouvernementale réglementaire de la
santé (par ex.
– médicaments en développement préclinique ou clinique ou
– qui ne sont plus disponibles,
– médicaments à façon,
– substances approuvées seulement pour usage vétérinaire)
– est interdite en permanence
S1- Agents anabolisants
• Les hormones stéroïdes sont synthétisées par les corticosurrénales, les gonades (ovaires et testicules) et
le placenta chez la femme enceinte.
Les hormones stéroïdes sont toutes produites à partir du cholestérol dans la mitochondrie puis le réticulum
endoplasmique lisse grâce à des enzymes spécifiques.
• Le stéroïde produit par la cellule dépendra donc des enzymes présentes dans cette même cellule.
• Les stéroïdes sont des hormones liposolubles ; elles traversent donc librement la membrane de la
cellule, interdisant son stockage dans des vésicules de sécrétion. Il en résulte que ces hormones ne
peuvent pas être stockées et devront donc être synthétisées à la demande.
• Les stéroïdes anabolisants, également connus sous le nom de stéroïdes androgéniques anabolisants ou
SAA, sont une classe d'hormones stéroïdiennes liée à une hormone naturelle humaine : la testostérone.
• Les androgènes sont des hormones d’une grande diversité, secrétés essentiellement par les testicules,
accessoirement par les surrénales, parfois par les ovaires où ils représentent une étape intermédiaire de
la synthèse des œstrogènes
• Stéroïdes anabolisants androgènes (SAA) :
• SAA exogènes (Nandrolone, Danazol…) et
• SAA endogènes par administration exogène (androstènediol, testostérone…).
• Autres agents anabolisants : Clenbutérol, tibolone, zéranol, zilpatérol…
• «Exogène» désigne une substance qui n’est pas produite naturellement par l’organisme humain.
• «Endogène» désigne une substance qui peut être habituellement produite naturellement par
l’organisme humain.
Effets recherchés

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• Développement de la masse musculaire (effet anabolisant) pour gagner en force, en vitesse ou en
puissance
• Amélioration
• de l’endurance, de la charge d’entraînement physique,
• de la volonté,
• de la vitesse de guérison après une blessure (musculaire) et
• la sensation d’être “bien dans sa peau”
• Agressivité !
Effets secondaires généraux
• Risque accru de maladie hépatique
• Trouble du comportement, agressivité
• Rupture tendineuse, déchirure musculaire
• Risque accru de maladie cardiovasculaire
• Hypertension artérielle
• Dépendance psychologique
• Risque accru de contracter des maladies infectieuses, comme les hépatites virales et le VIH-SIDA
• Acné
Effets secondaires spécifiques aux hommes
• Calvitie
• Gynécomastie
• Atrophie des testicules, lésions prostatiques
• Infertilité
• Augmentation initiale de la libido, suivie de l’impuissance
Effets secondaires spécifiques aux femmes
• Augmentation de la pilosité du visage et du corps (caractéristiques masculines)
• Type de calvitie généralement observée chez les hommes
• Voix plus grave
• Perturbation du cycle menstruel, infertilité
• Agressivité accrue et sautes d’humeur
Effets II spécifiques chez les adolescents
• Acné sévère sur le visage et le corps
• Puberté prématurée
• Retard de croissance dû à la soudure des plaques de croissance des os
S2- Hormones peptidiques, facteurs de croissance et substances apparentées
• Les substances qui suivent, et les autres substances possédant une structure chimique similaire ou un
(des) effet(s) biologique(s) similaire(s), sont interdites :
• Érythropoïétines (EPO) et agents affectant l'érythropoïèse
• Hormones peptidiques et leurs facteurs de libération
• Facteurs de croissance et modulateurs de facteurs de croissance
• Et autres facteurs de croissance ou modulateur de facteur(s) de croissance influençant le muscle, le
tendon ou le ligament, la synthèse/dégradation protéique, la vascularisation, l'utilisation de l'énergie, la
capacité régénératrice ou le changement du type de fibre.
Hormone de croissance
• L'hormone de croissance, encore appelée somatotrophine, est une hormone polypeptidique sécrétée
par les cellules somatotropes de la partie antérieure de l'hypophyse, qui stimule la croissance et la
reproduction des cellules.

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• Diverses pathologies sont liées à cette hormone : nanisme (en cas de déficit de sécrétion), gigantisme et
acromégalie (en cas d'excès de sécrétion). L'administration de l'hormone constitue un traitement du
nanisme.
• L’hormone de croissance (GH) est responsable de la croissance du squelette, des organes et des muscles
• A usage répété, elle permettrait une amélioration de la force et de la vitesse de contraction musculaire
Effets secondaires & Risques
• Tremblements, transpiration et anxiété
• Douleurs musculaires, articulaires et osseuses
• Aggravation des maladies cardiovasculaires
• Hypertension artérielle et insuffisance cardiaque
• Risque accru de développer certaines tumeurs
• Rétention d’eau
• Diabète
• Arthrose précoce
• Gigantisme chez les jeunes
• Acromégalie chez les adultes
• Croissance anormale des organes
• Cardiomégalie (hypertrophie du cœur)
• Hypertrophie osseuse
• Déformation irréversible des os plats : faciès chevalin

Erythropoïétine et agents modifiant l’érythropoïèse :


• EPO (érythropoïétine),
• CERA (méthoxy polyéthylène glycol-époétine béta),
• EPO-Fc,
• EMP (peptides mimétiques de l’EPO),
• Agent activant du facteur inductible par l’hypoxie (Cobal, Xénon, Argon, FG-4592),
• Inhibiteurs de GATA (par ex. K-11706)…
Effets recherchés
• La prise d’EPO vise à améliorer le transport d’oxygène vers les muscles (augmentation nombre de
globules rouge (=> sang mieux oxygéné => VO2max augmente), permettant l’augmentation de la durée
d’entraînement (en repoussant dans le temps la sensation de fatigue) et la diminution de la durée de
récupération
• ?? Anémie du sportif, Viscosité, Rhéologie, Microcirculation, … ?
• Cours Compléments alimentaires : Equilibre acido-basique (Bicarbonate; PRAL; β-alanine
• Effets secondaires & Risques liés à leur utilisation
Risques cardio-vasculaires
• Thrombose (obstruction des vaisseaux sanguins = caillots de sang) due à l’augmentation de la viscosité
du sang (Épaississement du sang) et à une diminution de la fluidité sanguine : AVC et Infarctus du
myocarde
• Arrêt cardiaque pouvant entraîner la mort
• Risque de destruction de l’EPO produite naturellement par l’organisme
• Risque accru de transmission de maladies infectieuses telles que les hépatites virales et le VIH- SIDA
• Le xénon, un gaz qui semblerait favoriser la production naturelle d'EPO, (une hormone qui favorise la
production de globules rouges), a été ajouté à la liste des produits dopants en 2014.
• Il semble avoir été utilisé par des sportifs aux Jeux olympiques de Sotchi.

