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Chapitre 3 

LE CSE (COMITE SOCIAL ET ECONOMIQUE) : PRESENTATION GENERALE

La représentation du personnel est assurée dans l’entreprise par des Institutions. Outre celles qui sont composées
de membres désignés par les organisations syndicales, d’autres nécessitent une élection pour leur création. Le
champ d’application, la durée du mandat, l’organisation des élections et la protection font l’objet de règles
propres aux institutions représentatives du personnel composées d’élus. La mise en place des institutions
représentatives du personnel dans l’entreprise dépend notamment de critères d’effectifs fixés par la loi. On
distingue par exemple le CSE (comité social et économique), le CSE central d’entreprise, le CSE interentreprises
etc… Ces institutions exercent les missions qui étaient dévolues aux délégués du personnel (DP), au comité
d’entreprise (CE), et au comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT)

I. Le comité social et économique, le conseil d’entreprise

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II. Les autres comités

On distingue :

 Le CSE d’Ets et le CSE central

 Le CSE commun et le CSE central dans l’unité économique et sociale

 Le CSE interentreprises

Notion d’UES (unité économique et sociale)

L'unité économique et sociale (UES) regroupe plusieurs entreprises juridiquement distinctes mais dotées d'une
direction unique, d'une communauté de travailleurs et dont les activités sont similaires ou complémentaires. 

L'UES n'a pas la personnalité morale. Il s'agit à l'origine d'une notion créée par la jurisprudence afin de contrer
une pratique de certains employeurs consistant à morceler fictivement leur entreprise pour contourner les seuils
applicables en matière de représentation du personnel.

III. Les règles de fonctionnement du CSE.

A. Champ d’application.

Tous les employeurs de droit privé, quels que soient leur forme juridique, ainsi que certains établissements
publics à caractère administratif mais pas aux administrations doivent organiser les élections du Comité social
et économique (CSE), dès lors qu’ils emploient au moins 11 salariés. Cet effectif doit être atteint pendant 12
mois consécutifs.

Le CSE s’est substitué aux délégués du personnel dans les entreprises d’au moins 11 salariés et aux trois
instances, délégués du personnel, comité d’entreprise et CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des
conditions de travail) dans les entreprises d’au moins 50 salariés.

Pour le calcul de l’effectif de l’entreprise :

Sont pris en compte Ne sont pas pris en compte


 intégralement les salariés en CDI à temps plein,  le chef d’entreprise ou d’établissement
les télétravailleurs, les travailleurs à domicile.  les salariés titulaires de contrat d’apprentissage
 en proportion de leur temps de présence au ou de professionnalisation
cours des 12 derniers mois précédents, quand ils ne  les salariés en CDD, les intérimaires ou les
remplacent pas un salarié absent : travailleurs mis à disposition par une entreprise
Les salariés en CDD, les salariés mis à disposition de extérieure lorsqu’ils remplacent un salarié absent
l’entreprise par une entreprise extérieure, les
titulaires de contrat unique d’insertion (CIE ou CAE),
les salariés temporaires
 en divisant l’horaire prévu au contrat de travail
par la durée légale de travail, les salariés à temps
partiel en CDI ou en CDD

B. Durée du mandat.

Les membres de la délégation du personnel du CSE sont élus pour quatre ans.
Le nombre de mandats successifs de membre de la délégation du personnel du comité social et économique est
limité à trois, excepté :
 dans les entreprises de moins de 50 salariés ;

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 dans les entreprises dont l’effectif est compris entre 50 et 300 salariés si le protocole d’accord préélectoral en
stipule autrement.

Cette limitation du nombre de mandats successifs ne s’applique que pour les mandats d’élu au CSE, et donc, à
partir de la mise en place du premier comité social et économique.

 Par dérogation aux dispositions fixant à 4 ans la durée du mandat des membres de la délégation du
personnel du CSE, un accord de branche, un accord de groupe ou un accord d’entreprise, selon le cas, peut fixer
une durée du mandat comprise entre 2 et 4 ans.

