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Chapitre 4

Le cadre normatif :
le Plan Comptable Général (P.C.G.)

Section I : La normalisation comptable

Pour pouvoir comparer un exercice à un autre dans l’entreprise ou bien les entreprises
entre elles, savoir quel est leur résultat, il faut que tout le monde possède la même
présentation avec les mêmes calculs, il faut donc des normes. L’instrument qui fixe les
normes en comptabilité s’appelle le Plan Comptable Général (P.C.G.).
Par ailleurs, la normalisation comptable tend à comparer les entreprises de façon
internationale d’où des problèmes de normes. En effet, tous les pays ne pratiquent pas de la
même façon et n’ont pas la même manière de jugement. Les aspects culturels sont très
importants dans les normes. Il y a tout de même une tentative d’intégrer des normes
comptables IAS au niveau international
La normalisation comptable se définit par l’ensemble des règles appliquées
spontanément par les entreprises ou imposées par la loi ou le contrat. Il s’agit des règles que
suivent les entreprises, pour établir sur les mêmes bases, leur comptabilité ou encore la
présentation de leur résultat. Pour cela, il faut remplir des conditions nécessaires : tout le
monde adopte la même terminologie, les mêmes règles de calculs, il faut la présentation des
documents comptables soit lisible de tous, donc les documents comptables utilisés soient les
mêmes partout. Alors, on aura défini un cadre de travail qui va permettre les comparaisons et
l’établissement de la même façon, pour tous, des documents comptables. Le P.C.G. permet
d’homogénéiser la saisie des opérations comptables.

Section II : Le P.C.G.(conforme au droit comptable)

1. Historique et buts
Ce n’est qu’à partir de 1959 que le P.C.G. est obligatoire pour tous.
La construction de l’Union Européenne a fait que l’on a du incorporer des normes venues
d’ailleurs avec le P.C.G. de 1982, suivi de la « loi comptable » du 30 avril 1983 et enfin du
décret comptable de 1983. Le dernier arrêté, à cette date, est celui de 1999 qui a fixé le P.C.G.
actuel.
Ses buts sont :
a) Améliorer la qualité de l’information (obligation de fournir des éléments de
calculs)
b) Donner une information en vue de la gestion
c) Appliquer les principes qui tendent à homogénéiser les procédures comptables de
manière internationale.

2. Principales dispositions du P.C.G. 82-83 / 99


Le P.C.G. tel qu’il est actuellement comprend :
a) L’énoncé des principes comptables.
b) Les documents comptables obligatoires : journal, grand livre, livre d’inventaire,
balance.
c) Le plan général des comptes tels qu’ils sont fixés dans le P.C.G..
d) Les règles de fonctionnement des comptes et les règles d’établissement des
documents de synthèse annuels.
La liste des comptes peut avoir 3 présentations différentes suivant le degré de raffinement que
l’on souhaite. Le plan des comptes utilise une classification décimale.
Division en 10 classes : de 0 à 9, en théorie. Dans la pratique, on en utilise que 8. Dans
chaque classe, on inscrit des comptes de niveaux successifs, de plus en plus détaillé. La
complexité repose sur le nombre de chiffres de chaque compte. Si on a une comptabilité très
simple, on utilise que les classes, si on veut raffiner, on utilise les comptes à 2 chiffres et ainsi
de suite avec comptes à 3 chiffres (sous comptes de ceux à 2 chiffres), etc… Et on peut ainsi
aller jusqu’à des comptes à 6 chiffres. Comme la décomposition de chaque classe entraîne des
sous comptes de comptes principaux, tous ces comptes fonctionnent de la même façon. La
seule à connaître parfaitement, c’est la classe des comptes.
Les comptes de gestion : classe n°6 : charges
classe n°7 : produits
Les comptes de bilan : classe n°1 : comptes de capitaux (capitaux propres, emprunts et dettes
assimilées)
classe n°2 : comptes d’immobilisations
classe n°3 : comptes de stocks et en cours
classe n°4 : comptes de tiers
classe n°5 : comptes financiers
La classe n°8 est celle des comptes spéciaux, elle sert pour des entreprises qui possèdent
plusieurs applications distinctes et qui font des comptes consolidés.
La classe n°0 sert à des besoins spécifiques de l ‘entreprise, elle est utilisée pour ouvrir des
comptes qui retracent des opérations internes.
Exemple : classe n°4

4. Tiers
Clients
X…

Y…

Fournisseurs
K….

A l’intérieur de chaque colonne, on ouvre les comptes nécessaires à chaque opération. Dans
l’exemple, on voit que l’entreprise a comme tiers des fournisseurs, on ouvre donc un compte
pour chaque fournisseur et de même pour les clients. En général, l’entreprise a des dettes
envers les fournisseurs et des créances sur les clients.
La terminaison 9 désigne des dépréciations, 8 désigne des amortissements et 0 est laissé libre
dans les comptes à 3 chiffres.
Comment on numérote :
Classe 4 : tiers

2
4.1 Clients (1er sous compte de la classe 4)
4.1.1 ……
4.1.2 ……
:
4.1.8 Clients – produits non encore facturés (8ème sous compte du 1er compte de la
classe 4)

