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TOPOGRAPHIE

I-GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS

Topographie : association de topos et de graphein qui, en grec,


signifie décrire un lieu . C’est donc la science qui donne les moyens
de représentation graphique ou numérique d’une surface terrestre.
Topométrie: du grec topos signifiant le lieu et métrie signifiant
l’opération de mesurer. C’est donc l’ensemble des techniques
permettant d’obtenir les éléments métriques indispensables à la
réalisation d'un plan à grande ou très grande échelle .
Ces éléments nécessitent différentes mesures sur le terrain suivies de
nombreux calculs, schémas et croquis. C’est un domaine vaste qui
demande de nombreuses compétences auxquelles l’outil informatique
est aujourd’hui indispensable.

Topologie : c’est la science qui analyse les lois générales de la


formation du relief par les déformations lentes des aires continentales,
atténués ultérieurement par les actions externes : érosion due à la mer,
au vent, à la glace, à l’eau et à la neige.
Géodésie: c’est la science qui étudie la forme de la terre. Par
extension, elle regroupe l’ensemble des techniques ayant pour but de
déterminer les positions planimétriques et altimétriques d’un lieu .
Cartographie : c’est l’ensemble des études et opérations scientifiques,
artistiques et techniques intervenant à partir d’observations directes ou
de l’exploitation d’un document en vue d’élaborer des cartes, plans et
autres moyens d’expression.
Canevas : c’est l’ensemble des points connus en planimétrie et/ou
en altimétrie avec une précision absolue homogène.

1
II-FORMES ET DIMENSIONS DE LA TERRE

1- Géoïde
En apparence la Terre a la forme d’une sphère. En fait, elle est
légèrement déformée par la force centrifuge induite par sa rotation
autour de l’axe des pôles : la Terre n’est pas un corps rigide. Cette
déformation est relativement faible : « tassement » de 11 km au
niveau des pôles par rapport à un rayon moyen de 6 367 km et
« renflement » de 11 km au niveau de l’équateur. Elle a donc l’aspect
d’un ellipsoïde de révolution dont le petit axe est l’axe de rotation :
l’axe des pôles (fig. 2.2.).
La Terre est une surface en équilibre .La surface du niveau moyen
des mers et océans au repos n’a pourtant pas une forme régulière et ne
coïncide ainsi pas avec un ellipsoïde de révolution : elle n’est pas
régulière mais ondulée, présente des creux et des bosses (fig. 2.1.). Par
exemple, la surface de la mer se bombe au-dessus d’un volcan et se
creuse au-dessus des grandes fosses océaniques parce que les reliefs
créent des excès ou des déficits de matière produisant ainsi des
variations locales du champ de pesanteur. Or la surface d’un fluide en
équilibre est en tout point normale aux forces de pesanteur : on dit
qu’elle est équipotentielle du champ de pesanteur. La Terre, non
rigide, peut être considérée comme un fluide ; la direction des forces
de pesanteur varie d’un endroit à un autre en raison de la répartition
hétérogène de la matière composant la Terre sa surface n’est donc
pas régulière.

Fig. 2.1. : Ellipsoïde et géoïde

La surface des mers et océans au repos recouvrant toute la Terre est


appelée géoïde (fig. 2.1.) ;

2
Le géoïde, niveau des mers prolongé sous les continents, est donc une
surface gauche à laquelle on ne saurait appliquer des relations
mathématiques de transformation. Il est la surface de référence pour
la détermination des altitudes, autrement dit la surface de
niveau zéro. En réalité, la référence en altitude dépend du choix du
repère fondamental et du système d’altitude. Il s’ensuit que la surface
de niveau zéro est légèrement différente du géoïde ; l’écart est constant et
représente l’altitude du point fondamental au-dessus du géoïde.

Remarque

Lorsque le topographe (ou le maçon) cale la bulle de son niveau, il


matérialise un plan tangent au géoïde qui correspond à la surface
d’équilibre des eaux (pente d’écoulement des eaux nulle). On
obtient ainsi partout l’orientation de la verticale physique d’un lieu.
Il est intéressant de noter qu’aucune autre référence n’offre de
telles facilités.

