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La dimension fractale et l'étendue granulaire comme paramètres


d'identification des mélanges granulaires

Article  in  Materials and Structures · January 2006


DOI: 10.1617/s11527-006-9113-0

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1 author:

Kaddour Chouicha
Université des Sciences et de la Technologie d'Oran Mohamed Boudiaf
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Materials and Structures (2006) 39:665–681
DOI 10.1617/s11527-006-9113-0

ORIGINAL ARTICLE

La dimension fractale et l’étendue granulaire comme


paramètres d’identification des mélanges granulaires
K. Chouicha

Received: 18 May 2005 / Accepted: 9 December 2005



C RILEM 2006

Abstract The aim of the survey presented herein is to comme paramètre d’identification d’une courbe gran-
check whether the couple “fractal dimension-granular ulométrique donc d’un mélange granulaire.
range” (DF, d/D) may be used as an identification pa- Des mélanges granulaires dont la distribution des
rameter of a grading curve and therefore of a granular grains est parfaitement fractale ont été composés,
mix. chaque mélange granulaire étant identifié par la dimen-
Some granular mixes, for which the distribution of sion fractale DF et par son étendue granulaire (d/D).
the grains is perfectly fractal, have been made up. Each Des essais de détermination expérimentale de la
granular mix has been identified by the fractal dimen- porosité ont été menés. Les valeurs obtenues sont ex-
sion (DF) in and by the granular range. primées en fonction du produit de la dimension fractale
Some tests have been conducted to determine ex- par le logarithme de (d/D), c’est-à-dire DF.log (d/D).
perimentally the porosity. The porosity values are ex- Les résultats montrent la pertinence de l’utilisation
pressed in terms of the product of the two following de ce couple puisqu’il nous permet d’identifier les
parameters – fractal dimension and log(D/d), that is mélanges granulaires et de décrire l’évolution de la
DF.log (d/D). valeur de la porosité (compacité) selon une mise en
The results show the relevance in using this couple œuvre donnée. Comme il nous permet de mettre en re-
since it is able to identify the granular mixes and to lief la même valeur optimale de la dimension fractale,
describe the development of the porosity value (com- celle pour laquelle la porosité est minimale, qui est
pacity) according to a given way and seemingly the en fait celle de la dimension topologique d’un volume
ability to point out the same optimum value of the frac- c’est à dire la valeur 3.
tal dimension that corresponds to the minimum poros-
ity which, in fact, is the value that corresponds to the Nomenclature
topological dimension of a volume, ie 3.
N = Caractéristique cumulée (dans notre cas
Résumé Le but de ce travail consiste à vérifier si le l’effectif)
couple ‘dimension fractale (DF) et étendue granulaire φ = Diamètre d’un grain
(d/D)’, d et D étant respectivement le plus petit diamètre R = Valeur particulière du diamètre
et le plus grand diamètre des grains, peut être utilisé C, Z = Coefficients qui dépendent de MT , D, d, n
et DF
K. Chouicha
d = Plus petite valeur du diamètre d’un grain
LMST, Département de génie civil, Université des sciences D = Plus grande valeur du diamètre d’un grain
et technologie d’Oran, Algérie φi = Diamètre du grain de rang i
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λ = Rapport φi /φi+1 formulation de cette influence pose problème, d’autant


MT = Masse totale des grains plus qu’il est difficile d’identifier et de caractériser la
mi = Masse d’un grain de diamètre φi granularité à l’aide d’un paramètre. Pour pallier à cela
Mi = Masse des grains de diamètre φi on fait alors appel à des coefficients de caractérisation
Ei = Nombre de grains de diamètre φi partielle (d’uniformité, de courbure, module de finesse)
E cum = Effectif cumulé des grains et des fuseaux de référence ou de spécification.
n = Nombre de classes granulaires Depuis les travaux des pionniers (Fuller, Caquot)
élémentaires concernant l’influence de l’étendue granulaire (d/D)
γ = Masse volumique des grains du granulat sur la porosité ou la compacité d’un mélange gran-
Vi = Volume d’un grain de diamètre φi ulaire, l’utilisation d’une courbe granulométrique de
%Ti = Proportion du passant au tamis de rang i référence (que l’on doit obtenir lors du mélange des
%Tcum = Proportion du passant cumulé au tamis différentes classes granulaires) reste la solution la plus
de rang i utilisée même si plusieurs auteurs ont tenté de mettre
%Ri = Proportion du refus partiel du tamis au point des lois empiriques ou analytiques.
de rang i F De Larrard dans ses ouvrages [1] et [2] fait
%Rcum = Proportion du refus cumulé du tamis de référence à quelques travaux et développe un modèle
rang i d’empilement compressible (MEC) qui a servi de
La valeur de λ est prise ègale à 1,25 pour pou- base pour l’élaboration d’un logiciel de composi-
voir définir des classes élémentaires de grains dont le tion de béton (BétonLabPro2). Ce modèle prend en
diamètre est compris entre les valeurs de la maille de compte, entre autres coefficients, non seulement un in-
deux tamis successifs de la série de Renard. Ainsi à dice de serrage relatif au mode de mise en place de
l’effectif Ei correspond le nombre de grains dont le l’empilement des grains mais aussi la porosité propre
diamètre est supérieur ou égale à la dimension de la de toutes les classes granulaires élémentaires donc ac-
maille du tamis i donc on affecte à Ei le diamètre φi . corde toute son importance à la granularité totale du
mélange. Il s’appuie sur la modélisation linéaire des
1. Introduction effets de paroi et de desserrement.
Ce modèle est basé sur le choix du mélange apol-
La recherche des lois de comportement régissant les lonien qui apporte un plus quand à la connaissance de
milieux granulaires reste l’une des préoccupations ma- la granularité. Le mélange apollonien, ou empilement
jeures à l’intérieur de différents champs de recherche, de Leibniz, est abordé comme étant la meilleure façon
que ce soit dans le but de maı̂triser l’empilement de de remplir une surface, par l’utilisation de petits cer-
ces grains (obtention de la meilleure compacité et frit- cles ayant la même dimension que celle des espaces
tage des céramiques), leur déplacement (phénomène entre les plus gros. Il est défini dans [1] comme étant
d’avalanche ou de glissement) ou le blocage de ce un mélange granulaire dont les dimensions des grains
dernier (effet de voûte dans les silos à ciment). varient suivant une progression géométrique:
Ce travail s’inscrit dans le cadre spécifique de la
recherche de la meilleure compacité des mélanges φ0 = D; φ1 = φ0 /λ; φ2 = φ1 /λ = φ0 /λ2 et φn
granulaires utilisés dans les bétons en s’appuyant
sur la possibilité d’utiliser l’analyse fractale et plus = d = φ0 /λn avec 1/λ  1 (1)
précisément la dimension fractale. Les résultats peu-
vent toutefois être appliquées dans tous les champs Néanmoins la caractérisation de la granularité totale
qui prennent pour étude l’empilement que ce soit pour du mélange à l’aide de paramètres qui peuvent être
obtenir une plus grande compacité ou à l’inverse une intégrés dans les lois, qu’elles soient empiriques ou
plus grande porosité. analytiques, reste d’une grande importance.

