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Chapitre 5

La démarche du système classique

Section II : Livres obligatoires et livres utiles

L’enregistrement, c’est à dire une écriture comptable, pour être réalisé, doit respecter
un formalisme. On enregistre dans un livre comptable normalisé. En théorie, il s’agit d’un
brouillard (lorsque l’on tient la comptabilité à la main) ; il n’a pas de forme précise, on y écrit
comme on le souhaite. Cela servait à recopier les choses dans une forme normalisée dans le
livre-journal, qui lui est obligatoire. Il s’agit de l’instrument de la chronologie. Le journal se
présente d’une certaine façon et doit s’y tenir car celle ci est uniformisée. Du fait qu’il est
obligatoire, il va présenter les intitulés et les numéros des comptes utilisés pour faire
l’enregistrement. De plus, il a une fonction de preuve juridique, laquelle tire sa source du
respect des formes. Chaque page doit être numérotée et signée.
En même temps, on les enregistre de manière méthodique, qui consiste à tenir des
comptes individualisés, que l’on fait dans le grand-livre. On ouvre des comptes dans ce livre
en fonction des besoins, ces comptes y figurent aussi longtemps que l’on a besoin d’eux. Cela
permet de connaître les mouvements qui ont eu lieu sur chacun des comptes pendant une
période ou tout le temps (comptes de bilan). Le grand-livre peut se présenter sous forme de
fiches, avec une fiche par compte, que l’on classe par classes. La fiche représente ce qu’elle
contient. Ce classement méthodique est essentiel, c’est de lui que dépend la portée de la
comptabilité. Il est bien sûr obligatoire.
Tout au long de la procédure, il y a un système de vérification permanant de
l’exactitude des écritures. L’instrument principal est la balance, grâce, en première analyse, à
l’égalité des soldes et des masses, elle permet de s’assurer de l’exactitude des écritures. Il y a
des procédés comptables qui permettent de trouver les erreurs que la balance ne permet pas de
déceler. A l’intérieur de l’exercice, on va , à chaque fois, arrêter les comptes pour faire la
balance.
Dans le livre des inventaires, on trouve le bilan, le compte de résultat et l’annexe.
Celui-ci est rendu obligatoire par le Code de commerce.
Les livres obligatoires doivent être conservés pendant 10 ans.

Section III : Le système classique : journal, grand livre, balance

1. Le jourmal, document d’authentification et de classement chronologique des


opérations
Les faits comptables sont des actes juridiques. On résonne sur les décisions plutôt que sur
leur exécution. Cela signifie que les enregistrements comptables sont une comptabilité
d’engagements. Dans le journal, l’authenticité juridique provient du fait qu’il est présenté
d’une certaine façon et qu’on enregistre des engagements. Si le journal n’est pas tenu comme
il faut, il perd de son authenticité juridique et de plus, la comptabilité n’est pas régulière, ce
qui constitue un délit passible d’emprisonnement.
La présentation du journal :
Compte Intitulés
D C

6 Achats 23.10.03 1000
5 A Caisse 1000
Note achat suivant facture n° …….
date

On a 2 colonnes qui vont représenter les sommes en débit et en crédit et on voit que pour
chaque opération, on la somme en débit qui est égale à la somme en crédit.
On commence par écrire les comptes débités vers la gauche et on va écrire la somme dans
la colonne des débits. On écrit ensuite le ou les comptes crédités décalés vers la droite et on
fait de même pour la somme.
Si on la même date pour l’opération suivante, on peut mettre d° (ditto).
Arrivé à la fin de la page, on totalise les colonnes et on signe. Quand on tourne la page, on
prend les sommes des colonnes de la page précédente et on les inscrit en haut.

2. Le classement méthodique par le grand-livre


Il consiste à individualiser les comptes. Il a un caractère obligatoire. La force de preuve
juridique du journal est supérieure à celle du grand livre car il est daté.
A l’intérieur de chaque classe, on ouvre les comptes correspondants à ceux ouverts dans le
journal.
Quand on établit les documents de fin d’exercice, on prend le grand-livre et on tire les
soldes des comptes. Avec les classes de 1 à 5, on fabrique le bilan avec les soldes tirés. Les
comptes de gestion disparaîssent, ce qui se matérialise sous la forme du compte de résultat.

