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(éléments de physique des isolants, des semi-conducteurs et quelques exemples de structures de composants)
Rédaction du document : JB Desmoulins (PRAG au Dpt de Physique de l'ENS de Cachan)
Les niveaux d'énergie d'un atome isolé sont quantifiés. Au zéro absolu, les électrons restent dans les niveaux
d'énergie permis les plus faibles.
Pour des températures plus élevées, les électrons occupant les niveaux d'énergie les plus élevés (ceux qui les
lient le moins à l'atome) peuvent passer dans les niveaux d'énergie encore plus élevés.
Dans un cristal, chaque atome est soumis à l'influence de ses voisins. En raison des couplages entre atomes,
les niveaux d'énergie vont se subdiviser. Le nombre de niveaux d'énergie permis va alors augmenter.
Dans un cristal, les couplages sont suffisamment forts pour que les états possibles obtenus par subdivision
soient très proches les uns des autres. L'ensemble des états qui résultent d'une subdivision peut alors être assimilé
à une bande continue. Pour la distance interatomique dans un cristal donné (par exemple pour du silicium), on a
alors des bandes d'énergie que les électrons peuvent occuper séparées par une bande qui leurs est interdite.
1
I.2.2. Influence de la température.
Pour une température plus élevée, l'énergie apportée par l'agitation thermique peut permettre à certains
électrons de sauter dans la bande permise supérieure, la rendant ainsi partiellement remplie. Ces électrons sont
alors susceptibles de contribuer à la conduction électrique. Ce passage sera d'autant plus facile que la largeur de la
bande interdite sera plus faible. La largeur de cette bande d'énergie est appelée gap et est noté Eg.
Par exemple, cette barrière est de 1.1 eV pour le Si et de 0.75 eV pour le Ge. A température ambiante, il est
possible que certains atomes de ces matériaux participent à la conduction. Ils sont alors appelés semi-conducteurs.
En revanche, pour d'autres matériaux, la bande interdite est trop large et ils seront considérés comme isolants
à température ambiante. C'est par exemple le cas du diamant, pour lequel cette barrière est de 6 eV environ.
Considérons l'injection d'une impureté qui apporte 5 électrons de valence. Les quatre premiers s'associent avec
les électrons de valence des atomes de Si voisins. En revanche, le cinquième est susceptible de participer à la
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conduction. Chaque atome d'impureté apporte donc un électron de conduction. On parle de dopage de type N. C'est
le cas d'une injection d'azote (N), de Phosphore (P), d'Arsenic (As) ou d'Antimoine (Sb).
Dans le cas de l'injection d'atomes qui comportent trois électrons de valence, l'un des atomes de semi-
conducteur voisin ne pourra pas créer de liaison covalente. Chaque atome d'impureté apporte donc un trou. On
parle de dopage de type P. C'est le cas d'une injection de Bore (B), d'Aluminium (Al), de Gallium (Ga), ou d'Indium
(In).
Pratiquement, le dopage peut être réalisé par diffusion ou par implantation ionique (on accélère des impuretés
ionisées avec un champ électrique, pour leur permettre de rentrer dans le matériau à doper).
Usuellement, la densité d'atomes dopants reste faible (exemple: 1015cm-3, 1018 cm-3…) devant celle des atomes
de Si qui est voisine de 1023 cm-3 . On peut continuer à parler de Si…
Où h=6.626.10-34Js est la constante de Planck et mc (resp. mv) la masse effective de densité d'états dans la bande
de conduction (resp. dans la bande de valence).
● Distribution de Fermi-Dirac:
C'est la probabilité qu'un état occupable soit occupé, c'est à dire le rapport du nombre de places occupées sur
le nombre de places occupables. Elle a la forme suivante :
1
( )= =
e . +1
3
La fonction f(E) est appelée distribution de Fermi-Dirac. T est la température absolue, k est la constante de
Boltzman et EF est le niveau de Fermi et on s'intéresse aux dn états occupés sur dN états occupables.
● Densités de porteurs.
La densité d'électrons n (exprimée généralement en cm-3) dans la bande de conduction est alors obtenue en
sommant sur toute la plage d'énergie couverte par cette bande, le produit de la densité d'états par le rapport du
nombre d'états occupés sur le nombre d'états occupables, soit:
= ( ). ( ).
Il faut noter que la fonction que nous venons d'intégrer qui représente la densité de niveaux occupés pour
chaque niveau d'énergie, présente un extremum dans la bande de conduction.
De même pour la densité des trous p (exprimée généralement en cm-3) dans la bande de valence, la probabilité
d'avoir un trou étant 1-f(E), on a:
= ( ). (1 − ( )).
● La figure suivante donne l'allure de f(E), Nc(E), Nv(E), f(E).Nc(E) et (1-f(E)).Nv(E) quand le niveau de
Fermi est au centre de la bande interdite.
● Avec un dopage de type N la densité d'électrons est favorisée au détriment de la densité de trous. Avec un
dopage de type P, c'est le contraire.
4
● Pour un semi-conducteur dont le niveau de Fermi EF est distant des extrema de plus de 3kT (~0,08eV à
300K), la fonction de Fermi se simplifie sous une forme exponentielle
Pour E > Ec , comme E-EF > 3kT on écrit que ( ) = ≃ .
.
.
De même pour E < Ev , comme EF-E > 3kT, on a 1 − ( ) = 1 − = ≃ .
. .
On obtient alors les densités de porteurs suivantes:
( ) ( )
= .e . avec =∫ ( ). e . .
= .e . avec =∫ ( ). e . .
Où Ac et Av sont les densités équivalentes (ou effectives) d'états. Elles sont une image du nombre d'états utiles,
à la température T, dans les bandes d'énergie.
Conséquences : On remarque que le produit des densités d'électrons par la densité de trous ne dépend que de
l'énergie de gap du matériau semi-conducteur et de la température alors qu'il est indépendant du niveau de Fermi.
En effet, on a
. = avec = . . e . . = ( ). . .