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• Mais les connaissances scientifiques sur les effets et les usages du xénon est encore l'objet de
controverses. Notamment par certains directeurs de laboratoires antidopage accrédités.
Autres hormones
• Elles agissent sur le développement et la morphologie des individus, sur la maturation sexuelle et sur la
plupart des métabolismes
• La synthèse de la plupart d’entre elles a pu être réalisée, ouvrant de vastes voies à l’hormonothérapie
qui fait appel à des corps chimiques dérivés des hormones :
• Exemple :
• Gonadotrophine chorionique (hCG)
• Gonadotrophines hypophysaires et synthétiques (LH)
• Insuline
• Corticotrophines (ACTH : hormone secrétée par l’anté-hypophyse, elle stimule
particulièrement la sécrétion du cortisol par les surrénales) et leurs facteurs de
libération (par ex. cortcorétine)
Effets recherchés dans le sport
• Pour augmenter la sécrétion des corticoïdes endogènes
• Pour augmenter la production des stéroïdes
• Pour obtenir une perte de la masse grasse
• Pour augmenter le nombre de globules rouges circulant
• Meilleur puissance aérobie
Effets secondaires & Risques liés à leur utilisation
• Œdèmes des mains et des pieds
• Hyperglycémies
• Hypertrophie cardiaque
• Accidents vasculaires cérébraux
• Infarctus du myocarde
• Hypertension artérielle
• Mort par arrêt cardiaque à l’effort ou même au repos

S3- Bêta-2 Agonistes adrénergiques


• Les bêta-agonistes ou bêta-adrénergiques sont utilisés dans le traitement de l'asthme pour leurs
propriétés broncho-dilatatrices, permettant d'améliorer la respiration.
• Ils peuvent être administrés par voie orale ou par inhalation. À fortes doses, ils stimulent également la
croissance musculaire.
Effets recherchés :
– augmentation des performances physiques
– une augmentation de la fréquence cardiaque et un relâchement des muscles bronchiques et
utérins
– leur vertu anabolisante (augmenter la masse musculaire) (à des doses très supérieures aux
doses thérapeutiques)
• Ils sont aussi utilisés pour le dopage de sportifs et des chevaux de course.
Risques liés à leur utilisation
– Troubles du comportement, de l’humeur, agressivité
– Rupture tendineuse, Crampes musculaires, déchirures musculaires
– Cancer du foie
– Pathologie cardiaque : Palpitations cardiaques

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– Céphalées (Maux de tête)
– Nausées
– Transpiration
– Étourdissements
– Tous les beta-2 agonistes sont interdits sauf les 3 formes inhalées suivantes : salbutamol
(Ventoline*), formoterol, salmeterol. Il existe des seuils urinaires pour ces derniers au-delà
desquels il ne s’agit pas d’un usage thérapeutique intentionnel. Une étude de
pharmacocinétique contrôlée réalisée chez le sportif peut confirmer un usage thérapeutique.
S4- Antagonistes et modulateurs hormonaux
• Les classes suivantes de substances anti-oestrogéniques sont interdites :
– Inhibiteurs d’aromatase (utilisé dans le cancer du sein)
– Modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes
– Autres composés anti-oestrogéniques
– Agents modificateurs de(s) la fonction(s) de la myostatine (qui limite la croissance des tissus
musculaires).
Risques liés à l’utilisation :
– Hyperstimulation ovarienne (pour les femmes)
– Grossesse multiple
– Troubles visuels
S5- Diurétiques et autres produits masquant
Effets recherchés
• Les diurétiques sont des substances qui augmentent la formation et l’excrétion d’urine (diurèse) Ils
augmentent donc le volume des urines.
• Ils sont utilisés chez les sportifs
– Pour obtenir une perte de poids dans les sports à catégories de poids
– Pour être sec et faire ressortir la musculature
– Pour tenter de réduire la concentration de substance interdite
• Comme produits masquants, ils accélèrent ou retardent l’élimination de substances interdites, par
exemple les anabolisants, et permettent ainsi d’avoir des contrôles faussement négatifs
Effets secondaires
• Déshydratation, problèmes rénaux
• Trouble du rythme cardiaque (arythmie): ??hypokaliémie ???
• Hyperglycémie
• Hypotension orthostatique
– Étourdissements et évanouissements
– Perte de coordination et d’équilibre
• Confusion, instabilité mentale ou instabilité émotive
• Crampes musculaires
Réglementation
Pour les diurétiques, il existe une nécessité de délivrance d’une AUT pour toute substance en ou hors
compétition, outre celle obtenue pour le diurétique
B- Substances soumises à certaines restrictions
S6- Stimulants
Effets recherchés
• Les stimulants regroupent diverses substances qui ont un effet propre à accroître l’activité du système
nerveux central
Module 2 : Nutrition, Suppléments alimentaires et Dopage Octobre à Décembre 2019 : Dr. S. EL KETTANI
Exemple :
– les amphétamines,
– l’adrénaline,
– les dérivés éphédrinés,
– la cocaïne,
– le modafinil,
– les bêta-sympathico-mimétiques,
– Caféine
Utilisation en pratique sportive
• excitation du système nerveux central, stimulation de l’éveil, mise en alerte, euphorie, confiance en soi,
volonté, mieux être,
• retarder artificiellement l’apparition de la sensation de fatigue physique,
• diminuer le besoin de sommeil
• accroitre la concentration, l’attention, la confiance en soi
Effets secondaires & Risques & Dangers
• Troubles visuels
• Sécheresse buccale ; Hyperthermie,
• Problèmes de coordination et d’équilibre
• Troubles cardiovasculaires
– Accélération et irrégularité de la fréquence cardiaque
– Trouble du rythme cardiaque ; palpitations
– Hypertension artérielle : Augmentation de la tension artérielle
– Risque accru d’accident cardiovasculaire, d’arythmie cardiaque et de crise cardiaque
Effets secondaires & Risques & Dangers
• Modification du psychisme
• Anxiété et agressivité : Grande excitation, agressivité
• Perte d’appétit et sommeil, Insomnie
• Déshydratation
• Perte de poids : Amaigrissement,
• Tremblements involontaires
• Hallucinations, Accoutumance et dépendance
• Blessures