1.1. Problématique 1.2. Objectif et démarche

Si la granulométrie ou la granularité d’un mélange Nous développons, à l’aide de l’analyse fractale, un


granulaire a une influence certaine sur ses propriétés, la modèle qui nous permet de mieux appréhender et
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utiliser la granularité. Nous montrons d’abord que les qui est considéré comme un invariant d’échelle, ou de
courbes granulométriques, donc les mélanges gran- propriété d’autosimilarité. L’autosimilarité peut être
ulaires correspondants, peuvent être facilement car- exacte (forme sphérique de tous les grains) comme
actérisées et identifiées par une droite fractale à l’aide elle peut être statistique (moyenne entre forme des
de deux paramètres: la dimension fractale DF et grains concassés).
l’étendue granulaire (d/D). Bien que l’utilisation de la dimension fractale soit
Ensuite nous montrons à l’aide d’expériences sur devenue assez répandue, il subsiste une controverse
des mélanges granulaires reconstitués et modélisés par non encore clairement tranchée concernant les possi-
des droites fractales que ces mêmes paramètres peuvent bles valeurs que peut prendre la dimension fractale DF
être autant d’indices pour caractériser les propriétés de et cela selon que l’on aborde cette question du seul
ces mélanges, en l’occurrence ici le couple porosité- point de vue de la rigueur mathématique ou de la per-
compacité, en aboutissant à des lois qui serviront à son tinence de ce paramètre dans l’étude d’un phénomène
calcul et, par extension, à l’optimisation des mélanges (dans notre cas l’empilement granulaire ou la porosité-
granulaires (minimisation de la porosité du mélange). compacité de cet empilement).
Pour cela, nous intégrons d’autres indices (coefficient Bien que du point de vue mathématique la valeur
de serrage) qui caractérisent la mise en œuvre par vi- de la dimension fractale ait une limite, celle de la di-
bration. mension euclidienne de l’espace dans lequel se trouve
Dans une troisième étape nous soumettons les lois l’objet étudié, c’est à dire la valeur 3, certains au-
dégagées à une validation en comparant les valeurs de la teurs arrivent à la conclusion que les objets naturels
compacité utilisées dans d’autres travaux, aux valeurs ou phénomènes étudiés peuvent avoir une valeur plus
calculées à l’aide de notre modèle. importante [10, 15].
Nous terminons en portant un éclairage nouveau sur Si Turcotte D.L [15] souligne que l’on doit ac-
l’expression de Caquot. cepter cela pour sa signification physique contre la
rigueur mathématique, les auteurs qui font prévaloir
cette rigueur [10, 12] précisent que cette controverse est
2. Analyse fractale due aux multiples modèles (le plus souvent implicites)
utilisés.
L’utilisation de l’analyse fractale dans le domaine du Bien que la majorité des auteurs indique que tout
génie civil ou des travaux publics trouve plusieurs ap- objet dont une des caractéristiques cumulées suit une
plications, formation des agrégats lors de l’hydratation loi de puissance du type N (φ > R) = Cφ −D F con-
[3, 4], étude de la fissuration et de la résistance à la rup- stitue un objet fractal, l’exposant DF peut être con-
ture [5, 6], celle de la porosité [7], étude des sols [8–13], sacré différemment selon les auteurs. Il est désigné
étude de la fragmentation artificielle ou naturelle des comme étant la dimension fractale [15] ou comme
roches et sols [9, 10, 12, 14] et [15]. la dimension fractale de fragmentation [9]. Une autre
Des auteurs [16, 17] ont prospectés d’autres voies dénomination est également utilisée pour l’exposant, la
en utilisant la dimension fractale comme paramètre dimension de fragmentation (Df) pour des lois de type
d’identification d’une courbe granulométrique et N (φ > R) = Cφ D F [20] ou simplement désigné sous
comme indice de compacité du mélange granulaire. le terme trivial d’exposant (De) [13].
Le lecteur non familiarisé avec l’analyse fractale Comme on peut distinguer pour le même corps,
trouvera dans [18, 19] les connaissances nécessaires. en l’occurrence un sol, une dimension fractale de la
Les mélanges granulaires sont un champ masse du solide ou celle des pores ou encore celle de
d’application et d’étude adéquat si nous adop- l’interface solide-pore [8].
tons la définition donnée par [19] un objet fractal
est défini comme un ensemble qui présente des 2.1. Détermination de la dimension fractale d’un
irrégularités à toutes les échelles. La dimension mélange granulaire
fractale étant un paramètre qui décrit cette irrégularité
ou cette fragmentation. Il suffit d’ajouter qu’en prenant La détermination de la dimension fractale passe par
des zooms successifs sur un milieu granulaire nous la transformation de la courbe granulométrique (pro-
constaterons que l’on est en face du même schéma portion du passant cumulé à un tamis en fonction du
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diamètre des grains) en une droite fractale (effectif cu- Les courbes granulométriques du ciment et des fines
mulé des grains en fonction de leur diamètre) [16]. utilisées dans les deux derniers mélanges du tableau 1
La droite fractale, pour un objet fractal parfait, (BHP et BTHP) ont été tirées de [1].
étant initialement non bornée nous devons déterminer Nous notons que le choix de mélanges granulaires
l’effectif de chaque grain en bornant cette droite par d dont les grains obéissent à une distribution fractale
et évidemment D. nous rapproche du mélange apollonien pris par F. De
Le choix des mélanges granulaires dont les grains Larrard [1]. Dans l’ouvrage [25] il est souligné que P-G.
respectent une distribution fractale nous permettra de De Gennes a montré que les mélanges à empilement
comparer nos résultats à ceux des chercheurs dans le apollonien obéissent à une distribution fractale des
champ d’étude spécifique qui est celui de la compacité grains, démonstration déjà abordée par B. Mandelbrot
des bétons puisque les courbes granulométriques que dans son ouvrage [26].
prescrivent les différentes méthodes de composition
donnent, par transformation, des droites fractales avec 2.2. Transformation des droites fractales en
une valeur du coefficient de corrélation très proche de 1 courbes granulométriques
(Tab. 1). Ce tableau indique que bien que la valeur de la
dimension fractale varie (entre les différentes méthodes Pour notre étude, ce sont des droites fractales qui sont
ou entre les différentes variantes d’une même méthode) transformées en courbes granulométriques classiques
on constate une distribution fractale des grains presque pour permettre la composition de mélanges granulaires
parfaite et cela bien avant l’apparition de l’analyse à distribution fractale.
fractale. Soit un mélange granulaire de masse MT (la forme
Pour certaines méthodes, la compacité n’est pas le des grains prise pour le calcul est la forme sphérique).
seul paramètre important mais aussi l’ouvrabilité, ce On prend une droite fractale de dimension fractale
qui n’est pas sans influence sur la proportion de fines DF (Fig. 1) définie telle que:
donc sur la valeur de la dimension fractale.
log(E cum ) = Z − D F. log (φ) ⇒ E cum
Table 1 Etendue granulaire (d/D), dimension fractale = 10 Z .φ −D F = C.φ −D F (2)
(DF) et coefficient de corrélation (R) pour les courbes
granulométriques obtenues par différentes méthodes de Si dans la plupart des ouvrages on utilise le symbole
composition des bétons ∝ dans l’expression E cum (φ > R) ∝ φ −D F pour
Méthode d/D DF R signifier varie comme ou est proportionnel à, il
est important de souligner que le coefficient C varie
Bolomey [21] 0,1/100 2,54 0,99 en fonction non seulement de MT mais aussi des
Bolomey [21] 0,1/10 2,59 0,99
paramètres suivants d, D, λ et DF ou D, λ, n et DF.
Fuller [22] 0,1/12,5 2.59 0,99
A partir de la même courbe granulométrique on ob-
Joisel [2] 0,16/16 3,06 0,99
Joisel [2] 1/16 3,14 0,99 tient plusieurs droites fractales, toutes parallèles, en
LFEM

0,1/100 2,45 0,99 fonction de la masse étudiée (Fig. 1).