Où ni sera la densité de porteurs intrinsèques (pour le silicium à 300K, ni =1010cm-3). La largeur Ec-Ev de la
bande interdite est appelé gap du semi-conducteur qui est noté Eg. Cette relation est valable pour les semi-
conducteurs intrinsèques ou dopés.
5
L'évolution de la densité de porteurs de charge dans un volume donné dépendra alors de la densité de courant,
ainsi que des phénomènes de génération (arrivée d'un flux de photon par exemple) et de recombinaison. Cette
évolution est régie par l'équation de continuité
−1
( )= .div ⃗ + −
où a est la densité de porteurs de charge du type considéré, J la densité de courant, ga le taux de génération et
ra le taux de recombinaison des porteurs considérés (nombre de porteurs générés ou recombinés par unité de
volume et par unité de temps), et q la charge (positive égale à e pour des trous et négative égale à -e pour des
électrons).
Pour établir cette relation en une dimension, il suffit de considérer un volume de section S et de longueur dx.
La variation élémentaire δa.q.S.dx de la charge associée aux porteurs dont la densité volumique est notée a s'écrit
alors
. ( . . ) = ( ). . − ( + ). . + . ( . . . ) − . ( . . . )
( )
soit . = . ( )+ . − . = . + . − .
( )
d'où = . + −
Ce qui conduit bien à l'expression attendue quand on recommence le raisonnement sur les deux autres
dimensions.
Exercices de la partie I :
– Expliquer la différence entre un isolant et un conducteur à 0K. Qu'est ce qui change à température
ambiante ? Que dire d'un matériau semi-conducteur intrinsèque à 0K ?
– Qu'est-ce qu'un matériau semi-conducteur intrinsèque ? Extrinsèque ? Qu'est-ce que le dopage ? Quel est
son rôle ?
– Redémontrer la relation définissant l'évolution de la densité de porteurs en fonction de la densité de
courant, des coefficients de génération et de recombinaison, en précisant bien la définition des grandeurs
utilisées.
– On dope du Si avec du Phosphore à 1015 cm-3. On donne ni la densité de porteurs à 300K pour du Si égale
à 1010 cm-3. Donner la densité d'électrons et de trous. De quel type de semi-conducteur s'agit-il ? On donne
k.T=0,026 eV. En déduire l'écart entre le niveau de Fermi EF du Si dopé comme indiqué et le niveau de
Fermi du Si intrinsèque Efi . (Aide : EF-EFi = k.T.ln(ND/ni) à retrouver)
– Mêmes questions avec un dopage de Si avec du Bore à 1018 cm-3.
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II. Jonction PN.
C'est une structure de base que l'on retrouve dans de nombreux composants à semi-conducteurs. Nous allons
commencer à présenter son état à l'équilibre puis son état lorsqu'elle est soumise à une polarisation électrique.
II.1.Jonction PN à l'équilibre:
Sans calcul, on peut établir l'allure suivante pour les bandes d'énergie :
7
L'ensemble de la zone ionisée est appelée zone de charge d'espace ou zone de déplétion. Dans la mesure ou
la concentration d'impuretés est toujours très supérieure à la densité intrinsèque d'atomes de semi-conducteur
participant à la conduction, la concentration en ions, de part et d'autre de la jonction est à peu près égale à celle
des dopants. De plus, pour simplifier, on supposera que la densité d'ions est uniforme dans chaque zone.
Le nombre d'atomes ionisés, de part et d'autre de la jonction, est identique. En revanche, la concentration de
sites ionisables est différente (Nd différend de Na à priori). Par conséquent, sans autre calcul, on a
. = .
De cette relation simple, il découle que la zone de charge d'espace s'étend plus du côté de moins dopé.
Sur la figure précédente, on a donc forcément Nd<Na. Il faut noter que dans la pratique, le rapport des
concentrations de part et d'autre de la jonction est souvent de l'ordre de 103. On considère donc souvent que la
largeur de la zone de charges d'espace ne dépend que du côté le moins dopé.
8
( )
= . ( )
( )
On intègre la relation précédente entre le côté N (Nd, pno) et le côté P (npo, Na) de la jonction, ce qui donne
= .
(on tient compte directement du fait que le potentiel de la zone N est supérieur de Vo à celui de la zone P)
On peut donc déduire de cette relation que
Par ailleurs, on rappelle que dans un semi-conducteur, on peut écrire en tout point que
. = avec = . . e . . = ( ). . .
où g est une fonction de T, la température, où Eg est l’énergie de gap et k la constante de Boltzmann. Pour un
semi-conducteur donné à une température donnée, on peut donc écrire que le produit du nombre de porteur de type
N par celui de type P est identique que le milieu soit dopé N (Nd à peu près égale au nombre de porteurs N), dopé
P (Na à peu près égale au nombre de porteurs P) ou intrinsèque (ni et pi)
. = . = . =
Finalement, on a
. . .
= . ln( )= . ln( )
rq : la relation
.
= =
est appelée relation d’Einstein. Pour la démontrer, on rappelle que la densité d'électron s'écrit
( ( ) ) ( ( ) )
( ) ( ) ( ) ( )
( )= .e . soit = .e . . = .
. .
Par ailleurs
− ( ) 1 ( )
( )= = .
On rappelle que
− ( ) ( )
. ( ). .( )+ . . =0
rq : on aurait pu faire le même raisonnement sur les trous.
● Ordres de grandeur.
si on travaille à 300K, avec du Si, en prenant ND =1016 atomes/cm3, NA=1018 cm-3 , et ni =1010 cm-3, sachant
que k = 1.38.10-23 J.K-1, alors on a
.
≃ 26 et ≃ 830
Si on change de matériau, on va modifier ni, ce qui conduira, pour des dopages équivalents et des températures
équivalentes à des valeurs différentes de Vo. Le tableau suivant, donne, à T ambiante les valeurs de ni ainsi que la
plage de valeurs de Vo pour des dopages fluctuant de 1015 à 1018 cm-3.
Si Ge GaAs InP
ni (cm-3) à 300K 1010 2.1013 3.106 3.107
Vo (V) [0,6 ; 0,95] [0,2 ; 0,56] [1,0 ; 1,37] [0,89; 1,25]
ou encore = . .( .+ . )= . .( .+ . )= . . . (1. + )
. . .
ce qui conduit à
2. ɛ 1 1
= .( + ).