S7- Narcotiques
Introduction
• Les narcotiques sont des substances qui sont utilisées dans le traitement des douleurs modérées à
sévères, contre la toux et la diarrhée.
• Le terme d’opiacés désigne une famille de produits d’origine naturelle, semi-synthétiques ou
synthétiques. Les opiacés sont issus de la fleur de pavot
• Les narcotiques comprennent les opiacés et les analgésiques de synthèse.
Exemple :
– morphine,
– héroïne,
– méthadone
– opium,
– Opioïdes mineurs : Codéïne, Tramadol
– Cannabis
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Utilisation en pratique sportive
• Ils diminuent la sensibilité.
• Ils luttent contre la douleur
• Ils permettent au sportif de continuer la pratique sportive, malgré des blessures douloureuses,
• Ils provoquent un effet euphorisant (faible dose) ou somnolence (forte dose)
• Ils sont supposés améliorer la performance en supprimant la douleur et la fatigue
Effets secondaires & Risques & Dangers
• Perte d’équilibre, Diminution de la concentration et de la capacité de coordination
• Troubles du comportement
– Euphorie
– Excitation
– Agressivité
• Ralentissement de la fréquence
– Cardiaque
– Respiratoire : Dépression du système respiratoire et risque de mort
• Troubles digestifs
– Nausées et vomissements
– Constipation
• Somnolence
• Accoutumance et dépendance physique et psychologique entraînant la toxicomanie

S8- Cannabis : Cannabinoïdes


Les effets de la consommation cannabique sont :
– légère euphorie
– envie spontanée de rire
– légère somnolence
– A dose répétée, elle entraîne un désintérêt, une démotivation, une diminution de l’attention,
une dépendance psychique
• C’est un antidouleur, un myorelaxant. Effet contre le stress et l’anxiété avant, pendant et après
Risques liés à l’utilisation :
– Baisse de la vigilance
– Troubles de la mémoire
– Perte de la capacité d’apprentissage
– Accoutumance, voire dépendance
– Effets pulmonaires
– Accroissement de la sensibilité de l’organisme aux maladies infectieuses
– Problèmes vasculaires graves
• Effets à court terme :
– État semblable à l’ébriété
– Altération de la notion du temps et de l’espace
– Somnolence et hallucinations
– Diminution de l’attention, de l’équilibre et de la coordination
– Diminution de la capacité à effectuer des tâches complexes
– Diminution de la capacité de concentration
– Accélération de la fréquence cardiaque
– Augmentation de l’appétit
– Instabilité émotionnelle, alternance rapprochée d'états euphoriques et dépressifs
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• Effets à long terme :
– Perte d'attention et de motivation
– Altération de la mémoire et des capacités d’apprentissage
– Affaiblissement possible du système immunitaire
– Dépendance psychologique

S9- Glucocorticoïdes
Origine & Utilisation
• La cortisone est une hormone normalement produite par les glandes surrénales (corticosurrénale)
• L’utilisation d’un glucocorticoïde en pratique sportive repose sur son action antalgique due à l’effet anti-
inflammatoire qui soulage la douleur. Il stimule la volonté et recule le seuil de perception de la fatigue
au cours de l’effort
• Tous les glucocorticoïdes sont interdits en compétition lorsqu’ils sont administrés par voie orale,
intraveineuse, intramusculaire ou rectale.
Effets secondaires & Risques & Dangers
• Rétention d’eau et de sodium : risque d’œdème
• Perte de masse musculaire
• Susceptibilité accrue aux infections / Diminution des défenses immunitaires : risque d’infections diverses
• Brûlures et ulcères gastriques, régurgitation
• Fragilisation des os (fuite de calcium) : risque de fracture de fatigue & Ostéoporose
• Ramollissement du tissu conjonctif
• Affaiblissement de régions lésées des muscles, des os, des tendons ou des ligaments
• Fragilisation des tendons et des muscles : risque de rupture et de claquage
• Altération des parois des vaisseaux sanguins, ce qui peut mener à la formation de caillots
• Troubles du système nerveux
• Troubles psychiques, humeur, agressivité et insomnie
• Ralentissement ou arrêt de la croissance chez l’enfant

C- Substances interdites dans certains sports


P1- Alcool
Introduction
• Les alcools constituent un groupe de substances chimiques dont la plupart sont toxiques. Le plus
commun est l’éthanol d’origine végétal, obtenu par fermentation des sucres sous l’influence de levure
qui donne l’alcool
• L’alcool est un dépresseur du système nerveux central.
• L’alcool est interdit pour certains sports en compétition seulement.
• aéronautique, automobile,
• karaté, motocyclisme, motonautique et tir à l’arc.
• La détection sera effectuée par
• éthylomètre et/ou
• analyse sanguine.
• Le seuil de violation est équivalent à une concentration sanguine d’alcool de 0,10 g/L.
Effet recherché
• Utilisation en pratique sportive : Peut être utilisé, en petites quantités
• Effet recherché de l’alcool est
• la levée de l'inhibition
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• réduire le tremblement ou
• accroître la confiance en soi et apporter une détente
Risques
• Immédiats :
• Etat d’ivresse
• Troubles digestifs
• Violences
• Classification selon la dose
• Entre 0,5 et 1 g/l dans le sang : ébriété, confusion mentale
• Entre 1 et 3 g/l dans le sang : ébriété, hypoglycémie, convulsions
• A partir de 3 g/l dans le sang : coma alcoolique et risque de décès justifiant une
épuration extra-rénale
• A plus long terme :
• Cancers, cirrhose
• Troubles cardio-vasculaires
• Maladie du système nerveux et troubles psychiques
• Dépendance