3
2- Ellipsoïde de révolution

Définitions
La surface la plus proche du géoïde est un ellipsoïde de
révolution, c’est-à-dire un volume engendré par la rotation d’une
ellipse autour d’un de ses deux axes. La terre tournant autour de
l’axe des pôles (de demi-longueur b, fig. 2.2.), cette rotation
engendre un cercle équatorial de rayon a.
Les dimensions de l’ellipsoïde sont déterminées en comparant la
distance par mesures géodésiques et la différence de latitude par
mesures astronomiques entre deux points d’un même méridien.

Un méridien est l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec


un plan contenant l’axe des pôles : c’est donc une ellipse.
Un parallèle est l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec
un plan perpendiculaire à l’axe des pôles : c’est donc un cercle.
Tous les méridiens sont égaux entre eux (à quelques écarts près).
Leur rayon de courbure diminue des pôles vers l’équateur, donc
leur courbure (inverse du rayon) augmente.

l
Fig. 2.2. : Ellipsoïde de révolution

Il n’existe pas un ellipsoïde global unique mais plusieurs


ellipsoïdes locaux définis pour chaque pays, chacun adoptant un
ellipsoïde le plus proche possible du géoïde local. Ceci explique

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que les ellipsoïdes diffèrent d’un pays à l’autre. Pour la géodésie
française, on utilise l’ellipsoïde défini en 1880 par Clarke et dont
les caractéristiques, sont les suivantes :
● Demi-grand axe : a = 6 378 249,20 m
● Demi-petit axe : b = 6 356 515,00 m

Autres ellipsoïdes

Comme nous l’avons dit au paragraphe précédent, d’autres


ellipsoïdes ont été ou sont utilisés. Leurs caractéristiques sont les
suivantes :

½ grand Syst.
Excentricité e géodésique Projection
Ellipsoïde axe a (m)
Point
1/aplat. 1/f fondamental Méridien origine
½ petit axe b (m)
Clarke 6 378 249,200 0,082 483 256 763 NTF Lambert
1880 6 356 515,000 293,466021 3 Panthéon Paris
Hayford 6 378 388,000 0,081991 890 22 ED 50 UTM
1909 6 356 911,946 297,000000 0 Potsdam Greenwich
6 378 137,000 0,081819 218 06
GRS 1980 International
6 356 752,300 298,257025
IAGRS 6 378 137,000 0,081819 191 31
WGS 84
1980 6 356 752,314 298,257222 101

s
3-Systèmes de coordonnées

a-Système géocentrique

Un système de référence géocen-


trique est un repère (O, X, Y, Z)

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(fig. 2.3-a.) tel que :
● O est proche du centre des
masses de la terre .
● l’axe OZ est proche de l’axe de
rotation terrestre ;
● le plan OXZ est proche du plan
du méridien origine.

Fig. 2.3-a. : Coordonnées géocentriques

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b-Système Géographique

L’axe de rotation de la terre est


l’axe des pôles PP . Le cercle per-
pendiculaire à l’axe des pôles est
l’équateur. La demi-ellipse méri-
dienne passant par les pôles et par
un point A est la méridienne de A
(fig. 2.3-b.).
Un point sur l’ellipsoïde est
repéré par sa longitude et sa lati-
tude (rapportées à la normale (na )
à l’ellipsoïde en A).
Elles sont définies ci-après.

● Longitude () : la longitude 


d’un lieu A est l’angle dièdre Fig. 2.3-b. : Coordonnées géographiques
formé par le méridien du lieu
avec le méridien origine. Elle
est comprise entre 0° et 180° Est ou Ouest. Le méridien origine international est celui de Greenwich
(observatoire de la banlieue de Londres).

● Latitude () : la latitude de A est l’angle  que fait la verticale (na ) de A avec le plan de l’équateur. Elle
est comprise entre 0 à 90° Nord ou Sud. Les cercles perpendiculaires à la ligne des pôles PP  sont appelés
parallèles : ils sont parallèles au plan de l’équateur.
Hauteur ellipsoïdale (h) : à un point A  situé sur la surface de la terre et sur la même verticale que A, on associera
une troisième coordonnée correspondant à la hauteur au-dessus de l’ellipsoïde, notée h, mesurée suivant la normale
(n).
a
Remarque
Par la suite, nous parlerons plus volontiers de coordonnées géodésiques puisqu’elles sont associées à un
ellipsoïde donc à un système géodésique donné.

