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Dans le cours de 1èr année, l’étude de l’électrostatique des milieux matériels a été limitée
aux conducteurs dont les propriétés électrostatiques sont contrôlées par la présence d’un
grand nombre d’électrons libres de se mouvoir dans le système. Dans ce chapitre, nous
allons nous intéresser aux matériaux isolants, dans lesquels les électrons ne sont plus libres
mais plutôt liées à leurs noyau atomique.
Les propriétés électrostatiques de ces deux classes de matériaux sont différentes. Par
exemple, l’application d’un champ électrique, entraine dans le cas d’un conducteur, une
répartition de charge, telle que le champ à l’intérieur du conducteur est nul. Par contre, dans
un isolant, sous l’effet du champ électrique les charges positives et négatives subissent des
déplacements microscopiques opposés engendrant un effet dipolaire . On dit que le matériau
est polarisé. Globalement, la charge totale est conservée. La conséquence du phénomène de
polarisation est qu’un champ électrique peut régner dans les matériaux isolants sans que
ceux-çi soient pour autant traversés par un courant.
On appelle ces matériaux isolants les diélectriques et on les classe en deux catégories
selon qu’ils possèdent une polarisation permanente ou induite sous l’action d’un champ
électrique extérieur.
Un atome, de numéro atomique Z, non ionisé peut être assimilé à un noyau de charge
Ze, autour duquel gravite un nuage électronique sphérique de charge −Ze. L’atome est
globalement neutre, de plus le barycentre des charges négatives coı̈ncide avec celui du
noyau. Cet atome ne présente pas de dipôle permanent (fig 1.1 a).
1
1.1. POLARISATION DE LA MATIÈRE
⃗ 0 , ⃗0
Figure 1.1 – Modèle de l’atome : a) absence de champ électrostatique. b) présence d’un champE
On se place dans le repère lié aux électrons, l’équilibre est atteint lorsque la force exercée
−
→
sur le noyau est nulle. On suppose que E0 n’est pas intense de telle sorte que le nuage
électronique reste une sphère de rayon atomique a0 et de densité volumique ρ = − 4πa
3Ze
3 . Pour
0
⃗ e auquel est soumis le noyau on utilise le théorème de Gauss :
calculer E
#
−
→ qint ρdτ 3Ze 4πa3
Φ= ⃗ e · dS =
E = v
=− × (1.1)
ε0 ε0 4πa3 3
0
−Zea3
−Ee 4πa2 = . (1.2)
a30
Zea
Ee = (1.3)
4πε0 a30
A l’équilibre :
E ⃗0 = →
⃗e + E −
0 ⇒ E0 −
Zea
=0 (1.4)
4πε0 a30
Et donc la position d’équilibre du noyau est fonction de E0 :
4πε0 a30
a= E0 (1.5)
Ze
Le décalage des barycentres des charges positives et négatives caractérise le comportement
électrostatique d’un atome neutre placé dans un champ électrique.
L’atome est donc équivalent à un dipôle électrostatique de moment ⃗
p orienté dans le sens
−
→
du champ E0 :
−
→ −
→
⃗
p = Ze⃗a = 4πε0 a30 E0 = αE0 (1.6)
Benyoucef 2 Électromagnétisme
1.1. POLARISATION DE LA MATIÈRE
Comme l’atome, une molécule non ionisée est neutre. Dans le cas de molécules symétriques
(O2 , N2 , CO2 , C6 H6 .... ), le barycentre des charges positives est confondu avec celui des charges
négatives , la molécule ne présente pas de moment dipolaire permanent. En revanche si la
molécule est dissymétrique (H2 O, HCl), le barycentre des charges positives et négatives sont
distincts, la molécule possède dans ce cas un moment dipolaire permanent → −
p . 0
Dans le cas général, une molécule placée dans un champs électrique présente le moment
dipolaire →
−p :
→
−p = →
− →
−
p0 + α̃˜ E (1.7)
→−
p = P dτ = N⃗
d⃗ pdτ ⃗
p peut être permanent ou induit (1.9)
Remarque : Dans le cas de systèmes denses, on parlera aussi de polarisation induite d’orien-
tation.
