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La représentation directe des salariés dans l’Entreprise : CSE

Cours du 03/11/2022

Introduction :
Parallèlement aux représentants désignés (délégués syndicaux/RSS), il existe des représentants directs : élus
par les salariés.
Avant la réforme de 2018, il existait 3 Institutions :
• les Délégués du Personnel,
• le CE,
• et le CHSCT.

Aujourd’hui, il existe une Instance Unique : le CSE

I. La mise en place du CSE

A. Le seuil d’effectif
Les dispositions relatives au CSE s’appliquent aux employeurs de droit privées, ainsi qu’à leurs salariés. Le CSE
est mis en place dans les entreprises d’au moins 11 salariés. Sa mise en place n’est obligatoire que si ce seuil
est atteint pendant 12 mois consécutifs.
La mise en place du CSE s’effectue au niveau soit de l’entreprise, soit d’une unité économique et sociale (une
unité qui regroupe plusieurs entreprises juridiquement distinctes).

Des CSE d’établissements, un CSE central sont constitués dans les entreprises comportant au moins 2
établissements distincts.
Un CSE Inter-entreprise peut être mis en place lorsque la nature et l’importance de problèmes communs aux
entreprises d’un même site le justifient.

B. La détermination de l’effectif
Pour cette détermination, on considère la situation de chaque salarié au sein de l’entreprise ou de
l’établissement, il existe 3 situations :
• Le salarié pris en compte intégralement : Le salarié sous CDI
• Le salarié pris en compte partiellement : Le salarié à temps partiel quel que soit le type de contrat, il est
pris en compte en divisant la somme totale des horaires annuelles inscrit dans son contrat par la durée légale
ou la durée conventionnelle annuelles / Le salarié sous CDD/ Le salarié mis à disposition ou Le salarié
intérimaire. (au prorata du temps de présence en entreprise).
• Le salarié non pris en compte : Le salarié alternant (Contrat d’apprentissage et contrat de
professionnalisation) / Les stagiaires.

C. Les élections des membres de la délégation du personnel du CSE.


La mise en place du CSE suppose l’organisation des élections, dont l’initiative incombe à l’employeur. (En
l’absence d’initiative de sa part, la demande peut venir d’un salarié ou d’une organisation syndicale
représentative).

Les organisations syndicales représentatives sont invitées à négocier le protocole d’accord pré-électoral. Les
membres, titulaires et suppléants de la délégation du personnel au CSE, sont élus sur des listes distinctes et
établies par les organisations syndicales pour chaque catégorie de personnels :
• D’une part, par le collège des ouvriers et employés
• D’autre part, le collège des ingénieurs et cadres, chefs de services, techniciens, agents de maitrises et
assimilés.
Si l’entreprise comporte au moins 25 cadres, il est organisé un 3ème collège.
La représentation directe des salariés dans l’Entreprise : CSE

Il y a des conditions pour être électeur et éligible :


Electeur : Eligible
- Avoir 16 ans accomplis - Avoir 18 ans accomplis au jour du scrutin
- Avoir au moins 3 mois d’ancienneté - Être électeur
- Ne pas avoir subi de condamnation privant de droit
- Avoir au moins 1 an d’ancienneté en continu ou pas (avoir fais
civiques (quand le juge donne une peine et interdit le droit
6 mois et revenir 6 mois)
de vote) - Ne pas être apparenter à l’employeur.
- Ne pas être déchu de ses fonctions syndicales.

Le mode de scrutin adopté pour les élections du CSE est le scrutin de liste à deux tours avec représentation
proportionnel à la plus forte moyenne. Les listes doivent respecter la proportion hommes/femmes de chaque
collège électoral et présenter alternativement un candidat de chaque sexe. Le vote à lieu à bulletin secret. Il
est procédé à des votes séparé pour les membres titulaires et suppléants, dans chacune des catégories
forment des collèges distincts.