3. La balance, tableau de vérification périodique


La balance est un tableau établi à des intervalles réguliers (de n’importe quelle
dimension). Elle rassemble les masses de tous les comptes et les soldes de ces mêmes
comptes. Elle est donc établie à partir du grand-livre.
Dans la théorie, on aura 12 balances mensuelles établies pendant l’exercice. A la fin de
l’exercice, on a une 13ème balance qui est un peu particulière. On écrit les balances dans le
livre des balances avec une balance par page.
Elle a pour fonctions de déceler certaines erreurs (erreur de compensation mais pas
d’imputation) et de donner, pendant l’exercice, une estimation du résultat et du patrimoine au
moment où elle est établie.
Exemple : Balance au 30/n/95
N° Masses Soldes
Noms des comptes
comptes D C D C
1 Comptes de bilan
:
5
6 Comptes de gestion
7
Totaux ∑D ∑C ∑D ∑C
Il y a plusieurs variétés de balances :
balances partielles (regroupe un sous-ensemble de comptes)
balances cumulées (on peut ajouter les chiffres des balances successives)
balances différentielles (ordinaire)
Propriété arithmétique : possibilité d’additionner les balances.
Propriété caractéristique : égalité des 2 colonnes de masses et égalité des 2 colonnes de
soldes. Pour les balances partielles, il est évident que l’on n'a pas cette caractéristique.
On utilise la balance pour contrôler que les écritures ont bien été passé sous le principe de
la partie double mais l’égalité de la somme des masses en débit et en crédit ne permet pas de
dire que les écritures sont bonnes. Il peut y avoir des erreurs qui se compensent. De plus, la

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balance ne permet pas de savoir si toutes les écritures ont bien été passé. Cela renforce le fait
que l’on ait qu’une approximation du résultat. En revanche, on peut s’assurer que la
transcription journal – grand-livre a bien été faite et que le calcul des soldes est juste. Si on a
l’égalité des masses, l’égalité des soldes et la constatation qu’il y a bien eu report du journal
au grand-livre alors on dit que la balance est juste. Si ces trois conditions ne sont pas
remplies, il y a une ou plusieurs erreurs. Mais si elle est juste, cela ne signifie pas pour autant
qu’il y a exactitude de toutes les passations des écritures.
Le chiffrier-balance est un procédé qui permet de contrôler tous les jours si le report du
journal au grand-livre a été correct (balance quotidienne), on a donc moins de chance de se
tromper que sur plusieurs jours. Mais il y a des erreurs que la balance ne peut pas déceler : le
fait de passer des exercices en sens inverse, l’omission d’écriture, l’erreur d’imputation, le fait
d’imputer des montants erronés.
La balance n’est pas obligatoire mais dans la pratique elle est quasi-systématique car elle
sert aussi pour la gestion.

4. Modes de correction des erreurs


Si on détecte une erreur, on vérifie que les pièces comptables correspondent bien aux
écritures et ainsi de suite pour toutes les erreurs détectables. Cependant, il y a des erreurs,
celles d’omission qu’on ne peut pas trouver ainsi, dans l’ensemble de la comptabilité si on a
pas la pièce comptable, cette omission persistera. Lorsqu’on a passé des écritures en sens
inverse, on fait une contre-passation aussi appelée extourne qui consiste à repasser dans
l’autre sens une écriture déjà passée. On repasse l’écriture de telle sorte qu’une fois l’extourne
effectuée, on ait les soldes qu’on aurait eut sans l’erreur. Il y a aussi la méthode du
complément algébrique où pour annuler une mauvaise écriture, on lui ajoute son complément
algébrique.

