Vous êtes sur la page 1sur 2

Le droit au cœur de l'Islam

Les sources du droit musulman

A- Les fondements scripturaires de l'immutabilité

Deux textes constituent les aSSIses fondamentales de l'Islam; deux textes d'origine
différente, l'un d'origine divine (le saint Coran) et l'autre d'origine humaine (les hadith),
expression écrite de l'interprétation du Coran par les paroles, les gestes et les silences du
Prophète Mahomet. Mais le second ne s'inscrit pas dans un lien de dépendance par rapport
au premier car le Coran a situé les hadith à égalité en précisant qu'obéir au Prophète c'est
comme obéir à Dieu. «Ceux qui obéissent au Prophète obéissent à Dieu» (c. IV -80).

1- Le Coran

Le Coran peut être dit incréé et reproduire parfaitement la parole de Dieu, il n'en demeure pas
moins, qu'il a été transmis à des Arabes pour être compris par eux. «Voici les Versets du Livre
clair: nous les avons fait descendre sur toi en un Coran arabe. - Peut-être comprendrez vous!»

2- La Sunna

Même si le Livre est présenté comme un exposé clair et explicite de toutes choses (c. XVI-
89), Mahomet n'en a pas moins la charge de l'expliquer et de le faire comprendre: <

A- Les fondements interprétatifs de l'immutabilité

1- L'analogie (Qiyas) et le consensus (Ijmâ)

L'interprétation d'un texte d'origine divine, avec toute l'autorité que cette provenance
implique, ne laisse qu'une marge limitée. Soit le Message est d'origine divine et par
conséquent 44 clair sur tous les sujets pour toutes les personnes à qui il est adressé et,
par conséquent, peu sujet à interprétation49 ; soit, le message est ambigu ou
contradictoire et, alors, peu compatible avec une origine divine et sujet à interprétation
par tous les moyens reconnus pour en faire apparaître la cohérence

'ijmâ a été défini comme «l'accord d'une communauté sur une question donnée, qu'il
s'agisse d'une action ou d'une omission ... qui constitue une preuve»; «Sache qu'à
l'intérieur de la Umma l'ensemble des gens de chaque génération est source de vérité
(sawiib) et fournit une preuve (hugga).

Par la suite, la notion s'est précisée: «L'idjma est la doctrine qui résulte de l'accord des
théologiens-juristes qualifiés (mudjtahid) appartenant à une même génération (karn); ce
sont les gens qui lient et qui délient (akd wa hall)>>

Le consensus de la communauté est alors établit par l'accord unanime, à une époque,
des mudjtahids auquel se rallie implicitement l'ensemble de la communauté. La source
de l'infaillibilité de la communauté ne peut se fonder sur la raison susceptible d'errer
mais uniquement sur la Révélation coranique. Ibn Kaldûn mieux que tout autre, peut-
être, exprime comment le consensus a acquis sa place et son importance dans le
développement du droit musulman:

En définitive, l'idjma, troisième source du droit musulman, s'appuie sur la Révélation et,
en retour, en confinne la validité en lui apposant le sceau de l'avis unanime de la
Communauté. Le consensus, par son caractère collectif et infaillible, contribue à
accentuer l'immutabilité du droit musulman. Cette situation ne peut s'expliquer que par
l'ancrage du consensus dans les sources divines de l'islam car il n'est acquis que par un
raisonnement humain, fut-il collectif, qui utilise essentiellement le même processus que
le raisonnement individuel qui lui est sujet à erreur, précisément, parce que humain.

Le qiyas (analogie) comme le consensus (ijmâ) se fonde nécessairement sur une source
certaine (le Coran, la Sunna ou le consensus). La recherche de sens n'est donc jamais
totalement libre. Il ne s'agit pas d'un jugement personnel susceptible d'arbitraire et
d'innovation, mais d'un raisonnement bien encadré par le choix de la prémisse et les
règles de l'analogie.66 Les risques de conflit entre le Coran et le résultat du
raisonnement sont donc réduits. Ainsi, la recherche qui commence par le Coran, se
termine avec le Coran, car le résultat obtenu doit, à tout le moins, lui être compatible.

e l'ijtihad

Vous aimerez peut-être aussi