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L’information comptable émise par les entreprises doit pouvoir être correctement comprise par les utilisateurs de
cette information, qui sont les banquiers, les salariés, l’administration fiscale, les actionnaires, les fournisseurs et
les clients. Il y a donc une recherche d’harmonisation qui aboutit à un processus de normalisation comptable se
situant à deux niveaux :
· Au niveau français, et c’est le processus de conception et d’amélioration des principes et règles comptables
;
· Au niveau européen et international, avec l’élaboration du cadre conceptuel comptable international et les
normes comptables internationales IFRS (International Financial Reporting Standards).
Cette double harmonisation conduit logiquement à la recherche d’une certaine normalisation pour faire en sorte
que tous les producteurs comptables et les utilisateurs comptables parlent le même langage.
1. Définition
La normalisation est un processus d’élaboration des normes comptables qui cherche à prescrire des principes et
règles applicables à toutes les organisations soumises à l’obligation d’établir des comptes.
Elles comportent notamment des objectifs, des principes, des définitions, des méthodes d’évaluation et de
présentation. Les objectifs et les principes priment généralement sur les règles. Ils forment un cadre conceptuel plus
ou moins explicite qui insiste sur la nécessité de traduire de façon fiable la réalité économique.
2. Objectifs
La normalisation a pour objectif d’améliorer la qualité de l’information comptable fournie par les
organisations. Elle favorise la transparence et la fiabilité des états comptables. De fait, elle renforce la confiance
des utilisateurs externes de l’information comptable.
Le caractère obligatoire des normes permet d’encadrer le comportement des responsables de l’établissement des
comptes. Il garantit, en théorie, la standardisation des pratiques comptables et, donc, leur neutralité.
L’harmonisation des pratiques améliore aussi la comparabilité des comptes dans le temps et entre entreprises
soumises aux mêmes règles.
3. Limites
La production des normes comptables est un processus relativement lent, formé d’étapes d’échanges, de
consultation et de délibération collégiale entre les pouvoirs publics et les professionnels de la comptabilité.
La normalisation cherche à fournir des normes applicables à toutes les organisations. Or, il est parfois difficile de
proposer des règles adaptées aux PME et aux grandes entreprises. Il est alors nécessaire de proposer des
méthodes optionnelles qui nuisent à la standardisation des pratiques. Il existe, par exemple, des Plans Comptables
professionnels adaptés à certains secteurs d’activité : industrie hôtelière, bâtiment, travaux publics, assurance,
association.
Enfin, les normes comptables peuvent laisser des espaces de liberté (ou des difficultés d’interprétation) qui
conduisent à une mise en pratique différente d’une entreprise à l’autre. Ces modalités de mise en œuvre peuvent
rendre difficile la comparaison entre entités et réduire la pertinence de l’information.
À compter de 1996, les organismes français de normalisation ont engagé un processus de convergence vers les
normes comptables internationales. Ainsi, le Plan Comptable Général a évolué régulièrement sous la pression des
normes internationales et européennes.
En Europe, la Commission Européenne adopte les directives et les règlements. Auparavant, deux directives
traitaient des comptes individuels des entreprises et des comptes consolidés des groupes de société. Ces deux
directives sont maintenant remplacées par une directive unique, entrée en vigueur le 19 juillet 2013 et transposée
par tous les États membres de l’UE aux exercices comptables ouverts à compter du 1er janvier 2016.
Les Normes Comptables Internationales sont obligatoires pour les comptes consolidés des sociétés cotées
européennes depuis le 1er janvier 2005. Elles sont optionnelles dans les comptes consolidés des sociétés non
cotées, en France. Elles ne sont pas applicables aux comptes individuels.
Si, pendant longtemps, les règlements incorporés traduisaient la convergence des normes françaises vers les normes
comptables internationales, le plan stratégique 2010-2011 de l’ANC a marqué sa préférence pour un cadre
comptable à deux voies :
· Les normes internationales (IFRS) pour les sociétés cotées sur les marchés ;
· Les normes nationales inscrites dans le cadre de la directive européenne, pour les petites et moyennes
entreprises.
Les organisations professionnelles jouent un rôle important dans le processus de normalisation. Elles participent à
l’évolution de la doctrine comptable. On distingue notamment l’Ordre des Experts-Comptables (OEC) et la
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC).