5. Avantages et inconvénients des systèmes classiques


Puisque l’on a des livres, on a beaucoup de documents, ce qui cause un travail matériel
assez lourd. Celui-ci est tout de même allégé grâce aux logiciels informatiques mais il faut
quand même conserver les pièces comptables.
Mais le système classique a pour avantages d’être un mémoire permanante, de permettre
une authentification juridique des données, d’obliger à les classer sous la forme de faits
comptables et l’obligation de présenter des documents comptables normalisés périodiquement
et enfin il permet relativement bien la correction des erreurs. Il s’agit d’avantages pour
l’entreprise qui est obligée, pour sa gestion interne, des résultats de son activité.

Section IV : Variations du système classique et améliorations techniques

1. Variantes permettant la division du travail


Le système des livres auxiliaires permet d’avoir plusieurs livres au lieu d’un seul. C’est le
cas, lorsque l’on a des journaux spécialisés, ils ne s’occupent que d’une catégorie d’opération
comme par exemple achats, ventes, traites,etc. Ils fonctionnent tous comme le journal
classique. On aura le journal général dans lequel on récapitule, chaque jour, mais en une seule
écriture globale de chaque journal spécialisé. L’avantage est que l’on fait moins d’erreurs
dans les écritures et cela permet la division du travail.

2. Variantes simplifiant les écritures


a) Le système centralisateur
Il a pour but d’essayer d’avoir les avantages du système des livres auxiliaires sans ses
inconvénients. On fait donc la même chose, en effectuant le report périodique dans les livres
généraux mais de manière simplifiée et en principe moins fréquemment.

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On a une comptabilité à 2 étages :
Premier étage : comptabilité divisionnaire, auxiliaire (de manière détaillée)
Deuxième étage : comptabilité centralisée constituée de l’ensemble des reports périodiques
mais de manière résumée.
On aura à la base des journaux auxiliaires et on reporte tous les jours sur des grands
livres auxiliaires, en particulier, ceux spécialisés sur les tiers. Ensuite, périodiquement, en
principe, tous les mois, on fait la synthèse centralisatrice, la comptabilité périodique,
centralisée qui permet d’orienter la gestion. C’est un avantage pour la comptabilité analytique
car elle a justement besoin de chiffres « synthétiques ».

b) Le système américain
Il s’agit du rassemblement dans un même livre du journal et du grand-livre. Sur la
partie gauche, on trouve le journal et sur la partie droite, le grand-livre. Cela permet de voir
tout de suite les reports. Il faut faire une colonne par compte, il ne faut donc pas avoir trop de
comptes.

c) La balance carrée
Il s’agit d’un tableau tout prêt, conçu pour inscrire simultanément la centralisation, les
reports et la balance. En fait, elle regroupe le journal, le grand-livre et la balance.

3. Perfectionnement matériel
On peut utiliser un décalque, c’est à dire des feuilles placées les unes sur les autres et
lorrsque l’on écrit sur la première, cela écrit en même temps sur les suivantes et on peut ainsi
remplir grand-livre, journal,… et éviter les erreurs de report.
Mais lorsqu’on veut une comptabilité élaborée mais qu’on n'en a pas les moyens, on a recours
à un prestateur extérieur qui, lui, à du métériel et du personnel compétent, c’est ce qu’on
appelle un façonnier ou encore le système de l’afacturage. Les façonniers travaillent, soit de
façon externe, soit par la mise en réseau de plusieurs entreprises connectées sur des logiciels
complexes mais comme chacune n’a pas les moyens de se le payer, elles se mettent en
commun.