Benyoucef 3 Électromagnétisme
1.2. CHAMP ÉLECTRIQUE, POTENTIEL ET CHARGES DE POLARISATION DANS LES
DIÉLECTRIQUES
∇ ⃗ loc = →
⃗ ∧E −
0 (1.10)
→−
Ce qui implique que le champ E loc dérive d’un potentiel Vloc
ρloc
⃗ ·E
∇ ⃗ loc = (1.11)
ε0
ρloc est la densité locale de charges.
Les moyennes des équations 1.10 et 1.11 permettent d’écrire :
∇ ⃗ =→
⃗ ∧E −
0 (1.12)
⃗ ·E
∇ ⃗ = ρ/ε0 (1.13)
ρ représente la densité moyenne locale des charges dans l’isolant, bien entendu, la charge
total du diélectrique est nulle, puisqu’il est globalement neutre.
A quoi correspond cette densité volumique de charges ?
Pour répondre à cette question, on calcule le champ et le potentiel électrostatiques créés
par un diélectrique.
Benyoucef 4 Électromagnétisme
1.2. CHAMP ÉLECTRIQUE, POTENTIEL ET CHARGES DE POLARISATION DANS LES
DIÉLECTRIQUES
⃗
Figure 1.2 – Diélectrique de densité de polarisation P
1 → − ⃗ 1
dV(M) =
P · ∇r′ dτ (1.16)
4πε0 ⃗rM − ⃗rM′
Le potentiel total V(M) au point M est la superposition des différents potentiels élémentaires.
$
1 ⃗ ⃗ 1
V(M) =
P · ∇
dτ (1.17)
4πε0 V ⃗rM − ⃗rM′
Soit : " − −
→ → " ⃗
1 P · dS 1 ⃗ · dτ
∇ ′P
V(M) = − r (1.20)
4πε0 S ⃗rM − ⃗rM′ 4πε0 V ⃗rM − ⃗rM′
Donc le potentiel crée au point M par le diélectrique est équivalent à celui qui créeraient
en M des charges dites de polarisation ou charges fictives, réparties en surface et en volume,
de densité respective :
→− ⃗ ·→
−
σp = P · ⃗n et ρp = −∇ P (1.21)
→
−n étant la normale à la surface.
Soulignons qu’il ne s’agit pas de charges supplémentaires, mais d’une description cohérente
du système en terme de grandeurs moyennes. Ce sont des charges fictives.
Benyoucef 5 Électromagnétisme
1.2. CHAMP ÉLECTRIQUE, POTENTIEL ET CHARGES DE POLARISATION DANS LES
DIÉLECTRIQUES
Z Z
⃗ −
div Pdτ ⃗ · ⃗ndS = 0
P (1.22)
v s
Le diélectrique peut être chargé, les charges correspondantes sont dites libres, et dans ce
cas :
" $ ⃗P $
1 ⃗ · ⃗n
P 1 ∇ ⃗ 1 ρ dτ
V(M) = dS − dτ + l (1.23)
4πε0 S ⃗rM − ⃗rM′ 4πε0 V ⃗rM − ⃗rM′ 4πε0 V ⃗rM − ⃗rM′
→
− −−−→
E (M) = − gradV(M) (1.24)
" $ ⃗ M′ P $
→
− 1 ⃗n
P.⃗ 1 ∇ ⃗ −u ′ dτ + 1
→ ρl dτ
E (M) = → − MM
−r M − →
−r ′ →
−r M − →−r ′
4πε0
2 4πε0
2 4πε0
2
S
M
V
M
V ⃗r M − ⃗
r M′
(1.25)
⃗
1 Pdτ
dV = ⃗r n’est plus applicable. (1.26)
4πε0 r3
Benyoucef 6 Électromagnétisme
1.2. CHAMP ÉLECTRIQUE, POTENTIEL ET CHARGES DE POLARISATION DANS LES
DIÉLECTRIQUES
" $ ⃗P "
1 ⃗n
P.⃗ 1 −∇. ⃗ 1 ⃗n
P.⃗
V1 (M) = dSM′ + dτ +
dS
4πε0 S ⃗rM − ⃗rM′ 4πε0 V−V ′ ⃗rM − ⃗rM′ S′ ⃗ rM − ⃗rM′
4πε 0
(1.27)
" →
− $ ⃗ "
→
− 1 ⃗
P.⃗n. u M′ M dS 1 ⃗
∇M′ P →
− 1 ⃗
P.⃗n
E 1 (M) = → 2 − 2 u MM′ + 2 dS
4πε0 − →
−
S r M − r M′ 4πε0
→
− →
−
V−V ′ r M − r M′ 4πε0
S′ ⃗ rM − ⃗rM′
(1.28)
→
− → −
A l’échelle macroscopique, le rayon R de la cavité S’ est très petit, de telle sorte que E , P et
→−→−
ρp = − ∇ P y sont uniformes en tout point de V’ ce qui implique.