Ces organismes fournissent des avis, des recommandations, des réponses à des questions techniques utiles aux
professionnels de la comptabilité.
5. Le plan comptable
Conforme au cadre européen et législatif, le Plan Comptable Général (PCG), fruit du processus général de réforme
de la normalisation comptable en France, est un document précieux, hérité du travail des générations antérieures,
conceptuellement précis et stable et extrêmement utile dans la pratique.
Il constitue le droit comptable commun, applicable à défaut de dispositions spécifiques, à l'ensemble des
personnes soumises à l'obligation d'établir des comptes annuels. Il comprend :
· L’énoncé des principes comptables (voir chapitre suivant) ;
· Les règles relatives aux documents obligatoires (journal, grand-livre, livre d’inventaire) ;
· Le plan des comptes ;
· Les règles de fonctionnement des comptes et l’établissement des documents de synthèse annuels (bilan,
compte de résultat et annexe) ;
· Les méthodes d’évaluation des éléments actifs et passifs du bilan.
Il est souvent considéré à tort que seuls les commerçants et les sociétés commerciales sont concernés par le PCG.
Or, le PCG s'applique bien au-delà des seules personnes ayant le statut de commerçant.
En effet, le plan comptable s’applique à toutes personnes physiques ou morales, quel que soit son objet social ou sa
forme juridique, dès lors qu’elle est soumise à l’obligation légale d’établir des comptes annuels comprenant le
bilan, le compte de résultat et une annexe, sous réserve des dispositions qui leur sont spécifiques (PCG, art.111-1
al. 1er - Champ d’application).
Il s’agit notamment :
· Des entreprises industrielles et commerciales ;
· Des sociétés et associations ayant une activité économique ou bénéficiant d’aides publiques, même si elles
n’ont pas la qualité de commerçant ;
· Des entreprises du secteur public et des sociétés d’économie mixte.
À ce titre, le PCG ne parle plus « d’entreprise », mais « d’entité » (PCG, art.111-1 al. 2 - Champ d’application) afin
de souligner le fait que son champ d’application dépasse largement le cadre du commerce et de l’industrie et
concerne notamment tout le secteur associatif.
Cependant, le PCG ne peut tenir compte de toutes les particularités des différents secteurs d’activité ; aussi existe-t-
il des Plans Comptables Professionnels pour certains secteurs d’activités (industrie hôtelières, bâtiment, travaux
publics, assurance, association).
Le plan des comptes
Le P.C.G. présente le plan des comptes, c’est-à-dire une liste des comptes à utiliser pour la saisie de l’information
comptable.
Chaque classe est divisée en comptes à deux chiffres : les comptes principaux. Ces comptes à deux chiffres sont, eux,
divisés en sous-comptes. On parle de codification décimale.
Exemple : 2. Immobilisations
20. Immobilisations incorporelles
21. Immobilisations corporelles
211. Terrains
212. Agencements et aménagements de terrain
213. Constructions
Suivant son niveau de subdivision, un compte peut comporter jusqu’à 6 chiffres. Cependant, pour le traitement des
opérations les plus courantes, les comptes à 3 chiffres sont le plus souvent utilisés.
Classes
Code Signification Exemple
concernées
En 2ème position
1, 2, 3, 4, 5, 6,
position
(*) Compte global si l’entreprise n’utilise pas les comptes 411, 413, 416…
Compte de regroupement si l’entreprise utilise les comptes 411, 413, 416…
La codification des numéros de comptes individuels ne suit pas intégralement le principe de la codification
décimale.
La codification des comptes permet d’éviter les erreurs de saisie lorsque des clients ou fournisseurs ont des
identités proches.
211. Terrains
2111. Terrains nus
Entreprises de moyennes ou grandes 2112. Terrains aménagés
De base
dimension 2113. Sous-sols et sur-sols
2114. Terrains de gisement
2115. Terrains bâtis
211. Terrains
2111. Terrains nus
2112. Terrains aménagés
Système facultatif pour les 2113. Sous-sols et sur-sols
Développé entreprises moyennes et surtout 2114. Terrains de gisement
21141. Carrières
grandes
2115. Terrains bâtis
21151. Ensembles immobiliers industriels
21155. Ensembles immobiliers administratifs et
commerciaux 21158. Autres ensembles immobiliers