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ARTICLE 46

D’après la vision classique du droit criminel, l’aliénation mentale s’oppose à la responsabilité pénale dans la
même mesure et sous le même rapport que la folie s’oppose au libre arbitre. « Impossible donc de déclarer
quelqu’un à la fois responsable et fou; l’assignation de l’état de folie au procès, en déchargeant l’individu de sa
responsabilité, exclut automatiquement l’aliéné de la sphère pénale

ARTICLE 47

L'élément moral, élément incertain et parfois non nécessaire à la caractérisation de l'infraction L’imputabilité Il
s’agit de certaines circonstances subjectives dépendantes de la psychologie du délinquant, de sa personne ou
de son état d’esprit. Il s’agit de la capacité pour l’auteur de comprendre et de vouloir ses actes. A défaut, il
serait considéré comme dépourvu de discernement et l’infraction ne lui sera pas imputable. Ces insuffisances
intellectuelles peuvent être dues soit à :

ARTICLE 48

l’âge Ainsi, une personne n’ayant pas atteint l’âge de la majorité civile est considérée comme une personne
mineure dépourvue, dans certaines mesures, de discernement. Toutefois, le législateur prévoit certaines règles
spéciales pour le mineur entre 12 et 18 ans. Ainsi, le mineur de moins de 12 ans, est considéré comme
totalement irresponsable pénalement.

Celui de 12 à 18 ans, est considéré comme partiellement irresponsable et bénéficie de l’excuse de minorité (en
matière criminelle et délictuelle, il bénéficie des mesures de protection et de rééducation prévues à l’article
481 du CPP soit des peines atténuées prévues dans l’article 482 du CPP ; Au dessus de 18 ans, il est réputé
pleinement responsable ;

ARTICLE 49

l’aliénation mentale Il s’agit des troubles psychiques ou neuropsychiques dont peuvent souffrir des personnes
majeures et qui peuvent constituer, après expertise médicale, des causes de non imputabilité. Ainsi, ces
troubles peuvent engendrer une irresponsabilité soit, totale (quand la personne au moment des faits, se
trouvait dans l’impossibilité totale de comprendre ou de vouloir), soit, partielle (quand les facultés mentales de
la personne, au moment des faits, étaient seulement affaiblies).

Notons, qu’il arrive que l’affaiblissement des facultés intellectuelles de la personne soit le fruit d’événements
provisoires accidentels ou provoqués par l’homme comme : -le sommeil naturel (somnambulisme : les
infractions commises durant cette phase obéissent à des impulsions inconscientes et irrésistibles. Toutefois,
dans la pratique, la jurisprudence ne retient pas cet événement comme cause d’irresponsabilité) ou le sommeil
hypnotique (cette situation n’est pas retenue par la majorité de la jurisprudence. Une minorité sanctionne aussi
bien la personne subissant l’hypnose que l’hypnotiseur comme complice par provocation) ;

ARTICLE 50

l’ivresse il s’agit d’un état passager qui peut priver l’acteur de toute capacité de discernement suite à une
consommation excessive d’alcool. L’article 137 du CP répond clairement à cette situation et considère que
l’ivresse ne peut en aucun cas exclure ou diminuer la responsabilité

ARTICLE 51

Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre c’est le principe qui est rappelé par l’article
121-3 Alinéa 1 du code Pénal. La responsabilité pénale n’est donc engagée que lorsque l’auteur a eu l’intention
de commettre un crime ou un délit, il faut donc un dol (c’est-à-dire une intention de violer la loi pénale.

ARTICLE 52

Mais le code envisage des exceptions à ce principe aux alinéas qui suivent, ce sont les infractions non-
intentionnelles. Ce n’est pas d’aujourd’hui que les législations répressives s’intéressent à l’imprudence. Le droit
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romain et l’ancien droit contenaient déjà des dispositions sur cet aspect particulier de la délinquance. Le code
pénal de 1810 sanctionnait par des peines correctionnelles l’homicide, les blessures ou les incendies
imputables à la négligence ou l’imprudence. Mais, ces infractions y occupaient une place mineure.

ARTICLE 53

’imprudence est également appréhendée en tant qu’état d’esprit, c’est la vision spiritualiste ou subjective de
notre droit. On prend en compte la volonté délinquante. Le concept d’ « état dangereux » est fondamental
dans la pénalisation de l’imprudence. Si l’état dangereux est absent dans l’imprudence inconsciente, il est
présent dans l’imprudence consciente.