9
AN : pour des dopages compris entre 1014 cm-3 et 1018 cm-3 (entre 1020 m-3 et 1024 m-3), avec un matériau d'indice
n=3,5 (permittivité relative εr voisine de 12), une tension Vo voisine de 1V, sachant que εo=8,85.10-12 F.m-1,
e=1,6.10-19 C les dimensions de la zone de charges d'espace sont comprises entre qq 10nm et qq µm.
Barrière énergétique représentée par une jonction semi-conductrice.
Si on s'intéresse au niveau énergétique des électrons
( )=− . ( )
on constate que lorsque ces derniers passent de la région N à la région P, ils doivent franchir une marche
énergétique eV0. De même pour les trous qui passent de la région P à la région N.
II.2.2. Présentation sans calcul de ce qui va se passer dans une jonction polarisée.
● Cas de la polarisation directe.
Sous une polarisation directe, la barrière de potentiel que représente la zone de charge d'espace pour les porteurs
majoritaires (électrons côté N et trous côté P) va être abaissée. Ils vont donc pouvoir atteindre, en nombre de plus
en plus important, la zone où ils deviennent porteurs minoritaires. Au voisinage de la zone de charges d'espace, on
va trouver un excès d'électrons du côté P et un excès de trous du côté N. Cet excès de concentration en porteurs
minoritaires, par rapport à ce que l'on a en l'absence de polarisation, évolue exponentiellement avec la polarisation
V. Il va conduire à un courant de diffusion de trous en zone N et d'électrons en zone P. Ces courants de diffusion
éloignant les porteurs de la zone de charge d'espace. Il s'agit donc, pour les électrons comme pour les trous d'un
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courant électrique orienté positif de la zone P vers la zone N. Comme l'excès de porteurs minoritaires augmente
beaucoup avec V, il en sera de même pour les courants de diffusion et donc pour le courant global dans le système.
● Cas de la polarisation inverse.
Sous une polarisation inverse, la barrière de potentiel que représente la zone de charge d'espace pour les
porteurs majoritaires est fortement augmentée. Il n'y a plus de porteurs majoritaires susceptibles de passer la zone
de charge d'espace. En revanche, les porteurs minoritaires peuvent librement traverser cette zone puisqu'il s'agit
pour eux d'une chute d'énergie potentielle. Il va donc apparaître un déficit de porteurs minoritaires au voisinage de
la jonction, sauf que cette fois, ce déficit de pourra pas évoluer exponentiellement avec V, puisque quand V sera
assez fortement négatif, le déficit tendra vers pn du coté N et vers np du côté P. Cette fois, quelle que soit la valeur
de V, pourvu qu'elle soit négative, le courant de diffusion sera identique. Il sera par ailleurs de sens opposé à celui
observé quand on polarise en direct, c'est à dire orienté de la zone N vers la zone P.
● Bilan:
Pour résumer ce qui se passe dans une jonction PN, on peut se baser sur la figure suivante, sur laquelle on a
représenté les concentrations de porteurs minoritaires suivant la polarisation ainsi que les courants de diffusion
associés. Il faut se rappeler que le courant électrique est de sens opposé à la diffusion des électrons et de même
sens que la diffusion des trous.
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II.2.3. Calcul du courant dans la jonction.
● Structure étudiée.
et avec polarisation
ce qui conduit bien à la relation attendue. On aurait pu faire le même raisonnement avec la densité de courant
de trous.
● Taux de recombinaison.
Pour un semiconducteur dopé P en faible injection, si np est la densité d'électrons à l'équilibre, τn la durée de
vie des électrons, porteurs minoritaires on a
−
= =
Pour un semiconducteur dopé N en faible injection, si pn est la densité de trous à l'équilibre, et τp la durée de
vie des trous, porteurs minoritaires, on a
−
= =
12
Connaissant les densités d'électron en Xa et de trous en -Xd, et sachant que Δp (-Xd-dn)=0 et Δn (Xa+dp)=0 (car
la durée de vie des porteurs en excès en ces points est très faible ce qui signifie que la densité de porteurs reste
égale à ce qu'elle vaut en l'absence de polarisation à l'équilibre), sachant que, par exemple pour Δn, on a
. ( )
.( . − 1) = . + . et 0 = . + .
soit
. .
.( )
=− . et .( . − 1) = . . (1 − )
on trouve que après calculs
.
( )= ⁄
.( . − 1). ℎ(( + − )⁄ )en zone P
( )
.
( )= .( . − 1). ℎ(( + + )⁄ )en zone N
(( )⁄ )
On se retrouve avec une zone isolante séparant deux milieux conducteurs, ce qui correspond à une structure
capacitive. En simplifiant, si on suppose que l’on peut se ramener à un condensateur plan, alors cette capacité vaut
ɛ .ɛ .
=
On peut donc écrire que C est de la forme
=
+
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Cette capacité, liée aux ions fixes de la zone de charges d'espace est appelée capacité de transition. Cette
propriété est utilisée pour réaliser des capacités qui varient avec la tension.
Comme la zone de charge d'espace, la valeur du champ électrique maximum augmente avec la polarisation
inverse. Il faut noter que si la tension de polarisation inverse dépasse une valeur Vb, le courant inverse augmente
brutalement, on dit qu'il y a claquage. Deux phénomènes peuvent en être responsables. Si les semi-conducteurs
sont fortement dopés, la forte valeur du champ électrique peut, à elle seule briser des liaisons covalentes et créer
ainsi des porteurs, c'est l'effet Zener. Pour des jonctions moins dopées, le champ électrique finit par apporter assez
d'énergie aux porteurs, qui provoquent la rupture de liaisons covalentes créant ainsi de nouveaux porteurs…etc.
C'est l'effet d'avalanche. Cet effet peut être destructif pour le composant, si le courant ainsi obtenu provoque une
augmentation trop importante de la température.
– Expliquer pourquoi la zone de charge d'espace s'étend plus du côté le moins dopé.