$ ⃗ P⃗
−∇. ⃗ uM′ M
2 dτ = 0 (1.29)
V′ ⃗rM − ⃗rM′
Ce qui implique :
$ ⃗ P⃗ $ ⃗ P⃗
−∇. ⃗ uM′ M −∇. ⃗ uM′ M
2 dτ = 2 dτ (1.30)
V−V ′ ⃗rM − ⃗rM′ V ⃗rM − ⃗rM′
Calcul de l’expression :
"
1 ⃗n
P.⃗
⃗M′ M dS
2 u (1.31)
4πε0
S′ ⃗rM − ⃗rM′
Benyoucef 7 Électromagnétisme
1.2. CHAMP ÉLECTRIQUE, POTENTIEL ET CHARGES DE POLARISATION DANS LES
DIÉLECTRIQUES
⃗ · ⃗n = −P cos θ
P
d2 S = R2 sin θdθdφ
"
⃗n π
−Pcosθ2πR2 sinθdθ(−cosθ⃗ez ) ⃗
Z
1 P.⃗ 1 P
⃗M′ M dS =
2 u = (1.32)
4πε0 4πε0 R2 3ε0
S′ ⃗rM − ⃗rM′ 0
Ce champ est compensé par le champ créés par les dipôles proche du point M et qui sont
à l’intérieur du volume V’ :
→
− ⃗
P
E =− (1.33)
3ε0
On démontrera en TD cette relation.
Conclusion : Le champ et le potentiel électrique crée par un diélectrique en tout point de
l’espace :
" $ ⃗ ′P
1 ⃗ · ⃗n
P 1 ∇ ⃗
V(M) = dS − M dτ (1.34)
4πε0 S ⃗rM − ⃗rM′ 4πε0 V ⃗rM − ⃗rM′
" $ ⃗ M′ P
→
− 1 ⃗n
P.⃗ →
− 1 ∇ ⃗ →
−
E (M) = → 2 u M′ M dτ − 2 u M′ M dτ (1.35)
4πε0 S − →
−
r M − r ′M 4πε 0 V
→
− →−
r M − r ′M
Exemple d’application
1. Sphère présentant une polarisation permanente :
Une sphère de rayon R constituée d’une répartition uniforme de dipôles permanents
parallèles ⃗
p de densité N. Il s’agit d’une sphère composée d’un ensemble dense de molécules
polaires, toutes orientées dans la même direction. Tout matériau qui présente une telle
propriété est appelé ”ferroélectrique”.
Benyoucef 8 Électromagnétisme
1.2. CHAMP ÉLECTRIQUE, POTENTIEL ET CHARGES DE POLARISATION DANS LES
DIÉLECTRIQUES
Ainsi la sphère de dipôles peut être traitée comme la superposition de deux sphère S1 et
S2 de même rayon R, l’une chargé positivement Q+ , l’autre négativement Q− , et dont les
centres de charges sont décalés de la distance a.
Le champ crée par la sphère S de dipôles est la superposition du champ crée par S1 et
celui crée par S2 .
4
Q+ = qN πR3 (1.36)
3
4
Q− = −qN πR3 (1.37)
3
a-A l’extérieur de la sphère
→−
Vu de l’extérieur, la sphère de dipôles est équivalente à un dipôle P placé à l’origine de
charge Q− et Q+ .