4. Les logiciels et prologiciels comptables


a) Définitions
On appelle cela un prologiciel lorsque c’est fait sur commande, alors qu’un logiciel est
la fabrication en grande quantité d’un logiciel. Par définition, les logiciels sont des systèmes
qui constituent les supports technologiques permettant à des systèmes d’informations
d’exister. Le système d’informations et de gestion devient opérationnel grâce au logiciel.

b) Typologie des fonctions


 Fonction de gestion de fonctionnement
Gestion des stocks, de la trésorerie, des clients, des payes,… (le logiciel va lui-même lancer le
réapprovisionnement d’un stock).
 Fonction de gestion d’optimisation
Analyse par produit, par centre de coûts, par client, par fournisseur,… On peut établir de flux
pour chacun des éléments.
 Fonction de gestion par simulation
Concerne les fonctions de décision d’investissement, les choix qui vont avec des choix de
financement. Il s’agit donc de traîter des fonctions budgétaires. Il permet des prévisions. On
peut aussi simuler les conséquences d’une décision ou encore, l’impact des décisions sur le
résulat.
 Fonction d’analyse de sgestion

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Le système trie les données, calcule des agrégats, des rapports, met en plce des tableaux de
bord, de financement. Il peut même proposer de lui-même d’analyser certaines données. On
arrive aux systèmes experts.
Les logiciels sont très diversifiés, ceux qui intéressent la comptabilité, ce sont ceux qui
s’installent sur des PC. Il en existe un grand nombre de modèles, le plus courant en France est
fabriqué par Cybel.

c) Mise en place
La mise en place est assez simple lorsqu’il s’agit d’un petit logiciel. S’il est
sophistiqué, il faut faire une consultation animée par des consultants pour voir s’il est
adaptative au matériel et pour former le personnel. Si celui-ci est trop complexe, on fait appel
à l’afacturage.

d) Contrôle
Le résultat de l’exercice est imposable, donc il y a intervention du Fisc. Il doit pouvoir
rentrer dans le système sans rencontrer d’obstacles. Celui-ci impose aux entreprises les
données qu’elles doivent conserver ainsi que les traitements. Des durées et des modalités de
conservation des informations ainsi que des modalités de contrôle qui sont des contraintes
pour l’entreprise. Il doit pouvoir accéder à la plus grande partie de la comptabilité de gestion
de l’entreprise. L’information est soumise à des règles strictes et aucune excuse n’est
acceptée. Les contrôles peuvent être effectués par un agent du Fisc, directement sur le
matériel ou par quelqu’un qui a un intérêt peut demander le contrôle. Enfin si l’entreprise fait
appel à l’afacturage, les agents pourront aller contrôler chez le façonnier.

e) Exemples
 De conception
Les modules de base sont ceux qui traîtent les écritures courantes de gestion qui se
décomposent en général dans 3 menus principaux :
- Menu gestion : définit le cadre de la comptabilité de l’entreprise et contient le P.C.G.,
des éléments de comptabilité analytique, les auxiliaires, …
- Menu saisies : correspond à la saisie des opérations comptables
- Menu éditions : permet d’éditer des documents d’état comptable comme les journaux
(auxiliaires, centralisateur, général), les balances, …
La gestion des immobilisations se fait grâce à un programme informatique qui gère les
immobilisations avec ventes, achats et les aspects fiscaux mais aussi techniques. Un
programme permettre de gérer les immobilisations corporelles, incorporelles, financières, les
amortissements, la TVA déductible sur les immobilisations, la location-bail, les écritures de
dotations, … et cela est très intéressant pour l’exactitude des calculs.
 De modules
- Module de paye : gère la totalité des paies de l’entreprise avec tous les calculs de
cotisation, charges patronales mais aussi le virement bancaire, les journaux et livres de
paies et, à part, les cotisations à payer vis à vis des différents organismes.
- Module gestion de la trésorerie : dans tous les cas, il permet de récupérer et d’intégrer
chaque jour tous les extraits des comptes bancaires qui interviennent dans les
opérations de l’entreprise. Il édite également un état de simulation de trésorerie et il
peut faire des comparaisons avec la trésorerie antérieure. Il traîte aussi ce qu’on
appelle les encours de tiers, c’est à dire les créances sur les tiers (clients) et les dettes
envers des tiers (fournisseurs).
- Module de rapprochement bancaire : on prend les états de banque et on les compare
avec notre compte banque dans notre comptabilité. C’est un élément indispensable de
la gestion comptable. Il s’agit d’un travail fastidieux mais, en général, les logiciels