– Donnez l'expression du champ et du potentiel dans une jonction PN non polarisée à l'équilibre, En déduire
l'expression de la barrière de potentiel Vo.
– De quoi dépend la barrière de potentiel Vo dans une jonction PN à l'équilibre ? Donnez des ordres de
grandeur.
– Calculez l'expression de la largeur de la zone de charge d'espace dans une jonction PN non polarisée.
Même question pour une jonction polarisée sous une tension V.
– Expliquez sans calcul quel mécanisme permet d'expliquer le courant dans une jonction PN polarisée en
direct. En déduire dans quel sens le courant traverse la jonction.
– Expliquez sans calcul quel mécanisme permet d'expliquer le courant dans une jonction PN polarisée en
inverse. En déduire dans quel sens le courant traverse la jonction.
– Expliquer pourquoi une jonction PN polarisée en inverse finit par claquer si la tension de polarisation est
trop forte.
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III. Exemples de composants optoélectroniques : photodiodes, diodes électroluminescentes .
La photodiode est un capteur qui va convertir une puissance lumineuse incidente (flux de photons), en un
courant électrique.
. On appellera R(E) le coefficient de réflexion des photons d'énergie E. Le flux transmis peut donc s'exprimer
de la façon suivante:
( ) = (1 − ( )). ( )
● Atténuation du flux de photon lors de la propagation.
Ce flux transmis va créer un excès de porteurs de charges en rentrant dans le matériau. En cours de propagation
dans le matériau, des photons seront absorbés et le flux va donc décroître. Soit α(E) le coefficient d'absorption, qui
quantifie la variation relative de flux par unité de longueur. On peut écrire qu'entre x et x+dx, on a
( , ) = ( , + ) − ( , ) = − ( ). ( , ).
Soit, si le flux rentre dans le matériau en x=0
( ). ( ).
( , ) = ( , 0). = (1 − ( )) ( ).
● Si l'énergie des photons est inférieure au gap du semi-conducteur, aucun photon n'est absorbé, et le semi-
conducteur est transparent au rayonnement. Alors α est nul.
● Si les photons sont d'énergie E suffisante pour permettre aux électrons de passer le gap, alors α ≠ 0 et le flux
va décroître exponentiellement lors de la pénétration dans le matériau. On peut alors définir un taux de génération
de paires électrons-trous égal au taux de disparition des photons. Soit g(E,x) ce taux.
( , ) ( ).
On a alors ( , ) = = (1 − ( )) ( ). ( ).
S le rayonnement n'est pas monochromatique, on aura ( ) = ∫ ( , ).
Pour résumer, le flux de photons évolue avec l'allure suivante :
Ordres de grandeur :
● Coefficient de réflexion: Le coefficient de réflexion peut être considéré comme pratiquement constant quand
l'énergie E est voisine du gap. Il vaut entre 0,3 et 0,7 pour les rayonnements voisins du visible. Le coefficient
dépend fortement de l'angle d'incidence.
● Coefficient d'absorption: On peut le considérer comme pratiquement constant et voisin de 106m-1 si E
supérieur à Eg (il est nul sinon), L'effet du flux sur la création de porteurs se fait sentir sur quelques µm.
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III.1.2. Principe de fonctionnement d'une photodiode.
La zone (a) d'épaisseur xp est une zone assez fine de semi-conducteur dopé P. La zone (b) d'épaisseur xn-xp est
la zone de charges d'espace et la zone (c) de largeur xc-xn est une zone de semi-conducteur dopé N. Le flux incident
va décroître dans le semi-conducteur quand x augmente en raison de la génération de porteurs résultant de
l'interaction du matériau avec le rayonnement.
Les porteurs qui nous intéressent dans les zones dopées sont les porteurs minoritaires car les porteurs
majoritaires seront bloqués par la barrière de potentiel dans la jonction qui doit être polarisée en inverse. Ces
porteurs minoritaires créés en zone (a) sont des électrons et en zone (c) des trous. La diffusion va les conduire dans
la zone de charge d'espace qu'ils traversent, accélérés par le champ électrique. On parle dans ce cas de photocourant
de diffusion.
Dans la zone de charge d'espace, les paires électrons-trous créées par l'interaction avec le rayonnement sont
dissociées par le champ électrique, les électrons allant vers la zone n et les trous vers la zone p. Le photocourant
correspondant est appelé photocourant de génération.
Les courants de diffusion et de génération dont nous venons de parler contribuent à modifier le courant inverse
de la diode, par rapport à ce qu'il serait en l'absence de rayonnement. Si I est le courant direct et V la tension de
polarisation de la photodiode, le courant dans la photodiode peut donc s'écrire
.
= ( . − 1) −
Pour une photodiode polarisée en inverse, l'expression se simplifie et on a
=− −
Dès que le flux lumineux est assez intense, Iphoto >> Is et on a
≃−
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● Calcul de Jb :
Dans la zone de charges d'espace, des paires électron-trou sont générées par l'interaction avec les photons et
dissociées par le champ électrique. Les électrons sont envoyés vers la zone N et les trous vers la zone P.
En un point x quelconque de la zone de charge d'espace, on a donc une densité de courant qui est la somme de
la densité de courant d'électrons générés entre xp et x avec la densité de courant de trous générés entre x et xn.
Elle s'écrit donc
é é( ) = [ ; ] é é + [ ; ] é é
En particulier, en xn, seule la densité de courant d'électrons doit être prise en compte.
Dans la zone de charge d'espace, l'équation de continuité donne
( ) = .div é ⃗é + −
En régime stationnaire et en l'absence de recombinaisons, et en une dimension, pour les électrons, on a
1 é é
. + =0
On en déduit
.
é é( )= [ ; ] é é =− . . =− . . . .
Soit
. . . .( )
é é( ) = . .[ − ]= . . .( − 1)
Par la suite, on notera L=xn-xp la largeur de la zone de charge d'espace.
● Effet de Jc :
En pratique, on aura intérêt à ce que le courant dans la photodiode soit essentiellement le courant issu de la
zone (b), La zone de charge d'espace sera donc réalisée afin d'être assez large pour que l'essentiel du flux de photons
soit absorbé avant d'atteindre la zone (c). On négligera ce courant. Si ce courant n'est pas négligeable, sa valeur
est donnée dans l'annexe A.