LFEM 0,1/6,3 2,5 0,99 La transformation de la courbe granulométrique
Dreux [21] 0,125/12,5 2,66 0,99 en droite fractale consiste à calculer les Ei à partir
Dreux [21] 0,125/80 2,75 0,99 des Mi alors que la démarche inverse (transforma-
ACI 0.4 [2] 0,25/10 2,70 0,99 tion des droites fractales en courbes granulométriques)
ACI 0.5 [2] 0,25/10 2,63 0,99
nécessite la détermination des Mi à partir des Ei puis
Faury [2] 0,25/12,5 2,52 0,99
MEC [23] 0,0016/25,4 2,75 0,99
celle des pourcentages du tamisât cumulé %Tcum .
MEC [23] 0,0016/25,4 2,74 0,99 Sachant que l’effectif cumulé Ecum est donné par
Allemagne [22] 0,125/8 2,37 0,99 (2), l’effectif partiel Ei pour chaque classe de grains
Allemagne [22] 0,125/8 2,77 0,99 est déterminé comme suit:
Allemagne [22] 0,125/8 3,02 0,99
BHP [24] 0,0016/25,4 2,84 0,99
E 0 (φ0 ) = E cum (φ0 ) = Cφ0−D F et
BTHP [24] 0,0001/25,4 2,69 0,99 E n (φn ) = E cum (φn ) − E cum (φn−1 ) (3)
 −D F


Laboratoire fédéral d’étude des matériaux, Zurich = C φn−D F − φn−1
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Table 2 Transformation de E cum en E i , %Ri , %Rcum et Mi .


Mélange (1/3,15), DF = 7, MT = 2500 g

φ (mm) 3,15 2,5 2 1,6 1,25 1

E cum 3250 16380 78120 3,725E5 2,097E6 1E7


Ei 3250 1,31E4 6,17E4 2,94E5 1,72E6 7,9E6
Mi∗ (g) 1,41 2,84 6,85 16,7 46,6 110
Rei (%) 0,76 1,54 3,72 9,08 25,3 59,6
Recum (%) 0,76 2,30 6,02 15,10 40,40 100
Mi (g) 19,14 38,58 93,04 227 633,2 1489

2.3. Plage de variation de la valeur de la


dimension fractale

Nous proposons un modèle dans lequel toutes les


courbes granulométriques des mélanges connus par
une distribution fractale des grains peuvent être trans-
formées en droites fractales. Il s’agit alors de préciser
quelle est la plage de variation de DF ou, autrement dit,
est ce que DF peut être supérieure à la valeur 3 sans
que ne soit délaissée la rigueur mathématique comme il
est stipulé dans [15]. En d’autres termes peut on trans-
Figure 1 (a) Courbe granulométrique (b) Droites fractales.
former toutes les courbes granulométriques en droites
fractales définies par l’équation E cum = 10 Z .φ −D F =
A partir des effectifs partiels, nous déterminons
∗ C.φ −D F . On verra que cela dépendra de la valeur que
une valeur intermédiaire des masses partielles M i de
peut prendre C.
chaque classe de grains retenus par le tamis de rang i
Dans [16] l’application du modèle fractal à des
en fonction de la valeur affectée à C.
mélanges granulaires utilisés lors de la confection de
Mi∗ = E i γ π φi3 /6 = C(φi−D F − φi−1
−D F
)γ πφi3 /6 différents bétons conduit les auteurs à faire l’hypothèse
d’une valeur optimale de la dimension fractale autour
S’agissant de la masse de grains retenus par chaque de 2,8 alors que lors de travaux précédents (mélanges
tamis nous calculons le pourcentage de refus partiel granulaires dont la distribution des grains n’était pas
%Ri ainsi que le pourcentage de refus cumulé %Rcum : parfaitement fractale) il apparaissait que la compacité
  3 maximale n’était pas encore atteinte pour DF ≈ 2,8
100. φi−D F − φi−1
−D F
.φi
%Ri = 0  −D F −D F
 3 (4) [17].
n φi − φi−1 .φi Des travaux préliminaires nous ont permis de mettre
 en relief une valeur optimale de DF qui avoisinait la
100 · in (φi−D F − φi−1
−D F
).φi3
%Rcum = 0 −D F −D F
(5) valeur 3 alors que nous avions cité dans la section 2
n (φi − φi−1 ).φi3 la controverse portant sur les possibles valeurs de la
quand γ est prise constante. dimension fractale.
Nous déterminons alors les valeurs définitives de Mi Le fait que la valeur 3 de la dimension fractale soit
en fonction de MT utilisée. particulière, ici dans le cas de l’étude de la propriété
empilement du mélange granulaire, peut être con-
Mi = MT . %Ri forté par la démonstration utilisée dans [15]. Cette
démonstration indique que dans le cas d’une dis-
L’obtention des Mi nous permettra alors de com- tribution fractale des grains (cas continu), lors
poser les mélanges granulaires choisis (exemple dans du calcul du volume solide des grains on trouve
le Tableau 2). que:
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– Pour DF < 3, le volume des gros grains est (a) Cette série ne peut converger que si λ D F−3 < 1
prédominant et peut être donné en fonction de la quand n → +∞, puisque λ > 1 cela implique que DF
valeur maximale du diamètre, D. < 3 quand n → +∞ donc d → 0 et on obtient alors:
– Pour DF > 3, ce sont les petits grains qui devien-
nent prédominants et le volume peut être exprimé
en fonction de la plus petite valeur du diamètre, d. C = (6MT /π γ )D D F−3 [(1 − λ D F−3 )/(1 − λ−3 )] (6)
– La valeur 3 de la dimension fractale est une valeur
particulière. Nous sommes dans le cas d’un objet fractal parfait
avec DF < 3, objet pour lequel la définition de la dimen-
Puisque nous travaillons dans le cas discret (suite de
sion fractale nécessite, comme le souligne J.F Gouyet
classes granulaires) et que la précédente démonstration
[19] le passage à la limite ε→0 (ε étant dans notre cas
est basée sur le fait que C est constant et ne dépend pas
la valeur de d).
de DF, nous déterminons dans ce qui suit la plage de
(b) Si, comme dans notre cas, n a une valeur finie,
variation de la valeur du coefficient C.
c’est à dire une étendue granulaire (d/D) avec une
valeur de λ on est dans le cas d’un objet fractal im-
2.3.1. Détermination du coefficient C parfait et la valeur de C est:

Mélange granulaire de masse totale MT dans le cas


d’une distribution fractale des grains en utilisant (1, 2, C = (6MT /π γ )D D F−3 (1 − λ D F−3 )/[(1 − λ D F−3 )
3) et en exprimant les proportions des grains retenus
+(1 − λ−D F )(λ D F−3 − λ(n+1).(D F−3) )] (7)
dans les différents tamis en fonction de C, D, λ et n.
Les autres paramètres, π , γ et MT étant constants.
(c) Pour DF = 3 on a:
E 0 = %R0 MT 6/π γ D 3 = C D −D F ⇒
%R0 = (π γ /6MT )D 3−D F C C = (6MT /π γ )/[1 + n(1 − λ−3 )] (8)

E 1 = %R1 MT 6λ3 /π γ D 3
L’expression de C dans les trois précédents cas
= C[(D/λ)−D F − D −D F ] ⇒
nous permet, pour rendre homogène les relations
%R1 = (π γ /6MT )D 3−D F C(1 − λ−D F )λ D F−3 E cum =Cφ −D F , de souligner que l’unité de mesure de C
est [m D F ]. La Fig. 2 illustre des exemples d’évolution
E n = %Rn MT 6λ3n /π γ D 3
de la valeur de C en fonction de DF et n pour λ = 1,25.
= C[(D/λn )−D F − (D/λn−1 )] ⇒ On constate que pour les grandes valeurs de n (500–
5000) les courbes d’évolution de C sont identiques et
%Rn = (π γ /6MT )D 3−D F C(1 − λ−D F )λn D F−3
que pour DF >3 les valeurs de C tendent vers 0.

n
Puisque %Ri = 1 ⇒
0
 
1
(π γ /6MT )D 3−D F C(1 − λ−D F )
1 − λ−D F

+λ D F−3
+λ 2 (D F−3)
+ ··· + λ n (D F−3)
=1

La somme des termes λ D F−3 + λ2 (D F−3) + · · · +


λn (D F−3)
est celle des termes d’une série géométrique
de raison λ D F−3 et de premier terme λ D F−3 , ce qui nous
permet de dégager trois cas en fonction de la valeur de Figure 2 Coefficient C en fonction de DF pour différentes
DF. valeurs de n.
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3. Distribution fractale et identification

L’utilisation du couple dimension fractale et étendue


granulaire tout en permettant une identification simple
de chaque mélange granulaire permet aussi de con-
stater que des mélanges granulaires d’étendue granu-
laire théoriquement différente sont en fait semblables.
Pour les faibles valeurs de DF (Tab. 3), on remarque la
faible différence de la masse des grains φ 0 = 16 mm; φ 1
= 12,5 mm, alors que pour les grandes valeurs de DF
(Tab. 4), on remarque la faible différence de la masse
Figure 3 Courbes granulométriques en fonction de D.
des grains φ n = 1 mm; φ n−1 = 1,6 mm.
De plus sur la Fig. 3 on remarque que l’identification
des courbes granulométriques à l’aide de la dimension
fractale montre qu’il existe une zone (DF ≥ 3) pour laquelle le phénomène connu de surreprésentation du
gros grain ou de brisure des courbes granulométriques
de référence prescrites par différentes méthodes de
Table 3 Refus partiel pour différents mélanges, MT = 2500 g, composition de béton (exemple de la méthode de
DF = 0,01 Dreux-Gorisse) apparaı̂t nettement.
L’évolution de la masse partielle du plus gros grain
Refus partiel (g)
Etendue granulaire confirme cela puisqu’elle diffère de celles des masses
φ (mm) 0,8/4 1,25/4 2/4 2,5/4 partielles des autres grains (Fig. 4).
La Fig. 4 nous permet aussi de mieux appréhender
0,8 0,0445229 la difficulté à quantifier les effets du phénomène de
1 0,0881445
desserrement (gros grains dominants) ainsi que celui
1,25 0,189913 0,189806
1,6 0,359422 0,359378
de paroi (grains fins dominants). En effet si nous adop-
2 0,698833 0,698807 0,699023 tons l’hypothèse de linéarité des effets de paroi (grains
2,5 1,41431 1,41443 1,4147 1,41510 fins dominants) et de l’effet de desserrement (gros
3,15 2,91563 2,91578 2,91642 2,91724 grains dominants) adopté dans [1] qui consiste à con-
4 2494,29 2494,42 2494,97 2495,67 sidérer que le supplément de porosité qu’impliquent
ces deux effets est proportionnel aux volumes des
classes incriminées (gros grains pour l’effet de paroi
Table 4 Refus partiel pour différents mélanges, MT = 2500 g, et petits grains pour l’effet de desserrement) nous
DF = 7
remarquons la difficulté à l’appliquer puisque que
Refus partiel (g) l’évolution du nombre de grains n’est strictement con-
Etendue granulaire tinue que pour les classes extrêmes D et d. Les
φ (mm) 1/3,15 1/6,3 1/10 1/16

1 1489 1480 1480 1480


1,25 633,2 633 633 633
1,6 227 227 227 227
2 93,04 92,5 92,5 92,5
2,5 38,58 38,5 38,5 38,5
3,15 19,14 15,4 15,4 15,4
4 5,78 5,78 5,78
5 2,42 2,42 2,42
6,3 1,19 0,963 0,963
8 0,362 0,362
10 0,188 0,148
12,5 0,0633
16 0,0285
Figure 4 Masse partielle en fonction de DF, mélange (1/6,3).
672 Materials and Structures (2006) 39:665–681

classes granulaires élémentaires intermédiaires, qui


participent elles aussi aux deux phénomènes, ont des
évolutions discontinues (augmentation suivie par une
diminution).
La connaissance de l’évolution du nombre de grains
nous permettra d’appréhender l’évolution de la surface
spécifique du mélange granulaire en fonction de la
forme des grains et ainsi maı̂triser la demande en eau
et l’ouvrabilité des mélanges mouillés.
La connaissance de la granularité globale du
mélange granulaire nous permettra de reformuler les
différents coefficients (d’uniformité, de courbure, mod- Scéma 1 Mode opératoire (a) Récipient avec étui et mélange
ule de finesse) ou fuseaux spécifiques utilisés pour la introduit (b) Récipient sans étui après arasement.
caractériser même partiellement.