C - Systèmes géodésiques
Un système géodésique est défini par :
● Un ellipsoïde, choisi le plus proche possible du géoïde local ;
● Un système de représentation plane ;
● Un point fondamental (sauf dans le cas d’un système géocentrique où il n’y a pas de point fondamental)
dont les coordonnées sont déterminées par des mesures astronomiques ; en ce point, la normale à
l’ellipsoïde est confondue avec la verticale c’est-à-dire la normale au géoïde.

La réalisation d’un système géodésique est concrétisée sur le terrain par un réseau de points connus en
coordonnées dans ce système. Cette réalisation étant fonction des techniques de mesure, de calcul et de leurs
évolutions, il peut exister plusieurs réalisations d’un même système géodésiques.

Définition du nord

Sur une carte IGN, on remarque en légende le croquis ci-contre .Il est
mentionné : « La déclinaison magnétique correspond au centre de la feuille,
au 1er Janvier 1993. Elle diminue chaque année de 0,16 gon (0° 08 ) ».
Le nord géographique et le nord magnétique sont distincts.
Le nord géographique est la direction du méridien de point vers le pôle
Nord.
Le nord magnétique est la direction de l’aiguille aimantée
L’angle entre le nord géographique et le nord magnétique est la déclinaison magnétique d : elle varie dans le
temps et dans l’espace
Le « Nord » du quadrillage du système de projection est la direction des ordonnées Y positifs en ce point ; il
est encore appelé Nord Lambert.
La détermination des points géodésiques s’est faite par la méthode de triangulation , qui consiste à mesurer les
angles et quelques cotés des triangles accolés dans les sommets sont des points géodésiques .
Dans le système de projection Lambert ; l’angle entre le nord géographique et la direction des ordonnées Y est la
convergence des méridiens γ .
Azimut Az : est l’angle compté positivement en sens horaire depuis le nord géographique .
Gisement Gt : est l’angle compté positivement en sens horaire depuis le nord Lambert .

CALCUL DE COORDONNEES
Convention et relation fondamentales :
Notions élémentaires sur les projections cartographiques :
Le passage de la surface physique de la terre à sa figuration plane, comporte, en premier lieu sa projection
graphique de la surface de l’ellipsoïde ou d’une portion de cette surface sur un plan au moyen d’un système de
projection cartographique.
Il existe plusieurs systèmes de projection ; on en cite par exemple :
a-Les projections cylindriques.

Projection cylindrique directe


projection cylindrique transverse

b- Les projections coniques.

Le système de projection utilisé au Maroc est le système de projection Lambert dont les caractéristiques sont :
Les méridiens sont des droites concourantes formant des angles proportionnels à la longitude.
Les parallèles sont des arcs de cercles concentriques, le centre est l’image du pole Nord, et l’intersection des
méridiens.

 C’est une projection conforme (elle conserve les angles).


 Les méridiens ont pour image des droites concourantes au point p ,image du pole P.
 Les parallèles ont pour image des cercles concentriques de centre p et de rayon R.
Représentation conique directe

III- MESURES ANGULAIRES


La mesure d’angles est toujours indispensable en topographie. Par rapport aux mesures
de distance au moyen de technologies modernes, les mesures angulaires gardent
l’avantage d’être d’autant plus précises que les portées de mesures sont longues.

1-LE THEODOLITE
Un théodolite est un appareil permettant de mesurer des angles horizontaux (angles
projetés dans un plan horizontal) et des angles verticaux (angles projetés dans un plan
vertical).

Le terme théodolite « optico-mécanique » regroupe l’ensemble des appareils à lecture


« mécanique » par vernier gradué en comparaison aux appareils « optico-
électroniques », appelés aussi stations, dont la lecture se fait sur un écran à affichage
numérique et qui intègrent souvent un appareil de mesure électronique des distances
(IMEL).

Rappelons quelques définitions.


goniomètre permet de mesurer des angles horizontaux (appelés aussi angles azimu-
taux) ou verticaux.
Un cercle permet la mesure d’angles horizontaux uniquement.
L’éclimètre mesure des angles verticaux uniquement.
Le clisimètre permet la mesure directe de pentes avec une précision de 0,5 %.
Le tachéomètre est un théodolite couplé à un système de mesure de distances

a-Principe de fonctionnement
Principe du fonctionnement d’un théodolite.

