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Fiche pratique : le comité d'entreprise

Dossier du 28/8/2008

EN BREF…

Dans les entreprises de 50 salariés et plus, le chef d’entreprise est tenu d’organiser
la mise en place d’un comité d’entreprise (CE) composé de représentants élus et
syndicaux. Ce comité assume des attributions économiques d’une part, sociales et
culturelles d’autre part et dispose, pour ce faire, des moyens matériels et financiers
nécessaires.

A savoir !

Si l’effectif est inférieur à 200 salariés, l’employeur peut opter pour la délégation
unique .
A distinguer : le comité d’entreprise et le comité de groupe, lequel est composé des
élus des CE des différentes entreprises du groupe, réunis au moins une fois par an.
Il vise simplement à assurer aux représentants du personnel une information
économique et financière plus complète à ce niveau de décision.

Quelles entreprises ?

Toute entreprise de droit privé ou unité économique et sociale reconnue - ainsi que
tout établissement public à caractère industriel et commercial - dont l’effectif atteint
au moins 50 salariés pendant 12 mois, consécutifs ou non, au cours des 3 dernières
années, est tenue d’organiser la mise en place d’un comité d’entreprise.

Si l’entreprise comporte des établissements distincts de 50 salariés et plus, des


comités d’établissements sont institués dans les mêmes conditions que le comité
d’entreprise. Chaque comité d’établissement élit alors en son sein une délégation au
comité central d’entreprise. Les attributions du comité d’établissement et du comité
central d’entreprise sont identiques à celles du comité d’entreprise, compte tenu des
pouvoirs respectifs confiés au représentant de la direction.

Quelles caractéristiques ?

La composition du comité d’entreprise :

le chef d’entreprise, qui préside les séances, assisté le cas échéant, de deux
collaborateurs au plus. Ces collaborateurs ont voix consultative : ils sont donc
autorisés à participer aux débats, mais ne peuvent pas prendre part aux votes. C’est
au chef d’entreprise, conjointement avec le secrétaire du CE (désigné parmi ses
membres titulaires) d’arrêter l’ordre du jour des réunions du comité. Toutefois, afin
d’éviter les situations de blocage, lorsque sont en cause des consultations rendues
obligatoires par une disposition législative, réglementaire ou par un accord collectif
de travail, elles y sont inscrites de plein droit par l’un ou par l’autre ;
un ou plusieurs représentants syndicaux désignés par les organisations syndicales

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(dans les entreprises de moins de 300 salariés, le ou les délégués syndicaux sont
automatiquement représentants syndicaux au comité d’entreprise) ;
une délégation de salariés élus pour quatre ans (voir précisions ci-dessous), dont le
nombre varie en fonction de l’effectif :

La durée du mandat des membres élus du comité d’entreprise (comme du


comité d’établissement ou du comité central d’entreprise) a été portée de
deux ans à quatre ans par la loi n° 2005-882 du 2 août 2005. Cette nouvelle
durée de mandat ne s’applique toutefois qu’à compter des élections de ces
représentants élus intervenant après le 3 août 2005, date de publication de la loi du
2 août précitée. En outre, un accord de branche, un accord de groupe ou un accord
d’entreprise, selon le cas, peut fixer une durée du mandat comprise entre deux et
quatre ans.

A partir d’un certain effectif, le comité d’entreprise peut mettre en place en son sein
des commissions spécialisées afin d’approfondir l’examen de thèmes particuliers : la
commission formation et la commission de l’égalité professionnelle, obligatoires
dans les entreprises employant au moins 200 salariés, ou encore la commission
logement, à partir de 300 salariés. Dans les autres cas, la création de commissions
reste facultative.

L’élection des membres du comité d’entreprise

Tous les quatre ans, l’employeur informe le personnel, par voie d’affichage, de
l’organisation des élections et indique la date prévue pour le 1er tour des élections
(dans les 45 jours qui suivent l’affichage). Il invite par ailleurs les syndicats à établir
leur liste et à négocier le protocole d’accord préélectoral (nombre et composition
des collèges électoraux, répartition des sièges entre les collèges...).

Sont éligibles, les salariés âgés de 18 ans et plus ayant au moins 1 an


d’ancienneté dans l’entreprise, à condition de ne pas être le conjoint, l’ascendant, le
descendant, le frère, la sœur ou allié au même degré du chef d’entreprise.
Sont électeurs les salariés âgés de 16 ans au moins ayant trois mois d’ancienneté
et n’ayant encouru aucune condamnation privative du droit de vote politique.

Le vote - séparé pour les titulaires et les suppléants - a lieu à bulletin secret,
pendant le temps de travail. Il s’agit d’un scrutin de liste à deux tours avec
représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.
Le 1er tour est réservé aux candidats présentés par des syndicats représentatifs.
Le 2nd tour a lieu, dans les 15 jours qui suivent, si :
il y a carence de candidats au premier tour ;
le nombre des suffrages exprimés n’atteint pas la moitié du nombre d’électeurs
inscrits (quorum non atteint) ;
tous les sièges n’ont pas été pourvus.

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Dans les 15 jours qui suivent le scrutin, l’employeur transmet à l’inspecteur du
travail deux exemplaires du procès-verbal des élections (ou de carence en cas
d’absence de candidats aux 2 tours).