granulaires, de DF = 0 pour les gros grains seuls à


4. Mode operatoire DF = 15 et DF = 20 pour (approximativement) les
petits grains seuls donc l’intervalle suivant: [20-15-7-
4.1. Matériaux 5-3-2,5-2-1-0,5-0].
Pour les bétons courants cette valeur varie dans un
Le granulat utilisé est un granulat concassé calcaire intervalle moins large puisqu’elle reste concentrée dans
dont la taille des grains varie de 0,063 mm à 16 mm et l’intervalle [2,3-3,2] d’après le Tableau 1.
de masse volumique égale à 2.65 kg/dm3 .
Nous avons choisi de travailler avec des mélanges
4.2. Détermination expérimentale de la porosité
granulaires composés pour satisfaire une distribution
fractale des grains. Ces mélanges sont élaborés à partir
On utilise un récipient, de volume interne Vi = 998
des grains de chaque classe granulaire élémentaire. Le
cm3 , dont la plus petite dimension est supérieure à
nombre de mélanges granulaires initialement étudiés
cinq fois la dimension du plus gros diamètre des
est de cent douze puisque nous avons pris pour bases
grains.
d’étude seize étendues granulaires (d/D) (Tab. 5) et que
Après l’avoir pesé à vide et protégé par un étui on y
pour chaque étendue granulaire nous avons composé
introduit une masse de 2500 g du mélange granulaire
sept mélanges en optant pour des valeurs différentes de
testé puis il est soumis, tout en étant fixé, à une vibra-
la dimension fractale.
tion à l’aide de la table vibrante. Après vibration, d’une
Les résultats obtenus et reportés dans la Section 2.3
durée de 30 s, de fréquence égale à 50 Hz et d’amplitude
nous ont amené à faire varier la dimension fractale pour
égale à 0,42 mm, l’étui recouvrant l’éprouvette est en-
chaque mélange granulaire autour de la valeur partic-
levé puis on procède à un arasement suivi d’un pesage
ulière 3. L’intervalle qui a été choisi [7-5-3-2,5-2-1-0,5]
du récipient (Schéma. 1).
a ensuite été élargi avec l’ajout de huit mélanges mono
Les échantillons composés ont été homogénéisés par
classe pour nous permettre d’étudier tous les mélanges
mélange manuel mais la forme aléatoire des grains
ainsi que la difficulté constatée lors de l’arasement
Table 5 Mélanges granulaires étudiés des mélanges (surtout quand les gros grains domi-
nent) impliquent une variation des valeurs issues
D (mm)
d (mm) 3,15 6,3 10 16
de telles expériences. Afin d’aboutir à une valeur
représentative nous menons trois essais pour le même
0,063 0,063/3,15 0,063/6,3 0,063/10 0,063/16 mélange granulaire. Pour faciliter l’analyse des courbes
0,09 0,09/3,15 0,09/6,3 0,09/10 0,09/16 et leur comparaison, nous prenons en compte dans
0,25 0,25/3,15 0,25/6,3 0,25/10 0,25/16
l’établissement de ces dernières que les valeurs
1 1/3,15 1/6,3 1/10 1/16
moyennes.
Materials and Structures (2006) 39:665–681 673

Le volume des grains est Vgrains = MT /γ . Sa poros- répartition des contraintes dans un empilement de par-
ité Por (d/D) = (Vint − Vgrains )/Vint . La compacité ticules, citée dans [27, 28] indique que certains grains
‘Comp(d/D)’ étant alors égal à 1-Por(d/D). ne sont pas affectés par cette pression et sont donc li-
bres de mouvement par rapport à ceux qui contribuent
au squelette rigide comprimé. D’ailleurs le même au-
5. Resultats des essais et analyse teur [1] aborde cet aspect lors de la détermination de la
compacité des classes élémentaires.
5.1. Porosité-compacité propre des classes La courbe ajustée pour la porosité des classes
granulaires élémentaires élémentaires dans notre cas a pour expression:

Nous avons fait varier la valeur de la dimension fractale Por(φ) = 0, 44154 + 0, 0468 · e−φ/2,646 ; R 2 = 0, 95
DF de 0 (mélange de grains D) à 20 (mélange de grains d
approximativement). Il était nécessaire de déterminer
avec la même procédure expérimentale la compacité 5.2. Expression des résultats en fonction de la
de tous les mélanges composés d’une classe granulaire dimension fractale
élémentaire. La variation de la compacité en fonction
du diamètre des grains pour de tels mélanges (Fig. 5) La variation de la porosité en fonction de la dimen-
diffère de celle reportée dans [1]. sion fractale présente la même évolution quelque soit
Cette différence relève non seulement du type de le mélange granulaire étudié, en plus nous notons que
grains utilisés mais aussi des paramètres du disposi- le maximum de compacité est atteint pour une valeur
tif de serrage, durée, fréquence et amplitude de vibra- de DF proche de la valeur 3.
tion ainsi que l’ajout d’une pression sur l’échantillon La Fig. 6 présente l’évolution de la porosité en fonc-
pendant la vibration dans [1]. Une simulation de la tion de DF pour quelques mélanges (di /D) et (d/Di ).
Cette forme d’évolution de la porosité des mélanges
granulaires est connue mais jusqu’à présent elle était
représentée, par exemple dans [1] et [28], en fonction
de la proportion de grains spécifiques (fines, fines/gros,
sable) ce qui ne peut nous permettre d’accéder à la
granularité totale du mélange granulaire, sauf pour
les mélanges simples (à deux composants). L’indice
utilisé, DF, permet justement d’appréhender cette gran-
ularité de manière globale et d’établir pour chaque
mélange granulaire une loi de variation de la porosité-
compacité.
On remarque que la valeur 3 de la dimension fractale
pour laquelle les mélanges granulaires présentent le
maximum de compacité est aussi celle de la dimension
topologique d’un volume.

5.3. Expression des résultats en fonction du


produit DF. log (d/D)

Nous obtenons le même type d’évolution de la porosité


que celle citée à la section 5.2. La Fig. 7 présente
l’évolution de la porosité en fonction du produit DF.log
(d/D) pour quelques mélanges (di /D) et (d/Di ).
L’utilisation du paramètre DF.log (d/D) permet
Figure 5 Porosité et compacité des mélanges mono-classe en
fonction du diamètre des grains. (a) Courbe ajustée (b) Compara- d’établir des lois de variation de la porosité-compacité
ison avec les résultats tirés de [1]. applicables cette fois ci à tous les mélanges granulaires.
674 Materials and Structures (2006) 39:665–681

5.4. Lois d’évolution

Le but étant d’aboutir à des lois d’évolution qui


s’appliquent à tous les mélanges, nous ferons le choix
de trouver, par ajustement des différentes courbes
expérimentales obtenues, des lois qui puissent nous
permettre de décrire l’évolution de la porosité ou com-
pacité en fonction du paramètre DF.log (d/D).

Figure 6 Porosité en fonction de DF (ai ) Mélanges d/Di ; (bi ) Figure 7 Porosité en fonction de DF.log (d/D) (ai ) Mélanges
Mélanges di /D. d/Di; (bi ) Mélanges di /D.
Materials and Structures (2006) 39:665–681 675

Des différentes corrélations étudiées entre


l’évolution de la porosité et celle du paramètre
DF.log (d/D), nous pouvons en retenir deux.

5.4.1. La première approche

L’ajustement avec des courbes tronquées de Gauss,


Gauss-Ampère ou Lorentz, puisque l’une des branches
est limitée par la valeur zéro de DF.log (d/D), avec des
valeurs du coefficient de corrélation proche de 1, nous
utiliserons dans ce cas la loi de Gauss-Ampère dont
l’expression est: Figure 8 Courbe expérimentale et courbe ajustée, loi de Gauss-
Ampère, mélange (0,063/10).