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vont au moins proposer la récupération des opérations effectuées par nos banques, le
pointage automatique et l’édition des rapprochements bancaires.
 De saisie informatisée des données comptables
Fonctionnement d’un système :
Fonctionne sur un nombre d’étapes intermédiaires :
Méthode 1
Méthode 2 Méthode 3
Z W
Z Y
Z

Pièce
comptable Bordereau

Base de données
Ecritures
comptable
s
(provisoires)

Enregistrement
 Edition de brouillard et correction des erreurs d’écritures
Les écritures provisoires sont affichées à l’écran ou imprimées. Les erreurs de sasisie sont
corrigées.
Base de données
Brouil
lard
Ecritures
comptable
s
(provisoires)

 Consultation ponctuelle d’un compte


Les écritures concernant un compte sont sélectionnées dans la base de données et affichées à
l’écran.

Comp
Traitement Base de données
te Saisie des écritures Ecritures
d’un compte comptable
s
(provisoires)
Les opérations périodiques
 Clôture périodique
La loi exige que des écritures ne peuvent pas être effacées ou modifiées. On appelle écriture
périodique la conversion des écritures provisoires en écritures définitives.

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Base de données
Ecritures
comptable
s
(provisoires)
Ecritures
comptable
s
(définitives)
 Edition du journal
Le logiciel fait voir les écritures triées par dates. Cette vue est imprimée pour donner le
journal.
Traitement Base de données
Vue des écritures Ecritures
triées par dates comptable
s

Journal

 Edition de la balance des comptes, du bilan et du compte de résultat

Traitement Base de données


Vue des écritures Ecritures
triées par comptes comptable
s

Balance

Compte
de
Bilan résultat

Le logiciel montre les écritures triées par numéro de compte.


Il peut les éditer sous plusieurs formes : balance, bilan, compte de résultat.

Dans une certaine mesure, pour rendre le système plus fiable, la plupart des logiciels
proposent des assistants de gestion, de saisie, ce qu’on apelle un guide de saisie. Cet assistant
sonsiste en une programmation de la saisie des opérations les plus courantes. On utilise
toujours le même assistant pour une longue suite d’opérations semblables. Le but est la
division du travail pour éviter les erreurs. Par exemple, on veut regarder une facture du
10/11/03, on regarde le journal. Si celui-ci est général, il faut tout regarder mais s’il est
divisionnaire, on prend le journal des ventes et on regarde au 10 novembre. Et bien grâce à

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l’assistant de saisie, on peut retrouver cette donnée plus rapidement. Et c’est encore mieux
lorsqu’on a plusieurs comptes à la fois.
Exemple : passation d’une écriture de vente
- L’assistant calcule la TVA et le montant TTC une fois que l’utilisateur a choisi le
montant HT.
- L’utilsateur choisit le compte du client et celui de vente et l’assistant choisit les
comptes n°4457 et 701 et passe l’écriture.

Les logiceils les plus élaborés permettent aussi de remplir des documents fiscaux (ex :
états de TVA), pour que l’accès du Fisc au système informatisé soit facilité. L’objectif final
est d’obtenir le compte de résultat et le bilan pour dégager le résultat et tout ce qui avec
comme par exemple, imputer l’impôt sur le bénéfice.

Section V : Note sur des pratiques commerciales usuelles

1. Les traites ou effets de commerce


a) Définition
Il s’agit d’un papier qui représente de l’argent qui doit être payé à une date donnée.
Dire qu’on fait traîte signifie que des créanciers font transformer des créances sur des tiers
(clients) en papier commercial négociable, c’est à dire des effets de commerce. On peut s’en
servir pour payer d’autres personnes, il a donc des personnes suceptibles d’accepter d’être
payées avec cet effet de commerce. Ces effets de commerce représent des montants à
échéance.

b) Types d’effets
- La lettre de change (ou traîte) : on échange, à l’échéance, une reconnaissance de dette
par de l’argent.
- Le billet à ordre : il fonctionne comme la lettre de change. Il est écrit à l’ordre d’une
personne, il est précisément destiné à cette personne et il ne peut pas circuler comme
la traîte.
- Le warrant (warranted = garantie) : c’est un papier qui représente de l’argent sous
forme de marchandises, c’est un effet particulier. Il signifie que qu’une personne
possède des marchandises et ce warrant représente la valeur de ces marchandises. Les
marchandises se trouvent souvent dans les ports et les aéroports (hangars, entrepôts),
dans des magasins généraux et c’est le magasin général qui délivre le warrant.