Fig. 3.1. : Schéma de principe d’un théodolite

● (P) : axe principal, il doit être vertical après la mise en station du théodolite et doit
passer par le centre de la graduation horizontale (et le point stationné).
● (T) : axe secondaire (ou axe des tourillons), il est perpendiculaire à (P) et doit
passer au centre de la graduation verticale.
● (O) : axe optique (ou axe de visée), il doit toujours être perpendiculaire à (T), les
trois axes (P), (T) et (O) devant être concourants.
● L'alidade : c’est un ensemble mobile autour de l’axe principal (P) comprenant le
cercle vertical, la lunette, la nivelle torique d’alidade et les dispositifs de lecture
(symbolisés ici par des index).
● Le cercle vertical (graduation verticale). Il est solidaire de la lunette et pivote
autour de l’axe des tourillons (T).
● Le cercle horizontal ou limbe (graduation horizontale). Il est le plus souvent fixe
par rapport à l’embase mais il peut être solidarisé à l’alidade par un système
d’embrayage ,on parle alors de mouvement général de l’alidade et du cercle autour
de (P) ; c’est le mouvement utilisé lors du positionnement du zéro du cercle sur un
point donné. Lorsqu’il est fixe par rapport au socle, on parle de mouvement
particulier : c’est le mouvement utilisé lors des lectures angulaires.

b-Caractéristiques des théodolites .


Les caractéristiques des théodolites optico-mécaniques les plus importantes données par
les constructeurs sont les suivantes :

Ecart type Sensi.niv.Tori. (cgon/2 mm)


Grossissement Lecture directe
Sensi.niv.spher. (cgon/2 mm) Lecture estimée

Théodolite .

1 1 1
4 1

2 17
10
9
17

20
3
6
20 12
22
h
13 1
1 4
18 13
6
1
4 16

1
7 h
7 1
1 9
9 8
21
8

T16 (coupe) T2 vue extérieure


Légende
1. Poignée amovibIe 12. Commutateur de Iecture Hz-V
2. Viseur d'approche 13. NiveIIe d'aIidade
3. Vis de bIocage de Ia Iunette 14. Vis d'aIidade de fin pointé
4. OcuIaire de Ia Iunette 1h. NiveIIe sphérique
h. Vis de fin pointé 16. Débrayage du Iimbe {T16)
6. ConfrôIe dˇautomatisme 17. CercIe verticaI
7. Embase amovibIe 18. CercIe horizontaI
8. PIomb optique 19. Vis caIantes
9. Micromètre optique 20. Ob¡ectif
10. Bague de mise au point 21. BIocage de I’embase
11. Microscope de Iecture 22. ÉcIairage des cercIes

II-LES ANGLES HORIIONTAUX


1-Le cercle HORIZONTAL
Le cercle horizontal (ou limbe) est la graduation du théodolite sur laquelle l'opérateur
lit les angles horizontaux. Il est lié au socle de l'appareil mais peut aussi pivoter sur lui-
même de manière à régler le zéro des graduations sur une direction donnée. Il existe
plusieurs technologies possibles pour cette mise à zéro : le débrayage de l’entraînement
du cercle (T16) ou bien le mouvement par vis-écrou (T2).

Mesure d’angles horizontaux

Les graduations sont croissantes de 0 à 400 gon dans le sens horaire (en regardant le
cercle du dessus).
Après la mise en station du théodolite, ce cercle est horizontal, ce qui explique que les
angles lus soient des angles projetés sur le plan horizontal et appelés angles
horizontaux (ou azimutaux), notés Hz.

l'appareil est en station sur le point S. L'opérateur vise le point A (sommet du bâtiment)
et règle le zéro des graduations sur ce point. En visant le point B, il lit dans le
théodolite l'angle horizontal A - S - B (A, B, S sont les projections de A, B et S sur
le plan horizontal passant par l’axe des tourillons de l’appareil).
2-Le double retournement
C’est une manipulation consistant en un demi-tour simultané de la lunette et de
l’alidade .Cette technique de mesure permet d'éliminer certaines erreurs systématiques
et de limiter les fautes de lecture. Lors d’une mesure d’angle horizontal, cela permet :

● De doubler les lectures et donc de diminuer le risque de faute de lecture ;


● De ne pas toujours lire sur la même zone du limbe, donc de limiter l’erreur due aux

défauts de graduation du limbe ;


● d’éliminer les défauts de collimation horizontale et de tourillonnement.