Des élections partielles doivent être organisées à l’initiative de l’employeur si un


collège électoral n’est plus représenté ou si le nombre des membres titulaires de la
délégation du personnel est réduit de moitié ou plus, sauf si ces événements
interviennent moins de six mois avant le terme du mandat des membres du comité
d’entreprise. Cette disposition s’applique aux élections de comité d’entreprise
intervenant après le 3 août 2005 ; pour les mandats en cours à cette date, qui
restent fixés à deux ans, les élections partielles doivent être organisées si, au cours
des 18 suivant l’élection du comité, un collège électoral n’est plus représenté ou si
le nombre des membres titulaires de la délégation du personnel se réduit de moitié
ou plus.

Les attributions du comité d’entreprise

Le comité d’entreprise doit être consulté par l’employeur, pour avis, avant
différentes décisions relatives à la gestion et à l’évolution économique et
financière de l’entreprise : organisation du temps de travail, introduction de
nouvelles technologies, évolution de l’emploi, projet de licenciements, plan de
formation (exécution du plan de l’année précédente et projet de plan pour l’année à
venir), mise en oeuvre des contrats et périodes de professionnalisation, du droit
individuel à la formation, égalité professionnelle….
Il est destinataire à cet effet, périodiquement ou occasionnellement, d’informations
écrites et précises.

La consultation du comité d’entreprise doit être préalable à la décision du chef


d’entreprise. Toutefois, par dérogation à ce principe, le chef d’entreprise n’est pas
tenu de consulter le comité d’entreprise avant le lancement d’une offre publique
d’achat (OPA) ou d’une offre publique d’échange (OPE) portant sur le capital d’une
entreprise. En revanche, il doit réunir le comité d’entreprise dans les deux jours
ouvrables suivant la publication de l’offre en vue de lui transmettre des informations
écrites et précises sur le contenu de l’offre et sur les conséquences en matière
d’emploi qu’elle est susceptible d’entraîner. Cette disposition, issue de la loi du 18
janvier 2005 (JO du 19), est applicable depuis le 20 janvier 2005.

En cas de situation économique préoccupante ou de recours abusif aux contrats à


durée déterminée et aux contrats de travail temporaire, le CE peut exercer un droit
d’alerte lui permettant de demander :
des explications à l’employeur qui est tenu d’y répondre ;
une expertise auprès des tribunaux ;
la récusation du commissaire aux comptes.

Le comité d’entreprise est également chargé de gérer les activités sociales et


culturelles mises en place par l’entreprise au bénéfice des salariés et de leur

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famille, en vue d’améliorer leurs conditions d’emploi et de vie (prévoyance,
cantine, crèches et colonies de vacances, aides au logement, aux pratiques
sportives et culturelles…).

Le comité d’entreprise doit être réuni, sur convocation du chef d’entreprise, au


moins tous les mois dans les entreprises de 150 salariés et plus, au moins tous les
deux mois dans les entreprises de moins de 150 salariés. Le temps passé en
réunion n’est pas imputé sur le crédit d’heures alloué.

Les moyens alloués au comité d’entreprise

Pour remplir ses attributions, le comité d’entreprise dispose :


d’une subvention de fonctionnement versée par l’employeur (0,2 % de la masse
salariale) ;
d’une contribution patronale aux activités culturelles et sociales décidée par
l’employeur (selon ses pratiques avant la mise en place du CE ou, à défaut, par
accord ou décision unilatérale) ;
de l’assistance des experts qu’il choisit (expert comptable, expert juridique, expert
en nouvelles technologies dans les entreprises de 300 salariés et plus… rémunérés
directement par l’employeur ou par le comité d’entreprise, sur son budget de
fonctionnement) ;
d’un crédit de 20 heures par mois (considérées comme temps de travail) accordé à
chaque titulaire et, dans les entreprises de plus de 500 salariés, à chaque
représentant syndical au comité d’entreprise ;
d’un local aménagé doté du matériel nécessaire, au sein duquel il peut organiser,
en dehors du temps de travail, des réunions d’information en direction des salariés.

Les membres titulaires du comité d’entreprise bénéficient également d’une


formation économique à l’occasion de la prise d’un 1er mandat. Cette formation
peut être dispensée soit par un organisme de formation figurant sur une liste arrêtée
par le préfet de région, soit par des centres rattachés aux organisations syndicales
représentatives sur le plan national ou des instituts spécialisés dont la liste est fixée
par arrêté ministériel (en dernier lieu : arrêté du 7 décembre 2004, publié au Journal
officiel du 17 décembre). Cette formation est renouvelée lorsqu’ils ont exercé leur
mandat pendant quatre ans, consécutifs ou non.

Références

• Code du travail : articles L. 412-17 (représentants syndicaux) et de L. 431-1 à L.


435-6, dont notamment L. 431-1 (entreprises concernées), L. 432-1 et s.
(attributions économiques), L. 432-4 et s. (informations obligatoires), L. 432-8 et s.
(activités culturelles et sociales), L. 433-1 à L. 433-12 (composition et organisation
des élections), L. 434-1 (crédit d’heures), L. 434-3 (réunions), L. 434-6 (assistance
d’experts), L. 434-8 (subvention de fonctionnement) et R. 433-1 (nombre de
délégués), L. 439-1 à L. 439-5 (comité de groupe).
• Derniers textes parus : Loi n° 2005-882 du 2 août 2005 (JO du 3 août)

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Source : Ministère de l'emploi, de la cohésion sociale et du logement

Télécharger l'utilitaire de correspondance entre l'ancien et le nouveau Code du


Travail

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http://www.comitedentreprise.com/modules/nsections/index.php?op=viewarticle&arti
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