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Apolline SAUVAGE

dissertation

À partir du XIXeme siècle et jusqu'à nos jours, les poètes éprouvent le besoin de renouveler
la poésie dans son fond et dans sa forme en utilisant de nouveaux sujets d'inspiration et en
proposant d'autres formes poétiques.
« La modernité, c'est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l'art, dont l'autre moitié est
l'éternel et l'immuable. », écrit ainsi Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne.
Apollinaire est un poète qui utilise grandement la modernité dans ses textes pour faire ressortir
toutes sortes de choses notamment dans son recueil de poème Alcools qui est un poème de forme
circulaire représentant le cours de sa vie et ses déceptions amoureuses, il commence d’ailleurs par la
fin en disant « Adieu ; Adieu » dans son premier poème « Zone ».
Charles Baudelaire a dit que la modernité transforme un objets du quotidien en objets dignes
d’attention, nous allons voir comment les poètes arrivent-ils à réaliser cela a travers notamment
Alcools de Guillaume Apollinaire ?
Nous verrons pour débuter comment la modernité amène une nouvelle forme de poésie à travers la
versification et avec toujours in signe de tradition , ensuite nous allons voir que Guillaume
Apollinaire utilise malgré cela des thématiques souvent présentes dans la poésie traditionnelle et
pour finir un vocabulaire nouveau est présent et nous verrons comment est il employé.

Apollinaire va faire apparaître la modernité dans ses poésies avec l’aide d’une nouvelle
versification.
Dans Alcools le poète compose entre le classicisme et la modernité avec l’emploi du quatrain, du
quintil et du distique qu’il revisite a sa manière ; il compose également des vers composés d’une
seule syllabe ou un seul mot comme par exemple dans son poème « La Maison des morts » où il
emploie le mot « soudain » pour maqué le lecteur et aussi Apollinaire veut le surprendre d’un coup
avec son seul et unique mot. Dans certains poèmes la forme versifiée est conservée mais elle est
revisitée, dans « Raturer outre », Yves Bonnefois utilise le sonnet mais en insérant différentes
irrégularités rythmiques et prosodiques. Le poème en pros est de plus en plus utilisé par les poètes
modernes, ils y utilisent différents effets de rythme et de structure. Le poème en prose est utilisé
pour surprendre et émouvoir le lecteur. Ponge y fait un excellent exemples avec son poème « Le
Parti pris des choses », il y fait la description détaillée du pain et en fait un objet digne d’attention
en faisant référence à la cuisson du pain, sa forme qu’il peut comparé aux chaines de montagnes
pour sa croûte, il fait également référence à l’homme et ses constructions.
Guillaume va également utilisé les vers libres qui consistent à des vers sans strophes, sans rimes et
sans unité métrique uniforme. On retrouve le meilleur exemple dans les deux plus grands poèmes
du recueil Alcool, qui sont « Zone » et « Vendémiaire ».
 Dans un poème aussi, Apollinaire peut créer des ruptures en passant d'un vers à l'autre. Certains
poèmes présentent certes une forme de régularité, comme « L'Adieu », qui est composé de cinq
octosyllabes. Dans d’autres il va modifier la longueur de ceux ci comme dans le poème de « À la
santé », certains vers sont par exemple particulièrement courts.
L'absence de ponctuation fait bien évidemment partie des surprises qui attendent le lecteur. Il ne
s'agit plus d'être guidé par les règles habituelles de la langue : c'est le vers qui impose son propre
rythme. Apollinaire parvient aussi à nous surprendre en nous offrant des images poétiques. Il
s'inscrit donc très bien dans l'histoire de la modernité : il suit le chemin tracé par Rimbaud et
annonce le surréalisme. Il nous offre ainsi de singulières analogies. « Merlin et la vieille femme »
s'ouvre par exemple sur d'étonnantes comparaisons qui peuvent surprendre voir choquer le lecteur
du poème.
On dit de ce recueil qu'il se situe entre tradition et modernité : Apollinaire puise ses thèmes
dans la poésie lyrique traditionnelle, utilise des sources bibliques et mythologiques
Apollinaire va s'inspirer des formes poétiques médiévales qui sont fondées sur la musique, chanson
avec la présence de rimes, vers identiques, refrains...”La Chanson du Mal-Aimé”, par exemple,
contient un octosyllabe et évoque des contes et légendes. Nous retrouvons par exemple de
nombreuses traces du Moyen Âge. Dans « Merlin et la vieille femme », Apollinaire évoque
« l'antique Merlin » ou encore les fées Morgane et Viviane. Nous rencontrons aussi dans ces poèmes
des personnages bibliques, comme Salomé, dans le poème qui porte son nom, mais aussi de grandes
figures de l'Antiquité. « Le sage Ulysse » est par exemple évoqué dans « La Chanson du mal
aimé ».
Nous avons donc pu voir comment Apollinaire va donc jouer entre modernité et tradition et faisant
un mélange des deux versions dans ses poèmes. Nous pourrons maintenant voir comment
Apollinaire fait il pour apporter des thèmes de poésies plus traditionnels dans ses poèmes qui sont
malgré cela modernes.
Apollinaire va utiliser deux grands thèmes que l’on peut retrouver dans beaucoup de poésies
traditionnelles. Nous allons tout d’abord parler de l’amour qui est un des thèmes très utilisé malgré
la modernité des textes.
L'amour malheureux est un thème favori d'Apollinaire. Il occupe une partie importante dans la vie
du poète Apollinaire, cette vision de l'amour se retrouve notamment dans Alcools. Au début du
recueil, Apollinaire est emplit du bonheur d'aimer et d'être aimer, avant de connaître déceptions sur
déceptions et de se renfermer face à l'amour. Il connais particulièrement deux grandes déceptions
amoureuses en utilisant sa rupture avec Annie Playden et Marie Laurencin. Les deux femmes sont
deux histoires d’amour similaires.
Il utilise également le thème de la fuite du temps. C’est un des principaux thèmes du recueil
Alcools d’Apollinaire parmi la nostalgie et le souvenir. Le poète représente le temps qui passe à
laide de l’expression « l’eau qui coule » présente dans le Pont Mirabeau comme la vie qui défile et
aussi la nostalgie de l’amour que l’on retrouve encore. Il emplois également les saisons qui se
succède comme dans ses poèmes Automne ou Mai. Mais ces thèmes transparaissent également au
travers de la figure du Phénix (qui renaît de ses cendres), du symbole de l'eau et de la
noyade (“Chanson” Un écroulement et une fuite du temps inexorable sont représentés par
une rupture brutale que constitue la mort avec les morts violentes ou tragiques de “Zone”, “Brasier”
et “Fiançailles” ou encore des poèmes tels que Crépuscule”, “Nuits Rhénanes” ou “La maison des
morts”. La fuite du temps montre que tout passe et que la vie continue. Elle est le symbole du
dépérissement des choses et de leur succession comme passe l'eau du fleuve ramenant la nostalgie
et les souvenirs.
Après avoir vu comment le poète inclut des thèmes souvent retrouvés dans la poésie traditionnelle à
une poésie moderne, nous allons aborder le nouveau vocabulaire employé avec la venue du
mouvement de modernité