P2- Bêta-bloquants
Introduction
• Les bêtabloquants sont des substances synthétiques qui inhibent les récepteurs bêta adrénergiques
sympathiques
• Ils sont utilisés chez les sportifs :
• Ils régulent et ralentissent le rythme cardiaque : Ralentissement de la FC
• Ils sont utilisés dans certains sports comme anti-stress (sports d’adresse ou dangereux)
• Ils limitent aussi les tremblements des extrémités (sport de précision (tir à l’arc …))
Interdiction
• Les bêta-bloquants sont interdits dans les sports suivants :
• Automobile (FIA)
• Billard (toutes les disciplines) [WCBS]
• Fléchettes (WDF)
• Golf (IGF)
• Ski (FIS) pour le saut à skis, le saut freestyle/halfpipe et le snowboard halfpipe/big air
• Sports subaquatiques (CMAS) pour l'apnée dynamique avec ou sans palmes, l'apnée en
immersion libre, l'apnée en poids constant avec ou sans palmes, l'apnée en poids variable,
l'apnée Jump Blue, l'apnée statique, la chasse sous-marine et le tir sur cible.
• Tir (ISSF, IPC) (8)
• Tir à l'arc (WA) (8)
Risques
• Ralentissement de la fréquence cardiaque
• S’oppose aux phénomènes cardio-vasculaires et métaboliques d’adaptation à l’effort.
• Trouble du rythme cardiaque
• Baisse de la tension artérielle
• Insuffisance cardiaque
• Dépression psychique
• Dysfonction sexuelle
• Impuissance sexuelle si utilisation répétée
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• Troubles du sommeil
• Spasmes des voies respiratoires
• Constriction des vaisseaux sanguins des membres supérieurs et inférieurs
• Sensation de fatigue et réduction de la capacité de performance dans les activités d’endurance
Anesthésiques locaux

D- Programme de surveillance
• Caféine,
• Codeïne,
• Pseudoephedrine,
• Synephrine
• Tramadol,
• Glucocorticoïdes hors compétition

E- Méthodes et procédés interdits utilisées à des fins de dopage


M1- Manipulation de sang ou de composants sanguins
Méthodes
• L'administration ou la réintroduction de n'importe quelle quantité de sang autologue, allogénique
(homologue) ou hétérologue ou de globules rouges de toute origine dans le système circulatoire.
• L'amélioration artificielle de la consommation, du transport ou de la libération de l'oxygène.
• Les produits chimiques perfluorés ; l'éfaproxiral (RSR13) ; et les produits d'hémoglobine modifiée, par
ex. les substituts de sang à base d'hémoglobine et les produits à base d'hémoglobines réticulées, mais
excluant la supplémentation en oxygène par inhalation.
• Toute manipulation intravasculaire de sang ou composant(s) sanguin(s) par des méthodes physiques ou
chimiques.
• Amélioration du transfert d’oxygène
– Le dopage sanguin : Il s’agit de la transfusion de prélèvements sanguins réinjectés avant
l’épreuve :
• Transfusion homologue
– Transfusion autologue
– L’usage de produits améliorant la consommation, le transport ou la libération d’oxygène :
• Transporteurs d’oxygène à base d’hémoglobine
• Les perfluorocarbones
• Pour les transfusions autologues, il n’existe aucun test direct de détection.
Risques
• Cardio-vasculaires (suite à l’augmentation de l’hématocrite et de la tension artérielle)
– AVC
– Hypertension artérielle
– Vasoconstriction
– Surcharge du système circulatoire
– Caillots sanguins, AVC et insuffisance cardiaque
• Inhérents aux transfusions pratiquées hors contexte hospitalier.
– Fièvre passagère
– Infection par transmission sanguine (HIV, Syphilis, Hépatites …) Risque accru de transmission de
maladies infectieuses telles que l’hépatite et le VIH-SIDA
– Septicémie (empoisonnement du sang)
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– Hyperleucocytose : Numération excessive des globules blancs
– Réduction du nombre de plaquettes
– Surcharge en fer
– Ictère
– Irritabilité
– Diarrhée
– Insuffisance rénale
– Réactions allergiques en cas d’utilisation du mauvais groupe sanguin
M2- Les manipulations chimiques et physiques
• La falsification, ou la tentative de falsification, dans le but d'altérer l'intégrité et la validité des
échantillons recueillis lors du contrôle du dopage.
• Il s’agit de l’usage de substances et de procédés qui modifient, tentent de modifier ou risquent
raisonnablement de modifier l’intégrité et la validité des échantillons utilisés lors des contrôles de
dopage.
• Parmi ces substances et méthodes figurent entre autres
– la cathétérisation,
– la substitution ou l’altération des échantillons (par ex. protéases), mais également
– les perfusions intraveineuses et/ou injections.
Cathétérisation
• Tout d'abord, la cathétérisation. Il s'agit d'un tube en plastique
nommé cathéter urinaire que l'on insère dans la vessie d'une personne par son organe génital.
• Concernant le dopage, cela a pour but d'injecter de l'urine d'une personne qui n’a pas utilisé de produit
dopant.
• Ce procédé comporte plusieurs risques souvent très graves :
– infections des voies urinaires, infections du sang,
– lésions urétrales, dégradation de la peau et
– Hématurie (présence de sang dans les urines).
La substitution et l'altération de l'urine sont également des
procédés interdits et leur utilisation provoque le même type de conséquences que la cathétérisation.
Perfusion
• Les perfusions intraveineuses, dans le but d'injecter des médicaments sont également interdites en
compétitions excepté dans le cas d'une urgence médicale ou chirurgicale. Il s'agit de l'administration de
substances dans les veines par un tuyau relié à une poche contenant une quantité précise et souvent
élevée (établie à partir de l'âge et du poids du sportif) de médicaments, solutés ou produits sanguins.
• Les perfusions intraveineuses et/ou injections d'un total de plus de 100 mL par période de 12 heures,
sauf celles reçues légitimement dans le cadre de traitements hospitaliers, de procédures chirurgicales ou
lors d'examens diagnostiques cliniques.
• Elles peuvent entraîner des complications telles que
– des infections pouvant aller jusqu'à une septicémie (infection du sang) ;
– des scléroses de petites veines et nécrose (mort d'une cellule, tissu ou organe) lors de l'injection
de solutés hypertoniques trop rapide ou encore mal surveillée ;
– inflammations du trajet veineux ;
– œdème aigu du poumon ;
– embolies gazeuses et pulmonaires ;
– pneumothorax et épanchements pleuraux.
– HIV !!!!!!
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Inhibition
• L'inhibition, arrêt ou ralentissement d'un processus physiologique,
psychologique ou chimique, de l'excrétion rénale (agents masquant)
est interdite ;
• L'altération des concentrations de testostérone et
d'épi testostérone par l'utilisation de substances interdites
également.
• Un inhibiteur est une substance qui diminue la vitesse
d'une réaction catalysée par une enzyme. Il peut empêcher la fixation du substrat sur le site actif en se
liant sur une enzyme et également provoquer une déformation de celle-ci qui devient inactive. C'est
alors un inhibiteur allostérique. Les inhibiteurs enzymatiques peuvent se présenter sous la forme de
médicaments, de pesticides ou d’insecticides.