Au 1er tour de scrutin, chaque liste est établie par les organisations syndicales représentatives :

- OS satisfaisant aux critères de respect des valeurs républicaines et d’indépendance, l’également constitué
depuis au moins 2 ans et dont le champ professionnel et géographique couvre l’entreprise ou l’établissement
concerné.
- OS reconnues représentatives dans l’entreprise ou l’établissement.
- OS ayant constituées une section syndicale.
- Les syndicats affiliés à une OS représentative au niveau nationale et interprofessionnel.

Si le nombre de votant est inférieur à la moitié des électeurs inscrits, il est procédé dans un délai de 15 jours à
un second tour de scrutin pour lequel les électeurs peuvent voter pour des listes autres que celles présenter
par une OS.

Les litiges concernant les élections professionnels sont de la compétence du tribunal judicaire.

D. La composition du CSE et la durée du mandat


E. Les attributions du CSE dans les entreprises de moins de 50 salariés.
Les attributions de la délégation du personnel au CSE s’exerce au profit des salariés, y compris temporaire, et
des stagiaires ainsi que de toute personne placée sous l’autorité de l’employeur.

La délégation du personnel au CSE a pour mission de présenter les réclamations individuelles et collectives
relatives aux salaires, à l’application du code ainsi que les conventions et accords applicables dans l’entreprise.

Elle contribue à promouvoir la santé, la sécurité et les conditions de travail et réalise des enquêtes en matière
d’accidents du travail ou de (maladies professionnelles) ou à caractères professionnelles.

Les membres de la délégation disposent du droit d’alerte en cas d’atteinte aux droits des personnes. Ils peuvent
saisir l’Inspection du Travail.
La représentation directe des salariés dans l’Entreprise : CSE

F. Les attributions du CSE dans les entreprises d’au moins 50 salariés.


Le CSE a pour mission d’assurer une expression collective des salariés permettant la prise en compte
permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion, l’évolution économique et financière,
l’organisation du travail, la formation professionnelle et les techniques de production.
Le CSE est informé et consulté (obligation légale) sur les questions intéressantes la « marche générale de
l’entreprise », notamment sur :
• Les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs. (Renouvellement, embaucher
davantage de jeunes ou de seniors, on touche à la composition).
• La modification de son organisation économique (répartition des budgets) ou juridique (changer de forme
sociétale ex : ESA, qu’on veut transformer en SAS / Que l’ESUP devienne un CFA…)
• Les conditions d’emploi de travail notamment la durée du travail et la formation professionnelle.
• L’introduction de nouvelles technologies.
• Les mesures prises en vue de faciliter l’accès ou le maintien au travail, les accidentés du travail, des
invalides, et des travailleurs handicapés (notamment sur l’aménagement des postes de travail).

Dans le champ de la santé, de la sécurité et des conditions de travail, le CSE :


• Procède à l’analyse des risques professionnelles auxquels peuvent exposer les salariés. A cet effet, le CSE
procède à des inspections et réalise des enquêtes (AT/MP).
• Le CSE contribue à faciliter l’accès des femmes et des handicapés à tous les emplois.
• Propose des actions de prévention du harcèlement moral et sexuel et des agissements sexistes.

Le CSE formule ou examine à la demande de l’employeur toute proposition de nature à améliorer les
conditions de travails, d’emploi, de FP…
Le CSE émet des avis et des vœux dans l’exercice de ses attributions consultatives. A cette fin, il dispose d’un
délais d’examen suffisant. Les délais sont fixés par accord d’entreprise ou en l’absence de délégués syndicales,
par un accord entre l’employeur et le CSE.
A défaut d’accord, les délais sont fixés par décret. A l’expiration de ces délais, le CSE est réputé avoir été
consulté et avoir rendu un avis négatif. L’employeur rend compte de la suite donnée à ces avis et ces vœux.

Le CSE dispose de plusieurs procédures d’alerte lui permettant d’agir lorsqu’il a connaissance d’information ou
de faits préoccupant.