● Calcul de Ja :
Comme on aura intérêt à ce que le courant dans la photodiode soit essentiellement le courant issu de la zone
(b), on fera en sorte que la zone (a) soit la plus fine possible afin que le rayonnement qui rentre dans le
semi-conducteur soit presque intégralement transmis à la zone (b) où il sera absorbé. On négligera ce courant.
Si ce courant n'est pas négligeable, sa valeur est donnée dans l'annexe A.
● Bilan :
En pratique, pour avoir assez de photons dans la zone de charge d'espace, la zone P est très fine devant 1/α. On
peut alors supposer que xp=0 et donc que xn est voisin de L, largeur de la zone de charges d'espace. On supposera
que le courant de diffusion des électrons est négligeable dans cette zone ainsi qu'en zone (c) si on suppose le flux
de photon complètement absorbé en zone (b) ce qui signifie que L >> 1/α . On peut alors écrire que
. .( ) . . .
≃ . . .( − 1) ≃ . . .( − 1) = . . ( − 1)
soit
≃− .
Le courant correspondant ne dépend alors que du flux qui pénètre dans le semi-conducteur. Cette relation
traduit le fait que le flux d'électrons (Jphoto/e) dans la photodiode est égal au flux de photons qui est transmis dans
le capteur. Il correspond au rendement maximum de ce dernier.
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Pour que la photodiode soit rapide, on a intérêt à ce que le courant résulte essentiellement des créations de
porteurs en zone de charge d'espace.
La zone P et la zone N sont des zones dopées classiques. En revanche, on a inséré une couche épaisse de
matériau intrinsèque (couche I). Pour faire en sorte d’étendre la zone de charge d’espace à toute la zone I, on aura
intérêt à polariser la photodiode en inverse (en pratique, quelques volts suffisent).
● Matériaux utilisés.
Dans le visible et parfois pour l’infrarouge, on utilise surtout le Si et le Ge. Dans l’infrarouge, on trouve
également le GaAs, InAs, etc…
Dans cette configuration, le courant inverse Ir=-Id est de la forme suivante (courants de porteurs minoritaires
avec un + et courant de porteurs majoritaires avec un – si on travaille avec les configurations du schéma précédent):
.
= − .e . − 1 +
Si V est assez négative et si le flux lumineux est suffisamment important, on peut alors simplifier cette
expression et écrire que
≃
sachant que Iphoto est proportionnel à pour une longueur d’onde donnée.
Électriquement, on peut écrire que
+
=
On peut représenter les effets de l’éclairement et de la polarisation sur la courbe suivante :
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On constate qu’augmenter le flux lumineux pour une polarisation inverse donnée revient à augmenter le courant
inverse presque linéairement.
Dans le cas d’une BPX65, on a une courbe d’allure suivante (d’après documentation Siemens):
Elle dépend de l’incidence de la longueur d’onde sur le rendement quantique le nombre d'électrons mis en
conduction par photon reçu, le coefficient de réflexion R et le coefficient d’absorption . Elle présente un
maximum pour une longueur d’onde o. Elle devient forcément nulle pour les longueurs d’onde supérieures à s,
longueur d’onde seuil. Globalement, on représente souvent la courbe S()/S(o) comme sur la figure précédente.
La valeur typique maximale pour S est de l'ordre de 0,5 pour des photodiodes au Silicium,
Le rendement quantique est directement lié à la sensibilité spectrale. En effet, on a
. .
( )= = .
ℎ. ℎ.
.
AN : Pour une photodiode en Si, pour une longueur d'onde de 640nm, on trouvera typiquement un rendement
quantique de l'ordre de 60% . Si on suppose que c est voisin de 3.108 m.s-1, sachant que h de l'ordre de 6,62.10-34
J.s on en déduit une sensibilité spectrale de l'ordre de 0,3 A/W.
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III.1.6. Cas des cellules photovoltaïques,.
Nous venons de voir un photorécepteur utilisé comme capteur. La transduction photoélectrique peut aussi être
utilisée pour convertir de l'énergie lumineuse en énergie électrique. Le système photoélectrique fonctionne alors
en générateur. On parle alors de cellule photovoltaïque.
Dans ce cas, aucune source de polarisation n’est associée au système qui va jouer le rôle d’un générateur de
tension. Dans ce cas, on se retrouve dans la configuration électrique suivante (on rappelle que Ir=-Id) :
On peut comprendre l’incidence des différents paramètres (flux lumineux et résistance Rc) sur la figure
suivante :
Pour une forte valeur de résistance, on récupère le comportement de la source de tension à vide (la tension
directe augmente avec le flux lumineux).
Pour des résistances faibles, on récupère la réponse en court-circuit du composant. La courbe donnant Icc en
fonction du flux est pratiquement linéaire.
La puissance électrique récupérée présente un extremum dans le coude de la caractéristique i(u). La puissance
est la surface du rectangle défini par u et i. Cette surface est nulle pour i=0 et pour u=0. Il y a donc forcément un
extremum entre ces deux cas limites.
La puissance électrique récupérée en fonction de la résistance de charge Rc, pour une puissance optique
incidente donnée évolue donc de la façon suivante :
Il existe deux familles principales de dispositifs à semi-conducteur qui émettent des photons, les diodes
électroluminescentes et les diodes lasers. Les premières sont les plus utilisées en terme de nombre de composants
(éclairage notamment) alors que les secondes, qui permettant une fréquence de modulation plus élevée sont
20
davantage destinées aux télécommunications optiques. Nous allons présenter la structure des premières dans la
suite.