L’erreur de centrage sur le point de station et l’erreur de calage de l’axe vertical ne sont
pas éliminées par cette manipulation. Il convient donc de soigner ces opérations.

Double retournement
Pratiquement, on effectue :

● Une lecture en cercle gauche (cercle vertical de l'appareil à gauche de l'opérateur,


plus généralement en position de référence) ;
● Un double retournement ;
● une nouvelle lecture du même angle en cercle droite (cercle vertical à droite).
Si l’on appelle HzCG la valeur lue en cercle gauche, et HzCD celle lue en cercle droit, on
doit observer :
HzCD  HzCG + 200
En effet, le double retournement décale le zéro de la graduation de 200 gon; ceci
permet un contrôle simple et immédiat des lectures sur le terrain.
La différence entre les valeurs HzCG et (HzCD – 200) représente la combinaison des
erreurs de collimation, de mise en station, de lecture, etc.
L'angle horizontal Hz mesuré vaut alors :
Hz CG + Hz CD – 200
Hz = -- -------------------------------------------- si Hz CD > 200 gon
2
HzCG + HzCD – 200 + 400 HzCG + HzCD + 200
Hz = = si Hz CD < 200 gon
2 2

Remarque
Si l’on n'effectue qu'une seule lecture, elle doit être faite en position de référence (CG
sur les théodolites classiques et CD sur la plupart des stations électroniques).

ure simple
L'appareil étant dans sa position de référence (par
exemple CG sur la figure), et le zéro de la graduation

Lecture d’un angle


horizontal
horizontale n'étant pas modifié après mise en sta-
tion, l'opérateur effectue une lecture azimutale LA sur
le point A puis une lecture LB sur B et en déduit l'angle
ASB :
HzAB = LB – LA
uence
On appelle séquence un ensemble de (n + 1) lectures
effectuées à partir d'une même station sur n
directions différentes avec la même position des
cercles horizon-
taux et verticaux, le contrôle de fermeture sur la référence et la répercussion sur les n
lectures de l'écart de fermeture sur la référence (sur laquelle on réduira les angles à zéro).
Par exemple, sur la figure, la référence est le point R
sur lequel l’opérateur effectue la première lecture LR1
, on fait une lecture sur chaque point en tournant
en sens horaire et une dernière lecture de fermeture
sur le point R LR2 .
Par calcul, les lectures sont ensuite réduites à la
référence R en soustrayant aux autres lectures la
moyenne des deux lectures sur la référence. Pour
cela, on calcule :

● la fermeture de la séquence : Fs = | LR1 – LR2 |


● la moyenne sur la référence : L R = (L R1 + L R2 )/2
Séquence
● la lecture sur chaque point : Lj = Lj – L R

La lecture sur la référence devient donc LR = 0 .


La fermeture angulaire de chaque séquence est soumise à des tolérances
réglementaires dont les valeurs fixées sont : 1,5 mgon en canevas de précision et 2,8
mgon en canevas ordinaire.

c-Paire de séquences
Une paire de séquence est l'association de deux séquences successives avec un
décalage de l'origine du limbe, le retournement de la lunette et l’inversion du sens
d'observation. Cette méthode permet de minimiser certaines erreurs systématiques.
Généralement, l’opérateur effectue une séquence en CG dans le sens horaire de
rotation de l'appareil puis effectue un double retournement et enfin effectue la séquence
en CD dans le sens trigonométrique (sens inverse horaire).
Pour une seule paire de séquences on décale l'origine du limbe de 100 gon ; le double
retournement décale déjà l'origine du limbe de 200 gon.

Paire de séquences

Paire Origine Sens de rofafion Posifion du cercle verfical


0 sens horaire C Gauche
100 sens trigo C Droite
nº1
50 sens horaire C Gauche
nº2
150 sens trigo C Droite

Remarque

● Si l’opérateur effectue deux paires de séquences les décalages d'origine sont


géné- ralement effectués comme indiqué ci-dessus.
● les lectures en canevas ordinaire nécessitent au moins deux paires de séquences,
en canevas de précision au moins quatre paires de séquences (décalages usuels
d’ori- gine pour quatre paires : 0, 100 ; 50,150 ; 25,125 ; 75,175 .
● le procédé consistant à décaler l’origine du limbe entre deux séquences est appelé
réitération .
● l’écart des lectures (écart entre la moyenne de toutes les paires et la moyenne
d’une paire) est soumis à des tolérances réglementaires :
1,2 mgon en canevas de précision pour quatre paires de séquences (1,3 mgon pour
huit paires) ;
1,3 mgon en canevas ordinaire pour deux paires de séquences (1,6 mgon pour
quatre paires).