Tous ces effets ont un double rôle, ce sont à la fois des intruments de crédit et des
instruments de paiement. Pour nous, un effet à recevoir représente de l’argent à recevoir,
des créances que nous avons sur des tiers (clients) et les effets à payer, c’est de l’argent à
payer, des dettes que nous avons envers des tiers (fournisseurs).

c) Fonctionnement
Les effets de commerce fonctionnent avec 3 entités (individuelles ou morales) : le tireur,
le tiré et le bénéficiaire. Le tireur, celui qui signe la traîte, donne mandat au tiré, celui sur
lequel on va prendre l’argent, qui est en général un banquier ou un commerçant quelconque,
de payer une certaine somme d’argent à une certaine date future, inscrite sur la traîte, à un
bénéficiaire, celui qui touche l’argent.
On ne peut pas connaître avant l’échéance car la traîte peut circuler sous le forme d’un
endossement. Quand on endosse une traîte, on change l’ordre de celle-ci, le bénéficiaire n’est
donc plus le même. Pour transmettre cette lettre de change, on écrit au dos « Veuillez payer à

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Mr Untel la somme de …. » et on signe. Celui qui devient ainsi le nouveau titulaire de la traîte
paut aussi la transmettre toujours par endossement et cela peut continuer ainsi jusqu’à
l’échéance. Jusqu’à l’échéance, les bénéficiaires successifs font crédit.
On peut obtenir le montant de la traîte avant l’échéance en pratiquant l’escompte. Le
porteur de la lettre de change peut la présenter à une banque, avant l’échéance, et se faire
payer. La banque rend un service, il faut donc la payer. Elle retient alors une somme sur le
montant qu’elle va donner. Cette somme s’appelle l’escompte et correspond à un pourcentage
sur le montant nominal de la traîte. Ce pourcentage se divise en deux parties, la première est
le taux d’intérêt négatif, c’est à dire qu’on prend le taux de crédit de la banque et on calcule
en le calcule en fonction du temps qu’il reste avant l’échéance. La seconde partie est une
prime de risque qui est variable car elle tient à la qualité de la traîte, appelée qualité du
papier commercial, autrement dit, la confiance que l’on paeut accorder à l’émetteur pour
qu’il paye à l’échénace. Plus l’échéance est loin et plus la prime de risque est élevée. Par
exemple, si l’emetteur est Renault ou Peugeot, la prime de risque est nulle. Ce pourcentage
prélevé sur le montant nominal de la traîte s’appelle l’escompte.
Une fois que la banque a escomté un traîte, elles ne la conserve pas mais va
immédiatement la porter à l’escompte de la Banque de France. Seules les banques et les
institutions financières peuvent escompter une traîte auprès de la Banque de France. La
Banque de France payera donc le montant nominal de la traîte, diminuée d’une somme
retenue par la Banque de France, pour payer le service. Il s’agit d’un pourcentage qui est un le
taux d’escompte de la Banque de France qui est nécessairement inférieur au montant de
l’escompte prélévée initialement par la banque au porteur de la traîte.
La fiabilité de la lettre de change peut être accrue par l’acceptation. Il s’agit d’une
procédure juridique et plus précisément d’un engagement signé par le tiré de payer le montant
de la traîte, à l’échéance.
On a inventé une lettre de change avec un modèle spécifique : la lettre de change relevée
(LCR), qui est suceptible de traitements informatisés.

d) Enregistrement comptable
Il y a 2 comptes, en classe 4 : Effets à payer et Effets à recevoir.
Lorsqu’un, au moins, des ces comptes contient quelque chose, cela signifie que l’on possède
le papier, la pièce comptable, on est donc avant l’échéance. Donc lorsque la lettre est payée ou
que l’on a pratiqué l’endossement, celle-ci sot du compte. Si, à l’échéance, elle n’a pas été
payé, elle sort également mais pour aller en perte.
Lorsqu’il a à imputer les services sous forme de l’escompte, on va utiliser des comptes de
charges. Les frais sont appelés des agios.