→
− 4 4 4 ⃗
P = Q⃗a = qN πR3⃗a = N πR3 ⃗
p = πR3 P (1.38)
3 3 3
⃗
⃗ et V est obtenu en utilisant les expressions simple du dipôle électrique P.
Le calcul de E
Er = 2P cos θ = 2P cos θR3
4πε0 r3 3ε0 r3
⃗
E = Eθ =
P sin θ
= 3ε θR
P sin 3
(1.39)
4πε0 r3 0r
3
E = 0
ϕ
PZ
V(z) = (1.41)
3ε0
⃗
E ⃗ = − P = Ez→
⃗ = −∇V −
ez (1.42)
3ε0
Benyoucef 9 Électromagnétisme
1.3. LE VECTEUR DÉPLACEMENT
⃗ = σ dS = E
⃗+ · →
− ⃗ − · −→
−
⃗ dS
dϕ = E. er dS + E er dS (1.43)
ε0
σ 2P cos θ 3 P cos θ
dS = R dS + ds (1.44)
ε0 3ε0 R3 3ε0
σ P cos θ
dS = dS (1.45)
ε0 3ε0
On obtient donc l’expression de la densité surfacique σ(θ) :
⃗→
σ(θ) = P cos θ = P. −
er (1.46)
Nous avons montré en électrostatique du vide que le champ électrique vérifie deux
équations fondamentales :
⃗ =→
−
⃗ ∧E
∇ 0
(1.47)
⃗ ·E
⃗ = ρ/ε0
∇
Ces deux équations restent valable dans un diélectrique, à condition de tenir compte des
charges fictives de polarisation. Or il n’est pas toujours facile de déterminer ces dernières et
l’utilisation des deux équations précédentes n’est pas toujours commode. Pour remédier à ce
problème, on introduit une nouvelle grandeur électrostatique, appelée, vecteur déplacement
⃗
électrostatique D.
Benyoucef 10 Électromagnétisme
1.3. LE VECTEUR DÉPLACEMENT
L’intérêt de ce vecteur réside dans le fait que les deux équations fondamentales auxquels
il obeit ne font appel qu’aux charges ” libres” que nous contrôlons en valeur et en distribution.
⃗D ⃗ ε0 E
⃗ = ∇. ⃗+P
⃗ = ρl
∇. (1.49)
⃗ crée
La structure de cette équation montre que les propriétés du champ électrique E
⃗ si les charges sont
par des charges dans le vide se transposent au vecteur déplacement D
immergées dans un diélectrique.
⃗ en se limitant aux charges libres pour
Ainsi on peut appliquer le théorème de Gauss à D
⃗ et P.
déduire ensuite E ⃗
⃗ = ε0 χE
P ⃗ (1.50)
⃗ = ε0 (1 + χ)E
D ⃗ = ε0 εr E
⃗ = εE
⃗ (1.51)
⃗D
∇ ⃗ ·E
⃗ = ε∇ ⃗ = ρl (1.54)
Le champ électrique crée par une distribution de charges immergées dans un milieu
diélectrique linéaire homogène isotrope, se calcule comme dans le vide à condition de rem-
placer ε0 par ε.
Benyoucef 11 Électromagnétisme
1.3. LE VECTEUR DÉPLACEMENT
→− ⃗ ⃗
L’équation ∇ ∧ E = 0 entraine que la circula-
→
−
tion de E sur un trajet ferme est nulle.
Figure 1.8 – Comportement de la composante tan-
gentielle E⃗t au passage d’une interface
I Z Z Z Z
⃗ · dℓ⃗ =
E ⃗ 1 · d→
E
−
ℓ1 + ⃗ →
−
E2 · dℓ2 + ⃗ ⃗
E · dℓ + ⃗ · dℓ⃗
E
C AB CD BC DA
| {z }
=0 quand BC = DA = ℓ → 0
(1.57)
= E1t L − E2t L
=0
Et1 = Et2
Benyoucef 12 Électromagnétisme
1.3. LE VECTEUR DÉPLACEMENT
Supposons que l’interface ne contient pas de charges libres (σl = 0), on aura donc :
Et1
tg θ1 = (1.60)
En1
Et2
tg θ2 = (1.61)
En2
tg θ1 En2 ε1 εr2
= = = (1.62)
tg θ2 En1 ε2 εr2
On dit qu’il y a réflexion des lignes de champ pendant le passage d’un milieu a un autre
de perméabilités relatives différentes.