1) Entreprises d’au moins 11 salariés


- Le droit d’alerte en cas d’atteinte des droits des personnes
- Le droit d’alerte en cas de danger
- Le droit d’alerte en cas de risques graves pour la santé publique et l’environnement

2) Entreprise d’au moins 50 salariés


- Le droit d’alerte économique (lorsque le CSE a connaissance de faits de nature à affecter de manière
préoccupante la situation économique, il peut demander à l’employeur de lui fournir des explications. Si le CSE
n’a pu obtenir de réponses suffisantes ou si celle-ci confirme le caractère préoccupant, il établit un rapport
(possibilité de recourir à un expert-comptable, un commissaire aux comptes) qui est transmis à l’employeur.
- Le droit d’alerte sociale. Dans les sociétés, deux membres de la délégation du personnel du CSE assistent
avec voies consultatives à toutes les séances du conseil d’administration ou de surveillance.

Le CSE assure, contrôle, ou participe à la gestion de toute les activités sociales et culturelles établies dans
l’entreprise.
La représentation directe des salariés dans l’Entreprise : CSE
G. Fonctionnement du CSE
1) Les dispositions communes
Les membres du CSE sont tenus à l’obligation de discrétion et au secret professionnel pour toute information
donnée par l’employeur et jugé par lui comme confidentiel. L’employeur laisse le temps nécessaire à l’exercice
de leur fonction à chacun des membres titulaires de la délégation du personnel du CSE et aux représentants
syndicaux du CSE. Autrement dit, le nombre d’heures de délégation est fixé par décret en fonction à la fois des
effectifs et du nombre de membres de la délégation (et ne peut être inférieur à 10h/mois dans les entreprises
de – de 50 salariés), sinon, c’est 16h.

Il faut ajouter aux heures de délégation le temps passé en réunion :


• Avec l’employeur
• Réunion interne du CSE - Visioconférence
• Réunion à la recherche de mesures préventives dans les situations d’urgences et de gravité (notamment
lors de la mise en œuvre de la procédure de danger grave et imminent).
• Pour les enquêtes menées après un accident du travail grave ou des incidents répétés ayant révélés un
risque grave ou une maladie professionnelle

Les membres élus de la délégation du personnel du CSE et les représentants syndicaux peuvent circuler librement
dans l’entreprise et y prendre tout contact nécessaire à l’accomplissement de leurs missions. Le temps consacré
aux formations est pris sur le temps de travail et rémunéré, il n’est pas déduit des heures de délégation.

TRANSITION :
Les membres de la délégation et le référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel bénéficient de la
formation nécessaire en matière de santé sécurité et conditions de travail.
Présomption de bonne utilisation !! : l’employeur qui conteste la bonne utilisation de ces h devra les rémunérer.

2) Les dispositions particulières aux entreprises de – de 50 salariés.


Les membres de la délégation exercent individuellement les droits qui sont reconnus au CSE et l’employeur
met à leur disposition un local. Les membres de la délégation sont reçus collectivement par l’employeur ou son
représentant au moins une fois par mois. En cas d’urgence, ils sont reçus sur demande.

3) Les dispositions particulières aux entreprises d’au moins 50 salariés.


L’employeur met à disposition du CSE un local aménagé et le matériel nécessaire à l’exercice de ses fonctions.
Le CSE peut y organiser des réunions d’information.
Le CSE se réunit :
• Au moins 4 fois sur l’année pour ceux qui attraient à la santé, la sécurité, e les conditions de travail et plus
fréquemment en cas de besoin (notamment dans les branches d’activités présentant des risques particuliers.
• A la suite de toute accident, ayant entrainés des conséquences graves, ayant portés atteinte à la santé
publique ou à l’environnement.