−(X −X opt )2
Comp (d/D) = Comp (d) − A I .e 2.W 2 (9) porosité par rapport à celle du mélange de grains d
Por (d).
D’ou nous pouvons tirer l’évolution de la porosité: L’ajustement, dont un exemple est donné (Fig. 8), de
la courbe expérimentale de chaque mélange granulaire
−(X −X opt )2
nous permet d’accéder aux valeurs de DFopt , A I et w.
Por (d/D) = Por (d) + A I .e 2.W 2 (10)

Valeur optimale de DF. DFopt varie d’une valeur de


r Por(d) est la porosité du mélange des grains d. 2,41 à 2,96 avec une valeur moyenne égale à 2,74.
r X représente le paramètre DF.log (d/D).
r Xopt représente la valeur de ce paramètre à
l’optimum, il serait plus correct d’écrire DFopt . log
(d/D).
r W étant le paramètre connu sous le terme de l’écart
type lorsque l’on utilise cette loi comme étant celle
qui décrit la densité de probabilité d’une variable
aléatoire, ce coefficient décrit la dispersion autour de
la valeur optimale Xopt . En fait, il représente pour
chaque mélange, le produit d’un paramètre w par la
valeur log (d/D) du mélange.
r A I qui est défini comme un coefficient de ser-
rage, coefficient qui indique quel est l’effet du
mode de serrage, dans notre cas une vibration, sur
l’empilement des grains du mélange en fonction
d’autres paramètres tels que : l’étendue granulaire, la
forme des grains, la forme et le volume du récipient,
en faisant l’hypothèse de la non dépendance par rap-
port à DF.

L’expression (5.2) indique qu’il suffit de connaı̂tre


la porosité propre du mélange constitué de grains d
pour pouvoir calculer la porosité de tout mélange (d/D)
en fonction du produit DF.log (d/D), cela nécessite la
détermination de A I et celle de w. Elle met en relief le
Figure 9 Evolution du coefficient de serrage A I en fonction
rôle de la granularité du mélange granulaire, à travers de (d/D). (a) Pour chaque mélange (d/Di ) (b) Courbe unique
l’utilisation de DF.log (d/D), sur la diminution de sa expérimentale et ajustement.
676 Materials and Structures (2006) 39:665–681

•Partie exponentielle: De la valeur DF ≈ 3 (mélange


optimal) jusqu’à la valeur DF = 20 (mélange de petits
grains).
L’expression de cette partie de la courbe est de la
forme:

Por(d/D) = Por(d).(1 − e B I I .D F. log(d/D) )


(12)
⇒ évolution exponentielle

Cette expression met aussi en relief l’influence de


l’élargissement de l’étendue granulaire mais pour des
Figure 10 Evolution du facteur w en fonction de d/D. mélanges ayant la même valeur de d et de DF (diminu-
tion du rapport d/D par adjonction de plus gros grains et
Coefficient de serrage A I et coefficient w. Nous re-
parallèlement diminution de la proportion des plus pe-
marquons, d’après la Fig. 9, que le coefficient de
tits grains) puisque cela conduit à une diminution dela
serrage A I diminue quand le rapport d/D augmente,
porosité par le biais de celle de 1 − e B I I .D F. log(d/D) .
alors que la Fig. 10 nous indique une augmentation du
Cette deuxième solution (couplage de deux modes
coefficient w en fonction de celle du rapport d/D.
d’empilement) nous amène de la même façon que pour
L’expression de la droite ajustée pour A I est:
la loi de Gauss-Ampère à se passer de la porosité des
A I = 0, 01663 − 0, 08861. log(d/D); R = 0, 97 classes granulaires élémentaires, sauf Por(d) et Por(D).
Elle permet aussi d’éviter la recherche du coefficient
L’expression de la droite ajustée pour w est: w mais ajoute un deuxième indice de serrage B I I , qui
concerne la partie exponentielle, au coefficient A I I qui
w = 1, 3657 + 2, 5955.d/D; R = 0, 93
concerne la partie quasi-linéaire.
Les valeurs des coefficients A I I et B I I dépendent du
5.4.2. la deuxième approche type de vibration, de la valeur de d ainsi que de celle de
D. L’ajustement des différentes courbes nous permet
On décompose chaque courbe en deux portions où d’accéder aux valeurs des coefficients A I I et B I I .
apparaı̂t le même paramètre DF.log (d/D). Cette
deuxième approche implique la mise en relief de
Coefficient A I I (la partie quasi-linéaire). L’évolution
deux modes d’empilement différents en considérant
du coefficient A I I entre les mélanges (di/D) n’est
le mélange optimal comme étant commun aux deux
pas régulière. Par contre si l’on utilise des valeurs
modes d’empilements.
moyennes de ce même coefficient en fonction de D
(Fig. 11) on constate une diminution de A I I avec
•Partie quasi-linéaire: De la valeur DF ≈ 3 (mélange
l’augmentation de D. Cette démarche nous conduit à
optimal) jusqu’à DF = 0 (mélange de gros grains).
souligner que pour la partie quasi-linéaire la vibration
L’expression de cette partie de la courbe est de la
forme:
Porosite(d/D) = Porosite(D) + A I I .D F. log (d/D)
⇒ évolution quasi-linéaire (11)
Cette expression met nettement en relief l’influence
de l’élargissement de l’étendue granulaire pour des
mélanges ayant la même valeur de D et de DF (diminu-
tion du rapport d/D par adjonction de plus petits grains
et parallèlement diminution de la proportion des gros
grains) puisque cela conduit à une diminution de la
porosité par le biais de l’augmentation de la valeur
algébrique du produit DF.log (d/D). Figure 11 Cœfficient de serrage A I I .
Materials and Structures (2006) 39:665–681 677

a un effet qui dépend surtout de la valeur D. D’autres


travaux sont nécessaires pour préciser l’influence de d.
L’expression de la droite ajustée est:

A I I = 0, 03325 − 4, 0378.10−4 .D; R = 0, 98

Coefficient B I I (partie exponentielle). Les résultats


expérimentaux montrent clairement l’augmentation
de la valeur de B I I lorsque le rapport d/D augmente
(Fig. 12).
L’expression de la droite ajustée est: Figure 13 Comparaison de la porosité des classes granulaires
élémentaires.
B I I = 0, 10406 + 4, 75258.d/D; R = 0, 99
ment (modèle quasi-linéaire et exponentiel) rejoint
celle obtenue expérimentalement.
Bien que Por(D) et Por(d), peuvent être considérées
comme des données d’entrée, la corrélation a été 5.5. Dimension fractale optimale et influence de
menée en les considérant comme variables puisque la forme des grains
leurs valeurs sont issues des mêmes expériences que
celles qui nous permettent d’aboutir aux valeurs de Pour circonscrire avec plus de précision la valeur de
Por(d/D). DFopt et pour mettre en relief l’influence du non respect
La Fig. 13 montre que l’évolution de la porosité des du caractère fractal (forme des grains différente) nous
classes granulaires élémentaires trouvées par ajuste- avons ajouté des essais avec deux mélanges, le premier
(1/6,3) composé de grains concassés et le deuxième
(1/6,3) composé d’une partie (1/2,5) de granulats ar-
rondis (marins) et d’une autre partie (3,15/6,3) de grains
concassés.
L’intervalle de variation de DF a été complété en
ajoutant deux valeurs de la dimension fractale (2,8–
3,2).
Il apparaı̂t clairement que la valeur de DFopt est soit
égale à la valeur 3 soit lui est très proche. Comme il
apparaı̂t que le non respect relatif du caractère fractal
influe sur la valeur de la porosité mais respecte le fait
que ce soit la même valeur de DFopt (Fig. 14).