M3- Le dopage génétique


• Il est défini par l’AMA comme le
– ≪ transfert d’acides nucléiques ou de séquences d’acides nucléiques ≫ et
– ≪ l’utilisation de cellules normales ou génétiquement modifiées ≫
• Le Vidal ajoute : L'utilisation d'agents d'édition génomique conçus pour modifier les séquences
génomiques et/ou la régulation transcriptionnelle, post-transcriptionnelle ou épigénétique de
l'expression des gènes.
• Le dopage génétique consiste à augmenter la capacité physique d'un sportif par le transfert de cellules
ou d'éléments génétiques ou l’utilisation de cellules, d'éléments génétiques ou d'agents
pharmacologiques.
• Les capacités de l'athlète s'en retrouvent donc modifiées (augmentées) et il est nettement moins sujet
aux maladies pouvant altérer ses performances en compétition.
• Dopage génétique
– Ce qu’il faut promouvoir, à condition d’en fixer les limites : l’usage thérapeutique, après
fabrication de cellules souches spécialisées :
• osseuses, musculaires,
• cartilagineuses, tendineuses ou graisseuses &
• produire de l'érythropoïétine
– Ce qu’il faut éviter à tout prix : le détournement à des fins de dopage.
• Cependant les techniques ne sont pas encore bien maîtrisées et peuvent causer de nombreuses
déficiences immunitaires à tous les niveaux.
Risques
– Développement de cancers
– Dérèglements métaboliques
– Allergies

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Chapitre : Lutte contre
le Dopage
I- Instances Nationales et internationales
A- Maroc
• 1- Ministères
– Jeunesse et Sport Santé
– Enseignement Justice
• 2- Comité National Olympique et Sportif Marocain (CNOSM)
• 3- Commission Nationale de Lutte contre le Dopage
• 4- Agence Marocaine de lutte contre le dopage (AMLD) (Chapitre 5 du Dahir n° 1-17-26)
• 5- Fédérations sportives nationales : élaboration de leurs propres programmes nationaux de lutte contre
le dopage)
– Athlétisme (Commission de discipline de la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA))
– Football
– Autres
• 6- Clubs, Associations, …

Rôle du Ministère de la Jeunesse et Sport


• La lutte contre le dopage s’avère obligatoire en vue de préserver la santé de nos sportifs, les sensibiliser
sur le risque du dopage, les informer sur les aspects légaux pour pouvoir mener à bien et de façon
continue une lutte contre ce fléau qui touche l’éthique et la morale sportive, à travers :
– La proposition des projets de lois dans le domaine du contrôle anti-dopage ;
– L’organisation via la Commission Nationale de Lutte contre le Dopage des Contrôles antidopage
en Collaboration avec le Comité National Olympique Marocain ;
– L’organisation de campagnes de sensibilisation pour les sportifs et le grand public ;
– L’accompagnement des fédérations sportives pour l’élaboration de leurs propres programmes
nationaux de lutte contre le dopage ;
– La relation avec les instances internationales responsables de la lutte anti-dopage
• Agence Mondiale Antidopage,
• Comité International Olympique, et
• Autres instances continentales et internationales.
B- Internationales
• Instances internationales responsables de la lutte anti-dopage
• 1- Mondiales
– Agence Mondiale Antidopage : Instances régionales
– Les Organisations Régionales Anti Dopage (ORAD) du monde entier
• Afrique

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– Zone I : Afrique du Nord (l’ORAD (Organisme Régional d’Antidopage) dont le
siège se situe à Rabat, son action couvre l’ensemble de la région, Algérie et
Tunisie y compris.)
– Zone II à Zone V
• Amériques
• Asie
• Europe
• Océanie
– Comité International Olympique (CIO)
– Tribunal Arbitral du Sport (TAS)
– Fédérations internationales continentales, régionales et nationales
• IAAF,
• FIFA, …
• 2- Instances nationales étrangères
– France : L’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD)
– Belgique : ONAD
– Agence américaine antidopage

II- Réglementation
A- Le code mondial
• C’est la définition de la politique de protection de la santé des sportifs qui contribue à la
régulation des actions de la lutte contre le dopage.
– La liste des interdictions
– Autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT)
– La procédure AUT
– Les substances spécifiées
– Le programme de surveillance : Passeport biologique.