On négligera le rôle de la zone de charge d'espace car sa taille est très limitée vu que la jonction est polarisée
en direct. L'émission de rayonnement résultera des zones neutres, N et P, là où la longueur de diffusion permet un
écart de la densité de porteurs minoritaires par rapport à l'équilibre. Néanmoins, c'est le semi-conducteur qui donne
sur l'extérieur qui émettra, car le rayonnement issu du matériau qui n'est pas en contact avec l'air sera absorbé. Sur
la figure, c'est la zone P qui va émettre. C'est la configuration retenue en pratique. En effet, on peut montrer (Cf
annexe B) que dans des conditions équivalentes, le courant d'électrons à travers la jonction vers la zone P est plus
important que le courant de trous vers la zone N, car les électrons ont une mobilité plus importante que les trous.
On a donc intérêt à injecter des électrons en zone P, où ils vont se recombiner en provoquant l'émission de photons.
● Spectre d'émission:
Le spectre d'émission dépend avant tout du gap du semi-conducteur utilisé dans la zone de type P qui est la
source de l'essentiel des radiations. Il dépend également du dopant utilisé quand des transitions mettent en jeu des
niveaux d'impureté. On peut décrire l'ensemble du spectre visible en réalisant des alliages (GaAlAs, GaAsP ou
InGaAlP pour les grandes longueurs d'onde du visible et InGaN pour le vert et le bleu.
La figure suivante donne des exemples d'intensités relatives d'émission (intensité sur intensité maximale) en
fonction de la longueur d'onde, issues de notices de composants réalisés à partir d'alliages différents.
● Rendement:
Pour déterminer le rendement de la conversion électro-optique, il va falloir considérer plusieurs problèmes:
– le rendement quantique : lorsque le courant direct traverse la jonction, provoquant l'apparition de porteurs
minoritaires en excès, les recombinaisons qui en résultent peuvent être radiatives ou non. Le rendement quantique
interne sera le rapport entre le nombre de photons émis dans le matériau et le nombre de porteurs qui traversent la
jonction. Ce rendement est voisin de 1.
– le rendement optique : les photons qui sont créés lors des recombinaisons radiatives ne sortent pas tous
du matériau. Une partie est réabsorbée. Les photons qui ne partent pas vers l'interface air/semi-conducteur seront
réabsorbés. Pour ceux qui partent vers l'interface avec l'air, certains seront également réabsorbés, souvent suite à
21
une réflexion à l'interface air/semi-conducteur. Le coefficient de réflexion dépendra de l'indice du matériau semi-
conducteur et de l'angle d'incidence.
En incidence normale, pour un indice voisin de 3,5, le coefficient de réflexion est voisin de 0,3.
Par ailleurs, comme on passe d'un milieu d'indice fort à un milieu d'indice plus faible, au-delà d'une certaine
valeur d'angle d'incidence, on a une réflexion totale. Dans ce cas
Pour n = 3,5 cet angle de réflexion totale θrt est voisin de 17°.
Finalement, le coefficient de transmission évolue entre 0,7 environ pour l'incidence normale et 0 pour l'angle
de réflexion totale. Si on suppose que l'émission est isotrope au niveau de la jonction, on comprend que seule une
faible partie des photons émis sortiront du matériau. Pour améliorer un peu les choses, on place entre l'air et le
semi-conducteur un matériau d'indice plus fort que l'air (voisin de 1,5 en général). Dans ces conditions, le
rendement optique ηo atteint une valeur maximale voisine de 4%.
̶ Le rendement global de la structure est alors égal à
= .
Il est voisin de 4%. Pour améliorer ce rendement, ce qui sera très important pour de l'éclairage par exemple,
on voit qu'il faut améliorer le rendement optique. Pour ça, on peut placer la zone émettrice de la diode entre deux
miroirs afin de faire une cavité résonante Fabry-Pérot.
Cependant, la puissance optique émise, même si la conversion se fait avec un faible rendement, va dépendre
directement du courant injecté dans la jonction. Il est donc simple de moduler la puissance émise qui aura la forme
du courant injecté dans le composant. Malheureusement, pour ce type d'application, le temps de réponse est très
important et il sera bien moins bon dans une LED que dans une diode laser...
● Temps de réponse:
On a intérêt à ce que la durée de vie des électrons injectés en zone P soit la plus courte possible pour pouvoir
convertir les électrons en photons le plus rapidement possible (Cf annexe C). Pour diminuer τn, on a intérêt à doper
fortement la zone P. En pratique, les fréquences de coupure atteintes sont voisines de 100 MHz. C'est trop lent
pour faire de la transmission d'information à très haut débit (Gbit/s).
22
La puissance émise est donc plus importante perpendiculairement à la surface de la LED et elle décroit
rapidement dès que l'on dépasse quelques dizaines de degrés.
Quel est l'ordre de grandeur de la puissance électrique maximale que l'on peut récupérer à 25°C sous 1000 W/m²
avec une telle cellule ? Est-il possible de récupérer avec des dispositifs photovoltaïques de ce type, une puissance
électrique de 100W ? Comment faire ?
– On éclaire une cellule photovoltaïque avec différentes sources dans une salle de TP. La cellule fonctionne
correctement avec une lampe Quartz Iode, avec l'éclairage du soleil, mais pas avec les néons, Expliquez pourquoi.
– Quel type de dopage utilise-t-on pour réaliser des LED. Pourquoi ?
23
IV. Exemple de transistor : les JFET,
Les transistors sont les composants de base de l'électronique. Il s'agit de tripoles. Ce type de composant permet
de faire passer un courant entre deux de ses bornes que l'on contrôle par une tension ou un courant appliqué à la
troisième borne. Il existe de nombreuses familles de transistors : les transistors bipolaires, les transistors à effet de
champ (JFET, MESFET et MOSFET). Nous allons exclusivement nous intéresser aux transistors JFET par la suite
Ces transistors sont construits autour d'une jonction PN (JFET) polarisée en inverse ce qui permet de moduler
la section conductrice d'un canal semi-conducteur en jouant sur la largeur de la zone de charge d'espace isolante,
associée à la jonction. Ces transistors sont destinés à des applications bas bruit et haute fréquence.