3- Tour d'horizon

Le tour d’horizon est le résultat final de la combinaison des observations angulaires


(séquences) en une même station et rapportées à une même référence (dans nos
exem- ples le point R).

Lors du calcul, on détermine la valeur moyenne de l’écart sur la référence : c’est la


somme algébrique de tous les écarts de lecture d’une même paire divisée par (n + 1), n
étant le nombre de directions visées y compris la référence.

Cet écart est soumis à des tolérances réglementaires :


● 0,7 mgon en canevas de précision pour quatre paires (0,8 mgon pour huit paires) ;
● 0,8 mgon en canevas ordinaire pour deux paires (0,9 mgon pour quatre paires).
4-Paire de séquences réduite
C’est une paire de séquences sans fermeture et sans décalage du limbe. On
l’utilise en lever de détails ou pour la mesure d’angles uniques, par exemple en
polygonation ordinaire.

Lecture CG Lecture CD
Station Poinfs Moyenne
{gon) {gon)
1 A 114,7h 314,71 114,73
B 207,23 7,28 207,23
C 373,64 173,60 373,62
D 86,19 286,14 86,16

● Arrivé en D, on effectue un double retournement et on inverse le sens de rotation.


● L’écart entre CG + 200 et CD doit rester constant.
● On prend la moyenne des deux lectures basée sur CG.

Application
Mesure d'une surface d’un polygone ABCDE.

Exemples sur les méthodes de lectures


I- Méthode de mesurage des angles horizontaux :
1) La répétition :
C’est une méthode qui est abandonnée en raison de l’erreur qu’elle peut engendrer (Entraînement du limbe). Elle consiste à
additionner n fois l’angle à mesurer sur le limbe.
Le nombre de lecture est réduit à 2, une au début à l’origine : L0, l’autre à la fin sur l’extrémité : Ln. Le calcul de l’angle est aussi
en fonction du nombre de fois que l’on passe par zéro.

Exemple :

L0 = 120.358
Ln = 83.458
n=4
k=2

 = 190.775

2- Le double retournement :
On différencie entre lunette directe et lunette renversée selon la position du goniomètre vertical ou cercle vertical. Lorsque ce
cercle est à gauche de la lunette on note la position par CG, lorsqu’il est à droite de le lunette on note la position par CD.
Tableau de lecture avec double retournement :

St Points visée C.G C.D Angle adopté


B A 85.461 285.465 220.425
C 305.887 105.889

Le D.R élimine l’erreur d’excentricité de la lunette, l’erreur de tourillonnement, et la collimation horizontale et verticale.
Le D.R est largement suffisant au point de vue précision pour les cheminements et les triangulations de moyenne précision.
3- La réitération :
Elle consiste à mesurer plusieurs fois l’angle à déterminer en décalant chaque fois l’origine des lectures et en changeant
le sens de rotation de l’alidade.
Soit à faire n réitérations :

On décale l’origine (qui est au voisinage de ) de grades

Exemple :
Soit à mesurer l’angle à l’aide d’un goniomètre avec 4 réitérations ( n = 4 ).
Les origines sont :
0,…… ; 100,……. ; 50,……. ; 150,…….

Station Point visée Angle adopté


CG CD CG CD
A

B 180.805
C

Angle partiel

4- Le tour d’horizon :
Lorsqu’en une station S, on a plusieurs angle horizontaux adjacents à mesurer, on choisit une des directions telle qu’elle soit dans
la direction opposée du soleil, comme origine ; soit SR par exemple.R est appelé référence.
Dans chaque série on pointe R, A, B, C, D, R. La fermeture sur R permet de calculer l’écart de fermeture .Dans la 2 éme et la 4 éme
série, on pointe R, D, C, B, A, R et on note de même .
Statio P.V Lectures
n CG CD CG CD réduites à 0

A
0.0000

B 48.2793

C 165.3698
S

A 0.0000

Est appelée écart de fermeture. Il est calculé sur le terrain. On admet en général 10 dmg.
Si l’écart n’est pas admissible, cela peut provenir soit :
 D’un choc subi par l’appareil.
 Du tassement d’un pied dans le sol.
 D’une fausse manœuvre.
 De la dilatation de l’appareil (Torsion du trépied)