D- Les lois
• Les lois (Volet répressif, Volet préventif…)
– 1. Loi Française du 5 avril 2006
– 2- Loi Marocaine : 97-12 du 30 aout 2017
• Le projet de loi 51-08 (2008) a été jugé trop dur dans un contexte où le partage des
responsabilités restait flou.
• Ratification de la convention internationale contre le dopage (UNESCO 2005) et code mondial
antidopage (2011)
• 1 août 2017 - Le projet de loi n° 97-12 relatif à la lutte contre le dopage dans le sport, a été
approuvé par le parlementent
• Dahir n° 1-17-26 du 8 hija 1438 (30 aout 2017) portant promulgation de la loi n° 97-12 relative à
la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6614 (19-10-2017)
• 30 mai 2019 : Ratification du projet de décret 2.18.303 portant application de la loi 97.12
• Décret n° 2-18-303 du 2 Kaada 1440 (5 juillet 2019) pris pour l’application de la loi n° 97-12
relative à la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6814 (19-9-2019)
• ???
Module 2 : Nutrition, Suppléments alimentaires et Dopage Octobre à Décembre 2019 : Dr. S. EL KETTANI
• Dahir n° 1-17-26 du 8 hija 1438 (30 aout 2017) portant promulgation de la loi n° 97-12 relative
à la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6614 (19-10-2017)
– Chapitre 1 : Dispositions générales
– Chapitre 2 : Prévention contre le dopage dans le sport
– Chapitre 3 : Interdiction du dopage
– Chapitre 4 : Contrôle du dopage
– Chapitre 5 : Agence marocaine antidopage
– Chapitre 6 : Constatation des infractions et des sanctions
– Chapitre 7 : Dispositions finales
• Décret n° 2-18-303 du 2 Kaada 1440 (5 juillet 2019) pris pour l’application de la loi n° 97-12
relative à la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6814 (19-9-2019)
– Chapitre 1 : Dispositions générales
– Chapitre 2 : Autorisations d’usage des substances et méthodes interdites à des fins
thérapeutiques
– Chapitre 3 : Modalités du contrôle du dopage

III- Prévention chez les jeunes


– Information, sensibilisation, éducation : les objectifs nobles du Sport, ces bien faits pour
la personne et la collectivité ; Faire carrière dans le Sport ; Importance du travail et de
l’alimentation (dangers des CA) ; Lutte contre les comportements à risque
– Dépistage des jeunes vulnérables
• Prévention chez les sportifs depuis leur jeune âge
• Implication des encadrants (éducateurs, entraineurs, staff médical (médecin, masseurs, kiné,
diététicien …) et des dirigeants
• Lutte contre les trafiquants drogues même dites douces (près des lycées …)

IV- Lutte chez le sportif


A- Prévention
• Information, sensibilisation, éducation :
– les objectifs nobles du Sport, ces bien faits pour la personne et la collectivité ;
– Faire carrière dans le Sport ; Importance du travail et de l’alimentation (dangers des CA)
– Lutte contre les comportements à risque
– Dépistage des jeunes vulnérables
– Le sportif de haut niveau doit connaitre la loi 97-12 (le PBA, les modalités du contrôle et
de l’AUT, les sanctions …)
• Implication des encadrants (éducateurs, entraineurs, staff médical (médecin, masseurs, kiné,
diététicien …) et des dirigeants
• Lutte contre les trafiquants de drogues même dites douces (près des lycées …)
• Dahir n° 1-17-26 du 8 hija 1438 (30 aout 2017) portant promulgation de la loi n° 97-12 relative à
la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6614 (19-10-2017)
– Chapitre 2 : Prévention contre le dopage dans le sport
– Article 3 à Article 7
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– Article 8
B- Utilisation raisonnée : AUT
1. Qu’est-ce qu’une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) ?
• Comme tout le monde, les sportifs peuvent souffrir de maladies ou de troubles qui les obligent
à prendre certains médicaments ou à subir certaines interventions.
• Si le médicament ou la méthode dont le sportif a besoin pour traiter sa maladie ou son trouble
figure sur la Liste des substances interdites, une autorisation d’usage à des fins thérapeutiques
(AUT) peut lui permettre d’utiliser la substance ou la méthode requise.
• Les AUT sont accordées en vertu du Standard international pour l’autorisation d’usage à des
fins thérapeutiques (SIAUT), un document énonçant les exigences, les responsabilités des
intervenants et le processus en matière d’AUT.
2. Comment un sportif peut-il faire une demande d’AUT ?
• Le processus de demande d’AUT est relativement simple pour le sportif. Il doit :
• Communiquer avec les fédérations internationales (FI) ou organisations nationales antidopage
(ONAD) pertinentes (selon le cas) pour s’informer du processus de demande d’AUT. Les
demandes sont habituellement transmises par l’intermédiaire du système d’administration et
de gestion antidopage (ADAMS) ou au moyen d’un formulaire papier.
• Demander à son médecin de remplir et signer le formulaire de demande d’AUT, de préparer les
documents à l’appui requis et de faire parvenir le tout à sa FI ou à son ONAD (selon le cas) aux
fins d’approbation. Le sportif doit déposer sa demande d’AUT au moins 30 jours avant le
prochain événement auquel il souhaite participer.

3, Conseils pour la présentation d’une demande d’AUT :


• Remplir et transmettre le formulaire, dactylographié ou écrit à la main en lettres majuscules,
par l’intermédiaire d’ADAMS. Tout formulaire illisible sera considéré comme incomplet et
retourné au sportif.
• Si le formulaire est envoyé par télécopieur, le sportif doit s’assurer d’inclure tous les documents
requis et de conserver une copie complète de sa demande de même qu’un relevé de
transmission ou un accusé de réception de son envoi.
• Le sportif doit s’assurer que sa demande d’AUT est complète, c.-à-d. qu’elle comprend toute
l’information médicale, tous les résultats d’examens, d’épreuves de laboratoire et d’études par
imagerie, de même que tous les renseignements cliniques pouvant permettre au Comité pour
l’AUT (CAUT) de prendre une décision conforme aux exigences des documents de l’AMA
intitulés Information médicale pour éclairer les décisions des CAUT/Lignes directrices à
l’intention des médecins des CAUT accessible. Toute l’information médicale susceptible
d’appuyer l’utilisation de la substance ou la méthode interdite doit être téléchargée dans
ADAMS, sous l’onglet Information sur le diagnostic.
• Le sportif doit s’assurer de conserver une copie de toute l’information médicale soumise, en
particulier la documentation portant sur le diagnostic initial, les résultats des épreuves de
laboratoire et des études par imagerie, de même que les notes du ou de ses médecins.