L’étude des diélectriques en présence de conducteurs chargés est d’un grand intérêt. En
général, les charges libres sont localisées à la surface des conducteurs. L’état électrique des
conducteurs est complètement déterminée par la donnée des charges Qi ou des potentiels Vi .
La présence du diélectrique entraine l’évolution du système vers un nouveau état d’équilibre.
Benyoucef 13 Électromagnétisme
1.3. LE VECTEUR DÉPLACEMENT
⃗ la densité de polarisation P
A l’équilibre électrostatique , le champ électrique E, ⃗ et le
⃗ sont nuls à l’intérieur du conducteur. Au voisinage de la surface :
vecteur déplacement D
→
− σ−
E = → n (1.63)
ε0
→
−
n : normale extérieur à la surface du conducteur.
σ : densité totale des charge surfaciques.
Si le milieu extérieur, au voisinage de la surface est le vide :
⃗ = ⃗0 ⇒ σp = 0
P (1.64)
→
− →− →
−
D = ε · E = ε0 εr E (1.65)
σ−
D = σl→
−n =ε → n (1.66)
ε0
ε
σl = σ = εr σ (1.67)
ε0
σ
σ= l (1.68)
εr
ce qui entraine que :
σ < σl (1.69)
Benyoucef 14 Électromagnétisme
1.4. APPLICATION
Or
σp + σl = σ σp = σ − σl
⇒ (1.70)
ε0 ε0
σp = σl − σl = − 1 σl (1.71)
ε ε
ε0
σp = − −1 σ (1.72)
ε
σp = − (εr − 1) σ (1.73)
Donc à la surface de séparation d’un diélectrique et d’un conducteur portant une densité
surfacique σl , il existe une densité de polarisation σp de signe opposé à celui de σl ,ce qui
entraine que :
σtot < σl (1.74)
1.4 Application
Q = Q0 ⇒ σ = σ0 (1.75)
⃗ =−
La conservation de Dn sur les faces du diélectrique entraine : D
→
D0
−
→
⃗ = ε0 E
⃗0 ⃗ E0
εr ε0 E ⇒ E= (1.76)
εr
Benyoucef 15 Électromagnétisme
1.4. APPLICATION
E0 d V0
V= ⇒V= (1.77)
εr εr
V0
C = C0 = εr C0 (1.78)
V
C = εr C0 (1.79)
Ainsi le problème est résolu, sans faire intervenir les charges fictives de polarisation.
Pour comprendre leur rôle, on remplace le diélectrique par la distribution de charges fictives
équivalente :
ρ f = − div P ⃗=0 (1.80)
⃗ · ⃗n| = P
σ f = |P (1.81)
⃗=D
P ⃗ − ε0 E ⃗ = (ε − ε0 ) E
⃗ (1.82)
σ f = (ε − ε0 ) E (1.83)
Ces charges surfaciques apparaissent sur les faces du diélectrique : −σ f sur l’armature
portant la densité surfacique +σ et +σ f sur l’armature portant la densité surfacique−σ. Il se
⃗ d dépolarisant, opposé à E
crée donc un champ E ⃗0 :
−→
σ f (ε − ε0 ) E
d
= =
E (1.84)
ε0 ε0
Ces charges doivent être considérées dans le vide , puisque le diélectrique est supprimé.