5- Lectures par couples :


Lorsque le support est moins stable, (station sur chevalement par exemple), chaque visée sur un signal doit être
encadrée par 2 visées sur la référence.
Si le tour d’horizon est composé par les points R, A, B, C, D, et si R est la référence,
les observations seront faites dans l’ordre R, A, R, B, R, C, R, D, R.
Cette méthode est plus longue que celle du tour d’horizon ; mais elle a l’avantage de permettre de savoir à quel
moment s’est produite une rotation importante du limbe.
PRÉCISION DES MESURES ANGULAIRES

I-Erreurs Systématiques dues à un défaut de l'appareil

Graduation et géométrie des cercles

L’irrégularité des graduations des cercles et le défaut de perpendicularité du


cercle horizontal avec l’axe principal sont minimisés par la réitération des
lectures effectuées, c’est-à-dire plusieurs lectures du même angle sur des parties
différentes de la graduation, décalées de 100 gon.

2-Défauts d'excentricité
Concernant le défaut d’excentricité de l’axe principal, l’axe principal ne passe
pas par le centre du cercle horizontal.

Concernant le défaut d’excentricité de l’axe secondaire, l’axe secondaire ne


passe pas par le centre du cercle vertical.

Les appareils les plus précis sont munis d’un système permettant d’éliminer ces
défauts d’excentricité (lecture dite « par double vernier » et de lire sur deux
parties diamétrale ment opposées du cercle et d’en faire une moyenne optique. Ce
système est utilisé dans le micromètre du théodolite T2 .
Le point O, point de passage
de l’axe de rotation (axe P ou
T) dans le plan du cercle, est
différent du centre du cercle O :
il existe une excentricité e.
L’opérateur lit donc l’angle (
 ) sur un point P quelconque
alors qu’il désire lire l’angle .
S’il fait une lec- ture
simultanée sur la partie du
cercle diamétralement opposée
par rapport à O, il lit l’angle
(200 +   ) ; la moyenne des
deux valeurs (l’une diminuée
de 200) permet d’obtenir
l’angle  exact. Lecture par double vernier

Dans le triangle OOP, l’erreur


d’excentricité  est telle que :
sin  sin 
e = R
R est le rayon du cercle (pour R  2,5 cm, une excentricité de e = 0,001 mm provoque
au maximum une erreur angulaire de  = 25 dmgon pour  = 100 gon).

3-Tourillonnement
L’axe secondaire (T) n’est pas perpendiculaire à l’axe principal (P). Le défaut de
tourillonnement t entraîne un déplacement de l’axe de visée OP dans un plan Oxz non
vertical incliné de l’angle t.
Ceci implique une erreur  sur l’angle
horizontal et une erreur sur l’angle
de site i. L’angle lu est i et l’angle
cherché i.
Le calcul de l’erreur  s’effectue
comme suit :
hh = Oh . tan = nh. sin t
nh = Oh. tan i
Donc : tan  = sint . tan i
L’erreur sur l’angle de site i est cal-
culée ainsi :
nh = On . sini = nh. cos t
nh = On . sin i donc sini = sin i. cos t
Ce défaut est aussi appelé Défaut de tourbillonnement
collimation verticale.
L’erreur  est éliminé par double retournement : en effet, après avoir effectué cette
manipulation, le plan incliné de déplacement de la lunette occupe une position
symétrique par rapport au plan vertical comprenant la ligne de visée OP, et l’erreur
commise  est aussi symétrique ; la moyenne des deux lectures élimine ce défaut.
Le défaut sur i n’est éliminé par aucune manipulation. Il est négligeable pour des
angles de site courants : en effet, même avec un angle de site extrême (i = 50 gon), il
faudrait un défaut t = 0,1 gon (très important) pour obtenir une erreur négligeable de 1
dmgon sur i.