Figure 12 Coefficient de serrage B I I (a) Pour chaque mélange Figure 14 Porosité des mélanges à grains concassés et à grains
(d/Di ) (b) Courbe unique expérimentale et ajustement. concassés + arrondis.
678 Materials and Structures (2006) 39:665–681

5.6. Analyse des résultats grains sera plus important dans ce cas que pour le
mélange “concassé” donc que la valeur de DFopt
(a) Les deux modèles utilisés nous permettent d’écrire changera.
l’évolution de la porosité d’un mélange granulaire En fait, il n’en est rien, car nous pouvons con-
sans avoir à définir ni quantifier les phénomènes de sidérer cet essai comme étant la suite de celui
paroi et de desserrement. qu’on aurait pu mener avec deux mélanges, le
(b) Le fait que l’on ne prenne en compte que la com- premier (1,6 / 6,3) est composé de grains con-
pacité propre à la classe d ainsi que celle de la cassés, le deuxième est composé d’une première
classe D dans le modèle quasi-linéaire parait criti- partie (1,6 / 2,5) de grains concassés et d’une
quable mais découle des hypothèses sur lesquelles deuxième (3,15 / 6,3) de grains arrondis. On aurait
s’ appuie le modèle: alors tiré les mêmes conclusions que celles citées
pour l’essai ajouté, c’est-à-dire que le deuxième
– Une forme sphérique des grains qui nous per- mélange présente une plus grande porosité donc
met de nous appuyer sur le caractère fractal (re- pourrait théoriquement recevoir une plus grande
spect de l’autosimilarité) sachant que dans le addition de plus petits grains.
cas idéal la porosité de mélanges composés de Mais on peut considérer l’essai réellement ajouté
grains sphériques de même dimension est égale. comme une suite dans le sens ou on aurait ajouté
D’ailleurs, si l’on calcule l’erreur relative max- la fraction (1/1, 25) composé de grains concassés
imale [Por(0,0315)-Por(25)]/Por(0,0315) avec au mélange (1,6 / 6,3) “concassé” et la même frac-
l’expression obtenue dans la section 5.1, on tion mais composée de grains arrondis au mélange
trouve une valeur de 9,5% pour les grains con- “concassé plus arrondi,” en respectant toujours une
cassés. distribution fractale des grains.
– Une distribution fractale des grains qui, dans
notre cas, a été un objectif mais qui est quasi- Le résultat des essais (Fig. 14) nous amène à dire
ment respectée depuis longtemps (Tab. 1). que, pour les paramètres utilisés dans notre étude, la
variation de la forme des grains influe sur les valeurs de
Reste alors à préciser si le non respect de ces hy- la porosité mais respecte le fait que pour les mélanges
pothèses du modèle implique seulement une vari- granulaires avec distribution fractale des grains on ob-
ation du point du vue quantitatif (valeurs de la tient la même valeur de DFopt . Reste à savoir dans
porosité) ou aussi du point de vue qualitatif (même quelle mesure ces résultats s’appliquent à des mélanges
valeur de DFopt quelque soit l’étendue granulaire). granulaires à distribution non fractale.
(c) Le fait que, quelque soit l’étendue granulaire,
l’optimum de la dimension fractale soit le même
peut être expliqué si l’on prend un mélange respec- 6. Validation
tant une distribution fractale des grains et d’étendue
granulaire (dn /D). Pour une mise en œuvre donnée La validation des résultats obtenus s’est faite en com-
on peut aboutir à la granularité optimale avec DFopt . parant les valeurs de la porosité obtenue a partir des
Si l’on enlève, en supposant ne pas porter atteinte expressions tirées de notre travail à celles tirées de
à l’édifice structural, les grains de la classe gran- la littérature pour des mélanges dont la distribution
ulaire élémentaire dn = d le mélange restant sera pondérale en fonction du diamètre des grains est ac-
d’étendue granulaire (dn−1 /D). Les pores créés par cessible afin de déterminer la valeur de la dimension
le retrait des grains dn ne peuvent contenir d’autres fractale du mélange et de vérifier le respect de la dis-
grains de diamètre φ > dn cela implique que le tribution fractale des grains de ces mélanges.
mélange restant est aussi de granularité optimale Nous comparons les valeurs tirées de notre modèle
mais avec la même valeur de la dimension fractale à celles tirées du modèle de suspension solide (rem-
DFopt . placé par ces auteurs par le modèle d’empilement
(d) La plus grande valeur de la porosité obtenue pour compressible, MEC) faute d’accéder à des valeurs
le mélange concassé plus arrondi dans la section expérimentales de la porosité de mélanges dont la dis-
(5.5) peut laisser croire que l’ajout de plus petits tribution granulaire est donnée.
Materials and Structures (2006) 39:665–681 679

Table 6 Compacité
calculée C à l’aide du CG EG DF R C C1 C2 
logiciel RENE-LCPC dans
Boul 0/5 0,063/4 3.04 0,99 0,78 0,70 0,69 12%
[1], C1 et C2 avec nos
résultats, DF et coefficient Boul 5/12,5 4/12,5 3,47 0,9 0,63 0,58 0,61 3,6%
de corrélation R Boul 12,5/20 8/20 3,94 0,88 0,60 0,58 0,60 −0,7%
Arlaut 0/5 0,08/5 3,3 0,98 0,71 0,68 0,68 3,5%
Arlaut 5/12,5 3,15/10 1,69 0,90 0,60 0,58 0,60 0,8%
CG: Classe granulaire dans
[1] Arlaut 12,5/25 10/25 3,63 0,86 0,58 0,58 0,61 −4,7%
EG: Etendue granulaire Raon 0/2 0,005/2,5 2,53 0,99 0,74 0,76 0,75 −1,8%
suivant notre modèle Raon 1/4 0,4/5 1,98 0,9 0,61 0,62 0,61 0%
C1 : DF<3 modèle Raon 6/10 3,15/10 2,28 0,85 0,60 0,59 0,60 −0,4%
quasi-linéaire, DF >3 Raon 10/20 6,3/20 4,04 0,89 0,60 0,57 0,61 −1,4%
modèle exponentiel Cher 0/3,15 0,005/2,5 2,55 0,99 0,76 0,76 0,75 0,7%
C2 : Loi de Gauss-Ampère, Cher 4/10 2/10 1,84 0,82 0,54 0,59 0,60 −11%
DFoptimal = 3 Cher 10/20 5/16 2,3 0,87 0,57 0,59 0,61 −7%
: (C − C2 )/C