⃗ d = (1 − εr ) E
E ⃗ (1.85)
⃗=−
E
→ ⃗
E0 + E ⃗ ⃗
d = E0 + (1 − εr ) E (1.86)
⃗
⃗ = E0
E (1.87)
εr
Benyoucef 16 Électromagnétisme
1.5. ENERGIE ÉLECTROSTATIQUE D’UNE DISTRIBUTION CONTINUE
⃗ = V V0
∥E∥ = (1.88)
d d
Ce qui implique :
E ⃗0
⃗=E (1.89)
⃗ =D
On ne peut plus écrire : D ⃗ 0 . Il y a conservation de Dn sur les faces du diélectrique
D ⃗=−
⃗ = εE −→ ⃗
εE0 = εr ε0 E (1.90)
⃗ = εr −
D
→
D0 (1.91)
⃗ =
− σ σ0
→
∥E∥ E0
⇒ = (1.92)
ε ε0
σ = εr σ0 (1.93)
Q = σs = εr σ0 s (1.94)
Q = εr Q0 (1.95)
Q εr Q0 εr Q0
C= = = ⇒ C = εr C0 (1.96)
V V V0
Dans les deux cas envisagés ( Q = cte ou V = cte ) l’introduction du diélectrique augmente
la capacité du condensateur. La dernière relation montre l’intérêt d’utiliser des milieux à forte
permittivité pour réaliser des condensateurs de faibles dimensions.
Considérons la distribution de charge ρ(⃗r) qui peut être non uniforme. Pour déduire
l’énergie d’une telle distribution, on calcule le travail pour augmenter la densité ρ de dρ en
amenant des charges de l’ infini.
$
dWe = dρlib (⃗r)V(⃗r)dτ (1.97)
V
Benyoucef 17 Électromagnétisme
1.5. ENERGIE ÉLECTROSTATIQUE D’UNE DISTRIBUTION CONTINUE
Or $
dρlib ⃗ ·→
=∇
−
D ⇒ dWe = ⃗ ·→
∇
−
DV(⃗r)dτ (1.98)
V
⃗ · dD)V
(∇ ⃗ =∇ ⃗ · (VdD)
⃗ − dD ⃗
⃗ · ∇V (1.99)
$ $
dWe = ⃗ · (VdD)dτ
∇ ⃗ − dD ⃗
⃗ · ∇Vdτ (1.100)
V V
$ $
dWe = ⃗ · (VdD)dτ
∇ ⃗ + dD⃗ · Edτ
⃗ (1.101)
V V
Sans toucher la généralité de ce calcul, on peut remplacer V par un volume sphérique Ṽ
limité par S et qui englobe toutes les charges.
$ "
⃗ ⃗ −→ − →
∇ · (VdD)dτ = V dD · dS (1.102)
Ṽ S
On prend Ṽ aussi grand que possible ce qui entraine que le système est équivalent à une
charge ponctuelle placée au centre de la sphère de rayon R.
S ≊ R2 ⃗ ·−
V
→
dD ≊ R−1 .R−2 = R−3 (1.103)
$
⃗ · (VdD)dτ
∇ ⃗ varie en 1/R (1.104)
Ṽ
$
−→
R→∞⇒ div(V dD)dτ −→ 0 (1.105)
Ṽ
$
dWe = dD ⃗ · Edτ
⃗ (1.106)
espace
⃗ et E.
Pour effectuer cette intégrale, il faut connaitre la relation entre D ⃗
Dans le vide :
⃗ = ε0 E
D ⃗ (1.107)
$
dWe = ε0 ⃗ · Edτ
dE ⃗ (1.108)
Intégration de E = 0 a E f = E (1.109)
$
ε0 ⃗ · Edτ
⃗
We = E (1.110)
2
ε0 ⃗ ⃗
E · E = densité d’énergie (1.111)
2
⃗ = εE
D ⃗
$ (1.112)
ε ⃗ · Edτ
⃗
We = E
2
Benyoucef 18 Électromagnétisme
1.5. ENERGIE ÉLECTROSTATIQUE D’UNE DISTRIBUTION CONTINUE
Cette énergie est associée à la présence d’un milieu diélectrique, elle est définie comme
étant la différence d’énergie δWl du système de charges libres en présence et en absence de
diélectrique. Dans le cas d’un milieu diélectrique linéaire et homogène.
$ $
ε0 ⃗ ⃗ ε ⃗ · Edτ
⃗
∆We = E · Edτ − E (1.113)
2 2
$
1 ⃗ · Edτ
⃗
∆We = (ε0 − ε) E (1.114)
2
⃗ = ε0 χE
or P ⃗
⃗ = (ε − ε0 ) E (1.115)
$
1 ⃗ · Edτ
⃗
∆We = − P (1.116)
2
Benyoucef 19 Électromagnétisme