Si on polarise la jonction NP+ en inverse, nous avons vu que la zone de charges d'espace allait s'élargir, et ce
principalement du côté le moins dopé. Ici, cela signifie que la zone de charge d'espace s'étendra principalement
dans le canal N. Cette zone ne contenant pas de porteurs de charges susceptibles de participer à la conduction (les
ions ne sont pas mobiles), elle peut être considérée comme isolante. Par conséquent, son élargissement signifie un
rétrécissement du canal conducteur et une augmentation de sa résistance. Pour une tension VDS donnée, le courant
traversant le canal sera donc d'autant plus faible que VGS sera négatif. On peut donc contrôler ID grâce à VGS.
Pour une valeur VP de la tension VGS, le canal est totalement occupé par la zone de charge d'espace. Dans ce
cas, ID reste nul quelle que soit la valeur de VDS.
Sur la figure suivante, on donne la caractéristique ID (VDS) pour plusieurs valeurs de VGS négatives.
Pour mieux comprendre l'allure de la caractéristique dans chaque zone, il faut raisonner sur la forme de la zone
de charge d'espace, suivant la valeur de VDS (on fixe une valeur de VGS<0). Tout cela est détaillé sur la figure
suivante (le cas A correspond à une tension VGS1 négative et le cas B à une autre tension VGS2, elle aussi négative,
mais de valeur absolue encore plus importante).
24
Raisonnons à VGS = cte, de valeur négative ou nulle. On constate que quand VDS augmente, la zone de charge
d'espace s'élargit du côté du drain, ce qui entraîne une augmentation de la résistance du canal. Tant que VDS reste
faible, celle ci n'est pas suffisante pour perturber notablement le système qui conserve une résistance constante qui
ne dépend que de la valeur de VGS. On a alors une relation linéaire entre ID et VDS. On est dans la région ohmique.
On note que la valeur de la résistance augmente quand VGS devient de plus en plus négatif. C'est la zone qu'on
utilise pour faire fonctionner le transistor en résistance commandée (par VGS), ou en interrupteur (électronique de
puissance ou logique).
Mais au-delà d'une certaine valeur de VDS, le rétrécissement du canal finit par avoir un effet notable sur sa
résistance. Id augmente alors plus lentement avec VDS. Dans la région comprise entre le drain et la source, celui-ci
finit par se pincer (régime de pincement pour VDSsat). Si on continue à augmenter VDS au-delà de VDSsat, le point
de pincement se rapproche de la source. Le circuit entre la source et le drain peut alors être vu comme la mise en
série d'un circuit dans lequel on a des porteurs de charges (la zone N) et d'une zone ionisée sans porteurs dans
laquelle on trouve un champ électrique qui va aspirer les électrons vers le drain. On supposera que la résistance de
la zone N ne dépend pas de la largeur de la zone pincée (la zone N doit rester de longueur importante devant la
zone affectée par la charge d'espace). La tension à ses bornes est VDSsat (qui ne dépend que de VGS) et le courant
qui le traverse reste donc constant. Les porteurs qui arrivent au point de pincement sont injectés dans la zone de
charge d'espace par le champ électrique. En effet, le potentiel est plus élevé du côté du drain que du côté de la
frontière entre zone N et zone de charge d'espace (VDS+ > 0). Le champ électrique est donc orienté de droite à
gauche sur la figure. Pour résumer, pour VDS évoluant au-delà de VDSsat , le courant n'augmente plus et se fixe à
une valeur qui dépend de VGS (qui fixe VDSSat). On est dans la zone de saturation. La figure suivante résume cette
situation du canal pincé au-delà de VDSSat.
Pour des valeurs différentes de VGS , on peut faire exactement le même raisonnement. Plus VGS sera fortement
négative, plus le pincement se fera pour un VDSsat faible (et donc plus le courant en zone saturée sera faible).
La zone de saturation est la zone dans laquelle on travaille quand on veut utiliser le transistor en amplificateur.
Dans cette zone (et dans cette zone uniquement!), la caractéristique ID (VGS), appelée caractéristique de transfert
a l'allure suivante:
25
On peut considérer, en première approximation que cette caractéristique est quasiment quadratique, de la forme:
= . 1−
Pour des valeurs positives de VGS, la jonction est polarisée en directe et devient passante. Le transistor ne
fonctionne plus.
Contrairement au transistor bipolaire, la relation entre le courant de sortie et la grandeur de commande n'est
pas linéaire. Si on veut conserver une relation linéaire entre les deux, il faudra travailler avec des signaux d'entrée
de très faible amplitude, ce qui permet de linéariser la caractéristique.
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Bibliographie:
« Physique des semiconducteurs et des composants électroniques », H Mathieu & H Fanet, Dunod
« Microelectronic », A.Grabel & J. Millman, McGraw-Hill
Annexe A:
Photodiode : calcul des courants Jc et Ja que nous avons négligés dans le calcul du courant dans la
photodiode
● Calcul de Jc :
En pratique, si la zone (b) est assez large, on pourra négliger ce courant de diffusion en considérant que le flux
de photon a été complètement absorbé avant d'atteindre la zone (c). Néanmoins, si cette hypothèse n'est pas vérifiée,
on peut faire le calcul qui suit. Pour des trous de densité pn, on peut écrire que
= .div( ⃗) + −
Pour un semiconducteur dopé N en faible injection, si pno est la densité de trous à l'équilibre, et τp la durée de
vie des trous, porteurs minoritaires, on a
−
=
Le courant de densité J découle des phénomènes de diffusion. Globalement, pour les trous, on peut écrire
⃗=− . . ⃗( )
En regroupant les différentes expressions, et en travaillant en une seule dimension, on arrive à
−
= . + −
Si on tiens compte d'une génération par un flux de photon qui traverse le semiconducteur, si on suppose le
coefficient d'absorption α constant pour le rayonnement considéré, les expressions précédentes peuvent alors
s'écrire de la façon suivante:
.
−
= . + . . −
Si on travaille en régime stationnaire, en écrivant Δp=pn-pno, l'évolution de l'écart à l'équilibre de la densité
d'électrons dans une zone dopée P, sous l'action d'un flux de photons est régie par :
.