2. La T.V.A.
a) Notion de valeur ajoutée
La valeur ajoutée fut élaborée par la comptabilité nationale. Elle est calculée sous la forme
globale d’un pays. La valeur ajoutée est égale à la somme du coût de production et au
bénéfice de l’exercice.
Coût de production + Bénéfice de l’exercice = Valeur ajoutée.
Ou Valeur monétaire de la production – Valeur de l’ensemble des consommations
intermédiaires = Valeur ajoutée.
C’est à dire, la différence entre le chiffre d’affaire H.T. plus ou moins la variation du stock de
produit fini (ventes – le coût d’achat des matières premières plus ou moins la variation des
stocks de matières premières).
Valeur ajoutée brute : utilisée par le PCG. Elle correspond à la différence entre la production
de l’exercice et les consommations intermédiaires (consommation de biens et services fournis
par des tiers pour réaliser cette production pendant l’exercice). On ne tient pas compte de la
consommation d’investissement.

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Valeur ajoutée nette : La même chose sauf que l’on tient compte de la consommation
d’investissement.
Consommations
intermédiaires Production
Valeur ajoutée j

La valeur ajoutée fait partie des soldes intermédiaires de gestion. C’est devenue un
indice de la performance de l’entreprise, donc de son importance au sein de l’économie
globale. Elle sert de base au calcul de la participation des salariés au fruit de l’entreprise. Elle
permet également de connaître la répartition des entreprises par un classement par secteur, par
branche, etc.
Elle permet l’étude de la répartition, c’est à dire la part des revenus et du capital dans
la production globale.
Pi = Production des entreprises i i appartient à {1 ; n}
Vi = VAj correspondante

P1 ¨P2 P3 P4
→ → →
V1 V2
V3
V4

b) La TVA : définition et fonctionnement


C’est une notion qui permet une imposition, sur l’accroîssement de valeur que
l’entreprise apporte sur les biens et services provenant des tiers. Il s’agit d’une taxe : la TVA.
La valeur ajoutée est très pratique fiscalement car elle aboutit à ce que les imposables
collectent eux-mêmes leurs impôts. A chaque fois, que l’on passe à une entreprise suivante
dans le processus de production, celle-ci ne paiera la TVA que sur sa valeur ajoutée et pas en
plus celles des entreprises précédentes. C’est un impôt à phases multiples, avec des paiements
fractionnés. La TVA est un impôt général sur la consommation neutre. Il s’agit d’un impôt
neutre parce qu’il ne perturbe pas la concurrence. Celui qui paiera la TVA, c’est le
consommateur final car la somme des TVA est égale à la TVA de la production finale.
Le reversement à l’Etat se fait périodiquement, en principe, chaque trimestre. Le calcul
est effectué par l’entreprise qui remplit un formulaire :
T% = Taux de TVA
T% x Vi = T% x Pn

Au niveau d’une entreprise :


L’entreprise n vend Pn et consomme Cn
 P n = Cn + V n
 Vn = Pn - Cn
 T% Vn = T% Pn - T% Cn
TVA à payer = TVA sur le chiffre d’affaire – TVA récupérée par les fournisseurs

Exemple : un magasin commercial


Achat Vente

A A B = différence à déclarer
= TVA déductible C = TVA collectée
B = C – A  Différence à déclarer = TVA collectée – TVA déductible

