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Mouvements:
1. De “A la fin tu es las” à “ont l’air d'être anciennes”: refus de l’ancien de la part du poète
2. De “La religion seule” à “t’y confesser ce matin”: la religion est présentée comme moderne
3. De “Tu lis” à “mille titres divers”: la presse est décrite comme poésie du monde nouveau
4. De “J’ai vu ce matin” à “l’avenue des Ternes”: description d’une rue industrielle représentant
le progrès technique
Premier mouvement:
➔ « Zone » s’ouvre sur trois monostiches, qui témoignent déjà de la versification étonnante de
ce poème
La religion seule est restée toute neuve la religion Est restée simple comme les hangars de
Port-Aviation
➔ antithèse entre “religion” et “neuve” renforcée par l’adv “toute”: c’est contradictoire car le
catholicisme n’a pas changé depuis le Concile de Trente
➔ enjambement entre les vers 5 et 6 permet la mise en évidence du mot “religion” qui encadre
le vers 5
➔ il compare ensuite la religion avec l’aviation, analogie motivée par un point commun:
l’élévation. C’est ici la simplicité de la religion qui est appréciée, et qui s’oppose à la
complexité de la tradition
➔ Apollinaire semble inscrire, de manière paradoxale, la religion dans l’ère moderne
Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme L’Européen le plus moderne c’est vous Pape
Pie X
➔ on a une ouverture de l’espace parisien sur l’Europe, avec de nouveau l’invocation lyrique
de la religion
➔ analogie de l’élévation se poursuit dans le vers suivant avec la référence au pape dont le
poète énonce le nom précis: « Pape Pie X », ce qui contribue à un effet de réel
➔ le Pape incarne la modernité, c’est “l’européen”, titre au superlatif souligné par l’emploi de la
majuscule et l’adjectif “seul”: il est unique
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient D’entrer dans une église et de t’y confesser
ce matin
➔ Néanmoins, le poète demeure à l’écart de cette modernité éternelle puisqu’il fuit les bancs
de l’église
➔ le poète se sent observé voire jugé, il évoque la figure dépréciative du pécheur avec “honte”
et “se confesser”, personnification des fenêtres rappelle
➔ attitude d’Apollinaire face à la religion ambiguë, hésitante et correspond sans doute à
l’état d’esprit d’une société qui s’éloigne avec peine culturellement, philosophiquement et
affectivement, d’une religion qui avait été pendant des siècles son point d’appui
Troisième mouvement:
➔ décrit une ville qui est un support pour la poésie “moderne”, elle-même en contient
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
➔ modernité des nouvelles formes de littérature montrée à travers la gradation de valeur
➔ verbe “chanter” qui fait référence à la poésie lyrique les personnifie et souligne le décalage
entre des textes non littéraires, les mots banals, et la poésie, le lyrisme classique
➔ le poète met donc en valeur la dimension artistique, musicale et donc poétique de ces
nouveaux supports
➔ le présentatif « Voilà la poésie ce matin » inscrit l’écriture poétique dans une époque
nouvelle
Le matin par trois fois la sirène y gémit Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
➔ les chiffres forment un décompte (4, 3, 1), façon peut-être d’indiquer un nouveau départ, une
ère qui s’annonce
➔ évocation de bruits multiples et disharmonieux, c’est une cacophonie de sons stridents
“gémit” “aboie” “criaillent”: Apollinaire fait, de manière antithétique, la poésie de ce qui
rebute
➔ analogie peut-être entre la sirène de la modernité et les sirènes de l’Antiquité
➔ la ville est animée, vivante: nouvelle forme d’art avec “inscriptions” “enseignes” “plaques”
“avis” qui se caractérise aussi par une forme de chant, cette fois-ci animal