Module 2 : Nutrition, Suppléments alimentaires et Dopage Octobre à Décembre 2019 : Dr. S. EL KETTANI
Maroc : Loi 97-12
• Dahir n° 1-17-26 du 8 hija 1438 (30 aout 2017) portant promulgation de la loi n° 97-12 relative à
la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6614 (19-10-2017)
– Chapitre 3 : Interdiction du dopage
– Articles 9 & 11
• Décret n° 2-18-303 du 2 Kaada 1440 (5 juillet 2019) pris pour l’application de la loi n° 97-12
relative à la lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6814 (19-9-2019)
• Chapitre 2 : Autorisation d’usage des substances et méthodes interdites à des fins
thérapeutiques
– Section 1 : AUT accordées aux sportifs
• Articles 3 & 25
– Section 2 : AUT accordées aux animaux
• Articles 26 & 31
– Annexe 1 : Formulaire de demande pour les sportifs
– Annexe 2 : Formulaire de demande pour les animaux

C- Dépistage

C.1. Une mesure indirecte : l’utilisation des données du Passeport biologique de


l’athlète
– Le passeport biologique de l’athlète est un document électronique qui a pour objectif de
détecter les variations anormales de certains marqueurs biologiques (effets de la substance
dopante sur l’organisme), plutôt que par la seule détection de substances interdites à travers ses
effets.
– Les effets sont présents plus longtemps dans l’organisme que la substance elle-même. Celle-ci
peut disparaître rapidement de l'organisme sans être détectée, à moins d’effectuer des
contrôles à des moments très précis.
• Le passeport biologique concerne uniquement les sportifs de haut-niveau qui pratiquent les disciplines
qui ont choisi d'utiliser cet outil :
– cyclisme,
– athlétisme,
– tennis, natation,
– ski,
– triathlon, par exemple...).
• Le PBA est très utile pour dépister les effets hématologiques des transfusions autologues et des
injections d’EPO (et substances apparentées), dans la mesure où les modifications de la NFS
(Numération formule sanguine) permettent de déterminer si les changements constatés sont de nature
physiologique ou non.
• Cette méthode ne permet cependant pas de dépister toutes les situations de dopage.
• Le passeport regroupe plusieurs informations :
• les résultats de l'ensemble des contrôles antidopage passés
• le profil biologique du sportif déterminé à l'aide de trois modules :
Module Hématologique
• Dépiste les méthodes d’amélioration du transport de l’oxygène

Module 2 : Nutrition, Suppléments alimentaires et Dopage Octobre à Décembre 2019 : Dr. S. EL KETTANI
• Contrôle un ensemble de marqueurs sanguins :
– hématocrite, hémoglobine,
– numération érythrocytaire,
– numération et pourcentage des réticulocytes,
– VGM, Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine (TCMH), Concentration corpusculaire
moyenne en hémoglobine (CCMH).
• a été introduit en décembre 2009
Module Stéroïdien
• vise à détecter certains stéroïdes anabolisants androgènes endogènes ;
• mesure un ensemble de marqueurs hormonaux : des concentrations urinaires de testostérone,
d’epitestosterone, d’androstérone, d’etiochalanolone, de 5αAdiol et de 5βAdiol.
• a été introduit en janvier 2014
Module Endocrinien
• vise à à détecter l’abus de facteurs de croissance, dont l’hormone de croissance. Il est en cours
d’élaboration

C.2. Une mesure directe : les contrôles antidopage


• Le PBA est le premier contrôle routinier (mais uniquement pour certains sports !)
• Les modalités peuvent différer que ce soit dans la procédure ou la prise de décision, selon que les
Compétitions sont organisées par les fédérations internationales ou par les fédérations nationales, et au
Maroc ou à l’étranger.
• Les contrôles peuvent se dérouler
– pendant les entrainements ou pendant la compétition.
– au hasard ou sur des athlètes suspects ou sur les vainqueurs
– sur place ou sur convocation
– nécessité de la géolocalisation (disponibilité …)
– Les contrôles peuvent se faire sur l’initiative d’instances internationales ou marocaines : AMLD,
Ministère du sport, Fédérations, CIO …
1. Désignation du sportif au contrôle antidopage
• Tout sportif participant à une compétition ou à une manifestation agréée par une fédération sportive
peut être contrôlé, qu’il soit professionnel ou amateur.
• Les contrôles peuvent avoir lieu lors de compétition mais aussi au cours des entraînements à ces
compétitions ou manifestations.
• En France, ils sont mis en place par l’AFLD.
• Au Maroc Loi 97-12 : Chapitre 4 : Contrôle du dopage : Articles 12 & 18
2. Notification ou convocation
• Le sportif reçoit personnellement une notification individuelle à contresigner.
• A partir de ce moment, il dispose d’une heure pour se présenter au poste de contrôle muni d’une pièce
d’identité.
• Le sportif peut se rendre seul ou accompagné d’un membre de son entourage.
• Il ne peut se soustraire au contrôle. En cas de refus ou d’abstention, il est sanctionné de la même façon
que s’il était convaincu de dopage.
3. Déroulement du contrôle antidopage
• Procédures de prélèvement