. − + . . =0
Pour les trous, en zone N, on a alors
En xn les trous sont propulsés par le champ électrique de la zone de charge d'espace vers la zone P. La durée de
vie des trous en ce point est nulle. Il en est de même en xc à cause du contact ohmique. Par ailleurs, on va supposer
que la zone N est beaucoup plus large que la longueur de diffusion des trous et que en xc, le flux de photons a été
complètement absorbé. Du coup, on peut écrire que xc est pratiquement infini et que Δp (∞) = 0 ce qui impose
B=0.
On a alors
soit
Il en résulte que
27
On en déduit alors
● Calcul de Ja:
Dans une photodiode, la zone (a) est très fine, ce qui signifie que le flux de photon qui rentre dans le semi-
conducteur arrive à la zone (b) sans être absorbé et que le courant de diffusion qui apparaît dans cette zone peut
être négligé. Néanmoins, si on veut être complet, on peut faire le calcul qui suit.
L'augmentation du nombre d'électrons de conduction en zone P conduit à un processus de diffusion. Les
électrons associés à ce courant qui arrivent en xp sont accéléré par le champ électrique de la zone de charge d'espace
et nous supposerons qu'il n'y a pas de recombinaisons dans cette zone, ainsi, on suppose que tous ces électrons
arrivent en xn. Nous allons donc calculer le courant de diffusion d'électrons de la zone P en x=xp et dire qu'il reste
identique en x = xn. Comme nous l'avons fait pour les trous en zone N, on peut montrer que l'écart de la densité de
porteurs minoritaires en zone P par rapport à l'équilibre peut s'écrire
En xp, la durée de vie des porteurs est nulle et Δn(xp)=0. Par ailleurs, Δn(0) dépend de la vitesse de
recombinaison. Connaissant cette dernière, on peut déterminer les deux constantes A et B.
On en déduit alors le courant de diffusion qui en découle
( )= . .
En particulier en xp
Annexe B:
Nous allons adopter une approche à une dimension du problème, sur la structure suivante
Dans les zones neutres, les distributions de porteurs sont régies par l'équation de continuité, qui s'écrit, en
l'absence de générations, mais en présence de recombinaisons, de la façon suivante
( )= . − pour les électrons porteurs minoritaires en zone P
( )= . − pour les trous porteurs minoritaires en zone N
avec Δn=np-npo et Δp=pn-pno (npo et pno respectivement les densités d'électrons et de trous en zone P et N à
l'équilibre, en l'absence de polarisation) et avec τn et τp respectivement les durées de vie des électrons et des trous
dans les zones considérées.
Les densités de courant de diffusion s'écrivent
= . . pour les électrons en zone P
= − . . pour les trous en zone N
Il en résulte que l'écart à l'équilibre en l'absence de polarisation de les densités de porteurs s'écrivent
et
Avec = . et = . longueur de diffusion respectivement des électrons en zone P et des trous
en zone N.
Pour déterminer les constantes, on utilise le fait que, pour une jonction polarisée sous la tension V
28
. .
( )= . . et ( ) = . .
ce qui se démontre en disant que dans la zone de charges d'espace, le courant, somme du courant de diffusion
et du courant de conduction est négligeable devant ces deux courants. Par ailleurs, Δp (xc)=0 et Δn (0)=0 car la
durée de vie des porteurs en excès en ces points est très faible ce qui signifie que la densité de porteurs reste égale
à ce qu'elle vaut en l'absence de polarisation à l'équilibre. Du coup, on a
en zone P
en zone N
On va considérer que les zone N et P sont de dimensions très grandes devant les longueurs de diffusion Ln et
Lp. Les expressions précédentes vont alors se simplifier ce qui donne au voisinage de xp et de xn
en zone P
en zone N
Les densités de courant de diffusion en zone P et N sont respectivement
( )= . . et ( ) = − . .
On en déduit que
. . . .
. .
( )= .( . − 1)et ( )= .( . − 1)
2 2
Sachant que npo=ni /Na et pno=ni /Nd, que Dp/µp = Dn/µn, et que en faible injection τn.Na≈ τp.Nd on a
( ) . . . μ . μ .
= = . = . ≃ =
( ) . . . μ . μ .
La mobilité des électrons est plus importante que celle des trous. Ainsi, pour des dopages du même ordre de
grandeur, on injecte plus d'électrons du côté P que de trous du côté N. La zone P est donc davantage radiative.
C'est d'elle que partira le rayonnement du composant.
Annexe C:
– Pour déterminer ce qui va intervenir dans le temps de réponse de la LED, on va partir de l'équation de
continuité pour les électrons en excès dans la zone P de la jonction. On peut alors écrire que
( )= . −
Cette fois, nous n'allons pas supposer que le système est en régime stationnaire et on étudie donc Δn(x,t).
On On va supposer qu'en tout x de la zone P, on a
( , ) = 〈 〉( ) + ( )( , )
On va supposer l'excitation sinusoïdale et donc que le second terme de la relation précédente, celui qui permet
de rendre compte de la variation temporelle des densités de porteurs due à la modulation, s'écrit
( )( , ) = ( ). . .
Nous ne nous occuperons plus par la suite du premier terme qui rend compte de la polarisation du composant.
En injectant cette expression dans l'équation de continuité, on arrive à
( ) ( )
. . ( )= . −
soit
( ) 1+ . . ( ) ( )
− =( ). − =0
.
De cette équation, on a vu précédemment qu'on pouvait tirer les deux grandeurs suivantes:
. . ( ) . . . .
( , )= . = ( ).
En négligeant le courant de diffusion de trous en xn, on peut alors dire que dans la jonction, on a un courant
( )≃ ( , )
De ce courant va résulter une émission de rayonnement due aux recombinaisons dont seule une partie émergera
du composant. Le nombre de photons émis sur toute la longueur de la zone P et émergeant du composant, en
rapport à la modulation, c'est à dire en régime de variation, est donné par la relation
On a
29
( ) ⁄
( )
( )= . . . (1 − )≃ . .
On peu caractériser la conversion d'électrons en photons par le rapport suivant:
( ) 1 1
( )= = . = . = . = .
( ) . 1+ . . 1+ . ⁄
La pulsation de coupure de la LED dépend donc essentiellement de la durée de vie des électrons dans la zone
dopée P.
30