Vous êtes sur la page 1sur 4

Egalité femme-homme 

: les grandes
entreprises françaises toujours en tête, mais
l'écart se réduit 
Publié le 2 mars 2023

Cette année encore, la France est la meilleure élève en matière d'égalité femme-homme, selon
le baromètre d'Equileap, centré sur les grandes entreprises, dont « Les Echos » publient la
dernière édition en exclusivité. Mais si globalement les performances des sociétés françaises
ont encore progressé, l'Hexagone est maintenant talonné par l'Espagne et l'Italie.

Parmi les faiblesses que révèle le baromètre dans les entreprises françaises : le sujet de la
place des femmes dans les organes de direction.

Une bonne élève, la meilleure, même. Cette année encore, la France conserve la première
place dans l'édition 2023 du classement d'Equileap des grandes entreprises de 23 pays en
matière d'égalité femme-homme. Pour son baromètre dont « Les Echos » publient les résultats
en exclusivité, ce cabinet spécialisé dans la fourniture de données sur la parité avec lequel
Euronext s'est récemment associé pour publier deux indices boursiers a passé au crible 3.787
entreprises dont la capitalisation boursière attend au moins 2 milliards de dollars.

Au regard du nombre de sociétés françaises remplissant ce critère, la France est même


toujours en 2023 surreprésentée dans son Top 100, comme en 2022. Autre bonne nouvelle :
elle a encore « continué à progresser », se félicite la directrice générale d'Equileap. Mais
Diana van Maasdijk souligne aussi que la progression constatée en 2023 a été moins rapide
par rapport à l'année précédente. « La marche a été plus petite », résume-t-elle.

1
Ce ralentissement pourrait menacer la première place de l'Hexagone, puisque désormais
l'Espagne et, juste derrière, l'Italie talonnent leur voisine avec des scores respectivement de
54 % et 53 % (contre 55 % pour la France). Pour mémoire, la note de cette dernière était de
52 % en 2022, contre 50 % pour l'Espagne et 49 % pour l'Italie.

C'est un peu comme dans une course de vélo, même si l'on a de l'avance, le risque quand on
ralentit, c'est d'être rattrapé voire dépassé par d'autres. C'est ce qui est arrivé à Danone, à la
14e place dans le Top 100 en 2022. Sa note n'ayant pas bougé à 69 %, il se trouve relégué à la
39e place. « Les sociétés doivent continuer à s'améliorer si elles veulent conserver leur place
sous peine de se faire dépasser », souligne Diana van Maasdijk.

Place des femmes dans les organes de direction

C'est ce qu'a fait L'Oréal, qui avait le même score que Danone en 2022 mais est remonté à la
11e place, grâce à la progression de sa note montée à 73 % en 2023. Un score qui n'est
cependant pas suffisant pour lui permettre d'accéder au peloton de tête des dix premières
sociétés mené, comme en 2022, par la société australienne Mirvac, et dans laquelle il n'y a
toujours aucune société hexagonale.

2
Sodexo, deuxième français, a fait une forte remontée qui l'a amené à la 12e place (27e
en 2022), juste derrière la société de cosmétiques. Sanofi a ravi la 3e place à Orange (4e)
devant Danone. Suivent Vivendi, Publicis groupe, Saint-Gobain et Capgemini.

Ce constat fait en quelque sorte figure de bilan avant réforme, puisque la loi dite Rixain est
entrée en vigueur récemment. Cette loi, adoptée le 24 décembre 2021, impose aux entreprises
de plus de 1.000 salariés de compter, à partir du 1er mars, au moins 30 % de femmes cadres
dirigeantes et membres d'instances dirigeantes puis à compter du 1er mars 2029, 40 %.

L'exemple des quotas imposés par la loi Copé-Zimmerman dans les conseils d'administration
montre que la contrainte a déjà fonctionné : la France est en pointe sur le sujet, avec 46 % de
femmes dans ces instances. Reste que 8 % des grandes entreprises hexagonales de son panel
comptent une présidente, soit 1 point de moins qu'en 2022. « Seules 10 sociétés ont une

3
femme PDG, et 15 sociétés ont une directrice financière (contre 17 en 2021) », souligne
l'étude.

Bilan avant réforme

« Se fixer des objectifs chiffrés » est plus généralement un des trois points clés pour
progresser, souligne Diana van Maasdijk. Elle insiste sur la nécessité qu'ils ne concernent pas
que les directions et conseils d'administration mais tous les niveaux. La transparence est aussi
importante, et Equileap regrette, comme en 2022, que trop de sociétés françaises ne
communiquent que la note globale de leur index femme-homme et non ceux des indicateurs,
dont celui de l'écart de salaire.

Enfin, troisième impératif souligné par la directrice générale d'Equileap : « garder ses
compétences » dans l'entreprise. Donc faire le nécessaire pour que les femmes aient envie d'y
rester.

Vous aimerez peut-être aussi