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• Les contrôles sont effectués par une personne habilitée munie d’un ordre de mission, avec l’aide d’un
délégué fédéral.
• Ils se déroulent dans un lieu spécialement aménagé.
• Où sont envoyés les échantillons anonymes ?
• Les échantillons sont recueillis sous la surveillance du médecin, pour éviter les tentatives de tricherie. Ce
sont des prélèvements urinaires et parfois sanguins repartis dans 2 flacons.
• L’analyse est réalisée dans les laboratoires de l’AFLD à Chatenay-Malabry (seul laboratoire français agrée par
l’AMA). (Le Maroc ??)
• Les résultats :
• Le résultat de l’analyse est transmis à la fédération dont le sportif dépend, qui notifie le résultat au sportif. Si
le contrôle est positif, le résultat est transmis à l’AMA, à l’AFLD et à la fédération internationale.
• En Belgique : Les disciplines pratiquées librement, sans aucune affiliation sportive par les amateurs
pourront également être ciblées par l’Organisation nationale antidopage francophone (Onde). Ainsi, les
salles de sport et les coureurs du dimanche pourront être soumis à un contrôle. Jusqu’alors
l’organisation contrôlait plus particulièrement les sportifs de haut niveau.
Maroc : Loi 97-12
Dahir n° 1-17-26 du 8 hija 1438 (30 aout 2017) portant promulgation de la loi n° 97-12 relative à la lutte contre
le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6614 (19-10-2017)
Chapitre 4 : Contrôle du dopage
Article 12 : opération de contrôle (lieu, circonstances, à la demande de …)
Article 13 : agents de contrôle
Article 14 : procédure de prélèvement
Article 15 : procès-verbal
Article 12
Article 13
Article 14
Article 15
Article 16 : Laboratoire accrédité par l’AMA
Article 17 : Si prélèvement positif ; vérification de l’AUT ; motif ; régularité. Si doute vérification
Article 18 : Notification à l’intéressé ; Possibilité de demande 2ème analyse ; notification à l’AMA

Décret n° 2-18-303 du 2 kaada 1440 (5 juillet 2019) pris pour application de la loi n° 97-12 relative à la lutte
contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6814 (19-9-2019)
Chapitre 3 : Modalités du contrôle du dopage
Articles 32 & 58
Chapitre 4 : Modalités de publication des décisions disciplinaires
Articles 59 & 63

D- Procédure disciplinaire : Sanctions


• Information du sportif concerné
• Analyse de contrôle
• En cas de Contrôle antidopage positif sans AUT
– Procédure fédérale de première instance
– Procédure fédérale d’appel
– Procédure disciplinaire de l’AFLD
• Pas de sanction fédérale
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• Sportif non licencié, étranger
• Extension de la sanction à d’autres disciplines
– Sanction par l’organe disciplinaire de la fédération du sportif suivie d’une consultation
obligatoire à l’AMPD régionale
• sanctions sportives (d’une simple suspension de sa fédération pendant une
période donnée jusqu’à une radiation à vie) et parfois sanctions pénales
(uniquement en cas d’obstruction au contrôle ou si le sportif a procuré à un
autre sportif ce produit ; dans ces cas, des peines d’emprisonnement avec
amende peuvent être mises en place) ;
• sanctions pouvant également concerner l’entourage ou les soignants du sportif,
si ces derniers ont facilité l’usage de produits dopants ou ont incité le sportif à
son usage.
– Les recours administratifs
Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS)
Dahir n° 1-17-26 du 8 hija 1438 (30 aout 2017) portant promulgation de la loi n° 97-12 relative à la
lutte contre le dopage dans le sport (Bulletin officiel n° 6614 (19-10-2017
Chapitre 4 : Contrôle du dopage
Articles 12 & 18
Chapitre 6 : Constatation des infractions et des sanctions
Section 1 : Constatation des infractions
Articles 41 & 43
Section 2 : Sanctions disciplinaires
Articles 44 & 50
Article 45 : Sanctions contre l’équipe si au moins 2 membres sont impliqués
Article 46 : personnel d’encadrement des mineurs
Article 47 : Association ou société sportive
Article 48 : Condamnation par un organisme étranger
Article 49 : Droit de recours
Article 50 : Prescription à 10 ans

Section 3 : Sanctions pénales


Articles 51 & 56
Chapitre 4 : Modalités de publication des décisions disciplinaires
Article 59 : Communication au sportif au Ministère et aux organismes nationaux et étrangers dont
l’AMA
Article 60 : Publication dans les20 jours
Article 61 : Cas de non violation des règles
Article 62 : Publication sur le site web et sa durée
Article 63 : Article final

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E- Prise en charge médicale et sportive de l’utilisateur
• EN France : La prise en charge est variable en fonction du produit concerné, de ses
conséquences médicales psychiatriques et non-psychiatriques et du niveau d’utilisation.
• Les Antennes Médicales de Prévention contre le Dopage (AMPD) sont des centres ressources
capables de donner un avis spécialisé et autorisé pour le suivi médical des sportifs.
• Elles sont implantées au sein des structures hospitalières et sont attachées,
– soit aux unîtes de médecine du sport,
– soit aux unîtes d’addictologie.
• Leurs missions sont :
– consultations anonymes, ouvertes aux personnes ayant eu recours à des pratiques de
dopage ;
– mise en place d’un suivi ou d’une prise en charge médicale spécifique pour les sportifs
concernés.
• Les sportifs positifs à un contrôle antidopage sont dans l’obligation d’être suivis par l’AMPD.
• Le médecin responsable de l’antenne délivre un certificat nominatif au sportif sanctionné,
témoignant ainsi de sa démarche de prise en charge ;
– coordination de la prise en charge multidisciplinaire des sportifs convaincus de dopage,
en fonction du type de produit utilisé (addictologie, psychiatrie, pharmacologie,
hématologie, endocrinologie, médecine du sport) ;
– enseignement, prévention et information sur les pratiques dopantes ;
– recherche autour des conduites dopantes ;
– recueil de données épidémiologiques ;
– veille sanitaire.
• Il existe un numéro vert ≪ Ecoute et dopage ≫ ouvert aux sportifs, à leurs proches et à leurs
encadrant, ayant pour but d’aider et d’orienter les personnes concernées par le dopage.

• A côté de la prise en charge médicale, Le sportif doit bénéficier d’une prise en charge sociale en vue
d’une insertion professionnelle

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