L’ordre du jour de chaque réunion est établi par le président et le secrétaire. Il est communiqué par le
président aux membres du CSE 3 jours avant la réunion.
Les résolutions du CSE sont prises à la majorité des membres présents. L’employeur ne participe pas aux votes.
Un procès-verbal est établi par le secrétaire à l’issue de chaque réunion, affiché ou diffusé auprès du personnel.
Le CSE organise des commissions chargées de préparer ses délibérations :
• La commission Santé Sécurité et Conditions de travail dans les entreprises d’au moins 300 salariés.
• La commission Economique dans les entreprises d’au moins 1 000 salariés.
• La commission d’information et d’aide aux logements dans les entreprises d’au moins 300 salariés.
• Le CSE peut recourir à des experts.
La représentation directe des salariés dans l’Entreprise : CSE
SUBVENTIONS ET BUDGETS :
L’employeur verse au CSE :
• Une subvention de fonctionnement (0,20 % de la MS), 0.22% pour les E de + 2 000 sal.
• Une subvention destinée aux activités sociales et culturelles fixées par accord d’entreprise.
• A défaut, elle ne peut être inférieur au total le plus élevé des sommes affectées aux dépenses sociales des
3 dernières années précédant la prise en charge des activités par le CSE.

CAS 1 :
Par dérogation au principe, un accord de branche, de groupe ou un accord d’entreprise peut fixer une durée
du mandat entre 2 et 4 ans.
En cas de modification dans la situation juridique de l’employeur, le mandat des membres élus au CSE et des
Représentants Syndicaux subsistent lorsque cette entreprise conserve son autonomie juridique.

Droit d’alerte , atteinte santé physique


Mr X Délégué du personnel met en œuvre le D.A
Saisi juridiction pour ceux qui n’ont pas respecter les obligations légales ne procédant pas à l’enquête dans le
cadre du droit d’alerte.

Séance du 05/01/2023
H. Les structures en cas de pluralités d’établissements

Dans le cas d’un groupe (société dominante et des filiales), il est constitué un Comité de Groupe. Ce comité
reçoit des informations sur la situation économique et financière du groupe des filiales.

Dans le cas où plusieurs entreprises envisagent de créer des institutions sociales communes, elles peuvent
constituer un Comité Interentreprise.
Les entreprise ou groupes de plus de 1 000 salariés disposant d’au moins deux implantations de 150 salariés et
+ dans au moins 2 des états membres mettent en place un Comité d’Entreprise Européen.

I. Les représentants de proximité


Un Accord d’Entreprise peut mettre en place des représentants de proximité. Cet accord définit leur nombre,
leur attribution, notamment en matière de santé, de sécurité et conditions de travail…
Ils bénéficient d’un nombre d’heures de délégations pour l’exercice de leurs attributions.
Ils sont membres du CSE ou désignés par lui pour une certaine durée.
Ils bénéficient du statut de salarié protégé (contre les licenciements abusifs).

J. Le Conseil d’Entreprise
Le Conseil d’Entreprise est institué par Accord d’Entreprise Majoritaire à durée Indéterminée.
Il peut également être constitué par accord de branche étendu pour les entreprise dépourvus de délégués
syndicales.
Ce conseil d’entreprise exerce l’ensemble des attributions du CSE et est seul compétent pour négocier, conclure
et réviser les conventions et accords d’entreprises.
Cette Instance qui rencontre peu de succès permet de se substituer des DS.

K. La représentation des salariés et employeurs des TPE (-11 sal)


Depuis 2017, sont mises en place des commissions paritaires régionales interprofessionnelles
Elles ont vocation à représenter salariés et employeurs des très petites structures.
La CRPI est composé de 10 employeurs et 10 salariés désignés pour 4 ans. Les compétences et attributions de la
CPRI sont :
- Donner aux employeurs et aux salariés des renseignements et conseils sur les dispositions légales et
conventionnelles qui leurs sont applicables.
- Faciliter la résolution de conflits individuels et collectifs. Crées pour palier l’absence de
- Faire des propositions en matière d’activités sociales et culturelles. représentativité dans les e de -11 salariés
- Débattre et rendre un avis sur des questions spécifiques aux TPE. et permettre l’émergence d’un dialogue
social. Elles représentent les salariés et
les employeurs des TPE.

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