Les valeurs des coefficients A I , w, B I I et A I I , ainsi les valeurs de la porosité des classes granulaires
que les porosités des classes élémentaires d et D ont été élémentaires utilisées dans le modèle RENE-LCPC
déduites à partir des expressions obtenues dans notre sont inférieures à celles utilisées dans le notre (Fig. 5).
étude. Etant donné que nous comparons les valeurs issues
Nous prenons comme mélanges de référence ceux de notre modèle (sans étalonnage) à ceux d’un autre
utilisés dans [1], bien que la masse volumique ne soit modèle nous pouvons accepter la validation.
pas donnée, nous prendrons la valeur utilisée dans notre
travail. Nous ne choisissons que les granulats con-
cassés. 7. Eclairage sur l’expression de caquot
Nous appliquerons le modèle quasi-linéaire pour DF
< 3 et le modèle exponentiel pour DF > 3, ainsi que les Nous tenterons, dans ce qui suit, de voir si nos résultats
expressions tirées à partir de la loi de Gauss-Ampère. peuvent être un support pour expliquer l’expression
La comparaison (Tab. 6) nous permet d’avancer sous forme de loi de puissance que nous tenons de
que lorsque le mélange se caractérise nettement par Caquot, à savoir:
une distribution fractale et pour des valeurs de cette
dernière inférieures à 3 les résultats sont globalement Pormin (d/D) = V0 .(d/D)0,25 avec V0 comme constante.
équivalents, l’erreur absolue reste acceptable sauf pour
l’avant dernier mélange (11%).
Cette équivalence se mesure par le respect plus ou Nous nous basons dans cette section sur l’hypothèse
moins exact de la distribution fractale, avec un meilleur d’une valeur de DFopt = 3.
ajustement avec la loi de Gauss-Ampère. Nous avons, dans notre travail, tracé la variation de
Lorsque le mélange se caractérise par une distribu- la porosité en fonction du produit DF.log (d/D) mais
tion fractale et pour des valeurs de la dimension fractale nous aurions pu prendre le facteur (d/D)3− D F .
supérieure à 3, on note une erreur absolue maximale de Le facteur 3-DF est désigné sous le terme de codi-
5% sauf pour le premier mélange (12%). mension “qui est associable à des propriétés intensives
Le non respect de la distribution fractale a une in- de l’objet” selon [18]. L’objet en question étant notre
fluence moins marquée. mélange granulaire, la valeur 3 étant celle de l’espace
La forme des grains participe beaucoup dans cette dans lequel s’inscrit notre mélange granulaire et DF la
différence puisque le premier et le quatrième mélange dimension fractale de ce mélange.
sont semblables (de classe granulaire 0/5 dans [1] et Le résultat aurait été le même en ce qui concerne
ayant un paramètre DF.log (d/D) égal respectivement à l’évolution des courbes du point de vue qualitative. On
-6,83 pour le premier et −6,88 pour le quatrième avec aurait alors obtenu pour le modèle quasi-linéaire:
nos paramètres d’identification) alors qu’ils présentent
une compacité de référence très différente. En plus, Por(d/D) = Pormin i (d/D) − A I I . log[(d/D)3−D F ]
680 Materials and Structures (2006) 39:665–681

puisque dans notre étude Por(d/D) est minimale quand puisque l’utilisation d’une grande étendue granulaire
DF = 3 = DFopt . (diminution du rapport d/D par adjonction de fines ou
Puisque la granularité (considérée comme optimale) de gros grains) participe à la réduction de la porosité,
des courbes granulométriques de référence prescrites et ce en interaction avec le mode de mise en œuvre
par les différentes méthodes de composition peut être (évolution de A I I et B I I ).
identifiée par DF = 2,7 (moyenne du Tableau 1) on – Les deux modes d’ajustement nous permettent
retrouve bien le fait que le paramètre (d/D)3−D F ∼ = d’aboutir aux valeurs de la porosité des mélanges
(d/D)0,3 indique le minimum de porosité (granularité granulaires sans avoir à définir et à quantifier les
optimale). phénomènes de paroi et de desserrement. Alors que
Nous pouvons penser que la différence entre les dans [1] et [29] la modélisation linéaire de ces deux
valeurs de l’exposant proposées par différents auteurs phénomènes était nécessaire. Ce qui indique que
[16] est due au fait que la dimension fractale des les expressions auxquelles a aboutit notre travail
mélanges granulaires de référence utilisés par ces au- décrivent l’évolution de l’empilement en y intégrant
teurs varie (Tab. 1). tous les phénomènes.
D’ailleurs nous pouvons écrire l’expression de la – L’application de ce modèle à des grains parfaitement
porosité dans le cas de l’utilisation de la loi de Gauss- sphériques et de distribution fractale sera d’une plus
Ampère en mettant en relief la codimension. Si nous grande validité puisque l’on se rapprochera de ces
adoptons toujours l’hypothèse DFopt = 3. hypothèses de base. Le caractère beaucoup plus ho-
mogène de ce type de mélange pourra nous faciliter
−(X −X opt )2
la maı̂trise de la valeur optimale de DF et l’expansion
Por (d/D) = Por (d) − A I .e 2.W 2 ⇒
d )3−D F )2
(log( D
de ce modèle à des mélanges ne respectant pas les
Por (d/D) = Por (d) − A I .e 2.W 2 hypothèses de base (distribution fractale et forme
sphérique des grains).
– Le tableau 1 qui montre le respect quasi-total
8. Conclusion d’une distribution fractale des grains composants les
mélanges granulaires préconisés par les différentes
– L’utilisation de la dimension fractale et de l’étendue méthodes de composition de béton ainsi que la sec-
granulaire nous permet effectivement d’identifier tion 7 qui apporte un autre éclairage sur l’expression
non seulement chaque courbe granulométrique mais de Caquot indiquent clairement la validité de
aussi le mélange granulaire au sens où nous pourrons l’utilisation de l’approche fractale.
déterminer sa porosité-compacité. Les résultats de la validation (sauf pour les
La compacité-porosité des mélanges granu- mélanges 1 et 12) mettent en relief la va-
laires n’étant pas une propriété intrinsèque mais lidité heuristique des expressions obtenues et cela
dépendante des grains (masse volumique, forme, malgré l’absence de l’étalonnage nécessaire à la
étendue granulaire, etc. . ..) ainsi que de la mise en détermination des différents coefficients.
œuvre (paramètres du serrage, forme et dimension – La connaissance de l’évolution de la surface
de l’éprouvette, etc. . ..) l’utilisation des expressions spécifique à travers l’évolution du nombre de grains
à partir de ce modèle nécessite un étalonnage qui indique la possibilité d’application de ce modèle à
puisse nous donner les valeurs des coefficients A I , l’étude de l’ouvrabilité des mélanges mouillés.
w ou A I I , B I I ainsi que les porosités propres des
classes granulaires élémentaires.
– La recherche du mélange optimal devient simple Références
sinon triviale puisque cela se ramène à utiliser pour
tous les mélanges granulaires celui dont la valeur 1. De Larrard F (2000) Structures Granulaires et Formulation
de la dimension fractale est égale à 3 ou lui est très des Bétons, (Edition L P C, avril).
proche. 2. De Larrard F (1988) Formulation et propriétés des bétons
à très hautes performances. Rapport de recherche LPC No
En outre, les relations développées indiquent
149, (Edition L P C, Paris, mars).
clairement (de façon claire dans le cas des deux 3. Ji X, Chan SYN, Feng N (1997) Fractal model for simulat-
modes d’empilement) l’importance du rapport d/D ing the space-filling process of cement hydrates and fractal
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