C. Les élections.

1. Qui doit prendre l’initiative d’organiser les élections ?

Le comité social et économique (CSE) est composé de l’employeur et d’une délégation du personnel composée de
membres élus, titulaires et suppléants. Un représentant syndical peut également y être désigné par les
organisations syndicales représentatives dans l’entreprise ou l’établissement. 
C’est à l’employeur qu’il appartient, une fois tous les 4 ans, d’organiser les élections de la délégation du personnel
du CSE. Son absence d’initiative ou son refus injustifié l’exposent à des poursuites pénales.
Lorsque le comité social et économique (CSE) n’a pas été mis en place, un salarié de l’entreprise ou une
organisation syndicale peut à tout moment saisir l’employeur pour demander l’organisation d’élections. Le
premier salarié qui a saisi l’employeur d’une telle demande bénéficie d’une protection contre le licenciement, si
son initiative est confirmée par une organisation syndicale. L’employeur doit alors engager la procédure
électorale dans le délai d’un mois suivant la date de réception de la demande ainsi faite.

2. Qui est électeur, qui est éligible ?

 Sont électeurs les salarié(e)s âgé(e)s de 16 ans révolus ayant au moins 3 mois d’ancienneté, et n’ayant fait
l’objet d’aucune interdiction, déchéance ou incapacité relative à leurs droits civiques.

 Sont éligibles les électeurs âgés de 18 ans révolus au moins ayant travaillé dans l’entreprise depuis un an au
moins, à l’exception des conjoint, partenaire d’un PACS, concubin, ascendants, descendants, frères, sœurs et
alliés au même degré de l’employeur.

3. Combien de membres de la délégation du personnel du CSE faut-il élire ?

Le nombre de membres de la délégation du personnel à élire est fonction de l’effectif de l’entreprise. Ce nombre
peut être fixé par l’accord. A défaut de stipulations dans cet accord, ce nombre est défini dans le tableau figurant
à l’article R. 2314-1 du code du travail.
Ex :
Effectif (nombre de salariés) Nombre de titulaires Nombre mensuel d'heures de délégation

11 à 24 1 10

25 à 49 2 10

50 à 74 4 18

75 à 99 5 19

100 à 124 6 21

125 à 149 7 21

150 à 174 8 21

175 à 199 9 21

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200 à 249 10 22
 

Ces membres élus sont complétés de représentants syndicaux désignés par les organisations syndicales
représentatives. Lorsque l’entreprise compte moins de 300 salariés, le délégué syndical est de droit le
représentant syndical au CSE. Dans les entreprises de plus de 300 salariés, chacune syndicat représentatif dans
l’entreprise peut désigner un représentant syndical au CSE.
La délégation du personnel comporte un nombre égal de titulaires et de suppléants.

4. Organiser les élections : quelles formalités accomplir ?

Information du personnel

Lorsque le seuil de onze salariés a été franchi pendant douze mois consécutifs, l’employeur informe le personnel,
tous les 4 ans, de l’organisation des élections (par tout moyen conférant date certaine). Le document diffusé
précise la date envisagée pour le premier tour. Celui-ci doit se tenir, au plus tard, le quatre-vingt-dixième jour
suivant la diffusion.

Information des organisations syndicales

L’employeur doit, par tout moyen, informer les organisations syndicales qui satisfont aux critères de respect des
valeurs républicaines et d’indépendance, légalement constituées depuis au moins 2 ans et dont le champ
professionnel et géographique couvre l’entreprise ou l’établissement concerné, de l’organisation des élections,
les inviter à négocier le protocole d’accord préélectoral et à établir les listes de leurs candidats aux fonctions de
membre de la délégation du personnel du CSE. 

Négociation de l’accord préélectoral

Si une ou des organisations syndicales se sont manifestées, l’employeur négocie avec elle(s) le protocole d’accord
préélectoral.
Celui-ci définit notamment :

 Nombre et composition des collèges électoraux : Répartition du personnel dans ces collèges ;
 Répartition des sièges à pourvoir entre ces collèges ;
 Définition des modalités pratiques de l’élection : Date et heure de scrutin, propagande, moyens matériels,
date limite de dépôt des candidatures, constitution du bureau de vote…
Dispositions spécifiques du protocole préélectoral
Indépendamment de la fixation des modalités des élections, le protocole préélectoral peut modifier le
nombre de sièges ou le volume des heures individuelles de délégation dès lors que le volume global de
ces heures, au sein de chaque collège, est au moins égal à celui résultant des dispositions légales au
regard de l’effectif de l’entreprise.