ARTICLE 54

Une faute est nécessaire pour déclarer pénalement responsable l’auteur d’un comportement matériel.
L’absence d’intention de violer la loi n’équivaut pas à une absence de volonté. En fait, en matière d’imprudence
simple, le résultat n’est pas imputable à la volonté positive de l’agent mais à une faute d’intelligence ou une
inertie de la volonté. C’est la raison pour laquelle une doctrine classique qualifie ces infractions de « délits
involontaires ». Pourtant, cette expression est impropre elle laisse dans l’ombre tout ce qu’il peut y avoir de
volontaire dans l’acte lui-même.

Article 55
Problématique] Aujourd'hui, le droit s'est stabilisé, mais il continue à se perfectionner. Il convient alors de
s'interroger sur la structuration de l’infraction et ses éléments constitutifs.[Annonce de plan] Il s'agira de se
pencher dans un premier temps sur les éléments inhérents à la notion d'infraction (I) avant d'appréhender
l'élément moral, élément incertain mais parfois nécessaire à la caractérisation de l'infraction (Il).
Article 56
L’infraction est un acte ou une omission interdit par la loi sous menace d’une peine. La plupart des infractions
sont des actes positifs tel le vol, l’escroquerie, … Il arrive cependant que la loi pénale sanctionne des
abstentions tel la non assistance d’une personne en danger,… la majorité des auteurs s’accorde à dire que
l’infraction suppose la réunion de trois éléments qui sont l’élément matériel, l’élément légal et l’élément moral,
certain auteur comme Larguier en rajoute un autre qui est l’élément injuste. Peu importe, notre étude portera
sur l’élément moral de l’infraction. Pour que l’infraction existe juridiquement, il ne suffit pas qu’un acte
matériel prévu et puni par la loi pénal ait été commis, encore faut-il que cet acte en question résulte de la
volonté de son auteur

Article 57

Les rédacteurs du code pénal usèrent de termes différents pour définir l'élément moral de l'infraction. On
retrouve, par exemple, les expressions telles que « mauvaise foi », « volontairement », « sciemment », «
frauduleusement », mais le mot « intention » n'apparaît pas. On ne trouve pas de rubriques « intention » ni
dans l'encyclopédie Dalloz de droit criminel, ni dans le juris-classeur pénal. Le mot « intention » n'apparaît
qu'avec la loi du 19 avril 1898, modifiant les articles 309 et 312 du code pénal (« coups volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de la donner » ou « privation d'aliments à enfant avec ou sans intention ») Le
projet de code pénal français de 1934 ne précise pas la notion d'intention criminelle.

Article 58

Pourtant, elle est l'élément constitutif d'un grand nombre d'infractions. C'est le nouveau code pénal de 1994
qui va être le premier à exiger une intention criminelle pour tous les crimes et les délits dans son article 121-3
alinéa 1.

Article 59

On a besoin d'une systématisation, d'une construction harmonieuse et rationnelle. Parce qu'aucun texte ne l'a
jamais défini, on confond le sens du concept, la désignation de l'intention et l'expression de l'absence
d'intention.

Article 60

Recueil du droit marocain


Les juges utilisent le mécanisme de la présomption pour prouver l'existence de l'élément moral d'un délit (on
emploi le terme « délit » dans son sens générique) ; ils déduisent une intention coupable de la matérialité des
faits. C'est un véritable renversement de la charge de la preuve.

Article 61

En procédant par déduction ou par induction, les juges obligent le professionnel à établir sa bonne foi et donc à
contribuer à la recherche de la vérité.

Article 62

Ce renversement de la charge de la preuve porte nécessairement atteinte à la présomption d'innocence,


principe réaffirmé récemment par la loi du 15 juin 2000 relative au renforcement de la présomption
d'innocence et des droits des victimes. La présomption d'intention apparaît plus comme une nécessité que
comme une décision arbitraire des juges pour engager de façon systématique la responsabilité pénale des
décideurs.

Il est très difficile, pour les juges, d'établir la preuve d'une intention criminelle, élément immatériel constitutif
du délit. La présomption permet de saisir une criminalité insaisissable.

Article63

Cette idée, selon laquelle la présomption est nécessaire, est très controversée. En effet, le fondement de la
présomption permet aussi d'engager de façon systématique la responsabilité pénale des décideurs sans
chercher l'existence véritable de leur culpabilité.

Recueil du droit marocain

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