La venue de la modernité va apporter l’apparition d’un nouveau vocabulaire présent dans les
poèmes tel que l’urbanité. Apollinaire va grandement l’utilisé dans de nombreux poèmes comme
dans « Zone ».
Il ne va pas décrire la ville sous son aspect sombre mais plutôt sur le bon coté de celle ci en
introduisant certaine architectures comme par exemple la tour Eiffel. Le sujet du milieu urbain du
crime reste quand même présents mais ils ont une évocation sensible.
La ville est un lieu de rencontre et d'échanges. Le poème Le pont Mirabeau peut signifier qu'elle est
aussi un lieu d'amour, de couples, même si dans le poème il est perdu.
Baudelaire a également élevé la ville au rang de sujet poétique dans ses tableaux parisiens, extraits
eux-mêmes des Fleurs du Mal.
Alcools reprend le thème de la ville pour le renouveler entièrement. Ainsi les éléments de la vie
quotidienne, populaire, sont évoqués dans leur banalité ; la rue, l’école, le café, le cimetière...
Apollinaire renouvelle le genre pour en montrer sa vérité qui est toute poétique.

Apollinaire est précurseur du surréalisme par son caractère anti bourgeois, son humour et sa
violence. Apollinaire à lui même inventé le terme de « surréalisme », il ouvre le chemin à la
modernité en poésie. C’est un mouvement littéraire qui touche tous les domaines artistiques : les
arts visuels avec comme exemple La Persistance de la mémoire de Salvador Dali, mais aussi la
littérature avec Louis Aragon et Le Mouvement perpétuel écrit en 1826, mais encore la musique et
le cinéma. Le surréalisme est considéré comme un courant révolutionnaire qui a pour origine le
mouvement « dada » qui est né de la première guerre mondiale. Il s’inspire de sujets de son époque
comme le Pape Pie X que l’on peut retrouver dans le poème « Zone ».

Les poètes utilisent le surréalisme pour exprimer la réalité de leurs pensées sans censure, ils veulent
se libéré de toutes leurs contraintes pour explorer leurs folies et l’insouciance enfouis comme dans
un rêve. Ils font également des associations d’images surprenantes et ils écrivent aussi en écritures
automatique qui est un mode d’écriture dans lequel n’intervient ni la conscience ni la volonté.
L’écriture surréaliste est caractérisée par des associations contraires accentuées par des oxymores et
des antithèses en faisant surgir des images inattendues et des oppositions marquées.

Elle se démarque aussi par des vers libres qui sont contraires aux vers traditionnels qui lui respecte
des règles de versifications avec les rimes et le nombre de syllabes ; les vers libres n’ont pas le
même nombre de syllabes, ils n’ont pas la même longueur et des rimes inégales.

Apollinaire fait apparaître le surréalisme dans Merlin et la vielle femme. Dans ce poème, le poète
utilise des mots et un langage que l’on ne pensait pas retrouver dans la poésie ; il vise à faire
réfléchir le lecteur.

Pour conclure, Guillaume Apollinaire est un poète qui utilise la modernité dans ses poésies
pour faire ressortir des objets dits « banales » en objets qui vont attirer et interpeler le lecteur. Les
poètes de modernité poétique vont utiliser un nouveau vocabulaire et des nouvelles formes
d’écritures plus libres. Apollinaire écrit dans une lettre qu’il adresse à Billy que la modernité donne
un nouveau souffle au monde ancien.

Apollinaire invente en 1910 les calligrammes qui font partis du cubisme. Les calligrammes sont un
poème sous formes de dessin. Il a notamment réalisé « La colombe poignardée et le jet d’eau »,
c’est un calligramme composé de deux dessins, le premier représente les amours perdus et le second
le amis dispersés.

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