3. Règles d’application du P.C.G.


Le P.C.G. est applicable à :
a) Toutes les associations qui ont une activité économique ou qui bénéficient d’aides
publiques.
b) Toutes les entreprises industrielles et commerciales
c) Toutes les entreprises de tous les secteurs, y compris publiques, ainsi que les
sociétés d’économie mixte (en partie publique et en partie privée)
En revanche, le P.C.G. est facultatif pour les professions libérales, l’exploitation agricole
individuelle et les sociétés civiles.
L’arrêté de 1999 a apporté des modifications. En effet, il y a désormais séparation
entre comptabilité générale et comptabilité analytique. L’arrêté a consolidé certaines
dispositions et a permis d’étendre le type de personnes morales ou physiques susceptibles
d’être soumises à l’obligation d’établir des comptes annuels. Cela a d’ailleurs abouti à un
changement de vocabulaire : « entreprise » a été remplacé par « entité ». Il y eut aussi la
reformulation de certains noms et la création de nouveaux comptes.
Il existe 3 systèmes plus ou moins détaillés donnés par le P.C.G.
 Système de base : c’est le minimum obligatoire pour les petites et moyennes
entreprises. Il comporte 2 modèles de bilan (avant et après répartition du résultat), 2
modèles de comptes de résultat, en tableur ou en liste, l’annexe et les comptes sont à 2
chiffres.
 Système abrégé ou simplifié : réservé au petites entreprises (mais elles peuvent avoir
un système plus complexe si elles le souhaite). Il a une liste abrégé de comptes qui ont
2 à 3 chiffres mais pas plus. Il possède un modèle abrégé du bilan et avant répartition
du résultat. Il possède aussi compte de résultat et annexe abrégés.
 Système développé : il est facultatif pour tous. Il possède la liste la plus exhaustive de
comptes. Ses modèles de bilan et de compte de résultat sont sensiblement les mêmes
que ceux du système de base. En revanche, l’annexe est identique. Il y a, en
complément, un tableau de calcul de la capacité d’autofinancement de l’exercice ainsi
qu’un un tableau des emplois et ressources de l’exercice (tableau de financement). Il
tire son importance du fait qu’il décrit comment les ressources, durant l’exercice, ont
financé les emplois.
On doit tout enregistrer dans les comptes, toute compensation est formellement
prohibée. En effet, cela supprime de l’information et rend ainsi la fraude plus aisée. De plus,
les informations doivent être enregistrées dans les comptes dont l’intitulé correspond bien à
l’opération. On doit préciser le nom et le numéro des comptes concernés.

4. Appréciation critique
a) Les principes comptables
Le P.C.G. énonce des principes généraux qui s’imposent dans une comptabilité. On
peut en distinguer 3 essentiels :
 L’image fidèle
La comptabilité doit refléter une image fidèle de la situation (au sens de bilan) et des
opérations de l’entreprise. Cette description doit être loyale, adéquate, claire, précise et
complète.
 Prudence

3
Il provient du fait qu’on veuille être prudent aux intérêts financiers de l’entreprise. On prend
le parti de ne comptabiliser un gain que lorsqu’il est devenu certain. En revanche, une charge
(une moins value) doit être prise en compte dès que son existence est seulement probable. On
donne une vue de l’entreprise plutôt pessimiste.
 Régularité
La comptabilité doit se conformer aux règles et aux procédures données par le P.C.G..
 Continuité de l’activité
On se place dans le temps de telle manière que l’on prévoit que l’entreprise va continuer son
activité.
 Permanence des méthodes
Il s’agit d’un principe de technique nécessaire pour effectuer des comparaisons dans le temps
et dans l’espace de différentes entreprises pour le même exercice. Les règles d’établissement
de la comptabilité qui ont été appliqués au cours des périodes doivent rester toujours les
mêmes.

b) Un tableau des principes comptables


Il existe des plans comptables professionnels auxquels doivent se conformer les entreprises de
tel ou tel secteur. Mais toute entreprise doit quand même présenter bilan, compte de résultat et
annexe. Il s’agit du principe d’universalité des règles comptables. En effet, même si on a un
plan comptable professionnel, les règles sont toujours celles du P.C.G..

5. IAS (International According Standard)


Les normes IAS sont les normes de comptabilité au niveau international.
Le système américain est établi à partir d’un organisme de droit privé FASB
(Financial Accounting Standard Board)
En 2000, l’Union Européenne (la Commission) a défini une stratégie qui consiste à
faire appliquer les internationales par les sociétés et les groupes européens côtés en bourse et
uniquement ceux-là à partir de 2005. Il existe un règlement du Parlement et du Conseil
européen de juillet 2002 qui exige que toutes les sociétés faisant appel à l’épargne publique
doivent préparer à partie de 2005 des comptes consolidés, en conformité avec les normes
fixées par un organisme qui est le bureau des normes comptables internationales : IASB
(International Accounting Standard Board). En mai 2003, il y eu une modification des
directives européennes pour faciliter l’application du précédent règlement.
D’autres organisations internationales s’occupent de ces normalisations mais jusqu’à
présent leur application reste facultative. Pour harmoniser toutes ces organisations, il y a la
comité des normes comptables internationales : IASC (International Accounting Standard
Committee). Il publie des normes qu’il tente de faire adopter par tous les pays. L’IASB, lui,
est responsable de préparer et publier des normes comptables internationales qui ont pris la
dénomination d’IFRS (International Financial Reporting Standard). Les normes de l’IASC
sont devenues dépassées à cause de l’IFRS, mais elles gardent leur intitulé sous la forme
d’IAS et restent en vigueur aussi longtemps que l’IASB ne les remplacera pas.

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