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ASRAOUI Abdelghani
Docteur en Epidémiologie et Biostatistique
Ingénieur Statisticien Démographe
Email: a.asraoui@insea.ac.ma
PLAN
I. Utilisation des recensements pour l'analyse de
la migration
1. Renseignements directs à partir des recensements généraux de la population
1.1. Mesure de la migration à partir du lieu de naissance
Les questions directes posées habituellement sur les migrations internes portent sur :
- le lieu de naissance;
non-migrants : définis comme les personnes dénombrées dans leur lieu de naissance: nés au lieu de
recensement.
Le terme "migrants - durée de vie" - et "courants migratoires nets - durée de vie" - sont utilisés
pour désigner ce type de données.
La date (t) est un repère ayant une valeur historique ou autre capable d'être connu de tous,
et qui ne soit pas trop éloigné dans le temps. Le tableau suivant résume cette question pour
les deux derniers RGPH réalisés au Maroc.
Par ailleurs, la méthode est rétrospective, elle perd donc beaucoup de son intérêt lorsque
l'intervalle est élevé, l'appel à la mémoire comportant toujours de nombreux aléas.
La méthode associe pour déterminer la migration deux questions : l'une sur l'année de
migration ou, ce qui revient au même, la date d'installation au lieu de recensement, l'autre sur
l'avant-dernière résidence.
la dernière résidence;
Cette mesure permet dans une certaine mesure de connaître les migrations de retours.
Le principe de cette méthode est de calculer par génération la migration intercensitaire par
la différence entre la population observée (avec migration) et la population prévue (sans
migration) à la fin de la période de référence.
La différence entre les changements observés et les changements prévus donne une estimation
des changements nets dus à la migration.
En l'absence de table de mortalité propre au pays ces taux sont généralement tirés des
tables-types de mortalité.
Les statistiques d'état civil donnent rarement tous les détails nécessaires à
l'utilisation de la méthode.
Cette méthode des taux de survie doit être considérée comme un palliatif
à l'absence de question sur la mobilité dans les questionnaires de
recensement.
Autrement dit, la couverture est réduite pour obtenir des renseignements détaillés sur le
lieu d'origine, ou sur les caractéristiques socioprofessionnelles.
Les mêmes questions que celles qui sont posées au recensement, mais plus nombreuses et
plus précises.
erreur dans l’appréciation par la personne interrogée de la période des douze derniers mois, qui peut
être dans son esprit, soit raccourcie, soit allongée. Ces erreurs d’appréciation constituent ce que l’on
appelle l’effet télescopique ;
omission d’événements : il peut s’agir d’omission involontaire due à une mauvaise compréhension de la
question par la personne interrogée.
Les défauts de ce type d’approche ont conduit à mettre au point d’autres méthodes, nouvelles ou
complémentaires, dont les principales sont l’enquête à passages répétés (EPR) et la double collecte.
Puis, lors des passages successifs, on note les événements (naissances, décès, arrivées, départs, mariages,
etc.) survenus dans le ménage depuis le passage précédent.
L’amélioration apportée par cette technique est évidente : les risques d’erreur sont réduits du fait que l’on
connaît la situation du ménage lors du passage précédent.
il faut déterminer la durée de l’intervalle entre deux passages successifs : en général, il est recommandé
un intervalle de 6 mois.
la durée totale de l’observation doit être d’au moins une année, du fait des variations saisonnières. Avec
des intervalles de 6 mois, cela nécessite donc au moins 3 passages (y compris l’inventaire initial).
l’échantillon sera constitué sur la base d’un sondage aréolaire : pour des raisons de coût et d’organisation,
il n’est pas question de chercher à suivre les personnes ayant quitté les ménages enquêtés lors du premier
passage. Il y aura donc une déperdition du nombre de personnes effectivement suivies.
ASRAOUI Abdelghani Chapitre 2: Les sources de données sur les migrations
Les enquêtes à passages répétés (avantages)
Meilleure qualité de l’information : moins d’omissions, enregistrement plus précis des
dates, contrôle possible de l’effet de sélection;
Dispositif de collecte et de gestion des bases de données plus lourd et plus complexe qu’une enquête à
passage unique (éventuellement : perte d’échantillon).
Variabilité des situations selon la population suivie (échantillon ou population exhaustive), l’intervalle entre
passages, la nature des informations recueillies (uniquement événementielles) :
Le questionnaire du recensement comporte des questions sur le lieu de naissance, sur le lieu de résidence à
un moment donné dans le passé, sur le lieu de résidence précédente, sur la durée de résidence et sur la
nationalité.
Toutefois, son exploitation, qui n’est pas destinée à l'étude de l'émigration internationale, ne permet que
d’aborder très partiellement ce sujet, et elle donne d’ailleurs rarement lieu à la publication de résultats.
D’autres enquêtes spécifiques constituent des sources très riches sur la migration au Maroc surtout
internationale. Parmi ces enquêtes, on peut citer celles menées par le Centre d’Etudes et de Recherches
Démographiques (CERED) et la Direction de la statistique (DS) qui, sans avoir comme principal objet l'étude
de la migration, contiennent des modules qui s'y réfèrent.