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Pour présenter le recueil

Alcools est un recueil de poèmes publié en 1913 par Apollinaire.


Il est inscrit au  programme du bac dans la section "Modernité poétique ?", avec un point  d’interrogation.
Pourquoi cette question ? 
Si Apollinaire apparaît rétrospectivement  comme le chantre d’une modernité poétique en ce début de
XXème siècle, le poète fait appel à de nombreuses traditions. Celles-ci puisent dans la culture européenne la
plus ancienne : la mythologie antique, l’imagerie chrétienne, ou encore la poésie médiévale, comme dans  la
célèbre "Chanson du mal Aimé".

Des traditions qui embrassent aussi le romantisme allemand ou des formes plus contemporaines, comme le
symbolisme ou le futurisme, qui marquent l’écriture de Guillaume Apollinaire. 

Les deux poèmes qui  vont vous être présentés encadrent le recueil. "Zone" ouvre Alcools, "Vendémiaire" le
referme. Loin d’être un rassemblement de textes éparpillés, l’ordre des poèmes et la construction du volume
ont été pensés par l’auteur et font sens.
Commençons par "Zone", poème liminaire : A Paris, au début du siècle, on parle alors de la "Zone" pour
qualifier la ceinture industrielle et populaire de la capitale qui a poussé sur les anciennes fortifications. En
grec, zona signifie ceinture : le titre de ce premier poème signale aussi la circularité du texte, voire du livre
dans son ensemble. Dans l’édition originale , enfin, Apollinaire écrit "Zône", avec un accent circonflexe.
Peut-être avait il aussi en tête le vêtement religieux des moines orthodoxes? Trois sens possibles pour le titre
d’un poème d’ouverture , le ton est donné.
Quant à "Vendémiaire", il emprunte son titre au calendrier de la Révolution française. Le mois correspond à
fin septembre-début octobre pour nous aujourd’hui, soit à la saison des "vendanges ", mot dont on entend
clairement les sonorités. Alcools s’achève donc sur la saison des récoltes.

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