4-Collimation horizontale
La collimation horizontale est notée c.
L’axe de visée OP n’est pas
perpendiculaire à l’axe secondaire (T).
Ce défaut de perpendicularité c induit
une erreur  sur l’angle horizontal.
L’angle i n’est pas affecté par cette
erreur : la projection de i sur le plan ver-
tical xOz reste inchangée.
La ligne de visée décrit un cône d’axe
(T) et d’angle au sommet (200 – 2c).
Les angles horizontaux et verticaux sont
lus dans le plan vertical OPh alors qu’ils
devraient être lus dans le plan vertical
Oxz.
Collimation horizontale

Le calcul de l’erreur  s’effectue comme suit :


5-Erreur d'index de cercle vertical
L’index du cercle vertical n’est pas situé sur la verticale du centre du cercle. Cette
erreur peut être éliminée par double retournement ou par l’utilisation d’une nivelle
d’index. Sur les appareils récents, un automatisme utilisant l’action de la pesanteur
minimise ce défaut.

6-Erreur d'excentricité du viseur


L’axe de visée ne coupe pas l’axe principal ou l’axe secondaire. Cette erreur est
éliminée par double retournement.

7-Jeux de fonctionnement
La variation de la position des axes de rotation (P) et (T) est due à la présence
obligatoire de jeux de fonctionnement dans les mécanismes de guidage en rotation.
Cette erreur peut être minimisée par l’inversion du sens de rotation lors des mesures
par paire de séquence. Cette inversion provoque un changement de sens du rattrapage
de jeux. Il faut également veiller à ne pas entraîner brusquement un élément en rotation
et à toujours effectuer les rotations en manipulant l’alidade de manière symétrique
(avec les deux mains en même temps).

II-Erreurs systématiques dues à une cause extérieure


Il s'agit essentiellement des erreurs dues à la réfraction atmosphérique qui incurve le
trajet de tout rayon lumineux .Les réfractions sont de deux types :

● réfraction latérale : elle est due à la présence d’une paroi exposée au soleil. Elle est
impossible à évaluer ;
● réfraction verticale : elle est due aux variations de densité de l’atmosphère, elle
peut être évaluée et corrigée.
Il faut éviter les visées rasantes près d’obstacles importants, au-dessus d’un cours
d’eau, trop près du sol par temps chaud à cause du flamboiement1 de l’air.

III-Erreurs accidentelles
1-Erreur de calage de l'axe principal
Le calage parfait de l’axe principal est très difficile à réaliser : il n’est jamais
parfaitement vertical. Ceci entraîne un défaut d’horizontalité t’ de l’axe secondaire,
défaut qui res- semble à un défaut de tourillonnement, entraînant sur l’angle
horizontal une erreur  dans la mesure des angles horizontaux de la forme : sin  =
sint. tan i, comme pour le tourillonnement.
L’incidence de cette erreur sur les angles horizontaux ne peut pas être éliminée par des
méthodes de mesure. En revanche, elle peut être mesurée, pour les manipulations de
haute précision, au moyen d’une nivelle cavalière : il s’agit d’une nivelle que
l’opérateur pose sur les montants de l’alidade et qui permet d’obtenir l’angle
d’inclinaison de l’axe secondaire. Cela permet de souligner l’importance de la mise en
station et du réglage de la nivelle torique.

2-Erreur de centrage sur le point stationné


Il est de l’ordre de  4 mm pour le mode de mise en station .

3-Erreur de pointé
concernant les différents types de pointés.

4-Erreurs de lecture
Pour éviter ce type d’erreur, il faut soigner la lecture sur vernier et effectuer des
doubles lectures. Les appareils électroniques à affichage digital limitent les erreurs de
lecture et les erreurs de retranscription (en particulier s'ils sont munis d’une interface
informa- tique).

5-Erreur de dérive du zéro


Cette erreur est due à la torsion du trépied : les trépieds en bois (ou en métal) étant peu
massifs (pour faciliter leur transport) et relativement peu rigides, il existe des phéno-
mènes de torsion du trépied dus aux passages et aux manipulations de l’opérateur, aux
dilatations différentielles des pieds sous l'effet du soleil, etc. Ces phénomènes
entraînent une dérive du zéro qui peut affecter des mesures de très grande précision
(dmgon). Pour les minimiser, il est donc recommandé :

● de rester en station le moins longtemps possible sur un point ;


● d’effectuer les observations à l’ombre d’un parasol ;
● ou bien d’utiliser comme en métrologie des trépieds très massifs et stables.

En mesurage de précision, il est possible de contrôler cette dérive en pointant régulière-


ment un signal fixe (ou mire de torsion) et en tenant compte de l’évolution des lectures.

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