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CHAP. I.

X : LA DIALECTIQUE DU MOUVEMENT MODERNE EUROPEEN :


EXPRESSIONISME VS RIGORISME

p.166
« Contre une telle accumulations d’expériences (…) s’affirme dans les années 1920
à 1930 un comportement qui tend à l’anéantissement de tous les attributs
communicatifs du langage architectural au nom d’une adhésion toute politique aux
tâches nouvelles d’organisation qu’impose le développement technologique. Il s’agit
donc du développement comme moteur d’une « reconstruction » globale de la
société. »

> contre le romantisme tardif et l’organicisme (poelzig, mendelsohn, behrens) :


Hannes Meyer (exemple de tendance)

p.166
La nouveauté se trouve dans « l’effort pour donner une base politique et
institutionnelle à leur choix formels, par l’adhésion aux partis communistes allemand
et français, par le travail dans les organisations coopératives et, enfin, par
l’engagement dans les structures de projet et d’enseignement de la Russie
soviétique. » Plus que dans « l’idéologie de l’architecture en tant que pur moment de
l’organisation technique et productive »

> casse l’idée hyper fonctionnaliste quils se donnent ? dans le sens ou la fonction
comme forme n’est pas du form follows function but the esthetisation of function into
form,. parce que la fonction a ce moment est vecteur, organisateur de la
reconstruction globale de la société (rappel: développement comme moteur)

p.168
« une véritable intégration de l’individu à la vie communautaire (…) suppose une
réorganisation d’ensemble de la société. » (Meyer, 1925)

> bien plus socialement engagé que ses premières recherche (freidorf, 1919-21)
> en 1924 il se rapproche des avants gardes européenne et soviétique
> en 1926 il fait partie de ABC revue
> développement des techniques provoque la révolution des moeurs

« La dépréciation de toutes les oeuvres d’art est incontestable et, à l’évidence, leur
remplacement par une nouvelle connaissance exacte n’est qu’une question de
temps (…) L’art est en train de se transformer en invention, en réalité contrôlée. » (Meyer,
1926, Die Neue Welt, in Das Werk)

« L’architecture apparaît donc comme un moment de l’organisation de la production


qui ne souffre, en tant que technique, aucune soumission formelle. » (Tafuri)
> l’architecture peut agir sur le monde si elle se retire de sa communication
symbolique, de ses valeurs virtuelles
« Contre l’art, utopie du signifié (…), nous trouvons une architecture comme utopie
de la neutralité technique. » (Tafuri)

p.173
« le lien entre la politique et l’idéologie de l’architecture en tant qu’organisation
scientifique de la production édilitaire trouve sa pleine expression » dans la
réorganisation du Bauhaus de Dessau par Meyer.

« Le fonctionnalisme de Meyer ne cache plus sa coloration politique : le


« renoncement à l’imagination » implique une ascèse, qui tend à la transformation
de l’architecte en technicien de pointe, dans une organisation de la production qui
poursuit un développement qu’on tient, à son tour, pour le ferment d’une révolution
sociale. »

p.218
« On réclame la fondation d’une « architecture socialiste » qui, selon les dires
d’Engels, de Lukács ou de Nizan, ne pourra que se rattacher au grand filon de l’art
« positif » bourgeois. On oppose, donc, Balzac et Pouchkine à la décomposition
linguistique du futurisme, le classicisme et l’éclectisme au constructivisme. D’ailleurs,
Lukács n’accusera-t-il pas les avant-gardes de destruction de la raison ? »

Le concours pour le palais des Soviets, « (…) produit éclectique ouvre la nouvelle
voie de l’architecture soviétique officielle (…) le « réalisme socialiste » brûle ainsi et
pour toujours les nostalgies « humanistes » et les utopies sémantiques qui
s’échangent au sein même des avant-gardes. »

p.220
« C’est à travers la Moscou radio-concentrique du plan de 1935, conçu sous la
direction de Semenov, dans lequel les sept gratte-ciel disposés en anneau autour du
centre « réalisent » l’idée lancée par Lissitzky en 1924, et dans l’emphase rhétorique
des bâtiments publics qu’on retrouvera, justement, ce concept de forme que les
avant-gardes européennes avaient détruit. Ainsi la « ville de la paix » est à nouveau
proposée comme lieu de la forme. »