5. Quelles sont les caractéristiques du scrutin ?

Il s’agit d’un scrutin de liste avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne, susceptible de
comporter 2 tours d’élection.
L’élection est organisée distinctement par collèges électoraux :

 1er collège : ouvriers et employés ;


 2e collège : ingénieurs, chefs de service, techniciens, agents de maîtrise et assimilés.

Quelques spécificités liées à l’effectif de l’entreprise ou à sa composition sont à signaler : 

 Trois collèges : dans les entreprises, quel que soit leur effectif, dont le nombre des ingénieurs, chefs de service

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et cadres administratifs, commerciaux ou techniques assimilés sur le plan de la classification est au moins égal à
25 au moment de la constitution ou du renouvellement de l’instance, ces catégories constituent un troisième
collège (dit « collège cadres ») ; 
 collège unique dans les ets ne dépassant pas 25 salariés : dans les établissements ou les entreprises n’élisant
qu’un membre de la délégation du personnel titulaire et un membre de la délégation du personnel suppléant, il
est mis en place pour chacune de ces élections, un collège électoral unique regroupant l’ensemble des catégories
professionnelles.

Premier tour

Obligatoirement organisé, le premier tour est réservé aux listes établies par les organisations syndicales qui ont
été invitées à négocier le protocole d’accord préélectoral.

 Représentation équilibrée des femmes et des hommes


Le code du travail pose le principe d’une représentation équilibrée des femmes et des hommes dans les listes de
candidats (titulaires et suppléants) dans le cadre des élections professionnelles. Cette mesure s’applique aux listes
présentées par les organisations syndicales au premier tour, dès lors qu’elles comportent plusieurs candidats.
Les organisations syndicales doivent ainsi respecter une obligation de parité relative au regard de la composition
sexuée du collège électoral concerné, dans la composition de leur liste de candidats. Les listes doivent également
être composées alternativement d’un candidat de chaque sexe jusqu’à épuisement des candidats d’un des sexes. 
Le quorum est atteint lorsque le nombre de suffrages valablement exprimés (hormis les bulletins blancs et nuls)
est au moins égal à la moitié du nombre des électeurs inscrits. Il s’apprécie par collège et par liste : titulaires,
suppléants.

Second tour

Ouvert à toutes les candidatures qu’elles soient ou non présentées par une organisation syndicale, le second
tour est organisé dans les 15 jours suivant le premier tour.
Une candidature unique est considérée comme une liste.
Plusieurs candidatures uniques non syndiquées peuvent constituer une liste commune. Cependant, l’électeur ne
peut regrouper dans une même enveloppe des listes distinctes de candidats : son vote serait nul. L’élection a lieu
pendant le temps de travail.

6. Comment se font le dépouillement et la proclamation des résultats ?

Le dépouillement se fait en commençant par les sièges de titulaires. Ils sont attribués au premier comme au
second tour sur la base du scrutin proportionnel à la plus forte moyenne.
Les candidats sont déclarés élus dans l’ordre de présentation de la liste, sauf si le nombre de ratures portées sur
un candidat atteint au moins 10 % des suffrages valablement exprimés en faveur de la liste qui l’a présenté.
En cas de carence de candidatures aux deux tours, l’employeur doit, dans les 15 jours, transmettre à l’inspecteur
du travail le procès-verbal de carence établi par le bureau de vote et porter ce procès-verbal de carence à la
connaissance des salariés de l’entreprise, par tout moyen permettant de donner date certaine à cette
information. Si des candidats ont été élus, le procès-verbal des élections sera transmis par l’employeur en 2
exemplaires à l’inspection du travail, dans les 15 jours suivant l’élection.

• Après la proclamation des résultats, l’employeur transmet, dans les meilleurs délais, par tout moyen, une copie
des procès-verbaux aux organisations syndicales de salariés qui ont présenté des listes de candidats aux scrutins
concernés ainsi qu’à celles ayant participé à la négociation du protocole d’accord préélectoral.

7. Quelles sont les instances compétentes en cas de désaccord ou de litige ?

Les contestations relatives à l’électorat, à la composition des listes de candidats au regard de l’obligation de
représentation équilibrée des femmes et des hommes, à la régularité des opérations électorales et à la
désignation des représentants syndicaux au comité social et économique sont de la compétence du tribunal
judiciaire, qui statue en dernier ressort
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