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Le chapitre d’application de la TVA est très large. LA plupart des opérations
commerciales et de production sont assujetties au paiement de la TVA. « Sont assujetties à la
TVA : livraisons de biens et services relevants d’une activité économiques et effectuées à titre
onéreux par un assujetti agissant en tant que tel. » Il y a des opérations spécialement
énumérées par le code des impôts et qui sont assujetties à la TVA comme par exemple, la
livraison d’une entreprise à elle-même. La TVA a un caractère territorial, les taux varient
selon les pays. L’assiette de la TVA, c’est la base de l’imposition et c’est la contrepartie des
livraisons de biens et services. En France, il y a 2 taux : un taux réduit à 5,5% et un taux
unique à 19,6%.
La TVA n’est pas une charge car l’entreprise a pour rôle de la collecter pour l’Etat qui
est un tiers. Donc les opérations effectuées pour la TVA sont une créance (TVA déductible)
ou une dette (TVA collectée) envers le Trésor public. L’Etat se retrouve donc, suivant les cas,
avec un compte débiteur ou créditeur. Il peut, au Trésor public, y être effectué une
compensation entre la TVA déductible et la TVA collectée. Sous certaines conditions,
l’excédent de TVA peut être remboursé par chèque du Trésor public mais cela reste assez
rare.

c) Enregistrement comptable
Exemple : Journal de la société N
6 Achats 1000
4 TVA déductible 186
4 A FNR 1186
4 Clients 2372
7 A Ventes 2000
4 TVA collectée 372

La comptabilisation est facile car à chaque fois qu’on a achat ou vente, on doit
enregistrer la TVA. Le compte de tiers « Etat – TVA à décaisser » enregistre une dette vis à
vis de l’Etat que l’on paye en créditant le compte « Banque » ou « Chèques postaux ». Si la
TVA collectée est supérieure, le compte qui est déposé au Trésor va constater une dette vis à
vis du Trésor public ; Le compte « TVA à décaisser » (classe 5) va être crédité. Si en
revanche, c’est l’inverse, on va comptabiliser une créance nette sur l’Etat qui va être
comptabilisée au débit du compte « Crédit de TVA à reporter » (classe 4). Cette TVA en trop
vient en déduction de la TVA collectée la mois suivant.
Si on effectue une réduction à un acheteur, la TVA est calculée sur le montant net de la
facture. Par exemple, si on achète des marchandises au comptant pour 25000 et que l’on
bénéficie d’une diminution de prix (escompte commerciale) de 1%. Alors on en aura pour
24750 et on calcule la TVA déductible sur le net, c’est à dire 24750.

d) Le régime européen du 1.1.93


Dans l’Union Européenne, on considère l’entité. Du fait de l’existence de cette Union,
il n’y a plus d’importation et d’exportation. Lorsqu’il y a échange de biens et de services entre
la France et un autre pays de l’Union Européenne la notion d’importation fait place à la notion
d’acquisition. Une acquisition intra-communautaire se définit comme l’achat de biens et
services qui sont réalisés en France en provenance d’un fournisseur établi dans l’un des états
membres de l’Union Européenne.
Pour que cela se fasse de façon coordonnée, on a posé un certain nombre d’obligations
telles qu’un facturation obligatoire selon des formes spécifiques (on doit y mentionner le
numéro d’identification communautaire de l’entreprise, ainsi que sur les pièces comptables)
ou encore que la TVA sera déclarée et payée au service des impôts du pays considéré.
Lorsque cette TVA intra-communautaire existe, il faut, en plus des formulaires nationaux,
remplir des formulaires européens qui récapitulent tous les échanges des l’entreprise avec tous

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les autres pays de l’Union Européenne. La TVA est collectée par l’entreprise française
acheteuse et elle est donc due à l’état français mais cette TVA est aussi une TVA déductible
sur achats. Il y a donc un mécanisme qui restitue les parts de TVA revenants à chaque pays
concernés par l’échange.
Il y a des exceptions appelées exonérations (de la TVA intra-communautaire), surtout :
 Liste d’entreprises exonérées : liste d’assujettis exonérés
 Concerne spécialement les moyens de transport neufs
 Concerne spécialement les ventes à distance
 Concerne spécialement les commissionnaires.

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