> alors Lissitzky prônait deja la forme en 1924 alors que les autres voulait la
détruire… ?

suivit par
« L’idéologie de la « ville socialiste » ne peut plus accepter de vanter l’anonymat
technologique, mais bien la réintégration de l’homme dans la collectivité, de l’homme
dans son milieu, de la société dans l’histoire. »

p.246
« Les architectes modernes dominent la plupart des publications et des revues : le
problème de la « nouvelle architecture » devient, grâce aussi à la presse
quotidienne, un problème d’actualité pour un public toujours plus larges » en
1925ca. (Dal Co)

p.250
« Ce qu’il faut noter à présent c’est l’inversion de tendance, par rapport à l’attitude
originelle des avant-gardes, que provoquent de tels choix. En porte témoignage le
rôle que vient à jouer la revue Les 10 que publie à Amsterdam, dès 1927, Arthur
Müller Lehning et autour de laquelle se rassemblent les architectes hollandais les
plus avancés (Van Eesteren, Mart Stam, J.J.P Oud, Brinkman et Van der Vlugt). Elle
devient une référence pour les courants intellectuels et artistiques européens les
plus importants. Parmi les collaborateurs, on trouve Walter Benjamin, Laszlo
Moholy-Nagy, Kurt Schwitters, Ernst Kallai, Adolf Behne, Ilia Ehrenbourg, Vassili
Kandinsky, etc. L’avant-garde se laisse désormais considérer comme un phénomène
unitaire de la vie intellectuelle, comme une expression globale du travail artistique
plutôt que comme une inépuisable dialectique des poétiques. » (Dal Co)

« Sa contribution à la consolidation des poétiques « élémentaristes » est


considérable [Mart Stam], comme en témoignent l’édifice « Am Knie » (1922), dans
lequel apparaissent des solutions d’inspiration futuriste, la réinterprétation
structuraliste des gratte-ciel de 1924 de Lissitzky, la simplification des solutions pour
la gare de tramways de Rotterdam (1927) et le quartier Hellerhof à Francfort.
Personnage inquiet, mais doté d’une cohérence peu commune, Stam ressent de
manière déchirante les contradictions dont l’architecture hollandaise – et avec elle,
l’avant-garde européenne – fait l’expérience dans la deuxième moitié des années
1920. »

p.268
« Le développement du mouvement coopératif et les thèmes du logement populaire,
les mêmes qu’aborderont les architectes après l’exposition zürichoise organisée par
le Schweizerischer Werkbund (1918) (…) »
> qui est encore Muthesius ?

pp.268-269
« le rôle particulier que joue la section suisse du Werkbund dont la fonction
d’intermédiaire entre les expériences architecturales et le secteur de la production
est particulièrement efficace à la fin des années 1920 et dans les années 1930. La
culture architecturale suisse semble donner corps au « poductivisme » qui imprègne
les pages d’ABC. Par ailleurs, aucune fissure n’est perceptible entre l’attitude
défendue par cette revue et les réalisations expérimentales que patronne le
Schweizerischer Werkbund, comme les (…) et surtout, la Werkbundsiedlung-
Neubühl (Zürich, 1929-32) à l’édification de laquelle travaillent Artaria, Haefeli, C.
Hubacher, W. Moser, E. Roth, Schmidt et Steiger. La Siedlung Neubühl est la preuve
évidente de l’assimilation effective des modèles d’urbanisme que l’architecture
européenne avait élaborés dans les années 1920. »

« la collaboration étroite qui s’établit ainsi entre la recherche architecturale et les
nécessités de la production trouve une application concrète vers le milieu des
années 1930 quand, en conséquence de la crise économique et après la
dévaluation du franc (1936), la restructuration touche le secteur du bâtiment, qui se
servira de façon toujours plus concrète des résultats des recherches entreprises
dans les années 1920. »

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